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15/10/2008

L’analyse de Mgr Aké au Synode éclaire notre débat sur les paroisses, les paroissiens et les vocations (23/09)

L’évêque ivoirien pose la question de la conversion personnelle :


 

  

VATICAN -  Dans son intervention au synode des évêques, lundi matin, Mgr Joseph Aké (Côte d'Ivoire) a souligné l'importance d'amener les fidèles à faire l'expérience personnelle de la rencontre avec Jésus, notamment grâce à une prédication qui les touche. « Au cours de nos échanges, nous avons porté un regard critique sur nos homélies qui sont fades, qui n'accrochent pas, qui ne tiennent pas en éveil », a-t-il souligné : « Nous avons suggéré des cours de formation en homilétique et la rédaction d'un directoire pour les homélies, a-t-il ajouté, et nous avons accroché à cela une bonne et solide formation des lecteurs ».

 

« Mais je crois qu'il y a un élément fondamental que nous ne devons pas oublier, ni occulter et qu'il convient de rappeler, a-t-il estimé. Cet élément nous le trouvons dans la rencontre de Jésus et la Samaritaine (Jn 4, 1-42). » Dans cet évangile, les personnes conduites à Jésus par la Samaritaine disent à celle-ci : « Ce n'est plus à cause de tes dires que nous croyons, nous avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde » (Jn 4, 42). De même le cri du centurion au Calvaire (Mt 27, 54).  « Et nous ne pouvons pas ne pas évoquer l'expérience fulgurante et bouleversante de Paul sur la route de Damas ; rencontre qu'il rappelle à trois reprises dans le livre des Actes… »

 

« Que s'est-il passé exactement dans le cœur des ces Samaritains, de ce centurion et de ses compagnons, de Paul l'Apôtre des Gentils ?  Dans tous les cas, le message a touché sa cible ; l'objectif est atteint et c'est cela l'essentiel. Voilà, à mon humble avis, la finalité de toutes nos recherches, nos échanges, nos partages. Amener nos fidèles et ceux qui se laisseront toucher par notre prédication à faire cette expérience personnelle et unique de la rencontre avec Jésus. Il faudrait qu'ils arrivent à ceci : "Je crois non pas parce que j'ai écouté l'homélie de tel évêque, de tel prêtre charismatique, mais parce que j'ai moi-même rencontré Jésus." »

 

 

 

Commentaires

IL A RAISON

> magnifique de vérité !
personnellement c'est parce que j'ai un jour fait la rencontre de jésus christ vivant et ressuscité que je crois, et c'est par raison que j'ai définitivement "adhérer" à l'église catholique;
mais oui,cet évêque a raison, c'est la rencontre avec le ressuscité qui fait vivre le chrétien, et entretient ensuite sa foi

Écrit par : jean christian | 15/10/2008

> Enfin de telles paroles !!

Écrit par : Gégé | 15/10/2008

LES SENS

> Ou comment développer encore une fois que le Christianisme est la religion de l'Incarnation et non celle du Livre ...
C'est pourquoi il faut en finir avec les liturgies bricolées et trop intérieures qui gomment la prière du corps et de tous les sens.
Retrouvons donc la prière des sens :
- la vue : l'architecture empreinte de sacré et de dignité, les comportements et les ornements, la beauté de ceux-ci et des vases sacrés
- l'ouïe : revenir à la notion de "Grand'Messe" du Dimanche en opposition avec les messes de semaines ou des féries, et non l'opposition entre les temps liturgique, la qualité des interprétations
- l'odorat : retour de l'encens à la "Grand'Messe"
- le toucher : contact du sol, des pries-Dieu ou des marches des tables de communion lorsque nous nous mettons à genou (ce qui est une prière du corps) pour adorer Dieu dans son Eucharistie (cf. Benoît XVI sur la nécessaire attitude d'Adoration dans la Messe)
- le goût : dans la communion et pourquoi pas la communion sous les 2 espèces telle que le Missel le prévoit (donnée dans les 2 cas par un ministre ordinaire ou extra-ordinaire et non par le fidèle lui-même)
C'est cela qui a jeté avec l'eau du bain dans le n'importe quoi liturgique : toute l'aspect expression de l'Incarnation dans la Liturgie.
Comment alors chacun peut-il rencontrer le Christ si on gomme l'aspect incarnation du Christianisme ?
- remplacement de la proclamation de la Parole de Dieu par des textes profanes ou pire par rien (suppression des lectures, psaumes, du trait en Carême)
- remplacement du chant grégorien qui met en musique la Parole de Dieu (ou même de la polyphonie qui utilisent les mêmes versets) par des cantiques non bibliques, donc encore une fois privation de la Parole de Dieu
- utilisation d'un pupitre vulgaire et banal en guise d'ambon, qui est l'Autel de la Parole de Dieu
Est-ce être fondamentaliste et rubriciste que d'exposer tous ces points qui nient la Parole de Dieu et l'aspect Incarnation de celle-ci dans l'Humanité ?

Écrit par : boris | 15/10/2008

TOUT L'AVENIR

> Oui, moi aussi j'ai retenu spécialement cette analyse. Nous le voyons bien dans les débats qui ont lieu ici notamment (familles chrétiennes qui préfèrent avoir un fils trader plutôt que prêtre, etc), la transmission s'épuise si la Parole n'est plus perçue dans sa vie, le mouvement et la manifestation de sa vie.
La conversion personnelle et le témoignage personnel sont tout l'avenir du christianisme (et de l'Église catholique si elle ne veut être débordée par les Évangélistes), désir de trouver, de rendre, de dire la Vérité, au sein de l'Église et au sein du monde.

Écrit par : Alina | 15/10/2008

PLUS LARGE QUE LA BIBLE

> Cela montre bien que la Parole de Dieu est plus large que la Bible. Les prêtres prêchent aussi par leur vie. Ce ne sont pas des fonctionnaires. A Saint Louis des Français à Rome, nous avons eu l'honneur de nous entretenir avec son Eminence Mgr Vingt-Trois. Il nous a décrit un peu les thèmes saillants du Synode (on les retrouve sur Zenit): - parole de Dieu plus large que la Bible - problème des homélies - relation AT-NT - théologie et exégèse. Autrement, à entendre les participants, il semble qu'un Synode soit éprouvant, peut-être à réformer, avec beaucoup de discours. Qu'en restera-t-il ?

Écrit par : Abbé Dominique Rimaz | 15/10/2008

OUI

> Oui ! Oui ! Oui ! De la conviction, du feu , de la flamme, de l'ardeur, du décoinçage, du relustrage, de la joie qui suinte et se perçoit, des geste habités nourris de l'intérieur, des mélodies simples et belles même si elles swinguent un peu trop suivies par un Vrai Pater noster ... Bien psalmodié et même en latin, tout ...

Écrit par : Gérald | 15/10/2008

EN VRAC

> Idées un peu en vrac :
"Si tu savais le don de Dieu..."
Homélie ce matin en la cathédrale de Chartres pour la rentrée des lycées et collèges. La foi, c'est une rencontre. L'Eglise est la Tente de la rencontre par excellence. Quant à la différence de l'école catholique avec l'école publique, c'est qu'elle propose autre chose que des "valeurs" : la rencontre avec Jésus Christ.
Comment témoigner de cette rencontre ?
Le Cardinal Newman a écrit (je cite de mémoire mais je crois que c'est à peu près cela): "Reste avec moi Seigneur et je commençerai à resplendir comme Tu resplendis, à resplendir jusqu'à devenir lumière pour les autres. Toute la lumière viendra de Toi, c'est Toi qui resplendiras pour les autres par mon intermédiaire. Fais que je T'annonce sans prêcher par le seul mérite de tes saints et l'évidente plénitude d'amour que mon coeur Te porte."

Écrit par : isabelle | 15/10/2008

URGENT

> Le témoignage de foi est urgent : j'oubliais de préciser que la messe avait lieu une semaine après le suicide d'un jeune élève de quatrième, victime de la sous-culture jeune mortifère qui entrait en résonnance avec son propre mal être. Il était bien sûr présent dans tous les esprits lors de la cérémonie...

Écrit par : isabelle | 15/10/2008

@ Boris

> Je vois dans le dernier paragraphe que, piqué au vif, c'est à un précédent échange où je vous contestais que vous vous référez (!) et que peut-être je vous ai blessé (?)... pardonnez-moi si c'est le cas, mais vous savez que je suis aussi attentif que vous à la qualité, à la beauté et au sens de la liturgie, même si parfois je vous conteste quand j'ai le sentiment que vous passez à côté des choses (l'épiclèse)...
Alors, laissez-moi vous dire que je suis pleinement d'accord avec vous sur l'essentiel, à savoir que la liturgie doit être incarnée et parler à tous nos sens et qu'elle doit faire résonner la Parole de Dieu.
Mais je vais encore vous exprimer quelques petits désaccords, si vous le permettez :
* "Il faut en finir avec les liturgies bricolées", dites-vous, oui, "trop intérieures", ajoutez-vous... moi je les trouverais plutôt trop extérieures !
* "Revenir à la notion de "Grand'Messe" du Dimanche en opposition avec les messes de semaines ou des féries, et non l'opposition entre les temps liturgiques"... je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que vous voulez dire (?), mais il me paraît essentiel, non pas d'opposer, mais de marquer de façon significative les temps liturgiques qui rythment l'année liturgique avec leur "couleur" propre (et disant cela je ne parle pas que de la couleur des ornements liturgiques, mais aussi des lectures et des chants !).
Mais je suis pleinement d'accord avec vous pour mettre en valeur la Parole de Dieu :
- proclamation de la Parole de Dieu (en langue vernaculaire pour que chacun puisse l'entendre dans sa langue, y compris la psalmodie en français, sans doute préférable ordinairement à un ou deux versets en latin/grégorien),
- chants dont les textes sont tirés de l'Ecriture, des Pères de l'Eglise, des sources liturgiques anciennes,
- ambon digne et revêtu des ornements liturgiques : la "Table de la Parole".

Écrit par : Michel de Guibert | 15/10/2008

@ Isabelle

> Je reconnais dans le texte que vous citez de mémoire une belle prière du Cardinal Newman qui m'est chère, et dont j'ai gardé la traduction suivante :
"Demeure en moi, Seigneur Jésus, et alors je pourrai, comme Toi, rayonner au point d’être à mon tour une lumière pour les autres, lumière, Seigneur, qui émanera complètement de Toi.
C’est Toi qui, à travers moi, illumineras les autres. Ainsi ma vie deviendra une louange à ta gloire, la louange que tu préfères, en Te faisant rayonner sur ceux qui nous entourent."


A rapprocher d'un autre beau texte extrait d'une homélie de Saint Grégoire de Nazianze :
"Rien n’est plus agréable à Dieu que le salut des hommes et leur retour, c’est la clef de tout enseignement et de tous les mystères. Il en sera ainsi si vous êtes comme une lumière dans le monde, comme une force vitale pour les autres hommes, et comme de petites lumières autour du Christ, la Grande Lumière, reflétant sur vos traits sa Splendeur céleste."

Écrit par : Michel de Guibert | 15/10/2008

> OUI, la liturgie c'est le visage aimant de Jésus, enfin on va arrêter de le déformer. Miséricorde!

Écrit par : Gilles | 16/10/2008

@ MdG :

> Effectivement, vous avez reconnu la pique.
Pour l'histoire d'opposition :
- je constate que dans la majorité des paroisses, les prêtres refusent de chanter leur partie sous prétexte que c'est le temps de l'Avent ou du Carême, que les diacres refusent de porter la dalmatique pour la même raison et qu'ensuite tout ce petit monde explique que cela permet de différencier le temps Pascal ou celui de la Nativité des autres temps Liturgiques. - comme vous le dites vous-même, il n'y a rien de plus faux ! C'est ce que j'ai voulu dire.
- en réalité nous parlons de degrés de solennisation d'une célébration, et ces degrés répondent à des règles qui n'ont que très peu à voir avec les temps liturgiques : un Dimanche est une solennité qui commence par des 1ères Vêpres et de se termine par de Complies après les IIndes Vêpres. Une férie commence par les Vigiles (ou Office des lectures) et se termine par les Complies et peut être remplacée par une autre célébration (comme celle d'un Saint ou une messe votive).
- si la question du chant des parties du prêtre ne devrait pas se poser le Dimanche (sous-entendu obligatoire du fait que c'est Dimanche), elle ne devrait pas non plus se poser pour les féries (sous-entendu "défendu" car c'est le plus bas degré de solennité). Par contre entre ces 2 extrêmes de l'échelle, il existe environs 15 nuances ou degrés différents !
Voilà à quoi je faisais référence.

Pour l'histoire du "bricolage = intériorité", je maintiens ma position. Nous sommes confrontés à la même chose que pour le pseudo art dit contemporain : la signification n'est accessible que par une suite d'innombrables explications.
La Liturgie est tout le contraire : le sens de la génuflexion saute aux yeux, abaissement devant Dieu, humilité devant Dieu.
Quel est le sens d'une ronde d'enfants dans le Choeur ou d'un tableau qui masque l'Autel ?
Je n'en sais rien et dans le langage liturgique, ce sont des expressions inconnues au bataillon !
C'est pour cela que je dis que c'est trop intérieur ou intellectuel : cela demande une longue explication pour comprendre la volonté (privée et unilatérale d'une seule personne) de ce qui est exprimé.

De plus, la démonstration par la pratique montre combien cette "créativité mal placée" (le mot est du Card. Arinze lors des 50 ans de l'ISL à Paris) est pauvre : très peu d'originalité, seul la vue est utilisée, les autres sens sont bannis.

L'Incarnation est en réalité niée.

Écrit par : boris | 20/10/2008

DETAILS

> Certes la liturgie c'est primordial.
Mais je voudrais attirer l'attention de tous sur le danger qui réside sur le fait de vouloir à tout prix la figer dans ses moindres détails.
Obliger les fidèles à obéir point par point à des règes fixées définitivement et incapables d'évoluer, faire la guerre comme certains pour que soit rétablie la table de communion et vouer à l'anathème ceux qui ne chanteraient pas correctement (selon eux) le psaume responsoriel, ou autre trait, me parait contraire à la "rencontre" dont parle si bien Mgr Aké. Je ne crois pas que nous serons jugés sur notre capacité de chant ou sur la manière dont sera orné l'embon ou répandu l'encens, mais sur la manière dont nous aurons personnellement cherché à rencontrer le Christ et aimé notre prochain...Même si chacun doit faire de son mieux, la liturgie n'est pas un concours. Ne soyons pas pharisiens.

Écrit par : Martine | 20/10/2008

@ Boris

> D'accord avec vous pour solenniser les dimanches de l'Avent et du Carême, car ce sont d'abord des dimanches et en tant que tels la fête de la Résurrection du Christ.
Ce qui donnera la "couleur" de ces temps liturgiques, ce sont les oraisons, les lectures et les préfaces du lectionnaire et les chants appropriés, peut-être une certaine sobriété, mais certainement pas de transformer le dimanche en jour ordinaire !
C'est si vrai que nos frères orthodoxes chantent des alleluia pendant tout le Carême !
Si par "trop intérieur" vous voulez dire "trop intellectuel", je suis d'accord avec vous ; la liturgie ne doit pas être cérébrale et n'a pas besoin d'explication, mais elle doit parler à tous nos sens et nous faire entrer dans les saints mystères.
Ce que je voulais dire, c'est qu'elle doit, ce faisant, nous conduire à plus d'intériorité, et non à des gestes dont le sens est par trop extérieur à la célébration ; un exemple, le baiser de paix, qui nécessiterait un geste moins profane que la poignée de main (prenons exemple sur les chrétiens d'Orient qui ont su garder des gestes plus justes pour exprimer la paix donnée à son frère et n'oublions pas que la paix vient du Seigneur, autrement dit de l'autel).

@ Martine
Vous avez totalement raison de mettre en garde contre un "rubricisme" exagéré qui deviendrait un carcan étouffant, mais la liturgie n'est pas non plus le lieu d'une "créativité" subjective ; le chant liturgique, les ornements liturgiques, l'encens, tout contribue à la louange du Seigneur pour nous faire entrer dans les saints mystères que nous célébrons et rencontrer le Christ vivant afin que nous aimions et que nous fassions de toute notre vie une vivante offrande à la louange de Dieu.

Écrit par : Michel de Guibert | 20/10/2008

@ MdG :

> nous sommes d'accord sur bien des points.
Le problème est que les mots sont dévoyés de leur sens.
Nous chipotons (à raison) sur les termes "intérieur" / "intériorité".
Vous remettez les choses à leur juste place en disant que ce n'est pas "intérieur" mais "intellectuel" ou "cérébral".
J'ajouterai une nuance à votre propos sur la compréhension de la Liturgie : elle a son propre langage et il faut l'apprendre, même si la force de ce langage est de parler par lui-même.
La crise actuelle a conduit à la perte de connaissance des clés de ce langage et il faut absolument les redonner au catéchisme où lors de séances pour adultes, où même dans les homélies (cf. Concile Vatican II et PGMR 2002).
Je crois profondément que les clés sont les mêmes quelques soit la forme ou le rite : ces clés sont données par la Parole de Dieu (donc on trouve des éléments dans la Bible) et par la Tradition.
C'est justement le manque de connaissance de ces clés qui font dire à certains que d'autre sont "rubricistes".
Pour le baiser de paix, je vous laisse lire ce qu'en dit le Missel Romain, plutôt que de regarder dans d'autres rites qui correspondent à d'autres cultures. Il y est question de s'attraper par les bras, de s'incliner pour recevoir la paix du Christ (et non pas la nôtre) ... enfin j'imagine que vous avez déjà vu des moines et même des prêtres le faire.
Je ne sais si je suis bien placé pour vous dire ceci, mais tout de même : c'est très enrichissant culturellement et théologiquement de prêter attention aux autres rites, à condition d'avoir le discernement nécessaire par derrière, donc une formation ad hoc. Mais mettons déjà en œuvre tout ce que contient le Missel Romain avant de faire immigrer des rituels de cultures qui ne sont pas la nôtre.
Exemple : les diacres, à défaut les prêtres, pour la prière universelle et une construction des intentions calquée sur celles du Vendredi Saint.

Écrit par : boris | 21/10/2008

@ Boris

> Je suis d'accord avec vous pour dire que la liturgie a son langage et qu'il nous appartient de nous former, là comme ailleurs, et il existe pour ce faire d'excellents outils ; mais la liturgie elle-même n'est pas le lieu de cette formation sous peine de tomber dans le bavardage explicatif là où ce sont les signes qui doivent parler d'eux-mêmes et ainsi nous faire entrer dans les saints mystères ; la liturgie est d'abord mystagogique.
Comme beaucoup, au moment de la grave crise de la liturgie en Occident dans les années 70 et 80, j'ai regardé du côté des liturgies d'Orient et j'y ai appris et reçu beaucoup, préférant, et de loin, cette ouverture à de riches traditions liturgiques et spirituelles à la fréquentation des chapelles intégristes...
Ce passage par l'Orient m'a permis de me réapproprier ensuite notre riche tradition latine, en gardant toutefois une ouverture vers d'autres rites qu'il serait abusif à mon sens de lier trop exclusivement à d'autres cultures car l'Eglise est une dans la diversité de ses traditions et, comme le disait Jean-Paul II, nous devons apprendre à respirer avec nos deux poumons !

Écrit par : Michel de Guibert | 21/10/2008

@ MIchel de Guibert :

Dans ce que vous dites à Boris je suis particulièrement sensible à ces mots : (la liturgie) doit nous conduire à plus d'intériorité et non à des gestes dont le sens est par trop extérieur..." mais vous continuez en disant "extérieur à la célébration", ce que je ne conteste pas, je voudrais ajouter "ni extérieur à nous-mêmes", car ayant été dans mon enfance étouffée par trop de gestes imposés du dehors sans véritable compréhension et intégration personnelle, je les ai un moment tous rejetés afin de les réapprendre plus tard (d'une manière totalement différente, engagée, puisque c'était une démarche personnelle).
Je dirai donc, au risque d'être prise pour une soixante-huitarde attardée ce que je ne suis pas, qu'on ne peut pas imposer de l'extérieur trop de choses non comprises, non voulues, étouffantes, sous peine de rejet.
Par exemple on doit expliquer l'importance de l'agenouillement, mais on ne doit pas l'imposer impérativement et massivement à un enfant, ou à un catéchumène, ou à un pratiquant ordinaire, sans donner de sens, sans que cela fasse sens pour lui, c'est comme dans un couple : tous les gestes d'amour doivent correspondre à une profondeur, sous peine d'être dévoyés...est-ce que vous comprenez ce que je veux dire ?...Sinon je suis bien d'accord avec ce que vous me dites.

Écrit par : Martine | 22/10/2008

@ MdG :

> Pour l'Orient, vous confirmez mon hypothèse non formulée, j'ai connu un prêtre comme cela du coté de Nancy, il porte même la chasuble de forme orientale et il a mis 2 Icônes à l'entrée du chœur de sa basilique.
Pour la Liturgie :
ma femme a participé à une "école d'adoration pour enfant". Elle en est revenue très déçue. En discutant, nous avons exactement ce constat que vous faites pour la Liturgie : il y a de nos jours un mélange malsain de la pratique et de l'explication.
La pratique Liturgique n'est pas le lieu de son explication et de son apprentissage.
Il faut séparer les moments de pratique de la prière (Liturgique ou non) des moments de catéchèses.
Ce n'est pas une opposition entre prière et catéchèse, mais une remise à sa place de chaque élément.
C'est comme la pseudo-opposition entre charité et prière : chaque chose doit retrouver sa place, comme cela la prière ("contemplative") sera bien la source de la charité pratique.
C'est l'Evangile de Marthe et Marie : la meilleure place est celle de Marie en contemplation et elle ne lui est pas retirée. Mais en même temps, jamais Jésus ne condamne Marthe pour ce qu'elle fait. Il donne juste le véritable ordonnancement entre prière et action, sans les opposer.

Écrit par : boris | 22/10/2008

@ Martine

> Je suis en plein accord avec ce que vous me dites "ni extérieurs à nous-mêmes" et il est bien clair que nos gestes liturgiques doivent faire sens pour nous (un peu de formation y contribuera !) ; j'ajouterai juste que pire encore sont les gestes imposés de l'extérieur qui n'ont pas même de sens en soi ! Quand on a perdu le sens des gestes liturgiques, on est conduit à inventer des "signes" d'une pauvreté affligeante...

@ Boris

> Nous sommes pleinement d'accord pour ne pas faire de la liturgie une séance de catéchèse, même si bien sûr la liturgie est subsidiairement catéchétique (c'est encore plus évident dans la liturgie byzantine qui est souvent théologique dans ses formulations).
Je vous rassure néanmoins sur un point : mon passage par l'Orient ne m'a jamais coupé de l'Eglise latine, mais seulement fait chercher ailleurs ce que je ne trouvais pas ou plus dans notre Eglise latine ; je regretterai que la redécouverte de notre tradition aboutisse à un repli identitaire et à des attitudes un peu "caporalistes" pour rejoindre les préoccupations de Martine.

Écrit par : Michel de Guibert | 22/10/2008

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