Le "Climategate" ? il fut monté par des services secrets pour torpiller Copenhague, estime le Pr David King dans 'The Independent' (Londres)

Face à la presse conservatrice anglaise qui menait campagne autour d'un "Climategate", voici l'avis d'un scientifique d'Oxford (averti en barbouzeries), le Pr David King :

 

Dans The Independent du 1er février, le Pr David King donne son avis sur cette campagne. C'est un avis informé : le Pr King a été « premier conseiller scientifique » du gouvernement britannique jusqu'en 2007 (date à laquelle il a démissionné pour regagner Oxford). Avoir fréquenté l'équipe Blair donne de l'expérience... Le Pr King sait reconnaître un coup de barbouzes informatiques et de spin doctors experts en manipulation de l'opinion : « J'ai travaillé au sein du gouvernement, et j'ai vu ce genre de choses à l'oeuvre. »

Or c'est ce qu'il décèle derrière le Climategate [1]. Selon le Pr King, « le piratage et l'exposition sur le Net de la correspondance privée de climatologues britanniques ont tous les traits d'une opération orchestrée par une agence de renseignement ». Le but de cette opération, menée à la mi-novembre 2009, était de torpiller la conférence de Copenhague, qui allait se tenir du 7 au 18 décembre.

Les barbouzes ont fait intrusion dans les serveurs informatiques de l'unité de recherche climatique de l'université d'East Anglia ; ont piraté des dizaines de milliers de courriels ; en ont « sélectionné » mille (à une vitesse étonnante) ; et ont créé un buzz à leur propos, comme si ces courriels prouvaient que les climatologues « manipulent les données » pour faire croire à l'existence du réchauffement de la planète. [2]

Le Pr King explique : « Cela a été d'une extraordinaire sophistication. Il y a plusieurs organisations capables de mener à bien un tel travail. Ce sont des agences de renseignement nationales, et il me semble que cette opération a été le fait d'un tel groupe. Ce n'est pas une coïncidence si les courriels volés à des personnels de l'université d'East Anglia ont été sortis pour publication un mois avant Copenhague. »

L'opération, souligne-t-il, a impliqué notamment des ordinateurs en Turquie, en Arabie saoudite, et un diffuseur basé en Sibérie. « Pour ce qui est du coût, le lobby américain est une source de financement très probable », ajoute le Pr King, soulignant qu'un tel montage revient cher. Quant à l'instrumentalisation politique de cette opération contre Copenhague, son opérateur a été l'Arabie saoudite, dont le représentant a fait un clash de diversion à ce sujet dès le premier jour de la conférence. On connaît la suite : une réunion internationale commençant si mal ne pouvait pas bien finir, malgré les voeux de réussite du pape.

Les suspects sont donc (selon le Pr King) des services saoudiens, turcs, russes, et naturellement le « lobby américain » qui anime et finance depuis dix ans la propagande négationniste climatique.

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[1]  Campagne consistant à nier les innombrables publications scientifiques des climatologues, sous deux prétextes : 1. la divulgation de courriels de l'université d'East Anglia (piratés par une officine qui les a présentés faussement comme témoignant de la mauvaise foi des chercheurs) ; 2. le fait qu'un certain groupe de chercheurs indiens ait bidonné un passage de rapport (sur la vitesse de recul des glaciers de l'Himalaya) pour faire augmenter son budget.

[2]  Analyse faite, ils ne prouvaient rien de tel. Peu importait : dans ce type de manipulation, ce qui compte n'est pas la réalité mais le buzz et son ampleur.