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16/10/2009

Capitalisme : la crise actuelle n'est pas près de finir... mais la crise suivante est déjà sur le feu

Le système est incorrigible - Ses défauts s'aggravent encore - Les experts sonnent l'alarme :


 

1. Les bonus vont battre des records à Wall Street : la rémunération dans les 23 grandes institutions financières américaines va dépasser 140 milliards de dollars en 2009

<< Malgré le tollé provoqué par diverses affaires de bonus versés dans des établissement en faillite ou en difficultés, les rémunérations perçues par les financiers US dépasseront celles de 2007 (130 milliards $), avec une progression de 20% par rapport à 2008 (117 milliards $). En moyenne, les employés de ces établissements devraient toucher 143.400 dollars : presque 2.000 de plus qu'en 2007.

Après la crise financière de l'an dernier, qui a poussé le gouvernement à lancer un programme sans précédent de sauvetage du système financier doté de centaines de milliards de dollars, beaucoup d'établissements financiers ont  bénéficié cette année du rebond des Bourses, du dégel du crédit, de la reprise des fusions-acquisitions et des retombées positives des programmes d'aide  fédérale.
Bilan: les banques et autres institutions financières comprises dans cette étude devraient générer un chiffre d'affaires total de 437 milliards $ en 2009, bien au-delà des 345 milliards de 2007, ce qui est pour partie dû à la consolidation du secteur, explique le quotidien.

Cette étude est publiée alors que l'administration Obama pourrait publier dès cette semaine ses recommandations sur les rémunérations en vigueur dans sept entreprises bénéficiaires d'aide fédérale, parmi lesquelles les banques généralistes Bank of America et Citigroup.

Bank of America, qui a considérablement grossi avec  notamment l'acquisition de la banque d'affaires Merrill Lynch, pourrait voir son budget de rémunération bondir de 64 % par rapport à l'an dernier, à 30 milliards  $. >>

 

2. Les ingrédients d'une nouvelle bulle financière sont réunis

<< Un an après le début de la crise financière déclenchée par l'effondrement de l'immobilier aux Etats-Unis, tous les ingrédients sont réunis pour qu'apparaisse une nouvelle bulle, avertissent les experts. Historiquement, les bulles majeures se produisent à des décennies, voire des siècles d'intervalles. Pourtant, alors que l'explosion de la dernière bulle continue à faire sentir ses effets sur l'économie mondiale, les conditions sont réunies pour la formation de la suivante.

Deux signaux d'alerte accréditent cette hypothèse. Le cours de l'or a atteint un plus haut historique à 1.062 $ l'once jeudi, et l'indice Nasdaq des valeurs technologiques a gagné 68% depuis mars.

Les experts notent une forte hausse du volume des capitaux circulant dans le monde à la recherche des meilleurs rendements. Les investisseurs sont toujours obsédés par les gains à court terme au détriment de la performance sur le long terme. Et l'information voyage aujourd'hui instantanément, favorisant les réactions moutonnières.

"La question n'est pas de savoir si (une bulle) peut se reproduire, mais plutôt de savoir quand", souligne Kenneth Rogoff, professeur d'économie à l'université de Harvard et co-auteur d'un ouvrage sur les bulles.

Aux Etats-Unis, les traders imprudents et certains acheteurs de logements ont été mis en cause, les premiers pour la bulle des actions Internet du début de la décennie et les seconds pour la bulle immobilière, qui est encore en train de se dégonfler. Mais ce ne sont que des "acteurs" secondaires. L'augmentation du volume des capitaux en quête des investissements les plus rapides et rentables a joué un rôle bien plus grand dans l'apparition de ces bulles.

Au cours des 30 dernières années, la valeur des actifs financiers dans le monde -comme les actions, les obligations et les dépôts bancaires-, est devenue quatre fois plus grande que le produit intérieur brut mondial annuel. Le Mckinsey Global Institute estime que ces actifs ont culminé à 194.000 milliards $ en 2007. Ils ont certes chuté à 178.000 milliards $ fin 2008, mais restent à un niveau beaucoup plus élevés qu'en 1990 (43.000 milliards) ou en 2000 (94.000 milliards).

La recherche des plus hauts rendements conduit souvent à miser sur les mêmes types d'investissements. C'est ce genre de comportement moutonnier qui conduit les prix des "produits" concernés à gonfler de manière déraisonnable.

Le Pr Rogoff, comme d'autres experts, estime que des règles plus strictes sur la prise de risques, les rémunérations de Wall Street et l'emprunt sont nécessaires. L'instauration de bonnes pratiques "pourrait retarder l'apparition de la prochaine (bulle) de 50 à 75 ans", selon M. Rogoff.

Harrison Hong, un économiste de l'université de Princeton, estime que la logique de court-terme qui anime les investisseurs les conduit également à oublier la crise précédente. Après l'explosion de la bulle technologique en 2000, il n'a fallu que quelques années pour que les mêmes investisseurs qui avaient perdu de l'argent dans les actions Internet se tournent vers l'immobilier alors que les prix des logements augmentaient rapidement. "A mon avis, nous connaîtrons une répétition de ce scénario", prédit M. Hong. >>

Sources : Boursorama et Wall Street Journal.

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Commentaires

< Les grandes banques américaines affichent une insolente prospérité. Après JP Morgan mercredi 14 octobre, Goldman Sachs a annoncé ce jeudi un bénéfice trimestriel de plus de trois milliards de dollars, soit pratiquement quatre fois plus que l’an dernier à la même époque. Moins spectaculaires, les résultats de Citigroup n'en révèlent pas moins un retour dans le vert. Le groupe affiche en effet un bénéfice de 101 millions de dollars contre une perte l'année dernière de plus de 2 milliards 800 millions de dollars. Une étude du Wall Street Journal révèle par ailleurs que les rémunérations dans les grandes banques américaines sont en passe de battre des records, faisant craindre un retour à la finance folle.
Un an seulement après la faillite de Lehman Brothers qui a ébranlé le système financier mondial et entraîné l’économie de la planète dans une profonde récession, les grandes banques américaines renouent avec les profits. Le plan de sauvetage sans précédent, mis en place par l'administration américaine, et les centaines de milliards de dollars injectés dans les banques pour éviter un effondrement du système financier, n’expliquent pas à eux seuls la prospérité retrouvée. Les banques ont en effet également profité de la concentration qui s'est opérée dans le secteur. Les établissements les plus sains ont ainsi profité de la crise pour avaler les plus fragiles et grossir encore plus. Cela a notamment été le cas pour JP Morgan qui a fait l'acquisition il y a bientôt un an de la Bear Stearns.
Après des mois de crise, la bourse a également rebondi et avec elle les profits. Et à en croire une étude du très sérieux Wall Street Journal, les vingt-trois plus grandes institutions financières américaines devraient générer, cette année, un chiffre d'affaires total de 437 milliards de dollars, bien au-delà des 345 milliards enregistrés en 2007, année qui a précédé la crise.
Des bonus record en perspective
Cette même étude révèle également un retour des méga-bonus. Moins d'un mois après le G20 historique de Pittsburgh, qui devait limiter les excès du système, les grandes banques et les grands fonds d'investissements américains devraient en effet distribuer cette année quelque 140 milliards de dollars de bonus. Un record sans précédent puisque ce montant est supérieur au pic de 130 milliards atteint en 2007. Des rémunérations que les banques justifient par leurs bons résultats.
Depuis qu'elles se sont empressées de rembourser en juin dernier les aides publiques versées par l’Etat, la plupart des grandes banques américaines se sont également libérées des contraintes qui pesaient sur les bonus. Sans compter qu’à Pittsburgh aucune décision sur le plafonnement des rémunérations n'a été arrêtée. Les pays du G20 se sont en effet contentés d'étaler ces rémunérations sur une plus longue période et de mettre en place un malus, en cas de mauvais résultats.
L’économie réelle toujours en crise
Ce retour à la prospérité pour les grands établissements financiers américains ne signifie pas pour autant que la crise est finie. Car si les banques d'investissements renouent avec les profits, les banques de détails semblent, elles, beaucoup plus fragiles. Mardi 12 octobre, Daniel Tarullo, un des membres de la FED, la réserve fédérale américaine, a en effet déclaré s'attendre à des pertes importantes dans ce secteur. Des pertes principalement liées à des prêts non remboursés en raison de la mauvaise conjoncture économique.
Car la crise qui frappe l'économie réelle est bien toujours là avec son lot de licenciements. Et selon les dernières estimations, le chômage aux Etats-Unis devrait dépasser, dès le début de l'année prochaine, la barre symbolique des 10%. >

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Écrit par : Luça, | 16/10/2009

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