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11/01/2010

Le pape Benoît XVI plaide pour les immigrants

rome-3[1].jpgParoles à recevoir telles quelles :


 

Tentera-t-on de dissoudre le problème dans des « divergences d'opinions légitimes entre catholiques » ? Essaiera-t-on de dire que la xénophobie est compatible avec le christianisme ? Ecrira-t-on encore (je l'ai lu) que « préserver notre ethnie » fait partie des « valeurs chrétiennes » Ce confusionnisme est démenti par le Magistère de l'Eglise jour après jour. Je voyais hier, sur KTO, Benoît XVI parlant place Saint-Pierre après les graves heurts qui venaient d'avoir lieu dans la ville calabraise de Rosarno. Voici ce que le pape a choisi de dire (et l'on sait que pour cet homme chaque mot compte), selon la dépêche Zenit :


<< Le pape a expliqué que ces derniers jours le cas de la « condition des migrants  qui cherchent une vie meilleure dans des pays qui, pour différentes raisons, ont besoin de leur présence » a « particulièrement attiré (son) attention ». « Il faut repartir du coeur du problème ! Il faut repartir de la signification de la personne ! », s'est-il exclamé. « Un immigré est un être humain, différent de par sa provenance, sa culture, ses traditions, mais une personne à respecter et avec des droits et des devoirs, en particulier dans le domaine du travail où la tentation de l'exploitation est plus facile, mais aussi dans le domaine des conditions de vie concrètes », a-t-il dit. « La violence ne doit jamais être pour personne le chemin pour résoudre les difficultés. Le problème est avant tout humain ! », a-t-il ajouté. « Je vous invite à regarder le visage de l'autre et à découvrir qu'il a une âme, une histoire et une vie : c'est une personne et Dieu l'aime comme il m'aime », a conclu le pape. >>


Certains glosent : « ce n'est pas ce que voulait dire le pape, il faut compléter sa pensée, lisez ce qu'écrivait l'autre jour Y. ou Z., », etc  [*]. N'empêche que c'est ce que le pape a dit. Et c'est à recevoir tel quel, si l'on s'affiche papiste.

   

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[*]  Les mêmes traitent de « menteur » quiconque reprend les propos du pape (et des évêques) sur l'environnement et le climat.

 

Commentaires

100 % D'ACCORD

> L'appel du pape est capital parce que les récentes violences anti-immigrés italiennes en annoncent peut-être d'autres par contagion, en Italie et en Europe, y compris peut-être un jour en France. A titre personnel, je crains une possible contagion. Et il est tout a fait certain cher PP que la promotion de la violence ne relève pas de "divergences d'opinions légitimes". Cela ne fait pas un pli.

Écrit par : Guillaume de Prémare, | 11/01/2010

> Tristement drôle : les sites pseudo-cathos qui soutenaient la semaine dernière la Juste Lutte des Italiens de Souche contre l'Invasion Immigrée à Rosarno, ont... effacé ces posts aujourd'hui, sous le choc de l'information révélant que l'affaire est une manip de la N'Drangheta : employeuse esclavagiste des clandestins, elle a réprimé leurs désirs d'être moins mal payés, en montant toute une provoc' contre eux : coups de feu contre des immigrés, donc colère de ceux-ci dans la rue, donc émoi de la population "de souche" qui s'est mise à ratonner, etc. Les xénophobes franchouillards, qui s'étaient rués sur l'occasion de célébrer une fois de plus la violence anti-immigrés, se sentent mal maintenant. Agiter son petit goupillon bleu-blanc-rouge sur les xénophobes berlusconiens de la Ligue du Nord, oui ; sur les tueurs de la Mafia calabraise, tout de même pas.

Écrit par : boia, | 11/01/2010

> Pourquoi ne soutiendraient-ils pas la Mafia calabraise ? Les jeunes assassins de la N'Drangheta s'enroulent un chapelet autour du poignet tenant le calibre (pour viser plus juste). Cela ne montre-t-il pas leur attachement aux "radici cristiane dell'europa" ? (je plaisante).

Écrit par : chimolla, | 11/01/2010

ENQUETE EN COURS DANS LA PRESSE EUROPEENNE

> " Ce n'est pas la première fois que des journaliers venus ici, dans la plaine de Gioia Tauro, pour la récolte des mandarines, sont agressés. L'an dernier déjà, on leur avait tiré dessus et les abris de fortune dans lesquels ils vivaient avaient été incendiés. Alors, jeudi soir, plus d'une centaine d'entre eux, exaspérés, ont brisé les vitrines, incendiant voitures et poubelles.
Le lendemain, les habitants de Rosarno ont répliqué par une véritable "chasse à l'immigré" qui aurait pu se terminer tragiquement. Toute la journée et tard dans la nuit, vendredi, ils ont dressé des barrages et roué de coups les immigrés qui passaient par là. On parle même de bidons d'essence prêts à être utilisés pour "débusquer" ceux qui se cachaient. Des fusils de chasse ont fait leur apparition entre les mains de la population. On comptera une quarantaine de blessés, dont 30 immigrés. Certains n'ont eu la vie sauve que grâce à l'intervention de la police.
Lundi matin, la ville a retrouvé son calme et, à part les blessés, il ne reste plus un seul immigré à Rosarno. Plus d'un millier ont été transférés en autobus vers des centres d'hébergement. D'autres sont partis de leur propre initiative.
Pour mieux dire, ils se sont enfuis. La preuve : les casseroles encore pleines de pâtes, les chaussures, les vêtements, les valises qui jonchent les taudis où ils vivaient. Et puis les dizaines de vélos restés devant l'une des deux usines désaffectées transformées en logements précaires. Depuis dimanche, des bulldozers sont entrés en action pour les démolir emportant avec eux les dernières traces de vie qui témoignent qu'ici ont tenté de vivre des travailleurs immigrés : comme ce jeu de dames fait de bouchons ou encore ce manuel édité par le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies qui, de toute évidence, n'a pu conjurer la colère des habitants de Rosarno.
Quelques-uns sont d'ailleurs là, comme pour s'assurer que le travail de "nettoyage" a été fait jusqu'au bout. "Ils ont eu ce qu'ils méritaient, lâchent-ils. On a dû défendre femmes et enfants. Nous les avons accueillis, nourris, et voilà comment ils nous ont remerciés, en incendiant notre ville."
La Calabre s'interroge sur les raisons profondes de ce qui s'est passé. Le parquet a ouvert une enquête sur le rôle qu'a pu jouer dans cette "chasse au Noir" la Ndrangheta, mafia locale qui contrôle aussi le marché du travail. Pourquoi, après des années de "cohabitation", a-t-on voulu se débarrasser de journaliers sans droits, payés 1 euro le cageot de fruits récoltés et soumis à une taxe mafieuse de 5 euros "pour frais de transport" aux champs ?
A l'hôpital, des associations caritatives ont apporté linge et bonbons "pour adoucir la situation" et répéter que "la vraie Calabre n'est pas raciste". Mais Ayiva et les autres ne demandent qu'à guérir et partir. Pour eux, Rosarno est une page définitivement tournée. "

Écrit par : Girolamo, | 11/01/2010

> Tel est le panneau dans lequel de pseudo-catho hexagonaux se sont rués la semaine passée... avant d'en sortir affolés aujourd'hui. Enfants de choeur malsains.

Écrit par : boia, | 11/01/2010

RASSURANT

> D'une certaine manière, ce serait plutôt "rassurant" de savoir que le bon peuple calabrais n'est pas à l'origine de ces crimes. Dans tous les cas, l'avertissement du pape reste valable.

Écrit par : Guillaume de Prémare, | 11/01/2010

PLANTU SE REPLANTE

> et le vieux Plantu, humoriste pour grandes surfaces, se replante à la une du 'Monde' du 13 janvier en tâchant de tourner en mauvaise part l'intervention du pape en faveur des immigrés. Ca relevait de l'exploit, mais il y est parvenu (croit-il). Pauvre dessin en fait. Pauvre papy Plantu. Mais qu'ils lui paient une pré-retraite et qu'on en finisse !

Écrit par : kholera, | 12/01/2010

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