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20/01/2010

Semaine pour l'unité : le hiéromoine, le pasteur, les deux journalistes (évangélique et catholique) – et le cardinal de "l'unité des chrétiens"

arton143[1].jpgCe mercredi matin dans les studios de Radio Notre-Dame, l'unité chrétienne était physiquement présente :


 

...j'y ai rencontré le P. Alexandre, recteur du séminaire russe d'Epinay, qui sortait de l'émission de Clémence Houdaille au moment où j'entrais dans le studio d'Elodie Chapelle avec deux évangéliques : Paul Ohlott (TopChretien.com) et Saïd Oujibou (ex-musulman, pasteur itinérant). Notre débat, http://www.radionotredame.net/emission/aujourdhuilegliseledebat/2010-01-20

a dit ce qui rapproche les évangéliques et les catholiques croyants – en les éloignant du relativisme postchrétien, sédiment légué par la fin du siècle dernier.

En effet : qui d'autre que des chrétiens ayant la foi pourrait évangéliser l'Europe du XXIe siècle ? C'est la question brûlante. Elle se substitue aux vieilleries du XXe siècle. L'heure vient (et c'est maintenant) de revenir à la foi et de nettoyer le catholicisme français des scories tribales. Assez de « tribus conservatrices ». Assez de clans « réformistes critiques ». Déblayons les préjugés, coutumes et réflexes qui obstruaient la source ! Seule la source compte. Lorsqu'un filet d'eau commence à jaillir, n'acceptons plus d'entendre toutes les tribus protester : les unes, que ce qui est nouveau est suspect ; les autres, qu'on croyait en avoir fini avec ces superstitions de sources. L'oecuménisme entre catholiques est peut-être le plus urgent. [*]

Mais l'oecuménisme entre les diverses confessions chrétiennes est le plus crucial. J'y pensais la veille en écoutant, à Radio Vatican, la déclaration du cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, pour cette semaine de l'unité 2010 dont le thème est « De cela vous êtes témoins » (Lc 24, 48) :

« Nous célébrons cette année le 100e anniversaire de la Conférence missionnaire d'Edimbourg, où tous les missionnaires s'accordèrent sur le fait que le plus grand obstacle à la diffusion de l'Evangile dans le monde est la division des chrétiens. Ainsi, œcuménisme et mission sont presque jumeaux, ils sont liés : comment pouvons-nous alors prêcher la réconciliation, l'unité et l'amour si nous sommes divisés ? »

« Voilà le but de l'œcuménisme : témoigner ensemble de l'Evangile et des valeurs de l'Evangile et notre temps a extrêmement besoin de ces valeurs ».

« Le premier signe concret d'espérance concerne le dialogue avec les Eglises orthodoxes qui nous sont très proches : nous avons fait beaucoup, et de grands progrès ces dix dernières années ».

« Le second signe est la présence de groupes catholiques et protestants qui se rencontrent régulièrement, qui prient ensemble, qui prient les uns pour les autres, échangeant des expériences spirituelles...  Ces groupes représentent vraiment un œcuménisme de base : ils prennent ce à quoi nous sommes arrivés dans nos dialogues théologiques et l'appliquent à leur situation concrète ».

 

_________

[*] Il commence là où des individus libres quittent les vieilles tribus, figées dans leurs postures depuis un demi-siècle. Cette désertion libératrice commence à l'instant où l'individu découvre qu'il a parfois tort, sur le plan chrétien, et que le frère ennemi (catholique « de gauche » ou « de droite ») a parfois raison. A la minute où l'on comprend qu'être « catholique » ne veut pas dire être né de ce côté-ci de la barrière, on est sur le chemin du salut.

 

 

19:25 Publié dans Oecuménisme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme

Commentaires

OECUMENISME

> Si l'oecuménisme veut dire : respecter celui qui pense différemment, utiliser la douceur plus que l'invective pour discuter avec lui, s'inspirer du meilleur chez lui (comme le dynamisme pour les évangéliques), oui, mille fois oui!
Mais on a parfois l'impression que l'oecuménisme signifie mettre le catholicisme au même niveau que le protestantisme, et présenter une façade unie malgré nos différences. Cette vision de l'oecuménisme (mise en avant souvent par les progressistes) ne peut pas convertir, parce qu'elle part du principe qu'il n'y a pas de vérité, et que toutes les religions chrétiennes se valent.
La solution pour éviter les excès dans un sens ou dans l'autre : écouter Rome; l'encyclique "Ut unum sint" est une merveille de clarté et d'ouverture.
Stellae


[De PP à S. :
- D'accord.
- Je commence à avoir à mon actif un bon nombre d'heures de discussions avec des évangéliques, à la fois proches et très éloignés du catholicisme ; ils sont plus intéressés par un catholique expliquant nettement pourquoi il n'est pas protestant, que par un postchrétien aplatissant le message. On va beaucoup plus loin en balisant les différences qu'en les niant. D'autant qu'à force de nier les différences, on finit par dissoudre l'objet même de la discussion ! (Ce qui arrive aux postchrétiens des deux rives ; c'était d'ailleurs leur véritable but).
- Cependant, un vrai dialogue exige que les deux interlocuteurs se placent "au même niveau" l'un et l'autre sur le plan humain, par humilité. (Ca ne veut pas dire tomber dans le relativisme doctrinal). Le reste est l'affaire du Saint Esprit.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Stellae, | 21/01/2010

AMEN

> Amen to that ! Humilité réciproque. Que le catholique ne se présente pas comme un inquisiteur en civil, et que l'évangélique ne se présente pas comme le golden boy de la foi qui rafle les parts de marché. Et que chacun des deux oublie ses idées fausses sur la foi de l'autre : les catholiques ne sont pas forcément des idolâtres, et les évangéliques pas forcément des agents de la CIA.

Écrit par : Obededom, | 21/01/2010

BENOIT XVI PARLE DE L'OECUMENISME

> ROME, 20 janvier 2010 - La marche vers l'unité des chrétiens progresse, mais pas de « façon linéaire », il faut prier, demande Benoît XVI. Car une unité « auto fabriquée » serait « humaine ». Or, une fois accompli tout ce qui relève de la « responsabilité » humaine, c'est Dieu qui rend les chrétiens « capables d'être unis ».
Le pape a consacré la catéchèse de ce mercredi, en la salle Paul VI du Vatican, à la Semaine de prière pour l'Unité des chrétiens (cf. Texte intégral ci-dessous). On se souvient que le pape avait indiqué cette marche vers l'unité comme l'une des priorités de son pontificat, dès son élection.
Le pape a rappelé que l'unité des chrétiens est avant tout un « don de Dieu » à demander dans la prière : « L'appel persévérant à la prière pour la pleine communion entre les disciples du Seigneur manifeste l'orientation la plus authentique et la plus profonde de toute la recherche œcuménique, car l'unité est avant tout un don de Dieu ».
A propos du thème du témoignage, le pape a rappelé que « le thème de cette année est tiré de l'Evangile de saint Luc, des dernières paroles du Ressuscité à ses disciples «De cela vous êtes témoins» (Lc 24, 48) et que « la proposition du thème a été faite par le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, en accord avec la Commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Eglises, à un groupe œcuménique d'Ecosse » (cf. Zenit du 17 janvier 2010).
Le pape a souligné l'importance de ce « témoignage commun » rendu au Christ ressuscité en disant : « En cette semaine de prière pour l'unité des chrétiens, le rappel de l'exigence d'un témoignage commun rendu au Christ souligne l'importance pour ses disciples de grandir dans la profession de foi commune et dans le témoignage unanime au Seigneur ressuscité, malgré une communion encore partielle ».
Benoît XVI a commenté l'Evangile de Luc en résumant en quelque sorte l'œuvre de salut en ces termes : « Connaissant le Christ - c'est le point essentiel - nous connaissons le visage de Dieu. A toutes les époques, les hommes perçoivent l'existence de Dieu, un Dieu unique, mais qui est loin et ne se montre pas. Dans le Christ, ce Dieu se montre, le Dieu lointain devient proche. (...) Cela implique une autre dimension : le Christ n'est jamais seul ; il est venu au milieu de nous, il est mort seul, mais il est ressuscité pour attirer chacun à soi. Le Christ, comme le disent les Ecritures, s'est créé un corps, a réuni toute l'humanité dans sa réalité de vie immortelle. Et ainsi, dans le Christ qui réunit l'humanité, nous connaissons l'avenir de l'humanité : la vie éternelle. Cela, par conséquent, est très simple, en dernière instance : nous connaissons Dieu en connaissant le Christ, son corps, le mystère de l'Eglise et la promesse de la vie éternelle ».
Les progrès du mouvement œcuménique sont aussi un catalyseur pour la théologie et la pastorale, a souligné le pape : « Le mouvement œcuménique favorise non seulement les relations fraternelles entre les Églises et les Communautés ecclésiales, mais il stimule aussi la recherche théologique. De plus, il implique la vie concrète dans des domaines qui touchent la vie pastorale et sacramentelle ».
Le pape a souligné que le chemin théologique parcouru depuis Vatican II a été marqué récemment encore par des « pas positifs »: « Depuis le concile Vatican II, l'Église catholique est entrée en relations fraternelles avec toutes les Églises et Communautés ecclésiales, organisant avec la plus grande partie d'entre elles des dialogues théologiques qui ont conduit à trouver des convergences ou des consensus sur divers points, approfondissant ainsi les liens de communion. Au cours de l'année passée, ces dialogues ont fait des pas positifs ».
Et de préciser le travail du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité : « Au cours de l'année dernière, on a examiné avec les Communautés ecclésiales d'Occident les résultats obtenus dans les différents dialogues au cours de ces quarante ans, en s'arrêtant en particulier sur ceux avec la Communion anglicane, avec la Fédération luthérienne mondiale, avec l'Alliance réformée mondiale et avec le Conseil mondial méthodiste. A cet égard, le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens a réalisé une étude pour souligner les points de convergence auxquels on est parvenu dans les dialogues bilatéraux correspondants, et signaler, dans le même temps, les problèmes ouverts sur lesquels il faudra commencer une nouvelle phase de confrontation ».
Le pape a voulu mentionner « la commémoration du dixième anniversaire de la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification, célébré ensemble par les catholiques et les luthériens le 31 octobre 2009, pour stimuler la poursuite du dialogue, ainsi que la visite à Rome de l'archevêque de Canterbury, le docteur Rowan Williams, qui a également eu des entretiens sur la situation particulière dans laquelle se trouve la Communion anglicane ». « L'engagement commun de poursuivre les relations et le dialogue sont un signe positif, qui manifeste à quel point est intense le désir de l'unité, malgré tous les problèmes qui s'y opposent, a ajouté Benoît XVI. Nous voyons ainsi qu'il existe une dimension qui est de notre responsabilité, lorsque nous accomplissons tout ce qui est possible pour arriver réellement à l'unité, mais il existe une autre dimension, celle de l'action divine, car seul Dieu peut donner l'unité à l'Eglise ».
Pour Benoît XVI en effet, « une unité «auto fabriquée» serait humaine, mais nous désirons l'Eglise de Dieu, faite par Dieu, qui lorsqu'il le voudra et lorsque nous serons prêts, créera l'unité ».
« Nous devons également avoir à l'esprit les progrès réels qui ont été atteints dans la collaboration et dans la fraternité au cours de toutes ces années, durant les cinquante dernières années. Dans le même temps, nous devons savoir que le travail œcuménique n'est pas un processus linéaire. En effet, les vieux problèmes, nés dans le contexte d'une autre époque, perdent leur poids, alors que dans le contexte moderne naissent de nouveaux problèmes et de nouvelles difficultés. Nous devons donc être toujours disponibles pour un processus de purification, dans lequel le Seigneur nous rende capables d'être unis », a demandé le pape.
« Que le Seigneur écoute notre prière afin que les chrétiens de notre temps puissent donner ensemble un témoignage renouvelé de fidélité au Christ ! », a conclu le pape.

[ Source : Anita S. Bourdin - Zenit]

Écrit par : Le discours du pape / | 21/01/2010

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