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30/11/2009

Ecologie et christianisme : spirituellement inséparables

C'est une des leçons du psaume 18 (19) :


 

Le cardinal Lustiger disait à propos des psaumes : « La liturgie de la Parole, au cours de la messe, le dimanche ou en semaine, vous a habitué à lire toujours trois ou quatre strophes de quatre stiques, quelle que soit la longueur du psaume, au risque d'en fausser la portée ou de le défigurer. Je préfère prendre un psaume dans son entier, respecter le poème tel qu'il est, court ou un peu long, mais tel qu'il a été conçu par celui que Dieu a inspiré pour donner sa prière à un peuple. »

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Pris « dans son entier », le psaume de ce matin [18 (19)] répond à la question : « Quel rapport entre le christianisme et l'écologie ? ». Il y répond même doublement : il enseigne à ne pas « choisir », ni séparer, ni opposer ; et il donne une réponse spirituelle à la question de fond.

Voici son texte :

 

Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l'ouvrage de ses mains.

Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.

Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s'entende;

mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde. Là, se trouve la demeure du soleil : + tel un époux, il paraît hors de sa tente, il s'élance en conquérant joyeux.

Il paraît où commence le ciel, + il s'en va jusqu'où le ciel s'achève : rien n'échappe à son ardeur.


La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; * la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le coeur ; * le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard.

La crainte qu'il inspire est pure, elle est là pour toujours ; * les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables :

plus désirables que l'or, qu'une masse d'or fin, * plus savoureuses que le miel qui coule des rayons.

Aussi ton serviteur en est illuminé ; + à les garder, il trouve son profit. *

Qui peut discerner ses erreurs ? Purifie-moi de celles qui m'échappent.

Préserve aussi ton serviteur de l'orgueil : qu'il n'ait sur moi aucune emprise. * Alors je serai sans reproche, pur d'un grand péché.

Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon coeur ; * qu'ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

 

 

Ce psaume est un hymne au Créateur, révélé extérieurement par la splendeur de sa création (première partie du psaume) et intérieurement par la Loi (seconde partie) : comme le soleil éclaire le monde, « le précepte de Sagesse est lumière et joie » (v.9). Le croyant doit donc être sensible, à la fois, au message de la création et au don de la Sagesse, qui seule peut nous garder contre nous-mêmes (v. 12-14) : notamment contre l'orgueil, « commencement de tout péché » (Siracide 10, 12-19). Un des effets de l'orgueil est de pousser l'homme à prendre ses opinions de parti pour les orientations de l'Eglise, donc à rejeter ce qui contredirait ces opinions, et à faire ainsi des choix arbitraires parmi les implications sociales de la foi et l'enseignement du magistère.

Cet enseignement (dans le droit fil du psaume) nous fixe un double devoir devant notre Créateur commun ;  si l'on suit l'ordre simplement narratif des deux parties du psaume, c'est : a) notre  place de créatures dans la création, dont  le Créateur nous établit responsables dès la Genèse ; b) notre devoir envers nous-même et autrui - devoir dont la violation entraîne non seulement péché envers autrui, mais révolte de la terre contre l'homme : Genèse 4, 11-12.

C'est l'écologie chrétienne : respect de l'humanité créée, respect de la création tout entière ; négliger l'un ou l'autre serait rompre avec le Créateur. Ce serait aussi rompre avec l'esprit holiste du catholicisme, qui n'oppose pas, mais unit et englobe : c'est le « et... et... ». Ce n'est jamais le « ou bien... ou bien... », qui consisterait, par exemple, à opposer le message de la Sagesse au message de la Création ; ou à mettre en exergue un passage de texte - Ecriture ou encyclique - en taisant ceux qui le précèdent et le suivent (méthode qui vaudrait à des étudiants une note éliminatoire, et aux croyants une pénitence).

Ensuite on entre sur le terrain pratique : les devoirs sociaux, les devoirs écologiques, quels sont-ils ? C'est un autre problème. Là aussi, le catholique sérieux accueille en totalité ce que lui dit le magistère (« et... et... »), sans zapper ce qui lui déplairait !

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15:37 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme

Commentaires

ET... ET...

> Merci de rappeler que le catholique dit "et.. et...", non "ou... ou...". C'est une idée exprimée naguère il me semble par Vittorio Messori ?

Écrit par : zorrino, | 01/12/2009

Exactement ! Je vois que nous avons les mêmes amis. Je l'ai entendue de sa bouche même, chez lui près du lac, un soir de 2000, pendant que nous parlions de don Giussani.

Écrit par : PP, | 01/12/2009

Les commentaires sont fermés.