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24/09/2008

Hanoï : face au coup de force du régime, la résistance catholique se renforce

Manifestation_catholique_a_Ha_Noi[1].jpgLettre de la capitale du Vietnam : 


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Hanoi : après le coup de force sur le site de l'ancienne Délégation apostolique,              les autorités développent leur politique, les catholiques intensifient leur résistance

 

Durant les trois jours qui ont suivi le coup de force de la police contre l'ancienne Délégation apostolique dans la matinée du 19 septembre, le face-à-face entre les autorités et la communauté catholique n'a cessé d'augmenter en intensité. Les positions n'ont pas changé. La politique gouvernementale se développe : la propriété de la Délégation apostolique est devenue un espace vert, les forces policières ont durci encore le blocus de quartier de l'archevêché et la campagne de désinformation de la presse et de la télévision officielles continue. Du côté catholique, les positions n'ont pas changé tandis que la mobilisation devant les barbelés qui isolent la propriété contestée se renforce d'heure en heure.

 

 Au petit matin du 20 septembre, autour de l'ancienne Délégation apostolique où l'on pouvait voir les bulldozers et pelleteuses au travail, la foule des fidèles s'est agglomérée derrière les barrières métalliques et les barbelés. Des prêtres, des séminaristes, de nombreux laïcs se tiennent debout et prient ensemble. Une foule nombreuse se tient à côté d'eux. A intervalles réguliers, le système des haut-parleurs installés sur le parvis de la cathédrale fait entendre au public le récit des événements de la veille présenté par les dépêches des grandes agences internationales, les émissions de diverses radios étrangères comme la BBC et Radio Free Asia, et surtout le vigoureux communiqué et la plainte urgente de l'archevêché qui sont lus en vietnamien, anglais et français. Depuis le matin, les cloches de la cathédrale se font entendre pour alerter la communauté catholique sur la gravité du moment.

 Sur le chantier, face à l'affluence et à la ferveur des fidèles, les forces de la Sûreté montrent quelque énervement et font avancer les chiens policiers pour menacer la foule qui se tient de l'autre côté des barbelés. A l'intérieur de la cour, des centaines d'ouvriers travaillent sur des gros engins dans la précipitation. Des constructions de trois étages s'écroulent, soulevant des nuages de poussière. Bientôt il ne reste plus que la maison principale, qui, autrefois, abritait le délégué apostolique, et la statue de la Petà qui a été placée la au début des manifestations de prière.

 On apprenait aussi que, ce même jour, à 9 heures du matin, l'archevêque de Hanoi, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt, accompagné par un groupe de prêtres et de représentants des laïcs du diocèse, s'était rendu au siège du Comité populaire de la capitale où il était convoqué. Un grand nombre de fidèles s'était assemblé devant la municipalité pour l'attendre. La rencontre a duré quatre heures. Selon l'entourage de l'archevêque, elle n'a abouti à aucun résultat. L'archevêque a exposé l'historique de l'affaire, énuméré les preuves du droit de propriété de l'Eglise. Il a aussi reproché aux autorités d'avoir rompu le dialogue dans la violence et le non-respect des droits. Le gouvernement, pour sa part, s'est contenté de répéter que la réclamation du diocèse était sans fondement. L'évêque a renouvelé sa réclamation. Il a demandé qu'il soit mis un terme immédiat au blocus de l'archevêché et du couvent des Amantes de la Croix. Le président du Comité populaire a nié qu'il y ait un blocus. La télévision et la presse ont fait un compte-rendu tout à fait partial de cette rencontre et ont mis en cause le patriotisme de l'archevêque. 

Dans la matinée du dimanche 21 septembre, jamais la mobilisation n'a été si forte. Dans tout le nord du pays, des consignes ont été données à la police d'empêcher les catholiques de se déplacer vers Hanoi et en beaucoup d'endroits, ces consignes ont été appliquées. Cependant, dans la nuit du 20 aux 21, la foule n'a cessé de grossir sur le parvis de la cathédrale, devant l'archevêché et devant la Délégation. On comptait plus de 10 000 fidèles à la messe du matin de la cathédrale, durant laquelle l'archevêque a évoqué l'époque des martyrs vietnamiens.

 De tous les diocèses et de toutes les paroisses du Vietnam, les lettres de communion affluent vers l'archevêché et la paroisse de Thai Ha. Tous les diocèses du nord ont, chacun plusieurs fois, manifesté leur communion. Au sud, le cardinal archevêque de Saigon a diffusé dans son diocèse la « plainte urgente » de l'archevêché de Hanoi et a demandé à ses fidèles de prier pour que la violence soit abandonnée et que reprenne le dialogue pour la justice. Par ailleurs, une réunion du bureau permanent de la Conférence épiscopale était prévue pour cette semaine, bien avant les événements. On peut penser qu'il y sera question de la situation actuelle du diocèse de Hanoi.

 

 

Commentaires

LU SUR ZENIT

" ROME, Lundi 21 septembre 2008 (ZENIT.org) - A Hanoi, sous l'œil indifférent de la police, de jeunes communistes accompagnés de voyous mènent une opération de provocation contre la paroisse de Thai Ha. « Eglises d'Asie » (EDA), l'agence des Missions étrangères de Paris, fait le point sur la situation.

Dans la soirée et la nuit du 21 septembre, une opération de provocation, accompagnée de menaces de mort, de coups ayant entraîné des blessures, de destructions matérielles, a été conduite contre les religieux rédemptoristes, les catholiques et les lieux de culte de la paroisse de Thai Ha. L'agression a débuté à partir de 18 heures et s'est terminée aux alentours de 2 heures du matin par le blocus de tout le quartier. Elle a été essentiellement le fait d'un groupe de 500 jeunes, les uns en uniforme bleu des membres des Jeunesses communistes (1), les autres ayant toutes les apparences de voyous. Les forces de police, très nombreuses, ont laissé faire.

En ce dimanche 21 septembre, les catholiques étaient venus si nombreux à la paroisse de Thai Ha qu'à chacune des six messes célébrées ce jour-là, une partie des fidèles a dû rester sur le parvis de l'église. Comme à l'accoutumée, l'assistance s'était ensuite rendue en procession sur le lieu de culte marial installé sur le terrain de la paroisse accaparé par l'Etat, pour y prier et se recueillir. Une centaine d'agents de la gendarmerie mobile était sur les lieux. Dans l'après-midi, un groupe de 200 membres des Jeunesses communistes en uniforme, chantant des chants communistes, a fait son apparition sur les lieux. A 18 heures, ils se tenaient en file le long du chemin jouxtant le sanctuaire. A côté d'eux, se tenaient d'autres jeunes buvant de l'alcool et manifestement ivres. Ils injuriaient les fidèles obligés de passer par cette route. Certains ont craché au visage des catholiques et les ont frappés. Les prêtres empruntant cette même route ont subi le même traitement. Aux alentours de 23 heures, les agresseurs sont allés renverser les tentes occupées par les gardiennes du sanctuaire. Une femme a été sérieusement blessée et transportée à l'église pour y être soignée. Les jeunes s'en sont pris alors à tous les passants. Peu à peu, la tension est montée.

A 23 h 30, les agresseurs, à savoir les jeunes en uniforme et les voyous, sont au nombre de 500. Les prêtres rédemptoristes conseillent à la foule se disperser, mais il reste des fidèles dans l'église et dans le lieu de culte marial. Le système téléphonique est entièrement paralysé. Les agresseurs sont rassemblés devant l'église menaçant de défoncer les portes. Ils jettent des pierres à l'intérieur. Le couvent des rédemptoristes est encerclé. La police se tient à l'écart sans rien faire. Les perturbateurs hurlent devant la porte du couvent : « A mort, à mort, à mort l'archevêque Kiêt ! ». « A mort le prêtre Phung ! » (supérieur de la communauté rédemptoristes de Thai Ha). Mais les portes sont fermées et les religieux ne se montrent pas.

Les observateurs l'ont constaté, des témoins l'ont souligné : les gendarmes mobiles, très nombreux, encerclant les lieux, ont regardé la scène d'un œil indifférent, pour ne pas dire bienveillant. Selon le communiqué du secrétariat provincial des rédemptoristes, à 2 heures du matin le calme était revenu. Mais toutes les routes menant à l'église et au couvent des religieux étaient bloquées. Des gendarmes postés à tous les carrefours interdisaient le passage aux fidèles voulant se rendre sur les lieux.

Depuis le début des manifestations de prière au mois de janvier de cette année dans la paroisse des rédemptoristes, plusieurs provocations ont déjà eu lieu. Le 31 août, des gaz lacrymogènes avaient été utilisés à un certain endroit du sanctuaire. Le recours aux voyous est une méthode de répression classique des autorités communistes. Ces dernières années, elle a été employée à plusieurs reprises contre des militants démocratiques.

(1) C'est ainsi que les désigne un communiqué du secrétariat provincial des rédemptoristes paru dans la matinée du 22 septembre. D'autres dépêches de VietCatholic News les appellent « les jeunes étudiants volontaires ». "

Écrit par : Ph. | 24/09/2008

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> Bonjour Monsieur,
ceci n'est pas un commentaire à votre dernier article mais une invitation à venir visiter mon blog: http://unravi.blogspot.com/ et à, si vous le désirez, participer au dernier sondage.
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D'avance merci,
Denis.

Écrit par : Le Ravi | 24/09/2008

OBTUS ET ABSCONS

> Les bonzes en Birmanie et les catholiques au Vietnam sont victimes d'une même et seule réalité. Celle de la violence bornée de régimes totalitaires aux mains de politiques incompétents, omnipotents, obtus et abscons. La tirade de Dussolier "Un petit mental qui a une incapacité totale à s'extraire du présent" du film "Tais toi !" les qualifient bien. Je pense et prie pour ceux qui payent de leur vie leur foi.

Écrit par : Annie | 24/09/2008

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