26/03/2010
La lettre des évêques français au pape
"Nous constatons aussi que ces faits inadmissibles sont utilisés dans une campagne pour s'attaquer à votre personne et à votre mission au service du corps ecclésial. Nous souffrons tous de ces procédés indignes..."
<< Très Saint Père,
Réunis à Lourdes pour notre Assemblée plénière de printemps, nous vous adressons un cordial message de soutien dans la période difficile que traverse notre Église. Nous avons pris connaissance de votre lettre aux catholiques irlandais et nous comprenons qu'elle est aussi porteuse d'un appel aux autres pays. Nous avons confirmé les dispositions prises par notre Conférence, il y a maintenant dix ans et nous continuons d'exercer notre vigilance.
Nous éprouvons tous honte et regrets devant les actes abominables perpétrés par certains prêtres et religieux. Nous nous associons à vos paroles fortes destinées aux victimes de ces crimes. Ceux qui ont commis ces actes défigurent notre Église, blessent les communautés chrétiennes et étendent la suspicion sur tous les membres du clergé. Même si ces actes ne sont le fait que d'un très petit nombre de prêtres - et c'est déjà trop - ceux qui vivent avec joie et fidélité leur engagement au service de l'Église sont aussi atteints dans la communion du presbyterium.
Nous constatons aussi que ces faits inadmissibles sont utilisés dans une campagne pour s'attaquer à votre personne et à votre mission au service du corps ecclésial. Nous souffrons tous de ces procédés indignes et nous tenons à vous dire que nous portons avec vous la peine que provoquent les calomnies qui vous visent et nous vous renouvelons l'expression de notre communion et de notre soutien.
En cette année du Sacerdoce et au moment où nous allons entrer dans la Semaine Sainte et célébrer la messe chrismale, nous voulons renouveler notre confiance à nos prêtres. Nous les encourageons dans leur fidélité au don qu'ils ont reçu et à la mission que leur a confiée le Christ dans son Église.
Fidèles à l'engagement de notre consécration épiscopale, nous vous disons encore notre respectueux et fraternel attachement ainsi que notre prière constante pour vous et nous demandons pour nous, les prêtres, les diacres et les fidèles, votre bénédiction.
Les évêques de France
le vendredi 26 mars 2010 >>
15:20 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : christianisme
Commentaires
LES EVEQUES FRANCAIS
> Merci à nos évêques !
Ceux qui ne cessent de vouloir opposer le Pape et les évêques de France en seront pour leurs frais !
Prions pour eux et prions pour nos prêtres !
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Écrit par : Michel de Guibert / | 26/03/2010
CHRETIENS EXPULSES DU MAROC
> Bonjour,
Mon message aujourd'hui n'est pas destiné à commenter un article mais plutôt à vous alerter sur un sujet d'actualité qui me semble avoir toute sa place sur votre blog et que je n'ai pas trouvé (pardonnez-moi si j'ai mal cherché).
Lundi 8 mars 2010, environ 20 personnes ont été expulsées du Maroc. C'étaient des chrétiens. Ils s'occupaient d'enfants abandonnés dans le Sud du Maroc à Ein Leuh, Village of the Hope (VOH = orphelinat créé il y a 60 ans environ avant l'indépendance du Maroc). Engagés au minimum pour 20 ans (pour pouvoir suivre un groupe d'enfants de leur abandon jusqu'à leur majorité), ces chrétiens s'étaient rassemblés du monde entier pour être des parents pour ces enfants. Ces derniers allaient à l'école comme tous les enfants puis rentraient le soir dans une maison pour rejoindre une famille. Ils avaient un papa et une maman, des frères et des soeurs. Ils étaient aimés et protégés. Aujourd'hui tout est brisé, broyé.
Les parents sont accusés de prosélitisme et ont été reconduit brutalement à la frontière en moins de 3 heures.
Je suis en mesure de vous assurer que cette accusation est fausse. Etant en contact avec VOH depuis environ 5 ans, je sais combien les membres de l'organisation se sont toujours interdit toute manifestation extérieure de leur foi pour ne pas mettre les enfants en danger. Si il y a prosélitisme c'est en faveur de l'Islam car ils finançaient une école (ouverte aussi gracieusement à tous les enfants du village voisin) ou l'enseignement de l'Islam occupait une large part du programme (par des enseignants mulsulmans bien sûr).
Mais tout ces efforts n'ont pas suffit...
Il n'y a pas eu prosélytisme mais je crois en la puissance du témoignage de Jésus dans les actes quotidiens sans qu'il y ait besoin d'une seule parole. Et cela est très fort et le gouvernement Marocain l'a bien compris et a peur. Il sait qu'il ne peut rien devant l'évidence de Jésus chez un de ses disciples. Le gouvernement Marocain a préféré sacrifier ses enfants, en faire potentiellement des rebelles pour se débarrasser de ce risque chrétien.
Alors qu'aujourd'hui on construit des mosquées en France, qu'il y a un débat sur le droit de vote aux étrangers, dont beaucoup sont mulsulmans, il est surréaliste de voir comment les chrétiens sont maltraités et on se tait, mis à part quelques exceptions, on se tait devant une réalité cruelle, pas assez médiatique, un monde où des innocents sont écrasés dans l'indifférence.
"nous sommes les balayures du monde" à écrit saint Paul...cela n'a rien à voir avec le fait d'être Protestant, Evangélique ou Catholique mais c'est le programme universel de ceux qui sont simplement les disciples de Jésus-Christ. Ce programme est pour les parents et ils l'acceptent mais les enfants, eux, ne l'ont pas choisi...
Voilà mon cri!
Francis
Retrouvez des informations plus complètes sur le site de l'association humanitaire de la Gerbe qui centralise pour la france l'information. "www.lagerbe.org"
http://www.lagerbe.org/uploads/media/11_03_10_Declaration_VoH_Fr.pdf
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Écrit par : Francis E. / | 26/03/2010
VRAIS PASTEURS
> Ça fait du bien d'avoir des évêques comme ça. Humbles, fraternels et courageux.
Des vrais pasteurs en somme.
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Écrit par : Gilles Texier / | 26/03/2010
ANNEE DU SACERDOCE
> Merci également à nos évêques, qui nous rappellent fort opportunément que nous sommes dans l'année du Sacerdoce : c'est là un point -ô combien névralgique !- qui a peut-être été un peu mis de côté dans les articles précédentes et leurs commentaires. Point qui n'est évidemment pas sans rapport avec toute cette boue, dans sa dimension métaphysique : aurait-on observé de tels acharnements médiatiques au sein d'une année au thème, disons plus "ordinaire" ?
Par-delà de nécessaires et vigoureuses mises au point (interne et externe, dans un sens ou dans l'autre), que tout ceci n'occulte pas la figure dominante donnée à notre méditation pour cette année : celle du curé d'Ars qui, dans sa simplicité évangélique, nous rappelle la vérité du sacerdoce en dépit de toutes les tempêtes et vents contraires qui le salissent, hier ou aujourd'hui : y compris de l'intérieur, il va sans dire.
Une autre figure à garder particulièrement au cœur sur un sujet aussi brûlant, c'est naturellement celle d'un don Bosco... en se réjouissant qu'il ait vécu au XIXe siècle et pas au nôtre ! On ose à peine imaginer ce qu'on aurait fait subir à notre époque à un prêtre de cette envergure, avec les charges qui étaient les siennes, sous couvert de lutter contre ce que nous savons...
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Écrit par : Michel de Tiarelov / | 27/03/2010
UN CHEF QUI NE SE DEROBE PAS
> Merci à nos évêques, merci à notre pape: si les médias peuvent taper sur lui, c'est parce que nous avons à notre tête , nous autres catholiques, un chef,si nous pouvons d'abord regarder en face le scandale de la pédophilie, c'est parce que ce chef ne se dérobe pas, et n'est-ce pas aussi ce qui est attaqué aujourd'hui, en notre époque idéologiquement égalitaire? Quelle autre institution peut en dire autant , quand la pédophilie (a) touche(é) toutes les strates de nos sociétés? Quel homme politique, quel ministre de l'Education Nationale, quel responsable des services sociaux,de la Justice,d'organismes huminataires,militaire,...quel autre chef religieux,...? Il serait intéressant de se demander si l'organisation hiérarchique de l'Eglise, comparativement à d'autres formes d'organisation, a au final avantagé ou limité les actes pédophiles,de même sa morale,sociologiquement et philosophiquement parlant.
Pour ce qui est de sa morale, je persiste à penser qu'il ne faut pas rejeter trop vite la responsabilité à l'esprit libertaire de 68 (les Légionnaires du Christ n'en sont pas vraiment issus, et ce n'est malheureusement pas l'exception qui confirme la règle) mais qu'il nous faut encore christianiser,évangéliser les aspects les plus intimes de notre être,c'est-à-dire tirer toutes les conséquences d'une religion, la seule, d'un Dieu qui prend chair.Et rejeter tout dualisme, que ce soit celui d'un Platon, d'un Pascal("qui veut faire l'ange fait la bête" n'est pas une vérité chrétienne), voire d'un Thibon("l"âme, à la différence, du corps, se nourrit de sa faim": encore une approche dualiste, quand il faudrait dire "l'âme, comme le corps, se nourrit de sa faim"...)
Mystère de l'Incarnation sur lequel nous sommes appelés à méditer cette Semaine en communiant aux souffrances physiques et morales de l'Homme-Dieu, et à la glorification de ce corps de supplicié dans la Résurrection. Si le christianisme, comme l'a prophétisé le père Men, est devant nous, c'est autant parce qu'il n' a pas encore atteint de sa Lumière, les recoins les plus intimes de notre être que parce qu'il n'a pas encore atteint les endroits les plus reculés du monde. Bonne Semaine Sainte à tous.
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Écrit par : Josnin / | 29/03/2010
@ Francis,
> merci de relayer l'information, il faut ajouter que récemment, un pasteur protestant a été refoulé à la frontière du Maroc après être allé se faire soigner en France, un prêtre catholique vient de subir un sort semblable. Le Maroc est en train de verser dans un antichristianisme affligeant alors qu'il échappait jusqu'ici à ce travers...
@ Josnin:
> Pascal en disant "qui veut faire l'Ange fait la Bête", rappelle précisément cette vérité que le dualisme n'est pas chrétien et qu'à vouloir se comporter comme une âme désincarnée, on fait le jeu du démon. Et si un auteur a insisté sur l'incarnation, l'enracinement de l'âme dans la glèbe, c'est bien Thibon, peut-être parfois trop (voir l'importance qu'il apporte aux aspects sociaux de l'amour; c'est cependant moins vrai dans ses dernières oeuvres, il faut le reconnaître). Et la phrase citée est parfaitement chrétienne: le corps ne se nourrit pas de sa faim,le carême est une bonne occasion de le vérifier. Nous sommes bien âme et corps mais justement, il y a l'âme et le corps, il faut savoir distinguer pour unir comme disait Maritain. Le corps n'est vivant que par l'âme, sans elle, il est voué à la poussière.
Quant à Platon, personne n'a jamais prétendu qu'il fût chrétien et sur la question du dualisme, on en trouverait bien des lectures possibles.. N'empêche, il est difficile de lire l'encyclique de Benoît XVI sur la charité sans songer au Banquet...
Et qui a dit "l'esprit est ardent mais la chair est faible"? Il y a là une réalité anthropologique indéniable.
Ceci dit, il est vrai que l'esprit de mai n'explique pas tout et notamment, l'exemple de Martial Maciel (tous les légionnaires ne sont, grâce à Dieu, pas du même acabit, même si l'esprit de l'ordre pose bien des questions) est bien choisi.
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Écrit par : Hubert / | 29/03/2010
LA FAIM QUI NOURRIT
> Merci à Hubert pour son brillant cours de philosophie; il est vrai que, simple saltimbanque de l'Education Nationale,je suis loin d'avoir son bagage culturel.Je méditais sur cette faim qui nourrit en courant hier, tandis que soufflait en rafales le vent de mars, buvant à larges goulées ses bouffées puissantes, jusquà l'ivresse, le corps chancelant sur les chemins caillouteux où couraient aussi, riant des éclats d'un soleil tout neuf au travers les sombres nuages, les ruisselets d'une pluie vivifiante. Je me nourris de peu il est vrai,de miettes philosophiques, du sourire de mes amis et de pain,et si en manque d'affection il m'est tentant de me réfugier dans une boulimie qui laisse vide et écoeurée, la contemplation d'un visage cher à mon coeur ou d'un paysage me remplit autant le corps que l'âme. Comment expliquer cela? Certains Indiens avant le combat jeûnent trois jours durant,en immersion totale dans la nature. Leurs forces sont alors décuplées.Spiritualiser le corps,incarner toujours davantage l'âme. Mystère eucharistique: nous nous nourrissons l'âme de vraies miettes de pain,comme la Samaritaine, dessous la table avec les petits chiens,et nous sommes comblés. Non pas repus! Eveillés par cette faim joyeuse qui nous comble par avance. Société de connaissance face à la société de consommation, société du don face à la société de la possession.Il y a des prêtres comblés dans leur vie chaste et des aventuriers du sexe "libéré" frustrés,des affamés comblés et des riches renvoyés les mains vides, corps et âme.Il y a une faim joyeuse qui éveille même au coeur de nos nuits et des festins lugubres qui assoupissent même à midi. L'esprit n'est pas l'âme, ni la chair le corps, mais il y a les lois physiques de la digestion-destruction-assimilation-accumulation de matière pesante et les lois du vivant qui défient en les détournant(non en les niant) les lois de la matière inerte: désir amoureux qui se réjouit en laissant être, communion sans fusion,ivresse de vie qui fait voler l'oiseau en liberté quand la pierre chute inexorablement. L'âme comme le corps se nourrit de son désir, non de ses frustrations. C'est cette différence-là qu'il faut je crois approfondir si nous voulons regarder en face le scandale de la pédophilie et de toutes les déviances mortifères qui scandalisent à juste titre nos contemporains.Voilà ce que je me disais en courant, mais c'est vrai, ce n'est pas très sérieux de réfléchir avec les pieds! A prendre donc avec légèreté!
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Écrit par : Josnin / | 31/03/2010
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