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20/06/2009

Climat : les évêques de l'Union européenne appellent à la responsabilité et au changement de mode de vie

"Les changements climatiques constituent un défi pour       les modes de vie, la solidarité et la justice dans le monde", déclare la Commission des épiscopats de la Communauté européenne :


 

<< Six mois avant la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Copenhague, les Eglises et leurs organisations ont débattu avec des représentants de l'UE sur la dimension éthique de la lutte contre le changement climatique. Ce séminaire s'est tenu le 17 juin sur le thème : Les changements climatiques comme défis pour les modes de vie, la solidarité et la justice mondiale. Les représentants de la Commission européenne, du Parlement européen et des Etats membres ont échangé leurs points de vue avec ceux des Églises sur la base des données scientifiques les plus récentes concernant le changement climatique.

 

''Urgence''

Vice-président du GIEC, le Pr Jean-Pascal van Ypersele a présenté les données les plus récentes concernant les changements climatiques, selon lesquelles l'objectif de réduction des émissions que s'est fixé l'UE (30% d'ici 2020 par rapport à 1990) n'est pas suffisant pour garantir que le réchauffement global ne dépasse pas 2° C. Sur la position de négociation de l'UE lors de la prochaine Conférence de Copenhague Mme Helga Kromp-Kolb a déclaré : « 30% ce n'est pas suffisant, 2° C c'est déjà trop élevé, et 2020 c'est trop tard ».

 

''Responsabilité''

Les représentants de l'UE comme des Eglises se sont accordés sur l'urgence de la situation : les changements climatiques sont devenus une question de survie, en particulier pour les pauvres et les plus vulnérables qui souffriront en premier. Karl Falkenberg, directeur général de l'Environnement à la Commission européenne a déclaré : « Nous, l'Union européenne, ne devons pas seulement prendre notre responsabilité mais nous devons aussi être leader pour le reste du monde. Le résultat à Copenhague ne sera positif que si nous parvenons à convaincre d'autres grands pays producteurs d'émissions tels que la Chine, l'Inde ou la Russie, de nous rejoindre dans l'engagement de réduire, de façon significative, les émissions de gaz à effet de serre. » Le Rd Henrik Grape (Eglise de Suède) a proposé d'ajouter, lors de toutes les négociations sur les changements climatiques, « trois chaises vides » représentant les pauvres, les générations futures et la Création elle-même. Les participants ont souligné qu'il était de la responsabilité des Eglises de parler en faveur de ces trois « absents ».

Bernd Nilles (CIDSE) et Marlene Grundström (APRODEV), au nom des organisations chrétiennes d'aide au développement, ont rappelé que la lutte contre les changements climatiques devait être fortement liée à la politique d'aide au développement. Ils ont mis en garde contre le manque de solidarité à l'égard des pays en voie de développement : « A Copenhague, nous avons besoin de réponses, non de marchandages. »

Le métropolite Athanasios d'Achaia a déclaré : « Nos problèmes majeurs, tels que la pollution de l'environnement, des océans, la contamination des aliments, le gaspillage des ressources énergétiques et les changements climatiques (...) sont des problèmes qui concernent les droits de l'homme des générations à venir. »

Le Rd Rüdiger Noll (Conférence des Eglises européennes) a mis l'accent sur le principe de justice et la responsabilité que nous devons assumer à l'égard des pays en développement « afin de sauver l'harmonie de la création ».

 

''Décidés à agir''

Le secrétaire général de la COMECE,  le P.  Piotr Mazurkiewicz, a souligné : « Une réponse efficace aux changements climatiques requiert à la fois un leadership politique et une réflexion et un débat éthique. Les deux sont essentiels afin de convaincre non seulement les esprits mais aussi les cœurs des citoyens et de rendre ainsi le changement effectif » ; ajoutant que la question qui se pose est : « Qu'est ce qu'une vie bonne et heureuse ? ». S'appuyant sur de nombreux rapports d'experts et de documents de réflexion publiés par les Eglises et leurs diverses organisations ces dernières années, les participants ont indiqué que la nécessité de changer les modes de vie peut être transmise de la manière la plus efficace par l'éducation à tous les niveaux et par l'encouragement de modes de consommation plus responsables. En conclusion du séminaire, les représentants des Eglises ont fait part de leur volonté d'adresser un message d'espoir à tous les citoyens de l'UE, les encourageant à mettre en pratique les nécessaires changements dans leurs modes de vie. >>

Source : Comece.

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17:39 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écologie

Commentaires

DEBLAYER LE VIEUX TAS

> Les chrétiens en première ligne dans le combat pour le changement de mode de vie : bonne nouvelle. Ca commence à venir. On commence à se rendre compte que l'écologie est dans la Genèse. Continuons l'action de prise de conscience! En avant pour déblayer le vieux tas de préjugés racornis qui bouchait l'horizon catho !

Écrit par : Amicie T. | 20/06/2009

CHANGER LES MODES DE VIE

> Appeler à "changer les modes de vie" est un utile correctif au simple appel à la "responsabilité" lancé par cet imposteur d'Arthus-Bertrand financé par la multinationale Pinault ! Car cette "responsabilité"-là, a dit Pinault fils à la radio, consisterait à "ne pas consommer moins mais autrement". Mystification ! En effet le volume de la consommation (autant que ses modalités) constitue le problème. Tant que l'impératif restera la consommation de masse, le mode de vie des pays riches menacera la planète. Donc il faut changher le mode de vie.C'est ce que dit la Comece, si je comprends bien son texte.

Écrit par : Pol Tava | 20/06/2009

GOUDRON ET PLUMES

> Arthus-Bertrand ! l'homme qui brûle des kilomètres cubes de kérosène pollueur pour aller partout faire des reportages sur la pollution ! Comme ce genre de clowns est beaucoup plus connu que les vrais écologistes, il est monté en épingle par les écolophobes comme s'il était le résumé de la question. Goudron et plumes pour Arthus-Bertrand.

Écrit par : Michelis | 20/06/2009

CE QUI EST EN TROP

> Ce qui est en trop n'est pas l'humanité, c'est le système capitaliste productiviste. C'est à lui qu'il faut s'en prendre pour sortir de l'impasse.

Écrit par : Bruno Schlumpf | 20/06/2009

SPARADRAPS

> D'accord Pol et Bruno, le "social chrétien" n'a pas que la vocation de mettre des sparadraps sur les blessures causés par le capitalisme délirant (cf les licenciements massifs pour délocalisation vers des pays de dumping social). Les catholiques doivent se mettre en face de leur propre doctrine sociale et en tirer les conséquences : un système économique inacceptable est inacceptable ! il faut lutter pour lui en substituer un qui sera moins inacceptable. C'est bien d'un changement de SYSTEME qu'il s'agit. A l'intérieur du système actuel, la bonne volonté de chaque individu dans sa profession (quand c'est possible, c. à d. pas souvent) est nécessaire mais très très loin d'être suffisante.

Écrit par : Carnero | 21/06/2009

À CARNERO

> Oui ! et je soutiens Corinne Lepage quand elle dit : "Je ne participe pas de ce discours ambiant, qui dit que c’est à chacun de faire de petits efforts quotidiens pour lutter, par exemple, contre le réchauffement climatique. Il faut arrêter de dire aux gens “ne prenez pas de bain, prenez des douches” comme si ne pas prendre un bain allait donner de l’eau aux habitants des pays du Sud ! On est tous responsables, d’accord, mais certains sont plus responsables que d’autres. C’est aux politiques, aux entreprises, de prendre leurs responsabilités et de mettre en place des stratégies efficaces."
Vivre chacun autrement c'est recommandable (dans la mesure du raisonnable). Mais il faut un mouvement de masse pour forcer les dirigeants économiques et politiques à changer de cap.

Écrit par : Lucia | 21/06/2009

DANS LE SUPERFLU

> Euh, à titre individuel (et c'est un titre essentiel puisque c'est notre action qui nous mets en état de grâce ou pas...), il ne s'agit pas vraiment de prendre une douche plutôt qu'un bain et d'aller à la boulangerie en vélo plutôt qu'en voiture. ça, ça ne devrait même pas être mentionné... L'idée est plutôt de cesser de prendre l'avion (et tant pis pour le voyage à Tunis), de ne prendre une douche qu'une fois par semaine, de manger le moins de viande et poisson possible, de ne pas faire les soldes chaque année sous prétexte d'être à la mode etc... Celui qui consomme trop, qui cautionne par sa docilité et sa complicité tacite un système qui exploite la planète et l'être humain, ce n'est pas le voisin, ce n'est pas le système, ce n'est pas l'entreprise, c'est vous et moi qui acceptons encore de vivre dans le largement superflu quand la majorité de la population humaine n'a pas le nécessaire.


Bref, l'idée, justement, est de ne pas se limiter à "la mesure du raisonnable" au sens où on l'entend aujourd'hui.

Les politiques ne fonctionnant qu'au sondage, à l'opinion (une pulsion = un désir ou une envie = un besoin qui doit être satisfait = un droit que le politique doit enterriner pour être réélu), ils ne bougeront pas tant que nous n'accepterons pas d'être prêts à changer radicalement de vie. ça tombe bien ! Ce changement vers plus de simplicité va dans le sens du message du Christ qui, ce me semble, n'a pourtant rien de très "raisonnable" aux yeux du monde.

Écrit par : SPQR | 22/06/2009

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