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03/01/2009

Epiphanie : "Qu’il gouverne avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux"

Et ce n’est pas une métaphore :


 

 

Bien sûr, les trois Rois, et chez nous la galette et le petit qui crie les parts : « Pour qui celle-là ? - Pour grand’père ! ». Mais la foi est autre chose. Laissons-nous secouer par les textes que l’Eglise catholique propose en ce dimanche. Isaïe : « Debout, Jérusalem, resplendis : elle est venue ta lumière… » Psaume 71 : « Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux… Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours, il aura souci du faible et du pauvre. En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ! »

 

La lumière, c’est le triomphe ultime de Dieu et de l’humanité. La justice aux pauvres, ce n’est pas seulement une métaphore spirituelle (comme des générations de bien-pensants s’en étaient persuadées) : c’est très concrètement la promesse de Dieu aux hommes démunis dont Il est le seul recours. Cette justice aux pauvres sera la marque de la venue du Messie ? « Jésus n’est pas le Messie puisque les pauvres n’ont pas justice », dit-on. Manière de dire : « Vous, les chrétiens, la justice aux pauvres n’est pas votre souci. Donc vous ne témoignez pas  de votre Messie. Donc vous ne croyez pas vous-même qu’il le soit. »

 

Qui croira au Messie si nous ne montrons pas que nous croyons en lui ?  Qui croira que nous y croyons, si nous ne faisons pas en son nom justice aux pauvres ? Aucune argutie ne tient contre ça. N’essayons pas de déplacer le problème : ce n’est pas dans nos préférences et nos pseudo-priorités  - même « militantes» et ostentatoires, pharisaïsme s'il en est - que le Ciel nous veut. Où nous veut-Il ? Où nous n’avons pas envie d’aller. Alors allons-y.

 

 

Commentaires

UNE NOTION OBJECTIVE

> C'est vrai, ne prenons pas les appels évangéliques à la justice pour une métaphore, ne les déformons pas en les alignant sur l'intérêt de clans séculiers. La justice est une notion objective et universelle. Elle ne s'applique pas "moins" à ceux qui ne sont pas "comme nous". Le christianisme n'est pas une religion clanique.

Écrit par : tertulia | 05/01/2009

VOCATION

> Merci pour ce post, que j'aime parce qu'il nous rappelle avec force et clarté notre vocation de chrétiens. Sur le post "Bonne année à tous..." je disais en commentaire que nous pourrions faire de cette année l'année de la charité entre nous. Peut-être pourrions nous aussi en faire l'année de la charité envers nos frères les plus pauvres. C'est un sujet difficile, parce qu'il n'appelle pas de réponse univoque : en chaque petit, chaque miséreux (matériel ou moral) nous devons voir le Christ. Donc l'aider. Par ailleurs, Saint Paul a cette phrase inintelligible pour notre époque : " celui qui ne travaille pas n'a pas le droit de manger". Phrase que je comprends comme "Celui qui refuse de travailler alors qu'il en a la capacité..." Phrase qui peut nous amener à ces condamnations hâtives, travers dans lequel je suis parfois tombé. Mais il est profondément difficile de faire le distingo entre l'authentique paresseux qui a délibérément choisi de vivre de la mendicité, ou aux crochets de la société (et il y en a beaucoup) et celui qui, de galère en galère, de déchéance en déchéance, de névrose en schizophrénie, termine dans la rue et est incapable de reprendre une existence normale. Difficulté aussi, en ces périodes de grands froids, d'admettre qu'il est impossible d'ouvrir en grand ma maison chauffée et de mettre à la place de mes enfants tous les miséreux que je croise dans la rue... Bref, tout cela me torture (je pèse mes mots) : je suis fier de gagner ma vie en travaillant, d'offrir à ma famille un confort de vie appréciable, sans facilité excessive, à force de travail et d'efforts, rien n'est jamais gagné et je peux demain me retrouver ruiné. Et je ne sais pas quoi faire...
Très modestement, j'ai répondu à l'appel de notre curé qui nous a proposé de constituer des équipes pour aller servir, chaque dimanche matin, un petit déjeuner dans une association chrétienne. C'est infinitésimal. Matériellement, ce n'est rien. En termes de temps, ce n'est pas grand chose. En termes humains, c'est formidable. Pensons aussi à la devise des Petits frères des Pauvres : des fleurs avant le pain. La charité, c'est infiniment plus qu'une petite pièce (qui ne sert à rien, reconnaissons-le) : n'est pas avant tout un sourire, un regard bienveillant, un acte d'amour du prochain qui passe avant tout par le regard qu'on porte sur lui ?
Le sujet est inépuisable, et inépuisé. Je ne prétends pas en faire le tour. Mais je ne cesse de me poser des questions et je suis certain que nombre d'entre nous se les posent aussi

Écrit par : Edouard | 05/01/2009

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