28/12/2009
La féroce répression libérale contre les canuts de Lyon : un drame prophétique au début du XIXe
Eradiquer un modèle capable d'assurer la dignité du travail et celle du travailleur - ce fut le but de la « sanglante semaine » de 1834 :
Vient de paraître chez Tallandier un solide ouvrage de Ludovic Frobert : Les canuts, ou la démocratie turbulente (Lyon, 1831-1834). Il montre pourquoi le régime libéral de Louis-Philippe réprima dans le sang la résistance des canuts. Ces chefs d'atelier et ouvriers lyonnais ne voulaient pas du modèle libéral (manufactures concentrées, spécialisation et hiérarchisation du travail) ; ils n'acceptaient pas que leur salaire ne soit qu'une variable d'ajustement. Ils voulaient garder et moderniser leur propre modèle autonome, qui leur laissait prise sur leur travail :
<< Cela a concerné au premier chef la gestion de l'innovation, cruciale pour cette industrie. Dès le XVIIIe siècle, une véritable politique en la matière, impliquant la municipalité et les principaux acteurs de la ''fabrique'' [1], s'est mise en place dans l'environnement pourtant confiné des corporations. L'innovation était ainsi indissociablement technologique et institutionnelle. […] Dans les quinze années qui ont suivi la Révolution, le milieu de la fabrique, soucieux de remédier aux désordres industriels résultant du vide créé par la loi Le Chapelier [2], est revenu de façon décisive sur certaines asymétries de pouvoir léguées par le XVIIIe siècle entre ses deux acteurs centraux, les maîtres-marchands et les maîtres-ouvriers ; il s'est pour cela appuyé sur des institutions neuves, depuis le tribunal réformé des arts et métiers (1790-1791) jusqu'au premier conseil des prud'hommes (1806-1807), et il a sollicité le nouvel esprit des droits de l'homme, qui prohibait tous les rapports de subordination de personne à personne. Ce mouvement a conduit graduellement, par expérimentations successives, à la mise en fonctionnement d'un vrai paritarisme […] et à une suite d'accords collectifs qui ont défini un véritable code de la fabrique, régulant les tarifs, les conditions d'accès à la profession, les régimes de prêt et d'endettement. Durant cette période, l'industrie lyonnaise de la soie a inauguré ainsi, comme l'explique Alain Cottereau, « des formes de régulation des métiers d'inspiration démocratique, s'opposant […] au jacobinisme comme au libéralisme économique. » Après 1807, ces formes de régulation à l'intérieur des métiers se sont diffusées, le nombre de cas traités par les prud'hommes s'accroissant par exemple très rapidement et enregistrant une très forte proportion de conciliations. Le paysage institutionnel a complété cette évolution, et il n'est pas surprenant de voir le mutuellisme s'implanter précocement à Lyon ; ce sont les chefs d'atelier en soie qui, après quelques tâtonnements, créent en 1828 le ''Devoir mutuel'' : devoir de surveillance et de réforme des abus industriels, d'indication et d'information, d'assistance et de secours mutuels entre canuts... >>
Modernité mais esprit social. Dignité et autonomie du travailleur. Rejet de la tyrannie libérale de l'argent... Les canuts de Lyon témoignaient de la direction qu'aurait pu prendre la vie économique au XIXe siècle ; et c'est ce témoignage que le pouvoir libéral voulait éradiquer. En témoigne Eugène Dufaitelle dans le journal des canuts L'Indicateur en 1834 - année de la « sanglante semaine » (seconde répression louis-philipparde):
<< Quand on songe à tous les tiraillemens, à toutes les secousses qui viennent ébranler la société, par le seul fait de la volonté et des caprices de quelques agioteurs qui, à leur gré, disposent de la prospérité ou de la détresse des affaires, qui font d'une mauvaise saison ou des accidens graves, des sujets de spéculations, par lesquelles ils deviennent plusieurs fois millionnaires, et plongent dans un complet dénuement la généralité des familles, on se demande comment de semblables faits, qui sont des crimes de lèse-humanité, peuvent se commettre sans que les lois ne puissent ni les atteindre, ni les punir. Les personnes sensées et de bonne foi comprennent facilement que, bien que les grands spéculateurs n'aient des rapports qu'avec d'autres riches spéculateurs, les résultats sont toujours le maintien ou l'accroissement de la misère des masses ; car le plus souvent c'est sur les objets de première nécessité que se fixe leur ambition... Aujourd'hui, toute la France, et particulièrement la ville de Lyon, attaque le système de libre concurrence et fait retour aux idées françaises d'organisation er de direction. >>
Il ne s'agit pas de nier la concurrence, mais de l'organiser, pour l'empêcher d'être détournée par « l'accumulation de l'argent entre quelques mains » et de devenir « synonyme de gaspillage et de crise ».
Michel-Marie Derrion, créateur des épiceries sociales, écrit alors dans le même journal...
Selon lui, le système de cette époque mettait en contact trois classes, « trois pivots sur lesquels s'opère tout le mouvement social » : les producteurs, ouvriers en tous genres, mais aussi entrepreneurs ; les intermédiaires, « marchands, négociants, trafiquants de toute espèce » qui, dans le présent, régissaient la distribution des richesses ; et les consommateurs. Or la caractéristique centrale de ce système est de mettre continûment en opposition les trois classes par l'intermédiaire de la « libre concurrence » : « C'est une mêlée où règne le désordre, la confusion, l'anarchie, dans laquelle on fait arme de tout, jusqu'à la fraude, jusqu'à la banqueroute, tout sert à s'enrichir ou se ruiner mutuellement ». C'était ainsi une logique guerrière qui avait su se réinstaller au coeur du nouveau monde industriel pour le corrompre. Les négociants étaient les grands vainqueurs de cette lutte dans laquelle ils pouvaient, à loisir, exploiter les producteurs et tromper les consommateurs. Toutefois, là encore, Derrion insistait sur le fait que il ne s'agissait plus d'une question individuelle, tant les négociants étaient dans l'obligation, dans le cadre de cette lutte, de se comporter en prédateurs. Le mal présent venait donc du négoce plus que des négociants. Dans sa « forme actuelle », le commerce poussait au mensonge, à l'arbitrage en faveur de l'intérêt strictement individuel, au bellicisme ; il était surtout fauteur du désordre présent ; évoquant les spéculations en cours, Derrion soulignait : '' Nous accusons ces opérations de produire capricieusement des variations considérables dans les prix des matières premières, des denrées de premières nécessités, ou autres produits en causant une rareté factice, une rapide augmentation, ou une baisse imprévue, toutes choses qui amènent des crises, des perturbations déplorables dans l'industrie ; qui déplacent des capitaux, mettent le désordre dans la production, et en définitive ôtent leurs moyens d'existence à un grand nombre de travailleurs, qui ne peuvent vivre lorsque les matériaux du travail leur sont refusés.'' »
C'est la même lucidité que Marx plus tard. Mais avec une différence radicale : Derrion n'admire pas le capitalisme libéral de semer le désordre et la déstabilisation permanente. Il souhaite un nouvel ordre économique et social qui romprait avec le libéralisme pour « améliorer le sort des consommateurs laborieux, les travailleurs » - alors que Marx pariera sur le socialisme comme sur une étape ultime, cohérente (quoique antithétique) avec l'affolement capitaliste.
En 1834, Louis-Philippe fait fusiller la résistance lyonnaise par les troupes du maréchal Soult. Opération qui lui était demandée avec insistance par le grand patronat, désireux de fonctionner à l'anglaise et de ne plus s'encombrer d'exceptions comme le modèle lyonnais... Voir à ce sujet - citée au chapitre III de mon livre L'écologie de la Bible à nos jours - l'effarante lettre du ministre de l'Intérieur au roi des Français sur la situation lyonnaise : « La fabrique est dans un état de prospérité vraiment fabuleuse. Les commandes de l'Amérique sont immenses. Les ouvriers gagnent six à sept francs par jour. Cela est trop » (sic).
Au même chapitre de L'écologie de la Bible à nos jours : « En 1831 à Lyon, les canuts, artisans tisserands, demandent un tarif plancher aux soyeux, les fabricants de soieries. Les fabricants refusent, et réclament l'application de la loi libérale de 1790 pour dissoudre les associations de canuts. Les ouvriers se révoltent. Louis-Philippe, le roi bourgeois, envoie vingt mille troupiers... Nouvelle insurrection en 1834, parce que le patronat veut diminuer les salaires : on tue six cents ouvriers, on en arrête dix mille... La tragédie des canuts retentit dans toute l'Europe. C'est l'acte de naissance du mouvement ouvrier […] Les associations de secours mutuel des canuts – celles dont le patronat libéral demandait la dissolution – étaient soutenus par des militants catholiques. »
_____________
[1] De grande qualité et assurée d'un vaste marché international, la production de tissus de soie lyonnaise est alors un démenti au dogme libéral de la division du travail et de la concentration économique. « Elle n'est pas, comme celles des autres tissus, concentrée dans quelques grands ensembles réunissant des masses d'ouvriers. Elle se répartit au contraire entre plusieurs centaines de maisons qui reçoivent, en premier lieu, les commandes des mains des commissionnaires, leurs intermédiaires avec les pays de consommation. Elle est ensuite distribuée par chaque maison entre des chefs d'atelier qui, possédant chacun un ou plusieurs métiers, exploités par eux-mêmes ou par des ouvriers logés chez eux, sont de fait à la tête de petits manufactures dont la réunion compose à proprement parler la fabrique de Lyon. » (Jacques Canton-Debat, thèse de doctorat d'histoire, Lyon II, 2000, p. 77).
[2] Loi libérale du 14 juin 1791, prohibant toute association entre travailleurs ou entre patrons.
16:09 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : histoire
Commentaires
ACTUEL
> Je me disais bien aussi que le régime actuel avait un petit parfum louis-philippard. Bourgeois enrichi. Je découvre que tout ce bling-bling est aussi celui du canut qu’on assassine et qui lâche sa paire de forces (ciseaux). Ces temps-ci, il est vrai, le pouvoir s’efforcerait plutôt de faire les yeux doux aux syndicats de « travailleurs » (voir l’interview où Alain Minc, l’ami du président, tresse des lauriers à la CGT – dans Le Parisien Dimanche). Grosse ficelle. Aucun canut n’en voudrait.
Écrit par : Denis, | 28/12/2009
LES CATHOLIQUES SOCIAUX
> Il faudrait regarder de près la passionnante histoire de l'insurrection des canuts, entre autres pour savoir quel rôle exactement jouèrent les premiers catholiques sociaux dans le soutien à ce mouvement. Je crois que Frobert n'en parle pas. En revanche il y a des allusions dans d'autres études d'historiens.
Écrit par : Ned, | 28/12/2009
> Ce que j'ai trouvé pour mon compte, c'est que Frédéric Ozanam, adolescent lyonnais, avait été le témoin de la répression meurtrière. Ce qui fut le point de départ de sa vocation sociale. Il fit de grandes choses. Il en eût fait d'encore plus grandes s'il n'était mort à quarante ans.
Écrit par : PP, | 28/12/2009
> 1834, c'est à mon avis un peu tôt pour trouver trace des catholiques sociaux.
Le Play, c'est le milieu des années 1850, Albert de Mun et La Tour du Pin créent les cercles catholiques d'ouvriers après la commune de Paris (ça doit faire 1871).
Rerum Novarum, c'est 1891. Le Sillon c'est après Rerum Novarum.
En 1834, je ne sais pas s'il y a des catholiques sociaux stricto sensu. Il y a les penseurs contre-révolutionnaires, qui démontent la philosophie politique libérale (Louis de Bonald, Joseph de Maistre) mais une action catholique en direction des ouvriers, il me semble que c'est un peu tôt. Aux historiens de nous dire...
Écrit par : Guillaume de Prémare, | 28/12/2009
> Ne restreignons pas les précurseurs aux seuls "légitimistes sociaux", Alban de Villeneuve-Bargemont par exemple (néanmoins important dans la mesure où son enquête et ses projets sociaux furent l'une des causes de l'éviction de Charles X par la bourgeoisie en 1830). Mais ils sont bien parmi les pionniers de la pensée sociale chrétienne : Villeneuve-Bargemont critique radicalement l'idéologie libre-échangiste anglaise, et prône une "économie politique chrétienne" (oui) fondée sur les mutuelles et les coopératives ! Les légitimistes sociaux rencontrent ainsi les pré-socialistes, style Fourier ; les uns et les autres figurent parmi les inspirateurs de la résistance canuse.
Des catholiques plus centristes, comme Armand de Melun, n'en militeront pas moins pour la liberté d'association ouvrière et les chambres syndicales, ce qui fera pousser les hauts cris aux "carpettes anglaises" orléanistes.
Il ne faut pas non plus oublier l'existence, à cette date précoce, de catholiques évoluant vers la gauche comme Philippe Buchez ("L'Atelier"), ou comme Lamennais ("L'Avenir") qui écrit en juin 1830 : "La question des pauvres n'est pas seulement une question d'économie politique, mais une question de vie ou de mort pour la société."
Écrit par : PP, | 28/12/2009
TERMINALES
> Merci de me donner-là un beau thème de réflexion pour un prochain cours d'ECJS avec mes terminales !
J.
[ De PP à tous - Pour ceux qui ne le sauraient pas, ECJS = 'enseignement civique, juridique et social' ! ]
Écrit par : Josnin, | 28/12/2009
ADRESSES CANUTS
> La qualité de l'article et des commentaires qu'il a suscités m'incite à donner quelques adresses : http://canutdelacroixrousse.blogspot.com
http://echo-fabrique.ens-lsh.fr
www.novembre-canuts.fr
Cordialement
Robert Luc
[ De PP à RL - Merci. Tenez-nous au courant de ces activités, nous y ferons écho. ]
Écrit par : Robert Luc, | 29/12/2009
ECJS
> Oui, c'était une idée du pourfendeur de mammouth et grand défenseur de leur climat. Il a pris des heures de cours pour faire des heures d'endoctrinement politiquement correct. La plupart du temps, cela devient une espèce de discussion du genre café du commerce appuyée par des exposés plus ou moins sérieux. Bref, le pur produit du gloubi-boulga psycho-pédagogique.
Écrit par : vf, | 29/12/2009
OZANAM
> Tout à fait, les années 1830 marquent l'avènement du catholicisme social avec Lamennais et Buchez, et Ozanam commencera son cheminement politique à cette période. C'est en 1833 qu'il fondera la Société de Saint Vincent de Paul et par cette expérience auprès des pauvres des faubourgs de Paris (essentiellement la classe ouvrière produite par la révolution industrielle) une conscience politique originale se construira chez lui. Très vite ses convictions sociales se traduiront par une reflexion politique, son courS de droit commercial, qui sera une des origines de la doctrine sociale de l'Eglise.
Mais le catholicisme social d'Ozanam a une autre originalité : elle est démocratique. Partisan du suffrage universel et de la souveraineté populaire, il prendra position en faveur d'une République animée de valeurs chrétiennes en 1848. Il est considéré, a juste titre, comme un des fondateurs de la Démocratie chrétienne. Son oeuvre aura d'ailleurs une influence considérable sur le MRP en 1945. Le MRP qui était une démocratie chrétienne profondément sociale et progressiste, il a notamment été à l'origine de la sécurité sociale et de la retraite par répartition. On est loin de l'image néo-libérale que la Démocratie chrétienne peut avoir aujourd'hui.
Enfin dernier point, Ozanam a eu une influence considérable dans la France du XIXeme et du début XXeme, et le Général de Gaulle lui même aimait beaucoup Ozanam. Une influence familiale car son grand père Julien-Philippe de Gaulle était un ami du fondateur des conférences de St Vincent de Paul, et Henri de Gaulle (père du Général) était passionné par son oeuvre intellectuelle.
Il est donc grand temps de redécouvrir la Démocratie chrétienne et ses fondateurs, leur message est plus que jamais d'actualité.
Écrit par : Damien Etienne Thiriet, | 29/12/2009
à Damien Etienne
> Tout-à-fait d'accord avec vous, et pour ouvrir encore le champ d'étude, je pense qu'il faut aussi aller chercher du côté des penseurs russes, à la fois socialistes, mystiques chrétiens et anti-matérialistes, comme Dostoïevski ou Tolstoï. Il est temps de renouer avec la vocation commune des deux pays,messagers universels de l'option préférentielle pour les pauvres et les petits,vocation un temps détournée par nos révolutionnaires en haine de l'Eglise et de la foi. Leurs masques hideux déformaient par un orgueil démesuré, une suffisance déicide, la face adorable du Christ humble charpentier de Nazareth.Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'on vient d'y retrouver une maison vénérée par les premiers chrétiens, contemporaine de la Sainte Famille: il nous est donné de renouer avec cette contemplation de la vie humble de l'artisan Jésus et des siens. Pour inspirer notre politique.
Écrit par : Josnin, | 29/12/2009
PAULINE JARICOT
> Il faudrait aussi évoquer l'oeuvre sociale de Pauline Jaricot (encore une lyonnaise!).
En 1840, elle a conçu le projet de monter une banque de prêts remboursables sans intérêts, pour financer les entreprises qui accordaient un salaire décent à leurs ouvriers, et assurer l'éducation de leurs enfants.
L'échec final et la ruine de Pauline Jaricot ne doivent pas nous faire oublier toute l'énergie qu'elle a déployée afin de venir en aide aux canuts. Cette laïque fervente a vécu concrètement la proximité (et l'amitié) avec les pauvres.
Écrit par : Blaise, | 29/12/2009
PASSIONNANT
> Merci pour cet article et pour les commentaires qui l'approfondissent. Tant de choses à connaître et si peu de temps à disposition !
Écrit par : omicron, | 29/12/2009
TOUR D'HORIZON
> Je constate qu'une fois de plus, en s'y mettant à plusieurs, on arrive à faire un tour d'horizon assez fourni de la question !
Deux éléments à noter :
- Les catholiques sociaux se rattachent, qu'il s'agisse des précurseurs ou des héritiers, à des écoles de pensée politique différentes. Cela montre combien la DSE est compatible avec des options et préférences politiques diverses. Elle n'est pas une école de pensée politique en soi, c'est toute sa force. En revanche, elle est incompatible avec les idéologies, qu'il s'agisse de l'idéologie libérale ou marxiste.
- Dans cette affaire, l'action des fidèles a précédé le magistère puisque Rerum Novarum arrive en 1891. Sur le plan de la pensée, il me semble que l'antériorité des penseurs français du catholicisme social a donné un sacré coup de main à Léon XIII.
Écrit par : Guillaume de Prémare, | 29/12/2009
L'ATTITUDE DES PAPES
> A la fin de sa vie, Pie IX a soutenu la naissance des cercles catholiques d’ouvriers. Albert de Mun le rapporte dans son autobiographie, allant jusqu’à accoler le nom de ce pape avec celui de Léon XIII, comme titre d’un de ses chapitres, faisant ressortir l'unité d'action de l'un et de l'autre.
L'attitude de la papauté semblé bien avoir consisté en ceci : laisser mûrir l'action et la réflexion dans le peuple chrétien, puis, le temps venu, proposer un enseignement magistériel qui a su profiter de toute l'expérience accumulée.
Écrit par : Blaise, | 29/12/2009
A Josnin
> 100% d'accord avec vous. La culture chrétienne russe est en effet magnifique et nous avons beaucoup de points commun avec ce pays. Beaucoup de gens ne connaissent pas cette pensée sociale russe. Elle est à faire connaître.
Pourquoi pas organiser un jour un colloque sur les approches chrétiennes sociales françaises et russes ? Ce serait passionnant.
Écrit par : Damien Etienne Thiriet, | 30/12/2009
à Damien Etienne Thiriet
> Une idée à creuser en effet, que je commence dès ce jour à porter dans la prière.
Écrit par : Josnin, | 30/12/2009
à Damien Etienne Thiriet, et à ceux que l'idée intéresse:
> colloque sur les approches chrétiennes sociales françaises et russes-suite-
Me rendant samedi prochaine à la Chartreuse de Neuville(près de Montreuil, dans notre Pas-de-Calais), dans le cadre de l'association(soutenue par le Crédit Coopératif via la nef), j'ai l'intention de demander si un tel colloque pourrait avoir lieu dans ce cadre exceptionnel. En effet cette ancienne Chartreuse, que saint Benoît-Joseph Labre a fréquentée, mais aussi des poètes comme Verlaine, puis qui a servi d'hôpital de guerre et d'hospice pour malades mentaux,a aujourd'hui pour vocation d'accueillir celles et ceux qui veulent réfléchir à la place de l'homme dans la société, en s'inspirant de la riche et originale tradition monastique concernant le travail et l'organisation sociale au sein et autour des monastères qui ont bâti l'Europe. Une fois rénovée( en appliquant une éthique sociale et écologique), elle servira à accueillir également toute personne désirant faire un temps de retraite suite à un désir de changement de vie, un projet artistique,une convalescence,...Ceci dans une approche a-confessionnelle(l'architecte François Pin, un des initiateurs du projet, se présente comme agnostique). Comme ce qui réunit et distingue à la fois l'Europe romaine et l'Europe orientale orthodoxe, ce sont justement nos traditions monastiques, ce pourrait être un lieu propice à la tenue d'un tel colloque.D'autre part historiquement, c'est chez nous(région Nord-Pas-de-Calais) que sont nées beaucoup d'innovations sociales, sous la double impulsion du patronat chrétien et de la tradition syndicale. Qu'en pensez-vous?
Écrit par : Josnin, | 04/01/2010
Les commentaires sont fermés.