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10/07/2010

"Prochain" et "compatriote" (ou "coreligionnaire") ne sont pas synonymes

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Evangile d'aujourd'hui,

le bon Samaritain

(Luc 10, 25-37) :


 

Pour mettre Jésus à l'épreuve, le docteur de la Loi lui demande : « Et qui est donc mon prochain ? ». Jésus lui répond en inversant la question : de qui es-tu le prochain, toi ? Et il raconte la parabole du Samaritain, qu'il termine en demandant au docteur de la Loi : « Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l'homme qui était tombé entre les mains des bandits ? ». L'autre est obligé de répondre : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Or celui-là n'était pas un membre de l'élite religieuse militante, les pharisiens ; ce n'était même pas un Judéen ; c'était un Samaritain, donc membre d'un groupe infréquentable.

Les deux autres au contraire (ceux qui n'ont pas fait preuve de bonté) étaient deux Judéens de souche : un prêtre, un lévite.

Un moine exégète commente : se faire prochain, c'est « reconnaître l'autre comme un frère ». « Pour cela il faut la grâce de Dieu, le véritable amour de charité. Ainsi n'est-ce pas le prêtre ou le lévite qui surent se faire proches du malheureux, mais un autre homme choisi par Dieu hors même de la communauté du peuple élu... La charité débordante du Samaritain est la traduction de l'amour débordant que Dieu a pour lui et pour tous ceux qui, tombés aux mains du mal, attendent sur la route un bras qui les relèvera. »

Jésus dit au docteur de la loi (Judéen de souche et d'élite) d'imiter le Samaritain allogène honni : « Va, et toi aussi fais de même. »

« Prochain » et « compatriote » ne sont pas synonymes. « Prochain » et « coreligionnaire » non plus.

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Commentaires

FOI N'EST PAS IDENTITE

> D'accord avec cette analyse. Les catholiques doivent résister à la déformation à la mode, consistant à parler d' "identité" au lieu de parler de "foi". L'identité c'est subjectif (opinions, valeurs, tribus, etc). La foi c'est objectif, d'une certaine façon : elle nous fait sortir de notre ego et aller vers l'Unique Nécessaire, Dieu, créateur de l'univers et de toute vie. Une "identité" est particulière. La foi est universelle. On ne fera jamais de toute l'humanité des Français. On peut en faire des chrétiens. Alors cessons de parler d'identité et ne laissons plus dire des bêtises comme "identité française et catholique". Le catholicisme ne fait pas partie de l'identité française : il en a été le creuset à l'origine, ce n'est pas la même chose. Ensuite la population française a évolué au fil des siècles. Aujourd'hui elle est si peu chrétienne qu'elle regarde la foi comme un élément... étranger. On peut être français et non chrétien. Voilà la réalité actuelle. On n'a jamais vu aussi nettement que la notion de foi dépasse celle d'identité.
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Écrit par : Colin Boucan / | 11/07/2010

@ Colin

> De Benoît XVI :
"On ne peut pas penser construire une vraie maison commune en négligeant l'identité propre des peuples de notre continent, une identité historique, culturelle et morale constituée d'un ensemble de valeurs que le christianisme a aidé à forger."

De Jean-Paul II (1er voyage en France) :
"Aujourd'hui dans la capitale de l'histoire de votre nation, je voudrais répéter ces paroles qui constituent votre titre de fierté : Fille aînée de l'Eglise. Il n'existe qu'un seul problème, celui de notre fidélité à l'Alliance avec la Sagesse éternelle, qui est source d'une vraie culture, c'est-à-dire de la croissance de l'homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Alors permettez-moi de vous interroger : France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'Alliance avec la Sagesse éternelle ? Pardonnez-moi cette question. Je l'ai posée comme le fait le ministre au moment du Baptême. Je l'ai posée par sollicitude pour l'Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l'homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père, Fils et Esprit."

Une question : pourquoi les deux derniers papes ont-ils tant insisté, dans les circonstances historiques présentes, sur le lien entre foi, identité et culture ?
Une remarque sur votre commentaire : le particulier ne s'oppose pas nécessairement à l'universel ; rien n'interdit au particulier de s'inscrire dans l'universel ; l'universel n'abolit pas le particulier. L'une des marques de fabrique de la sagesse chrétienne est d'articuler les notions qui sont bonnes plutôt que de les opposer.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 12/07/2010

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