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27/04/2009

Le prince Charles d'Angleterre chez Benoît XVI

270409_prince_charles[1].jpgConversation :

le bien commun de l’humanité

et la défense de l’environnement.

Arrière-plan : l’intention de Charles

(s’il devient roi) de renoncer

au titre de chef de l’Eglise anglicane…


  

 

 

<<  ROME, Lundi 27 avril 2009 (ZENIT.org) - « La promotion humaine et le développement des peuples » ont été, avec la défense de l'environnement, au coeur des entretiens que le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles ont eus ce matin au Vatican. 

Benoît XVI a reçu ce lundi matin le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles, qui ont ensuite rencontré le cardinal-secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone, et le secrétaire pour les relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti. La salle de presse du Saint-Siège évoque des entretiens « cordiaux et des échanges d'idées sur des thèmes d'intérêt commun, dont la promotion humaine et le développement des peuples, la défense de l'environnement et l'importance du dialogue interculturel et interreligieux, pour la promotion de la paix et de la justice dans le monde ». Le prince Charles est, rappelons-le, l'héritier du trône d'Angleterre, et il donc le futur chef de l'Eglise anglicane, selon le statut actuel de l'Eglise d'Angleterre, qui remonte à la rupture d'Henri VIII Tudor (1509 - 1547) avec le pape Clément VII, dans les circonstances que l'on sait : le 17 novembre 1534 Henri VIII se déclarait chef de l'Eglise anglicane. >>

 

 

Deux observations :

 

- l’engagement du prince Charles dans les combats écologiques est connu. Celui du Vatican l’est aussi, ou devrait l’être. L’humain et l’écologique sont inséparables : ils dépendent mutuellement l’un de l’autre. Difficile de dire, dans ces conditions, que l’écologie soit une lubie superflue (à moins de donner tort au pape).

 

- On sait aussi que le prince Charles a exprimé l’intention, s’il accédait au trône, de supprimer la fonction royale de « chef de l’Eglise d’Angleterre ».  Il y a deux façons de réagir devant cette intention :

 

a) la façon ethniste, consistant à s’indigner de ce que Charles renonce à jouer au chef religieux « anglo-anglais », parce qu’il se voit en roi de tous les Britanniques d’aujourd’hui : donc en  « roi des trois [1] religions » (comme Alphonse X, roi de Castille, Leon, Galice, Tolède, Séville et Cordoue au XIIIe siècle [2]) ;

 

b) la façon chrétienne, qui consistera à applaudir – si la chose se fait – à la dissolution de l’amalgame politico-religieux sous-tendant le séparatisme anglican.  Est bon tout ce qui peut remettre en lumière l’unicité du Corps du Christ ! Se souvenir que les évêques anglicans antimodernistes, tel Luke Orombi (Ouganda), sont les premiers à vouloir que le souverain anglais dépose ses attributs religieux. 

 



[1]  Ou plus.

[2]  Ce qui n’empêcha pas ce roi d’être co-auteur des Cantigas de Santa Maria.

 

 

Commentaires

AUCUNE CITE DEFINITIVE

> Charles voit juste. Un roi n'est pas un totem clanique ou un chef de tribu. Il est censé incarner le bien commun de l'ensemble de ses sujets, quelle que soit leur religion. Et la religion n'est pas là pour fournir un "ciment" à la "nation". La religion a les promesses de l'éternité. Pas les nations. Nous n'avons ici bas aucune cité définitive, dit saint Paul. On devient chrétien à partir du moment où on accepte cette idée, en même temps que Jésus comme Sauveur.

Écrit par : Michèle | 27/04/2009

ALL FAITHS

> J'ai peur que votre enthousiaste a la fin ne soit pas fonde. Le prince Charles a dis qu'il voulait ne plus avoir le titre de Defender of the Faith (Fidei Defendor; defendeur de la foi) et avoir le titre de Defender of all faiths (defendeur de toute les fois). Son engagement est plus dans le politiquement correct "toute les religions se valent" qu'autre chose. (excusez moi pour les accents, je vous ecrit de perfide Albion)
Harold

[ De PP à H. - Merci de cette précision. Cela dit, je vois mal la différence de démarche entre "défenseur de toutes les fois" et "roi de toutes les religions". Il me semble que le résultat est le même, de la part d'un souverain. (Le point de vue du souverain est unique par définition, on ne peut le ramener au "politically correct" général).
En tout état de cause, il me semble aussi que ce nouveau titre annulerait l'ancienne fonction héritée d'Henry VIII ? N'est-ce pas ? ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Harold | 27/04/2009

DISSOLUTION

> Mais si le roi d'Angleterre renonce à son titre de chef de l’Eglise, que reste-t-il?
Qu'est-ce qui peut encore faire tenir cet ensemble hétéroclite? le Parlement? l'archevêque de Canterbury?
Le schisme anglais avait commencé par le roi. Et le roi se retirerait! Un tel événement n'est-il pas emblématique de la dissolution finale de l'Eglise anglicane?

Écrit par : Blaise | 27/04/2009

FOUILLIS ANGLICAN

> Il est regrettable pour l'intérêt des chrétiens, et même presque triste, de voir dans quel état se trouve l'Église anglicane, tiraillée entre sa frange ultra-moderniste agnostique et ses éléments qui défendent des dogmes, le tout dans un pays où les églises se vident (en France, nous nous plaignons, mais nous avons la chance d'avoir des églises ouvertes en semaine et le dimanche, ce qui n'est plus le cas partout dans la patrie de Nelson) et où l'archevêque de Canterbury refuse de mouiller sa robe pastorale.
On comprend que Charles ait envie de se retirer d'un tel fouillis.

Écrit par : Jovanovic | 27/04/2009

PONTIFE

> Moi, je rêve à un pontife des trois religions. Désolé...

[ De PP à S. - Pourquoi "désolé" ? Dites-nous en un peu plus...]

Écrit par : Sancho | 28/04/2009

L'ABERRATION DU NATIONAL-CHRISTIANISME

> D'un point de vue historique, il faudrait peut-être rappeler que le fameux principe "à chaque région sa religion" ("cujus regio, ejus religio"), destructeur de l'universalité chrétienne, fut inventée pour servir les intérêts des princes et principicules allemands réformés aux XVIe-XVIIe siècles. Le schisme anglican du roi Tudor fut de la même veine.
Le "national-christianisme", cette aberration qui allait être complice du suicide de l'Europe en 1914, est né de là. Les catholiques n'ont fait que suivre un mouvement qui avait commencé non seulement sans eux, mais contre eux.

Écrit par : Girolamo | 28/04/2009

> Oui, Girolamo, c'est vrai. Je renvoie dos à dos les "Gott mit uns" wilhelmiens et les "gesta Dei per Francos" de nos colonels-z-et-généraux talas. Seul bilan de ces ivresses : la définitive gueule de bois de l'Europe qui n'en finit pas de sombrer.

Écrit par : Golo | 28/04/2009

> Mon désespoir rétrospectif est que la classe ouvrière en Europe n'ait pas déclenché la grève générale à la mi-juillet 1914. "Et s'ils veulent, ces cannibales, faire de nous des héros..."

Écrit par : Crossenlair | 28/04/2009

PAS UNIVERSEL

> "...Se pose alors la question : la religion anglicane doit-elle être exportée ? doit-on essayer de convertir l'autre ? En fait le mouvement missionnaire anglican s'est limité aux seuls pays où les Anglais étaient en force : Amérique, Inde, Australie, Afrique...et dans un premier temps les expatriés sont restés membres du diocèse de Londres. Avec l'indépendance des pays, sont apparues les Eglises anglicanes locales, indépendantes et autonomes. C'est l'absence de centralisme du pouvoir qui caractérise la communion anglicane, une autorité dispersée, une liberté difficile à gérer ( conférence de tous les évêques seulement tous les dix ans)."
Jacques Braconnier, La Lettre d'Alerte aux réalités internationales, janvier 1998

Écrit par : Campion | 28/04/2009

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