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10/03/2009

"Les évangéliques à la conquête du monde" (Perrin) : échos du débat

9782262027605[1].jpgRéactions de lecteurs :


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Commentaires

LA "RENCONTRE AVEC CHRIST"

> J’ai lu votre livre qui m’a vraiment intéressé (je suis protestant), et aussi l’article que lui consacre Le Spectacle du Monde de ce mois. L’article, sérieusement fait à partir du livre, développe l’aspect historique, géopolitique et idéologique de la question, mais je trouve qu’il laisse de côté le spirituel que vous développez pourtant de façon compréhensive dans le livre, et qui est à mon sens le cœur du sujet. Ce manque n’est pas étonnant de la part d’un journaliste, cette profession comptant peu de chrétiens. Ce qui est dommage est que les journalistes non chrétiens ne s’intéressent pas à ce que vivent spirituellement les chrétiens, et qui est pourtant le cœur de la question. Cet article tire le sujet vers des considérations culturelles qui existent objectivement mais ne sont pas le principal, loin de là. Merci à vous d’admettre dans votre livre que l’évangélique authentique n’est pas motivé par des idées ou des pulsions intéressées, mais qu’il a foi en sa rencontre avec Christ et qu’il désire Le faire connaître à tous.

Écrit par : Michel Vigouroux | 10/03/2009

AU CAMEROUN

> Que pensez-vous de la visite du pape de l'Eglise catholique en Afrique Noire, terre d'élection des évangéliques désormais ?
Marie Lanson

[ De PP à ML - La question de la "concurrence" entre évangéliques (souvent néopentecôtistes) et catholiques en Afrique est très complexe ; elle pose des questions de fond à l'Eglise catholique, notamment celui des attitudes (l'évangélique et la catholique) par rapport aux violences antichrétiennes. Je consacre un chapitre de mon enquête à l'expansion évangélique en Afrique.
Sur le point précis du voyage de Benoit XVI au Cameroun, voici les points (explicites et implicites) évoqués par le nonce à Douala (article d'un journaliste camerounais) :
" Mgr Eliseo Antonio Ariotti, le nonce apostolique au Cameroun, pense que le séjour camerounais du patriarche de l'Occident "est un privilège qui se comprend: Le Cameroun est l'Afrique en miniature. C'est un pays bilingue qui présente une très grande diversité de culturelle et religieuse. Il faut aussi dire qu'au plan politique, c'est un pays stable et assez paisible (…) De ce point de vue le Cameroun est un pays idéal pour que le Souverain Pontife s'adresse à l'Afrique". Toujours à propos du volet pastoral de cette tournée du Vicaire du Christ au Cameroun, il devrait réitérer ce qu'il a dit à l'occasion de la confirmation du deuxième synode pour l'Afrique: "Je nourris une grande confiance que de telles assises donneront une nouvelle impulsion à l'évangélisation, à la consolidation et à la croissance de l'Eglise, à la promotion de la réconciliation et à la paix en Afrique". Mais à côté de cela, le pasteur qui a souhaité rendre visite aux malades, ira au Centre des handicapés d'Etougbe, à la rencontre des déshérités. Une symbolique que de repartir sur les pas, des décennies après, d'un autre père de l'Eglise, le cardinal Paul Emile Léger.
Tout ceci pour dire que l'évangélisation de l'Afrique nécessite aujourd'hui, de nouvelles orientations pastorales adaptées aux conditions actuelles marquées de ferveur et de dynamisme. Mais aussi de nombreux écueils qui entravent la manière d'être, les conditions de vie et l'évolution des fils et filles d'Afrique. Du 17 au 20 mars 2009, donc, l'évêque de Rome rencontrera les ouvriers apostoliques, ses collaborateurs à qui il rappellera ses attentes au plan pastoral. Tant du 10 avril au 08 mai 1994, fut célébrée la première assemblée spéciale pour l'Afrique. Ces travaux avaient donné lieu à une exhortation apostolique post synodale sur l'Eglise en Afrique "Ecclésia in Africa", que son prédécesseur, Jean-Paul II a promulgué à Yaoundé le 14 septembre 1995. Benoît XVI prendra donc le départ avec l'Afrique sur les pas de Jean-Paul II. Ce sera aussi l'occasion pour lui, d'esquisser l'évaluation de cette phase de l'inculturation.
Comme chef d'Etat, Benoît XVI aura différents échanges avec le président camerounais, Paul Biya. Il pourrait s'agir, selon des sources à la présidence de la République, de revoir la coopération bilatérale entre le Vatican et le Cameroun. Les deux hommes d'Etat pourront également aborder d'autres questions d'intérêt commun en rapport avec la vie de l'Eglise. Des observateurs pensent également qu'au cours de ces échanges, le Pape qui a déjà interrogé l'ambassadeur du Cameroun au Vatican, Antoine Zanga l'année dernière à l'occasion de la cérémonie de présentation des lettres de créances, sur la suite donnée aux enquêtes ouvertes par le gouvernement camerounais suite à la mort violente de nombreux ouvriers apostoliques au Cameroun, pourrait remettre la question sur le tapis. D'autant que l'Eglise catholique qui est au Cameroun vient de vivre avec émoi, la mort dans un bain de sang d'un autre de ses enfants: l'abbé François-Xavier Mekong assassiné le 24 décembre 2008 à Loum ville.
Léger Ntiga "

Écrit par : Marie Lanson | 10/03/2009

D'UNE EVANGELIQUE BAPTISTE

> Je suis protestante évangélique baptiste (d'origine réformée).
J'ai acheté votre livre le jour de sa sortie et je l'ai déjà terminé. Je le trouve extrèmement intéressant, objectif et le recommande chaudement. Vous enquêtez et décrivez sans a priori, avec beaucoup d'honnêteté. Cependant, et bien que vous vous en expliquiez plus haut, je trouve que vous faites la part trop belle aux "pentecôtistes-charismatiques". Certes, ce sont les plus nombreux et les plus visibles. Mais il existe une "frange" de l'évangélisme, plus discrète et dont vous parlez peu. Il aurait été intéressant que vous visitiez des églises où le spectaculaire n'a pas sa place. Elles sont nombreuses et exigent que leurs pasteurs soient formés dans des facultés de théologie ou des instituts bibliques dont l'enseignement n'a rien à envier aux facultés protestantes émanant des églises dites hitoriques (les églises baptistes ayant 400 ans cette année, on peut d'ailleurs se demander à partir de quand elles auront le droit d'être qualifiées d'historiques). Je pense aux Facutés de théologie de Vaux sur Seine ou d'Aix en Provence, aux églises évangéliques de l'avenue du Maine, de la rue de Sèvres, de la rue d'Alésia, du Tabernacle à Paris, la Bonne Nouvelle à Strasbourg ou à Mulhouse.....etc.
Votre livre n'en est pas moins très précieux. Je vous en remercie vivement.
Edmée Cazanoles.


[ De PP à EC - Merci de votre accueil. Il me touche beaucoup. Mon livre est un travail d'enquêteur, et cet enquêteur est un catholique perplexe devant le phénomène: séduit par certains aspects, critique envers d'autres, mais de toute façon confronté à un courant de masse qui existe - et qu'il faut comprendre en échappant aux slogans faciles. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Edmée Cazanoles | 10/03/2009

"EVANGELICALS"

> Au XIXe siècle l'évangélicalisme était déjà à l'origine d'un puissant mouvement de conversions, des deux côtés de la Manche. Et aujourd'hui cette "dénomination" chrétienne renoue avec sa période faste. Ne serait-ce que ce point de vue, un tel phénomène conduit à s'interroger.
Newman lui-même a été converti par un missionnaire évangélicaliste. Et si son exigence de la vérité l'a conduit à l'anglo-catholicisme puis au catholicisme, il n'a jamais renié cette première conversion. Je me demande même s'il n'est pas resté jusqu'à la fin de la vie influencé (dans les limites de l'orthodoxie catholique, bien entendu) par l'évangélicalisme. Par exemple une expression de ce genre : "Moi et mon Dieu."
Partir de Newman serait une bonne façon d'envisager ce qu'a aussi de positif l'évangélicalisme.
Blaise

[ De PP - "Evangélicalisme" est le terme anglophone. Il n'existe pas de substantif français exact ("évangélisme" n'est pas très clair). La première chose, en tout cas, est de bien distinguer le mot "évangéliques" et le mot "évangélistes", qui ne signifient pas la même chose : le premier désigne un courant spirituel, le second une activité (celle d'évangéliser). La confusion existe encore largement ; certains sites de librairie en ligne annoncent mon livre comme ayant trait aux "évangélistes"... ]

Cette réponse suit le commentaire

Écrit par : Blaise | 10/03/2009

XXIe SIECLE

> Je viens de terminer la lecture de votre livre. Ma première réaction est de me dire que face à un phénomène de cette envergure, la petite et un peu sinistre affaire Williamson et Cie se réduit à très très peu de choses. Le tournant du XXIe siècle est à prendre à l'échelon du monde, et il serait peut-être un tout petit peu temps d'arrêter de se regarder dans le blanc des yeux entre franco-français, non ?

Écrit par : Leoluca | 10/03/2009

PASTORALE

> J'ai souvent eu affaire à des "évangélistes évangéliques", en pleine... évangélisation (de rue). J'ai toujours été frappé par leur façon de parler au gens directement du péché, du ciel et de l'enfer, toutes les choses que nos "animateurs paroissiaux" français catholiques depuis des années avaient bannies : il ne fallait surtout plus parler de ça, "les gens en avaient horreur". Ils en ont tellement horreur que les églises pentecôtistes sont pleines (de jeunes) alors que les églises catholiques classiques sont vides (ou presque, sauf quelques très vieilles dames) ! Est-ce que par hasard la "pastorale" hexagonale n'aurait pas été une vaste ânerie, ou un faux décor de gens qui ne croyaient plus ?

Écrit par : Carmelo | 10/03/2009

RECIFE

> A propos de la "sombre affaire de Recife" (la petite fille de 9 ans enceinte de son beau-père, et l'avortement) : les chrétiens qui ont eu le total mauvais goût d'aller manifester contre l'IVG de la fillette devant la clinique, étaient des protestants évangéliques et non des catholiques. Car le "père biologique" de la fillette en est un lui-même. Le militantisme anti-avortement des évangéliques est intensif. C'est peut-être cette "concurrence" entre Eglises qui a poussé l'archevêque à faire de la surenchère. Auquel cas c'est bien triste.

Écrit par : Edson | 11/03/2009

SUR "LES EVANGELIQUES A LA CONQUETE DU MONDE"

> Bon livre très intéressant, objectif. Avec, pour moi, un grand moment comique : une sous-division du chapitre "Les évangéliques à la conquête du monde", pages 241 et suivantes. je me souviens de certaines discussions de ce genre sur Top Chrétien naguère et aujourd'hui encore sur d'autres sites évangéliques.
Un récent article du Moniteur de la Science Chrétienne pourrait vous intéresser. L'auteur pense que le mouvement évangélique américain va s'effondrer d'ici peu de temps : www.csmonitor.com/2009/0310/p09s01-coop.html

Écrit par : Léa | 12/03/2009

D'UN JEUNE CATHOLIQUE CONNAISSANT BIEN LES EVANGELIQUES

> Élève en Terminale littéraire et catholique, j'ai récemment été attiré par ce nouveau phénomène religieux que représentent les Évangéliques. De par ma mère suédoise, j'ai eu la chance de pouvoir distinguer le Protestantisme historique luthérien du Pentecôtisme new-look, alors que la plupart des Catholiques français les considèrent tous deux ou bien comme des sectes étranges ou bien comme des Protestants sans intérêt... En France, personne ne se rend vraiment compte de l'enjeu, ou alors on s'en inquiète de façon caricaturale.
C'est donc avec un réel plaisir que j'ai lu votre ouvrage, qui me semble être le plus complet sur le sujet que j'ai lu à ce jour.
Eric Dénimal ("Faut-il avoir peur...") exprime un point de vue intéressant, celui d'un pasteur, donc au fait de ce qu'il parle, mais ne prend pas le recul nécessaire. Sébastien Fath ("Dieu bénisse l'Amérique" - "Dieu XXL"...) présente avec la précision d'un chercheur, mais il n' a pas votre profondeur spirituelle pour juger. Si j'avais l'honneur de décerner un commentaire sur votre enquête, je dirais qu'elle vaut beaucoup plus de tout ce qu'on a pu écrire jusqu'à présent.
Les Évangéliques sont une énigme perpétuelle, et vous l'avez brillamment exposé. J'admire leur enthousiasme et leur activisme, leur fierté de se dire chrétiens, mais je ne partage pas leur théologie simplifiée et bradée. De même que je suis perplexe lorsque je rentre dans un "temple" évangélique: là où les luthériens, les anglicans et les réformés ont des bancs de bois, des orgues, des vitraux, des chaires, les born again n'ont que des estrades et des chaises. Il n'y a même pas de croix, ni de table. Je raisonne là en catholique, dont le père est orthodoxe, et donc sensible au "culte païen des images", mais j'avoue que cela participe à l'élévation de l'âme.
Est-ce le christianisme de demain ? la question mérite d'être posée, et vous en avez écrit un ouvrage complet, clair et agréable à lire. Merci !

Écrit par : Jovanovic | 15/03/2009

VERS LES NEO-PENTECÔTISTES

> Quelque chose me frappe à propos de l'horrible histoire de Recife : cela entraîne encore plus de catholiques des milieux pauvres vers les sectes néo-pentecôtistes. Contrairement aux évangéliques purs et durs, beaucoup de ces sectes au Brésil pratiquent le laxisme le plus complet et en font leur marketing.

Écrit par : Madeleine Oriol | 15/03/2009

D'UN EVANGELIQUE

> Bonjour
J'ai hâte d'avoir votre livre entre les mains :)
Je suis un "évangélique" comme ils disent :)Je suis devenu chrétien à l'âge de 19 ans, venant d'une famille ou Dieu était absent, totalement absent. En venant travailler à Paris, j'ai rencontré un chrétien qui témoignait avec simplicité de sa foi dans le Christ, sans honte. Il m'a invité à son groupe de jeunes, et là en regardant ces jeunes, je me suis dit "ils ont quelque chose que moi je n'ai pas"
De débat en débat, de discussion en discussion autour d'un café, un soir en rentrant dans ma chambre, je me suis mis à genoux, et là j'ai prié Jésus-Christ "si tu es vivant, si tu peux changer ma vie, si tu as réellement pris mes péchés sur la croix du calvaire, alors je viens à toi tel que je suis, je me repens, et crois que tu es mon sauveur" Ou quelque chose dans ce style, je ne me rappelle plus les mots exacts...
Et le Christ vivant est venu, il a transformé ma vie, et ça continue, je n'ai pas eu de vision, je n'ai pas entendu de voix RIEN, sauf la certitude d'être pardonné, purifié et enfin libre, d'être réconcilié avec Dieu, ce Dieu que je ne connaissais pas, ce Christ de l'évangile qui accueille ceux qui viennent à lui, c'est formidable.

A Robert Culat, s'il vous plaît, ne faite pas d'amalgame, si vous le voulez, je vous invite dans "ma paroisse" pour un culte le dimanche matin, et je vous demanderai 2 choses :
- quelles sont les hérésies doctrinales que vous y voyez ?
- qu'est-ce qui vous choque dans notre culte au Seigneur ?
Vous verrez des gens "normaux" chanter des cantiques magnifiant le Seigneur, confesser Jésus-Christ pleinement homme et pleinement Dieu, s'encourager à la lecture de la Parole, et à vivre en chrétien chaque jour, prier le Seigneur pour ceux qui sont en peine, etc....bref ce que même une église Catholique fait je suppose ?
Je suis étonné de voir la très grande disparité d'opinion au sujet des églises Evangéliques parmi les prêtes catholiques, nous pouvons passer de l'anathème primaire au dialogue très fraternel !
(Oui, nous évangéliques, nous croyons que nous avons des frères et sœurs en Christ au sein de l'Eglise catholique, avec lesquels nous partagerons l'éternité du Seigneur)

Pour terminer, on parle souvent de la nébuleuse évangélique, mais sachez qu'elle est fédérée par l'Alliance évangélique, et par la Fédération évangélique de France, ces 2 fédérations doivent d'ailleurs se fondre dans le CNEF : Conseil National des Evangéliques de France, et que ces mêmes églises malgré leurs diversités travaillent ensemble dans différents programmes, parce que nous nous retrouvons sur l'essentiel, savoir Jésus, la croix, la Bible, le salut, et que les choses secondaires, restent secondaires.
J'espère ne pas avoir été trop long.
Que le Seigneur bénisse chacun dans sa grâce.
Amitiés
Philippe Fauveau
Paris

Écrit par : Philippe Fauveau | 16/03/2009

DES CATHOLIQUES AUX BAPTISTES

> Je vous ai écouté sur Radio Courtoisie le dimanche 15 mars 2009 et une remarque qui m'a frappé est la suivante: "A la sortie d'une messe catholique, chacun se disperse et s'ignore" Vous touchez là le noeud du problème. J'ai des amis baptistes qui ont quitté l'Eglise Romaine pour les raisons mêmes que vous évoquez: manque de fraternité, individualisme et, pour tout dire, un rituel totalement vidé de son antique beauté et, hélas, de son sens. Je crains que le Saint-Père, que nous aimons beaucoup, se trouve confronté à un problème bien plus grave que le communisme: un clergé qui a perdu la foi.

Écrit par : Jean-Bernard Brisset | 16/03/2009

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