Championnats d'hiver de dérapage médiatique - Médaille de bronze : Plantu !

...après la médaille d'or à Duhamel :

 

Avec le même manque de professionnalisme qu'Alain Duhamel deux jours plus tôt, Plantu agresse Benoît XVI dans Le Monde du 22 décembre. Son dessin montre le pape, hagard, debout entre un portrait de Pie XII et un portrait du ministre français de l'Immigration. Au pied du premier portrait : trois petits déportés en tenue rayée. Au pied du second : trois petits réfugiés afghans. Et Benoît XVI, désignant le second, dit : « Maintenant je béatifierais volontiers le bienheureux (sic) Eric Besson ! »

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On ne s'étonne plus de la cathophobie de Plantu, qui ajoute ce conformisme-là à tous les autres. Mais on peut s'étonner de deux choses, qui mettent en cause la compétence de l'homme de presse :

a) Plantu ne sait visiblement pas que Benoît XVI se bat pour les droits des migrants [1], attitude constante de l'Eglise catholique qui suscite l'irritation des milieux officiels depuis des années ;

b) Plantu amalgame des expulsions d'Afghans avec la Shoah, ce qui est fou parce que la Shoah n'a rien à voir (c'est le moins qu'on puisse dire) avec des reconduites dans un pays d'origine ; et il amalgame Besson à Pie XII, alors que l'un renvoie des Afghans chez eux tandis que l'autre aida des milliers de juifs à partir pour les Etats-Unis : cf. les travaux de la fondation new-yorkaise Pave The Way.

 

Mais Plantu s'en fout absolument. Il se fout de savoir ce que fait le pape Benoît XVI pour les migrants. Il se fout de savoir ce que le pape Pie XII fit pour les juifs, dans des circonstances par ailleurs incomparables. Plantu est dans son fauteuil de rieur salarié : il doit penser (comme disait l'autre) qu'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui ; qu'on peut rire d'hommes de bien, si c'est avec des hommes de bruit.

 

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[1] Comme le signalait notre blog, note du 11/11/09 : <<  Recevant, le 9 novembre, les participants au 6e Congrès pour la pastorale des migrants et des réfugiés (thème : « Une réponse pastorale au phénomène migratoire à l'ère de la globalisation. Cinq ans après l'instruction "Erga migrantes caritas Christi" »), le pape a lancé notamment cet appel aux catholiques occidentaux : « Pourquoi ne pas considérer le phénomène mondial migratoire actuel comme une condition favorable pour la compréhension entre les peuples et pour la construction de la paix et d'un développement qui concerne chaque pays ?  […] Les migrations invitent à mettre en lumière l'unité de la famille humaine, la valeur de l'accueil, de l'hospitalité et de l'amour pour le prochain ...Cela se traduit par des gestes quotidiens de partage, de participation et de sollicitude envers les autres, spécialement envers les pauvres . […] Voilà pourquoi l'Eglise invite les fidèles à ouvrir le cœur aux migrants et à leurs familles, sachant qu'ils ne sont pas un ''problème'' mais constituent une ''ressource'' à savoir valoriser, de manière opportune, pour le chemin de l'humanité et pour son développement authentique. » >>

[2]  Plantu vieillit. Déjà, le 19 décembre, il a dû publier un dessin d'excuses pour avoir confondu (à propos des grèves) la SNCF et la RATP. Dans le même numéro, Le Monde – célébrant son 65e anniversaire – se demandait s'il était encore un journal « essentiel ». C'est en effet une question à se poser.

 

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