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10/04/2009

Ré-informer : la mission continue

- Nouvel « exercice pratique » à propos du coup monté du Spiegel contre Benoît XVI : http://www.urgencecomcatho.com/index.php?post/2009/04/09/D%C3%A9cryptage-du-jour

- Une rumeur de radio à rectifier :


 

France-info, en ce Vendredi Saint, diffuse un radio-trottoir sur « les catholiques qui demandent à être débaptisés ». Séquence : deux jeunes filles se déclarent baptisées mais n’ayant jamais pratiqué, et se disent révoltées par « toutes ces déclarations polémiques du pape » : « la réintégration d’un évêque négationniste, l’excommunication de Recife, la phrase contre le préservatif ».

Sont-elles sincères ? Ou militantes organisées ? Comment la radio a-t-elle eu le contact avec elles ?  

En tout état de cause, la ré-information s’impose :

a) être « débaptisé » n’a aucune signification : le baptême n’est pas un enrôlement mais un don surnaturel.

b) la liste des « déclarations polémiques du pape » n’a aucun sens. D’une part, l’évêque négationniste n’est pas réintégré. D’autre part, la faute de l’archevêque de Recife (avoir parlé) a été désavouée par l’Eglise. Enfin, il suffit d’écouter la déclaration du pape sur DailyMotion pour replacer l’affaire du préservatif dans son contexte.

L’important est de faire circuler cette ré-information, beaucoup de gens réagissant à la rumeur comme les deux jeunes filles en question.

Et il faut faire comprendre que les catholiques ne se reconnaissent pas dans la poignée d’irresponsables qui prétendent, en gros : a) que le propos de Williamson n’avait aucune importance ; b) que l’archevêque de Recife est un chef de file ; c) que la parole du pape sur le préservatif est à comprendre (mais pour l’approuver) dans la version qu’en ont donnée les journaux.

 

00:00 Publié dans Médias | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : christianisme

Commentaires

REJOUISSONS-NOUS

> On peut avoir été baptisé sans suite ! vous le savez très bien , l'honnêteté aurait été de leur avoir demandé si elles avaient été instruites de leur religion. Il y en a tant de ces enfants baptisés parce que çà se fait etc.... Réjouissons nous plutôt des baptêmes de Pâques , deux dans ma famille : un bébé et une adulte !
A propos cela n'a rien à voir avec le sujet j'en suis consciente, mais le lynchage du pape continue : avez vous lu l'édito de Giesbert dans le Point (bizarrement on n'y a pas accès sur Internet alors que l'on a accès aux autres editos ) dont le titre est "pitié pour B16" mais qui en réalité est encore plus fielleux que le reste ainsi que pour les catholiques ! Quel Carême cette année ! Joyeuses et Sainte Pâques à vous et aux autres internautes

Écrit par : marie | 10/04/2009

MEME AUPRES D'EUX

> Beaucoup de ceux qui déclarent d'une façon bruyante qu'ils quittent l'Eglise l'ont déjà quittée en fait depuis longtemps, voir y sont à peine rentrés (en cas de baptême non suivi de catéchisme). Mais même auprès d'eux il faut réinformer, sans beaucooup d'espérance à court terme tant que nous nous heurterons au refus de réfléchir.
Je remarque que des tabous sont en train de tomber malgré tout:
- on peut parler ouvertement de Vatican II comme étant un élément de la tradition et non pas comme un "an 0" du christianisme;
- on peut désormais contester le "tout préservatif" chez nous comme en Afrique;
- on peut aussi parler plus librement de la question de l'inceste dans les familles, notamment dans les familles recomposées, et s'étonner de l'aveuglement de certaines mères.

Écrit par : B.H. | 10/04/2009

LE MONTAGE

> j'ai entendu, effaré, ce nouveau reportage totalement à charge ce matin...
Quand à l'histoire du spiegel, c'est minable encore une fois !
Il me semble que la meilleure manière d'informer est aussi de dire :
1) Le texte d'origine "Wahrheit und Freiheit" (Liberté et Vérité) a été écrit et publié pour la revue de théologie internationale COMMUNIO en 1995, évidemment pas pour cette revue d'extrème droite.
Ce texte est du pur "ratzinger" ainsi que l'a reconnu le journal de la Libre Belgique (qui a fini par le lire) , une réflexion de trés haut vol qui à l'époque n'a suscité que des commentaires positifs...
Deux ans plus tard en 1998, la soçiété éditrice Aula, plus ou moins néonazie, publie un ouvrage intitulé "1848, Erbe und Auftrag". Il se trouve que le texte de Ratzinger s'est retrouvé dans cet ouvrage. Un député autrichien serait tombé -par hasard (!) 10 ans plus tard...- dessus. Selon le Spiegel, le secrétaire du cardinal aurait donné son accord pour que l'on republie le texte paru deux ans plus tôt dans Communio.
2) de dire que les "sources" du Spiegel proviennent de la direction de Aula ( c'est le directeur qui leur a "fourni" une correspondance où le secrétaire du cardinal donnait son accord pour une republication de ce texte). Prendre ses sources chez des gens peu fréquentables capables d'inventer n'importe quoi pour s'agréger des penseurs qui ne sont pas des leurs, me parait léger....
A signaler également qu'une autre revue théologique se nomme elle aussi "Erbe und Auftrag" , il s'agit d'une revue bénédictine dans laquelle le cardinal Ratzinger avait déjà publié, donc il y a peut être eu la aussi des confusions ( hypothèse ) ou manoeuvre délibérée de Aula sur la confusion des titres.
Voilà le texte en question, merveilleuse réflexion philosophique et historique sur les notions de liberté, de vérité et de démocratie. Dommage qu'on ne trouve pas le texte en français, le meilleur moyen d'informer est encore de faire lire ce texte ! d'essayer de le résumer ou d'en traduire une partie.

http://www.ewtn.com/library/THEOLOGY/TRUEFREE.HTM

Écrit par : thierry | 10/04/2009

AMERS MEDIA

> Nous payons "le retour du refoulé", le ressac de médias amers.
Je ne peux pas m'empêcher d'avoir cette analyse à propos de ce qui arrive aujourd'hui au Pape Benoît XVI, et à l'Eglise catholique prise comme institution.
NOTA : Omicron = Sombre héros ("marque déposée" par un chanteur belge, pseudo que je n'ai plus le droit d'utiliser).

Écrit par : omicron | 10/04/2009

COMMUNIO

> Subsidiairement, il convient de rappeler que l'article en question avait été donné par le Cardinal Ratzinger à l'excellente revue "Communio".
S'il a été reproduit ensuite dans une revue autrichienne d'extrême-droite, cela ne justifie pas de dire que le Cardinal Ratzinger écrivait dans cette revue.
Décidément le Spiegel donne une bien triste image...

Écrit par : Michel de Guibert | 10/04/2009

PME

> je me permet de vous envoyer l'adresse d'un site d'une PME en difficulté et dont le patron est prêt a tous pour éviter de mettre des familles dans le besoin
http://lecappuccino.e-monsite.com

Écrit par : yann peron | 10/04/2009

REPONDRE

> Oui, le Spiegel continue; en France il y a l'express, Rue 89, (je crois France Culture). Il y a aussi la presse belge.
Néanmoins ce n'est pas nécessairement un coup monté, juste la collusion de quelques excités. Il faut à chaque fois répondre, démonter; c'est épuisant mais nécessaire. Et je crois qu'à terme ça paie ...
Il est vrai que le danger est quelquefois d'être violent soi-même ...
Joyeuses Paques à tous et à vos familles.

Écrit par : julius | 10/04/2009

DIX SECONDES

> à rajouter encore à cela, hier soir sur france 3, lors des obsèques nationales des 289 personnes italiennes, que la seule personne interrogée, disait : "tous ces spécialistes de la prières, ces cardinaux, ces evèques, ces prêtres, ces sommités, qui prient ce jésus, c'est quand même bien ce jésus qui leur a envoyé ce tremblement de terre!"
allez hop, encore une couche de "minable" en 10 secondes dans ce moment de recueillement de tout un pays! et évidemment, ce journaliste de france 3 (comme france 2) n'a relaté que ce seul et unique témoignage... il a du le chercher ce monsieur pendant des heures, avant de le trouver!
pitoyable transcription télévisuelle de ce que beaucoup de coeurs peuvent ressentir en cet instant!
reste évidement le sens de cet évènement là, dans la vie des hommes, mais ça relève justement de toute la trame des livres sapientiaux de notre bible : valable autant pour nos frères juifs, nos frères protestants, nos frères orthodoxes et nous autres catholiques.
la télévision devait être créée pour nous élever, ici, elle ne fait que régresser. ce débat relève d'une émission, non d'une question réponse de 10 secondes insultante pour tous les croyants qui pleurent leurs pères, mères, enfants décédés!
Jean Christian

[ De PP à JC - N'écartons pas le problème, svp. Un curé de l'Aquila le disait lui-même avant-hier : "C'est très difficile de répondre aux gens qui me disent : 'comment Dieu permet-il une catastrophe pareille ?'." Dans nos vieux pays dits chrétiens, à chaque malheur, à chaque drame, on voit chez beaucoup (y compris des baptisés) se fissurer le vernis et rejaillir la vieille accusation contre un Dieu que l'on voudrait garant de la sécurité. Cette question existera jusqu'à la fin des temps. Ne pas s'y confronter, mènerait à ne pas pouvoir parler avec les gens... Donc n'accusez pas les journalistes, ils sont simplement comme la moyenne : si des "catholiques italiens" eux-mêmes réagissent ainsi, comment voulez-vous que réagissent des non chrétiens ? ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : jean christian | 11/04/2009

DIAGONALE

> Je doute que le commentateur de Golias (http://www.golias.fr/spip.php?article2750) ait pris la peine de lire cet article autrement qu'en diagonale. L'aurait-il lu attentivement qu'il lui serait probablement passé au-dessus de la tête, si on en juge par le résumé qu'il en donne.
Ceux qui ne se font pas scrupule de retirer une phrase de son contexte auraient pu en extraire celle-ci: "No one can still seriously deny that this ostensible liberation movement was alongside National Socialism, the greatest system of slavery in modern history."

Écrit par : M. Remaud | 11/04/2009

TENTATION

> En effet, la tentation la plus grave pour nous (je dis "nous" pour ne pas dire "moi") est la violence, non seulement contre les media, mais contre tous les amis qui se croient dans la droite ligne du catholicisme et qui nous abreuvent de propos fielleux sur ce pape "menteur" et "rétrograde". Et quand on essaie, sereinement, de leur montrer la réalité, ils nous assènent que, de toute manière, le pape veut réduire l'Eglise à un petit nombre de parfaits.
Je ne reprends pas des réactions d'analpabètes, mais de personnes qui ont de vraies responsabilités dans notre pays.
Les convaincre est, aujourd'hui, impossible. Rester calme est une vraie gageure.
Florence de Baudus

[ De PP à FB - Il y a ceux-ci, et leur symétrique inverse : ceux qui savent tout mieux que le pape et ne comprennent rien aux nuances qu'il exprime !]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Florence de Baudus | 11/04/2009

PAS LA LOI

> Oui, le problème, surtout pour moi, c'est la colère et la violence. Mais, c'est bien saint Pierre qui demande de témoigner et d'enseigner avec patience et douceur? Finalement, avec toutes ces histoires, je réalise que le plus dur, pour moi encore une fois, c'est pas la dureté, la méchanceté, l'hypocrisie ou la nullité de ces attaques. Non, le plus dur c'est d'avoir la patience et la douceur pour répondre et expliquer. Bref, le plus dur, c'est d'aimer suffisamment ces "mécréants" pour leur expliquer les choses et leur témoigner de l'amour du Christ. Car c'est de l'amour de Dieu que nous devons témoigner, pas de la valeur de la loi.

Écrit par : vf | 11/04/2009

DANS 'LE MONDE'

> Réponse à une « lettre ouverte » : Le discours de Benoît XVI, réaliste
« Point de vue » publié dans « Le Monde » , édition du samedi 11 avril 2009

ROME, Vendredi 10 avril 2009 (ZENIT.org) - Le quotidien français « Le Monde » de ce soir (édition du samedi 11 avril 2009, déjà en ligne sur le site) publie dans ses « Chroniques d'abonnés », ce « Point de vue » intitulé « Le discours de Benoît XVI sur le préservatif est tout simplement réaliste ».

Cette chronique est signée par cinq spécialistes de différents pays et continents : Tony Anatrella, psychanalyste, spécialiste en psychiatrie sociale et consulteur du Conseil Pontifical pour la Santé ; Michele Barbato, gynéco-obstétricien de Milan, président de l'Institut européen d'éducation familiale ; Jokin de Irala, médecin épidémiologiste, docteur de l'université du Massachusetts, coauteur du livre "Avoiding Risk, Affirming Life", à paraître aux Etats-Unis, directeur adjoint du département de médecine préventive et de santé publique à l'université de Navarre, Espagne ; René Ecochard, professeur de médecine, épidémiologiste, chef de service de biostatistique du CHU de Lyon et Dany Sauvage, présidente de la Fédération africaine d'action familiale.

C'est une réponse à la « Lettre ouverte à Benoît XVI » publiée le 24 mars 2009, au terme du voyage de Benoît XVI au Cameroun et en Angola, et contenant de lourdes accusations. On consultera aussi à ce sujet avec intérêt la réponse africaine publiée par le cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar et président de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'ouest francophone (Cerao) (cf. Zenit du 8 avril 2009).

« Le discours de Benoît XVI sur le préservatif est tout simplement réaliste »

A la lecture de votre lettre adressée à Benoît XVI, dans Le Monde du 25 mars, nous nous demandons s'il est encore possible de réfléchir sur le sens de la sexualité humaine, des comportements et des modèles sexuels qu'une société génère, sans être aussitôt sommé de se taire, au nom d'une vision purement technologique en la matière et qui, au reste, ne prend pas en compte toutes les études épidémiologiques.

Aujourd'hui, un groupe de mots prononcés par Benoît XVI est retenu et discuté dans les médias : "(...) cela risque d'augmenter le problème." Il ne s'agit pas pour le pape d'examiner les éventuelles défaillances de l'objet prophylactique suite à des ruptures ou dérobades, ni d'évoquer sa résistance et l'hypothèse de sa porosité.

Le problème ne porte pas sur cet aspect, que doivent continuer de traiter les laboratoires de fabrication et les médecins. Le préservatif est bien la technologie la plus efficace. Mais il n'est pas la mesure préventive la plus efficace. En effet, dans de nombreux pays d'Afrique, la proportion des personnes porteuses du virus est trop élevée pour que l'épidémie soit freinée par le préservatif seul.

Bien des épidémiologistes travaillant dans le domaine de la lutte contre l'épidémie du VIH en Afrique s'étonnent du manque d'information que révèlent les prises de positions contre la déclaration du pape. Par exemple, Edward Green, directeur du Aids Prevention Research Project (APRP) de l'université de Harvard, lors d'une interview dit, en parlant de l'Afrique : "Théoriquement, le préservatif devrait marcher, et théoriquement, une utilisation du préservatif devrait conduire à de meilleurs résultats que pas d'utilisation. Mais cela, c'est théorique... Nous ne trouvons pas d'association entre une utilisation plus fréquente du préservatif et une réduction des taux de contamination par le VIH" ("Harvard Researcher Agrees with Pope on Condoms in Africa", Catholic News Agency, mars 2009).

Il n'y a aucun pays avec une épidémie généralisée qui ait réussi à baisser la proportion de la population infectée par le VIH grâce aux campagnes centrées sur l'utilisation du seul préservatif. Les cas de baisse de la transmission du VIH publiés dans la littérature scientifique sont associés à la mise en oeuvre de "l'abstinence" et de "la fidélité" en plus des préservatifs dans la triade ABC, abstinence (A), fidélité (B, pour Be faithful - sois fidèle) et utilisation de préservatifs (C, pour condom).

En d'autres termes, seuls les programmes qui ont sérieusement recommandé le retard de l'activité sexuelle des jeunes et la monogamie mutuelle (ce que les chrétiens appellent la fidélité) ont été couronnés de succès. C'est ce qu'a illustré la fameuse étude portant sur l'Ouganda ("Population-Level HIV Declines and Behavioral Risk Avoidance in Uganda", Rand L. Stoneburner et Daniel Low-Beer, Science, 30 avril 2004 ; "Reassessing HIV Prevention", M. Potts, D. Halperin et al. Science, 9 mai 2008).

Les seuls pays qui ont réussi à baisser la prévalence sont ceux qui ont introduit A et B dans tous les secteurs de la société, l'école, l'entreprise, l'université, les médias, les églises ("The Time Has Come for Common Ground on Preventing Sexual Transmission of HIV", D. Halperin, M.J. Steiner, M.M. Cassell, E.C. Green, N. Hearst, D. Kirby, H.D. Gayle, W. Cates, Lancet, novembre-décembre 2004).

L'Eglise catholique propose A et B depuis toujours. Les spécialistes de l'épidémiologie soulignent que l'abstinence et la fidélité ont jusqu'à ce jour évité 6 millions de morts en Afrique.

Le pape fait remarquer que "nous risquons d'aggraver le problème" du sida si les programmes de prévention s'appuient seulement sur les préservatifs. Ceci aussi est l'état des connaissances en matière de santé publique et d'épidémiologie. Les programmes de prévention centrés sur le préservatif donnent un message inadapté à la population en général et en particulier aux jeunes. Ils véhiculent le message : "Tout ce que vous faites avec le sexe est en toute sécurité, sans risque, tant que vous utilisez des préservatifs."

Ce qui est faux. En effet, ce type de campagne mène généralement à un phénomène de compensation des risques. Si les gens se sentent en sécurité à 100 % aussi longtemps qu'ils utilisent des préservatifs, ils ont tendance à prendre plus de risques. Par exemple, les jeunes qui ne sont pas encore engagés dans des rapports sexuels commencent à le faire, ou ceux qui ont des rapports sexuels, commencent à avoir plus de partenaires - exactement ce dont le VIH a besoin pour se propager.

Ce phénomène de compensation des risques a été largement décrit dans la littérature scientifique. Des études ont notamment été conduites sur des échantillons représentatifs de la jeunesse aux Philippines, au Salvador, ou encore en Espagne. Dans chacun de ces cas, les jeunes qui croient que les préservatifs sont efficaces à 100 % ont tendance à avoir des rapports sexuels plus tôt, un phénomène de compensation des risques classique.

Le discours du pape est réaliste et juste : il nous interroge sur une vision de la prévention limitée au seul préservatif. Il adopte un point de vue anthropologique et moral, compréhensible par tous, pour critiquer une orientation uniquement technologique qui, à elle seule, n'est pas en mesure de juguler la pandémie, comme l'a noté aussi en son temps l'ONU. En l'espace de vingt-cinq ans, ces campagnes centrées sur le préservatif n'ont pas réussi à la réduire. Le discours exclusivement technologique se comprend si l'on choisit de refuser l'abstinence et la fidélité.

Cependant, une autre approche doit également être proposée, qui fait davantage appel au sens de la conscience humaine et de la responsabilité ; en réalité il s'agit d'une démarche pédagogique concernant le sens des comportements sexuels. Mais cette perspective, on s'en aperçoit, est difficilement entendue actuellement dans le discours social collé à une pensée pragmatique. Le préservatif est devenu une sorte de tabou incritiquable, un fétiche, qui devrait, curieusement, participer à la définition de la sexualité. N'est-ce pas une façon cynique de masquer des interrogations ? Faut-il en venir à l'idée que le préservatif protège de tout même de la pensée ?

Réfléchir sur les comportements sexuels devient à ce point douloureux que cela provoque l'ire de nombreux militants et idéologues en la matière. En ce sens, les propos du pape ne sont pas "régressifs" ; au contraire ils nous sortent de la régression et nous invitent à nous confronter aux faits et aux enjeux.

Le pape, lui, parle des hommes et de leur vie. Ce que les médias européens taisent, les Africains ont su l'entendre lors de son voyage. Les Africains dénoncent la partialité des médias occidentaux en affirmant qu'une fois de plus on leur vole leur histoire, leurs ressources et leur vie, en les envahissant avec une idéologie comportementale qui bouleverse leurs cultures.

Ce sont des attitudes morales qui humanisent l'expression sexuelle. Le préservatif, comme moyen de prévention dans la lutte contre le sida, n'est ni un principe de vie, ni une façon de personnaliser et d'humaniser la sexualité, ni même la seule finalité de la prévention. Quand une démarche d'éducation au sens de la responsabilité, au sens de la sexualité vécue dans le respect de soi et de l'autre et au sens de l'engagement et de la fidélité n'est pas présentée. L'excès de dérégulation financière nous conduit à une impasse. Que résultera-t-il d'un abandon des références morales de la sexualité ?

Tony Anatrella, psychanalyste, spécialiste en psychiatrie sociale et consulteur du Conseil Pontifical pour la Santé ;

Michele Barbato, gynéco-obstétricien de Milan, président de l'Institut européen d'éducation familiale ;

Jokin de Irala, médecin épidémiologiste, docteur de l'université du Massachusetts, coauteur du livre "Avoiding Risk, Affirming Life", à paraître aux Etats-Unis, directeur adjoint du département de médecine préventive et de santé publique à l'université de Navarre, Espagne ;

René Ecochard, professeur de médecine, épidémiologiste, chef de service de biostatistique du CHU de Lyon ;

Dany Sauvage, présidente de la Fédération africaine d'action familiale.

Écrit par : Une tribune libre / | 11/04/2009

EN ROGNE

> 100% d'accord avec vous cher PP,
mais ce n'est pas parce que cette question du sens de la vie et de ces drames doit être posé, qu'un journaliste doit en faire son seul scoop de 10 secondes pendant son sujet!
il est quand même insultant encore une fois, agressif dirais-je même, de faire passer ce message à contre temps, de ce temps de recueillement des familles, et d'oser faire passer cette question -pourtant tout à fait fondamentale- à l'antenne comme seule et (encore une fois :) UNIQUE INTERLOCUTEUR ! qui plus est, n'était même pas en deuil, puisqu'il parlait tranquillement assis au pied d'un arbre, sans pleur ni trémolo dans sa voix!
en revanche, quand ce fameux journaliste de france 3 tenta d'interviewer une femme en pleure, elle refusa, tellement elle était effondré de douleur!voilà, celle qu'il fallait uniquement faire témoigner !...puis se taire, bon sang, se TAIRE ! faire preuve de compassion
mais non, chez les journalistes de france "machin", tout est bon pour cracher sur la foi catholique!
rejeter la question serait bien sur une stupidité, et un aveuglement manifeste, un affront à notre foi, cela manifesterai la faiblesse de notre foi religieuse, cela dévoilerait l'impossibilité de notre religion à répondre au sens même de la vie, aux "pourquoi" des calamités, des guerres....de la mort en somme.
le livre de Job, le Siracide, l'ecclesiaste, le livre de la sagesse de salomon, tentent d'approcher cette réponse....
le Christ, la sagesse incarnée, répond définitivement, non pas au sens "du pourquoi cela", non, il donne définitivement le sens du devenir après la mort.....et qui, quoi qu'il arrive, est malheureusement inéluctable.
certes ce prêtre dont vous me dites sa difficulté à répondre au "pourquoi", est légitime et logique.
ce qui me fout définitivement en rogne, c'est que ce pétard de journaliste n'aurait pas posé cette question, ni publié sa réponse, si ces morts avaient été juifs, musulmans, bouddhistes, où que sais-je encore !
le dire fait du bien, trouver la solution, c'est autre chose, maintenant il faut une bonne fois dire LA VERITE, elle me rend libre : tant pis si elle ne plait pas à ces détracteurs.
désolé, il fallait que je l'écrive;
très bonnes fêtes de Pâques

Écrit par : jean christian | 11/04/2009

> Oui, vf, la patience et la douceur, c'est le chemin étroit, mais le seul.

Écrit par : Michel de Guibert | 11/04/2009

Voilà qui confirme ce qu'écrit Thierry:

09.04.2009
UN SCANDALE QUI FAIT PSCHITT

Une nouvelle polémique concernant Benoît XVI vient d’être « tentée » ces derniers jours par certains médias français et belges. A la base, un article du Spiegel (« Schmutzige Hände »), publié le 16 mars 2009 et relayé le 3 avril par le site Golias, puis, à partir du 7 avril par le site de « l’Express » (1), de « La libre Belgique » (2) et de nombreux blogs.
De quoi s’agit-il ? Fin 1995 (début 1996 pour la version française), le cardinal Ratzinger publie dans la revue communio un article intitulé « « Freiheit und Wahrheit » (Liberté et vérité). Ce texte ne comprend rien de scandaleux ou de « suspect » et n’a d’ailleurs pas retenu l’attention des médias à l’époque. Mais le 12 mars dernier, Gunther Latsch, dans un article publié par Der Spiegel, rappelle que cet article a ensuite fait l’objet en 1998 d’une republication dans une revue intitulée « 1848 – Erbe und auftrag ». (1848 – héritage et mission). Il s’agissait d’un numéro spécial, édité par le magazine d’extrême droite « Aula ». Ce magazine avait, trois ans auparavant, publié un article en faveur d’un auteur négationniste. Les accusations de Der Spiegel portent sur le fait que Joseph Ratzinger aurait été au courant de la republication de son article « Liberté et vérité » et l’aurait autorisée, sachant que ce numéro spécial était publié par une maison d’édition d’extrême droite. A l’appui de cette thèse, Der Spigel publie un extrait de la correspondance du secrétaire du Cardinal, Mgr Joseph Clemens, où celui-ci autorise, au nom de Joseph Ratzinger, la reproduction de l’article. Curieusement, dans l'article de Der Spiegel, la lettre du secrétaire est représentée en deux parties, l'en-tête étant déchirée et séparée du passage incriminé. D’après l’Express, le titre de l’article "Liberté et vérité" dans cette republication de 1998 serait devenu « critique de la démocratie ».
Que peut-on retenir de cette nouvelle "affaire" ?
1) L’article du cardinal Ratzinger ne comprend rien de répréhensible. Ce n’est pas la première fois qu’un auteur analyse les défauts inhérents au système démocratique (cf. Tocqueville et nombre de politologues enseignés dans les meilleures universités). Le contenu de ce texte n’a jamais fait scandale, alors que, suite à l’élection du pape et même bien avant, des milliers de journalistes n’ont pas manqué d’éplucher tous les écrits du cardinal Ratzinger.
2) L’argumentation de Der Spiegel repose sur une lettre du secrétaire du cardinal, envoyée au rédacteur en chef de l’époque de Aula (G. Reisegger). C’est donc par ce rédacteur en chef, ou par le magazine lui-même, que Der Spiegel s’est procuré cette correspondance. Qu’est-ce qui prouve l’authenticité et l’exhaustivité de cette correspondance fournie par des milieux d’extrême droite ? On se souvient que le magazine Stern avait publié en 1983 des extraits d’un soi-disant journal d’Hitler qui avait été repris partout dans le monde avant d’être reconnu comme faux.
3) L’ouvrage collectif publié par Aula s’intitulait: « 1848, Erbe und Auftrag “. Or il se trouve qu'il existe une inoffensive revue bénédictine qui s'intitule elle aussi "Erbe und Auftrag" dans laquelle des évêques et cardinaux ont déjà été publiés. Le secrétaire du cardinal a pu être induit en erreur par cette confusion. Croyant qu'il s'agissait de la revue bénédictine, il aurait donné son accord. Si cette hypothèse est exacte, la revue « 1848, Erbe und Auftrag » a été créé à cette fin, intentionnellement, afin d'obtenir un texte du cardinal. Ce ne serait pas la première fois que l'extrême droite utilise ce procédé pour s'agréger abusivement des penseurs en dehors de son camp. Combien de personnalités publiques, publiant pendant des années, ont été pareillement abusées par des collectifs factices qui voulaient obtenir leur accord sur tel ou tel point.
4) Le Cardinal Ratzinger a énormément publié et été abondamment republié et cité. Cette republication d’un article dans un journal d’extrême droite est marginale dans cette immense production. Si elle a été autorisée, faute de vigilance, par son secrétaire, cette erreur ne dénote pas une intention du cardinal d’être présent dans des revues d’extrême droite. Si telle était vraiment son intention, le cardinal aurait alors donné son accord à d’autres publications dans d’autres journaux. Or, ce cas est isolé et est sans doute dû à une négligence dans le suivi du dossier. On peut difficilement tout contrôler de façon parfaite, surtout en matière de republication.
5) Benoît XVI, a mainte fois dénoncé le nazisme, le négationnisme et l’anti-sémitisme. Cette attitude cohérente et sincère semble gêner certains journalistes qui voudraient à tout prix qu’il soit catalogué comme complice de l’idéologie nazie. D’où la publicité actuelle donnée à cette republication de 1998. De nombreux journaux et blogs ont repris l’information en cascade, sans vérification des sources, et avec des raccourcis aberrants comme « quand Benoît XVI faisait des piges chez les fachos ».

Ce nouveau "scandale" ne devrait toutefois pas recueillir beaucoup de succès. L’article de Der Spiegel date du 16 mars et n’a guère eu de répercussions immédiates. Il faut dire aussi que le 17 mars commençait la polémique sur la promotion du préservatif. Certains éditorialistes se sont peut-être réservé le sujet pour rallumer l’incendie quand cette polémique sur la pandémie du sida ne ferait plus l’actualité. Ainsi, via des coups médiatiques et des informations traitées de façon partisane (affaires Williamson, celle de Recife, puis le sida, puis celle-ci), on entretient un scandale permanent contre le pape et l’Eglise.
Mais si cette affaire a eu cette fois si peu d’échos, c’est sans doute pour une raison très simple : l’article « Liberté et vérité » du cardinal Ratzinger évoque, de fait, à la suite d’une critique du communisme, l’idéologie nazie ("national socialisme"). Et c’est pour dire :
"Néanmoins, le fait que le système marxiste n'a pas fonctionné comme promis est manifeste pour tous. Personne ne peut encore sérieusement dénier que cet apparent mouvement de libération était, avec le national socialisme, le plus grand système d'esclavage de l'histoire moderne"
"Nevertheless, the fact that the Marxist system did not function as had been promised is plain for all to see. No one can still seriously deny that this ostensible liberation movement was alongside National Socialism, the greatest system of slavery in modern history. " (Spring 1996 issue of "Communio: International Catholic Review").

Voilà en tout cas un passage qui méritait d'être republié ici. On comprend mieux pourquoi cette polémique n'a pas fait long feu [sic] en Allemagne. Le texte du Cardinal comportait déjà, comme en miroir des accusations portées contre lui, une critique claire et sans ambages du nazisme. Dommage que Der Spiegel (« Le miroir ») et quelques autres, ne s’en soient pas aperçus plus tôt.

Olivier Noël

http://truthandfreedom.hautetfort.com/

Écrit par : M. R. | 12/04/2009

Une mauvaise polémique sur un texte du pape

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2370817&rubId=4078

Depuis quelques jours se développe sur des sites Internet une polémique absurde, faisant du cardinal Ratzinger un partisan de l’extrême droite nazie
Fin 1995, le cardinal Joseph Ratzinger publiait dans la revue de théologie Communio un article intitulé « Freiheit und Wahrheit » (« Liberté et vérité »). Ce texte, repris en 1999 dans l’édition française de la revue, sera réédité en 2003 dans un recueil par l’éditeur Herder (1).
En 1998, il a aussi été publié par un éditeur de l’extrême droite autrichienne, les Éditions Aula, dont la revue avait comporté, trois ans plus tôt, un article favorable aux thèses négationnistes : voilà qui suffit, pour le magazine Der Spiegel, à prouver la proximité intellectuelle entre Ratzinger et les néo-nazis !
L’hebdomadaire allemand prétend, en outre, que l’article du cardinal serait lui-même une violente critique de la démocratie, reflétant ainsi son accord implicite avec cette mouvance. L’information, sortie en pleine « affaire Williamson », circule actuellement sur des sites français comme Rue89, reprise en cascade par d’autres, sans plus de vérification, mettant ainsi en route une redoutable machine à amplifier la rumeur.
Difficile de contrôler toutes les publications
Depuis que Joseph Ratzinger a été élu sur le siège de Pierre, le problème de la publication de ses écrits revient régulièrement. En effet, le pape actuel a eu toute sa vie une intense activité littéraire comme théologien. Peu après son élection, la Librairie éditrice Vaticane a dû y mettre de l’ordre, à la suite de certains excès.
Comme toute personnalité intellectuelle connue, note Rudolf Voderholzer, responsable des archives Ratzinger à Ratisbonne, interrogé par l’agence de presse KNA, il lui est difficile de contrôler toutes les publications, face à des demandes quasi quotidiennes.
Le Spiegel reproduit la copie d’une autorisation donnée explicitement à Aula par le secrétaire particulier de Ratzinger à l’époque, Mgr Josef Clemens : une affirmation impossible à vérifier auprès de l’intéressé, absent de Rome ces jours-ci. Il est probable en tout cas que cette republication d’un article dans une publication d’extrême droite, qui reste marginale, si elle a été autorisée faute de vigilance par son secrétaire, est restée ignorée de l’auteur lui-même.

Plus inattendu, un éloge de Sartre

Encore faut-il lire tout l’article en question, et non des bribes sorties du contexte. En une dizaine de pages, le théologien allemand réfléchit aux conséquences de l’absolutisation de la liberté comme fin de la société.
Le raisonnement comprend une critique, non des Lumières, mais de ses dérives : « Il n’est absolument pas nécessaire de répudier l’héritage des Lumières en tant que tel », écrit Joseph Ratzinger.
Loin de dénoter une quelconque sympathie nazie, il renvoie dos à dos national-socialisme et communisme comme « les plus grands systèmes d’esclavage des temps modernes ». Le futur pape, pour définir la liberté, emprunte au philosophe Hans Jonas sa notion de responsabilité : « La croissance de la liberté doit être une croissance de responsabilité. » Et, plus inattendu, il fait un éloge de Sartre.

Tocqueville avant lui !

Plus généralement, le cardinal Ratzinger (mais Tocqueville avant lui !) a toujours pris ses distances avec un système qui ferait de la règle de la majorité démocratique le seul fondement de la loi, et plaidé pour d’autres sources de légitimité politique, à côté de celle-ci.
En effet, comme Allemand, il rappelle souvent que le national-socialisme est arrivé au pouvoir par les voies du suffrage universel. Voir alors, dans « Liberté et vérité », une légitimation des thèses nazies constitue une étrange conception de la vérité ! Le seul intérêt, au final, de cette mauvaise polémique est d’avoir permis de redécouvrir ce texte de 1995 qui, mettant en rapport liberté et vérité, garde toute son actualité.

Isabelle DE GAULMYN, à Rome

(1) L’article incriminé figure dans un nouveau volume de La Communion de foi (t. 2 : Discerner et agir, Communio/Parole et Silence, 248 p., 22 €).

Écrit par : La Croix / | 15/04/2009

LE TEXTE REEL DE L'ARTICLE DE JOSEF RATZINGER (DANS 'COMMUNIO')

> Bonjour,
je vous signale que La Croix (merci à eux) en plus de l'article reproduit ci dessus met en ligne dans "Documents essentiels" le TEXTE COMPLET EN FRANCAIS de cet article tel que paru dans la revue Communio ( à laquelle il était destiné) en langue française :
http://www.la-croix.com/illustrations/Multimedia/Actu/2009/4/15/communio.pdf

Écrit par : thierry | 15/04/2009

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