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18/03/2010

Célibat des prêtres et pédophilie ? ''Trêve de simplisme'', dit le psychiatre Paul Bensussan

Dans Famille chrétienne (20 mars), trois questions à Paul Bensussan, psychiatre, sexologue, expert national auprès de la cour de cassation :


 

<< FC - Y a-t-il un rapport entre célibat et pédophilie ?

PB - Trêve de simplisme ! De quoi parlons-nous ? D’actes pédophiles dans l’institution religieuse, aggravés par le fait que leurs auteurs incarnent une autorité morale. On croit y voir une conséquence de la chasteté, du célibat. Comme si cela résultait simplement d’un besoin inassouvi. Mais les choses sont loin d’être aussi simples : c’est bien en amont que les questions se posent.
Dans des familles où les valeurs religieuses sont omniprésentes, l’adolescent découvrant la masturbation, les fantasmes, une sexualité qu’il pressent non conforme à la norme, peut voir dans l’engagement religieux et dans le choix de la chasteté une barrière de protection contre des pulsions, contre une orientation sexuelle qu’il juge inacceptable. Parfois, cela fonctionne, parfois non. Évidemment, il n’y a pas de statistiques.
Cela pose avant tout le problème du recrutement, du discernement : de quels moyens dispose-t-on vraiment pour explorer l’imaginaire érogène ou l’orientation sexuelle des futurs prêtres ?

Où se situerait l’incidence de la chasteté dans ces affaires d’abus sexuels ?

Il y a toute une palette de situations et de pathologies à analyser. Il faut différencier la pédophilie du passage à l’acte pédophilique. Quelqu’un qui agresse sexuellement un enfant n’est pas nécessairement un pédophile. Il y a des passages à l’acte opportunistes, facilités par la proximité physique, les confusions autour du désir de prodiguer de l’affection, une pédagogie affective et ambiguë. Ce sont ces agressions opportunistes que la chasteté peut favoriser. Les véritables pédophiles, quant à eux, manifestent une préférence érotique pour les enfants. Ce dernier peut être exclusif (ne ressentir aucune excitation face à un adulte) ou non exclusif (capable de connaître une sexualité adulte). Il recherche délibérément l’acte : la chasteté est ici hors de cause. Quelles que soient les théories qui s’affrontent sur le déterminisme de l’orientation sexuelle (innée ou acquise ?), une chose est sûre : les choses se jouent précocement.


Que peut faire l’Église pour lutter contre ce fléau ?

Le fait que dans notre société, où la délation est de plus en plus répandue, il existe encore un lieu comme le confessionnal où l’on puisse tout dire, même l’inavouable, ne me choque pas. Mais le secret de la confession ne devrait jamais être synonyme d’inaction ou de complaisance. À l’image des sanctions pénales qui interdisent aux vrais pédophiles les professions en contact avec les enfants,
l’Église devrait se faire une obligation d’éloigner les auteurs d’agressions sexuelles pédophiliques des enfants, de leur interdire toute fonction pédagogique : protéger les enfants tout en délivrant, en quelque sorte, les prêtres pédophiles d’une orientation et d’une tentation vécues comme une torture morale. >>

Clotilde Hamon

 

A lire : Les nouveaux codes de la sexualité (Odile Jacob), par Paul Bensussan. 

 

14:58 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (21)

Commentaires

QUELLE EDUCATION DONNONS-NOUS A NOS ENFANTS ?

> "Dans les familles où les valeurs religieuses sont omniprésentes"... La question pour nous est: y a-t-il dans l'éducation que nous transmettons, la morale que nous inculquons à nos enfants,dans les discours et par l'exemple, les germes d'un mal-être, d'une honte de soi qui peut-être s'exprimera en déviances sexuelles graves, sinon en souffrances non moins tolérables pour en être plus discrètes (dépressions cachées,longs tatonnements avant de s'engager dans une vocation,...)? A l'aune de mon expérience, je réponds par l'affirmative: il y a des carcans mentaux, des corsets, des oeillères hérités du XIXe siècle encore très janséniste à faire sauter!Ou l'on nous accusera à juste titre d'enfermement psychologico-affectf de nature sectaire, et on nous enlèvera nos enfants pour les en libérer... malheureusement pas nécessairement pour mieux! Tout est dans la Bible et la Tradition de l'Eglise, à commencer par ce cri d'émerveillement d'Adam devant Eve: oui la beauté de la chair, de la chair de ma chair et de l'os de mes os est première,il y a primauté du beau, du bon, du bien aussi dans notre dimension sexuée, le mal n'est que second! Sommes-nous des émerveillés de l'amour humain? Transmettons-nous à nos enfants cet émerveillement à chacune des étapes de leur croissance, au lieu de faire semblant de ne pas voir, parce que c'est "honteux"? Nous faisons trop souvent de la" campagne anti-péché de la chair" comme les associations et les Etats des campagnes anti-sida: "attention danger mortel",quand il faudrait contempler avec nos jeunes les sculptures de Rodin et Claudel (ce que je me permets de faire en cours) et leur lire des poèmes, à commencer par le "Cantique des Cantiques"... Il y a urgence à réenchanter l'amour humain!
Josnin

[ De PP à J. :
Trois livres à ce sujet, aux Presses de la Renaissance :
- d'Yves Semen, "La sexualité selon Jean-Paul II" et "La spiritualité conjugale selon Jean-Paul II" (préface du cardinal Barbarin) ;
- du sexologue catholique Olivier Florant : "Ne gâchez pas votre plaisir, il est sacré". 4e de couv. : "Qu'est-ce que l'amour ? le plaisir ? l'orgasme ? Que dit véritablement la Bible sur les relations sexuelles ? Qu'en est-il des autres grandes religions ? Les fameux 'tabous judéo-chrétiens' existent-ils vraiment ? Comment le plaisir sexuel peut-il être 'sacré' ? Pour l'auteur, le mariage chrétien ne se limite pas à la procréation. Le désir physique, le plaisir, en font totalement partie. Le respect envers la personne prôné par la religion chrétienne peut même porter le plaisir sexuel jusqu'à des bonheurs réciproques que l'on n'atteint pas autrement. Car la vraie foi embrasse tout l'être humain. Depuis de nombreuses années, Olivier Florant aide des couples mariés à surmonter les difficultés qu'ils rencontrent sur le plan sexuel. C'est en étudiant la pensée judéo-chrétienne que ce sexologue et théologien a eu l'idée de ce livre, dans lequel il répond aux questions que chacun se pose." ]

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Écrit par : Josnin / | 18/03/2010

PSYCHOLOGIE ET EVANGELISATION

> Paul Bensussan dit bien que tout se joue « en amont ». Donc dans une éducation et une maturation à la fois psychologique et morale.
Etant moi-même, en tant que fils de psychiatre, un peu fatigué par toute la quincaillerie freudienne, j’aurais tendance à surestimer ce que mon cher papa (que je bénis) appelle le «quotient psychologique» de nos contemporains. Or, si la faiblesse de ce quotient psychologique, chez un jeune garçon, se conjugue au refoulement des pulsions dès le plus jeune âge et à une vision du sacerdoce comme refuge et bouclier contre ces mêmes pulsions, on peut s’attendre à de grosses difficultés. Je ne connais pas bien la formation des séminaristes aujourd’hui : la psychologie y offre-t-elle un contrepoint suffisant à la formation humaine, sociale et morale ?
Un minimum de formation psychologique est évidemment indispensable dans le cursus des futurs prêtres, ne serait-ce que pour les conduire à un peu d’introspection sur leur orientation sexuelle et sur la manière dont ils gèrent les tentations de la chair. Surtout à notre redoutable époque, où deux ou trois clics de souris peuvent troubler très durablement le regard d'un enfant.
Denis

[ De PP à D. - Ici se pose un problème latéral mais sérieux : l'hostilité d'une partie du milieu catho à l'encontre de toute psychologie... Ce qui aboutit à transformer l'éducation religieuse en imposition d'un "surmoi", artificiel et anxiogène, chose contraire au christianisme et à la naissance en soi de l'homme nouveau. Chose qui explique également la plupart des rejets du catholicisme lors des crises d'adolescence et post-adolescence.
Cette psychophobie catho existe encore : subsistant même dans des milieux 'mainstream', elle alimente des procès d'intentions envers ceux qui cherchent à seconder l'évangélisation par une anthropologie réaliste, incluant le psychologique. ]

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Écrit par : Denis / | 18/03/2010

LIVRE

> ... et aussi le livre de Michel Laroche (orthodoxe) : "Une seule chair" (Éditions Nouvelle Cité).
______

Écrit par : Michel de Guibert / | 18/03/2010

PSYCHOLOGIE

> Sans rejeter la psychologie en elle-même, la méfiance vis-à-vis de cette discipline a quelque chose de légitime : cette dernière est souvent celle qui est chargée de soigner qui ne parviennent pas à être heureux dans notre société. Face aux détresses, l’injection« allez voir un psy » constitue souvent la réponse qui évite de chercher les vraies
Ce qui expliquerait qu’elle soit née à l’ère de la civilisation matérialiste…
Stellae

[ De PP à S. - Ne confondons pas la psychologie (connaissance respectueuse de l'humain) et le marketing psychologique (manipulation). ]

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Écrit par : Stellae | 18/03/2010

Question de Josnin :

> "Transmettons-nous à nos enfants cet émerveillement à chacune des étapes de leur croissance, au lieu de faire semblant de ne pas voir, parce que c'est "honteux"?"
A mon avis oui et de manière de plus en plus fréquente dans les familles catholiques. Les outils n'ont jamais été aussi nombreux. Les conférences de type Cler se multiplient dans les paroisses et dans les établissements catholiques : des confs pour les parents et d'autres pour les ados (généralement séparés garçons-filles). Ces conférences sont bien souvent pleines à craquer de parents d'ados. Les mamans quadra parlent beaucoup de ce sujet entre elles, elles parlent à leurs filles et mettent une ferme pression sur leurs maris pour qu'ils parlent à leurs garçons. Je pense que ce que vous décrivez n'est plus de notre époque, sauf par exception.
En revanche, ce que sous-estiment beaucoup de parents cathos, c'est l'accès de leurs propres enfants à la pornographie la plus dure via internet. Et c'est aujourd'hui là que les ravages se font font, bien davantage que dans le vieux jansénisme.

Question de Denis :
"Je ne connais pas bien la formation des séminaristes aujourd’hui : la psychologie y offre-t-elle un contrepoint suffisant à la formation humaine, sociale et morale ?"
Là encore réponse oui. Voir la brochure de la CEF "Lutter contre la pédophilie" synthétisée dans le dossier de presse de Médias & Evangile", qui reprend un paragraphe sur la formation des prêtres.
______

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 18/03/2010

CELIBAT

> on veut confondre, le célibat avec la pédophilie, alors que 90% des cas de pédophilie, ont lieux dans les familles, et puis le célibat est bien une proposition développée par la foi catholique :
st paul écrit : Il est bon pour l'homme de s'abstenir de la femme. 2 Toutefois, à cause des débauches, que chaque homme ait sa femme et chaque femme son mari. 3 Que le mari s'acquitte de son devoir envers sa femme, et pareillement la femme envers son mari. 4 La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme. 5 Ne vous refusez pas l'un à l'autre, si ce n'est d'un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière; et de nouveau soyez ensemble, de peur que Satan ne profite, pour vous tenter, de votre incontinence. 6 Ce que je dis là est une concession, non un ordre. 7 Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, celui-ci d'une manière, celui-là de l'autre. 8 Je dis toutefois aux célibataires et aux veuves qu'il leur est bon de demeurer comme moi. 9 Mais s'ils ne peuvent se contenir, qu'ils se marient: mieux vaut se marier que de brûler.

tandis que Jésus était célibataire et disait : Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par l'action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaume des Cieux. Qui peut comprendre, qu'il comprenne!"

donc, C'est bien Dieu l'inventeur du célibat.
Merci seigneur.
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Écrit par : jean christian / | 18/03/2010

CHRISTOPHER WEST

> ... et le livre de Christopher West, qui présente la théologie du corps de Jean-Paul II de manière génialement simple et détaillée, y compris pour des peu ou pas croyants.
En deux ans, mon mari qui ne lit pourtant pas beaucoup, l'a lu trois fois ! (idem pour moi car le contenu est superbe)
Pour l'instant uniquement en anglais et espagnol...
"Good News About Sex and Marriage: Answers to Your Honest Questions About Catholic Teaching"
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 18/03/2010

HIER ET AUJOURD'HUI

> Personnellement, je crois que ces problèmes d'abus sexuels sont liés à une certaine réalité historique : les hommes homosexuels, pendant longtemps, se tournaient vers la prêtrise, question de couper court par le célibat à leurs pulsions, et de mettre fin aux questionnements des voisins sur leur peu d'intérêt pour les femmes. Par la force des choses, certains de ces hommes -- lorsqu'ils flanchaient -- s'en prenaient à des personnes accessibles, vulnérables, pouvant être manipulées et réduites au silence : les enfants, les jeunes. Comme le dit le psychiatre dans cet article, ces hommes n'étaient pas tous des "pédophiles" au sens strict du terme, mais des hommes homosexuels incapables de respecter plus avant leur voeu de chasteté.
Aujourd'hui, l'homosexualité étant socialement acceptée, le problème ne se pose plus vraiment.
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Écrit par : Bernard Couture / | 18/03/2010

OLIVIER FLORANT

> Je suis frappé de voir les nombreux livres parus ces dernières années, qui développent une vision chrétienne de la sexualité autre que purement "moraliste". La relation sexuelle, image la plus explicite, sur terre, de ce que sont les relations qu'entretiennent entre elles les trois personnes de la Trinité. On est à des milliards d'années-lumières du jansénisme, c'est clair.
On peut également citer "La relation conjugale, liturgie de l'amour" d'Olivier Belleil, aux éditions des Béatitudes.
Mais mon ouvrage préféré reste le bouquin d'Olivier Florant, que je trouve tout simplement remarquable. Un petit traité de sexologie chrétienne, profond et sans tabou. Chapeau.
Osons le dire : c'est à nous, chrétiens, de continuer la révolution sexuelle, par le haut. Je suis frappé de voir à quel point le refoulement des pulsions sexuelles et leur expression désordonnée aboutissent, quand on va jusqu'au bout des choses, aux mêmes résultats : la négation du sexe et la mort.
Dans le premier cas, "retour du refoulé" mortifère ou auto-castration symbolique (l'asexualité, identifiée maintenant comme une orientation sexuelle à part entière ?). Dans le second, les pratiques du grand SM : mutilations, tortures, mises à mort (par parenthèse, j'ai lu récemment que la castration était un fantasme - parfois réalisé- très répandu dans les milieux SM ).
Dans une société où le X est omniprésent (et où peu d'entre nous ont été épargnés, pas moi en tout cas), nous avons le devoir d'y aller "franco de port". Le sexe est une réalité sacrée pour les chrétiens (il n'y a pas que dans certaines spiritualités orientales que c'est le cas); ce n'est certainement pas une tolérance des autorités ecclésiales, nécessaire à la "production" de futurs prêtres et religieuses...
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Écrit par : Feld / | 18/03/2010

à Guillaume de Prémare,

> peut-être que je me trompe, mais je ne suis pas sûre. Ce n'est pas parce que des parents quadras lisent et suivent des conférences sur le sujet qu'ils sont au clair avec. Ce n'est pas parce que les mamans en parlent entre copines(j'ai fait partie de chantiers éducation) que c'est aussi simple avec leurs filles. Parce que cela touche à l'intime.Parce qu'on ne se débarrasse pas ainsi d'héritages d'autant plus prégnants que c'est dans le non-dit. De fait j'ai remarqué chez certains enfants issus de familles cathos très engagées des comportements malsains,mais comme rien ne dépasse, c'est tout simplement ignoré.Des petits garçons refermés sur eux-mêmes,les corps contractés, dont on flatte la violence,qui refusent d'embrasser les filles et de leur parler, qui tendent une main tétanisée, regard fuyant, aux adultes pour dire bonjour, bref prisonniers d'un corps en souffrance.Et aucun adulte pour s'inquiéter. Des filles "nunuches"rêvant toujours au prince charmant et se laissant peloter par les garçons expérimentés du rallye, tout étant permis sauf la fameuse pénétration:innocence affichée, perversités et blessures secrètes, et personne pour s'en inquiéter, puisque n'est-ce-pas les bons livres et les saintes revues traînent...dans les toilettes: vous ne connaissez-pas? Il y a un double discours: l'officiel, celui de la sexualité selon Jean-Paul II, et l'officieux, qui est que tout est permis, quoi que honteux, tant que rien ne fait scandale (au sens bourgeois s'entend). Une attitude double destructrice, un aveuglement irresponsable. Et le secret qui continue son oeuvre de sape, puisque n'est-ce-pas nous avons lu Semen. Bien sûr je durcis le trait, bien sûr ce n'est pas général; il reste qu'il nous faut accepter humblement que nous ne sommes pas encore parfaitement au clair avec l'éducation sexuelle de nos enfants, comme avec notre propre regard sur nous-mêmes, et que cela n'est pas secondaire. Qu'en pensez-vous?
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Écrit par : Josnin / | 18/03/2010

REPARATION ET VIGILANCE

> La nième opération médiatique contre le célibat des prêtres et la quatrième ou cinquième grande opération contre Benoît XVI est en train de tourner court. Mais l'Eglise continue son travail de vérité et de prudence par respect pour les victimes, pour aider à la réparation de ce qui peut l'être et pour essayer d'être plus vigilante à l'avenir.
BH


[ De PP à BH - Ne nous hâtons pas de croire que ça a tourné court. Les dégâts dans l'opinion publique sonbt énormes. Récemment un prêtre s'est fait cracher dessus dans le métro. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire
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Écrit par : B.H. / | 19/03/2010

MERCI

> Merci à tous pour vos conseils de lecture: ne disposant que d'un modeste budget, si certains désirent en vendre d'occasion, je suis prenante! A tous les prêtres et consacrés dans le célibat, qui se prennent aussi en pleine figure les crachats des médias et d'une société prompte au déchainement haîneux, merci pour votre oui total au Christ, serviteurs de sa Joie dans la chasteté, et bonne saint Joseph, notre modèle à tous de pureté. Nous lui confions aussi nos enfants, Lui à qui Dieu a remis son propre Fils pour en faire un homme accompli.
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Écrit par : Josnin / | 19/03/2010

INVESTISSEMENT PERSONNEL

> Juste un petit complément : parler "d'approche psychologique", notamment dans les séminaires me semble très certainement insuffisant.
Il ne suffit pas de "suivre des cours" de psychologie pour être au clair avec notre psychisme, pas plus dans les séminaires qu'ailleurs.
Une approche académique, cérébrale, a peu de chance d'aboutir. Toute personne ayant expérimenté une psychothérapie ou une psychanalyse sait bien à quel point subsiste une différence irréductible entre l'approche extérieure -académique- et une démarche psychothérapique où l'on n'est plus spectateur mais acteur, et où un investissement personnel -nettement plus difficile mais plus fécond- est nécessaire.
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Écrit par : S.F. / | 19/03/2010

@ josnin,

> jansénisme, hypocrisie bourgeoise, tout cela reflète une époque révolue. Et ce n'est pas en exaltant à l'inverse la sexualité et le corps qu'on en corrigera des séquelles éventuelles. Le jeu du balancier va d'excès en excès. Comme le dit Pascal, qui veut faire l'ange fait la bête. Le corps a sa logique, parfois indocile, la sexualité a un caractère qui semble parfois impérieux, nous ne devons ni l'idéaliser ni l'exalter. L'homme est corps et âme, inséparablement et n'est qu'un homme.
Il faut tout simplement cesser de se focaliser sur la sexualité et se focaliser sur ce qui seul peut lui donner un sens, l'Amour qui conduit les amants à se dépasser l'un pour l'autre; qui veut autant donner que recevoir, qui reçoit ce qu'il donne et donne ce qu'il croyait ne pas avoir. Le vieux Platon avait déjà beaucoup vu mais la Sagesse de l'Eglise est irremplaçable qui veut que les amoureux harmonisent d'abord la petite flute de l'amitié avant de passer à la grosse caisse de la sexualité, en passant crescendo par tous les autres instruments de la tendresse, du baiser, de la caresse.
Ce qu'il faut dire aux jeunes, c'est que dans la relation garçon fille, il ne faut ni se focaliser tout de suite sur l'acte sexuel, ni non plus sur la recherche du mariage mais sur le développement d'une relation au sens le plus plein du terme où l'on apprend à se connaître. Et puis si eros entre en scène, l'accepter sans pudibonderie mais en recevant la sévère mais sage discipline de l'Eglise qui veut que l'acte sexuel - qui peut donner la vie, ce qui est la chose la plus grave qu'un homme et une femme puissent faire - soit repoussé au moment où les amants devenus époux sont engagés à s'aimer pour toujours, créant ainsi le cadre nécessaire à l'éducation commune des enfants. Ce n'est pas facile à entendre (encore que mon expérience m'enseigne que les jeunes entendent bien mieux qu'on ne croit) moins facile encore à vivre (le don de la miséricorde doit sans cesse être rappelé), mais, sortis de là, on ne va nulle part bien que la grâce de Dieu puisse nous rattraper n'importe où ce qui n'est certes pas une raison pour faire n'importe quoi.
Quant aux "jeunes filles nunuches qui croient au prince charmant" mais se laissent tripoter, elles méritent mieux que le mépris, il y a un âge où on est tiraillé entre des aspirations contraires. Le Christ a montré son amour à la femme adultère, on peut en montrer aussi à celle qui rêve du grand amour et ne sait pas décrypter le comportement du garçon qui lui-même ne comprend pas bien à quoi rêvent les jeunes filles et a peur de passer pour une tapette s'il ne se montre pas assez entreprenant. La vie amoureuse de nos jeunes est très difficile car il n'existe plus guère de codes communs ni d'autres garde fous que leur conscience. Et à tout prendre, la jeune fille qui rêve au prince charmant, je la préfère à la blasée qui attend d'un mari la sécurité matérielle ou affective.
______

Écrit par : Hubert / | 19/03/2010

@ Josnin

> Vous me demandez ce que j’en pense ?
Je pense que vous avez au cœur une formidable aspiration à voir les jeunes choisir un authentique chemin de bonheur et que vous brûlez de désir de voir les familles chrétiennes les aider à choisir le vrai, le beau, le grand. Et je pense que tout cela est excellent ! C’est pourquoi je vous encourage à poser un regard optimiste et positif sur notre belle jeunesse. Le regard que nous avons sur nos jeunes est le miroir du regard que nous avons sur l’avenir. Et nos enfants ont besoin de ce regard optimiste et confiant pour grandir. Mon expérience passée de chef de groupe scout m’a appris une chose essentielle : ne jamais douter de la jeunesse. Je ne dis pas qu’il n’y ait aucun problème, insuffisance ou imperfection, je voudrais juste vous faire partager ce que je constate autour de moi : beaucoup de choses positives aussi et une belle génération qui prend sa place dans l’Eglise avec enthousiasme. Cela, nous le devons à tant de mères de familles édifiantes ! Je le dis : les mamans sont la catégorie que j’admire le plus au monde. Je les aime, les chéris et je ne me lasserai jamais de leur rendre un juste hommage. Et beaucoup de papas font aussi des progrès, je vous l’assure. Mais on ne progresse qu’en ayant confiance et en cherchant à voir ce qu’il y a de positif autour de nous. Il faut beaucoup nous encourager les uns et les autres à convertir notre regard. N’ayons pas peur, chassons le doute, bannissons le pessimisme. La peur paralyse, le doute fragilise, le pessimisme porte des fruits bien amers.
Une suggestion en ce jour de la saint Joseph, protecteur de l’Eglise universelle, protecteur de nos familles : rompre le jeune, laisser de côté le vendredi de carême et le sac de cendres (je vous assure que l’Eglise le permet tout à fait en ce jour de grande solennité) pour adopter un esprit de fête. Pour ma part, je pense que je vais faire ce soir champagne /foie gras / grosse entrecôte saignante /camembert qui pue / mousse au chocolat.
______

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 19/03/2010

AIMER NOS PRETRES

> En lisant dans Médias&Evangile l'interview du psychiatre, ma conscience de laïque se réveille soudain:si c'est le clergé qui est concerné, ne le suis-je pas aussi comme catholique pratiquante? Quelle affection est-ce que je témoigne aux prêtres que je côtoie? Comme femme, quel regard, quels gestes je m'autorise? Ne suis-je pas, par timidité,éducation, commodité, injustement froide, distante, quand je pourrais en toute simplicité et clarté leur exprimer de l'affection, et même de la tendresse? A discerner bien sûr! Mais il est tellement plus facile d'ignorer l'homme dans le prêtre,(tant qu'on n'est pas soi-même en manque affectif, n'est-ce-pas, autant ne pas prendre de risque inutile...à voir:est-ce-que j'ai envie que mon cher aumônier, curé,..."pète un cable" parce qu'on lui demande sans cesse sans lui donner jamais?)N'y aurait -il pas là l'occasion d'un témoignage pour le monde d'amour fraternel authentique,sexué mais non sexuel, de tendresse respectueuse, espoir aussi pour tous ceux que la vie prive d'une sexualité épanouie? Que ne dit-on, en nous voyant entourer affectueusement nos prêtres:"Voyez comme ils s'aiment!"Chers prêtres , nous vous aimons aussi de tout notre coeur de femme!
______

Écrit par : Josnin / | 19/03/2010

à PP (au sujet de votre réponse au commentaire de BH) :

> Je suis effaré d'apprendre que l'on a craché au visage d'un prêtre, en plein Paris. L'indifférence, la moquerie...et maintenant cela. Ou va-t-on ?
J'en arrive presque (je dis bien presque) à comprendre un couple, rencontré il y a quelques mois qui, revenu d'expatriation aux Etats-Unis, n'avait qu'un seul désir : y retourner ! Ce qui leur avait particulièrement plu, là-bas : la possibilité de vivre sa foi paisiblement et ouvertement, dans une société où le religieux fait partie du quotidien. Et aussi un plus grand esprit civique (mais c'est une autre question...quoique).
Feld


[ De PP à F. - Le sujet USA / religion est l'objet d'un débat de fond, dont je me suis fait l'écho dans mon enquête sur les évangéliques. D'un côté, il y a en effet ce que vous soulignez.
Mais, de l'autre, la "religiosité américaine" apparaît aussi comme un ensemble vide, un consensus utilitaire minimum, souvent égal à zéro sur le plan du contenu... Exemple :
Obama sponsorisant successivement le prêche d'une pasteure pro-avortement (à la Convention démocrate d'août 2008), puis d'un célèbre leader de megachurch anti-avortement (à la cérémonie d'investiture en janvier 2009). A la limite, seul compte l'effet consensuel de l'invocation, peu importent les contenus : le "God" américain s'accommode de tout... ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Feld / | 20/03/2010

@ PP

> Vous écrivez plus haut dans une réponse à un commentaire : "Récemment un prêtre s'est fait cracher dessus dans le métro."
C'est très exactement ce qui s'appelle être configuré au Christ !
______

Écrit par : Michel de Guibert / | 21/03/2010

UN LIEN ?

> Mais y a-t-il forcément un lien entre la campagne de presse sur la pédophilie et ce fait divers ? La haine des prêtres n'a rien de neuf. Ailleurs encore, on les tue.
______

Écrit par : Blaise / | 21/03/2010

@ Guillaume de Prémare


> Ombre et Lumière
rendent le même témoignage à la vérité. Merci pour votre regard habité de lumière. Oui notre jeunesse est belle,c'est pourquoi je m'émerveille aussi et je ne m'en lasse pas, c'est pourquoi aussi tout ce qui l'abîme me retourne les entrailles.Ecartelée entre deux infinis: telle est notre condition humaine, assumée pleinement dans le Christ, lieu des épousailles entre le néant appel sans fond et l'Etre don infini, en notre coeur qui ne s'ouvre tout-à-fait que dans la souffrance crucifiée:"Mort, où es ta victoire?".Regarder le mal droit dans les yeux, la mort et son ombre pour y laisser entrer la Lumière du matin de Pâques, jusqu'au fond de nos sépulcres puants, afin qu'en y pénétrant d'autres voient et croient.Comme le fait Benoît XVI, mettre la Lumière:il y a la guérison dans ses rayons, et ce qui se passe dans le secret des âmes des victimes de la pédophilie,de nous tous,que les médias ne verront jamais, est un phénomène spirituel d'une puissance inouie!Tsunami de la miséricorde: alors ne mettons pas des digues inutiles mais laissons notre France chrétienne inondée aussi jusqu'au coeur de nos Mers Mortes!
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Écrit par : Josnin / | 23/03/2010

AMOUR

> Parler d'éducation sexuelle me paraît dangereux, comme si on enseignait quelque chose de biologique, voire de technique. Il vaudrait mieux parler d'éducation à l'amour, ce qui inclut le sexuel dans autre chose qui le dépasse et le transcende. Les animaux ont une sexualité, les hommes devraient avoir une vie amoureuse et d'amitié.
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Écrit par : Hubert / | 29/03/2010

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