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20/01/2010

La doctrine sociale de l'Eglise : un chantier prophétique en constante évolution

Dossier de la revue Résurrection - qui parle aussi écologie :


 

Fondée en 1956 par Mgr Charles et animée aujourd'hui par le P. Michel Gitton, Résurrection consacre son numéro 132-133 à la doctrine sociale de l'Eglise :

- Paul Airiau (historien) la situe dans le contexte de l'histoire et de la théologie ;

- le P. Laurent Sentis (professeur de théologie morale, directeur des études au séminaire du diocèse de Toulon) examine son statut théologique ;

- Michel Sollogoub (professeur d'économie à Paris-I) présente la « réponse russe » : « Evangile et vie économique » ;

- votre serviteur situe l'écologie catholique dans la perspective de la doctrine sociale ;

- Matthieu Bréjon de Lavergnée (historien, spécialiste du catholicisme social) présente l'exemple des Conférences St-Vincent-de-Paul ;

- le P. Gitton présente l'encyclique sociale de Benoît XVI (« Caritas in Veritate : une oeuvre d'intelligence »).


C'est un dossier dense, pédagogique  et original, qui souligne l'aspect perpétuellement novateur de la DSE. En ce qui concerne l'exemple de l'écologie chrétienne (boudée obstinément par certains cathos malgré l'appel des papes), je citerai, non mon texte, mais l'introduction de Résurrection : il s'agit de « repenser la notion de destination universelle des biens à la lumière de la fragilité de notre environnement et de la nécessité de le protéger contre une gestion désordonnée des ressources naturelles. Là encore est soulignée la nécessité de penser l'environnement comme une autre forme de bien commun, à protéger et à faire fructifier selon l'intérêt bien compris d'une humanité perçue comme un corps uni et solidaire [1], et qui peut ainsi proposer un nouvel art de vivre. »

Repenser la destination universelle des biens ! La doctrine sociale catholique est un chantier en constante évolution : c'est dans cette perspective qu'il faut comprendre l'éclosion récente de la pensée écolo-catholique. Refuser la possibilité de cette pensée (et contredire ainsi Jean-Paul II et Benoît XVI), ce serait refuser la nature vivante et bourgeonnante de la DSE... et ce serait un symptôme inquiétant : la tentation de confondre catholicisme et musée.

Le symptôme serait inquiétant, parce que  le rapport de l'individu chrétien à la DSE n'est pas sans lien avec le destin spirituel de chacun : il s'agit tout simplement de vivre l'Evangile sur le terrain d'aujourd'hui, en ne fuyant aucune de nos responsabilités...

Comme l'écrit Paul Airiau dans son article : la DSE, depuis Jean-Paul II, se situe clairement « du côté de la théologie morale, et d'une théologie morale pratique, devant toujours prendre en compte le temps qui demeure. Située dans un entre-deux, la doctrine sociale retrouve alors sa dimension eschatologique : non pas un messianisme mais la possibilité d'un kairos, d'un temps décisif du salut individuel, qui se joue hic et nunc dans l'activité humaine et qui en même temps, peut s'insérer dans un chronos, un temps neutre, celui de l'activité quotidienne infiniment recréée. A cet égard, la doctrine sociale ainsi comprise, en assumant l'eschatologie pour chacun, récupère l'utopisme des théologies politiques des années 1970, dont les théologies de la libération durent une forme, mais en rappelant ce qui sera toujours l'essentiel : le salut, c'est-à-dire la détermination de chacun pour ou contre Dieu. »


www.revue-resurrection.org      Editions Parole et Silence.

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[1] Y-a-t-il vraiment des catholiques qui ne veulent pas d'un « monde uni et solidaire » ? On le dit.  Ce serait inquiétant pour leur salut éternel.

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Commentaires

EQUILIBRE

> Je l'avais lu ! En effet bon numéro, très instructif. La mise en place de l'écologie chrétienne est claire et montre l'axe d'équilibre de la pensée de l'Eglise. Evidemment cela ne convaincra pas ceux qui nient l'évidence et ne veulent pas savoir, par exemple, que Benoit XVI avait envoyé son ambassadeur souhaiter "des mesures contraignantes" à la conférence de Copenhague sur le climat. Mais si les négateurs veulent mourir idiots, ça ne regarde qu'eux.

Écrit par : cooley, | 20/01/2010

DSE

> De même j'ai lu la même chose, un numéro intéressant malgré que je ne suis pas d'accord avec certains points. Bon article en tout cas !

Écrit par : danger santé, | 21/01/2010

CEUX QUI ASSUMENT, ET CEUX QUI NE VEULENT MÊME PAS Y PENSER

> Bon numéro de "Résurrection", et bonne idée de leur part de prendre en compte l'apparition de l'écologie chrétienne comme partie intégrante de la doctrine sociale.
Par comparaison, j'ai relu trois fois avec stupeur l'article de présentation de "Caritas in veritate" dans "Sedes Sapientiae", qui réussit le tour de force d'escamoter les développements de l'encyclique sur l'environnement et la responsabilité humaine envers la Création (paragraphes 32, 48, 49, 50, 51, 52) - alors que c'est l'un des points de ce document pontifical révolutionnaire !
C'est là qu'on voit à quel point la phobie politique envers l'écologie est subliminale chez certains. A tels points qu'ils censurent le pape. Et le pire est qu'ils n'en soient même pas conscients ! C'est simple : à leurs yeux, il ne PEUT PAS en avoir parlé.
Bref il y a ceux qui assument et ceux qui ne veulent même pas y penser.

Écrit par : Bernard Gui, | 22/01/2010

à Bernard Gui

> Très juste : à leurs yeux ils ne "peut pas" en avoir parlé. Quand il dit quelque chose dans ce domaine, c'est comme s'il n'avait rien dit. Et si vous dites qu'il l'a dit, c'est vous qu'on traitera de menteur. L'axiome dans ces milieux c'est que l'idée du réchauffement climatique est le huitième péché capital. Donc Benoit XVI ne "peut pas" avoir demandé des mesures contraignantes via Mgr Migliore très officiellement à la conférence de Copenhague. Vous dites qu'il l'a fait ? alors vous mentez ! Evidemment le fait est qu'il l'a fait, mais, bon, voilà, les faits ont tort. Les faits c'est un complot.

Écrit par : Amicie T., | 22/01/2010

LIBERALISME, UN DEBAT SUR KTO

> Un débat intéressant sur Kto :
http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/parlons-en-le-liberalisme/00048274
Il y est question du libéralisme. Nous y retrouvons l'indispensable Francois Huguenin, en compagnie de Christine Boutin et du journaliste Michel Cool. Ajoutons-y le libéral de service (et néanmoins chrétien) Philippe Chalmin. Après l'avoir déjà entendu à deux reprises dans l'Emission Du Grain à Moudre (France Culture), c'est un plaisir de revoir encore une fois François Huguenin.

Écrit par : Blaise, | 24/01/2010

URGENCE

> Il y a urgence et nécessité à répartir de façon équitable les ressources de la terre.Remettre en question nos modes de vie consuméristes. L'Eglise y a une grande responsabilité ...les écologistes aussi. La questiion n'est plus de l'ordre du pourquoi, mais du comment, et c'est l'affaire de TOUS !
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Écrit par : Francis Neri / | 24/10/2012

Les commentaires sont fermés.