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25/09/2008

Inde : les violences hindouistes contre les chrétiens se propagent de l’Orissa à d’autres Etats

Depuis l'Orissa, les attaques contre les chrétiens ont gagné les Etats voisins du Chhattisgarh et du Madhya Pradesh, ainsi que le sud de l'Inde :


 

 

Orissa : nouvelle vague de violence

 Les attaques contre les chrétiens, en particulier dans le district de Kandhamal en Orissa, où les violences avaient commencé en août dernier (1), se poursuivent. Le 20 septembre, I. Digal, 42 ans, a été assassiné par un groupe d'extrémistes hindous alors qu'il tentait de retourner au camp de réfugiés, dans le Kandhamal, où il vivait depuis que sa maison avait été incendiée. Sa femme, qui l'accompagnait, a réussi à leur échapper. Selon des sources ecclésiastiques, une jeune chrétienne de la même région a été violée par les hindouistes. Elle avait quitté le camp de réfugiés pour visiter sa grand-mère dans son village. C'est là qu'elle a été découverte par les hindouistes qui l'ont entraînée dans la jungle et violée.

  « Nos vies sont gravement menacées, déclare le P. Prasanna Singh, qui a dû fuir sa paroisse après l'attaque des extrémistes hindous en août dernier. Nous sommes impuissants (…) et n'avons aucune idée de l'endroit où se trouvent nos paroissiens et combien d'entre eux ont survécu. » Comme les autres prêtres des 34 paroisses que compte le district de Kandhamal, le P. Singh avoue son impuissance : « Nos fidèles se cachent  ou sont réfugiés dans des camps (…). Nous ne pouvons pénétrer dans la zone. Que pouvons-nous faire ? »

 Sœur Suma, supérieure régionale des Missionnaires de la Charité en Orissa, était sur les lieux au moment des attaques. Elle a porté secours à plusieurs prêtres réfugiés dans la jungle. Dans une interview à l'agence Ucanews, elle dénonce l'attitude des autorités : « Elles ont clairement ordonné qu'aucun religieux chrétien ne puisse entrer dans les camps. » Néanmoins, évêques, prêtres et religieuses de différentes congrégations tentent de faire parvenir des secours d'urgence dans les zones sinistrées et les camps.

 Une religieuse du camp de Raika, à Kandhamal, a rapporté à l'agence AsiaNews : « (…) Si les autorités découvrent que nous sommes des religieuses, nous serons chassées. Je suis en vêtements (habits ?) civils et porte même la tikka (2). (…) Nous sommes constamment surveillées. De ma vie, je n'ai jamais rien vu de tel. J'ai vécu des catastrophes naturelles comme un tsunami, des tremblements de terre ou des cyclones mais rien d'aussi horrible qu'ici. La volonté de détruire l'autre est si forte chez ces fanatiques, leur brutalité, la torture ! Tout cela dépasse l'imagination. »

 Selon le Conseil des chrétiens de l'Inde, 37 chrétiens, dont deux pasteurs protestants, ont été tués dans le seul Etat de l'Orissa depuis les événements d'août dernier, plus de 4 000 maisons appartenant à des chrétiens et lieux de culte ont été brûlés et plus de 50 000 croyants ont été forcés à s'enfuir. Parmi eux, seulement 14 000 ont pu trouver refuge dans les quelque 14 camps mis à disposition par le gouvernement. Selon ces estimations, encore incomplètes, de nombreux chrétiens se cacheraient toujours dans la jungle. Plusieurs centaines de chrétiens, catholiques comme protestants, auraient également été forcés de se convertir à l'hindouisme.  

Cependant, les chrétiens peinent à faire reconnaître leurs droits et rares sont ceux qui osent porter plainte, la police protégeant souvent les suspects. « A Kandhamal, nous avons été traités comme ne le seraient pas même des animaux (…). La police et le gouvernement sont incapables d'agir (…) », dénonce le P. Bernard Digal, trésorier de l'archevêché de Cuttack-Bhubaneswar, laissé pour mort lors d'une attaque des hindouistes (3).

 Le gouvernement de l'Etat rechigne en effet à reconnaître son impuissance, comme le montre un communiqué officiel du 20 septembre adressé au P. Anand Muttungal, porte-parole de l'Eglise catholique de l'Etat voisin du Madhya Pradesh et initiateur d'une campagne de mobilisation de l'opinion publique en faveur des chrétiens. Dans ce communiqué, le ministre de l'Intérieur de l'Orissa assurait de la sécurité des chrétiens de l'Etat et affirmait qu'aucun incident majeur n'avait eu lieu dans le district de Kandhamal depuis le 28 août.

 

(1)  C'est dans ce district que le 23 août 2008 était assassiné le Swami Laxmananda Sarswati, religieux hindou radical. Les violences ont commencé en représailles contre les chrétiens accusés par les hindouistes de l'assassinat, bien qu'un groupe maoïste ait formellement revendiqué l'attentat. Voir EDA 490.

(2)  tikka ou tika : marque apposée sur le front, symbole religieux hindou.

(3)  Voir EDA 491.

 

 

Les persécutions contre les chrétiens s'étendent à d'autres Etats de l'Inde, facilitées par l'inaction des autorités

 

Depuis l'Orissa, les attaques contre les chrétiens ont gagné les Etats voisins du Chhattisgarh et du Madhya Pradesh, ainsi que le sud de l'Inde dans une flambée de violence que l'Etat fédéral se montre impuissant à maîtriser.

 Au Madhya Pradesh, l'un des Etats où le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien) est au pouvoir, le temple protestant St-Bartholomew à Ratlam a été incendié le 7 septembre (1) et d'autres actions antichrétiennes rapportées. Le 18 septembre, l'autel de la cathédrale St Pierre-St Paul à Jabalpur a été incendié, et des statues endommagées. De nombreux chrétiens se sont retrouvés pour une manifestation pacifique dans les rues de Jabalpur, avec le soutien de leur évêque, Mgr G. Almeida, demandant au gouvernement d'agir contre ces attaques.

Dans l'Etat de Chhattisgarh, proche de l'Orissa, les Missionnaires de la Charité ont été la cible des extrémistes hindous. Le 5 septembre, fête de leur congrégation et date anniversaire de la mort de Mère Teresa, quatre Missionnaires de la Charité ont été agressées par une vingtaine d'activistes du Bajrang Dal, une des organisations de la mouvance hindouiste. Ils les ont accusées d'avoir kidnappé et « converti de force » quatre bébés qu'elles accompagnaient en train de Raipur à leur centre pour enfants de Bhopal. Ils les ont forcées à descendre du train, en les injuriant et menaçant de les tuer. Elles furent emmenées au poste de police, alors que les enfants leur étaient arrachés et transférés à l'hôpital. Sr Mamata, supérieure régionale du Chhattisgarh, Sr Ignacio, Sr Josephina et Sr Laborius ont passé la nuit au poste pendant que l'on vérifiait leurs papiers et ceux des enfants, parfaitement en règle. Les religieuses n'ont pu sortir qu'après l'intervention de l'archevêque de Raipur. Les médias locaux, quant à eux, ont accrédité la version des hindouistes qui les accusait d'être « à la tête d'un trafic d'enfant ».

 L'archevêque de Bombay, le cardinal Oswald Gracias, s'est déclaré « extrêmement choqué des allégations totalement infondées et inventées de conversion forcée par les sœurs ». Il a ajouté qu'il « connaissait très bien Mère Teresa et sa personnalité et (…) qu'il n'y avait jamais eu ni bébé ni personne converti de force ici ou ailleurs ». Selon lui, « les persécutions (contre les chrétiens) ne cessent de s'étendre à travers le pays et cela aura des effets très graves à long terme au sein de la société indienne. » De son côté, la Conférence des évêques catholiques de l'Inde (CBCI) a demandé qu'une action soit diligentée contre les agresseurs des Missionnaires de la Charité.

 Le 12 septembre dernier, selon AsiaNews, les quatre bébés avaient pu retrouver le foyer des Missionnaires de la Charité, mais la congrégation était toujours sous surveillance de la police et menacée par les extrémistes hindous. Ceux-ci demandent à nouveau l'arrestation des religieuses et leur inculpation, toujours sous le même motif de « trafic d'enfants et de conversion forcée ».

 Dans le sud du pays, des violences ont été commises dans l'Etat du Karnataka où des hindouistes avaient déjà attaqué plus de 25 églises et lieux de prière depuis la mi-septembre et blessé gravement de nombreux fidèles (2). Deux églises catholiques et un temple protestant ont été dévastés, dimanche 21 septembre au matin. A Bangalore, capitale de l'Etat, l'église du Saint-Nom-de-Jésus a été attaquée, la statue de la Vierge Marie brisée, alors qu'à l'église Saint-James, le tabernacle était profané et le mobilier liturgique détruit. De sources ecclésiastiques, d'autres déprédations et destructions de statues, bibles, objets de culte, ont eu lieu dans la région.

 Ces attaques se sont produites dès l'annonce de l'arrestation de Mahendra Kumar, principal instigateur du mouvement de violences antichrétiennes au Karnataka et leader du Bajrang Dal. Cette arrestation a eu lieu après que le gouvernement fédéral ait menacé le Karnataka de reprendre la situation en main si l'administration locale se montrait incapable de contrôler les hindouistes. La Constitution de l'Inde permet en effet une intervention fédérale si l'un des Etats ne peut plus protéger les droits des citoyens. L'attitude des autorités avait été en effet fortement montrée du doigt lors des événements du début de ce mois, la police allant jusqu'à soutenir les extrémistes en se joignant aux agressions contre les chrétiens.

 A Mangalore, Sr Selma, Sœur de Béthanie (3), avait été battue par les policiers le 15 septembre dernier alors qu'elle défendait son église des attaques des hindouistes. De l'hôpital, elle témoigne : « Notre Eglise a grandi malgré les persécutions  (…). (Ce que nous venons de vivre) nous rappelle ce que nos prédécesseurs ont souffert pour leur foi (…). Et nous en  sommes les fiers descendants (…). »

 Après ces dernières attaques, le ministre-président du Karnataka, B. S Yeddyrappa, membre du BJP, refusant jusqu'alors d'enquêter sur les violences envers les chrétiens, et ce, malgré les demandes insistantes de responsables catholiques comme Mgr Bernard Moras, archevêque de Bangalore, a finalement prévu de réunir un conseil de crise de son gouvernement afin « d'évaluer la situation ».

 Parallèlement, des violences se sont produites au Kerala, près de Kochi. Toujours le 21 septembre, pendant la messe, une église datant du XVIIème a été attaquée et une statue du Christ jetée à terre. Un peu plus loin, la cathédrale des jacobites (4), The Mar Sabore, l'une des plus anciennes de l'Inde (élevée en 825), a été mise à sac, les vitraux brisés et une partie des reliques de St Paul Mar Athanase détruites.

 Depuis ces nouveaux événements, des assemblées de prière ont lieu dans toute l'Inde et les chrétiens manifestent pacifiquement et en nombre, multipliant les déclarations demandant au gouvernement de faire cesser les exactions.

 

(1)   Voir EDA 491.

(2)   Voir EDA 491.

(3)  Les Bethany Sisters of the Little Flower ont été fondées à Mangalore, au Karnataka, en 1912. Elles sont l'une des trois congrégations locales établies dans le diocèse.

(4)  Les jacobites sont membres de l'Eglise malankare Mar Thomas (ou Saint Thomas), de tradition syriaque, liée à l'Eglise anglicane. Très présente dans le sud de l'Inde, on l'appelle aussi Eglise jacobite réformée.

 

Commentaires

LA CAUSE

> Ces persécutions des Chrétiens en Inde devraient inspirer ceux qui dans les paroisses sont chargés de composer les prières « universelles ». Mais, bien souvent celles-ci restent d'une banalité affligeante. Au lieu de s’ouvrir à l’universalité de l’Eglise et du Monde elles sont bien souvent communauté-centrée ou pire franco-centrée ! Ceci contredit d’une manière flagrante la dimension «universelle » de l’Eglise et la puissance de la communion des Saints qui permet d’intercéder pour un humain ou une communauté qui souffre à l’autre bout du monde.
« Aimez vos ennemis » a dit Jésus en Lc 6, 35, mais qui a jamais entendu dans une prière universelle d’une messe dominicale, des prières à l’intention d’Oussama Ben Laden, d’Al Zawahiri, de Moktada Sadr, ou des leaders de ces communautés hindouistes qui persécutent nos frères Chrétiens en Inde ! [Notons au passage qu’il y moins de persécutions de la part des bouddhistes dont on sait maintenant que la religion est une adaptation du Christianisme apporté par Saint Thomas en l’an 65 ! (Cf. Thomas fonde l’Eglise de Chine, par Pierre Perrier, Ed. du Jubilé)] Car si nous chrétiens ne prions pas pour ces hommes, persécuteurs de nos frères qui le fera ? Comment nos frères persécutés peuvent ils avoir l’espoir que les cœurs de ces hommes vont s’ouvrir à la parole du Christ, tel Saül sur le chemin de Damas, si nous ne prions pas pour la conversion de leurs persécuteurs, à l'image d'Etienne vis à vis de Saül ?
Ces violences hindouistes, comme Celles des islamistes sont le résultat de la peur viscérale de ces religions face au Christianisme (ainsi qu’au matérialisme relativiste) qui a envahi le monde ! (1,85 milliard de Chrétiens, 1,18 milliard de Catholiques !). Ils ressentent intuitivement ou consciemment que leur religion, contrairement au Christianisme, ne peut résister au décapage de la méthode historico critique, dont le Christianisme est finalement ressorti victorieux ! Comme des animaux traqués, ils tentent de se défendre en attaquant, tout en sachant pertinemment que la partie est perdue d’avance.
Il faut absolument lire « Achever Clausewitz » (Ed. Carnets Nord) du plus grand anthropologue vivant : René Girard pour comprendre la dimension « tragique » (du grec "tragos", la chèvre, c’est à dire le bouc émissaire) de notre siècle. Il démontre magnifiquement au chapitre VIII intitulé « le Pape et l’Empereur » que l’Eglise, grâce à Jean-Paul II (et ses très nombreux voyages) a imposé au monde sa vision qui lui vient du Christ et que maintenant que toute l’humanité qui a eu accès à une vue au moins parcellaire du Christianisme, ne peut plus ignorer la puissance salvifique de Jésus mort et ressuscité pour nous. Dès lors, selon René Girard, le monde ne peut que haïr la paix universelle que nous tentons de leur apporter. Mais Jésus ne nous avait-il pas prévenu ? « Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom » Mt 10, 22 !

Écrit par : Alexis Dumont | 25/09/2008

REGARDONS NOS FRÈRES

> Et nous, nous avons des églises vides, plus de prêtres et quand elles sont pleines, c'est le coeur des fidèles qui est vide de ferveur et d'amour (cf le débat sur une Eglise sans prêtres). Au lieu de nous prendre la tête (comme disent mes élèves) sur telle ou telle cause de cela, sur quelle musique ou chant, regardons nos frères d'Inde, d'Amazonie ou du Viet-nam, témoignons de la présence et de l'amour du Christ lors de nos messes et dans notre vie.

Écrit par : vf | 25/09/2008

REVOIR

> Ceux qui critiquent l'intégrisme des religions monothéistes feraient mieux de revoir leurs jugements...
A ma connaissance il y a relativement peu de catholiques qui s'en prennent aux autres religions de la sorte...

Écrit par : vianney | 25/09/2008

PRIONS POUR EUX

> L'Eglise du Vietnam et l'Eglise de l'Inde, aujourd'hui persécutées, sont parmi les plus vivantes et dynamiques des Eglises d'Asie...
Rien d'étonnant donc...
Prions pour nos frères persécutés pour leur foi !

Écrit par : Michel de Guibert | 25/09/2008

MALANKARE

> A propos de la note 4 : "Les jacobites sont membres de l'Eglise malankare Mar Thomas (ou Saint Thomas), de tradition syriaque, liée à l'Eglise anglicane. Très présente dans le sud de l'Inde, on l'appelle aussi Eglise jacobite réformée."
L'Eglise syro-malankare, de tradition syriaque, est une Eglise non-chalcédonienne (qualifiée autrefois de "monophysite" par les orthodoxes), dite "jacobite" parce que l'Eglise syrienne mère du même nom doit à Jacques Baradée son organisation.
Un rameau de cette Eglise est ensuite devenu catholique et un autre rameau est devenu anglican, mais c'est un anachronisme et un contresens de dire que cette Eglise syro-malankare est liée à l'anglicanisme !

Écrit par : Michel de Guibert | 25/09/2008

@ ALEXIS DUMONT

> Dans l'ensemble, je suis d'accord avec ce que vous énoncez dans votre commentaire.
Ca, c'est pour la phrase d'introduction qui précède toujours mon désaccord ! :-)
D'abord, c'est très juste de rappeler que nous devons aimer et prier pour nos ennemis, c'est une folle gageure que nous ne devons pas oublier, moi le premier qui me définit comme "islamodubitatif".
En effet, pourquoi pas des prières pour nos persécuteurs dans nos intentions dominicales.
Mais cela se fait peut-être plus souvent que vous le dites, avec la délicatesse autorisée par l'anonymat.
Plutôt que de parler de "peur viscérale" de religions qui ne résisteraient pas à l'examen critique d'une Histoire démythifiée, je préfère voir en elles des systèmes "bousculés" par une modernité largement issue d'une logique christique. Laissons-les encore cheminer sans les voir comme "bêtes traquées" mais comme apeurées par le monde contemporain qui les bouscule depuis plus longtemps d'ailleurs que suite aux visites du Pape Jean-Paul II.
Restons patients, poussés par l'Espérance, tout en soutenant nos frères persécutés.
Ce qui a envahi le Monde n'est pas une nuée de chrétiens que vous cherchez à dénombrer, prenant le risque d'une guerre de chiffres, mais la force d'une Parole qui, bien que largement portée par cette foule, bien sûr, a aussi agi "malgré" elle, et par des acteurs qui ne relevaient pas toujours "de" elle.
Ainsi, tout en restant logique avec le propos de votre paragraphe "aimez vos ennemis", prions pour que certains responsables ou simples fidèles de ces religions ou systèmes soient atteints par cette Parole autorisée par le sacrifice de Jésus, qu'ils ouvrent les yeux et, sans aller jusqu'à espérer que chacun d'entre eux rencontre personnellement le Christ, prions pour qu'ils relisent leurs textes ou leurs pratiques à la lumière... du Saint Esprit.
Les fruits pousseront plus tard.
C'est là que réside la force de la Parole du Christ et de son sacrifice consenti qui interdisent que l'humanité puisse trouver une paix de circonstance dans des mythes nouveaux et des rituels cathartiques sanglants (cf Girard).
Mais si nous sommes vraiment dans les temps apocalyptiques que, d'une certaine manière, vous décrivez, alors, prions pour nous tous !!!
Nota : Personnellement, je me suis écarté de René Girard depuis "Je vois Satan tomber comme l'éclair" (1999), livre dans lequel j'ai trouvé quelqu'un qui tourne en rond et devient particulièrement sombre.
Cela n'enlève en rien la profondeur et la qualité de ses ouvrages des années 60 et 70.
Comment ? Vous dites que le bouddhisme est une adaptation du christianisme ?
J'aimerais bien en savoir plus sur cette idée séduisante.

Écrit par : sombre héros | 27/09/2008

BOUDDHISME ET CHRISTIANISME

> @ Sombre Héros : "Vous dites que le bouddhisme est une adaptation du christianisme ? J'aimerais bien en savoir plus sur cette idée séduisante." Ce n'est pas moi qui le dis. C'est Pierre Perrier qui le démontre magistralement dans : "Thomas fonde l’Eglise de Chine en 65-68 ap J-C", aux Editions du Jubilé.
Je vous laisse découvrir cette bombe, qui je l'espère retombera en une pluie de grâces pour les Chinois. Et l'on est loin d'imaginer les conséquences de cette découverte. Par ex : la plus ancienne pagode chinoise est en fait la première église, la plus ancienne icône de la Vierge à l'Enfant est en Chine ! La Chine a été largement évangélisée avant la Gaule ! etc...

Écrit par : Alexis Dumont | 30/09/2008

BOUDDHISME ET CHRISTIANISME

> Je n'ai pas lu le livre de Pierre Perrier, chercheur indépendant original, mais je reste dubitatif.
Le bouddhisme ayant été fondé en Inde au VIème siècle avant Jésus Christ, il me paraît invraisemblable de faire du bouddhisme une adaptation du christianisme...
Par ailleurs, si, de fait, la première évangélisation de la Chine a été le fait des moines "nestoriens" se réclamant, selon la tradition, de l'apôtre Thomas, on la fait généralement remonter au VIème-VIIème siècle après Jésus Christ (cf. Joseph Yacoub).
L'Eglise d'Orient a eu de fait une prodigieuse expansion missionnaire depuis, aux temps apostoliques, la Haute-Mésopotamie puis la Perse jusqu'en Inde (où elle est toujours bien vivante dans le Kérala : les chrétiens syro-malabars), en Mongolie et en Chine ; mais il me paraît difficile de la dater en Chine de 65-68 après Jésus Christ.
Cette Eglise était fortement acculturée, d'où peut-être l'impression que le bouddhisme serait une adaptation du christianisme...
"Mar Timothée Ier (Patriarche chaldéen au VIIIème siècle) nous révèle que le Trisagion se récitait parmi les peuples asiatiques sans l'addition des paroles « qui fut crucifié pour nous », pour ne pas heurter les croyances des hindous, des bouddhistes et des taoïstes."
Pour ceux qui voudraient en savoir plus :
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/de_babylone_a_pekin_l_expansion_de_l_eglise_nestorienne_en_chine.asp

Écrit par : Michel de Guibert | 30/09/2008

MARIE ET LES NESTORIENS

> Subsidiairement, j'ajoute qu'une icône très ancienne de la Mère de Dieu en Chine m'étonne dans la mesure où elle a été évangélisée par des chrétiens dits "nestoriens", ayant refusé la définition de Marie, Mère de Dieu, la Théotokos, au Concile d'Ephèse en 431.

Écrit par : Michel de Guibert | 30/09/2008

BOUDDHISME ET BOUDDHA

@ Alexis Dumont et Michel de Guibert.

Que Bouddha fut né bien avant le Christ, ça, je savais déjà. Je comptais apprendre de possibles influences nées de la rencontre entre chrétiens et disciples du Bouddha, comme le suggère peut-être le livre cité par Alexis Dumont, rencontre qui aurait donné les contours du bouddhisme que nous connaissons aujourd'hui.
Le Dalaï-Lama a dit un jour, s'adressant au Pape (?) : " La compassion, nous en avons rêvé, vous l'avez mise en oeuvre." (Je cite de mémoire et je cois que c'est vraiment de l'à peu près, mais sur le fond, c'est l'idée.)
Cette phrase m'a marqué et c'est pourquoi la filiation supposée de ces deux courants religieux me séduit, mais il faut garder la tête froide.
A Alexis Dumont : Je retiens les références de ce livre.
A Michel de Guibert : Je viens de lire la page que vous donnez en lien sur CLIO... intéressant.

Écrit par : sombre héros | 01/10/2008

AHURISSANTES DECOUVERTES

> Vous avez un (ou plusieurs !:) métro de retard, cher Michel de Guibert, comme Clio que vous citez en lien. Lisez le livre de Pierre Perrier ! C'est un « chercheur qui trouve » et qui, en tant que scientifique, démontre. Vous serez ahuri comme moi-même je le fus en le lisant. Des découvertes ont été faites, des preuves abondent et forment un faisceau cohérent et indubitable. Les faits sont têtus et il faut bousculer nos idées préconçues pour admettre la réalité ! Ce livre réalisé en liaison avec des historiens et/ou archéologues chinois est une véritable bombe qui vous décoiffe comme je le fus et qui, je l’espère retombera en pluie de grâces pour les Chinois. Il se lit comme un roman policier, c’est à dire que vous ne pourrez pas le refermer tant que vous n'aurez pas atteint la fin !

Écrit par : Alexis Dumont | 01/10/2008

METRO

> Je ne sais pas, cher Alexis Dumont, si j'ai un métro de retard, mais comme le dit justement Sombre héros, 'il faut garder la tête froide'.
Une précision : Joseph Yacoub appartient à l'Eglise assyro-chaldéenne qui se réclame de l'apôtre Thomas, Eglise que connaît bien Pierre Perrier (il avait traduit en son temps avec Mgr Francis Alichoran, prédecesseur de Mgr Petrus Yousif, le 'Missel chaldéen').

Écrit par : Michel de Guibert | 01/10/2008

SUR LE LIVRE DE PIERRE PERRIER

> A propos du livre de Pierre Perrier "Thomas fonde l'Eglise en Chine, 65-68" (éditions du Jubilé), un intéressant article de Xavier Walter dans le dernier numéro de Liberté Politique, septembre 2008. La façon dont le christianisme peut avoir influencé le bouddhisme y est clairement expliquée, par un auteur qui lui-même connaît bien le monde chinois.

Écrit par : Grondin | 04/10/2008

CONFERENCE DE P. PERRIER

> Je vous signale que P. Perrier donnera une conférence mardi 14 octobre à 20 heures au Centre Saint-Paul (catholiques tradi), 12 rue Saint-Joseph dans le 2e arrondissement (metro : Sentier).
En ce qui concerne le bouddhisme il faut distinguer le bouddhisme primitif ou petit véhicule, et le bouddhisme du Grand Véhicule qui s'est développé après le christianisme (Sutra du Lotus, avec une fameuse parabole de ... l'enfant prodigue !). C'est le Grand Véhicule qui a pénétré en Chine (venant de l'Inde).
En son temps le Père Congar avait souligné l'étrange parenté entre les cérémonies bouddhistes et catholiques (de ce point de vue aucune autre religion ne serait plus proche du catholicisme).
Comme plusieurs semblent intéressés par le livre de P. Perrier, peut-être serait-il bon d'annoncer cette conférence ?

Écrit par : Michel B | 04/10/2008

@ Grondin

> On est jamais mieux servi que par soi-même...
Xavier Walter est co-auteur du livre de Pierre Perrier "Thomas fonde l'Eglise en Chine, 65-68" !

Écrit par : Michel de Guibert | 04/10/2008

> Alors un bon point pour lui.

Écrit par : Grondin | 04/10/2008

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