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10/12/2009

Copenhague : sur le climat, déclarations claires et fortes de Mgr Migliore, la ''voix du pape'' à la conférence

Responsabilité de l'économie des pays riches dans le réchauffement climatique, urgence de mesures mondiales "contraignantes" contre les gaz à effet de serre, urgence d'une prise de conscience éthique sur la relation homme-nature... Une fois de plus, Rome parle fort et clair :


 

- Qu'attendez-vous de ce sommet sur le climat ? Quelles sont vos espérances ?

- Que l'on œuvre au moins à faire grandir une entente politique qui aplanisse le chemin vers un accord contraignant, à atteindre en un temps raisonnable et doté de mesures concrètes concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le transfert de technologies, le calendrier et le financement de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique. On espère aussi que l'évènement en soi et la couverture médiatique éveilleront chez les peuples un intérêt commun, une sensibilité et un engagement pour cette cause.  Dans certaines régions du monde, gouvernements et institutions publiques locales ont derrière eux une longue expérience dans la façon de gérer leur territoire, le climat, le rapport homme-nature. C'est à ce niveau, surtout, qu'il faut réactiver et diffuser ce sens du projet, de l'organisation, de l'action immédiate, afin de pouvoir garantir développement et sécurité même dans des situations climatiques qui changent.  

- Le pape a appelé les pays et la communauté internationale à des actions concrètes, pensant surtout aux futures générations et aux pauvres. Comment pensez-vous que les 192 pays réagiront à cet appel ? 

- Le pessimisme diffus auquel on assiste depuis deux ou trois semaines semble s'atténuer. Après le débat des deux premiers jours, à l'approche des négociations, on a vu s'entrebâiller quelques portes, par exemple sur les engagements financiers, sur le calendrier de l'arrêt à la déforestation, sur les ressources hydriques et la désertification. L'invitation du pape va bien au-delà des travaux de Copenhague : elle s'adresse aussi bien aux gouvernants qu'à la société civile, aux pouvoirs et aux administrations locales, à tous ceux qui ont une responsabilité active, éducative ou formative. Le défi des changements climatiques doit être affronté sereinement mais rapidement aussi, en commençant justement au niveau local.   

- Pensez-vous qu'il y aura un accord sur l'adoption d'un nouveau traité sur le climat ? 

- La conférence travaille à cet objectif, qui pourrait être déplacé dans le temps. Toutefois, il est tout aussi urgent et indispensable de susciter une culture adaptée à l'implémentation des mesures fixées. Les limites des émissions de gaz à effet de serre produiront des résultats si l'on est convaincu que la pose de quelque jalon sert à resituer l'homme par rapport à la nature ; que les fonds alloués sont employés dans des projets utiles, à l'abri de toute corruption ; que les habitations résistent aux intempéries et constituent pour nous des lieux sûrs quand les travaux en bâtiments ne visent pas le seul profit  ; que prendre soin de l'environnement est un devoir qui ne revient pas uniquement à l'administration publique mais où chacun a sa part à jouer.  

- Certains organismes comme l'UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) se sont servis des prévisions catastrophiques sur les changements climatiques pour demander une nouvelle réduction de la fertilité par le biais de politiques pro-avortement et pro-contraception. Quel est votre avis sur ce sujet ? 

- Le réchauffement mondial dépend plus du caractère indiscriminé et du haut niveau des consommations que du nombre des habitants de la terre. Il se trouve, en effet, que le degré de pollution est particulièrement intense et dévastateur dans les régions à grand essor et où le taux de natalité est généralement très bas. Si nous voulons trouver des solutions efficaces à la dilapidation du patrimoine écologique, il faut que notre attention reste focalisée sur les vraies causes. 

 - Un scandale scientifique appelé « climategate » vient d'éclater : des chercheurs du Climatic Research Unit de l'université britannique d'East Anglia auraient manipulé les données pour faire croire que les températures n'arrêtent pas de monter et que la cause serait d'origine anthropique. De nombreux autres scientifiques avaient déjà émis des hypothèses scientifiques selon lesquelles le climat change pour des raisons naturelles et que l'influence anthropique est limitée et relative. Qu'en pensez-vous ? 

La question du rapport entre vérité et politique est vieille comme l'homme. D'une certaine façon, nous assistons de nos jours à un éloignement inquiétant entre ces deux ordres du savoir et de l'action humaine et c'est peut-être pour cela qu'il est plus difficile de se mettre d'accord en temps raisonnables et de prendre des décisions communes et efficaces pour résoudre les problèmes de l'humanité. [1]  

- Beaucoup de pays émergents, comme le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud, refusent d'accepter une législation contraignante sur les émissions de gaz, car ils pensent que cela limiterait leur développement, augmentant les coûts de l'énergie et des transports. Comment répondre à cette nécessité de développement ? 

- Les principes guides d'une responsabilité commune mais différenciée et ceux de l'équité devraient prévaloir. Mais surtout il ne faut pas perdre de vue ce rapport indissoluble et à double sens entre la sauvegarde de la création et le développement [2]. On n'atteint pas l'un sans l'autre, et donc l'on ne saurait sacrifier ni l'un ni l'autre.

Propos recueillis par Silvia Gattas 

 

[1]  Autant Mgr Migliore est aigu dans le reste de cet entretien, autant il use ici du langage diplomatique. Ce qui précède permet de comprendre son opinion sur l'affaire des courriels volés.

[2]  On sait que le mot « développement », dans le vocabulaire du Saint-Siège, désigne autre chose que le modèle productiviste dévorateur : cf. l'encyclique Caritas in Veritate.

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20:05 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : copenhague

Commentaires

PLOMB DANS L'AILE

> Je ne voudrais pas être à la place de celui qui vient d'écrire dans une publication catho : "Insensiblement, la thèse du réchauffement global prend du plomb dans l'aile". Il va falloir qu'il démontre être mieux informé que l'observateur permanent de Benoit XVI à l'ONU.

Écrit par : arf, | 10/12/2009

à arf

> Il faut réexpliquer sans cesse la même chose (mais nous sommes programmés pour ça à schnockeloch.fr) : Celestino Migliore est l'Illuminati qui contrôle les lézards gris venus de l'espace qui contrôlent l'ONU qui contrôle le monde. Nous le savons par un rébus extraterrestre contenu dans le courriel volé n° 666.

Écrit par : D. Brown, | 10/12/2009

CRYPTEE

> D. Brown, vous allez un peu vite en besogne, mon petit gars : que faites-vous de la pierre cryptée de la CIA dont la solution se trouve au fond, à droite, de la pyramide que m'a confiée le dernier pharaon chamanique qu'était Albert Einstein ?

Écrit par : Alain Bauer, | 11/12/2009

US

> Cher D. Brown, "Celestino Migliore est l'ILLUMINATUS"... Un illuminatus, des illuminati.
Désolée, c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher...

Écrit par : blanche, | 11/12/2009

> c'était un errata.

Écrit par : D. Brown, | 11/12/2009

> Un errata est un converti illuminatus?

Écrit par : vf | 11/12/2009

> Et nous voici en possession de tous les ingrédients nécessaires à l'élaboration d'un formidable senarius ! Succès assuré...

Écrit par : blanche, | 11/12/2009

> Un erratum, ce serait encore mieux.

Écrit par : Alain Bauer, | 11/12/2009

LES EVEQUES D'EUROPE ET COPENHAGUE

> ROME, Jeudi 10 décembre 2009 (ZENIT.org) - Les représentants des 27 Etats membres de l'Union européenne doivent faire leur possible pour garantir que la conférence de Copenhague adopte un accord courageux, juste et compréhensif, pour protéger le climat et promouvoir un retour aux valeurs non matérielles.
C'est l'appel lancé par le président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), Mgr Adrianus van Luyn, juste avant la rencontre, les 10 et 11 décembre, du Conseil européen à Bruxelles.
« La communauté mondiale ne saura faire face aux changements climatiques que si toutes les personnes politiquement responsables s'unissent, affirme-t-il dans une déclaration. A Copenhague, le bien commun mondial doit prévaloir sur les intérêts purement nationaux. Le temps presse. Au lieu de tactiques incertaines, ce qu'il faut c'est une action décisive ».
Lançant un appel particulier à l'Union européenne, le président de la COMECE a demandé aux « décideurs » de reprendre à Copenhague le rôle que l'Union européenne avait su assumer par le passé, se montrant « capable de guider les forces mondiales dans la lutte contre les changements climatiques ».
La question des changements climatiques est de plus en plus une question de survie pour les générations futures. Pour cette raison, Mgr van Luyn encourage les décideurs à prendre à cœur l'appel de Benoît XVI qui invite à « laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu'elles puissent l'habiter décemment et continuer à la cultiver » (Caritas in veritate, n. 50).
Dans un contexte où beaucoup de pays pauvres souffrent déjà des conséquences climatiques sans avoir de ressources pour affronter le nombre croissant des inondations, les périodes de sécheresse, le manque d'eau et les mauvaises récoltes, «ce n'est pas faire acte de charité, mais de justice, que de rendre les pays en voie de développement capables, grâce à un important soutien financier, de s'adapter aux effets nuisibles des changements climatiques, et de vouloir leur offrir des perspectives de croissance écologiquement durables».
« Nous sommes fermement convaincus qu'un accord mondial sur le climat doit tout faire pour atteindre cet objectif qui consiste à limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2°C. Pour obtenir cela, les pays industrialisés, mais aussi les pays émergents, doivent s'engager à réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre sur la base des recommandations de la communauté scientifique ».
Un accord sur la protection du climat, a relevé Mgr van Luyn, doit également prévoir des objectifs obligatoires pour les pays développés concernant le transfert de technologie et le soutien financier aux pays pauvres.
L'aide économique permettra des investissements pour développer l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les technologies durables, en finançant aussi des mesures pour aider les pays en voie développement à s'adapter aux changements climatiques.
Cette aide spécifique devrait s'ajouter à l'aide au développement déjà objet d'accords. Mgr van Luyn encourage donc les fidèles et toutes les personnes de bonne volonté à adopter un style de vie écologiquement durable, caractérisé par un retour aux valeurs non matérielles et à un esprit de modération volontaire. « Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin d'une vision de la vie qui soit holistique, non pas fondée sur la richesse matérielle, mais sur la richesse des relations humaines et sur les valeurs culturelles et spirituelles », a-t-il conclu.

Écrit par : Boniface, | 11/12/2009

"ATTENTION à L'ALARMISME APOCALYPTIQUE, ennemi du débat. je vous conseille un article très intéressant de libération: http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/11/septembre-2009-deuxi%C3%A8me-plus-chaud-depuis-1880.html"
Jean.

[ De PP à J.:
- Attention à la dénonciation obsessionnelle de "l'alarmisme": souvent elle ne vise qu'à disqualifier l'ensemble du débat, et à nier l'existence même du fait climatique ! (Ce n'est évidemment pas le cas de Le Treut).
- En outre, l'alarmisme est éminemment scientifique (quand il y a lieu de s'alarmer). Et l'apocalyptique est éminemment chrétienne : "apocalypse" ne voulant pas dire catastrophe mais révélation. Voir le livre éponyme. ]

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Écrit par : Jean, | 14/12/2009

RAILLERIES

> Information qu'il serait bon de communiquer à "La Décroissance". La raillerie fait fuir le raillé, empêche le dialogue sincère et n'invite pas à travailler sur des terrains communs (cf. "Balayer devant sa porte", page 12 du numéro de décembre 2009).
Thomas

[ De PP à T. :
- Intrigué, je suis allé voir l'écho dont vous parlez. Je n'y ai pas trouvé de raillerie envers le cardinal, mais une mise en cause (discutable sans doute à vos yeux ?) des orientations dominantes de la bourgeoisie d'affaires catholique française.
- Il faut faire l'effort d'admettre que d'autres aient des idées différentes des vôtres (et les servent avec une passion qui peut mener à l'excès). Si l'on se dit choqué par les parti-pris des objecteurs de croissance, il faut se dire choqué également des obsessions vindicatives des écolophobes...
- A ceci près que les écolophobes délirent, alors que les objecteurs de croissance posent (parfois avec outrance) un vrai problème... qui est LE problème : celui du système économique. Ne peuvent légitimement leur répondre que ceux qui admettent l'existence de ce problème ; les autres sont hors sujet, hélas pour eux, et devraient lire 'Caritas in Veritate' : pas toujours les trois mêmes pages mais la totalité du texte. ]

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Écrit par : Thomas, | 14/12/2009

PURS

> Merci M. de Plunkett d'avoir accordé de l'intérêt à mon commentaire et d'avoir pris du temps pour me répondre. Je suis d'accord avec votre réplique, n'étant ni écolophobe ni lecteur sélectif des encycliques.
Ce que je voulais signifier c'est que pour qu'il y ait des passerelles il faut un mouvement réciproque. Ce n'est pas en qualifiant d'"écotartuffe" tout ce qui n'est pas eux que les objecteurs de croissance verront leurs idées partagées par d'autres "qui ne pensent pas comme eux" sur tout.
Un pur trouve toujours un plus pur qui l'épure !

Écrit par : Thomas, | 14/12/2009

BREDINS

> Certains disent que vous ne présentez un Benoît XVI "que écolo". Vous leur répondez quoi ?
Marco


[De PP à M. - Je leur conseille de renoncer à commenter ce qu'ils ne veulent pas comprendre. ]

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Écrit par : Marco, | 14/12/2009

Mgr NICHOLS, ARCHEVEQUE DE WESTMINSTER

ROME, Lundi 14 décembre 2009 (ZENIT.org) - L'Archevêque de Westminster, Mgr Vincent Nichols, estime que la question de l'aide aux plus pauvres devrait être au coeur du débat sur les changements climatiques.
C'est ce que le prélat a déclaré samedi 12 décembre lors du service œcuménique Time to Pray, qui incluait des interventions de divers responsables chrétiens et qui était organisé avec The Wave. La manifestation qui s'est tenue au centre de Londres avait comme objectif d'attirer l'attention sur des sujets liés aux changements climatiques en concomitance avec la conférence de Copenhague.

Les représentants de près de 190 pays sont actuellement réunis dans la capitale danoise pour une rencontre de deux semaines visant à trouver un nouvel accord mondial sur les changements climatiques.

Mgr Nichols a abordé la question exprimant son inquiétude pour « tous ceux dont la vie est directement touchée par ces changements climatiques, soit les plus pauvres du monde et les plus défavorisés ».

« C'est une donnée importante qui ne saurait se perdre au milieu de toutes les autres préoccupations exprimées durant ces dernières semaines », a-t-il affirmé.

« Nous savons que la pauvreté et le développement mondial sont des problèmes qui ne peuvent être séparés des préoccupations pour l'environnement, a dit l'évêque. Ils sont étroitement liés ».

Il y a « encore beaucoup à faire pour obtenir des relations justes et durables entre les peuples de la terre et avec l'environnement du monde créé », a-t-il reconnu.

« Des questions incessantes se posent en nous, souvent provoquées par la culture de notre société de consommation », a-t-il souligné .Selon lui l'heure est venue de « repenser notre façon de vivre et de tenir compte à nouveau de ceux dont l'avenir est menacé par les effets de nos styles de vie ».

« Ce n'est que lorsque nous serons clairement disposés à changer nos modes de vie que les hommes politiques seront capables d'obtenir ce changement que nous disons vouloir ».

L'archevêque de Westminster a rappelé alors qu'« aimer Dieu est, entre autres choses, remercier pour les dons de la création et reconnaître qu'ils sont destinés à tous ».

Parmi ces dons, a-t-il dit, il y a celui de la technologie. Ainsi, « le progrès technologique est une partie cruciale du parcours visant à trouver des solutions aux problèmes des changements climatiques ».

La technologie, a-t-il souligné, « n'est pas moralement neutre ». « Son bon usage a une influence sur le bien commun ».

« Espérons que le génie de nos meilleurs cerveaux serve les besoins de tous, et ceux de notre environnement ».

« Au centre de notre monde, se dresse la personne humaine, a-t-il affirmé, chacune faite à l'image et à la ressemblance de Dieu. Pour cette seule raison, elle mérite respect, liberté et coopération ».

« Telle est l'espérance qui est en nous, la foi qui nous soutient, a conclu Mgr Nichols. Notre union au Christ à travers la prière est notre source d'énergie, source d'une nouvelle vie dans nos efforts en tant que disciples ».

Écrit par : Mgr Nichols et le climat / | 14/12/2009

Mgr MIGLIORE : LE COMBAT POUR LA JUSTICE CLIMATIQUE - RESPONSABILITE DE LHOMME ET DE LA CONSOMMATION DANS LE RECHAUFFEMENT

RADIO VATICAN 8/12/09:::...Interview exclusive de Mgr Celestino Migliore

" Le sommet de Copenhague soulève de nombreuses questions et suscite beaucoup d’attentes quant aux problèmes des changements climatiques. Dimanche dernier, Benoît XVI rappelait l’objectif de ce rendez-vous mondial : protéger la planète et surtout les générations futures. Actions responsables, engagement pour un développement solidaire, encouragement à vivre sobrement et dans le respect de la Création, telles sont les attentes de l’Église pour ce sommet. Le Saint-Siège est d’ailleurs représenté à Copenhague par une importante délégation présidée par l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, Mgr Migliore. Nous l’avons interviewé avant qu’il ne rejoigne Copenhague, ce lundi 14 décembre.
Transcription de cet entretien :

- Monseigneur Migliore, vous conduisez la délégation du Saint-Siège au sommet de Copenhague pour apporter quel message ?

> Un message tout d’abord positif et constructif. Le changement climatique s’insère dans le contexte plus ample de la sauvegarde de la Création. L’environnement est un don de Dieu qui a sa valeur propre, nous devons le cultiver comme le dit la Bible. La dégradation de l’environnement et l’impact du changement climatique sont sous nos yeux, nous n’avons pas de temps à perdre pour réagir. Il faut adopter un rapport sciences – politique, vérité – politique, extrêmement clair, ferme et inclusif. Il faut conjuguer la protection de l’environnement avec le développement. Notre attitude vis-à-vis des changements climatiques révèle l’œuvre de la justice. Il faut qu’on incite une responsabilité commune et différenciée qui puisse canaliser la juste direction des intérêts nationaux et corporatifs.

- Comment l’Église peut-elle et va-t-elle peser dans les négociations ?

> Se mettre d’accord ou préparer le terrain d’un accord contraignant n’implique pas seulement la définition d’objectifs, d’indicateurs, de chiffres ou d’une planification. Cela exige une motivation très ferme, des perspectives et des priorités qui sont centrées sur la personne humaine, les populations des pays pauvres et vulnérables. C’est justement à ce niveau que le Saint-Siège apporte sa contribution la plus importante.
Et puis naturellement, il y a un travail continu de persuasion et de soutien aux délégations qui participent à la conférence. Heureusement, tout ne se fait pas dans la salle des négociations. Par le biais des Églises locales, sa présence dans tous les pays du monde, le Saint-Siège est en mesure de composer un tableau assez complexe de la responsabilité commune et différenciée, et de mener une œuvre de persuasion auprès des gouvernements pour qu’ils tiennent compte du tableau général et pas seulement des intérêts nationaux.

- Benoît XVI est très sensible au thème de l’environnement : Les références au climat se sont multipliées ces derniers temps dans son magistère. Est-ce qu’il est bien ce Pape « vert » comme l’ont baptisé certains journalistes ?

> En effet, on trouve de plus en plus dans les journaux des références à Benoît XVI comme le Pape « vert ». C’est une définition bienveillante et sympathique, mais qui manque d’ampleur. La véritable contribution du Pape et de l’Église au débat et à la concertation politique, c’est plutôt d’offrir des motivations profondes afin que des mesures législatives et techniques s’inspirent d’une solide culture du respect et de la promotion de l’environnement.

- Le respect de l’environnement a toujours fait partie des messages traditionnels de l’Église. En quoi aujourd’hui ce message a évolué et est différent ?

> Je ne sais pas si on peut vraiment parler d’évolution. Mais de toute manière, il convient de tenir compte de l’accent spécifique dicté par les circonstances qui, elles, changent. La protection de l’environnement aujourd’hui reste toujours un devoir moral : sauvegarder la création de Dieu. Mais en même temps, elle devient aussi un devoir de justice envers les plus vulnérables aux calamités naturelles, même si les calamités provoquées par l’homme sont limitées. Puis il y a une responsabilité commune et différenciée, un devoir de solidarité au sein d’une même génération et entre les générations.

- Ces dernières semaines, il y a eu une polémique au sujet d’un lien entre le réchauffement climatique et la hausse de la démographie. Certains ont présenté une limitation des naissances comme une des solutions pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Qu’en pensez-vous ?

> Tout le monde sait que le réchauffement de la Terre est dû au niveau de construction et de consommation. Donc, ce n’est pas tellement le nombre de personnes sur Terre qui est en jeu, c’est plutôt le niveau de consommation. Il faut par conséquent chercher les causes là où elles se trouvent. Sinon, on risque de créer une espèce de distorsion des faits et des solutions. "

Écrit par : Mgr Migliore à Radio Vatican / | 15/12/2009

PANIQUE MENTALE

> Ca sent la panique mentale chez les négationnistes : devant l'engagement des mouvements d'Eglise et du Magistère dans le combat pour la justice climatique, ils oublient qu'ils étaient négationnistes et se mettent à citer des textes qui condamnent leurs propres positions !
par exemple celui de Mgr Migliore que l'on vient de mettre ici en ligne dans un commentaire. Ils n'ont pas vu apparemment que ce texte postule tout ce qu'eux-mêmes nient depuis des années. C'est pathétique

Écrit par : Panique mentale, | 15/12/2009

POUR LE SUD PAUVRE

> D'autant que la ligne de Mgr Migliore, qui est celle de tout le Vatican et de l'Eglise, est : défendons les pays pauvres du Sud contre l'égocentrisme prédateur de l'Occident riche. Exactement le contraire du dogme néocolonialiste blanc post-bushien qui anime les négationnistes climatiques...

Écrit par : Vlad, | 15/12/2009

CERVELET

> Les négationnistes sont incapables de discuter, ils ne s'intéressent pas au débat d'idées. C'est une tribu. Elle ne raisonne qu'en termes de tribus. Pour eux "vert" n'est pas une idée mais la couleur de la tribu ennemie (comme les peintures de guerre différentes des Hurons et les Iroquois) ; donc tout ce qu'ils ont vu dans la petite réponse de Mgr Migliore à la question 3, est qu'il décline en souriant la salutation "pape vert". Mgr M. dit : ce label vert "manque d'ampleur" (comme n'importe quel label réducteur appliqué à un pape). Excitation mal-comprenante dans la tribu négationniste : il l'a dit il l'a dit il la dit, youkaïdi, le pape est pas vert le pape est pas vert. Les pauvres gars, pour qui "vert = satan", n'ont pas vu ou voulu voir que, dans la même phrase, Mgr M. qualifie de "sympathique et bienveillante" la labellisation "vert". Ils veulent croire que Mgr M. anathématise le vert, alors qu'il n'a pas dit ça. Sa réponse est une simple mise en perspective : la défense de l'environnement et des pays pauvres est l'un des aspects de la vision chrétienne de la vie. Voilà ce que nous dit Mgr Migliore et n'importe quel écologiste catholique. Il faut être gourd du cervelet (ou d'une mauvaise foi fascistoïde) pour ne pas savoir que c'est affiché partout depuis des années.

Écrit par : Alan Thépaut, | 15/12/2009

POINT BARRE

> Juste ils ne veulent pas qu'on parle d'écologie, parce que ce n'est pas leur programme, point barre. Ils trouvent que si le pape "consultait" (sic) leurs sites ça irait mieux. P. ex. il arrêterait de dire d'être accueillants envers les immigrés, etc.

Écrit par : Amélie, | 15/12/2009

INCOHERENTS

> Pour eux, "immigré", cela veut dire "arabe musulman qui envahit la France". Certains, en voyant la "décadence" de notre pays, envisagent de partir ailleurs : Etats-Unis, Canada, ... (des paradis libéraux sur terre selon eux) et ne se rendent même pas compte, dans leur incohérence, qu'ils deviendraient ainsi eux-même des immigrés...

Écrit par : PMalo, | 15/12/2009

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