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19/01/2009

George W. Bush : sortie (sans gloire) de l’homme qui aura le plus nui à l’image du christianisme depuis un siècle

... à moins de considérer que les ravages humains causés par Bush ne sont pas des ravages, mais une « défense de l’Occident chrétien » (point de vue qui n’est vraiment pas celui de ce blog) :


 

Sur les convictions réelles de G. W. Bush, nul ne saura jamais rien – cet homme étant peu doué pour l’expression des sentiments. En revanche, on sait à quoi s’en tenir quant à son action à la Maison Blanche, y compris envers la religion chrétienne.

La vérité fut révélée en octobre 2006 par un ancien collaborateur du staff présidentiel, David Kuo, qui fut le directeur adjoint du « Bureau des initiatives religieuses et communautaires[1]».

Kuo avait vu l’envers des choses. Il l’a divulgué dans un livre de révélations politiques intitulé Tempting faith [2], au double sens de « Foi tentante » et de « Tentation pour la foi ». Journal d’un chrétien dupé, ce livre-bombe révélait les dessous de la politique républicaine envers les militants évangéliques :

« C’est triste à dire, mais les leaders chrétiens recevaient des accolades et des sourires par devant, puis, dans leur dos, on les décriait comme ridicules et incontrôlables… »

Selon David Kuo, la droite néoconservatrice n’a choyé les chefs religieux que pour manipuler les électeurs évangéliques, qui représentaient alors 25 % de la population américaine. En réalité, raconte Kuo, dès que les évangéliques avaient le dos tourné, Karl Rove (délégué par Bush à la stratégie des coups tordus) parlait d’eux comme de  « ploucs » et d’ «emmerdeurs fous ». David Kuo témoigne l’avoir entendu de ses propres oreilles. Il en était d’autant plus scandalisé que Rove, avant l’élection présidentielle de 2004, s’était affiché lui-même comme un born again.

Conclusion de David Kuo : «  J’avais cru unir ma foi et mes idées politiques en entrant au service de la Maison Blanche. J’avais été séduit. Comme tant de conservateurs évangéliques, j’avais escompté non une petite place au banquet, mais le pouvoir d’en redéfinir le menu… Or je me suis aperçu qu’on me mystifiait. Cette expérience m’a profondément affligé. »

Ceci n’empêchera évidemment pas le dernier carré des néocons d’agiter leur mouchoir au bout du quai, tandis que le bateau Bush s’éloigne vers nulle part.

  



[1]  Office of Faith-based and Community Intitatives, créé par Bush en 2001. Objectif officiel : subventionner les organisations caritatives religieuses.

[2]  FreePress.

 

 

Commentaires

QUE DIRE

> Que dire de ces récentes déclarations pro-vie ? Comme vous, je ne suis pas dupe, mais quel est l'intêret pour Bush de déclarer son attachement à la défense de la vie en toute fin de mandat. Peut être pour donner une justification sa politique, et se faire passer pour un homme qui a de vrais et solides idéaux, cela ne peut qu'atténuer la médiocrité de ses mandats. Qu'en pensez vous?

Marie C.


[ De PP à MC - Ce qu'en disent Kuo (évangélique conservateur) aussi bien que Wallis (évangélique "de gauche") : que Bush a baratiné les chrétiens pendant deux mandats, et qu'il se raccroche à cette vieille méthode en partant. Il aurait tort de s'en priver puisqu'il paraît que certains ont marché encore une fois. Ils ont la docilité dans le sang : "Toujours heureux de servir Votre Excellence !"]

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Écrit par : Marie C | 19/01/2009

@ Marie C.

> Bush est pro-vie. C'est-à-dire qu'il s'oppose à l'avortement selon la terminologie en vogue. Très bien. Mais être pro-vie c'est défendre la vie à tous ces stades, que l'être humain soit dans le sein de sa mère qu'il soit en Irak ou qu'il soit en fin de vie.
S'agissant de l'Irak, cette guerre, faut-il le répéter, a été bâtie sur un mensonge pour servir des intérêts américains sous couvert d'une noble cause. Elle était profondément injuste et elle a fait un grand nombre de victimes.
Si l'on est pro-vie, on défend la vie et on protège les plus faibles en toutes circonstances (comme disent les scouts). Ce n'est pas ce qu'a fait Bush. Donc, il n'était pas sincère et voilà pourquoi je ne suis pas surpris d'apprendre qu'il s'agissait pour lui d'une posture électorale.
Pour ceux qui sont chrétiens, ce que Bush déclare, on ne peut être chrétien de droite ou de gauche, on est chrétien ou on ne l'est pas. Si on l'est, on respecte l'évangile. Bush a-t-il respecté l'évangile en Irak?

OP

[De PP à OP - Il n'y a pas que la politique extérieure. Bush et son clan ont instauré dans la société américaine un système démentiel au service des prédateurs financiers; système qui est en train de ruiner le peuple américain. Ceci est radicalement contraire à l'évangile. On n'a pas le droit de dire que ça n'a aucune importance, et que tout cela est effacé parce que ce monsieur était par ailleurs "pro-vie" !
Je suis donc du même avis que vous.]

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Écrit par : olivier le Pivain | 19/01/2009

BEAUTES CACHEES DE GWB ?

> Vous savez, il y a l'image des hommes vues dans la madiasphère, et la réalite des hommes dans si j'ose dire, le réel. Leurs actes, eux, peuvent être interprétés dans tous les sens, le Mal et le Bien.

Uneville

[ De PP à U... - Non. Les actes sont concrets. Ils pèsent leur poids de réalité et de douleur humaine. Il est inadmissible de dire qu'on peut les interpréter dans tous les sens. Quant aux beautés morales cachées de GWB, qu'il se les garde : d'abord je doute de la générosité de ses intentions ; et même s'ils elles avaient été bonnes, l'enfer en est pavé. ]

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Écrit par : unevilleunpoeme | 19/01/2009

JUSQU'OU

> Ces déclarations sont révélatrices de ce qu'est la politique aujourd'hui : une vaste fumisterie orchestrée par les puissances financières. Nicolas Sarkozy a procédé exactement de la même façon que G.W. Bush pendant ses meetings de campagne, allant jusqu'à faire l'apologie de Jeanne d'Arc et de l'héritage chrétien de la France. Une fois au pouvoir, on arrose bien les amis, on gigote et on distribue les effets d'annonces au peuple (Grenelle de l'environnement, annonces de réformes en pagaille...). Ça suffit à berner la plupart des électeurs apparemment.
Nous nous enfonçons dans un contexte social catastrophique sans pouvoir accorder la plus petite confiance à nos dirigeants. Jusqu'où tombera l'élite ?

Écrit par : Quentin | 19/01/2009

CHARLES

> D'un autre côté, pour reprendre une expression du grand Charles : la perfection évangélique ne mène pas à l'empire...(lol, bien sûr).

Écrit par : Feld | 19/01/2009

@ Olivier Le Pivain

> Je suis bien d'accord avec vous! Mon commentaire était plutôt ironique...

Écrit par : Marie C | 19/01/2009

@ PP

> Vous dites : "Bush et son clan ont instauré dans la société américaine un système démentiel au service des prédateurs financiers; système qui est en train de ruiner le peuple américain. Ceci est radicalement contraire à l'évangile."
Certes, mais ce n'est pas lui qui a instauré ce système, qui est bien antérieur à sa présidence.

MG

[ De PP à MG - Bien sûr. Ce qui s'est passé sous Bush, c'est : a) l'aggravation massive du système ; b) l'inertie totale et volontaire face à ses dysfonctionnements de plus en plus évidents. ]

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Écrit par : Michel de Guibert | 20/01/2009

PAS MIEUX

> Le ressentiment envers la calamiteuse politique de G.W.Bush ne doit pas nous aveugler sur celle du président Obama. Ne devenons pas Obamaniaque pour cette seule raison. Attendons avant de nous réjouir (cela risque de ne jamais arriver).
La sortie fut pitoyable mais l'entrée de son successeur ne semble pas mieux(voir les lois pro-mort qui n'attendent qu'à être signés).

Écrit par : pac | 20/01/2009

LES FORCES DE LA SIDERATION

> Enfin, heureusement, les « néos cons » n’ont plus le pouvoir, sans parler des « néos » tout court (pour ne pas parler des autres). Les plus grandes puissances notamment financières qui ont soutenu Obama - monde complètement différent de celui qui a soutenu Bush en son temps (sic) - par une orgie de dollars sont désintéressées, penser le contraire relèverait de l’obsessionnel condamnable (pas encore devant les tribunaux, mais patience cela pourrait venir). Bush n’aura donc été qu’un vil abruti, Obama va lui sauver la planète entière et vas-y que je te joue de la mandoline. Ces forces de la sidération sont décidemment géniales, car pendant tout ce temps, tout continue dans le même sens, le rouleau compresseur visant à l’esclavage total de l’homme ne s’arrête pas. L’ère du Verseau s’annonce parait-il après la fin de celle du christianisme, ouf on va enfin respirer…
L’âme de la résistance se trouve dans l’Eglise Catholique dont la voix officielle est autrement plus respectueuse de la personne des dirigeants, car elle sait de quoi il en retourne au sujet des forces réelles en jeu, sans pour autant occulter les mises au point (cf le dernier discours du Pape au corps diplomatique).
Quand à l’image des Chrétiens, que dire ? Faire de la politique ou ne pas en faire, là est la question au sujet de laquelle l’Eglise répond avec clarté. Mais faire de la politique exige de renoncer à la naïveté. L’Eglise Catholique elle-même s’est parfois faire circonvenir dans sa longue histoire. N’en déplaise à ceux dont le nom de Bush donne des boutons –il existe des pommades contre l’acné -, il y a certaines mesures prises contre les avis plus ou moins appuyés de son entourage qui ont été favorables à la culture de vie et cela, personne ne pourra lui retirer, le Pape lui-même l’en ayant félicité. La transe anti-Bush ou pro-Obama relève du plus grand ridicule.

ego


[ De PP à E. - David Kuo semble être d'un avis différent du vôtre. D'autre part, permettez-moi de vous mettre en garde contre le fait d'appeler "transes" les avis qui contrarient les vôtres...]

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Écrit par : ego | 21/01/2009

A LA LIMITE

> A la limite, plus Bush en aurait fait (il n'a pas fait grand'chose) pour la morale chrétienne, plus ses actions impardonnables dans le monde auraient éclaboussé l'image de cette morale chrétienne ! En ce sens, oui, c'est l'homme qui a le plus nui à l'image du christianisme depuis longtemps. Pour ne pas voir ça il faut avoir des lunettes déformantes. (Pardon à certains, je viens de tomber dans la transe obamaniaque sans doute.)

Écrit par : Nonpossumus | 21/01/2009

PAS D'ACCORD

> Concernant les "néocons" ou autres "néos",permettez-moi de ne pas être d'accord. En politique étrangère, Obama s'annonce comme assez proche des idées des premiers (qui, dans ce domaine, partagent de nombreux points communs, voire une généalogie identique, avec les "Démocrates Faucons", c'est à dire interventionnistes)...Bref, ne croyons pas que la politique étrangère va changer... on peut même prédire que, si sur la forme elle pourra peut être donner l'illusion du multilatéralisme, elle sera de plus en plus interventionniste... d'autant que les militaires américains sont en train de se réformer pour cela... (pour en savoir plus sur ce sujet, lire mon blog)
Cordialement
ST

Écrit par : ST | 21/01/2009

LIRE LE LIVRE DE DENIS SUREAU

> Georges Bush comme son père ont été et sont restés des industriels du pétrole avant d'être des chrétiens.
Je suis d'accord avec ST pour modérer le possible changement dans la politique étrangère américaine.
Obama reste un Etats-unien, qui, même s'il a fait le progrès notable de remarquer que les USA ne sont pas (ou plus) seuls au monde (ce que tous les Etats-uniens sont loin d'avoir intégré), il s'occupera à défendre les intérêts de son pays qui passent, compte tenu de leurs niveau et mode de vie, par le maintien de leur suprématie militaire (s'il compte être réélu).
La politique américaine, comme celle promue par NS en France et par tous les libéraux en Europe, c'est du commerce dans lequel l'armée fait office d'avant-vente. Business first. La misère dans le monde restera une préoccupation anecdotique tant que les pauvres du tiers monde ne votent pas dans les élections des pays industrialisés. Ce n'est pas pour demain. Ils ne votent déjà pas quand ils y travaillent et participent à leur richesse...
Sans stigmatiser l'argent, ni ceux qui en possèdent, il paraît utile de rappeler l'incompatibilité à vouloir associer capitalisme et christianisme. "Il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille que pour un riche d’entrer au royaume des cieux."
Georges W Bush a fait la démonstration de la difficulté. Il ne s'est pas conduit en chrétien mais en pharisien. Les catholiques ne peuvent se laisser assimiler à un pareil exemple et se doivent de l'expliquer. La lecture de na nouvelle théologie politique de Denis Sureau donnera matière à réflexion pour ceux à qui cela ne paraît pas évident.
En s'inspirant de l'Evangile et de la doctrine sociale de l'Eglise, les chrétiens pourraient promouvoir la responsabilité sociale du capitalisme, en commençant par celui de l'actionnaire et même de l'épargnant.

Écrit par : Annie | 22/01/2009

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