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29/09/2008

Autour du débat "Une Eglise sans prêtres ?" (du 23/09) : une précision

et un document concernant les laïcs :


 

 

Le débat « Une Eglise sans prêtres ? » (note du 23/09) dépasse actuellement la centaine de contributions. Vous y soulevez des questions d’avenir.

 

Examiner l’esprit actuel d'un milieu social ne relève pas de la polémique, mais d'une simple analyse lucide, tout à fait classique dans l’Eglise. Prétendre interdire cet examen, voire le diaboliser, relèverait de la fuite-refuge dans un « spirituel » désincarné.

 

La foi n'est pas un refuge. Ni une dénégation de la réalité.

 

Je cite un auteur chrétien (non catholique) : « Si on prend pour critère le Christ crucifié, on est conduit à un déplacement des valeurs et notamment à renverser, sens dessus dessous, les critères séculiers de la sagesse et de la puissance »[1].  Là où manque ce « renversement de critères », les vocations disparaissent : c’est une loi physico-surnaturelle depuis l’origine du christianisme… S’inféoder aux « critères séculiers de sagesse et de puissance » est un penchant naturel. Ne pas y céder est surnaturel. Des chrétiens y cèdent quand leur tonus de foi s’affaiblit. C’est un fait. Pourquoi ne pas le dire ? Au nom de quel irénisme ?

 

Le christianisme est incarnation, donc débat. Le débat entre le Fils incarné et la société où il s’incarne porte un nom : c’est l’Evangile.

 

 

 

 

Problème supplémentaire : ressusciter les vocations ne doit pas éclipser la formation (de plus en plus nécessaire) des laïcs. Comment faire pour que les deux nécessités ne se nuisent pas l’une à l’autre ?  Lire à ce sujet ce que dit Mgr Bruguès à propos des laïcs :

 

 

<<  La formation s’adapte aux exigences des laïcs, selon Mgr Bruguès

 

(Secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique)

 

ROME, Dimanche 28 septembre 2008 (ZENIT.org) - Après la publication, jeudi dernier, d'un document sur la réforme des Instituts supérieurs de sciences religieuses...

Zenit - Quel est l'intérêt aujourd'hui des Instituts supérieurs de sciences religieuses face aux facultés de théologie ?

Mgr Bruguès - Il faut bien comprendre la situation : nous avons aujourd'hui dans l'Eglise un mouvement qui consiste à donner de plus en plus de responsabilités aux laïcs. Et il faut voir cela comme mouvement de confiance. Ce sont à la fois des activités traditionnelles externes à l'Eglise, telles que l'investissement dans le monde économique, le monde culturel... mais, et c'est tout nouveau, on demande de plus en plus de service à des laïcs à l'intérieur même de l'Eglise. Qui dit services et responsabilités, dit nécessairement formation. Il faut que ces laïcs soient en mesure de répondre aux attentes que l'on place en eux dans ces diverses activités.

Alors, il y a diverses formes de formation, chaque diocèse à toujours eu un petit quelque chose pour que ces laïcs puissent se former, mais ça n'avait pas de prétention à des titres. C'était simplement pour les mettre à niveau... Puis les laïcs se sont inscrits dans les facultés de théologie, puisque c'était les seules institutions qui prévoyaient un diplôme reconnu par l'Eglise et qui pouvaient ainsi leur assurer une transition géographique, car avec le même diplôme on peut aller ailleurs. On s'est alors rendu compte qu'on ne pouvait pas demander à des laïcs de se plier à la formation qui était, au point de départ, pour les clercs. Il y a toujours eu des laïcs dans les facultés, mais qui étaient en nombre simplement limité. Quand ce nombre de laïcs a commencé à prendre de l'importance, on a créé différents cycles au sein des facultés. Il s'agissait en d'autres termes de trouver une autre formation mieux adaptée.

ZENIT - Quelles ont été les modalités de cette adaptation de la formation ?

Mgr Bruguès - Par exemple, un laïc ne peut pas se mettre en absence de travail professionnel pendant trois ou quatre ans. Il a donc fallu concevoir une formation qui soit compatible avec leurs activités professionnelles. Il fallait aussi une formation compatible avec la vie familiale puisque la plupart des laïcs, pas tous bien sûr, mais la plupart, sont mariés et ont des enfants. Et on s'est alors aperçu qu'on ne pouvait pas demander à des séminaristes des cours du soir, car ils avaient les obligations du séminaire, et en même temps on ne pouvait pas demander à des laïcs des cours le matin. Donc on s'est dit qu'il fallait concevoir deux formations particulières.

Et cela s'est accentué quand on s'est dit qu'on ne pouvait pas demander non plus à des laïcs de suivre des cours qui seraient manifestement orientés vers la formation des clercs, je pense notamment au domaine de la sacramentaire, la célébration des sacrements. En revanche, on avait besoin pour des laïcs, de cours plus solides dans un certain nombre de domaines. Je parle par exemple du domaine qui était le mien, la théologie morale économique, la morale économique et politique,... il fallait développer ces cours. Donc il y a des considérations de méthodologie, et également de contenu. Mais il ne fallait pas que les laïcs croient, parce qu'on mettait à leur disposition des instituts, que ce soit une formation au rabais. C'est une formation qui vise aussi à l'excellence universitaire parce qu'un institut ne peut exister que sous la responsabilité d'une faculté de théologie, il ne peut exister par lui-même.

ZENIT - Et pourquoi, plutôt que de créer de nouveaux instituts, ne pas avoir  transformé et conservé les cycles qui existaient dans les facultés ?

Mgr Bruguès - Tant qu'il s'agit de laïcs qui sont du diocèse ou du lieu où se trouve la faculté, il n'y a pas de problème. Mais n'oublions pas que nous avons des laïcs qui viennent de diocèses voisins, et que c'est compliqué pour eux. Donc on a dit qu'une faculté de théologie peut avoir autour d'elle des instituts. Il y a des pays comme l'Italie ou l'Espagne où ces instituts se sont multipliés : en Italie il y en a 74, et pour l'Espagne, autour de 30. En revanche, en France, ils ne se sont pas développés, même si récemment nous avons reçu des demandes de créations d'instituts. En fait, si je me mets à la place d'un doyen d'une faculté de théologie, plutôt que de me compliquer la vie à trouver plusieurs cycles à l'intérieur de ma faculté, je serais content d'avoir un institut qui dépendrait de la faculté, mais qui serait spécifique pour ces laïcs.

ZENIT - Combien de personnes seraient aujourd'hui concernées par ces instituts par rapport à ceux qui sont inscrits en faculté de théologie ?

Mgr Bruguès - Cela dépend énormément des pays et des lieux. Alors puisque vous parlez de chiffres, notre document qui a été présenté jeudi dernier précise qu'habituellement un institut ne peut pas avoir moins de 75 inscrits. Evidemment, on a vu des instituts se créer avec quelques personnes,  mais ce n'était pas significatif. Un minimum de 75 inscrits, mais également un minimum obligatoire de quatre professeurs stables entièrement députés à l'institut, s'il n'y a que le premier cycle, et cinq professeurs s'il y a aussi le second cycle. Donc c'est sérieux, ce n'est pas une formation au rabais, d'ailleurs les diplômes sont délivrés au nom de la faculté, par les professeurs de faculté, qui vont donner un enseignement de même qualité, simplement adapté. Pour répondre à votre question, il faudrait considérer la situation de chacune des facultés de théologie. En France, j'imagine tout à fait que l'Institut Catholique de Paris et peut être aussi la Faculté Notre Dame aient la possibilité de créer plusieurs instituts, qui pourraient être à Paris ou à l'extérieur.

ZENIT - Le but de la formation est plus pastoral dans ces instituts ?

Mgr Bruguès - Non, on ne peut pas nécessairement le dire. Ce qu'on vise, c'est une formation adaptée au mode de vie et à l'activité des laïcs. Les activités ne sont pas nécessairement pastorales. Les laïcs ont toujours eu la mission de témoigner de l'évangile là où ils étaient, dans la famille, la vie professionnelle, mais aujourd'hui cette mission se trouve renouvelée, c'est une nouvelle évangélisation. Alors comment les aider dans cette nouvelle évangélisation ? Il y a du pastoral mais ce n'est pas strictement du pastoral, il nous faut penser la nouvelle évangélisation confiée à des laïcs. Elle n'est pas confiée qu'à des laïcs mais principalement à eux. Alors comment les former ?

ZENIT - Et ces instituts seraient spécialisés dans un domaine particulier ?

Mgr Bruguès - On peut l'imaginer. Il y aurait nécessairement une formation théologique, qui serait à la fois synthétique et organique, avec l'ambition de mettre des laïcs au niveau théologique, mais on peut très bien imaginer des instituts qui se spécialiseraient dans un domaine. J'ai évoqué les activités qui seraient demandées à des laïcs comme la vie économique, la vie professionnelle, le domaine politique, mais aussi les communications et un domaine qui me paraît très important, d'où l'on attend beaucoup, la culture. [...]

ZENIT - En créant ces instituts et en y envoyant des laïcs, ne va-t-on pas vider les facultés de théologie là où elles sont parfois fragiles ?

Mgr Bruguès - C'est pour cela qu'il faut étudier chaque situation ! Si dans une faculté de théologie vous n'avez pas de clerc en formation on ne va pas faire d'institut puisque les laïcs sont là. En revanche, quand vous avez une faculté où la présence des clercs est dominante, il vaut mieux créer un institut pour des laïcs. En fait, ces instituts existent depuis 20 ans. Il n'y a rien de nouveau dans cela.

ZENIT - Et le risque n'existe-t-il pas de séparer la formation des clercs et celle des laïcs en en faisant une formation plus théorique parce que faite en semaine et à temps complet d'un côté face à une formation qui serait plus légère ?

Mgr Bruguès - Je ne crois pas, maintenant tout dépend de la manière dont ce sera réalisé. Mais la faculté de théologie devient institutionnellement le garant de la qualité de l'enseignement qui est dispensé. Le fait que les professeurs soient communs est aussi une preuve de ce sérieux. Et je n'imagine pas qu'une faculté de théologique ne se contente que d'une formation théorique, s'il y a des clercs, il faut aussi les former pastoralement. Ça fait parti de leur mission.

ZENIT - Est-ce que c'est le rôle d'un ensemble où la faculté serait rattachée au séminaire ?

Mgr Bruguès - Je dirais de l'ensemble. Je ne conçois pas un enseignement théologique pour des clercs qui serait absolument détaché des questions pastorales, ce n'est pas possible... >>

Propos recueillis par Stéphane Lemessin

 

 

 



[1]  F.F. Bruce, I and II Corinthians, New Century Bible Commentary Eerdmans, 1987,  p. 208.

 

 

Commentaires

POURSUIVRE ICI LE DEBAT ?

Suggestion : pour ne pas rendre inconsultable (à force de longueur) la colonne de commentaires du 23/09, pourquoi ne pas poursuivre le débat ici désormais ?

Écrit par : PP | 29/09/2008

PAROLE, ACTE ETC

> C'est aussi un problème de moyens. Le denier du culte participe à l'action et à la visibilité de l'Eglise dans son action d'évangélisation, de formation (séminaires, enseignement), et caritatives (santé, pauvreté, jeunesse).
http://www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/soutenir-leglise/soutenir-leglise.html
La question de la propagation de la foi ne doit pas être seulement le prétexte à une intellectualisation du débat mais aussi l'occasion de comprendre la nécessité que chacun a de s'engager à l'y aider, en contribuant à donner les moyens à l'Eglise d'avancer. L'inconvénient du blog est de privilégier la parole à l'acte.
Il existe aussi le denier de saint Pierre.
http://www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/obolo_spietro/documents/index_fr.htm
"Aidons le Saint-Père à aider les autres! Votre don, si modeste qu’il soit, est important."
Pour de Plus amples informations:
Bureau du Denier de Saint-Pierre
tel.: (+39) 06.6988.4851
fax.: (+39)06.6988.3954
e-mail: obolo.sp@segstat.va

Annie


[ De PP à A. - L'inconvénient du blog est d'être... de la parole ; la parole n'est pas l'acte, mais ce n'est pas un inconvénient - sauf si les actes ne suivent pas. De cela chacun est comptable avec sa conscience et dans sa vie personnelle... qui n'est pas du ressort de ce blog !]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Annie | 29/09/2008

@ ANNIE

> Merci pour vos infos et vos liens pour soutenir financièrement l’Eglise et au travers elle, les vocations. Mais l’argent est une idole même pour l’Eglise. JP II négligeait l’argent. Il était du genre « l’intendance suivra » et elle a non seulement suivi mais il a remonté les finances du Vatican.
Non ce n’est vraiment pas la remontée du denier du culte qui fera repartir les vocations. Je pense que c’est même un peu l’inverse. Les Eglises Catholiques au Vietnam, en Ukraine, en Inde sont riches en vocations et je ne crois pas qu’elles soient riches en argent ! Pourquoi y avait-il tant de vocations en Pologne quand ce pays était sous le joug communiste ? Pas parce que l’Eglise était riche !
On assiste même à des déplacements géographiques du denier du culte. Quand un paroissien est mécontent de son curé et/ou de son Evêque, il verse son denier du culte à un diocèse dont il admire le courage, l’audace de l’Evêque, ou bien il verse au Diocèse de son lieu de vacances !
C’est une dérive réelle et inévitable due à la position obtuse, bloquée et psychorigide de certains prêtres et/ou Evêques qui n’ont pas encore compris les répercussions d’Internet sur le mode de fonctionnement de l’Eglise.
Comment voulez-vous qu’un paroissien de base – et ils sont de plus en plus nombreux – qui peut s’informer sur : Vatican Information Service, Zenit, Radio Vatican, Asia News, Eglises d’Asie, FIDES,…etc…. ne soit pas tenté de suivre directement les paroles du Pape plutôt que celles de son Evêque, car il sent très vite, très bien, très intimement, quand son Evêque n’est pas sur la même longueur d’onde que le Pape ! L’histoire du Motu Proprio n’en qu’un exemple symptomatique qui va désormais se répéter pour bien d’autres choses et très fréquemment. De ceci nous devons nous réjouir car nous sommes de plus en plus unis en Christ par Pierre ! Pierre (Képhas) en avait rêvé, Internet l’a réalisé pour Jean-Paul et Benoît !
Internet peut même être considéré comme un outil – seulement un outil – de la communion des saints. Grâce à la toile, il est possible de se sentir solidaire avec l’Eglise en détresse, souffrante, et même martyre, plutôt que de débattre au raz des pâquerettes de l’installation de nouvelles orgues à Ste Jeanne d’Arc de Versailles !
Les principales raisons du manque de vocation chez la fille aîné de l’Eglise restent donc pour moi le manque de courage, d’audace de la plupart de nos Evêques et le manque de missionnaires pour venir prêcher deux à trois fois par an dans nos paroisses, comme c’était encore le cas il y a 50 ans. Par la description de l’héroïcité de la foi de ces communautés, des martyrs qui donnaient leur vie pour Dieu, ils faisaient appel à ce qu’il y a de plus grand dans l’homme : son envie de suivre Jésus.

Écrit par : Alexis Dumont | 29/09/2008

@ ALEXIS DUMONT

> Il n'est pas possible de se réjouir ainsi d'une opposition (vraie ou supposée) entre le Pape et les évêques.
Quelle conception de l'Eglise avez-vous pour tenir un tel langage, comme s'il s'agissait de court-circuiter nos évêques pour être unis au Christ par le Pape seul !
Ce n'est pas en tout cas ce que dit Benoît XVI de l'Eglise quand il s'exprime sur la collégialité (et ce dès son premier discours, à peine élu Pape)...
L'Eglise n'est pas une structure pyramidale avec un grand chef au sommet, mais une communion à l'unité de laquelle le Pape préside.
Vous-même parlez, à juste titre, de communion des saints, notamment via internet ; il serait présomptueux d'en exclure les évêques, même quand ils vous déplaisent (et j'ai moi aussi mes préférences !).
Et croyez-vous vraiment que la crise des vocations trouverait sa principale raison dans "le manque de courage, d'audace de la plupart de nos évêques" ! (et, j'oubliais, la tenue vestimentaire des dames en été).
Je vous rejoins davantage quand vous évoquez les bienfaits des missions paroissiales ; elles ont revitalisé l'Eglise au XVIIème siècle et au XIXème siècle ; pourquoi pas au XXIème !

Écrit par : Michel de Guibert | 29/09/2008

REJOUIS ET DEPLORE

@ Michel de Guibert - Je m’en réjouis en ce que cela favorise la pleine unité, la comm-« union » ecclésiale que Benoît XVI a appelé. Je le déplore, comme vous, en ce que cela court-circuite, de facto, les Evêques. Mais c’est une réalité que l’on ne peut ignorer, ou faire comme si elle n’existait pas. Et je m’aperçois que beaucoup d’Evêques ne s’en rendent pas compte ou continuent à faire comme si cela n’existait pas. De toute réalité, même apparemment mauvaise, Dieu saura tirer un bien.
Faites un test : allez consulter les 105 sites internet des diocèses en France ! Non seulement il y a une forme (apparences, couleurs, photos, graphisme, etc…) différente ce qui est tout à fait normal. Mais vous avez pratiquement 105 structures (plan du site) différentes. Or d’un diocèse à l’autre on devrait non seulement y trouver les mêmes types d’information mais également la même structuration de la page d’accueil afin de gagner du temps lorsqu’on se déplace ou que l’on part en vacances.
Et j’ose ajouter que la structure (uniquement et pas la forme !) des sites diocésains devrait être la même pour tous les diocèses du monde, afin de favoriser par exemple les étrangers qui viennent en France pour les vacances ou pour s’y installer ! Imaginez alors l’argent correspondant économisé (structure informatique de site web échangée), qui pourrait, par exemple être utilisé pour favoriser les vocations. (Cf. le message d’Annie) ou aider les Eglises persécutées, martyre ou très pauvres (Cf. mon message précédent).
Ma remarque pourrait tout à fait s’appliquer également aux sites web des paroisses qui sont de plus en plus nombreux et de plus en plus variés tant dans la forme, ce qui est normal, que dans la structure, ce qui est aberrant !

Écrit par : Alexis Dumont | 29/09/2008

PAS PYRAMIDALE

> Concernant la diversité des présentation des sites internet des diocèses, elle reflète la diversité des sensibilités ''communicationnelles'' et en cela est une richesse.
Quant à la vision pyramidale de l'Eglise, elle est fausse, saint Pierre n'a jamais été le chef des apôtres et Benoit XVI est Pape parce qu'il est l'évêque de Rome et non le contraire. Nos Pères Evêques sont responsables de nos âmes, à nous de suivre 'obéir en toute humilité leurs consignes (si elles sont dans la limite de leurs responsabilité et qu'elles ne sont pas contraires à la foi et aux moeurs)

Écrit par : Louis | 30/09/2008

LE PAPE ET L'EVÊQUE

> Il faut relire ses sources quand on parle du Pape et des Evêques. On peut citer utilement :
1. Pastor aeternus, Concile Vatican I
2. Lumen Gentium, Concile Vatican II, ch.3 (qui cite immédiatement Vatican I dès le début de l'exposé)
3. Lumen Gentium, Concile Vatican II, nota explicativa praevia (introduite "superiore auctoritate" - par Paul VI - et déterminant la compréhension du ch.3 de Lumen Gentium)
4. CIC 1983 Livre II, ch.1 c.330 et suivants

Quelques conclusions :
1. l'analogie de proportionnalité entre Pierre-les autres Apôtres et Pape-Evêques.
2. La différence entre ces 2 couples réside dans les pouvoirs spéciaux ou extraordinaires n'ayant appartenu qu'aux Apôtres et non transmis à leurs successeurs (Nota praevia, point 1)
3. Pierre est le chef des Apôtres et le Pape est le chef du corps épiscopal en tant qu'Evêque de Rome ou Pontife Romain.
4. De par cette succession à la tête de l'Eglise de Rome, le Pape jouit du'un "pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu'il peut toujours exercer librement" (CIC 1983 c.331)
5. En vertu de sa charge de Pontife Romain, le Pape possède la primauté et le pouvoir ordinaire sur l'Eglise tout entière, et aussi sur chacune des Eglises particulières et sur leurs regroupements.(CIC 1983 c.333)
6. Cette primauté du pouvoir ordinaire est là pour garantir et promouvoir le pouvoir propre et ordinaire de chaque Evêque dans son diocèse.

Ce qui me fait dire, même si on ne trouve pas cette expression dans le magistère ou le droit : tout catholique a IMMEDIATEMENT deux Evêques : le sien et celui de Rome, qui exercent conjointement l'épiscopat catholique IMMEDIATEMENT mais à des titres différents. C'est ainsi que la communion épiscopale est efficacement à la tête de chaque diocèse, lequel est à l'image de l'Eglise universelle, et en lequel et par lequel existe l'Eglise universelle (Lumen Gentium ch.3 n°23).

7. L'autorité collégiale "en plein exercice" s'exerce avec le consentement du Pontife Romain, en communion hiérarchique avec lui, de telle sorte qu'on peut distinguer deux sujets du pouvoir plénier et universel dans l'Eglise : le Pape seul ou le collège de tous les Evêques comprenant le Pape, mais jamais l'ensemble des Evêques sans le Pape (nota praevia n°3)qui comme tel n'existe pas comme collège ayant autorité universelle dans l'Eglise.

8. Bien entendu, le Pape est en communion avec les Evêques du monde entier, et n'est pas étranger au corps épiscopal. Mais il vivra cette communion - qui n'est pas sentimentale mais organique et hiérarchique - en posant les actes qui reviennent en propre au chef. (Nota praevia n°4)

A partir de là, si on peut excuser humainement tel cardinal français pour le côté cavalier et approximatif de ses propos, je ne vois pas comment y souscrire de quelque manière que ce soit sous peine de déroger gravement à l'identité et à l'unité catholique.
Désolé, mais mon Evêque, c'est le mien ET l'Evêque de Rome.

Écrit par : Père Christian | 30/09/2008

AFFECTION ET RESPECT

> Il est certain qu'aujourd'hui la possibilité est donnée de s'informer directement. Accéder immédiatement aux textes présents sur le site du Vatican nous rapproche indéniablement de Rome, et c'est tant mieux.
Mais n'oublions pas non plus ce que Benoît XVI redisait il y a peu à nos évêques réunis à Lourdes : certes, ils ont à "grandir sans cesse dans cette voie" qu'est le "portrait de l'Évêque tracé par saint Paul", afin d'êtres les dignes "représentants du Christ à la tête des diocèses" ; mais nous avons également un devoir : celui de les "considérer avec affection et respect"

Ren'


[De PP à R. - Bien d'accord avec vous. ]

Écrit par : Ren' | 30/09/2008

@ LOUIS

> "la diversité des présentation des sites internet des diocèses, elle reflète la diversité des sensibilités ''communicationnelles'' et en cela est une richesse." Oui c'est ce que j'ai écrit. La forme différenciée oui, la structure reste la même pour tous !
Pour le Pape, les évêques et l'Eglise, je vous invite à lire le message du Père Christian que je remercie très chaleureusement pour ses précisions expertes.
Mais les remarques à mes nombreux messages restent toujours hors sujet cher PdP !
J'essaye de faire des propositions, je suggère des tests, j'émets des idées et je ne reçois que critiques et pinaillages ! Je fais donc un appel à des critiques constructives, des propositions alternatives ou des approbations de mes suggestions ! Ce forum pourrait être une richesse extraordinaire pour l’Eglise, une boîte à idées pour la CEF, mais désespérément les débats partent dans toutes les directions et restent au raz des pâquerettes ! Et si c’était tout bonnement cela qui explique le manque de vocations ? Dans ce cas, n’oubliez pas ce qui alors attend les lecteurs de ce blog : « puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche. » Ap 3, 16 !

Alexis Dumont


[ De PP à AD - Le défaut de la formule blog est que les réactions - au delà d'un certain nombre - partent un peu dans toutes les directions ; c'est inévitable (nous ne sommes pas un groupe de travaux dirigés), et mieux vaut le brouhaha que le silence. Cela étant, ne vous découragez surtout pas ! Vos contributions sont extrêmement intéressantes, y compris lorsqu'elles en prennent d'autres à contrepied. Sans chocs, pas d'étincelles. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Alexis Dumont | 30/09/2008

JEAN PAUL II

> Pour alimenter le débat, je vous signale une analyse très pertinente sur Liberté politique d'Alex et Maud Lauriot-Prévost : vocations, quelle vision pastorale en France ?
Cette analyse explique l'approche des vocations par les communautés nouvelles auprès des jeunes basée sur la découverte de la vie baptismale... pour Jean Paul II, il n'y avait aucune concurrence, aucune hiérarchie entre les différentes vocations mais des réponses diverses à des appels... L'Église avant tout a besoin de sainteté !

Écrit par : carmel | 01/10/2008

POUCE !

@ Alexis Dumont

Cela fait six mois que je participe à ce blog à ma modeste mesure et j'ai rarement rencontré des commentaires "au ras des pâquerettes". Il m'est arrivé souvent, ou parfois, d'être en désaccord avec certains commentaires mais les échanges sont, dans leur majorité, de grande qualité.
Quant au procès en tiédeur que vous lancez aux lecteurs de ce blog, et là, je me sens pleinement concerné, je voudrais vous rappeler qu'on est toujours susceptible d'être le tiède de quelqu'un parce qu'on peut toujours trouver plus exalté que soi.
J'accepte que l'auteur de l'Apocalypse me rappelle à l'ordre, mais pas un quidam que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve. (pour rester dans des images bibliques.)
Je me méfie des boute-feu qui pensent que le monde entier les hait (cf votre premier commentaire sur l'Inde), que le clampin moyen est tiède et que les échafaudages intellectuels mis en place par l'homme, comme la psychanalyse, relèvent de la "fumisterie".
Les quelques intervenants de ce blog qui essaient de vous suivre et de courir aussi vite que vous (moi je n'y arrive pas) tentent de vous ramener à plus de mesure (pas plus de tiédeur) mais vous semblez ne pas les entendre et c'est pourquoi vous avez le sentiment qu'ils sont hors sujet.
Comme le dit PdP et vous-même, oui, vous avez une force de proposition réelle, oui, vous émettez des idées, mais un peu de rondeur ne vous ferait pas de mal. (Vraiment, j'ai été vexé par votre rappel à l'ordre que je m'autorise à prendre à titre personnel).
Pour faire la part des choses, j'ai appris beaucoup de choses en vous lisant et en lisant les "essais de réponses", pour suivre votre logique, de Michel de Guibert et autres, sur des domaines que je maîtrise très mal et qui sont des univers que je découvre : la liturgie, le chant, les accompagnements des couples en difficulté, les nestoriens, les chaldéens... mais de grâce, je voudrais pouvoir respirer un peu : Ne partez pas, mais courez moins vite !

Écrit par : sombre héros | 01/10/2008

@ SOMBRE HEROS

> Vous écrivez : "Vraiment, j'ai été vexé par votre rappel à l'ordre que je m'autorise à prendre à titre personnel". Ne le prenez pas pour vous il ne vous était pas destiné. Recevez mes excuses les plus sincères si vous vous sentez blessé par mes propos.
J'essayerai d'être plus rond et plus lent mais on ne se change pas d'un coup de baguette magique, surtout quand on ne s'en rend pas compte ! :)
En cette année qui lui est dédiée, j'essaye seulement de conformer ma vie pour d'ici quelques années, pouvoir espérer dire comme St Paul "Non, frères, je ne me flatte point d'avoir déjà saisi ; je dis seulement ceci : oubliant le chemin parcouru, je vais droit de l'avant, tendu de tout mon être, et je cours vers le but, en vue du prix que Dieu nous appelle à recevoir là-haut, dans le Christ Jésus." Ph 3, 13-14.

Écrit par : Alexis Dumont | 02/10/2008

TOUS MODERNES

> Lu dans le dernier numéro de 'La Nef', sous la plume du P. Thierry- Dominique Humbrecht, o.p. :
"Curieusement, le monde traditionaliste, pourtant sensible à la culture chrétienne, s'investit trop peu dans l'étude et n'occupe guère le créneau. Pourquoi ? Serait-ce qu'il est envahi, lui aussi, par la primauté des choix de carrière lucratifs et peu littéraires ? Nous sommes tous modernes, décidément."

Écrit par : Tergeist | 03/10/2008

> Amusante, cette remarque du père Humbrecht sur ce milieu de terribles donneurs de leçons poing sur la hanche ! Au final ils font comme les autres.
(Je me souviens avoir entendu le père H. dans une conférence, il y a huit ou neuf ans, porter un diagnostic souriant mais lucide sur les "bons milieux". L'accusera-t-on lui aussi d'être un diable diviseur ?).

Écrit par : Rembar | 03/10/2008

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