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31/01/2009

Le psaume de ce dimanche … et deux symptômes d’époque

Le drame d’une ex-religieuse, et les mots du néant :


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Voici deux textes à rapprocher l’un de l’autre.  Le  premier  est  dans Le Monde 2 de cette semaine.  Le  second  est  dans  le psaume 94, lu dans les églises de la planète catholique ce dimanche.

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1. Dans Le Monde 2, c’est une « enquête » sur un drame pitoyable : les religieuses défroquées qui vieillissent dans la pauvreté. Ainsi TB, déboutée le 10 novembre 2008 par le tribunal de grande instance d’Angers. Elle accuse les sœurs de la Providence, quittées par elle en 1999, de l’avoir « appauvrie » en ne lui fournissant pas « les moyens d’une vie décente » après son départ. Le tribunal a rejeté sa demande, au motif que « Mme B. a fait le choix de quitter sa congrégation religieuse ». Ce qui frappe dans cette affaire (outre la tristesse de la situation), c’est l’habillage idéologique dont TB enrobe son attitude. Elle fait appel de la décision du tribunal, dit le journal, mais voici pourquoi : « "Pas question de s’arrêter au milieu du gué", positive cette férue de psychanalyse jungienne ayant renoncé au Dieu "père Fouettard" de son enfance pour lui préférer un Dieu désormais "intérieur". TB a également cessé, il y a peu,  de fréquenter les églises. "Que des pratiquants, en communauté ecclésiale, éclairant leur vie et lui donnent ainsi un sens, tant mieux, dit-elle. Que d’autres lâchent momentanément ou définitivement, un chemin qui ne les nourrit plus, pourquoi ne pas y voir un signe d’authenticité et de liberté intérieure ?" »

C’est cette phrase qui frappe. Elle sonne faux. Elle ajoute un baratin d’époque au drame (authentique) de la mort d’une vocation. En effet, personne ne nie que la mort d’une vocation, suivie d’une crise de la foi, puisse être un « signe d’authenticité et de liberté intérieure » : le catholicisme lui-même repose sur la liberté intérieure, et respecter celle-ci est le pilier de l’attitude chrétienne. Sans ce respect, il n’y a pas de foi réelle, ou seulement une apparence : le « père Fouettard » que TB reproche à son éducation… Là où ça ne va plus, c’est quand elle semble penser que la découverte de la foi, le « Dieu intérieur », implique de ne plus fréquenter la « communauté ecclésiale ». TB est « férue de psychanalyse jungienne », dit le journal. Ne disons pas de mal de Jung, mais constatons que cette référence déguise souvent, depuis les années 1970, une fermeture du cœur à la foi chrétienne.

TB déclare que le chemin de l’Eglise ne la « nourrit plus », ce qui exprime une disparition de la foi : appeler « Dieu intérieur » cette fermeture sur soi est un symptôme d’époque très répandu, auquel se heurte souvent l’évangélisation.

Autre symptôme : TB dit que les pratiquants « donnent un sens à leur vie ». Ce slogan, « donner du sens », c’est l’idée que se font du catholicisme Nicolas Sarkozy (cf. le discours du Latran) et toute l’époque. La foi dit autre chose : la pratique religieuse chrétienne consiste à accueillir la personne du Christ, non à faire du volontarisme subjectif. « Donner du sens » est se projeter soi-même : c’est une fermeture, non une ouverture.

 

2. Le psaume 94 dit : « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? ne fermez pas votre cœur comme au désert. » Allusion à l’épisode biblique de Massa et Mériba [1] : dans cette étape de l’Exode, les Hébreux doivent camper dans un lieu sans eau, ce qui les révolte contre leur guide Moïse. Ce chemin ne les « nourrit » pas, semblent-ils dire. Ils perdent confiance en Moïse qui les a appelés (vocation) à sortir d’Egypte. Ils ont tort, puisqu’il frappera le rocher de son bâton et que Dieu fera jaillir l’eau… L’exégète ajoute que la panique est mauvaise conseillère, car elle replie l’individu sur lui-même : elle dissout ainsi les liens qui formaient le peuple ou l’Eglise. La foi et l’histoire ne se vivent pas au singulier, mais au pluriel ! « Le psaume parle au pluriel : "Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?" …Quand le psaume 94 dit : "Nous sommes le peuple que Dieu conduit", c’est l’expérience d’Israël qui parle… "Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous", sous-entendu : sans vous demander où vous en êtes chacun dans votre sensibilité croyante. Nous touchons peut-être là un des problèmes de l’Eglise actuelle : dans la Bible, c’est un peuple qui vient à la rencontre de son Dieu. »

Un peuple : une ekklesia. Non l’individu  refermé sur ses colères et ses angoisses... Gardons-nous de mal considérer TB, dont la vie ne semble pas heureuse, mais ne soyons pas dupes des mots dont l’époque habille le repli narcissique.

Ces mots sont ceux des soi-disant « chrétiens critiques », réseau de gens amers et grisonnants. J’en écoutais un récemment dans un colloque : cette vieille gloire des années 1980 nous parlait d’un Dieu qui ne serait plus rien d’autre que « béance, manque, espace vide où se noue la relation entre les êtres » : religiosité qui n’est pas la foi chrétienne. A ce compte disparaîtraient dans la « béance » l’évangile, le Christ, et la Trinité transformée en « relation » (ce qu’elle est) mais… sans les Personnes.  Voilà à quel néant mène la « psychanalysation » du christianisme. Il est urgent d’éclairer ce qui s’opère dans cette zone d’ombre. Ne fermons pas notre cœur.

 



[1]   Exode 17, 7 ; Deutéronome 6,16 ; 9,22 ; 33,8 ; Hébreux 3, 8-9, 15-17.

Commentaires

Y ALLER

> Je comprends très bien votre méditation, et cette idée "moderne" de manque associée à Dieu est simplement diabolique, mortifère, nihiliste, comme la parole de beaucoup de nos "élites" intellectuelles abusivement nourries de psychanalyse. À la vérité, la psychanalyse leur tient lieu de religion et c'est dramatique car ne pas la dépasser c'est ne pas sortir de l'homme et de soi, de ses petites misères, de sa misère, rester enfermé dans le miroir.
L'Église, le peuple de Dieu, comme le monde vit un passage difficile, il n'y a pas à se le cacher, mais plutôt se souvenir de la mer Rouge et y aller vaillamment.

Écrit par : Alina | 31/01/2009

PSYCHANALYSE

> C'est une histoire triste. Je n'y connais rien, mais je me demande si la psychanalyse ne pousse pas au rejet de Dieu, de la transcendance pour enfermer l'homme sur lui-même, pour en faire son alpha et oméga?

Écrit par : vf | 31/01/2009

DU TRAVAIL

> Cette spiritualité, que l'on pourrait appeler "péri-chrétienne" ou "post-chrétienne", exalte également l'errance de l'homme perdu dans ses peurs, ses doutes et ses révoltes. Dans ce cadre, celui qui ne serait pas un éternel révolté (contre l'injustice, l'hypocrisie humaine etc. ; et épisodiquement contre Dieu), ou qui ne confesserait pas le catalogue des doutes qui le torturent, serait suspect d'avoir un foi formatée, sociologique... et, accusation fatale s'il en est, non authentique.
A ce compte, si pour être authentique il faut verser dans le nihilisme, alors je préfère de loin notre bonne vieille spiritualité chrétienne (pardon, notre bonne vieille hypocrisie bourgeoise...).
D'où vient ce vide spirituel présenté sous les apparences de la spiritualité ? De l'acédie (c'est-à-dire la paresse spirituelle), tout simplement. Rien de nouveau sous le soleil, disait l'ecclésiaste.

Pour rebondir sur le psaume du jour :
Il me fait penser qu'il n'est pas plus facile pour le pape de mener le peuple catholique à travers le désert de la sécularisation qu'à Moïse de mener le peuple hébreu à travers les vicissitudes de l'exode.
Voyez les pétitionnaires, supposés intellectuels catholiques : ils excitent les vociférations du peuple contre le pasteur.
Un épisode qui confirme par ailleurs, s'il en était besoin, que la pétition est la forme la plus aboutie de la paresse intellectuelle.

Paresse spirituelle + paresse intellectuelle : notre bon pape a du travail devant lui... et chacun de nous avec lui.

Écrit par : Guillaume | 31/01/2009

D'ALINA REYES, sur la pétition de La VIE

> Guillaume, je suis l'une des pétitionnaires, et je vous invite à lire sur mon blog (en lien sur mon nom) mon point de vue un peu plus développé sur cette affaire ... voire à lire mon dernier livre... ou ceux d'autres pétitionnaires, qui ne sont pas nécessairement paresseux... D'autre part, et c'est le plus important, il faut dire honnêtement que la plupart des commentaires laissés sur le site de La Vie sont des témoignages de foi, de souffrance, d'amour de l'Eglise. Que cette pétition permette aux fidèles de s'exprimer me paraît une très bonne chose, alors qu'il y a manifestement un malaise dans l'Eglise, qu'elle se porte bien mal et que nous avons tous en effet à tenter de la faire renaître. Toute parole est bienvenue pour cela, comme toute action de bonne volonté !

Écrit par : Alina Reyes | 01/02/2009

BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN

> à Alina: je reste persuadé que l'on fait beaucoup de bruit pour rien. Ou plutôt que l'on fait beaucoup de bruit exprès. Certains souhaitent conserver la situation des années 70/80, chez les lefevbristes comme chez les catholiques. Vous parlez de commentaires exprimant une souffrance. Leurs auteurs souffrent, sans doute, mais c'est une souffrance due à l'échec de voir leur propre vision de l'Eglise se maintenir ou se construire. L'Eglise n'est pas une démocratie où l'on peut pétitionner, défiler ou autres comme on veut. On est catholique et on suit le pape ou on s'en va ailleurs, faire sa propre petite secte. Le négationnisme, c'est pas bien, c'est même puni par la loi. OK. Personnellement, que quelques centaines, voire quelques milliers, d'ignares ou d'hypocrites plus ou moins extrémistes, pensent que les chambres à gaz n'ont pas existé, je m'en fous complètement car c'est une position intenable et qui date sérieusement d'un point de vue poltique. On combat des idées par des idées, pas par des lois mal rédigées ou par des cris dans tel ou tel journal. D'autant que dans cette affaire, il y a vraisemblablement un coup fourré quand on observe les dates des événements. Vous savez, je fais partie de cette génération qui a fait son catéchisme (du moins ce que l'on nommait ainsi) dans les années 70 et qui était au lycée dans les années 80 quand se développa SOS Racisme etc. J'en ai un peu marre de voir constamment ces vieilles lunes. J'en ai trop mangé de cette soupe quand j'étais jeune et, en ce qui me concerne, cela n'a rien à voir avec la volonté de rebâtir un monde qui s'effondre.

Écrit par : vf | 01/02/2009

ILS SE F... DE NOUS

> Les "chrétiens critiques" dont vous parlez se f... ouvertement de nous. A l'émission de Paul Amar, M. Terras de l'inévitable vieille revue Golias, a eu le culot, pour marquer un point dans le débat, de se proclamer fidèle de "tous les conciles". Quand on sait que Golias récuse les dogmes, il y avait de quoi rire. Mais évidemment ceux qui lui étaient "opposés" n'ont pas relevé, l'ont laissé dire, avec un bon sourire fraternel, alors qu'ils avaient affaire à un pur tacticien.

Écrit par : Olaføks | 01/02/2009

> à Olaføks - J'ai eu la même impression. Combien de temps honorera-t-on les duquesne & C° de bons sourires compréhensifs, alors que ce sont des gens de guerre ?

Écrit par : Sekira | 01/02/2009

PSYCHANALYSE ET RELIGION

> "À la vérité, la psychanalyse leur tient lieu de religion" ? (Alina) C'est encore plus insidieux que cela. Le mérite (si l'on ose dire) de ces religieux défroqués est de montrer au grand jour que la psychanalyse -et tout ce qui fraye en aval avec le "psy"- se substitue à la religion, quitte à la maintenir en surface : stratégie de bernard-l'ermite chassant l'occupant légitime afin de prendre sa place. Vu de l'extérieur, la coquille est la même. Ce n'est encore là que l'écume chez les défroqués officiels : on voit moins tous ces non-défroqués (aussi bien chez les laïcs que chez les religieux, d'ailleurs...) qui restent apparemment en ekklesia d'une main et qui, de l'autre, témoignent d'actes à révulser les pires des païens. Et n'invoquons pas trop vite le "péché" : "explication" qui ne vaudrait que dans des situations ponctuelles et accidentelles. Ce qui devient plus réellement "accidentel", c'est la remise en question de tant d'actes perpétrés par ces "individus refermés sur leurs colères et leurs angoisses" : avant que d'habiller une "époque", il semble que "le repli narcissique" taille un costume sur mesure à ceux qui l'incarnent. Sur ce plan, le psy donne dans la haute couture...

"La pétition, forme la plus aboutie de la paresse intellectuelle" ? Je comprends la position de Guillaume... et celle d'Alina ! Comme tout le reste, c'est une question d'équilibre. Quand la pétition se hisse en alpha et omega de la prise de décision, il est vrai que c'est agaçant, et un peu court. Et parfois le prétexte à faire passer quelque "rebellitude" au nom de la sacro-sainte vox populi. Inversement, elle reste l'ultime voie des sans-voix qui, sans elle, n'ont pas d'autre alternative que de se laisser écrabouiller par l'acédie de leurs concitoyens, demandeurs de lune... vieille ou non.
Alors, "beaucoup de bruit pour rien" ? (vf) On dit que le bruit ne fait pas de bien, et que le bien ne fait pas de bruit. Est-ce toujours si tranché que cela ? Certaines pétitions ne font pas de bruit... mais font du chiffre. Certains sourires (Olaføks et Sekira) ne font pas de bruit non plus... mais relèvent effectivement de stratégie de "gens de guerre". Sans juger des personnes, la recette est toujours la même : c'est à leurs fruits que nous les reconnaissons (Mt 7, 15-20)...

Écrit par : Michel de Tiarelov | 01/02/2009

@ Alina

> J'espère, chère Alina, que vous n'avez pas été blessée personnellement par ma petite pique sur les pétitionnaires. Je ne souhaite pas affubler les pétitionnaires de l'étiquette de "paresseux". C'est le principe de la pétition que je visais, comme "forme de paresse intellectuelle", et non les personnes.
La pétition est une arme de communication, le plus souvent simpliste et réductrice, et non une véritable contribution intellectuelle. J'ai tendance à croire que la responsabilité des intellectuels, en raison des immenses talents reçus, est d'éclairer le plus grand nombre en allant au-delà de l'émotion, qui est une alliée bien encombrante pour la raison.
N'oublions pas que le pape souffre de toutes ces divisions, sans doute encore plus qu'il ne souffre des inévitables calomnies qu'il endure. Mais il connaît le prix de l'amitié avec Jésus : c'est la croix. Et la croix de l'Eglise est lourde à porter, elle est la croix du Christ.
Si nous acceptons de prendre, chacun à notre mesure, un petit morceau de la croix du pape, nous prendrons sur nous un petit morceau de la croix du Christ et nous contribuerons à sanctifier le monde.
Je repense à cette phrase du père de Lubac : "Nous avons tant de choses à mortifier en nous pour aimer l'Eglise comme elle doit être aimée."
Et si nous acceptions, de temps à autre, de mortifier en nous nos opinions propres, nos préférences personnelles et notre "sensibilité ecclésiale" ? Il est naturel et bon d'avoir des opinions et des préférences. Mais attention : lorsqu'elles deviennent nos maîtres, elle deviennent des idoles... et cela tourne, au bout du compte, à l'idolâtrie de soi-même.
Demandons au bienheureux Jean XXIII d'intercéder pour nous, pour le pape et pour l'Eglise, afin que nous fassions grandir en nous ces vertus humaines qu'il a si bien su vivre : bonté, bienveillance, optimisme.

Écrit par : Guillaume | 01/02/2009

PSYCHE ET ESPRIT

> En soi – et malgré l’athéisme revendiqué de son fondateur – la psychanalyse a sa légitimité propre, comme science de l’homme. Le problème, c’est son omniprésence étouffante. Lorsque la psyché se substitue à l’Esprit, il y a un sacré problème !
Dans "Après la vertu" de MacIntyre je trouve un passage éclairant là-dessus :
« Fait significatif, dans notre culture, le concept de thérapeutique est employé bien au-delà de la sphère de la médecine psychologique où il a évidemment sa place légitime. Dans The Triomph of the Therapeutic (1966) ainsi que dans To My Fellow Teachers (1975), Philip Rieff a décrit de manière accablante les nombreux cas où la vérité a été détrônée en tant que valeur et remplacée par l’efficacité psychologique. Le jargon de la thérapie a envahi avec un regrettable succès les sphères de l’éducation et de la religion, entre autres. Les théories invoquées pour justifier ces modes thérapeutiques varient bien sûr du tout au tout, mais le mode lui-même est bien plus important socialement que les théories qui comptent tant pour leurs défenseurs. »
En somme, la psychanalyse est devenue (bien au-delà de son domaine propre de compétences) une clé explicative générale de l’homme, au détriment, évidemment, de la vérité, puisque le seule critère valable serait d’ordre psychologique.
Combien d’émissions, de livres et d’articles de journaux qui, voulant parler de spiritualité, vont consulter l’oracle incontournable, c’est-à-dire le thérapeute ? le mélange des genres est hélas courant.
Pourtant, ce qu’on demande à un psychanalyste c’est de vous soigner, point barre. S’attend-on à ce que son médecin généraliste soit un expert confirmé en histoire de l’art, sous prétexte qu’il a étudié l’anatomie du corps humain ?

Écrit par : Blaise | 01/02/2009

CRISE

> "beaucoup de bruit"... Les trompettes de l'Apocalypse en font aussi... Tout cela est de l'ordre de la révélation. Ce qui couvait, de part et d'autre, devait finir par s'exposer dans une crise. Le bruit vient d'abord des déclarations négationnistes, qui sont bien le plus grand bruit que l'on puisse faire, n'est-ce pas, le pire fléau en parole. Ensuite tout s'enchaîne, c'est pénible sans doute mais c'est nécessaire. C'est une loi de l'Esprit que d'avoir à affronter tempêtes et ténèbres afin de pouvoir retrouver le jour, un nouveau jour, porteur de vie. On ne peut demeurer indéfiniment dans le crépuscule, il ne sert à rien en effet de regretter le matin dernier, il faut aller vers le matin prochain.
Je crois que nous ne sommes pas, les hommes, vraiment maîtres de tout cela. Quand j'évoque Moïse qu'il nous faut suivre, je ne pense pas à Benoît XVI - que par ailleurs j'aime et qui, je le crois malgré les apparences, est animé par un profond sens de l'Histoire -, je pense réellement à Moïse, qu'importe le temps, il est toujours là et c'est à lui que nous devons nous fier en ce moment, c'est-à-dire à la grandeur de notre origine... juive et donc alliée à Dieu, qui saura, si nous avons la foi, nous mener de nouveau à bon port.

Écrit par : Alina | 02/02/2009

BOUDDHISTES

> Excellente analyse, cher Patrice de Plunkett de ce phénomène déjà ancien peut-être, qui faisait dire à Maritain (je crois dans "Elements de Philosophie") qu'une grande partie des catholiques de son temps étaient virtuellement bouddhistes.

Écrit par : Frédéric Ripoll | 02/02/2009

LA PETITION, LES REACTIONS, 'LA VIE' ET Mgr SIMON

> J'ai moi aussi signé cette pétition initiée par "La Vie", mais, un peu atterré par la violence des réactions des signataires dans les commentaires au-dessous de la pétition, je l'ai assortie d'un commentaire (cf. ci-dessous) que j'ai transmis à Jean-Pierre Denis avec la réaction magistrale de Mgr Hippolyte Simon :

'' Je signe évidemment cet appel, scandalisé par les propos de ce Mgr Williamson, mais je me refuse à faire des procès d'intention à Benoît XVI et je suis atterré par les mauvais procès qui lui sont faits dans les commentaires que je lis.
Que de haine ou de mépris envers le Pape dans trop de commentaires qui me navrent...
Où est l'amour de l'Eglise et la recherche de l'unité voulue par Jésus Christ dans tout cela !
La levée des excommunications (évidemment sans rapport avec les propos négationnistes de cet évêque, du reste désavoué par ses propres amis) ne signifie nullement une réhabilitation comme l'affirme hâtivement la grande presse et encore moins une pleine communion.
La situation de la Fraternité St Pie X est un peu comparable à celle de l'orthodoxie après la levée des excommunications réciproques par le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras.
Benoît XVI a fait un geste considérable pour favoriser le dialogue, mais tout reste à faire pour parvenir en vérité à de véritables accords théologiques permettant une pleine communion...
Nous en sommes encore très loin...
Heureusement, nous avons eu depuis la joie d'apprendre l'élection du métropolite Cyrille de Smolensk comme Patriarche de Moscou !
Voilà une bonne nouvelle pour l'oecuménisme, plus sûrement que la levée de l'excommunication de ce Mgr Williamson...''

Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de "La Vie", m'a répondu :
"Je comprends et partage votre point de vue, entièrement. Vous aurez noté que ces réactions virulentes ne correspondent évidemment pas au point de vue de notre journal, ni des signataires de l'appel. Celui-ci ce situe dans une perspective strictement et fidèlement catholique. Cela va sans dire, mais cela va mieux en le redisant.
J'ai parlé ce matin même avec Mgr Simon, et je mets en ligne son texte dans les prochaines minutes."

Écrit par : Michel de Guibert | 02/02/2009

> Je trouve votre analyse très intéressante et très juste.. Cela fait plaisir à lire !

Écrit par : Arnaud | 02/02/2009

A Alina:

> juste une dernière chose. Dire" les chambres à gaz n'ont pas existé" n'est pas pour moi le plus grand bruit qui puisse exister. le nazisme est mort en 1945 et les conditions de sa renaissance n'existent plus. Pour moi, le plus grand bruit qui existe est le slogan du genre "tuez-le car il insulte dieu" que je vois ou j'entend dans des manifs à travers la planète, chez les islamistes (en ce moment) ou chez d'autres intégristes dans d'autres lieux (je pense aux extrémistes hindous). Le cri de haine envers l'autre homme car, en fait, on hait Dieu, celui-là est le cri ultime et pas je ne sais quelle vieille lune de vieux (en âge ou en esprit) nostalgique d'un passé souvent fantasmé. A ceux qui crieraient au scandale sur mes propos, je signale que ce ne sont pas Hitler et mein Kampf qui ont du succés, mais le Hamas et une certaine vision du Coran.

Écrit par : vf | 02/02/2009

ERRATUM

> Erratum: dans ma dernière phrase, il fallait lire:" je signale que dans les banlieues, ce ne sont pas Hitler et mein Kampf qui ont du succés, mais le Hamas et une certaine vision du Coran."

Écrit par : vf | 03/02/2009

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