<< ROME, (ZENIT.org) - ... Ce message a été présenté ce mardi matin au Vatican par le cardinal Renato Raffaele Martino, président émérite du Conseil pontifical justice et paix, accompagné de Mgr Mario Toso, s.d.b., secrétaire de ce même dicastère.
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Pour un "chemin commun" de l'humanité
[...] Le cardinal Martino a fait une présentation en cinq points faisant état d'une « vision cosmique de la paix » de la part de Benoît XVI, de « l'urgence d'agir », des perspectives pour un « chemin commun » de l'humanité, d'une espérance « dans l'intelligence et dans la dignité de l'homme » et il a souligné le 30e anniversaire (en 2010 justement) de la proclamation par Jean-Paul II de saint François d'Assise comme saint patron des défenseurs de l'écologie.
Pour qu'un chemin commun soit possible pour l'humanité, le cardinal Martino a souligné sept conditions indiquées dans le message de Benoît XVI : une vision non réductrice de la nature et de l'homme ; un profond renouveau culturel ; la responsabilité de tous vis-à-vis de la création ; une révision profonde des modèles de développement ; un agir en cohérence avec la destination universelle des biens ; la nécessité d'une solidarité renouvelée inter- et intra-générationnelle ; une utilisation équilibrée des ressources énergétiques.
UL'écologie, "grande tâche de la famille"
Lors de l'échange avec la presse, le cardinal Martino a souligné l'importance de l'éducation pour former une « personne écologique » et il a témoigné de l'éducation reçue dans sa famille. Pour rendre hommage à ses parents, il a lancé, en avril dernier, une fondation portant leur nom et destinée notamment à venir en aide aux enfants pauvres et à leurs familles : la « Fondation Alessandro et Teresa Martino ». C'est la grande tâche de la famille d'éduquer aussi dans ce domaine, souligne le pape dans son message.
Pour que les nations du monde - pays développés et pays émergents - trouvent une voie commune pour protéger la création, il a souligné l'importance d'une réforme de l'ONU, souhaitée par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI (notamment dans Caritas in Veritate et ce message) et par le Compendium de l'enseignement social de l'Eglise. Cette réforme, a-t-il expliqué, est nécessaire pour « répondre aux exigences de l'humanité » d'aujourd'hui. Mais ce n'est pas le rôle de l'Eglise de suggérer « comment » cela doit se faire. Elle énonce un « principe ».
Il souligne aussi qu'au niveau mondial, les religions ont leur rôle à jouer pour la sauvegarde de la création, notamment en « encourageant l'action des organismes internationaux ».
Les citernes du Brésil
Répondant à une question sur les réfugiés climatiques dont parle le pape, le cardinal Martino a souligné l'importance d'actions sur le terrain. Il a cité l'exemple de solidarité lancée au Brésil, dont le Nord manque d'eau la majeure partie de l'année. Le gouvernement avait annoncé un million de puits, mais on est loin du compte. Avec la Fondation San Matteo-cardinal Van Thuan, le cardinal Martino a lancé le projet de 60 citernes, à la suite de la visite ad limina des évêques du Brésil.
A ce propos, il rappelle que le Saint-Siège avait proposé que le droit à l'eau soit inscrit parmi les droits humains fondamentaux, lors de la conférence internationale sur l'eau qui s'est tenue à Istanbul en mars 2009. Mais de toute façon, a-t-il fait remarquer, ce droit à l'eau est « inclus » dans le « droit à la vie ».
Mais à côté des menaces qui pèsent sur la planète, le cardinal Martino a souligné que l'optimisme du pape se fonde sur des « facteurs encourageants », et des efforts « énormes » déployés par certaines ONG pour la protection de l'environnement. Cette action, dit-il « doit s'étendre » de façon à faire comprendre aux gouvernements qu'ils doivent « prendre des mesures adéquates », et elle est une « invitation à changer de style de vie ».
Le gâchis alimentaire occidental
A ce propos, le cardinal Martino a cité le récent discours du pape à la FAO (cf. Zenit du 16 novembre 2009) et il a rappelé les chiffres : un milliard d'êtres humains sans le nécessaire pour s'alimenter, un autre milliard avec un dollar par jour et un troisième milliard avec deux dollars par jour. La moitié de l'humanité est donc dans une « pauvreté absolue ». Il a cité aussi le gâchis : chaque année les pays développés jettent 30 % de la nourriture, 40 % en période de Noël, et aux Etats Unis en général, 40 à 50 %. Les invendus jetés représentent 240.000 tonnes de nourriture, plus d'un milliard de dollars. On pourrait avec cela donner trois repas par jour à 600.000 personnes.
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" Renforcer l'autorité mondiale "
[...] Mgr Toso a pour sa part attiré l'attention sur la réflexion du pape à propos de la « responsabilité de tous », la nécessité de ne pas céder à la société de « consommation », mais « d'agir » notamment en « renforçant l'autorité mondiale » (cf. Caritas in Veritate), car il manque actuellement une autorité « super partes ». Il faut « graduellement » une autorité qui permette d'arriver à des « décisions » et en particulier pour l'emploi des crédits alloués : qui contrôlera l'usage qui en sera fait, et les processus à mettre en place aux différents niveaux ?
Le message du pape, a insisté Mgr Toso, met en évidence la responsabilité de tous et de chacun. Mais pour décider les institutions, il faut un « mouvement populaire » qui fasse bouger les gouvernements.
Les jeunes sont plus réceptifs
[Mgr Toso] aussi insiste sur l'éducation : il souhaite une véritable « alliance éducative » qui implique les familles, l'école, les universités, les institutions, de façon à éduquer les jeunes à ne pas « gâcher ». Que servirait l'enseignement de l'école sur la protection de l'environnement si en famille, on s'adonnait à un « shopping effréné » ? C'est important puisque les jeunes sont plus « réceptifs ». Il faut aussi leur proposer de faire des « expériences » de respect de l'environnement, leur « faire vivre » concrètement ce que signifie la « destination universelle des biens », car il ne s'agit pas de les éduquer à la « sobriété pour la sobriété », mais de leur faire toucher du doigt que la sobriété fait du bien « à soi-même » et aussi « aux autres ». Et qu'ainsi on devient « plus juste ».
Cette éducation s'appuiera sur la foi chrétienne : beaucoup de maux viennent du fait que l'on ne reconnaît pas la création comme un don, a fait remarquer Mgr Toso, et parce que l'on n'accepte pas que cette vocation de « sauvegarder » et « administrer » la création est celle de tous.
Anita S. Bourdin >>
Commentaires
LE CARDINAL ET LE CLIMAT
> Se souvenir que le cardinal Martino est aussi l'auteur d'un fracassant message sur le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique par le tourisme de masse.
Écrit par : zark, | 16/12/2009
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