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23/07/2010

Flaminia Giovanelli : le rôle de la femme dans la direction spirituelle

Co-dirigeante du Conseil pontifical Justice et paix, elle parle de l'avenir dans L'Osservatore Romano :


 

Flaminia Giovanelli, 64 ans, diplômée en sciences politiques et sciences religieuses, nommée par Benoît XVI sous-secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix, propose (L'Osservatore Romano, 22 juillet) de reconnaître davantage le rôle que la femme peut jouer dans la direction spirituelle : « Quand je pense à toutes ces religieuses qui, dans leurs congrégations, à différents niveaux, jouent, en toute indépendance, des rôles extraordinaires non seulement dans l'exercice de la charité, mais aussi dans la gestion de patrimoines, l'organisation d'écoles et d'hôpitaux et surtout, dans l'accompagnement spirituel de leurs consoeurs, en jouissant du respect de tous pour leur travail admirable, je pense que leur valeur s'affirme d'elle-même... Il y a des domaines ecclésiaux dans lesquels la femme excelle. » Elle cite en particulier la direction spirituelle : « S'il est vrai que recevoir le sacrement de réconciliation est essentiel pour le chrétien car celui-ci le réconcilie avec Dieu, la direction spirituelle est d'une importance fondamentale pour sa vie : savoir de façon rationnelle que le péché nous a été pardonné n'équivaut pas toujours à se sentir pardonné… Nous avons besoin de l'aide d'une personne pour reconnaître et confirmer le plan que le Seigneur a pour chacun de nous , et cette aide nous vient très souvent d'une femme justement en raison de la sensibilité et de l'affectivité qui lui sont propres.»

Quant au rôle de la femme dans la Curie romaine : « Dans mon travail, j'ai toujours eu la sensation que mes idées étaient prises en considération justement parce que c'était les idées d'une femme, complémentaires et donc nécessaires pour un jugement objectif sur les questions sur lesquelles j'ai été consultée... Et c'est l'essentiel. Cela dit, selon les organismes et la préparation des femmes, facilitée ces derniers temps grâce à un accès aux études proprement ecclésiastiques, celles-ci pourraient aussi assumer des rôles de plus grande responsabilité. Et il est très probable que cela se fasse. »

La femme est appelée à de hautes responsabilités dans l'Eglise catholique, sauf à célébrer l'eucharistie, pour une raison claire et simple : chargé de l'eucharistie depuis l'institution de ce sacrement à la Cène par le Christ en personne, le prêtre est « configuré » (comme on dit en théologie de l'Ordre) à cette personne par son ordination même. Le prêtre est « alter Christus », un « autre Christ » : or le Christ n'est pas une idée abstraite, c'est une personne divine et humaine, réellement humaine dans toute l'acception du terme, y compris l'identité sexuée. Le Christ est un homme, non une femme, puisqu'il fallait bien qu'il soit l'un ou l'autre... C'est le mystère de l'Incarnation, clé de toute la théologie chrétienne. Et le sacerdoce fait partie de ce mystère. Le Christ a transmis la charge de célébrer l'eucharistie à ces « autres Christ » que sont les prêtres. Dire qu'il a mal fait, lui, Jésus, en confiant cette charge aux Douze qui étaient des hommes et non des femmes, ce serait une présomption grotesque. Dire que nous, aujourd'hui, nous devons faire mieux que le Christ et instituer des prêtresses parce que la légalité de nos démocraties d'opinion exige qu'il y ait la parité femme-hommes dans tous les domaines de la vie sociale, c'est un degré de bêtise qui touche au sacrilège. Que des esprits non chrétiens soutiennent cette théorie, c'est logique. Mais que des chrétiens la soutiennent, c'est atterrant. Faire mieux que Jésus-Christ, excusez du peu. Faire autre chose que Jésus Christ, beau programme. Trouver nos directives dans les médias plutôt que dans les actes du Magistère, quel courage et quel non-conformisme...

Refermons ce dossier de la revendication du sacerdoce féminin, dossier que les femmes responsables dans l'Eglise considèrent comme de la poudre aux yeux. Elles ont leur mission propre, et elle est immense. Que ce prochain 15 août soit leur fête !

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