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09/04/2009

Jeudi Saint : nous ne sommes pas là pour condamner, mais pour laver les pieds

C’est la foi des chrétiens depuis l’origine, liée à la présence du Christ dans l’eucharistie :


 

  

« J’ai reçu du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai transmis… » (1ère lettre aux Corinthiens, 11, 23) : le récit de la dernière Cène par Paul situe le mystère de l’eucharistie, « source et sommet de toute vie chrétienne » selon Vatican II (Lumen Gentium, 11). Ce passage est corroboré par Matthieu, Marc, Luc, et explicité par le discours du Christ en Jean 6, 35-71. Les premiers chrétiens savaient que le pain et le vin sont le corps et le sang du Christ.  L’eucharistie « contient le Christ lui-même, notre Pâque », soulignera Vatican II (décret Pres-byterorum ordinis). 

Telle est la foi des chrétiens depuis l’origine.

Cela répond à ceux qui tardivement (XVIe siècle) taxeront cette foi d’ « hérésie ». 

Cela devrait épouvanter quiconque se flatterait d’avoir « mis à la corbeille direct » [1] la circulaire du Vatican demandant de rétablir cette adoration, capable de réveiller les paroisses catholiques.

La présence du Christ dans l’eucharistie unit les fidèles en un seul Corps. Paul secoue ses Corinthiens, qui consomment l’eucharistie sans respect ni du Christ ni d’autrui, sans conscience de leur propre péché ni de la dimension du mystère : « celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation s’il ne discerne le Corps », le Corps du Christ, le Christ plénier appelant en lui l’humanité entière.

Cette notion « plénière » engage le chrétien dans la conscience sociale, pour aimer et aider – non pour exclure ou agresser : « Tu as goûté au Sang du Seigneur et tu ne reconnais pas même ton frère… Dieu t’a libéré de tous tes péchés et t’y a invité. Et toi, pas même alors, tu n’es devenu plus miséricordieux ! » [2].  Spécialement envers ceux que nous jugerions différents ou adversaires, selon des critères qui ne viennent pas de la foi mais de nos propres habitudes mentales : politiques, culturelles (voire ethnologiques – précision non superflue).

La miséricorde envers tous est ce sans quoi aucune évangélisation n’est pensable. Et l’évangélisation est le devoir du chrétien : « malheur à moi si je n’annonçais pas l'Evangile ! », dit Paul dans la même lettre (9, 16). Tout ce qui n’évangélise pas est une perte de temps. Tout ce qui gêne l’évangélisation est un crime. Nous ne sommes pas là pour invectiver ni pour condamner, mais pour laver les pieds, quitte à dire ensuite pourquoi : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. » (1ère lettre de Pierre, 3, 15-16).

 

 



[1]  Verbatim (hélas).

[2]   Jean Chrysostome, Hom. in I Co,  27, 4. Exemple de contradiction : discourir noblement sur « la messe », puis tenir des propos xénophobes (au mépris des appels du pape en la matière).  

 

 

Commentaires

"COMPRENEZ-VOUS CE QUE JE VIENS DE FAIRE ?"

> Merci Patrice pour cette note.
Il est d'ailleurs à noter, cela est hautement significatif, que l'on ne trouve pas dans l'Evangile selon St Jean le récit de l'Institution de l'Eucharistie, mais seulement le récit du lavement des pieds au cours du dernier repas.
Le message de Jésus est clair : "Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. (...) Le serviteur n'est pas plus grand que son maître, le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie" (Jean 13, 12b-14.16)

Écrit par : Michel de Guibert | 09/04/2009

> Bravo pour cette note, la vie des saints en offre une belle illustration.

Écrit par : Annie | 09/04/2009

Les commentaires sont fermés.