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21/08/2009

L'affaire de la chapelle mise aux enchères sur internet : ni "Don Camillo", ni "Clochemerle", c'est un effet de la désertification spirituelle de l'Hexagone

 ...et le remède n'est pas dans les vociférations :


 

Lu dans Le Figaro ( 20 août) :

<< Une chapelle du XVIIe siècle mise aux enchères sur eBay

«  ...Inédite, la mise aux enchères sur Internet de la chapelle de l'Aisle, un petit édifice situé dans le village ariégeois de Massat, suscite réactions amusées ou embarras. Par ce pied de nez, le maire vient en effet de jeter sur la place publique son différend avec l'Église. L'an­nonce, qui émeut les milieux chrétiens, a déjà été lue par plus de 1000 internautes. «Il ne s'agit pas d'une vente réelle, mais d'un appel pour que le diocèse accepte enfin de libérer la chapelle», explique Léon-Pierre Galy-Gasparrou (DVG). Massat, propriétaire du lieu de culte, aimerait en faire une salle de fêtes et d'expositions. Mais la chapelle doit d'abord, en vertu de la loi de 1905, avoir été désaffectée par le préfet avec l'accord de l'Église. C'est ce feu vert que le vicaire général de Pamiers refuse de donner, «par crainte de créer un précédent dans le diocèse». «La porte n'est pas fermée mais nous refusons de discuter sous la pression médiatique», indique Bruno Anel, le porte-parole diocésain.

«  À l'appui de sa demande, le maire met en avant la faible fréquentation du lieu de culte dans ce village reculé, où vivent de nombreux «néo-ruraux». Massat, 587 habitants, compte aujourd'hui une église et deux chapelles. Aucun office religieux n'a encore été célébré cette année dans l'édifice mis aux enchères. Avec ses 450 m² au sol et sa centaine de places assises, la chapelle de l'Aisle sert aujourd'hui à l'organisation d'expositions, toujours conformes au caractère sacré de l'endroit. «À chaque fois, il faut l'accord du curé , peste le maire...» Alors que des travaux de réfection de la toiture, du sol et de l'électricité sont envisagés, pour un montant de 250 000 euros, le conseil municipal assure qu'il préservera ce patrimoine (estimé à 666 000 euros) à condition d'en récupérer une jouissance libre.

«  Le Collectif laïque ariégeois prend, lui, ce désaccord «tout à fait au sérieux», puisque de nombreuses églises rurales sont concernées. Dans un communiqué, l'association précise qu'elle ne cautionne pas la tournure en dérision de l'affaire, que certains ramènent aux querelles de Don Camillo et Peppone .>>

  

Les rieurs se trompent : à Massat, ce n'est pas Don Camillo. Dans l'Italie de Guareschi (1948), la petite ville de Brescello a une église, qui est pleine chaque dimanche. Dans la France de 2009, le village de Massat a une église et deux chapelles. Elles ne sont pas vraiment pleines chaque dimanche. Cette situation ne justifie pas l'agressivité de M. Galy-Gasparrou, mais elle lui donne beau jeu.

D'autre part, Brescello est coupée en deux : la moitié des habitants sont paroissiens, l'autre moitié communistes, même si une partie des communistes (dont Peppone lui-même) paroissianisent en cachette ; le fils de Peppone est baptisé par don Camillo, sous le triple prénom de "Libero-Camillo-Lénine". C'est le charme mélancolique des temps qu'évoque Guareschi : une époque de convictions opposées mais jumelles, enracinées dans les profondeurs de la culture populaire.

Rien à voir donc avec Massat en 2009, qui ressemble au reste du désert mental français si l'on en croit le maire. Pas de bloc populaire "noir", pas de bloc populaire "rouge"... Mais le vide spirituel et culturel : un vide attesté en d'autres lieux par ces procès (intentés par des bobos néo-villageois) pour faire taire les cloches, les coqs et les tracteurs. 

Là où on le constate, d'où vient ce vide ? Sur le versant religieux, de la disparition des catholiques.

On peut réagir aux esclandres du citoyen Galy-Gasparrou de deux manières. Ou bien dans le registre "cabinet des antiques", en hurlant à la cathophobie, au complot, etc. Ou bien dans le registre réaliste, en tenant compte de l'image qu'offre la chrétienté française en 2009. Relisez l'enquête IFOP toute récente (cf. ici le commentaire de D. Ridder sous la note du 12/08) : une population vieillissante, sociologiquement enlisée, politiquement déséquilibrée... et religieusement si mal formée qu'elle ignore souvent les positions de l'Eglise à laquelle elle est censée appartenir ; et qu'elle cède à des réflexes qui lui aliènent la jeunesse. Pas assez de foi, pas assez d'audace, l'une et l'autre étant liées !

Le jour où les populations catholiques françaises feront un autre effet, les lieux de culte seront plus fréquentés – et les Galy-Gasparrou retrouveront le chemin de la modération.

 

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Commentaires

LES ZONES RURALES

> Problème complexe ! Si les centre-villes sont plus épargnés (du fait de la présence des nouvelles forces du catholicisme), il est vrai que les zones rurales ou néo-rurales sont dans un état catastrophique. Lorsqu'il y a des prêtres ceux-ci restent attachés à la pastorale du passé (celle des années 70), les équipes d'animation liturgiques sont inamovibles et absolument pas formées, bref cela ne vous donne pas envie de pratiquer. La seule exception réside dans le fait que certains évêques ne voulant pas de certaines communautés dans les villes les relèguent dans les campagnes et là la vie ecclésiale revit.
Mais c'est vrai que la situation française est catastrophique, vivant en zone rurale et me déplaçant beaucoup je m'en rends compte et en suis quelque fois désepéré et je me pose toujours la question: mais comment en est-on arrivé là?
De surcroît, lorsqu'un prêtre est nommé il doit desservir tant de paroisses que son action spirituelle est très limitée et il s'épuise vite.
Enfin la composition sociologique des villages ne joue pas en faveur d'un retour de la pratique, néo-bobos festifs totalement étrangers au fait religieux. Il faudrait que l'Esprit Saint suscite des communautés dont le charisme serait de reévangéliser ces zones spécifiques.

Écrit par : jean-claude, | 21/08/2009

@Jean-Claude

> Je ne suis pas certain que l'expression "pastorale du passé" soit charitable...

Écrit par : Hugues, | 21/08/2009

SI NOUS NOUS Y METTONS TOUS

> Tout à fait d'accord. Et le phénomène va se multiplier. Lorsque le village est touristique, la municipalité trouve facilement à justifier telle ou telle dépense pour entretenir l'édifice. Mais lorsque le petit village possède deux, trois églises, sans parler parfois des chapelles excentrées, des oratoires au bord d'un chemin, etc. Si ce même village est la 15e paroisse du secteur desservi par un curé vieillissant, l'abandon est de plus en plus visible. Et si ces mêmes bobos sont souvent attentifs aux vieilles pierres, la population est aussi généralement dans une telle décrépitude culturelle (vis-à-vis ici de la foi, de la Bible ou du magistère) qu'il est difficile d'en attendre un changement de tendance immédiat.
Que voulez-vous? Lorsque ces mêmes campagnes ont été quadrillées par des prêtres qui étaient allés à l'université dans les années 60-70, ils avaient en tête des cartes sociologiques, des "bons sauvages" à éduquer et une liturgie à bouleverser. Ma famille habitant un village considéré comme très pratiquant (cf chanoine F. Boulard), elle fut à la fois méprisée dans les années 70-80 car pas assez "éveillée" et à la fois sollicitée afin que sa fidélité à l'Eglise continue à remplir les caisses de deniers bien sonores. Les paroissiens fidèles ont vieilli, la génération des actuels 30/40 ans n'a eu droit comme nourriture spirituelle qu'à de la sociologie (pour les nuls) et du bon sentiment. Les gens se sont lassés. Avec l'école, leur intelligence était autant stimulée pour les mathématiques ou le français qu'elle était dissoute au catéchisme et lors des liturgies infantilisantes à base de chants débiles et de décorations coloriées.
Pour relever le niveau aujourd'hui, il faut simplement faire ce que tous les saints avant nous ont fait. Ils ont prié, ils ont montré l'exemple, ils ont enseigné. Logiquement, si nous nous y mettons tous dans la mesure de nos talents, l'étincelle devrait reprendre. Même l'archevêque de Paris se remet à processionner, à montrer que nous pouvons de nouveau élever ensemble notre ferveur vers Dieu. Mais il est certain que tout cela va repartir des centres spirituels, principalement situés dans les villes. Avant que cela couvre les campagnes, certaines chapelles ont le temps de tomber en ruine. Mais peut-être qu'un Raoul Glaber s'émerveillera en 2100 du renouveau de la ferveur des catholiques amenant à la restauration conséquente des églises (et non l'inverse).

Écrit par : Julien, | 21/08/2009

RETOURNEMENT DE SITUATION

> Les campagnes françaises sont effectivement un désert spirituel. Le renouveau du catholicisme français se prépare (peut-être...) dans les grandes villles. Le seul diocèse où il n'y a plus de problèmes de vocations n'est-il pas ...Paris ?
Retournement de situation. Jusque il y a encore quelques décennies, c'est la paysannerie -actuellement étique- qui "fournissait" la majeure partie des prêtres diocésains. Les campagnes étaient considérées comme le vivier des forces vives de l'Eglise. D'ailleurs, sauf erreur, la jeunesse agricole chrétienne a été créée pour limiter l'exode des jeunes ruraux, car, comme on a pu dire à l'époque, "perdu pour la terre, perdu pour Dieu"

Écrit par : Feld, | 21/08/2009

Cher Jean-Claude,

Vous avez été exaucé ! En effet l'Esprit-Saint a tout préparé. Une association existe déjà en France et elle s'appelle les Missionnaires du St-Sacrement, qui regroupent des prêtres, des diacres et des séminaristes. Leur but est de fonder des chapelles d'adoration perpétuelle dans les zones rurales aussi bien que dans les villes. Ce mouvement vient des USA et porte beaucoup de fruits. On dénombre déjà 1500 chapelles d'adoration dans le monde. (On peut visualiser celles du territoire français à l'adresse suivante http://www.adoperp.com/paroisses_adoratrices/ou/index.html)

Notre paroisse vient d'installer ce système et c'est génial ! Pour faire court, chaque adorateur s'engage à passer une heure par semaine devant le Saint-sacrement exposé dans une chapelle, par exemple tous les mardis de 12 à 13 heures pendant toute l'année. C'est son heure, et il en est responsable. Les adorateurs recouvrent ainsi plusieurs jours regroupés dans la semaine, nuits comprises.

Les Missionnaires nous proposent une structure clef en main pour se faire remplacer en cas de maladie ou lors des vacances d'été. Les adorateurs savent donc quoi faire dans ces cas-là.

En résumé, les Missionnaires donnent les moyens et l'impulsion de départ, tandis que les laïcs sont responsables de la "maintenance".
Dans les zones rurales on trouve aussi des paroisses qui adorent le mardi dans telle chapelle, le mercredi dans telle autre, etc. Ainsi certaines églises souvent fermées reprennent vie.

Pour en savoir plus, allez donc sur www.adoperp.com qui est un site très fourni, avec une vue d'ensemble qui se trouve dans le menu "Qu'est-ce? / vue d'ensemble" situé en haut de page.
Pour suivre une conférence vidéo du Père Florian Racine : http://www.adoperp.com/video/index.html.

Que l'Esprit Saint vous inspire vous aussi !

Écrit par : Théophile, | 22/08/2009

VAIN

> Les Français ont-ils été une fois catholiques au sens plein du terme ?
L'histoire montre une collusion entre la politique et une classe sociale s'étant appuyé sur la foi pour manipuler les masses. Le gallicanisme en a été une manifestation. L'instauration du concordat n'a pas servi l'Eglise mais la bourgeoisie pour asseoir le règne des notables : "Dans les églises, les curés doivent avoir une fortune pour être nommés" (Jacques Ellul - histoire des institutions : le 19° siècle PUF).
Cela n'a reflété en rien la foi chrétienne et ceux qui pensent défendre un tel passé se fourvoient. Eglise vient du grec "ecclesia" signifiant "assemblée". Il y a le mot "clesis" dans ecclesia qui signifie "convocation". Un église vide n'est donc pas l'Eglise.
L'essentiel n'est pas les murs mais dans l'esprit de ceux qui les fréquentent et le répandent dehors pour le vivre au quotidien. Le pape appelle à raffermir l'ecclesia en conscience, par un sunpathos, le lien spirituel qui renvoit à la signification profonde du mot religare ou religere (relier) qui fit religion.
Il paraît vain de revendiquer la possession d'une lampe quand personne ne la fait briller. C'est une dispute d'héritiers autour du cadavre de l'aïeul.

Écrit par : Annie, | 22/08/2009

LE PRETRE DE TOUL

> Je viens de lire une note sur le Blog de Koztoujours concernant un pretre de Toul qui fait l'objet de multiples aggressions et intimidations depuis le mois de Juillet au point de devoir quitter son quartier. La note traite de la différence de traitement de l'information par les media, entre ces faits et la profanation de la mosquée de cette ville. Il pourrait être utile de faire connaître l'existence du calvaire de ce pretre au moins par solidarité avec lui.

Écrit par : Thierry, | 22/08/2009

LA DESERTIFICATION

> le phénomène de désertification ne concerne pas seulement les églises ou chapelles, combien de villages dont les écoles sont vide ,ne sont qu'ensembles de villas dortoirs, résidences secondaires ou de retraités. Nous n'avons toujours pas construit les villes à la campagne.

Écrit par : jm, | 22/08/2009

@ Théophile

> Merci pour l'info, dans ma paroisse on n'a d'adoration eucharistique qu'à des horaires pas faciles, et ça disparaît pendant les vacances (je me suis cassé le nez 2 fois).Grâce à vous je vais pouvoir profiter de la Divine Présence quand je voudrai !
Soyez béni.

Écrit par : Nitt, | 22/08/2009

LETTRE

> Bien dit, et encore faut-il lire les 250 commentaires (navrants pour la plupart) des deux articles du Fig. à ce sujet.
Extrait de la lettre du vicaire général du diocèse au maire :
"Je vous ai reçu à l'évêché le 28 avril dernier pour un entretien au cours duquel vous m'avez réitéré votre souhait de désaffecter la chapelle de l'Aisle située sur le territoire de votre commune pour pouvoir en disposer librement pour des activités culturelles. Après avoir consulté (...i.e. : le curé, le doyen, les fidèles, etc.), il apparait que tous les avis convergent dans le même sens pour affirmer que nous gardons cette chapelle à sa destination première, à savoir l'usage du culte. Il reste que, selon la loi, la commune, propriétaire de ce bâtiment, peut continuer à l'utiliser pour toute manifestation culturelle compatible avec le caractère du lieu, en demandant chaque fois l'accord à l'affectataire avec le document élaboré par l'évêché à cet effet.
Heureux d'avoir fait votre connaissance et de m'être entretenu paisiblement avec vous, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à l'expression de mes sentiments respectueux et dévoués."

Ce document est disponible sur Internet ainsi que la délibération du conseil municipal et autres documents (http://www.ariegenews.com/news/news_9788_massat-la-chapelle-de-l-aisle-vendue-aux-encheres-sur-internet.html )

Écrit par : abyssus, | 22/08/2009

REPONSES

> Merci feld. je connais cette association et son site mais ne connaissais pas ces capacités d'intervention. Je vais proposer cela à l'équipe d'animation en me proposant évidemment pour une heure voire plus.
Je sais aussi que Mgr Aillet a institué l'adoration perpétuelle dans deux chapelles.
Il faut en effet faire quelque chose car la situation est gravissime.

> Pour Hugues : ce n'est pas un manque de charité mais la réalité, et, devant l'acharnement de certains prêtres à perpétuer des pastorales qui conduisent là où nous en sommes, la vraie charité c'est de leur dire qu'ils se trompent. Sans haine bien sûr mais avec fermeté !

Écrit par : jean-claude, | 22/08/2009

> à Jean-Claude - Vous voyez juste. En juillet dernier dans un pardon du Finistère, environ deux cents personnes (60 ans de moyenne d'âge); homélie substantielle ; puis chanson nulle des années 1970 (genre "main dans la main sur la route fleurie"); puis cantique de toujours ("D'or Zalver benniget / Ni vo fidel bepred !"). Message contradictoire, public vieilli : une situation qui n'en finit pas de finir, mais à ce rythme ce pardon n'aura plus de fidèles dans dix ans. Si l'on voulait renouveler l'assistance, il faudrait ressourcer sérieusement le message. Donc liquider les chansonnettes creuses qui font dire depuis trente ans : "les cathos n'ont rien à dire."

Écrit par : beuzec, | 22/08/2009

CLAUDEL

> C'est l'heure de relire Claudel :

" Ce matin nous avons mangé dans la maison de notre Père,
Peu de fils pour un si grand festin et pour une si noble chère,
Car elle est de la chair même et du sang de Notre Seigneur Jésus Christ,
Qui est mort volontairement pour nous pécheurs ainsi que cela est écrit.
Peu de fils restés fidèles, mais quand nous serions moins encore, notre foi n'en est pas ébranlée,
Car les promesses de Dieu ne passent point et les paroles de l'homme ne sont que du vent et de la fumée.
Un rire bref comme le craquement des épines dans le feu.
Mais le pain que nous avons mangé est la chair et le sang du Fils de Dieu...
"Voici le monde extérieur où est notre devoir laïc,
Sans le mépris du prochain, avec amour du prochain, si je le puis, sans violence et passion inique...
Voici la terre tout entière sous le soleil et la lune qui amènent la nuit et le jour,
La terre avec toutes ses productions, le ciel dessus et la mer qui est autour.
Je crois que Dieu est ici bien qu'il me soit caché.
Comme il est au ciel avec tous ses anges et dans le coeur de la Vierge sans péché,
Il est mêmement ici, dans la gare de chemin de fer et l'usine, dans la crèche, dans l'aire et dans le chais..."

("Processionnal pour saluer le siècle nouveau", 1907)

Écrit par : Mara, | 22/08/2009

TANT QU'IL EST TEMPS

> Habitant depuis 2 ans dans un minuscule village dont l'église n'est plus utilisée, je me dis qu'il me faut réagir tant qu'il est encore temps... Je parlais de créer une association, cet article m'invite à me mettre réellement au travail. On verra si le projet tient : http://amiseglisesaintjean.over-blog.com/

Écrit par : Ren' | 23/08/2009

DEBATS

@ Jean-Claude

> La pastorale des années 70 me paraît un bouc émissaire facile pour expliquer la désertion de nos églises... C'est parfois un facteur d'explication, ce n'est jamais le seul !

@Beuzec

> L'expression "chanson nulle des années 1970 (genre "main dans la main sur la route fleurie")" me paraît par exemple non charitable...

Écrit par : Hugues | 24/08/2009

@ Hugues

> Je vois ce que vous voulez dire en me disant "pas charitable", mais est-ce qu'au nom de la charité on doit arrêter de réfléchir ? Cette question des chants est un exemple. Si je dis "nul", cela s'applique à la mélodie, effectivement nulle (pas "simple", mais "nulle", c'est autre chose) : a-t-on le droit d'offrir au Seigneur des médiocrités ?
Mon mot "nul" s'applique aussi aux paroles, et là cela veut dire : "des paroles qui ne parlent pas de Dieu, Père-Fils-Esprit, mais de vagues sentiments, ce qui ne cadre pas du tout avec une célébration liturgique qui ne peut pas être traitée comme n'importe quel pique-nique."

Écrit par : beuzec | 24/08/2009

PRECISION

> Petite précision toujours importante quand on parle de Paris qui n'a plus de problèmes de vocations, il faut bien comprendre que les vocations à Paris ne sont pas plus d'origine parisienne que "provinciales" (excusez-moi mais je déteste l'expression "provinciale"). Il y a de multiples raisons à cela mais l'approche parisienne est très insuffisante pour comprendre la réalité surtout à une époque où tout le monde bouge.
Pour ceux qui est des églises en pierre, évidemment les pierres ne suffisent pas pour faire Eglise...

Écrit par : olivier le Pivain | 24/08/2009

Pour Hugues

> Sur la pastorale des années 70
elle n'est pas l'unique cause de la désertion de nos eglises mais certainement la cause principale. Même pour un catho convaincu, assister aux messes animées par ces équipes dont on a tant parlé devenait un cauchemar! le pire c'est que même lorsque vous proposiez autre chose, la réponse était niet! Avec toujours l'argument du retour en arrière! Le manque de charité n'est pas toujours où l'on croit !
Pour les chants notre ami a eu les mots justes, comment a t-on pu nous faire chanter de telles niaiseries pendant aussi longtemps, je me demande parfois comment j'ai fait pour tenir tout ce temps !!!
De surcroit dans la pastorale du passé, aucune animation spirituelle, la messe le dimanche et point barre ! le chapelet, les processions, les groupes de prières, tout cela éliminé car soi disant survivances du passé! Ne parlons pas de l'adoration, la proposer eut été vous exposer à l'hilarité générale !
Lorsque vous évoquez le manque de charité il serait bon aussi que vous fassiez la part des choses !
je dis ces choses sans haine aucune mais avec sévérité car des centaines de milliers de personnes ont cessé de pratiquer car elles en avaient tout simplement marre des expérimentations. Elles n'étaient pas nostalgiques d'une époque mais demandaient simplement que dans une Eglise on leur parle du Christ et non du JT de la veille!
Amitiés

Écrit par : jean-claude | 24/08/2009

SOUPIR

> Organiste de ma (vaste mais dépeuplée) paroisse, je ne peux que soupirer en songeant à une proportion non négligeable du répertoire liturgique actuel...

Écrit par : Ren' | 24/08/2009

LE BIEN ET LE MIEUX

@ Beuzec : Être charitable n'est pas antinomique avec la réflexion, bien entendu ! Mais il faut aussi réfléchir sur la manière d'exprimer son opinion...

@ jean-claude : Pas de problème pour reconnaître que le manque de charité est très bien réparti. Je mets juste en lumière que vous aussi tombez dans ce manque de charité. Parler sans haine c'est bien, parler avec amour c'est mieux !

Écrit par : Hugues, | 25/08/2009

Profession de foi chrétienne de Philippe Muray

> Ci-après la profession de foi chrétienne de Philippe Muray que l'on pourrait nommer d'ampleur symphonique. C'est un cri d'amour envers l'Église qui constitue non seulement un modèle d'orthodoxie mais plus encore une démonstration théologique digne des plus grands des théologiens :

" S'il n'y avait pas l'Église visible, écho de Dieu fait homme dans son fils, pour répandre en tous temps et en tous lieux l'œuvre divine du salut par les sacrements et la vérité divine par son enseignement doctrinal, il n'y aurait pas tout simplement d'intérieur et d'extérieur, de sujet et d'objet, d'individuel et de collectif, de passé et de présent, d'intime et de public, d'homme et de femme, d'autre et de même. Il n'y aurait que de l'indifférenciation, en faveur de laquelle les sociétés modernes conspirent de mille manières, parce qu'elles veulent, contre Dieu, la mort qui vit une vie humaine. "

Écrit par : Annie Milelli, | 25/08/2009

LES MAIRES

> L'histoire de cette chapelle est à comparer avec celle du siège des brasseries Champigneulles laissé à l'abandon alors qu'il mériterait d'être classé.
Forcément, comme ce n'est pas un bâtiment du culte dont l'entretien est à la charge de la collectivité, le maire n'a pas à s'en préoccuper, ni le département, ni la région et encore moins l'Etat, ce que le code de la route interdit puisqu'il réprime tout état alcool(a)ique.
Pour conclure, si un maire considère que l'église se meurt un autre pense que la bière est bien morte.
Dans les deux cas, ils se moquent bien du patrimoine, de l'histoire et de ce qui a fait le lien d'une collectivité. C'est triste.

http://brasseriedechampigneulles.hautetfort.com/archive/2008/01/28/communique.html#comments

Écrit par : Qwyzyx, | 26/08/2009

LU DANS "ARIEGE NEWS" (30 AOUT)

> "...Nous l’avions indiqué dans nos colonnes dès le jeudi 13 août (voir notre article), le maire de Massat et son conseil municipal à l’unanimité ont décidé de demander la désaffectation de la chapelle.
La municipalité de Massat affiche clairement son intention de rechercher «sa distraction du domaine public» afin de pouvoir la restaurer et la dédier à des activités culturelles.
En attendant que les autorités religieuses (les affectataires depuis la loi de 1905) se prononcent le maire a indiqué tout aussi clairement son intention de chercher un acquéreur potentiel, précisant «qu’avantages et préférences pourront être accordés à un acheteur institutionnel représentant la communauté catholique»
Depuis deux jours la chapelle de l’Aisle est donc présentée sur le site de commerce en ligne E-Bay mais les acquéreurs ne semblent pas se bousculer au portillon...
Nous avons rencontré Jacques Billant, préfet de l’Ariège, qui nous a affirmé que la préfecture suivait cette affaire avec «sérieux et attention depuis fin 2008», date de la première demande de désaffectation, rappelant que l’évêché en disposait «de manière perpétuelle pour exercer le culte tant que sa désaffectation n’était pas prononcée» mais que le préfet était «compétent pour instruire cette demande seulement si l’évêché donnait son assentiment».
Actuellement le fait nouveau par rapport à la précédente demande réside dans la recherche active d’un acquéreur: «cette procédure n’a pas de sens dès lors que la désaffectation n’est pas prononcée, commente Jacques Billant : "Le préfet est responsable de l’application des lois, il ne peut pas instruire favorablement ce dossier […] Il n’est pas légal de mettre en vente quelque chose dont on n’a pas la jouissance". Avant d’ajouter "si cela pouvait au moins établir un dialogue constructif avec l’évêché".
Quoiqu’il en soit, à tort ou à raison, Léon-Pierre Galy-Gasparrou, maire de ce petit village du Couserans, entend bien que le débat s’élargisse et dépasse les clochers massatois… Il semble y être parvenu. "

Écrit par : Comestor | 30/08/2009

APPEL AUX DISPONIBLES

> Sur cette désaffection des églises de nos villages… Convenons que, pour qu’elles vivent, il faut que des personnes s’y réunissent pour prier. Le noyau de base espéré, c’est deux ou trois personnes. Le Seigneur, alors, est présent (Mt 18 :19-20).
Le projet serait le suivant (en lien avec l’action des Missionnaires du Saint-Sacrement ? cf. le commentaire de Théophile, le 22 août) : on trouve bien des papys et des mamies pour garder les villas d’heureux propriétaires partis en vacances et soucieux des cambrioleurs. Pourquoi l’Eglise, ou un mouvement surgissant de son sein, ne trouverait-elle pas d’alertes et fervents retraités désireux de prier trois offices par jour et de faire découvrir l’église locale en agissant comme animateurs spirituels et guides de ce patrimoine sacré ? Ceci, bien sûr, sous la houlette du curé du coin.

Écrit par : Denis | 31/08/2009

L'EUCHARISTIE

> Les "fervents retraités" se trouvent de plus en plus en maison de retraite, les "retraités alertes" étant désormais des enfants du baby-boom, bien souvent détachés de toute religion... Quant aux quelques retraités "alertes et fervents", ils sont déjà lourdement mis à contribution dans les méga-paroisses rurales.
De mon côté, avec deux villageoises et quelques enfants, on a commencé par faire le ménage après deux ans de fermeture, avant de se tourner vers notre -seul et débordé- curé pour lui demander qu'il y ait au moins une messe dans l'année. Nous avons d'autres projets, comme une "marche de rentrée de l'aumônerie" qui irait de Châteauneuf à St Jean à travers bois et champs (les infos seront postées sur http://amiseglisesaintjean.over-blog.com/ ), mais l'eucharistie reste incontestablement le centre rayonnant d'où tout le reste découle.

Écrit par : Ren' | 31/08/2009

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