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26/01/2010

"Burqa" : une gesticulation pseudo-parlementaire

Minnie_Burqa.jpgNos élus semblent devoir faire beaucoup de bruit pour rien, mais posons tout de même une question à propos de leur point n° 7 :


 

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Gadget introduit par la dernière réforme constitutionnelle, une « résolution » est le moyen « d'affirmer un principe de manière solennelle, sans lui donner valeur de loi ». C'est surtout le moyen, pour les élus, d'actionner la fonction « postures et effets d'annonce » au rythme des événements médiatiques... sans continuer à amonceler des lois de circonstance vouées à n'être pas appliquées.

La « mission parlementaire sur le port du voile intégral », qui a remis ce matin son rapport, a donc rédigé une proposition de « résolution » dont elle recommande l'adoption par l'Assemblée nationale. En voici le texte :



«  L'Assemblée nationale:

1. considère qu'il est nécessaire de réaffirmer les valeurs républicaines de liberté, d'égalité et de fraternité qui fondent notre vivre ensemble et qui s'opposent à toutes les formes d'intégrisme, de communautarisme et de sectarisme

2. estime que ces valeurs fondatrices ont pour conséquence directe le refus de toute atteinte aux principes de mixité et d'égalité des sexes et l'obligation de protéger les personnes les plus vulnérables, en particulier les mineurs

3. affirme que le port du voile intégral est contraire aux valeurs de la République

4. condamne les violences et les contraintes pesant sur les femmes et préconise le renforcement des mesures visant à promouvoir l'égalité entre femmes et hommes

5. affirme le soutien de la France, qui à ce titre se doit d'être exemplaire, aux femmes victimes de violences et de discriminations de par le monde

6. apporte son soutien aux élus, aux agents publics, aux associations et à tous ceux qui combattent le port du voile intégral

7. considère que la liberté de conscience ne peut s'exercer que dans le respect du principe de laïcité

8. estime nécessaire de promouvoir une société ouverte et tolérante et de lutter contre toutes les discriminations

9. proclame que c'est toute la France qui dit non au voile intégral et demande que cette pratique soit prohibée sur le territoire de la République. »



Cet effet d'annonce n'appelle pas de commentaire, puisqu'il n'engage à rien. Posons tout de même une question. Que signifie la phrase n° 7 : « La liberté de conscience ne peut s'exercer que dans le respect du principe de laïcité » ? Si « laïcité » veut dire interdiction des signes religieux sur la voie publique,  ce principe peut mener loin. D'autre part, la phrase a l'air de dire qu'une convertie à l'islam, décidant de porter la burqa par bravade, n'a pas sa « liberté de conscience »... Pour soutenir une chose pareille, il faut n'avoir jamais discuté avec une de ces converties. Je l'ai fait et je n'ai pas eu l'impression que leur conscience était aliénée – même si je n'approuvais pas ce qu'elles me disaient. Par ailleurs, je doute de la « liberté de conscience » des gamines qui arborent quant à elles un look érotomane, sous la pression de la mode commerciale de masse. Le cardinal archevêque de Paris a signalé ce problème. Il a eu raison. Il faut toujours braquer les projecteurs sur la vraie cause de la cagade occidentale : le matérialisme mercantile.

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20:00 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : burqa

Commentaires

PRESQUE PAS

> Sans compter qu'il n'y a presque aucune véritable burqa (la housse afghane à grillage) en France. Quant au simple voile islamique, même grand, les sondages n'indiquent pas du tout que "toute la France" souhaite l'interdire.

Écrit par : maksoud, | 26/01/2010

QUE DE MOTS

> La devise républicaine existait bien avant que les femmes ne disposent des mêmes droits que les hommes. Quant à la mixité... un tel principe aurait paru saugrenu au XIXe siècle. Non, vraiment, je ne vois pas pourquoi cette devise impliquerait la défense de la mixité et de l'égalité des sexes, ou l'obligation de protéger les plus vulnérables. Il s'agit de mots abstraits, sujets à toutes les interprétations. L'article 2 est absurde par son ton grandiloquent, qui fait mine de nous révéler de grandes vérités sur les "fondements" de la République.
En fait, tous les articles de cette proposition sont truffés de mots pompeux, comme si nos parlementaires cherchaient à conjurer le vide abyssal de la politique française - qui est également celui de la société.
"Valeurs républicaines", "vivre ensemble", "liberté de conscience", "principe de laïcité", que de mots!
Pourrait-on aller au-delà des mots?

Écrit par : Blaise, | 26/01/2010

TOUT ET SON CONTRAIRE

> A propos du point 7 justement, le même rapport propose, sans craindre la contradiction, une "réflexion sur les possibilités de favoriser l'aide directe au financement des lieux de culte" (Le Monde, 26/01/10). Est-ce ce que les rapporteurs appellent le "respect du principe de laïcité" ?
De même, on voit mal en quoi l'effort en faveur de l'enseignement de la langue arabe, idée contenue dans le document, serait à même de favoriser le "vivre ensemble" et lutter contre le communautarisme.
Bref, tout et le contraire de tout !

Écrit par : Thomas, | 26/01/2010

QUESTIONS

> La question que met en avant Mgr XXIII est très juste, il n'y a pas que l'Islam qui pose question, il y a aussi le mode de vie postchrétien matérialiste mercantile libertaire.
Ceci-dit, il y a aussi une véritable question concernant la place de l'Islam dans une société. Est-ce que les textes fondateurs de cette religion sont compatibles avec la notion que nous avons aujourd'hui du vivre ensemble ? Par exemple, sur la place de la femme (cf. l'autorisation de la polygamie) , la liberté religieuse (je ne vous souhaite pas d'être un musulman converti au christianisme, même en France) ou la place de la violence justifiée par l'attitude du prophète lui même.
Bien sûr tous les musulmans ne sont pas ainsi, ils sont pour la plupart des croyants sincères et paisibles. Mais on ne peut pas occulter la question des textes fondateurs.
Mais surtout il y a un point que l'on ne mentionne très rarement en tant que chrétien: comment considérer une religion qui apprend à ses fidèles que le Christ n'est pas Dieu, que Dieu n'est pas trinitaire, que sa Passion est un mensonge et que les Evangiles ont été falsifiés ?

Écrit par : ld, | 26/01/2010

TUNISIE

> En Tunisie, pays à majorité musulmane, la polygamie est tout simplement interdite. Et cela, sans remettre en cause l'identité islamique : dans le Coran la polygamie n'est pas une obligation religieuse, elle est juste permise. Donc ne voyons pas systématiquement des incompatibilités entre la loi de l'Etat et celle de l'islam.

Écrit par : Blaise, | 26/01/2010

ECHANGE

> Les Juifs également pensent « que le Christ n'est pas Dieu, que Dieu n'est pas trinitaire, que sa Passion est un mensonge ». Et pourtant, cela n'empêche pas l'échange! De même, tout athée, toute personne refusant notre foi. Quant à cette histoire de falsification, elle n'est pas réservée aux musulmans. Les manichéens pensaient de même; et aujourd'hui beaucoup de gens aux appartenances diverses.

Écrit par : Blaise, | 26/01/2010

VAGUE

> "Laïcité" est un mot extrêmement vague qui possède la particularité d'avoir une très grande force symbolique (et de faire donc l'objet d'incantations régulières dans les médias, au Parlement et à la machine à café / restaurant universitaire) mais de pouvoir changer radicalement de sens selon la personne qui l'utilise. Un chrétien de bonne foi pourrait croire que la laïcité se limite à la liberté religieuse et la neutralité de l'Etat. Cependant, dans la bouche de nombreuses personnes, comme M. Jean-Luc Mélenchon (sénateur congelé en 1871 et récemment dégivré, qui souhaite envoyer les prêtres à la guillotine, les croyants en camp de rééducation par le travail et transformer les églises en temples de la liberté), il s'agit du devoir pour l'Etat de mener une constante politique anti-religieuse visant à exterminer toutes les religions, à commencer par le catholicisme.
Si le principe de "laïcité" est invoqué par le Parlement pour interdire le port du voile islamique intégral, il est évident que les parlementaires pourront invoquer ce même principe pour interdire le port du voile pour les religieuses, puis de la soutane, et enfin de tout signe religieux quelque qu'il soit sur la voie publique, de la kippa à la croix en pendentif. Et je ne pense pas que cela soit de la science-fiction : l'ardent désir des élites médiatico-politiques de ne pas paraître "raciste" et de défendre l'idée que "toutes les religions peuvent être dangereuses, pas seulement l'islam" peut très vite les amener à ce genre de délires.
C'est pourquoi, quelque soit les réserves que j'ai à l'égard de l'islam (et, je l'avoue, j'en ai de très nombreuses et de très graves), je ne vais pas me réjouir pas de la loi qui interdira la burqa au nom de la "laïcité".

Écrit par : Jean, | 26/01/2010

LOOK

> On pourrait risquer une hypothèse un peu audacieuse qui serait de dire que les jeunes converties qui arborent le voile intégral raisonnent de la même façon que les jeunes filles au look érotomane. N'y a-t-il pas des deux côtés un besoin de se démarquer, de se donner un look? Je relie cette hypothèse à un problème plus large qui est celui de la connaissance de leur religion par les fidèles: les gens croient sans savoir en quoi ils croient (et donc sont athées sans savoir pourquoi non plus). Et c'est un fait que J.-C. Guillebaud a évoqué : les individus se font aujourd'hui une certaine idée de la religion mais cette idée n'a rien à voir avec ce qu'est la religion. Ici, la question devient : y-a-t-il de l'Islam derrière ce voile ou cet Islam est-il purement nominal?

Écrit par : Alexis, | 27/01/2010

EGLISE ET ISLAM

> "Le Christ n'est pas Dieu" ? "Dieu n'est pas trinitaire" ? "Pas de résurrection" ? "Fausseté des Evangiles" ? Le judaïsme peut soutenir tous ces points, et pourtant ça ne nous empêche pas de dialoguer respectueusement avec nos frères juifs. "Comment considérer l'islam ?" L'Eglise nous donne sa réponse (je réunis régulièrement les éléments de cette réponse ici : http://blogren.over-blog.com/categorie-10452386.html ) ; à nous de l'accepter si nous nous voulons catholiques.

Le problème de la liberté en islam (liberté religieuse, liberté de la femme) est, par contre, un problème réel. Mais c'est un problème dont bien des musulmans français ont eux-même conscience, et qu'ils aimeraient faire évoluer. Sauf que voilà... L'instrumentalisation de ces sujets par nos politiques fait naître l'effet inverse, en accentuant les crispations.

Écrit par : Ren', | 27/01/2010

MEPRIS MUSULMAN ?

> "Bien sûr tous les musulmans ne sont pas ainsi, ils sont pour la plupart des croyants sincères et paisibles" dit ld. N'est-ce pas un des moines de Tibhirine (je ne sais plus lequel) qui a dit: "on peut rencontrer des musulmans "modérés" mais il n'y a pas d'islam modéré"?
Par ailleurs, pour ce qui est de la divinité du Christ et de la Trinité il n'y a pas que l'islam qui les conteste, le judaïsme aussi, et, sans trop le dire, probablement nombre de "chrétiens". Quant à la Passion "scandale pour les juifs, folie pour les païens", ajoutons seulement "mensonge pour les musulmans". L'argument de la falsification des Evangiles me paraît beaucoup plus problématique pour ce qu'il révèle de mépris dans l'Islam pour tout ce qui n'est pas lui, une "hétérophobie" au sens littéral de haine de l'altérité avec tout ce qui en découle: intolérance, prosélytisme agressif, dhimmitude, etc...Le voile intégral n'en est qu'une énième manifestation.

Écrit par : grzyb, | 27/01/2010

INTOLERANT LAICISME

> Qu'est-ce-que cette laïcité qui seule sait ce qu'est la vraie liberté, l'égalité entre hommes et femmes, a la lumière de la vérité sur le bien de l'homme, qui plus est s'arroge le droit de parler au nom de "toute la France" et appelle à la guerre sainte contre le voile? Une religion intolérante qui refuse tout dialogue oeucuménique, qui ne distingue pas politique et religieux, qui tente de s'imposer par la force et le combat...pittoyable, grotesque et dangereuse secte qu'il faut de suite dénoncer auprès du comité de vigilance contre les sectes!La vraie laïcité n'est pas une "super religion" qui dominerait les autres pour les régenter selon ses propres conceptions, c'est un mode de vie en commun qui traduit concrètememnt le respect infini que chacun doit avoir envers la conscience d'autrui.Elle n'a donc pas de contenu philosophique ni religieux autre que ceux de la loi naturelle( Antigone posée face à toutes les lois humaines, politiques ou religieuses pour rappeler qu'il y a en l'homme une part de transcendance qui toujours échappera à tous les pouvoirs, source de sa dignité et de ses choix en conscience, cet intime par où , pour le croyant, Dieu nous rejoint dans le secret, et devant qui même le Pape s'agenouille).Au nom de quoi je peux imposer ma conception de la femme, de la bonne tenue en société, ... , quitte pour cela à bafouer le respect dû à des parents et des communautés, peut-être, sans doute dans l'erreur, mais soucieuses de donner le meilleur à leurs jeunes? Je rejoins ce que dit Rémi Brague dans le Point:il y est normal d'imposer dans l'espace public le visage découvert,non seulement pour des raisons de sécurité, mais plus profondément parce qu'avancer masqué empêche la confiance, ciment de base de toute société.
D'un autre point de vue:le visage, effraction dans mon univers clos qui m'oblige à sortir de moi-même pour aller vers l'autre.Combien de burqas invisibles dans le métro parisien par exemple, où les regards s'évitent soigneusement, si bien qu'un regard de provincial est vécu comme une aggression insupportable?

Écrit par : Josnin, | 27/01/2010

@ Thomas

> On peut penser qu’avec l’aide directe au financement des lieux de culte, certains élus espèrent mieux inscrire ces communautés croyantes dans la cité et avoir davantage de contrôle sur ce qui se passe, voire se dit dans les lieux de prière. Vœu pieux ou attitude réaliste ? La démarche paraît en tout cas cohérente avec l’action des nombreux musulmans qui veulent sincèrement et pacifiquement inscrire leur foi dans le paysage laïque et républicain. A noter que le président de la mission parlementaire sur le port du voile intégral, André Gerin, député communiste du Rhône, s’il est opposé au port de la burqa, s’occupe très concrètement avec son équipe municipale de la construction prochaine d’une mosquée dans sa ville de Vénissieux. Détail montrant le sérieux du projet : le plan de l'édifice prévoit quatre minarets.

Écrit par : Denis, | 27/01/2010

FEMMES A LIBERER

> Cela me fait penser à un propos de Martine Aubry sur France 2 il y a quelques mois : se défendant face à Copé sur l'affaire des heures de piscine réservées aux femmes, elle expliquait que cette expérience avait conduit à une prise de conscience positive des femmes concernées, celle-ci ayant formé un club organisant un défilé de mode avec des "mini-jupes". Je me souviens comment le livre de Bourdieu sur "La domination masculine" avait été conspué de toutes parts parce qu'il avait osé souligner la soumission inconsciente au désir masculin des femmes portant une mini-jupe. Pourtant, qui peut croire sincèrement que porter des robes toujours plus courtes, des décolletés toujours plus grands, des shorts même en hiver (!), obligeant ainsi les femmes à des régimes permanents (il faut voir dans les boîtes le nombre d'anorexiques de 30-35 ans!), libère les femmes? Je vois tous les jour dans le métro des gamines de 14-15 ans s'habillant objectivement comme des prostituées (oui, il faut oser le dire), et ne se rendant pas compte de l'effet que cela produit, parce qu'on leur dit à longueur de magazine féminin que c'est ainsi qu'elles se libèrent!!! Je suis choquée par la burqa, mais ces femmes nous interrogent profondément et légitimement.
Je suis une femme, j'ai 28 ans, je termine une thèse de philo, et j'ai envie de dire à certaines gamines croisées dans le métro, en tant que féministe, que ce n'est pas en nous déshabillant que nous serons plus libres - c'est facile, et cela existe depuis la nuit des temps! - mais en faisant construire crèches et garderies pour pouvoir faire des études ou travailler sans repousser à 30 ans (voire plus!) le moment d'avoir des enfants, ou au contraire ne pas être contrainte au temps partiel forcé parce qu'on n'a pas eu la chance d'avoir une qualification (je pense aux caissières des supermarché, souvent mères de famille courageuses, et obligées à présent de travailler le dimanche!!! Mais qu'attendent nos prêtres pour faire des prêches bien sentis pour inviter les catholiques à boycotter les supermarchés le dimanche!!!), en étant jugées sur nos diplômes et non notre physique, notre minceur, le nombre d'enfants réels ou potentiels, etc. Faire croire aux femmes qu'elles se libèrent en se déshabillant, c'est fantastique, car ça ne coûte pas cher, ça fait même gagner de l'argent, et cela évite de faire les choses dont les femmes ont réellement besoin!

Écrit par : L'oeil est l'esprit, | 27/01/2010

INACCEPTABLES

> Surtout, l'on nous vend contre l'interdiction de la burqa des mesures anti-islamophobies inacceptables en l'état, comme dit plus haut dans un commentaire :
- financement des lieux de culte : pourquoi pas, mais seulement s'il est avéré que les français musulmans d'une part ne possèdent pas assez de lieux de culte pour mener leur pratique de manière décente, et que d'autre part, ils n'ont pas les moyens eux-mêmes de les financer ;
- officialisation de nouvelles fêtes religieuses, reconnues dans la sphère publique, comme l'Aït-el-Kébir ;
- enseignement développé de l'arabe, comme si la République française était tenue de faire le lien entre l'islam et la langue arabe.

Écrit par : JG, | 27/01/2010

à GRZYB

> "N'est-ce pas un des moines de Tibhirine (je ne sais plus lequel) qui a dit : on peut rencontrer des musulmans modérés mais il n'y a pas d'islam modéré ?" A votre place, je vérifierais ma source avant d'attribuer ainsi une telle phrase aux morts de Tibhirine. Voici par contre ce qu'écrivit Christian-Marie de Chergé dans une lettre, avant sa mort : "Je ne saurais souhaiter une telle mort. Il me paraît important de le professer. Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j’aime soit indistinctement accusé de mon meurtre. C’est trop cher payé ce qu’on appellera, peut-être, la "grâce du martyre" que de la devoir à un Algérien, quel qu’il soit, surtout s’il dit agir en fidélité à ce qu’il croit être l’Islam. Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement. Je sais aussi les caricatures de l’Islam qu’encourage un certain idéalisme. Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes."

Écrit par : Ren', | 27/01/2010

LA FOI PEUT-ELLE ETRE SECONDAIRE ?

> Le qualificatif même d'"Islam modéré" devrait être inacceptable pour un musulman. Aimeriez-vous que l'on dise que vous êtes un chrétien modéré?
Sous-jacente, il y a l'idée - correspondant assez bien à la mentalité anti-religieuse de notre époque - que l'islam est intrinsèquement violent. Donc : soyez musulman, mais avec modération.
Je n'ai pas à me prononcer sur l'essence de l'islam. Ce qui m'inquiète surtout, c'est le discours actuel et l'idéologie qu'il contient.
Couramment, on nous dit : tout homme "religieux" (le mot est piégé), néanmoins tolérant, est quelqu'un qui a compris que sa foi en Dieu était secondaire par rapport à sa citoyenneté. Une telle idéologie rejoint tout-à-fait le fameux "musulman modéré." Un chrétien modéré, qui ferait passer sa foi après sa citoyenneté, qu'est-ce que c'est?

Écrit par : Blaise, | 27/01/2010

VECU AUJOURD'HUI

> Petite anecdote vécue aujourd'hui: dans le train de banlieue, un jeune homme a exigé d'une femme qu'elle lui laisse sa place assise, ce qu'elle a fait. J'ai donné ma place à cette femme et les autres voyageurs se sont empressés de scruter leur iphone. Mon propos n'est pas de stigmatiser ce musulman qui n'a pas la même culture que moi mais je "regrette" que la culture européenne, forgée par le christianisme, de défense du plus faible soit à ce point oubliée des autres voyageurs de ce train. Il est vrai que l'égoïsme intransigeant nourri de loi du plus fort qui nous entoure, où il est permis de tuer l'enfant à naître, de détruire et de polluer la Création, de faire travailler le dimanche, etc. sont bien issus de l'idéologie dite des "Lumières", de ces "principes fondateurs de la République" et du matérialisme mercantile. Dans ces conditions, le voile intégral et plus globalement le rapport à l'Islam apparaît n'être qu'un révélateur de la crise identitaire que traverse notre société.

Écrit par : Benoît C., | 27/01/2010

MAROTTES PSEUDO-REPUBLICAINES

> Merci d'avoir relevé ce "point 7" dont la formulation me paraît lourde de menaces... J'avoue que l'érection de la mixité en un principe intangible au point 2 me fait tiquer également. Finalement, le plus sûr moyen de dissoudre les véritables principes fondateurs de la République ne serait-il pas d'en créer sans arrêt de nouveaux ? Ca me rappelle la question de l'inscription des quotas de femmes dans la Constitution... en attendant les boursiers... et les prochaines marottes.

Écrit par : Flam, | 27/01/2010

A Ren'

> J'ai du mal me faire comprendre: je posais la question, je n'affirme rien, il me semble seulement l'avoir lu quelque part. Cette opinion est d'ailleurs largement répandue; si j'ai choisi (peut-être à tort et en ce cas je m'en excuse) un moine de Thibirine pour l'illustrer c'est qu'il me semble que toute leur vie témoigne du profond amour qu'ils portaient aux musulmans parmi lesquels ils vivaient et plus généralement aux algériens comme votre citation du père de Chergé le rappelle. Difficile de voir en eux des islamophobes. L'indispensable lucidité sur l'islam, sa vision du monde, son noyau dur dogmatique et les difficultés qu'il crée pour une relation sereine et dénuée de sous-entendus avec lui n'en est que plus remarquable.

Écrit par : grzyb, | 27/01/2010

PAS DU TOUT D'ACCORD

> à l'oeil et l'esprit, puisque apparemment vous êtes la seule femme à intervenir ( à moins que certains pseudos mais...) : je ne suis pas du tout d'accord avec votre argumentation. Entre les effets de mode ( et des modes idiotes il y en a eu par le passé , même au MoyenAge) et le port d'un vêtement porteur de signification politique il n'y a pas de comparaison ; je le dis et le redis : cela signifie le refus de ce que représente l'Occident, cela représente tout ce qui va avec et qui n'a pas sa place en France !
quand vous invoquez Bourdieu sur la signification du vêtement il faut le faire aussi sur le vêtement masculin !!! il y aurait aussi à dire !
Je crois qu'il ne faut pas mélanger les arguments ! Il n'y a qu'à faire appliquer la loi qui existe déjà , là je suis d'accord, ce n'était pas la peine de faire tout ce cirque
Pour terminer permettez moi de vous rapporter une anecdote contée et vécue par une de mes élèves : chez le docteur , dans la salle d'attente , arrive une forme enveloppée de noir des pieds à la tête, tous les petits enfants et les bébés présents se sont mis à hurler et à pleurer ! comment expliquer cela ?

Écrit par : alice, | 27/01/2010

LES JUIFS NE SONT PAS DANS LA MÊME POSITION QUE LES MUSULMANS :

> Je comprends qu'on puisse se demander si les juifs ne sont pas dans la même position que les musulmans face à la foi chrétienne (Incarnation, Trinité, Evangile, nature du Christ).
Cependant, si l'on regarde bien le sujet, en fait la situation est très différente:
1) L'Islam est né après le christianisme. Même si aujourd'hui les juifs ne reconnaissent pas le Christ comme Messie, le peuple juif a bien été choisi par Dieu et les juifs sont nos ainés dans la foi.
2) L'Islam condamne la Trinité comme polythéisme.
3) L'Islam explique clairement que les Evangiles on été falsifiées, et en particulier que Jésus n'a pas vécu la Passion (hérésie docète).
En somme l'Islam se présente ouvertement comme un postchristianisme visant à vider celui-ci de sa substance, à faire apostasier les chrétiens. Et on remarque que d'ailleurs c'est ce qui s'est passé dans beaucoup de pays aujourd'hui musulmans.
On est vraiment très loin du judaisme. Les juifs restent fidèles à la première alliance. Ils attendent le messie. D'un point de vue chrétien, ils sont dans l'erreur de ne pas reconnaître le Christ, mais ce n'est pas central dans leur foi. La négation de la révélation évangélique ne fait pas partie du contenu de leur foi.

Écrit par : ld, | 27/01/2010

CONTRE LA MARCHANDISATION DE TOUT

> Au moins la présence nouvelle de l'islam sur le sol national aura le mérite de nous interroger (de nouveau) sur les contours de la laïcité à la française et l'amour plus ou moins relatif que nous lui portons.
Me concernant, je vais répéter ce que j'ai déjà dit dans d'autres commentaires : Dans mon combat contre une marchandisation de tout, et la perspective du tous contre chacun, j'essaie de ne pas me tromper de cible et d'éviter de jeter ce qui est une part de notre Histoire, la laïcité, avant de me demander si, constat fait de ses faiblesses, on ne peut l'amender ou la redéfinir.
J'ai écouté dans l'émission "Du grain à moudre" une tentative de relecture de cette laïcité par Vincent Peillon, relecture proposée à la lumière de Ferdinand Buisson, et dont Comte-Sponville s'est immédiatement fait le contradicteur.
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/grain/fiche.php?diffusion_id=80874
Je signale ce débat dans lequel je ne me vois pas prendre partie pour dire que le concept de laïcité est un champ de doutes et de nouveaux questionnements avant d'être un champ de ruines vidé de sens et qu'il s'agirait d'enfouir sous le sable.
La laïcité, la République, la sécularisation... sont-elles à l'origine de la marchandisation que nous subissons ou bien des vecteurs maladroits de forces qui trouvent leur point d'origine dans d'autres sphères ?
Et je crois qu'on retrouve dans ce questionnement sur la laïcité la même tension qui conduit d'un côté François Huguenin à interroger le libéralisme, et de l'autre les tenants de ce même libéralisme lui répondre.
En tant que catho-laïque qui refuse maintenant de se situer dans un camp politique, j'écoute ces débats qui agitent la vie intellectuelle actuelle et qui incluent ces "résolutions".
J'avoue qu'il est trop tôt pour que je puisse me faire une religion à ce sujet !
Quant à la burqa, je la côtoie dans un quartier de Toulouse où vient de se monter un collège privé musulman (quartier des Pradettes pour les connaisseurs) et j'affirme qu'elle existe en plusieurs exemplaires dans sa livrée la plus stricte, avec guichet pour les yeux.
je n'ai pas eu l'opportunité de discuter avec une des tenantes de ce qui va pour moi bien plus loin qu'un simple code vestimentaire, mais je suis prêt à accepter la parole individuelle qui justifierait ce port.
Mais, dès lors qu'il s'agit de passer à un discours social, je passe moi-même à un autre niveau éthique et là, ça ne passe plus !
La burqa reste pour moi une monstruosité en propre et la mettre en balance avec les tenues trop débraillées de nos jeunes femmes relève de l'argumentation par l'absurde :
Etre compréhensif envers le port de la burqa parce qu'on a banalisé des tenues trop libertines reviendrait à autoriser le cannabis parce que l'alcool est en vente libre.
Or, nous savons très bien pourquoi nous interdisons le cannabis, bien que je regrette personnellement l'absence de questionnements sur les ravages de l'alcool.

Écrit par : omicron, | 27/01/2010

@ Id

> Je n'ai pas prétendu que la théologie de l'islam et du Judaïsme étaient identiques.
Par ailleurs, l'islam n'est pas la seule hérésie post-chrétienne : L'athéisme est également un post-christianisme, qui s'est constitué comme une spiritualité alternative à la foi chrétienne.

Écrit par : Blaise, | 28/01/2010

@ ld (et à Ren au passage): c'était très exactement ce que je voulais dire.

Écrit par : grzyb, | 28/01/2010

@ grzyb :

> Vous vous êtes très bien fait comprendre ; mais le problème est d'attribuer cette phrase -en effet très fréquente- aux moines de Tibhirine, alors qu'elle exprime le contraire de leur pensée sur l'islam et les musulmans : "Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant [l'Islam] avec les intégrismes de ses extrémistes"

@ ld :
> La position des catholiques vis-à-vis de leurs frères juifs n'est en effet pas la même que celle qu'ils ont par rapport à leurs frères musulmans. Mais lorsqu'on adhère aux textes de Vatican II, force est d'accepter que les musulmans arrivent en 2e position après le judaïsme, avant toute autre religion : "Ceux qui n'ont pas encore reçu l'Evangile sont ordonnés de façons diverses au Peuple de Dieu. Et d'abord, le peuple qui reçut les alliances et les promesses et dont le Christ est né selon la chair (...) Mais le dessein de salut englobe aussi ceux qui reconnaissent le Créateur, et parmi eux, d'abord, les Musulmans" (Lumen Gentium, §16). Vouloir voir en l'Islam une religion "totalement opposée au christianisme", "religion antichrist par excellence" (comme je le lis souvent sur les forums où je suis modérateur), c'est refuser la vision de l'Eglise.

Qu'il s'agisse d'économie, d'écologie ou de relation avec l'Islam, l'Eglise a une position réfléchie et pondérée ; à nous d'être cohérent lorsque nous nous voulons catholiques, en acceptant cette position.

Écrit par : Ren', | 28/01/2010

A Alice

> Je crois que tous les intervenants du blog sont d'accord pour reconnaître la monstruosité de la burqua. Seulement, la question que quelques uns se posent (et j'en fais partie) est la suivante : pourquoi combattre un comportement avilissant et extrêmement minoritaire (la bourqua) et ne même pas simplement aborder un comportement avilissant et répandu (considérer la femme comme un objet de consommation) ?
Le libéralisme et tous ceux qui lui sont assujettis ne cherchent ils pas à nous distraire de Goliath pour combattre David ?
Quant à établir une hiérarchie entre les deux comportements (bourqua ou dénuement), je me risquerai pas à ce jeu étant un homme mais la marchandisation de la femme (et de l'homme de plus en plus) est plus qu'une mode, c'est sûr, et alors il faut changer la définition de mode qui inclut la notion de "passager". Tant que le libéralisme triomphera, ça continuera.

Écrit par : Stellae, | 28/01/2010

@ Ren, Blaise et grzyb

> Rassurez-vous, j'adhère parfaitement aux textes de Vatican II : Le texte que Ren' cite parle des musulmans et non de l'Islam. Or vous remarquerez que j'ai bien fait attention dans mes interventions de distinguer la doctrine et les croyants.
La croyants musulmans sont bien sûr très souvent pieux et sincères. Ceci les met dans une démarche de salut.
En revanche la doctrine mulsumane est très fortement antichrétienne, on ne peut le nier. D'ailleurs lorsque Blaise rappelle que c'est une hérésie, comme l'est l'athéisme (ou le communisme dixit J. Maritain), il ne fait que confirmer cela.
Il y a bien entendu des athées et des communistes sincères et bons. Il n'en reste pas moins que la doctrine athée ou communiste n'est pas bonne. Vatican II ne dit pas autre chose. Vatican II n'a pas dit que l'Islam n'était pas une hérésie. L'Eglise ne peut que combattre (sans violence bien sûr !) les hérésies car elles vident la foi de sa substance.

Écrit par : ld, | 28/01/2010

A Denis (mais pas seulement)

> Croit-on travailler à la paix sociale et civile en construisant des mosquées ? Il est permis d’en douter. La mosquée n’est pas une église et son enjeu est bien la conquête de territoires qu’il s’agit de convertir. Elle est tout à la fois un lieu de gouvernement de la communauté islamique, un tribunal depuis lequel la justice est rendue au nom de la charia mais aussi un point central de planification des différentes phases du djihad. Ainsi, tout lieu où s’érige une mosquée devient ipso facto terre d’islam. Or l’islam est opposé à la liberté religieuse (cf. sourate 2 verset 193), d’autant plus que le coran punit de la peine de mort le fait de changer de religion.
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Écrit par : Thomas, | 29/01/2010

VRAI ET SAINT

> Le concile parle des musulmans, oui ; car on ne dialogue jamais avec "l'Islam" mais bien avec DES musulmans. Cependant, il n'est pas simplement question du respect de leur piété et de leur sincérité, fruit de la "petite voix" de leur conscience. Ce serait nier cette phrase de "Nostra Aetate" : "L'Eglise catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions" (Nostra Aetate §2).
Les textes du concile parlent bien des doctrines islamiques (je mets un pluriel car le singulier ne convient pas plus à l'Islam qu'au christianisme) lorsqu'ils parlent des points qui sont "vrais et saints" : "adorer le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes", "chercher à se soumettre de toute son âme aux décrets de Dieu, même s'ils sont cachés, comme s'est soumis à Dieu Abraham", "vénérer Jésus comme un prophète et honorer sa Mère virginale", "attendre le jour du jugement, où Dieu rétribuera tous les hommes ressuscités", "avoir en estime la vie morale", "rendre un culte à Dieu, surtout par la prière, l'aumône et le jeûne" (Nostra Aetate §3) ; voilà tous les points de l'Islam listés par le Concile et qui lui font dire que "les musulmans, en déclarant qu'ils gardent la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, qui jugera les hommes au dernier jour" (Lumen Gentium §16).
La perception que l'Eglise a du terme "hérésie" a évolué ; à nous d'intégrer cette évolution.
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Écrit par : Ren', | 29/01/2010

LES LECTURES DIFFERENTES

> La charia punit effectivement de mort l'apostat ; mais des musulmans (encore trop rares cependant) qui remettent en cause ce point, qui est selon eux contraire au Coran (j'ai regroupé les éléments de ce débat ici : http://blogren.over-blog.com/article-20244149.html ).
Quant au verset que vous évoquez, vous oubliez de mentionner qu'il se place dans une déclaration qui commence ainsi : "Tuez dans le sentier de Dieu ceux qui vous tuent" (Coran II, 190) ; et qui se termine ainsi : "S'ils cessent, donc plus d'hostilités, sauf contre les injustes" (Coran II, 193). Les extrémistes musulmans font la même lecture que vous, mais d'autres prennent en compte ce que je viens de vous dire, éléments qui placent la lutte en question dans un contexte de "légitime défense"... Ou plus précisément, dans le cadre de la loi du talion, comme l'indique la suite : "Le Mois sacré pour le mois sacré ! Le talion s'applique à toutes choses sacrées" (Coran II, 194)
L'Islam, encore une fois, n'est pas "un", il est pluriel. Il y a des lectures de l'Islam avec lesquelles le "vivre ensemble" est impossible. Et puis, il y a les autres, avec lesquelles Benoît XVI nous demande d'oeuvrer : "Musulmans et chrétiens, précisément à cause du poids de leur histoire commune si souvent marquée par les incompréhensions, doivent aujourd’hui s’efforcer d’être connus et reconnus comme des adorateurs de Dieu fidèles à la prière, fermement décidés à observer et à vivre les commandements du Très Haut, miséricordieux et compatissant, cohérents dans le témoignage qu’ils rendent à tout ce qui est vrai et bon, et toujours conscients de l’origine commune et de la dignité de toute personne humaine, qui se trouve au sommet du dessein créateur de Dieu à l’égard du monde et de l’histoire" ( http://blogren.over-blog.com/article-31209139.html );
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Écrit par : Ren', | 29/01/2010

@ Thomas

> Je suis d’accord avec vous. L’islam est opposé à la liberté religieuse. Mais cela doit-il nous empêcher d’aimer cet « ennemi » qui ne respecte pas, fondamentalement, notre foi, en lui refusant un lieu de culte ?
Ayons à l’esprit trois petits mots. Je les avais relevés dans l’enquête publiée par un quotidien à propos d’un feuilleton TV sur « Abraham, père des croyants ». Un rabbin, un prêtre catholique et un imam étaient interrogés ; « Pour vous, qui est Abraham ? »
Réponse du rabbin : « Le premier élu ».
Réponse du prêtre : « Le premier appelé ».
Réponse de l’imam : « Le premier soumis ».
Elu, appelé, soumis… En tant que chrétiens, nous sommes « appelés », et c’est pourquoi j’ai confiance. Le règne de l’appel est celui de la liberté. Et cette liberté me paraît, à bien des égards, insoluble dans la soumission exigée par le Coran.
Jusqu’à nouvel ordre, la France est la terre des libertés.

Écrit par : Denis, | 29/01/2010

Bonjour,

Vous trouverez ci-joint ce qui n'est qu'à l'état de projet mais qui est pour le moins inquiétant (j'indique plus bas pourquoi).
Il ne s'agit que rien de moins qu'utiliser l'"Institut du monde arabe comme un acteur de la mise en œuvre d'une politique d' intégration des populations françaises".
Je vous laisse imaginer le sentiment de ceux qui font partie de la population française mais qualifiée maghrébine (donc d'origine «étrangère» et d'Afrique du Nord en l'occurrence) et qui ont gagné la France pour pouvoir se réfugier soit des régimes autoritaires soit ayant fui l'islamisme.
Quel sera donc leur étonnement de savoir que très officiellement via l'institut du Monde arabe l'emprise de ceux qu'ils ont fui n'a peut-être pas encore pris fin?
L'institut du Monde arabe est un institut de droit privé dans lequel siègent des représentants de ces Etats.
Par ailleurs il s'agirait aussi "d'ouvrir le champ d' action de la fondation à des Etat islamiques non arabes."
Des lors qu'on invite Khadafi a parler devant un parterre de jeunes, que l'on convie des imams algériens dans les banlieues, on peut très sérieusement s'interroger sur la portée d'un tel "message".
Outre qu'il n'indique pas/ ne va pas (c'est le moins qu'on puisse dire) dans le sens de la création d'un islam de France.

http://www.senat.fr/rap/r07-360/r07-3606.html
TRAVAUX DE LA COMMISSION : AUDITION SUR LE RÉFÉRÉ DE LA COUR DES COMPTES RELATIF À L'INSTITUT DU MONDE ARABE (IMA)
....."La Cour a entendu le président Baudis lui exprimer son souhait de s'orienter dans une voie nouvelle et différente par rapport à l'acte fondateur, voie qui consisterait à impliquer et à utiliser fortement l'Institut du monde arabe comme un acteur de la mise en œuvre d'une politique d' intégration des populations françaises d'origine arabe, notamment essentiellement maghrébine.
Nous avons pris acte de ce choix . Je viens d'ailleurs de prendre connaissance de la lettre du Président de la République qui valide cette orientation . M. Baudis a ajouté qu'il souhaitait ouvrir le champ d' action de la fondation à des Etats islamiques non arabes. "
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Écrit par : Iader, | 29/01/2010

VATICAN II ET LA NOTION D'HERESIE

> Je ne crois pas que Vatican II ait modifié la perception du mot hérésie. Ce que Vatican II a précisé, c'est la manière de considérer les "hérétiques".
Ce n'est pas parce que l'on précise qu'une hérésie ne contient pas que des erreurs, et que l'on essaie de voir les parcelles de vérité dans celles-ci, qu'elles ne sont plus des hérésies.
Sinon, on tombe dans le relativisme tant dénoncé par Benoit XVI. Et l'on n'a plus aucune raison d'annoncer le Christ !
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Écrit par : ld / | 29/01/2010

POSITION PLUS COMPLEXE

> "Ce n'est pas parce que l'on précise qu'une hérésie ne contient pas que des erreurs, et que l'on essaie de voir les parcelles de vérité dans celles-ci, qu'elles ne sont plus des hérésies" : je n'ai jamais affirmé le contraire ! Je n'ai fait que vous signaler que les textes de Vatican II parlaient bien des doctrines islamiques et non uniquement des musulmans, contrairement à votre affirmation. Et que la position de l'Eglise, qui n'a rien de "relativiste", est plus complexe que ce que laissait entendre vos propos.

Écrit par : Ren' / | 31/01/2010

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