Comment jugez-vous l'emballement de ces derniers jours ?

La perspective de la béatification est une décision catholique. Je m’étonne que les décisions qui regardent l’Eglise, que ce soit sur ce sujet, sur la contraception ou encore l’avortement, soient si commentées par des non catholiques et semblent les intéresser davantage que les catholiques eux-mêmes.

Quel est votre point de vue sur l’aspect historique du rôle de Pie XII ?

Pie XII était un homme de son temps. A l’époque, dans l’Eglise, il y avait des philojuifs, des indifférents et parfois des personnes hostiles aux juifs. Il faut replacer le débat dans ce contexte : à l’époque le sort des juifs n’était absolument pas une obsession comme c’est le cas aujourd’hui. On peut avoir un jugement politique sur ce qu’a fait ou dit Pie XII. Mais entre le rabbin David Dalin qui fait l’apologie de Pie XII et les contempteurs qui portent des jugements à l’emporte-pièce, il y a de la place pour un jugement beaucoup plus nuancé.

Qu’attendez-vous pour l’avenir ?

Comme l’Etat d’Israël, j’attends tout simplement l’ouverture des archives du Vatican, prévue en 2012. Nous pourrons peut-être alors nous prononcer de manière plus définitive. L’Eglise aurait peut-être pu attendre cela, mais encore une fois, c’est une affaire interne à l’Eglise.

Propos recueillis par Guillaume de Prémare

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