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07/02/2009

Quand Dieu donne raison à Job le révolté

…dans le livre que la liturgie catholique propose ce dimanche à plus d’un milliard de fidèles :


 

D’innombrables conversations en témoignent : ceux qui travaillent à la nouvelle évangélisation sont meurtris par les quinze derniers jours. Trouble au Vatican, indignation (partiellement légitime) de l’opinion publique : ce n’est pas bon, quand la seule urgence serait de montrer l’Eglise comme le buisson ardent où Dieu se rend présent pour libérer ceux qui souffrent.

Par l’une de ces « coïncidences exagérées » que les théologiens appellent signes de la Providence, la première lecture biblique de ce dimanche (dans les églises catholiques du monde entier) est tirée du livre de Job, chapitre 7. Job est l’homme qui souffre. Il n'est pas atteint dans ses « idées », mais très simplement et très brutalement : dans  sa  vie  matérielle, dans  sa chair, dans sa famille.  Et  Job  est un juste. Il dit : où est Dieu ? pourquoi me laisse-t-Il dans cette souffrance ?  Ses « amis » bien-pensants viennent le tancer : se plaindre ainsi de Dieu n’est pas conforme au Rite, aux Mœurs, à la Tradition… Ces hommes se prennent pour les Vrais Croyants - mais ils n’ont pas la foi.  La  foi  n’est pas un surmoi psychanalytique. Ni un code des bonnes manières.  Ni un rituel. La foi vraie ne se protège pas en s’enfermant dans trois ou quatre Nobles Causes Catholiques, elle n’est pas le petit paysage factice du militant : elle est le cri de l’homme réel, dans ses souffrances réelles : parfois si affreuses qu’elles sont un non-sens. La foi vraie n’hésite pas à demander raison à Dieu : précisément parce qu’elle a confiance en Dieu, qui ne peut pas laisser tomber sa créature.

Et Dieu, à la fin du livre, donne raison au révolté contre les bien-pensants : « Ma colère s’est enflammée contre [vous] parce que vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job ! » (42, 7).

Oui, Dieu écoute les cris de révolte. Non, Il ne demande pas de propos formatés ni de cantiques suaves.

Mais Il attend notre confiance : ses pensées ne sont pas nos pensées. Sa justice n’est pas notre justice. Quelle est sa justice ? Le Fils le montre à la Croix et au matin de Pâques.

En attendant, et pour bien marquer la distance, le Créateur rappelle Job – et nous-mêmes –  à l’humilité, qui est la forme spirituelle du réalisme.  « Où étais-tu quand je fondais la terre ? ». Suivent des pages de poésie cosmique où le Créateur décrit sa création, des abîmes de la mer aux plus petits animaux. L’homme est ainsi rappelé à sa dimension de créature, partie intégrante d’une création qui existe sans lui et ne lui doit rien. Dieu se sert ici de la nature pour enseigner l’homme : c’est de l’écologie divine.

Voilà ce que le texte de ce dimanche peut inspirer : c'est une « élévation », comme disaient les prédicateurs d’autrefois. S’élever au dessus des quinze derniers jours, c’est revenir à l’humilité et faire confiance à la Providence.

 

Commentaires

FAIRE FACE

> Le cri de révolte de l'homme vers son Dieu est légitime : qui justifiera les tourments auxquels il est soumis sur cette terre ?
Comme il a été dit, nous vivons une époque difficile pour les fidèles et les prêtres : le pape leur demande un effort véritable afin d'accueillir les "traditionalistes" ; parallèlement, l'air du temps vomit partout ses mensonges et ses propos de discordes pour semer le trouble dans les cœurs. L'Église, déjà considérablement atteinte par la crise des années 60-70, doit maintenant, à l'instigation du pape, faire face à ses démons pour réaliser l'unité.
L'épreuve s'est déjà révélée douloureuse pour tout le monde, et elle le sera encore à l'avenir. Plaise à Dieu que cette douleur nous grandisse.
Merci à Patrice de Plunkett dont l'intervention m'a permis de découvrir le livre de Job, que je n'avais jamais lu dans son intégralité.

Écrit par : Quentin | 07/02/2009

OU EST-IL

> Je pensais en vous lisant à un verset du psaume 41 :
"Je n'ai de pain que mes larmes, la nuit, le jour,
tandis qu'on me demande tout le jour : "Où est-il ton Dieu ?"
que nous chanterons dimanche dans un chant de Gouzes avec le refrain : "Toi qui étanches notre soif, ô Dieu vivant, tu nous enivres de ton sang, gloire à toi !"

Écrit par : Michel de Guibert | 07/02/2009

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