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01/12/2009

Le christianisme au XXIe siècle et la prophétie d'Isaïe, 740 ans avant Jésus-Christ

jesse-6x8.jpg...dans sa vision du rameau de Jessé (11, 1-9):


 

" Un rameau sortira de la souche de Jessé,

un surgeon poussera de ses racines.

Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur :

esprit de sagesse et d'intelligence,

esprit de conseil et de force,

esprit de connaissance et de crainte du Seigneur.

Son inspiration est dans la crainte du Seigneur.

Il jugera pas mais non sur l'apparence,

il se prononcera mais non sur le ouï-dire.

Il jugera les faibles avec justice,

il rendra une sentence équitable

pour les humbles de la terre."

 

 

Si l'on scrute ce texte, on voit que les vertus du surgeon de Jessé sont celles de l'homme de la Rédemption, différent de l'homme charnel (instinctif). L'homme sauvé n'est plus subjectif. Comme Jésus il "ne fait pas acception de personne" : il valide le bien d'où qu'il vienne. Comme Jésus il est du côté des faibles, des humbles, des pauvres quels qu'ils soient. Comme Jésus il ne sert pas deux maîtres, Dieu et Mammon. Comme Jésus il ne rend témoignage qu'à la vérité ; il ne cherche pas à la rendre compatible avec la vieille chanson perverse du glaive et du clan.

C'est ce que développe l'oeuvre de Tresmontant :-

"On aperçoit comment la doctrine de la coopération, formulée par saint Paul, définie au concile de Trente, est intrinsèquement liée à la christologie traditionnelle. Dans le Christ Jésus, la nature humaine coopère librement à l'oeuvre de la divinisation. Corrélativement, en liaison ontologique avec cette divinisation opérée à l'intérieur de la personne du Christ, l'humanité tout entière a le devoir de coopérer à l'oeuvre de la sanctification. Dans la personne unique du Christ, l'assomption de la nature humaine ne s'opère pas sans une coopération de cette nature humaine, qui ne demeure pas passive. Dans l'oeuvre de notre sanctification, de même, l'homme n'est pas justifié du dehors, d'une manière seulement juridique, et sans sa coopération. Le concile de Trente a défini que la justification n'est pas une imputation extrinsèque, une décision juridique qui nous remet nos péchés, mais bien une recréation foncière, une sanctification qui renouvelle notre être, une régénération qui fait de nous une créature nouvelle, selon l'expression de saint Paul.

[...]  L'enfant qui naît, ne naît pas dans le paradis. Il naît dans une humanité criminelle. Pour accéder à la justice, à la sainteté, l'enfant devra, en grandissant, faire oeuvre personnelle de discernement, de refus, de choix. Il devra faire acte personnel d'opposition aux valeurs de sa tribu, de sa caste, de sa nation ou de sa race, de sa classe sociale, afin d'atteindre à la justice. Il devra, dans une certaine mesure, quitter sa tribu, sa nation, sa caste, sa classe, sa race, comme Abraham le père des croyants le fit, lui qui quitta Ur des Chaldéens, pour aller dans un pays qu'il ne connaissait pas. La sainteté commence par une rupture. Rien ne peut dispenser l'enfant de cet acte personnel de rupture avec 'le monde'. Pour entrer en christianisme, l'enfant devra choisir entre les valeurs du monde, les valeurs de sa tribu, de sa nation ou de sa classe sociale - et les valeurs de l'Evangile. Il faudra qu'il renouvelle sa table des valeurs, il faudra qu'il naisse en quelque sorte de nouveau, du point de vue spirituel, qu'il devienne une créature nouvelle. On ne naît pas chrétien, disait Tertullien, on le devient. L'accès au christianisme représente une nouvelle naissance..."

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 (Claude Tresmontant,

Les idées maîtresses de la métaphysique chrétienne)

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Commentaires

A TRAVERS LE FEU

> Naître à nouveau, devenir chrétien par engagement (non par naissance biologique !!), ce sera la voie en ce siècle où l'Europe est non chrétienne et où tant de chrétiens ignorent ce qu'est leur religion. Ils peuvent être de bonne volonté, alors les espoirs sont permis avec eux. Ils sont parfois de mauvaise volonté, quasi-perdus ou pire, voulant garder le label chrétien alors qu'ils n'en ont pas la foi. L'évangélisation du continent passera nécessairement par le feu, c'est-à-dire l'épreuve de discernement qui départagera (de soi, sans efforts humains) les croyants des non croyants. Ne peuvent évangéliser que les Eglises de croyants professant leur foi. Remarquez d'ailleurs que les autres, même labellisants "chrétiens", sont contre toute évangélisation ("prosélytisme") : cela dit tout.

Écrit par : abiathar, | 01/12/2009

PP à Abiathar,

> Nous sommes en complet accord. St Paul, Romains 10, 13-15 : "Tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés. Or, comment invoquer le Seigneur sans avoir d'abord cru en lui ? Comment croire en lui sans avoir entendu sa parole ? Comment entendre sa parole si personne ne l'a proclamée ? Comment proclamer sans être envoyé ? C'est ce que dit l'Ecriture : 'Il est beau de voir courir les messagers de la Bonne Nouvelle'. Et pourtant tous n'ont pas obéi à la Bonne Nouvelle : le prophète Isaïe demandait : 'Seigneur, qui a cru en nous entendant parler ?' C'est donc que la foi naît de ce qu'on entend ; et ce qu'on entend, c'est l'annonce de la parole du Christ..."

Écrit par : PP à Abiathar, | 01/12/2009

TRESMONTANT

> Tresmontant ! Voilà quelqu'un qui a eu une place importante dans ma propre "conversion" au catholicisme (les guillemets viennent du fait que je suis ce qu'on apelle un "recommençant"). Merzi braz !

Écrit par : Ren', | 01/12/2009

LA CHANCE

> Donc on ne peut pas dire : " je suis catho mais non pratiquant" car où entend-on la Parole si ce n'est à la messe ? (d'ailleurs que dirait-on si quelqu'un s'exclamait : "je suis marié mais non pratiquant"!)
La première chose est d'avoir conscience de la chance qu'on a d'avoir la foi ou, au pire, de connaître la religion catho. Alors on ne peut faire autrement que de se comporter comme celle qui a perdu sa perle et en parle à tous quand elle l'a retrouvée.

Écrit par : Eric, | 02/12/2009

LE DIMANCHE CHRETIEN

> Je rebondis sur le commentaire d'Eric.
J'ai connu un ami qui se disait avec humour "pratiquant non croyant", manière sans doute, derrière le paradoxe de la formule, de dire avec les apôtres : "Seigneur, augmente en nous la foi" (Luc 17, 5).
On n'aime pas aujourd'hui parler d'obligation en matière de pratique, et il faut reconnaître que ce n'est pas la meilleure manière de donner le goût d'aller à la messe...
Le rassemblement dominical (= du dimanche, jour du Seigneur, du latin dies dominica) que nous désignons habituellement sous le mot “messe” ou aussi sous le mot “eucharistie” trouve son origine dans les premières communautés chrétiennes, dès le tout début de l’Eglise ; nous en trouvons trace déjà dans les Actes des Apôtres ; le mot “Eglise” lui-même signifie “convocation du peuple” par Dieu (du grec ecclèsia, lui-même traduisant l’hébreu quâhâl), et c’est bien de cela qu’il s’agit ici, de notre réponse à une invitation pressante du Christ qui nous dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous » (Lc 22, 15).
Le dimanche, c’est le Jour du Seigneur (Ap 1, 10), le “seigneur des jours” selon l’expression des Pères, premier jour de la semaine, jour où nous célébrons la Résurrection de notre Seigneur, et aussi huitième jour, jour de la plénitude du repos qui suit et remplace le sabbat juif de la première création et jour au-delà du temps sur lequel brille la gloire du Christ ressuscité, anticipation de la vie éternelle, que nous vivons dès aujourd’hui dans l’attente du retour du Seigneur et de l’avènement de son Royaume.
Et en ce jour nous sommes convoqués pour louer le Seigneur et célébrer dans la joie l’Alliance entre Dieu et son peuple.
Heureux sommes-nous d’être invités au festin des noces de l’Agneau ! (Ap 19, 9).

Écrit par : Michel de Guibert, | 02/12/2009

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