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28/10/2009

Francis Evrard et ses ''pulsions'' : un dégât collatéral de la guerre que la société matérialiste mercantile fait à la psychologie humaine

Inquiétant mais patent :


 

Le violeur pédophile Francis Evrard (dont le procès a débuté le 26 octobre devant la cour d'assises du Nord, ) sait ce qu'il faut dire aujourd'hui : parlant le jargon de la psychologie d'hypermarché, il invoque ses "pulsions" et les qualifie d' "incontrôlables". "Il faut que je le fasse", déclare-t-il. Quand au brigadier chef Didier Debonne, qui a mené toutes les auditions d'Evrard, il constate : "J'ai eu le sentiment que M. Evrard n'avait pas cherché à se cacherC'est comme si il y avait une sorte d'euphorie dans ce qu'il faisait... Ses pulsions ne sont pas au niveau de son sexe mais de sa tête et même la castration chimique ou physique ne peuvent les combattre."

Des pulsions, incontrôlables par définition (et situées '' dans la tête'') ; une euphorie en les évoquant... Voilà une parenté entre le discours du criminel et le discours du marketing. Le matérialisme mercantile fait vivre la société dans cet univers ''pulsionnel'' depuis plus de quarante ans : il a karcherisé la cité humaine pour en effacer toutes les normes, qui étaient autant de freins au ''marketing de tous les comportements''. Aujourd'hui la cité et ses jurys d'assises se trouvent privés de références. Tout le monde (sauf les pédophiles) sent que les actes d'Evrard sont atroces ; mais on a du mal à expliciter la raison de leur atrocité, parce qu'aucune norme raisonnée n'existe plus dans l'univers du ''marché de toutes les pulsions''. Le marketing installe l'érotomanie comme l'un des influx nerveux à exciter pour conduire à l'acte d'achat ; l'acte d'achat est le moteur de la croissance, à laquelle tout (la morale, la culture, la nature) doit être sacrifié. Dans cette guerre psychologique que le business fait à la condition humaine, il y a des dégâts collatéraux. Ils s'appellent, par exemple, Francis Evrard.

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17:46 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : moeurs

Commentaires

"PSYCHO-NOUILLERIE"

> C'est vrai qu'il y a un langage commun (ou plutôt un jargon) entre l'accusé dans son box et les jurés ou les témoins, et même souvent les parties civiles et la famille des victimes. Une sorte de tendance de tous à transformer un procès d'assises en psychodrame à but de défoulement, de compensation, etc. Quelle est la part de la société marchande dans cette psycho-nouillerie généralisée qui empêche les uns et les autres de mesurer la portée objective des actes ?

Écrit par : Mzar, | 28/10/2009

MECANISMES

> Bravo pour ce billet très juste dans son analyse synthétique. Il nous rappelle en peu de mots bien calibrés des mécanismes qui veulent rester cachés dans leur propre intérêt.

Écrit par : omicron, | 28/10/2009

PERVERS

> Cette attirance pour les enfants, l'accusé l'a éprouvée dès l'âge de 16 ans. Attentats à la pudeur, viols : il a payé ces horreurs d'une trentaine d'années de prison. Le psychiatre Bruno Fengler, qui l'a examiné le lendemain de son arrestation, à Roubaix, le classe dans la catégorie « des pervers structurels qui ne cherchent pas uniquement à assouvir un désir, mais qui aiment faire souffrir ».

Écrit par : caroline, | 30/10/2009

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