20/08/2010
Golfe du Mexique : nappe de pétrole en profondeur
Le problème est toujours là. A lire (version soft) dans Le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/08/19/0...
C'est surtout le moment de relire l'analyse sévère de Robert Reich ("si BP sort de cette débâcle prospère et frétillante, où est donc passée l'idée de la responsabilité des entreprises ?") :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/07/la-lecon-f...
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15:27 Publié dans Ecologie, La crise | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pétrole, golfe du mexique, bp, robert reich
Commentaires
ANTHROPHOBIE
> Je suis un tout petit peu hors sujet je pense, pardonnez-moi PP, mais je viens de tomber sur cet article : http://ecologie.blog.lemonde.fr/2010/08/21/a-partir-daujourdhui-la-planete-vit-a-credit/
Ce qui me sidère toujours, c'est qu'en arrivant à poser le bon diagnostic (bon, on peut discuter de cette extrême simplification du problème en vue de marquer les esprits) on en reste aux mauvaises solutions. On part du principe que le système dans lequel on vit est inamovible. Donc, il faut réduire la population mondiale.
Toujours le même manque de courage et d'honnêteté intellectuelle : on ne veut pas s'avouer son égoïsme congénital, alors on le fait peser sur les autres.
La seule vraie solution qui soit humanisante, c'est d'apprendre à vivre de manière plus sobre comme nous l'y invite Benoît XVI.
Et cette marée noire finalement nous le montre bien : même en étant 10 fois moins nombreux sur terre, nous serions tout à fait capables de consommer autant de pétrole et potentiellement de causer ainsi les mêmes catastrophes écologiques.
Quand est-ce que l'homme voudra bien apprendre à écouter ?
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Écrit par : Pema / | 23/08/2010
@ Patrice de Plunkett
> Que pensez-vous de l’article de Serge Latouche sur l’Encyclique Caritas in Veritate, « L’Ode papale à la « bonne » économie » parue dans le Monde Diplomatique d’août 2010 (N°677) ?
http://www.monde-diplomatique.fr/2010/08/LATOUCHE/19563
Pour Serge Latouche, « Benoît XVI célèbre le ralliement de l’Eglise catholique à l’économie de marché ».
En effet, écrit-il, selon Benoît XVI « Ni le capitalisme, ni le profit, ni la mondialisation, ni l’exploitation de la nature, ni les exportations de capitaux, ni la finance, ni bien sûr la croissance et le développement n’y sont condamnés en eux-mêmes : leurs « débordements » seuls sont coupables. »
Peut-être qu’a force de proclamer sur votre blog le ralliement de l’Eglise catholique à la décroissance, vous l’avez un tantinet énervé. La doctrine sociale de l'Eglise et le socialisme demeurent des frères rivaux prêts à s'entretuer. Et Latouche se revendique d'une certaine tradition socialiste.
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Écrit par : Blaise | 25/08/2010
@ PP
> dernièrement j’expliquais que beaucoup de gens, catholiques ou non, qu’ils s’en réjouissent ou qu’ils s’en plaignent, ont vu dans l’Encyclique sociale de Benoît XVI à là fois une acceptation du développement économique et un refus de la décroissance, les deux notions étant nécessairement contradictoires dans leur esprit. Certains parmi les plus virulents, dénoncent dans Caritas in Veritate un « ralliement » à l’ultralibéralisme et, comme Serge Latouche, une trahison des évangiles. L’accent est mis en particulier sur le paragraphe 14, où Benoît XVI fustige d’une part « l’idéologie technocratique », de l’autre les idéologies considérant le développement comme « comme foncièrement antihumain et exclusivement facteur de dégradation ». Bien sûr, le développement dans la doctrine sociale de l’Eglise a une signification beaucoup plus large que celui des idéologies matérialistes, qu’elles soient marxistes ou libérales. J’en suis conscient. Mais cela peut poser problème. D’où l’intérêt à mon avis, de faire une analyse un peu fouillée de ce paragraphe. Comment l’interpréter correctement. L’inconvénient majeur, peut-être c’est que les papes n’utilisent pas forcément le même langage que les économistes.
Voici quelques exemples de réactions concluant au rejet de l’idée de décroissance par le Pape :
Le 10 juillet 2009, dans le journal La Croix, Denis Clerc écrivait à propos de Caritas in Veritate :
« La tonalité de Populorum progressio était inspirée de l’optimisme des « Trente Glorieuses » : il s’agissait de remettre en cause les règles pour que le progrès bénéficie à tous. La tonalité de la présente encyclique est bien plus critique : c’est la notion même de progrès qui est interrogée et doit faire l’objet d’une “évaluation morale”. Le pape récuse à la fois les partisans de la décroissance (“ l’utopie d’une humanité revenue à son état premier de nature”) et ceux qui, victimes d’une “fascination de la technique”, occultent leur responsabilité éthique. »
De même, sur le site internet de l’IEESDS, on cite dans la rubrique « insultes-sottises », un commentaire de Caritas in Veritate, paru dans La Croix le 7 juillet 2009, selon lequel Benoît XVI critiquerait « à demi-mot » l’idée de décroissance :
http://www.decroissance.org/?chemin=insultes
Denis Sureau aboutit à la même analyse, dans L’Homme Nouveau du 29 août 2009 (« Et si on écoutait l’Eglise ? ») :
« Développé par Paul VI, le concept de développement intégral est enrichi des dimensions économiques, sociales, culturelles, spirituelles et politiques de l'activité humaine que ne comporte pas la simple notion de croissance. Benoît XVI le reprend et l'actualise. Il refuse la décroissance (§ 14) et reconnaît ce que l'essor économique a pu avoir de positif. »
Ou encore Philippe Arondel sur France Catholique le mardi 14 juillet 2009 :
http://www.france-catholique.fr/Debat-sur-l-encyclique.html
« Qui n’applaudirait pas des deux mains, par exemple, lorsque Benoît XVI , avec un sens très sûr du moment historique, s’en prend aux faux prophètes de la « décroissance » en vogue… et du malthusianisme économique en général : ‘ L’idée d’un monde sans développement traduit une défiance à l’égard de l’homme et de Dieu. C’est donc une grave erreur que de mépriser les capacités humaines de contrôler les déséquilibres du développement ou même d’ignorer que l’homme est constitutivement tendu vers l’être davantage ‘ »
Blaise
[ De PP à B. :
- Le mot "développement" n'a pas le même sens à HEC et dans une encyclique ;
- La "décroissance" est un concept variable, qui n'a pas le même sens non plus selon les lieux où on l'emploie ;
- Les accointances christophobes de Latouche sont notoires. ]
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Écrit par : Blaise / | 26/08/2010
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