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25/05/2010

Obama face à Wall Street : minute de vérité ?

Dans l'effroyable complexité de la crise, le facteur initial (le casino spéculatif) reste à juguler. Est-ce possible ? Obama relève-t-il réellement le défi de Wall Street ?


 

Médias, 23 mai :

<< Obama appelle ses partisans à se cotiser pour contrer l'influence des puissants groupes de pression au service du secteur financier, au moment où le Congrès débat d'une réforme drastique de sa réglementation. Dans un message adressé samedi à ses partisans via son site internet Organizing for America, le président américain se félicite de l'adoption jeudi au Sénat d'une réforme visant à renforcer la surveillance du secteur financier. Le texte doit encore faire l'objet d'une synthèse avec celui qui a été adopté par les représentants. Mais le président prévient que "le secteur financier n'abandonnera pas" son combat pour faire dérailler la réforme. Les grands établissements de Wall Street "ont déjà dépensé un million de dollars par membre du Congrès en tentant d'influer sur le sujet", affirme M. Obama.
"Dans les jours qui viennent, ils vont mettre le paquet car c'est leur dernière chance de bloquer, d'affaiblir ou de tuer la réforme et il n'ont pas l'habitude de perdre", avertit M. Obama.
Le président appelle en conséquence ses partisans à donner chacun au moins 5 dollars à Organizing for America afin d'orchestrer la mobilisation en faveur de la refonte du système financier. "La réforme mettra en place la plus forte protection du consommateur financier jamais vue dans l'histoire", assure le président. "En protégeant notre économie de l'aventurisme de Wall Street, elle évitera qu'une crise comme celle qui a provoqué la dernière récession ne se reproduise", promet-il. Les dirigeants démocrates du Congrès espèrent parvenir à une adoption définitive de la réforme avant les vacances parlementaires qui commencent début juillet. >>




Commentaires

Site de 'La Tribune de Genève', 22 mai 2010 (un son de cloche un peu trop optimiste) :

" Obama casse la baraque: Wall Street sous contrôle!
" La baraque à frites des banques, qui sent l’huile frelatée, qui vend aussi des pizzas périmées, ne pourra plus empoisonner l’air sans rendre de comptes. Barak Obama a proposé un arsenal de mesures destinées à réorganiser et encadrer l’activité des plus grandes banques américaines. Ces mesures ont été votées par le Sénat américain. Wall Street ne sera plus hors contrôle comme il l’a été. La presse, dont la Tribune de Genève et 24 heures sous la plume d’Elisabeth Eckert, relate cette série de mesures et ses incidences. Quand on apprend que les Etats de la planète ont emprunté 14’000 milliards de dollars pour tempérer une crise sans précédent, la position du gouvernement américain est légitime.
Le politique reprend sa place face aux marchés. Les purs libéraux misent sur la régulation des marchés par eux-même. Bien que comprenant leur logique, je n’y crois pour autant pas. Pour que ce soit le cas il faudrait que les acteurs du marché aient de l’éthique. Mais quand on découvre le comportement financier de traders soutenus par leur banque, on peut douter que ce soit le cas: «Cela m’est arrivé de pousser des petites sociétés vers le bas, de spéculer à la baisse sur elles, je n’avais pas d’états d’âme, on le faisait tous, on est conditionné pour ça, on est payé pour ça et si on ne le fait pas, on se fait engueuler.»
Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Pour une régulation spontanée du marché il faut non seulement un intérêt égoïste bien pesé, mais aussi des objectifs non-égoïstes comme le soucis des gens qui travaillent afin d’éviter qu’ils ne soient jetés à la rue par la simple spéculation, l’intérêt pour le long terme, la bonne santé de l’économie. De plus les acteurs du marchés devraient s’interdire de spéculer sur la dette des Etats. C’est inacceptable. Les fluctuations actuelle en Europe ne sont qu’un jeu pour gagner encore plus grâce à la déstabilisation du climat politico-économique.
Ces acteurs ne seront désormais plus seuls à tout décider, à façonner le monde. Ils devront rendre des comptes. L’arbitrage de l’Etat reprend sa place. La proposition d’Obama est particulièrement significative par le fait qu’elle a obtenu le soutien de certains républicains, habituellement opposés à tout engagement de l’Etat. Peut-être ont-ils compris qu’entre une poignée qui s’enrichit - même en jouant à la roulette les économies de leurs clients - et les foules de chômeurs victimes de la spéculation mondiale, il y avait un tout petit peu mieux à faire que de laisser aller en se voilant la face.
Aux Européens maintenant d’amplifier le mouvement de retour du politique. Angela Merkel a commencé. Aux autres, Sarkozy en tête, de continuer et de mettre de l’ordre dans la maison. La baraque de frites qui sent l’huile frelatée et qui vendait des pizzas périmées va prendre un bon coup de kärcher. "
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Écrit par : Ned / | 25/05/2010

OBAMA MENAGE WALL STREET

> Ce qu’il y a de pratique avec la presse officielle, c’est que comme du temps de la Pravda en Urss, elle aide de façon imparable à décrypter la propagande. Non qu’elle livre des analyses profondes, des informations objectivement traitées, mais, tout au contraire, parce qu’elle est totalement formatée aux besoins de la propagande. Ainsi tout ce qu’elle entérine doit créer la défiance chez toute personne décidée à ne pas marcher au pas.

C’est ainsi que Rémi Chételat, dans son éditorial du Qj vendredi passé, s’est félicité de la réforme de Wall Street : Barack Obama aurait virilement pris des mesures pour dompter la puissance financière. « Obama 1 - Wall Street O!» écrit-il en début d’éditorial.

C’est naturellement tout le contraire. Il ne faut jamais oublier que Barack Obama compte parmi ses conseillers et ministres deux des principaux responsables de l’abolition du Glass Steagal act (loi votée sous Roosvelt qui séparait banques de dépôt et banques d’affaire) qui a permis sous Clinton l’explosion de la finance spéculative.

Dans son livre « la face cachée des banques » Eric Laurent révèle qu’après l’abolition du Glass Steagal act, le marché des CDS passa ainsi de 631 milliards de dollars à 62000 milliards en 2008(*). Or le président messie Barack Obama a tout fait pour que ne puisse pas aboutir au sénat une loi configurée sur le modèle du Glass Steagal Act. C’est ainsi que ne figurent pas, dans la loi passée devant le sénat la semaine passée, l’amendement Cantwell-McCain( amendement bipartisan, puisque Maria Cantwell est démocrate et John McCain républicain) qui aurait rétabli la séparation entre banques de dépôt, banques d’affaire et sociétés d’assurance et aucun amendement anti-dérivé.

La loi votée au sénat n’est ainsi que poudre aux yeux, juste bonne à être vendue aux agences de presse.

Tout comme la réforme de la santé a été présentée partout en Europe par les journalistes alignés comme une avancée sociale majeure - alors qu’elle n’a pour finalité que d’opérer des coupes dans les dépenses de santé, de servir les intérêts des grandes compagnies d’Assurances et d’introduire le système Nice aux Etats-unis qui délègue à des comités d’experts le soin de décider si les traitements sont économiquement rentables - la réforme anti-wall street est une pure opération de communication qui ne touche en rien aux fondamentaux de la domination de la haute finance. Mais tant que nos journalistes y croient, eux qui constituent le 4e pouvoir en démocratie, cette dernière est sauve.

(*) sur les mœurs de la haute finance et sur la docilité de Bush et Obama à son endroit, voici un extrait d’une interview d’un banquier de Morgan Stanley que l’on peut trouver dans le livre d’Eric Laurent. Il parle de l’arrivée des dérivés « nous pouvions sentir l’odeur de l’argent. L’homme qui a dirigé chez nous le département des dérivés est un Français, Patrick de St Aignan. Un de nos concurrents, Jp Morgan, ainsi que Salomon Brothers qui appartient à Citigroup ont été des précurseurs sur ces crédits, puis ensuite tout le monde s’est engouffré. Les bénéfices étaient énormes et les établissements financiers, face à ces profits, ressemblaient à des conducteurs grisés par la vitesse(…) la stabilité du secteur financier, des firmes comme des marchés d’action, constitue pour le gouvernement américain une priorité de sécurité nationale. C’est une des raisons pour lesquelles nous somme si arrogants, nous savons qu’en cas de crise la Fed et Washington voleront à notre secours. En y mettant le prix, en réalité, ce ne sont pas des centaines de milliards de dollars qui ont été prêtés aux banques par le gouvernement, mais des milliers de milliards de dollars.(…) Cet argent transfusé n’est pas mérité. Les établissements financiers ont réalisé des profits obscènes avec une absence totale de scrupules. Mais la maison-blanche, Bush d’abord, Obama ensuite, n’ont eu qu’un seul impératif : nous sauver à tout prix, parce que les marchés américains et les banques du pays garantissent la prééminence des USA sur le reste du monde. (…) il faut comprendre que les marchés financiers ne respectent jamais les règles du marché, ils les manipulent, ensuite, depuis 1989, nous avons tous pu observer que la Fed mais aussi le ministère des finances, par le biais d’agences qu’il contrôle ou de brockers, rachetait massivement des stocks d’actions ou de contrats à terme pour éviter un effondrement des marchés. Chaque fois que nous sautons, nous savons qu’un filet nous protège. »
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Écrit par : Julien Gunzinger / | 25/05/2010

MENSONGE

> Minute de vérité? Quelle question! Le MENSONGE continue. D'où la pertinence de l'appel de Benoît XVI: Caritas in VERITATE. A l'époque où le bon ton oblige à nommer le mensonge "COMMUNICATION", nous souffrons d'un déficit de vérité, encore plus que d'un déficit de charité.
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Écrit par : Diagraphès / | 25/05/2010

ARGENT

> Dans cette histoire, Obama appelle à verser de l'argent pour lutter contre les financiers : on ne sort pas vraiment de l'économisme. Tout va bien : l'argent reste la valeur universelle en dehors de laquelle il est utopiste d'envisager quelque chose.
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Écrit par : Gilles Texier / | 25/05/2010

TRES AMUSANT !

> Un démocrate contre Wall-Street, c'est sans doute la blague la plus hilarante depuis la sortie d'Obama sur BP et la réglementation des forages off-shore.
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 27/05/2010

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