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23/09/2008

Catholicisme français : demain, une Eglise sans prêtres ?

ostensoir[1].jpgC’est impensable, et pourtant…


 

Certaines réalités dérangent, mais il faut les affronter. C’est ce qu’a fait le prédicateur de Ste-Jeanne-d’Arc de Versailles, dimanche soir. Cette méga-paroisse était devenue légendaire, tant elle contrastait avec le vieillissement-dépeuplement de tant de messes dominicales en France. Très grande église pleine à craquer, foule de jeunes qui se retrouvent le dimanche soir, dans l’église ou sur le parvis, à discuter entre amis… Un spectacle étonnant pour le témoin de passage ; des impressions disparues partout ailleurs depuis quarante ans. D’où l’idée que cette  communauté  de  Versailles ferait partie des ressources de l’avenir catholique :  les lieux d’où viennent les vocations sacerdotales qui ne se manifestent plus dans d’autres diocèses.

Hier soir, le prédicateur a dissipé cette illusion. Il a prévenu son public que la paroisse Ste-Jeanne-d’Arc ne fournissait en ce moment aucune vocation.

Même pas des vocations trop rares : radicalement AUCUNE !

L’emblématique Ste-Jeanne-d’Arc, sa nombreuse jeunesse, ses superbes familles nombreuses, sa sociologie économique AB+ (comme on dit dans le marketing), ses papas et mamans jovialement conservateurs, satisfaits d’être indemnes de tout virus « progressiste » depuis toujours !

Pas une seule vocation.

Cette belle jeunesse masculine si pratiquante, serait-elle trop installée dans ses profils de carrière pour qu’au moins un de ces garçons (un seul) entre au séminaire ?

Est-ce parce que « papa n’aimerait pas » ? papa que l’on voit pourtant solide au rendez-vous de la messe hebdomadaire, chose devenue si rare en France ? Consternante hypothèse ! On ne veut y croire.

Mais que sert aux jeunes de venir nombreux le dimanche soir – si c’est pour qu’aucun d’entre eux ne s’approprie l’appel à la vocation ? (Précisons que le clergé local est jeune aussi et qu’il parle net ; le flou pédagogique n’est pas sa tasse de thé).

Alors ? « Je ne comprends pas », disait le prédicateur dimanche soir.

 

Les sociologues savent que les vocations naissaient pour beaucoup dans un certain type de familles à « transmission » : type dont font partie  – à leur manière –  ces familles versaillaises…  Apparemment cela ne fonctionne plus. Dans cette puissante paroisse, les fils de parents de la si célébrée « génération Jean-Paul II » n’entendent pas l’appel. Ou s’ils l’entendent, ils ne l’écoutent pas.

Voilà de quoi s’interroger. Ce milieu croit-il qu’être catholique se réduit à fonder des familles nombreuses ?  Confond-il la foi chrétienne avec une morale (biologisante), faite pour conforter des certitudes, non pour les ébranler? Je l'ignore. Le prédicateur aussi, visiblement.

Je ne dis pas ça pour noircir la situation, mais pour que le constat ait de l'écho.  L’Eglise, c’est l’eucharistie. Pas d’eucharistie sans prêtres. L’absence de vocations sacerdotales révèle donc un manque de tonus catholique. Que ce manque frappe un milieu si pratiquant, c'est une énigme.

 

Toutefois il y a un indicateur qui n’est pas négligeable. Un certain nombre de vocations se manifestent plus tard qu’autrefois : à la fin des études supérieures plutôt qu’à dix-huit ans. Ce phénomène a-t-il fait l’objet d’études psycho-sociologiques ? Doit-il être raccordé à la tendance générale au « choix adulte » ? La question mérite une enquête. Faut-il une nouvelle pastorale des vocations, ajustée aux nouveaux comportements ? Je ne suis pas qualifié pour le dire : mais c’est une porte à ouvrir.

Bien entendu il y a aussi une fausse porte que prônent des médias et certains théoriciens postcatholiques : protestantiser le catholicisme, transformer les diacres permanents en quasi-pasteurs, remplacer la messe par des « assemblées » de laïcs. Ce serait raisonnable si l’on s’en tenait à la logique sociétale. Mais l’Eglise n’est pas une expression de la société. Elle est Jésus-Christ répandu et communiqué, et son cœur nucléaire est l’eucharistie. Il lui faut des prêtres  – ou renoncer à être. Benoît XVI l’a rappelé nettement lors de sa visite en France. Après avoir joyeusement crié « vive le pape », les familles pourraient réfléchir à ce que le pape dit.

 

 

 

 

 

PS - 23 septembre, 13 h : le P. Olivier de Montardy, qui a prononcé cette homélie, nous envoie le message suivant :

<<  Merci PP de relayer mon appel sur votre blog. Vous trouverez en lien l'homélie de dimanche dernier. La paroisse continue grâce à Dieu d'être le foyer de nombreuses vocations religieuses. S'il faut noter que quelques jeunes issus de la paroisse sont aujourd'hui en formation en vue du ministère de prêtre diocésain pour notre diocèse, cela n'enlève rien à mon étonnement quant à la pauvre proportion de candidats au ministère de prêtre diocésain au regard de la pratique de notre assemblée. >>

Lien : http://www.jeannedarc-versailles.com/spip.php?article410

  

15:45 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (130) | Tags : christianisme

Commentaires

AIDONS-LE

> Cela relativise le discours automatique "religieusement correct" des années Jean-Paul II. Oui, bien sûr, "notre bien-aimé pape", et les grandes foules exultantes qui couraient l'applaudir... Mais ensuite, de retour dans la vie quotidienne ? Pas de suivi, ou si peu. Alors là il y aurait à faire une sacrée autocritique franco-française. En se contentant de se "mobiliser" (?) contre le Pacs (!) et autres histoires moralisantes, on a pas pris le temps d'étudier et de méditer sur l'essentiel. Comme toujours en France, on a pris le chemin de traverse de la morale et de la politique - en fait une pseudopolitique qui ne menait nulle part. Dans les années 1970 c'était à gauche, dans les années 1990 à droite, mais au total vraiment nulle part. Tout est à recentrer et à restructurer. C'est apparemment à quoi Benoît XVI s'emploie. Travail dur et ingrat, qui se heurte aux conservatismes de tous bords, aux dérisoires esprits de boutique et de micro-tribus. Soyons avec ce pape, il mérite qu'on l'aide. C'est d'ailleurs la première chose qu'il nous ait dite sitôt élu : "aidez-moi !"

Écrit par : Rembar | 22/09/2008

JEUNES ADULTES

> "Faut-il une nouvelle pastorale des vocations, ajustée aux nouveaux comportements ?" Bonne question, à laquelle j'ai envie de dire : oui. Notre société ne pousse pas à devenir adulte, emplois "sérieux", mariages, enfants arrivent de plus en plus tard... Une "pastorale des vocations chez les jeunes adultes" pourrait donner du fruit ; reste à trouver des personnes compétentes pour la mettre en oeuvre.

Écrit par : Ren' | 22/09/2008

VERSAILLES

> Sur Ste Jeanne-d'Arc à Versailles :
je suis allé quelques fois à la messe du dimanche soir. Il vaut mieux arriver assez tôt pour avoir des places devant, sinon vous n'entendrez rien de la messe car les jeunes sont, comme le dit PP, sur le parvis et non dans l'église, et même s'ils sont dans le bâtiment, si vous risquez de profiter du compte-rendu de la soirée de la veille au soir.
je suis aussi allé au mouvement de jeunes "ressuscito" de la même paroisse. Profitant de la venue des franciscains du Renouveau (dit à tort du Bronx), j'avais proposé à des franciscains OFM de m'accompagner. Leur constat est simple : voulant rendre service lors d'une "confess-party" (le terme est de moi), ils se sont retrouvé à faire de l'accompagnement spirituel, relevant la pauvreté de ce que ce groupe propose spirituellement.
Si effectivement, comme au Frat ou ailleurs, il y a du rock et autres musiques et attitudes "festives", le tout devant le Saint Sacrement, en réalité il n'y a aucun approfondissement de la Foi.
Néanmoins, dire qu'il n'y a pas de vocation sur cette paroisse est un mensonge énorme : s'il n'y en a pas en vue du sacerdoce diocésain, il y en a en vue de la vie religieuse. J'ai des amis qui se sont orientés vers ces vocations tout en fréquentant Ste Jeanne-d'Arc à Versailles.
Ensuite, les bonnes familles classiques et "bien catho" selon l'expression consacrée, ne vont à Jeanne-d'Arc mais à la paroisse Saint Louis, la cathédrale, qui tous les ans fournit une petite dizaine de vocations, dont des vocations sacerdotales. Rien que dans le groupe Scouts Unitaires de France de cette paroisse, il y a eu 3 vocations sacerdotale en 3 ans et je ne connais pas le chiffre pour la vie monastique ou religieuse.
Le quartier Saint Louis est connu pour son coté plus traditionnel, alors que Jeanne-d'Arc est connu pour son modernisme, non pas du coté des prêtres (qui portent la soutane pour célébrer la liturgie), mais du coté des fidèles.

boris


[ De PP à B. :
Ne dites pas "mensonge énorme" ! ce prédicateur n'est visiblement pas un menteur. Etant prêtre séculier en paroisse, il a fait son métier en parlant des vocations sacerdotales diocésaines. Il n'est évidemment pas comptable des vocations religieuses, extradiocésaines par définition, et qui doivent toujours beaucoup plus au rayonnement d'un monastère (ou d'une communauté) qu'à l'influence de la paroisse d'où vient le postulant. Vous le savez, l'angoisse dans l'Eglise de France concerne les séminaires diocésains, non les communautés monastiques ! ]

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Écrit par : boris | 22/09/2008

VOCATIONS

> Passionnante et urgente réflexion à mener, en effet. Le Père Thierry-Dominique Humbrecht, o.p., a publié en 2004 une « Lettre aux jeunes sur les vocations » qui, partant du même constat que PdP, donne des clés d'analyse et propose quelques pistes. C'est une lecture indispensable.
Un des enjeux est certainement celui-ci : la « pastorale des vocations » commence en famille. Ce sont les pères et mères qui doivent témoigner de leur disposition à « donner un enfant au Seigneur », selon l'expression classique. Cette pastorale commence même lors de la préparation au mariage, lorsqu'on transmet aux futurs parents cette responsabilité d'être prêts à laisser mûrir dans leur foyer des vocations.
D'autre part — je parle sans donnée précise à l'appui — il me semble que dans ces milieux privilégiés que sont les « bonnes paroisses » de la banlieue ouest, toutes choses égales par ailleurs la vocation monastique est relativement mieux estimée (en tous cas, quand elle tombe sur les enfants des autres…) que celle de prêtre séculier. 40 ans de souffrance, mais aussi d'opposition ou de critique ouverte à l'égard du clergé des paroisses, n'y sont peut-être pas étranger — même si les racines sont sans doute plus profondes (en France, en effet, le renouveau religieux du début du XXe siècle est plus souvent passé par les monastères que par les paroisses).
Enfin — et cette fois j'ai des données précises en tête — on ne peut négliger le fait que, traditionnellement, les vocations au don total à Dieu naissent et s'épanouissent plus facilement dans les écoles non-mixtes. C'est un fait. La mixité généralisée, y compris dans l'enseignement catholique, a sans doute une foule de bonnes justifications, mais elle a un impact direct sur les vocations. Une réflexion approfondie sur les remèdes à la crise ne pourra faire l'économie d'une remise à plat de cette option.

Écrit par : Philarete | 22/09/2008

@ PP

> sur les vocations religieuses, il faut aussi tenir compte du conseiller spirituel, qui à Versailles, est très souvent un prêtre de la paroisse.
Donc aussi du lien entre ce prêtre et telle ou telle communauté religieuse.
Votre article rapporte le propos "aucune vocation", qui est souligné, sans précisé quelle sorte de vocation.
Je pense qu'il serait bon faire un papier sur l'évolution réelle des séminaires diocésains en France, versus les instituts de formation religieux et monastiques.
C'était une remarque d'un journaliste de "La Nef" sur Radio Notre Dame au moment des ordinations de la St Pierre et St Paul : 40% des ordinations concernées des prêtes formés en dehors des séminaires diocésains.
Même si le nombre de séminaristes reste plus élevé qu'ailleurs à Paris, il y a moins de séminaristes par fidèles à Paris que dans d'autres diocèses (il parait que le diocèse de Sées à le plus grand ratio, mais les diocèses "désertiques" ont forcément un avantage à ce jeu là).
De même, le nombre de séminaristes de Paris diminue d'année en année, même si cela est masqué par leur nombre et par le nombre d'ordinants (qui ne sont pas tous du séminaire diocésain).
Evidemment, tout cela est hors sujet par rapport à votre article sur Versailles. Mais il serait intéressant qu'un journaliste indépendant comme vous puisse mener cette étude.

boris


[ De PP à B. - Sur la question réguliers-séculiers et banlieue ouest de Paris, voyez le commentaire de Philarète. ]

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Écrit par : boris | 22/09/2008

ECOLES DE COMMERCE

> Voyons, ne savez vous pas que l'Eglise de France a besoin avant tout d'excellents chrétiens dans les salons et les écoles de commerce...

isabelle


[ De PP à I. - Exact ! Je ne voulais pas le dire le premier, crainte d'être taxé une fois de plus de phobie envers les business schools ! Lesquelles ne sont d'ailleurs pas responsables de la monomanie obsessionnelle des familles bourgeoises en leur faveur. ]

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Écrit par : isabelle | 22/09/2008

@ REN'

> Je partage entièrement votre analyse.
Comme je l'ai déjà dit, si on prend Mai68 comme une révolution infantile, ce que vous dites en découle directement.
Les jeunes ne sont plus poussés à grandir ni à être responsables et encore moins à s'engager.
Or l'engagement est le propre d'une vocation.
Les parcours catéchétiques et les programmes scolaires montrent ce nivellement par le bas en opposition à une sortie de crise par le haut.
On voit bien les paroisses qui osent tirer vers le haut : elles ont un rayonnement fort et attirent les fidèles, qui parfois font plusieurs kilomètres pour venir.

Écrit par : boris | 22/09/2008

PROFONDEUR

> Comme l'a suggéré l'un des commentateurs, le problème principal est le manque de profondeur de la foi des jeunes. Je suis étudiant moi-même, et je suis amené à "travailler" ma foi tout à fait solitairement, en me documentant sur les pères de l'Eglise, en menant une réflexion personnelle sur les textes, etc. Je n'ai jamais trouvé aucun "groupe" me proposant quelque chose de sérieux (on m'a refoulé de groupes théologiques car étant trop jeune). Inutile de dire que nous sommes assez peu à avoir cette démarche.
Aller à la messe ne suffit pas, il faut encore haïr le monde des hommes, car on ne peut aimer Dieu et le monde. C'est cette radicalité de la foi que si peu de jeunes comprennent, sûrement parce que leurs parents vivent tous cette double vie : mondanité la semaine, messe le dimanche. En acte, les parents montrent à leurs enfants que la foi n'est qu'un jeu sans conséquence, sans danger, sans prise de risque.
Et en ce qui concerne ces milieux prétendus traditionnel, pardon de m'emporter à leur sujet, mais de ce que j'en connais, ils sont surtout bouffis d'orgueil et préfèrent sélectionner leur paroisse plutôt que d'avoir à se mêler à des chrétiens "ordinaires".
Enfin, je connais des jeunes qui ont la vocation, et ils ne viennent pas de ces milieux là. Leur vocation n'obéit à aucun déterminisme sociologique. N'est-ce pas de ces vocations dont nous avons le plus besoin ?

Écrit par : Quentin | 22/09/2008

PAS EVIDENTE

> Pour compléter la remarque d'Isabelle, la compatibilité du bourgeoisisme et de la religion catholique n'est pas évidente.

Écrit par : Annie | 22/09/2008

DEUX STYLES ?

> à Boris : la distinction que vous faites sur Versailles entre les paroissiens de Saint-Louis et ceux de Ste Jeanne d'Arc doit être nuancée : un bon nombre de paroissiens de Saint-Louis ne sont pas de ce quartier mais viennent par affinité. D'autre part, les paroissiens de Ste jeanne d'Arc sont souvent un peu différents de ceux de Saint-Louis, non par leur tendance d'idées religieuses, mais par leur catégorie économique : plus quinquas que sexagénaires, et plus "fric", soit dit sans les offenser. Cela explique peut-être en partie les choses.

Écrit par : François Golo | 22/09/2008

HIER

> Suite à la remarque de Philarète, nous avons tenu, avec ma femme, ce même discours à nos prêtres afin de conforter les couples dans la Foi et de les former spirituellement pour pouvoir leur donner une vrai vie spirituelle.
Le but est évidement que si le couple a une vraie vie spirituelle, cela débordera sur les enfants donc favorisera la reconnaissance et l'acceptation des vocations sacerdotales ou religieuses.
Néanmoins, sur le constat des familles qui "crachent" sur les prêtres diocésains, force est de reconnaître leur mauvaise formation qui font que durant 30 à 40 ans mieux valait les fuir.
Ma femme s'est entendue dire au catéchisme (il y a 20 ans) que la présence réelle n'existait pas, de la bouche de son curé.
Nous avons vu les célébrations des années 70-80 et surtout de rejet des séminaristes soucieux de respecter la doctrine de l'Eglise.
Il ne faut donc pas s'étonner de la publicité qui était faite des prêtres et du fait que ces familles se sont tournées vers les monastères et les couvents.
De nos jours encore, nous nous sommes retrouvés face à des "fin de non recevoir" parce que nous étions un peu mieux formés que la moyenne des paroissiens dans notre ancienne paroisse. Ainsi, le curé refusait de nous nourrir spirituellement.
Pour François Golo : merci pour ces précisions. La différence entre ces 2 paroisses est un aspect que je voulais faire ressortir pour éviter une généralisation à tout Versailles.
Pour mémoire, le diocèse de Versailles est certainement un des plus hétérogènes de France : toutes les tendances sont présentes, de la Fraternité Saint Pie X aux partisans de Golias avec toutes les nuances.

Écrit par : boris | 22/09/2008

SE FORMER À PARIS

> Quentin : vous avez plusieurs propositions pour vous former en groupe à Paris, pas forcément très connues mais d'une grande qualité. En voici quelques-unes, si M. de Plunkett me le permet :
- Vous avez bien sûr l'École cathédrale, où toute personne peut s'inscrire pour suivre un ou plusieurs cours. Il y a aussi des séminaires où on intervient davantage.
- Il y a aussi le C.E.R., très classique, fondé par Jean Daujat, orienté sur la problématique foi et raison. C'est une formation sur trois ans avec des cours bihebdomadaires, voir leur site : cer.cef.fr
- Dans le style formation chrétienne, traitant tous les thèmes de la doctrine et de la foi chrétienne avec une triple approche biblique, théologique et existentielle (la question de la et des vocations de chacun est posée clairement), il y a EVEN (www.even-adventure.fr), pour les jeunes de 18 à 30 ans, les lundis soirs à 20h30 à Saint-Étienne-du-Mont. Cela commence le 29.09. Plus de 150 jeunes ! Double forme de l'enseignement magistral et du partage en groupes. Et si vous aimez la radicalité évangélique, vous serez servi, le P. Leproux ne la cache pas !
- Le mouvement Résurrection (mouvement-resurrection.org, guère à jour mais on peut écrire à mouvement@mouvement-resurrection.org) possède des groupes de réflexion théologique, faits exprès pour les jeunes. Ils se déroulent - s'il en est de cette année comme des précédentes - le lundi, avec des topos préparés à l'avance par un jeune, une discussion, et un enseignement du P. Gitton pour conclure. La revue attachée au mouvement a pour même principe de former à la théologie et de faire écrire des jeunes.
Il y a sans doute bien d'autres choses (à Saint-Léon, notamment), et aussi des cercles de réflexion plus privés qui se lancent entre amis; je n'ai parlé de ce que je connaissais de près ou de loin, et tout ce dont j'ai parlé est, avec chacun ses nuances (plus ou moins thomiste, etc.), orthodoxe sans être traditionaliste. Je pense que vous trouverez votre compte (et n'hésitez pas à me contacter si vous le voulez - olfrance@aol.fr), la formation est effectivement un enjeu essentiel et notamment pour les jeunes ! Ne restez pas seul !

Écrit par : Olivier | 22/09/2008

À MEDITER PAR NOUS TOUS

> "Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise âme et même de se faire une mauvaise âme. C'est d'avoir une âme toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme même perverse. C'est d'avoir une âme habituée. On a vu les jeux incroyables de la grâce et les grâces incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même une âme perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n'a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n'a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n'a pas vu tremper ce qui était habitué. Les “honnêtes gens” ne mouillent pas à la grâce. C'est que précisément les plus honnêtes gens, ou simplement les honnêtes gens, ou enfin ceux qu'on nomme tels, n'ont point de défauts eux-mêmes dans l'armure. Ils ne sont pas blessés. Leur peau de morale, constamment intacte, leur fait un cuir et une cuirasse sans faute. Ils ne présentent pas cette ouverture que fait une affreuse blessure, une inoubliable détresse, un regret invincible, un point de suture éternellement mal joint, une mortelle inquiétude, une invincible arrière-anxiété, une amertume secrète, un effondrement perpétuellement masqué, une cicatrice éternellement mal fermée. Ils ne présentent pas cette entrée à la grâce qu'est essentiellement le péché. Parce qu'ils ne sont pas blessés, ils ne sont pas vulnérables. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte rien. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte pas ce qui est tout. La charité même de Dieu ne panse point celui qui n'a pas de plaies. C'est parce qu'un homme était par terre que le Samaritain le ramassa. C'est parce que la face de Jésus était sale que Véronique l'essuya d'un mouchoir. Or celui qui n'est pas tombé ne sera jamais ramassé ; et celui qui n'est pas sale ne sera pas essuyé."

Œuvres en prose, 1909-1914, Charles Péguy, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1959, p. 1397

Second point : l'Evangile n'est pas là pour consolider les structures sociales ou les conforter, il les pulvérise...

Écrit par : isabelle | 22/09/2008

VOCATION

> Vous êtes un peu dur !
J'ai un fils qui fait une de ces business school (je précise que c'est en filière apprentissage, ce qui rend les choses un peu différentes) que vous n'aimez pas : moi non plus d'ailleurs ; la seule chose qu'il y ait appris, c'est le déracinement ; ne pas passer plus de 6 mois au même endroit, tel est leur enseignement...
Je confond peut être la foi chrétienne et une morale biologisante puisque j'ai un fils trisomique 21...
Heureusement que je ne suis pas versaillaise !
Je crois qu'il y a beaucoup d'autres paroisses urbaines où on peut faire le même constat mais on pourrait le faire aussi avec la vocation du mariage, je connais beaucoup de parents qui pleurent le non engagement de leurs fils (beaucoup plus que de leurs filles : lien avec la mixité omniprésente dans l'éducation ?) quelque soit leur vocation, sacerdotale, religieuse ou conjugale... les garçons ont plus de mal à mûrir dans notre monde actuel, l'éducation étant faite pour les filles et bien souvent par des femmes.
Quand je prie pour l'avenir de mes enfants, je prie pour qu'ils répondent oui à l'appel de Dieu, quelque forme que prenne cet appel...

carmel


[ De PP à C. - Nous serions "durs", et même aberrants, si nous appelions "morale biologisante" le fait d'avoir un enfant trisomique. Heureusement, ce n'est pas du tout de cela que nous parlions ! L'expression désignait bien autre chose: tout ramener à la morale, ce qui détruit la théologie ; et n'appliquer la morale qu'aux questions péri-sexuelles, comme si l'économique et le social n'existaient pas. Pardon d'avoir été elliptiques et de nous être faits mal comprendre. ]

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Écrit par : carmel | 22/09/2008

PASTEURS RESPONSABLES

> Il y a une responsabilité forte des pasteurs. J'ai passé plusieurs année dans une paroisse des Yvelines tout-bien-comme-il-faut, dont 4 ans comme animateur des enfants de choeur et grand clerc le dimanche. Je me questionnais sur ma vocation, mais jamais le curé n'a évoqué la question avec nous. Les vocations issues depuis 10 ans de ce groupe n'ont pu s'épanouir que via le scoutisme, la participation aux activités de certaines communautés...
Je n'ai moi-même commencé à discerner concrètement qu'après une proposition active reçue lors d'une session d'été organisée par une communauté nouvelle.

Écrit par : Renaud | 22/09/2008

MUTATION ?

> Vocations de jeunes, séminaires, est-ce que cela ne relève pas d'une structure d'Église sociologique, séculaire sinon millénaire, qui a convenu à la société de ce temps, mais qui serait en train de "passer". Marcel Légaut souhaitait une mutation du christianisme où l'accomplissement spirituel passerait par un enracinement humain qui manque peut-être souvent dans des vocations hâtives et qu'il juge plus nécessaire que déjà, voire indispensable dans les temps actuels et futurs. N'y a-t-il pas une purification du christianisme occidental en cours qui passerait par cette rareté des vocations. Il nous faut redécouvrir le prêtre, homme du sacré, un sacré qui radicalise (fournit les racines à...) l'humain. Donc des vocations plus tardives et plus rares? Mais qui dira les voies de l'Esprit?

Écrit par : Pierre | 22/09/2008

SVP

> les tradis c'est 10 fois + mais "on" en veut pas !!! encore combien de temps svp ?

Écrit par : deho. | 22/09/2008

AU POINT DE DEPART

> Je dois tout de même dire que le point de départ de l'article de PP, je l'ai vécu en Corse, dans un monastère de la Communauté Saint Jean.
L'été, ce monastère reçoit des familles et comme c'est la Communauté St Jean, ce sont des familles que j'ai rencontré ensuite dans Paris XVI et du même stéréotype que les fidèles de Ste Jeanne-d'Arc.
A table avec un des frères, les mères de famille acceptaient du bout des lèvres qu'un seul de leur fils soit prêtre. Le frère fut appelé au téléphone. Sitôt qu'il tourna les talons, ces mêmes mères de familles nombreuses passant leur vacances en retraite spirituelle disaient un fils oui mais jamais leur fille.
La Foi : on l'accepte entièrement ou pas du tout. Sinon, on reste dans le relativisme dénoncé par Benoît XVI et le syncrétisme / religion à la carte dénoncé par Jean-Paul II.
Le site sancta regula propose aujourd'hui la lecture du chapitre sur l'obéissance dans la règle de Saint Benoît ...
A force de tourner le problème, je vois qu'il y a un point central qui pose souci : la formation des prêtres.
De cette formation découle leur attachement et connaissance à la doctrine chrétienne sur divers sujets.
D'après Mgr Gaidon et plusieurs témoins, cette formation fut sacrifiée sur l'autel de la modernité dans les années 60-70 et même 80.
Cela c'est traduit par l'étonnant jeu de chaise musicale dans le choix des évêques par Jean-Paul II.
Ce souci amène à une mauvaise transmission de la Foi et donc à une malcroyance des fidèles.
Cela se traduit par un refus de la doctrine de l'Eglise plus ou moins prononcé selon les milieux sociaux.
Dans les milieux type Paris XVI ou Ste Jeanne-d'Arc, on voit que la messe est l'obligation sociale du dimanche plus que l'acte de Foi en la prière de l'Eglise ou en tout cas, si c'est l'inverse, que l'acte social a trop d'importance dans l'acte lui-même.
Avec ma femme, nous venons de mettre le doigt sur ce qui nous gène dans beaucoup de paroisses lors de la messe : c'est l'attitude de prière ou plutôt de non prière de l'assemblée, même lorsque le prêtre célèbre correctement la liturgie.
Cette ambiance de manque de ferveur est directement palpable par la réaction de nos enfants qui sentent cet invisible bien mieux que nous.
Comment les enfants peuvent-ils développer une vocation non-tardive dans une telle ambiance ?

boris


[ De PP à B. - J'ajoute quelque chose qui fera peut-être sauter au plafond certains lecteurs : il suffit d'aller à un culte baptiste pour comparer la ferveur de ces chrétiens-là et l'attitude souvent... neutre (euphémisme) que l'on observe chez trop de catholiques à la messe. Bien entendu on ne doit pas juger sur les apparences ; n'empêche que "lex orandi, lex credendi" -comme on disait autrefois. Bien entendu aussi je ne suis pas en train de faire l'apologie du baptisme : je ne compare que le comparable, c'est-à-dire l'attitude de prière.
On me dira que les "Eglises de professants" remplacent le sacrement par la ferveur et que ce n'est pas l'idéal, ce dont je conviens aussitôt.
Mais n'empêche. Il y a quelque chose.
D'où le besoin d'un "nouveau mouvement liturgique", comme Ratzinger l'a souvent écrit, pour faire ressurgir l'intensité brûlante du Jour du Seigneur. La médiocrité dans ce domaine est une forme de sacrilège... ]

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Écrit par : boris | 22/09/2008

SCHOLA GREGORIENNE

> Je découvre la réalité d'une paroisse chic chic de Versailles (sic !). Je la croyais pendant longtemps une paroisse bien sous tous les aspects:
- une église bien pleine à toutes les messes du matin et du soir,
- une paroisse bien dynamique avec, parait-il pas moins de 3 chorales, des mouvements jeunes plus ou moins issus du renouveau charismatique, Ressucito et autres, des scouts, des écoles privées cathos. Du beau monde quoi ! Et d'autant plus curieux que beaucoup de vocations sortent des milieux du renouveau et du scoutisme (d'Europe, je précise !).
Ceci n'explique-t-il pas que notre Schola grégorienne a du mal, pour ne pas dire du tout, à percer à Ste Jeanne d'Arc... Et pourtant nous avons, comme prêtre accompagnateur, le curé actuel même de la paroisse, qui nous a mis à disposition un local de la paroisse pour notre répétition hebdomadaire ! Alors n'y a-t-il pas dans l'Eglise, comme partout ailleurs, ce qu'on appelle la chasse gardée ! Mais il est vrai que les curés sont de moins en moins maître chez eux !
Finalement nous sommes mieux accueillis dans une paroisse de la banlieue proche de Versailles qui nous a réservé une place de choix tous les premiers dimanches de chaque mois.
Autre chose... je suis dans une grande paroisse du diocèse de Versailles... avec trois prêtres en exercice (plus un 4ème qui assure une présence quasi hebdomadaire !). 5 messes par week-end pas toujours aussi bien remplies qu'à Ste Jeanne d'Arc, des jeunes il y en a, naturellement, des mouvements de jeunes il y en a aussi ! Et une bonne participation aux JMJ, par exemple. Et pourtant depuis 40 ans (rien que ça !!!!) il en est sorti aucune vocation ni religieuse, ni sacerdotale ! Et ce n'est pas la faute de n'avoir pas prié pour les vocations. (Seigneur donne-nous des prêtres... mais surtout pas chez moi ! MDR !)
Il est vrai que jusqu'à une date récente, quand on parle de vocations, nos bons "militants catho" ou les "super engagés" prenaient souvent le contre pied pour dire que toutes les vocations se valent ... Finalement il n'y a plus que des vocations profanes qui valent. Oh pardon pour être juste il y a de temps en temps des "bons et vrais mariages" !

Bien à vous

Antoine

Écrit par : NonNovaSedNove | 22/09/2008

@ DEHO

> pouvez-vous nous donner les chiffres des ordinations de Juin dernier pour les milieux "tradis" ?
Il me semble que cela reste inférieur de loin à ce "10 fois +". Peut-être vouliez-vous dire "10 fois +" en proportion au nombre de fidèles concernés ?
D'après ce que j'avais lu il y a 3 mois, si on trouve 6 prêtres pour la France, c'est le maximum ou tout au moins l'ordre d'idée.
Certes "chacun doit avoir sa place", mais il ne faut pas jouer au Marseillais et croire qu'une sardine bouche le port.
La question des milieux "tradis" est, je pense tout autre : dans ce milieu, il y a une meilleure transmission de la Foi et une meilleure formation des prêtres sur certains points.
Par contre, ces prêtres ont une vocation à la vie en communauté, ce qui n'est pas le cas d'un prêtre diocésain.
Il faut savoir utiliser les forces disponibles : les "tradis" savent enseigner la Foi et la transmettre, ils savent de nos jours enseigner l'Ars Celebrandi (qui ne dépend pas de la forme liturgique).
Je pense qu'il serait utile que les diocèses s'appuient davantage sur eux dans ces domaines.
Car comment une vocation peut-elle se développer sans une bonne connaissance des bases de la Foi et du catéchisme ?
Comment un jeune de 14 ans, ayant fait sa première communion mais ne sachant plus ce que c'est, peut-il vouloir être le Ministre de l'Eucharistie ?

Écrit par : boris | 22/09/2008

FILLES ET GARCONS

> Au sujet de la mixité qui "inhiberait" les vocations, le prêtre de mon ancienne paroisse me faisait remarquer qu'il ne souhaitait pas de filles "enfants de choeur" mais les mettait au service de l'assemblée (distribution des feuilles de messe, quête, organisation de la procession pour la communion,...). Selon lui, les filles, lorsqu'elles sont dans le choeur, servent "mieux" qu"un garçon (elles sont plus appliquées notamment), ce qui freine et inhibe les garçons. Peut être certaines vocations ont été enfouies, certains garçons ayant eu peur de "ne pas être à la hauteur".
Je ne sais pas ce qu'il en est à la paroisse versaillaise dont vous vous faites l'écho mais certaines pratiques peuvent être revues.

Écrit par : Alex | 22/09/2008

PRATIQUES

> Ô Seigneur que je partage ces préoccupations! Père de famille, de cinq enfants, je vois mes enfants pris par le moule très fort d'une forme d'embourgeoisement de la foi et je les vois, quasi impuissant s'éloigner des bonnes pratiques, s'abandonner au laissez-aller actuel, le grand lycée catho qui ne l'est plus vraiment, qui est devenu une quasi boite à bac, où l' on se fait plein de copains et de copines qui pensent surtout à sortir, la paroisse où l' on sert le catholicisme version accessible à tous les publics avec ces messes mollassonnes, la communion dans la main et distribuée par des laîcs, l'action de grâce transformée en quelques instants debout, les paroissiens qui restent debout, l'intériorisation étouffée par le discours, ...on en sort sans remettre en cause son mode de vie, on ne demande plus grand chose (la confession tous les mois nous répétaient nos parents et nos paroisses tradi d'autrefois, une retraite tous les ans, ou tous les deux ans), les "teufs" quasi permanentes en WE ou en vacances, l'absence de proposition de lectures, l'absence de discours doctrinal (il n' y a plus qu'une seule librairie catho dans ma ville), de retraites, la timidité à l'égard de ce qui vient de la société ( internet, jeux vidéos, revues pourries, télé...)
Ce milieu ambiant ne peut être qu'un obstacle à l'éclosion des vocations, mais c'est évident! Qu'aller chercher de plus?
Il y a un catholicisme paroissial-scolaire diocésain (je simplifie)qui est médiocre en France depuis des décennies et qui ne produit plus de vocations sauf rares cas exceptionnels. Il n'a changé qu'en des endroits trop rares ( combien d'évêques réagissent aujourd'hui, cinq, sept, neuf ?).
Ecoutons le pape et l' Eglise, simplement. Nous ne faisons pas ce qu'il faut, nous ne faisons pas ce qu'ils nous conseillent ou demandent, ou ce que fait l'Eglise traditionnellement, qu'on pense simplement à la liturgie, aux déclarations sur l'Enseignement catholique, sur l'éducation, à toutes les disciplines sur les sacrements, nous lisons l'Evangile et nous sommes comme l'homme de la parabole, homme du moment, sans racines, et on le laisse s'étouffer sous les soucis mondains; on met les meilleurs et les motivés au rancard avec les étiquettes toutes faites par le monde(il est tradi, il est réac, il est trop rigide...) etc...En attendant on ne fait toujours pas ce qu'il faut.
Ne prenons pas la réaction traditionaliste pour quelque chose de mineur, ces gens-là se battent pour conserver intuitivement une religion exigeante, qui est au service de la sainteté et de la gloire de Dieu, ils conservent bien des pratiques qui encouragent les vocations.

Écrit par : vicenzo | 22/09/2008

GENERATIONS

> "N'oubliez pas les deux trésors que le Pape vous a présentés ce soir : l'Esprit Saint et la Croix ! Je voudrais, pour conclure vous dire encore une fois que je vous fais confiance, chers jeunes, et je voudrais que vous éprouviez aujourd'hui et demain l'estime et l'affection de l'Église !"
On n'attrape pas des mouches avec du vinaigre ! je crois que le langage du pape est porteur d'espérance, il a donné une feuille de route aux jeunes français qui méritent sans doute d'être mieux soutenus et guidés qu'ils ne le sont... mais si on est pas responsable de ce que l'on reçoit, on est responsable de ce que l'on en fait !
La si célébrée génération JP II n'est pour rien dans le fait d'être célébrée : Jean Paul II a fait lever une génération, Benoît XVI en fait s'agenouiller une autre pour des adorations à répétition du St Sacrement... mais la deuxième ne s'agenouillerait pas si la première ne s'était levée !

Écrit par : carmel | 22/09/2008

D'OÙ VIENNENT LES VOCATIONS

> Il y a quelques années, l'ancien archevêque de ma ville, présent à une fête de groupe des scouts d'Europe, a répondu ainsi à un père de famille qui s'étonnait courtoisement de le voir, après des années d'absence : "Il est vrai que je n'aimais pas beaucoup les scouts d'Europe, mais je dois me rendre à l'évidence : la moitié de mes séminaristes en viennent..."
D'où viennent les vocations ? Me semble-t-il à 90% des mouvements de scoutisme traditionnels, des mouvements de renouveau et des mouvements traditionalistes. En bref, des groupes où le sens du sacré et de l'adoration est prégnant.
Quelles vocations donnent les paroisses, les groupes de caté, et autres mouvements dont la théologie se réduit à un vague humanisme ?
J'ignore ce qui se passe à Sainte Jeanne d'Arc de Versailles. Mais j'ai la certitude que le renouveau des vocations passe par un retour au sacré, mis à l'encan pendant si longtemps. Là où la parole est forte, claire, exigeante, là où les actes sont mis en conformité avec cette parole, naissent des vocations. Là où des prêtres sont courageux et anticonformistes. Visibles et heureux de leur vocation. Chez les "tradis" comme chez les "dévisseurs d'ampoules".

Edouard


[ De PP à E. - Pour ce que j'en sais, la liturgie à Ste Jeanne d'Arc est célébrée avec dignité, beauté et dynamisme ! Non, le problème est vraiment dans les têtes de ceux qui y assistent... J'arrête ici pour ne pas me faire traiter de trotskiste.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Edouard | 22/09/2008

SALUT ET RENOUVEAU

> C'est une question que je me pose régulièrement: où est la génération Jean-Paul II? Quelques-uns sont dans les communautés charismatiques ou autre mais la grande masse? Ceux des JMJ? Philarète soulève un aspect intéressant, celui de la mixité dès le plus jeune âge. Je pense, pour le vivre tous les jours, que cela retarde, voir bloque, la maturité des enfants et des jeunes. (on peut aussi se poser la question de la pédagogie infantilisante qu'on nous impose et l'extrême féminisation des milieux éducatifS - Mesdames, ne tirez pas svp, mais les jeunes ont besoin d'une résence et d'un modèle masculin aussi: question d'équilibre.) On leur fait vivre, surtout à notre époque de pression sexuelle omniprésente (voir les réflexions dès la maternelle ou un copain de 4 ans est présenté comme le "fiancé" de la petite....), des situations et des sentiments pour lesquels ils ne sont pas prêts. On leur fait sauter des étapes entières d'évolution et de maturation affective et psychologiques. A mon avis, cela entraîne en grande partie cette crise de l'engagement que l'on connaît depuis des années. Cela entraîne aussi une peur et d'importantes angoisses quant à l'idée même d'engagement en quelque domaine que ce soit, et par conséquence, une fragilité extrême quand ils tentent de s'engager (voir le nombre de divorces par exemple) .
Personnellement,je pense que l'Eglise diocésaine est cuite. S'il y a salut et renouveau, cela passera par les communautés monastiques. Cela sera dur, mais on a vécu le même genre de situation au Ve siècle. Quant aux cathos-bourgeois qui ne s'épanouissent qu'à HEC et sont persuadés de servir le Christ en spéculant à la bourse pour créer des "richesses"? Prions pour eux, c'est tout ce que l'on peut faire. C'est pas demain que j'en verrais un en zep pour évangéliser. (Ceux que j'ai vu, venaient pour faire des heures de soutien scolaire mais qui étaient valorisées dans leur cursus d'études.)

Écrit par : VF | 22/09/2008

LA QUESTION

> Je me pose la question de la prêtrise depuis quelque temps. Dans mon diocèse cela signifie devoir se battre contre tout le monde en place dans les paroisses(sociologiquement très loin de Versailles). Les prêtres motivés vous expliquent que leur journée n'est que querelles de comptoir. Dieu dans cela est hélas le dernier servi. Si on parle avec le responsable des vocations, il est heureux de vous voir car vous êtes un bon MANAGER. C'est cela qui faut changer.

Écrit par : pac | 22/09/2008

QUE DIEU NOUS DESENCOMBRE

> Mon père, rejeton d'une famille bourgeoise bretonne, orléaniste libérale, donc un peu voltairienne malgré sa piété... bretonne, m'avait fait la remarque quand j'étais enfant : "pas une seule vocation religieuse en 300 ans dans cette famille..." Le diagnostic était juste. Sans concession.
En fait, il faudrait faire une véritable étude historico-sociologique par type de famille : noblesse légitimiste, autre noblesse, noblesse d'apparence, bourgeoisie ancienne issue du XVIIIe siècle voltairien, puis d'entre deux-guerre souvent maurrassienne et beaucoup plus récente etc... Une étude ensuite par sensibilités : contestataire de Vatican II, postconcilliaire de type paroisse de base, ensuite charismatique etc... pour se faire une véritable idée, dresser un véritable état des lieux. La noblesse de l'ouest et plus généralement provinciale a donné par exemple au XIXe et ce jusqu'en 1950 beaucoup de vocations religieuses. En proportion, la bourgeoisie, celle dont je suis issu, beaucoup moins (voltaire ?). Le gros des vocations religieuses, dans ces décennies fastes, était pourtant ni aristocratique, ni bourgeois mais populaire, essentiellement issu des classes paysannes. Si on aborde le problème par une autre entrée, celle par exemple des Bottin Mondain récents qui font la liste des "en religion" de cette ethnie particulière, on constate quand même une incontestable vitalité dans ce qu'on pourrait appeler "l'ancienne société"...
Isabelle fait une remarque provocatrice mais juste quand elle écrit que le christianisme devrait "pulvériser" tout ce social encombrant. Incontestablement, depuis trente ans, la pratique religieuse soude, avec les rallyes du samedi soir et un certain nombre de dîners en ville, une nébuleuse qui ne veut pas voir son hétérogénéïté historique. Allez donc mettre ensemble un descendant d'aristocrate légitimiste, le porteur d'une particule aussi sonnante que fausse, victime d'un officier d'état civil aveugle, borgne et sourd ou d'un chartrier brûlé dans un incendie malencontreux et un descendant de bourgeois voltairien, tout ça à peu près aussi ruinés les uns que les autres (salutaire Pauvreté...) ou au moins en survie !! Heureusement qu'il y a le même Dieu et le même refus d'une forme de société moderne pour faire oublier les affrontements sanglants du XIXe siècle !!
En même temps, n'oublions pas que cette unité, un peu forcée, est aussi le fruit d'une autre désertification celle des vocations populaires et du christianisme populaire en général dont nous aurions bien besoin aujourd'hui. Où est passé le catholicisme paysan de l'ouest ou du Haut Doubs ? Où sont les vocations ouvrières ? Les grand-parents formés à l'Action catholique sont à la messe le dimanche, les enfants font carrière et militent à Médecins du Monde, votent souvent au PS voire dans la gauche dure, et les petits enfants ne sont pas baptisés. Or, on aurait bien besoin de ce catholicisme là pour éviter que le catholicisme de France soit un club fermé de notables bien élevés. Il n'y a plus de vocations de ce côté là ou très, très peu. En proportion, il y en a, sous réserve de vérifications, sans doute plus dans le Bottin Mondain !! Enfin, est-ce que la vieille France de Ste Jeanne d'Arc et alii donne plus de vocations en proportion qu'il y a cent ans. Il faudrait faire parler les chiffres mais il est possible qu'en fait il y en ait aujourd'hui autant sinon peut être plus... Ne désespérons pas et prions ! Prions que Dieu nous désencombre du social et prions pour qu'il y ait des vocations chez nous. Chez nous plutôt que chez le voisin ! Ou plutôt chez nous d'abord et aussi chez le voisin !

Écrit par : Bruno | 22/09/2008

@ ISABELLE

> Merci de nous avoir reproduit ce magnifique texte de Péguy sur les "âmes habituées" qui ne "mouillent" pas à la grâce, texte extrait, si ma mémoire est bonne, de la "Note conjointe sur M. Descartes".

Écrit par : Michel de Guibert | 22/09/2008

ETONNAMMENT

> Je viens de lire de bout en bout vos commentaires sur un sujet qui me passait jusqu'alors largement au-dessus de la tête. Malgré des références à des milieux socio-culturels type AB+ et des allusions à un monde versaillais que j'imagine en jupe plissée et serre-tête et que je pensais disparu, je me suis surpris à prendre beaucoup d'intérêt à lire vos commentaires profonds sur un sujet qui manifestement vous tient à coeur. J'y sens beaucoup d'écoute de même que je note votre intention d'apporter une pierre pour consolider (voire reconstruire) un édifice qui vous paraît chancelant.
J'ai entendu le Pape rappeler la nécessité et la beauté de la vocation et j'ai entendu son "n'ayez pas peur" auquel vous voulez donner suite à votre manière.
Je vous écoute, je vous lis, et pas plus que vous, je n'ai de solutions.
La mixité ?
Cette sacro-sainte mixité à laquelle je tiens tant semble poser des problèmes à certains d'entre vous, surtout au regard du sujet abordé.
Et je me découvre en phase avec vos questionnements.
Etonnamment, je pense qu'il faut reconsidérer ce pilier de notre laïcité et nous poser des questions sur la place que la mixité laisse aux garçons et à leur génie propre, comme le soulève Alex, dans une école qui, de plus, est maintenant une affaire de femmes (cf Carmel).
Ce billet me fait beaucoup réfléchir, et s'il y a une "mutation" comme le pense "Pierre", peut-être celle-ci viendra-t-elle d'un traumatisme créé par l'immigration de prêtres venus d'ailleurs.
En attendant et à titre personnel, j'ai préféré entendre l'appel du Pape sur le "Quaerere Deum" des moines que sur les vocations.
Et je me dis, comme VF, que le temps des moines est revenu.
Si l'Eucharistie est le "coeur" nucléaire de notre Eglise, celui-ci vit peut-être une période de contraction (systole ou diastole ?)

Écrit par : sombre héros | 22/09/2008

LE PROBLÈME

> Il y a 50 ans j'ai entendu exprimer la même plainte des frères des écoles chrétiennes à Bordeaux où j'étais pensionnaire!. Le problème n'est donc pas nouveau!
Qu'en est-il à Notre-Dame des Armées?

Écrit par : Caillaud | 22/09/2008

PERSONNELLE

> Le Pape appelle explicitement les jeunes à répondre à l'appel du Christ. Il s'agit d'un appel personnel qui nécessite une réponse personnelle. Ainsi, il n'y a pas de milieu vraiment privilégié. Il y a un besoin urgent d'une conversion personnelle, d'une conversion du coeur ou d'une conversion au coeur de l'homme.
Les promesses globales d'un mieux à venir, qu'elles proviennent de nos hommes politiques (votez pour moi et vous aurez le pouvoir d'achat et le bonheur) ou du confort d'une paroisse bien sous tout rapport (telles qu'on en rencontre encore, même à Nancy !) ne sont que du vent.
Merci PP pour votre blog sans fard et néanmoins éclectique.

Écrit par : Charles | 22/09/2008

"TRÈS VRAIS"

> Oui il y a plein de vérité écrites sur ce blog : « Si effectivement, comme au Frat ou ailleurs, il y a du rock et autres musiques et attitudes "festives", le tout devant le Saint Sacrement, en réalité il n'y a aucun approfondissement de la Foi. » (Ren’)
« Et en ce qui concerne ces milieux prétendus traditionnelS, pardon de m'emporter à leur sujet, mais de ce que j'en connais, ils sont surtout bouffis d'orgueil et préfèrent sélectionner leur paroisse plutôt que d'avoir à se mêler à des chrétiens "ordinaires". » (Boris)
« Les parcours catéchétiques et les programmes scolaires montrent ce nivellement par le bas en opposition à une sortie de crise par le haut. » (Isabelle)
Ces commentaires sonnent malheureusement très vrais ! La paroisse Ste Jeanne d’Arc n’est que la quintessence des malheurs de l’Eglise en France. Les chants sont beaux, la liturgie est merveilleusement respectée, les participants sont nombreux respectueux et fidèles mais il y manque le cœur ! La générosité envers les Eglises pauvres : Irak, Inde, Sri Lanka, etc au lieu de se payer le luxe déplacé de changer les orgues pour 110 000 euros ! Comment voulez-vous attirer les jeunes alors même que cette paroisse, parmi tant d’autres en France, refuse d’appliquer la note du cardinal Ratzinger sur l’interdiction de donner la communion aux hommes politiques ayant voté la loi sur l’avortement !
C’est en respectant la foi et les règles du Magistère, en étant généreux envers les plus pauvres (SDF, marginaux, immigrés qui sont priés d’aller faire la manche en dehors des grilles de cette paroisse, alors même qu’ils sont l’image même du Christ souffrant ! Cf. l’Evangile) que le Seigneur nous donnera des vocations, c’est en invitant des missionnaires ou des prêtres « fidei donum », à venir prêcher deux à trois fois par an, que des jeunes auront envie de donner leur vie pour la vigne du Seigneur, même si c’est à l’autre bout du Monde comme à l’association ANAK le prouve si merveilleusement !
Après avoir entendu durant plus de 25 ans leur «Patron », J-P II leur dire « n’ayez pas peur », Les évêques de France sont toujours morts de trouille face aux politiques, face aux media, face au « qu'en dira-t-on ? » et de ce fait n’osent pas témoigner publiquement de leur foi. Combien d’évêques au défilé contre l’avortement en 1975 : zéro, combien de prêtres : à peine une dizaine ! 33 ans après, combien d’évêques aux marches biannuelles pour la vie : zéro, combien de prêtres : moins de dix !
Pour donner sa vie à une femme et lui être fidèle il faut qu’elle soit belle ! Tant que l’Eglise ne sera pas séduisante en France, il n’y aura pas de jeunes ayant envie de donner toute leur vie pour Elle ! Car le Seigneur exige de son Epouse qu’elle soit « la plus belle pour aller danser ! » comme le chantait si bien Sylvie Vartan ! Oui il nous suffit de relire le Cantique des Cantiques et de le transposer pratiquement et spirituellement dans chacune de nos paroisses pour que les vocations repartent de plus belle !

Écrit par : Alexis Dumont | 22/09/2008

REVEIL

> J'ai été paroissien de Sainte Jeanne d'Arc à Versailles pendant quelques années et eu l'occasion de faire mon mémoire de fin d'étude sur les propositions de l'Eglise Catholique en Ile de France pour les jeunes et de leurs retombées en terme de vocations (ça vaut ce que ça vaut).
Il est peut-être exact que la paroisse ne donne pas de vocations sacerdotales dans le diocèse de Versailles, en revanche, il est absolument faux de dire que cette paroisse n'en donne aucune. Je m'explique.
A ma connaissance, l'intégralité des vocations religieuses de Jeanne d'Arc est issue du groupe de prière Ressucito, n'en déplaise à Boris (15 pour l'année 2004, sacerdotales et religieuses confondues), soit 5 de plus que les vocations du Réseau Jeunesse Ignatiennes. L'ensemble des jeunes en propédeutique est en revanche allé la faire à... Toulon où l'évêque accueille des jeunes de toutes sensibilités spirituelles (un merveilleux exemple d'unité dans la diversité).
Je crois que la réflexion au mieux condescendante de Boris ("relevant la pauvreté de ce que ce groupe propose spirituellement") peut nous aider à comprendre pourquoi de nombreux jeunes issus du renouveau charismatique ne se sentent pas spécialement bien accueillis dans certains diocèses, où l’on continue de dénigrer l'expression de leur foi.
Un dernier point pour aider nos franciscains OFM à mieux comprendre ce qu'ils ont pu vivre ce soir là: il ne me semble pas très juste de mettre dans un même sac la profondeur spirituelle des participants d'une veillée de prière (qui n'avaient certainement pas remis les pieds dans une église depuis bien longtemps) et celle des jeunes chargés d'animer. Un groupe de "réveil" s'adresse en priorité à ceux qui sont justement très loin de Dieu: faire une expérience de Dieu et ensuite se former.

Écrit par : Thibault | 22/09/2008

LES PAROISSES POPULAIRES

> J'ai moi aussi bien souvent observé que notre chorale liturgique (qui veut revenir aux sources du chant liturgique pour faire résonner la Parole de Dieu) était mieux acceptée dans des paroisses populaires plus disponibles et plus ouvertes que dans les paroisses bobo des "nantis spirituels", ces apparatchiki qui croient tout savoir parce qu'ils ont têté la religion avec le biberon et qui, accrochés à leurs niaiseries post-soixante-huitardes, ont confisqué la liturgie pendant 30 ans et n'attendant plus rien de neuf pour donner vie et sens à nos liturgies.

Écrit par : Michel de Guibert | 22/09/2008

SEMINARISTES : TOUS LES CHIFFRES

> Qui sont les jeunes qui rentrent aujourd’hui au séminaire en France ?

CE QUI A ETE LE PLUS « APPELANT » DANS LE DESIR D’ENTRER AU SEMINAIRE
22% : le témoignage de prêtres (heureux, âgés, bien dans leur peau, attentifs à une belle liturgie...)
19% : annoncer la Bonne Nouvelle, évangéliser, faire connaître le Christ, donner Dieu au monde
17% : servir l'Eglise, servir Dieu, servir l'autre.
13% : se donner entièrement à Dieu, faire la volonté de Dieu
12% : répondre à l'appel du Christ, à la voix intérieure
12% : marcher à la suite du Christ, devenir le disciple de Jésus, continuer son ministère.
10% : l'Eucharistie
9% : l'amour du Christ, sa fidélité, vivre dans l'intimité avec Lui.
7% : le contact avec les plus pauvres
7% : la prière
4% : l'accompagnement et le discernement

Le "témoignage de prêtres" devance cette année les notions "d'annoncer", "servir" et "se donner".
L'Eucharistie est deux fois plus mentionnée qu'en 2005 mais sans commune mesure avec les enquêtes Potel de 1981 et 1995 (40 %).
A noter le "contact avec les plus pauvres" qui touche 7 % des séminaristes (jamais mentionné les années précédentes sauf 2 % en 1981).

L’AGE
La moyenne d'âge est de 27 ans, soit un léger rajeunissement par rapport à 2005 (28 ans).
La tranche d'âge des 21-25 ans est en nette augmentation,
celle des 26-30 ans en recul et celle des 31-35 ans en légère hausse.

NATIONALITE
84 % des séminaristes sont Français.
Sur les 16 % de séminaristes étrangers, 10 % sont d'origine vietnamienne (6 % en 2005).

LIEU DE NAISSANCE
24 % des séminaristes sont natifs de la province de Paris, contre 16 % en 2005.
10 % sont originaires de la province de Rennes (contre 14 % en 2005).
Si en 2001, l'ancienne région apostolique Nord arrivait en tête du classement avec 21 % de séminaristes natifs de cette région,
elle ne cumulerait plus aujourd'hui que 14 % du nombre total de séminaristes.

NOMBRE D’ENFANTS PAR FAMILLE
La moyenne de 4 enfants par famille est identique à 2005.
(Pour mémoire, l'indicateur conjoncturel de fécondité s'établit en France en 2007, à 1,98 enfant par femme).

23% sont d’une famille de 3 enfants
19% sont d’une famille de 5 enfants
17% sont d’une famille de 4 enfants
16% sont d’une famille de 2 enfants
7% sont d’une famille de 6 enfants
5% sont d’une famille de 7 enfants
5% sont fils unique

CATEGORIES SOCIOPROFESSIONNELLES DES PARENTS
En 2008, 3 pères sur 5 appartiennent à la catégorie cadres ou artisans et 2 mères sur 5 sont au foyer.
La catégorie "employés et ouvriers" ne représente que 13 % chez les pères et est inexistante chez les mères.
Les parents agriculteurs exploitants sont vietnamiens à plus de 60 %.

ENGAGEMENT ET PRATIQUE RELIGIEUSE DES PARENTS
Comme en 2005, 7 séminaristes sur dix ont un père impliqué dans l'Eglise et huit sur dix, une mère impliquée dans l'Eglise.
Il est cependant intéressant de noter le renversement "d'engagé" au profit de "pratiquant", notamment chez la mère où le rapport s'est complètement inversé.
Le niveau de pratique religieuse tend à devenir identique chez la mère et le père.

SITUATION SCOLAIRE OU PROFESSIONNELLE AVANT L’ENTREE AU SEMINAIRE
96 % des séminaristes ont au moins le baccalauréat et 6 sur 10 au moins une licence.

ARRÊT DES ETUDES ET PRATIQUE D’UNE LANGUE ETRANGERE
âge moyen pour l'arrêt des études : 22 ans (moyenne identique à 2001 et 2005)
La moitié des séminaristes parlent couramment au moins une langue étrangère et le quart au moins deux langues.
Si l'anglais arrive toujours en tête, l'espagnol et l'italien progressent au détriment de l'allemand.

ACTIVITES PROFESSIONNELLES
Un peu moins de la moitié des séminaristes ont exercé une activité professionnelle avant d'entrer au séminaire.
La durée moyenne de l'activité professionnelle est de 6 années (en moyenne près de 8 ans en 2005, mais la moyenne d'âge a baissé).
51 % étaient cadre, ou dans une profession intellectuelle supérieure.
22 % employé
18 % Profession intermédiaire
4 % artisan, commerçant, chef d’entreprise
3 % ouvrier

LA VIE EN EGLISE AVANT L’ENTREE AU SEMINAIRE
Seuls 3 séminaristes ont été baptisés après 15 ans
(dont 1 issu d'une famille de religion mixte)

L'âge moyen de la confirmation est de 15 ans

Un peu plus de 4 séminaristes sur dix ont fréquenté le Service Diocésain des Vocations (en hausse de 4 % par rapport à 2005).

La durée moyenne de fréquentation des Service des vocations a tendance à s'élever. Elle frôle aujourd'hui les 2 ans et demi alors qu'en 2005, elle ne dépassait pas 2 ans pour 80 % des séminaristes.

57 % de séminaristes ont effectué une année de propédeutique avant d'entrer au séminaire (7 % d'augmentation par rapport à 2005)

1 séminariste sur 10 n'a pas bénéficié ces dernières années d'un accompagnement spirituel.
La durée moyenne d'accompagnement est de 4 ans (en hausse par rapport à 2005).

Si l'âge du premier appel reste situé entre 15-25 ans, cette tranche d'âge est en recul au profit de la tranche des 10-14 ans.

7 séminaristes sur 10 estiment qu'une personne a tenu une grande place dans leur décision d'entrer au séminaire.
61 % citent un ou plusieurs prêtres.

Près de 8 séminaristes sur 10 ont un mouvement, un service d'Eglise ou un lieu, auxquels ils se réfèrent. scoutisme France et Europe 25% ; Emmanuel 8% ; paroisse 8% ; service de l'autel 8% ; aumônerie 4%

En cumul, les communautés "nouvelles" devancent le scoutisme (plus 17 % par rapport à 2005).

La moitié des séminaristes dit avoir été marqué par un évènement d'Eglise. L'évènement-phare reste les JMJ pour 1/4 des séminaristes, suivi par les pèlerinages. Les temps forts festifs et liturgiques sont en progression.

75 % des séminaristes ont eu un engagement dans l'Eglise (un peu moins qu'en 2005).

39 % ont eu un engagement en paroisse (29 % en 2005). L'engagement dans une aumônerie ou dans le service de l'autel a presque doublé par rapport à l'enquête 2005.

AUTRES CENTRES D’INTERET
Plus de la moitié des séminaristes pratiquent un sport (en baisse par rapport à 2005).
Le football reste le sport favori des séminaristes (même si la pratique de ce sport ne concerne qu'un quart de la population totale des séminaristes), suivi par la course à pied.
La randonnée et le VTT sont en bonne place.

Près d'un séminariste sur 6 avait un engagement social avant d'entrer au séminaire.

Moins de séminaristes que les années précédentes ont eu une expérience de vie à l'étranger, notamment en Europe.

LOISIR PREFERE
Le sport, la lecture, la musique : Même trio de tête qu'en 2005. Les voyages et le cinéma sont en nette augmentation.

D’après les chiffres des entrées au séminaire en France en Septembre 2007 en vue de devenir prêtre diocésain.
(Source : Service National des Vocations 2008)

Écrit par : Pierre | 23/09/2008

POUR UNE "ECOLOGIE DE L'EGLISE"

> Il y a comme un malaise...
Prêtre depuis 25 ans, je sors de ma réserve pour une analyse qui reprendra une des dernières phrases du post de M.Patrice de Plunkett : "Mais l'Eglise n'est pas une expression de la société".
S'il existe des raisons sociétales et ecclésiales de l'actuelle crise des vocations de prêtres, j'aimerais proposer une piste unique qui reprenne ensemble ces deux facteurs : c'est la lecture que l'on fait de l'Eglise à partir de la lecture de la société qui constitue à mon sens la dérive fondamentale ; à partir de là la question de la crise des vocations de prêtres s'explique à titre de conséquence.

1. Une crise de la "démythisation" : on appelle ainsi le processus qui a conduit les auteurs bibliques à intégrer des éléments d'autres cultures dans l'expression de la foi pour enrichir son contenu et favoriser sa transmission : par exemple, le "serpent dans le désert". On remarquera le fait que la démythisation comprend toujours un risque, qui est de reprendre tel quel le modèle emprunté et de dénaturer ainsi le noyau originel de la foi. On peut aussi appeler cela le problème de l'inculturation.

2. La démythisation appliquée à l'Eglise : ou comment on peut importer des modèles issus de ce monde créé pour la compréhension et la vie de l'Eglise. Saint Paul employait bien un modèle créé et appartenant à l'expérience commune, celui du corps avec ses membres. Mais il y mettait des précisions quant à l'origine (corps du Christ ressuscité, lieu et source du Saint Esprit) quant au principe d'intégration et de diversification des membres (unique Esprit et diversité de charismes et de services spirituels), précisions qui rappellent que nous ne sommes pas d'abord notre Eglise mais Son Eglise. Ainsi l'image tirée d'une réalité de ce monde - qui est une analogie - est-elle travaillée, corrigée pour s'intégrer dans une lecture et une pratique correctes du mystère invisible de l'Eglise tel qu'il découle de Dieu.

3. Les dérives de la démythisation appliquée à l'Eglise : ou quand on importe tels quels et non analogiquement des modèles mondains d'organisation sociale. Le cas le plus récurrent me semble l'application du modèle associatif à l'Eglise. C'est d'ailleurs historiquement intéressant en France, car c'est le modèle qui fut refusé par saint Pie X pour l'organisation temporelle de l'Eglise en France dans les années 1905.
Or c'est ce modèle qui a envahi l'organisation des Eglises particulières à tous niveaux depuis des années, jusqu'à faire de la fonction pastorale un rouage du système, et parfois même un équivalent symbolique de ce système.
Ainsi le prêtre devient-il l'aumônier de l'EAP, ainsi le Conseil épiscopal prend-il telle décision, quand ce n'est pas le chef d'un établissement catholique qui dit avoir reçu une "charge pastorale" ou l'aumônier diocésain qui est l'adjoint d'un laïc ou le subordonné d'une "aumônière" en matière pastorale et j'en passe...
Alors que le Concile et le droit avaient ouvert des formes de collaboration des fidèles à l'exercice du ministère pastoral pour lui permettre de déployer son rayonnement propre dans une Eglise se recevant du Christ et accomplissant le ministère chrétien, on a souvent enfermé ce même ministère pastoral dans une technique de fonctionnement et de discernement purement associatif et parlementaire. Dans ce schéma, ce n'est plus le Christ qui conduit sacramentellement son Peuple, c'est le peuple qui crée ses procédures de communion et de vérification. Il s'en suit alors que la communion dans la foi et dans la mission sont le fruit d'une négociation de type politique, et que le pasteur est le témoin privilégié des formules de compromis.
Enfin, je ne m'explique pas autrement le tour de passe-passe qui consiste à décrire "à l'envers" la communion des Evêques avec le Pape, dans les termes choisis qui nous furent servis de très haut, peu après la rencontre entre Benoît XVI et l'épiscopat français...

4. La racine de ces dérives : la perte du principe de séparation inscrit dans la création depuis sa genèse, ou comment un modèle psychologique de contenance et de fusion-confusion a remplacé un modèle de consistance propre, de spécificité, d'altérité. Nos Evêques avaient à juste titre planché sur les questions fondatrices de différenciation sexuelle dans la société contemporaine pour éclairer des questions graves comme les unions légales entre personnes du même sexe, etc...Encore faudrait-il voir lucidement comment ces questions sont prises en compte dans la description et le fonctionnement de l'Eglise dont ils ont la charge : pourquoi se plaindre de l'indifférenciation psychique et sexuelle dans la société quand on la laisse régner en maître à tous les niveaux dans le fonctionnement de l'Eglise ? Comment les prêtres qui sont des humains - et aussi des hommes au sens masculin du terme - peuvent-ils se voir imposer un fonctionnement indifférencié qui est le contraire de la création de Dieu et de leur structure humaine spécifique ? Comment ces hommes-masculins qui par nature et par réflexe sont des agents de séparation et de défusionnement - des pères - peuvent-ils se voir contraindre à accompagner et produire le contraire de ce qu'ils sont ? Il est des fonctionnement ecclésiaux récurrents qui démentent tant l'origine christique de l'Eglise que la création fondée par Dieu. Tout ceci réclamerait qu'on réfléchisse à une écologie anthropologique, ecclésiale et ministérielle dans le fonctionnement même de l'Eglise...

5. Espérer et opérer : ou comment reprendre le discours sur l'Eglise et la pratique de l'Eglise à nouveaux frais pour permettre à des vocations de prêtres d'éclore dans l'Eglise. Je donnerai seulement quelques pistes sur la base d'un principe très simple : le prêtre est un homme appelé à servir l'Eglise et les autres hommes comme père spirituel sur la base de son ordination sacramentelle et de son envoi en mission par son Evêque.
Il faut donc l'aider à être un homme qui sache cultiver l'altérité pour le respect et le service envers les hommes et les femmes de l'Eglise et de ce monde. Cela implique qu'il sache qui il est dans son humanité essentielle, dans sa masculinité, dans ses possibilités concrètes et ses limites, dans son identité sacramentelle et dans sa mission de Père spirituel. Ainsi il pourra appréhender les autres avec cette distance qui appréhende l'autre en tant que tel pour l'éveiller à la foi, l'équiper par les sacrements et l'inciter au meilleur de lui-même qui est à l'image de Dieu.
Dans cet objectif, puisqu'il s'agit de préparer un homme à la paternité spirituelle, autant le traiter comme un homme et lui permettre d'être père au sein de la famille cela s'entend. Certains fonctionnements ecclésiaux (assez tyranniques parce que d'origine anti-autoritaire) et certains moyens d'existence - pas toujours conformes à l'esprit du droit canon pour les prêtres diocésains - ne me semblent pas adéquats pour permettre à des hommes de s'accomplir dans la paternité spirituelle adulte ici et maintenant.
Un certaine culture de "petits garçons" traverse trop souvent le monde clérical et ses procédures ; il faut remettre à plat cette culture si l'on veut présenter sincèrement le sacerdoce comme un idéal et un bonheur d'homme adulte dans la famille de l'Eglise.

Une dernière chose enfin : puisque les prêtres sont la "couronne de l'Evêque", il serait bon que l'Evêque se porte efficacement garant de la spécificité de leur ministère, entre autres choses. Car, par leur ministère, ils rendent d'une certaine manière présent le sien.
Je dis donc que pour avoir des vocations, il est urgent d'opérer, pour permettre aux prêtres actuels d'être des hommes - des pères - dans l'Eglise et d'être appréhendés correctement pour ce qu'ils sont.

Écrit par : Christian | 23/09/2008

LE PARCOURS D'UNE VOCATION

Interessant article.
Le prédicateur ne s'est pas demandé quel était le parcours d'une vocation :

- Accueil en Propédeutique ou année de discernement : ''Bonjour je m'appelle Robert, je suis prêtre et j'ai deux enfants...''
(Authentique seul le prénom a été changé)
Ensuite
- Séminaire, le plus souvent à Issy :''Avortoir à vocation" comme le dit un évêque. Certains séminaristes un peu trop tradis ont attendus 2 ans entre diaconat et ordre :'' il faut que vous renonciez à votre côté tradi''.

Dernier exemple hors diocèse de Versailles : Les parents d'un jeune pensant avoir la vocation viennent voir leur Evêque pour en parler avec lui. L'Evêque enchanté annonce que leur fils commencera à Issy. Les parents avertis sur le sujet demandent humblement s'il n'était pas possible de placer leur fils dans un environnement plus structurant. Reponse de l'Evêque :''il va falloir commencer par apprendre à obéir''.

Résultat : le jeune est parti dans un séminaire moins expérimental et sera vraisemblablement ''récupéré'' à l'issu de sa période de discernement par un diocèse plus ouvert : Toulon, Vannes, Avignon ou Paris.

Toulon et Paris font à eux seuls 20% des ordinations.

Écrit par : Louis | 23/09/2008

" BRAVO AU PREDICATEUR "

> Je ne sais pas qui a fait cette homélie dimanche soir. Toujours est il que je l'admire, de ne pas hésiter à remettre en cause sa propre pastorale et même à secouer le bon conservatisme versaillais ! Ca rappelle ce qu'on appelait à Versailles à la grande époque le "discours du trône" de l'abbé Grognet, qui fut curé de Saint Louis pendant 15 ans, qu'il faisait à chaque rentrée... cela ne m'étonnerait pas que ce soit fortement inspiré !

C'est donc probablement un exercice de style ; il y a donc évidemment des choses excessives dans un tel discours, qui, via une "captatio benevolentiae" permet de secouer les consciences des "bonnes familles". Car il n'est pas exact qu'il n'y a "aucune" vocation. Il y en a. Y compris venant de jeunes ayant fréquenté "Resucito". Cependant, il est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de vocations de prêtres diocésains. Et ce n'est pas normal.

Plusieurs remarques :

1- il n'y a pas d' "enfants de choeuses" à Jeanne d'Arc. Le problème ne vient pas de là, même si ça pourrait être une cause réelle et grave.

3- la liturgie : eil est vrai qu'elle est souvent non pas bâclée - ce n'est pas du tout le genre du clergé - mauis souvent - surtout à cette messe du dimanche soir - emprunte d'un style qui cherche à faire du "jeunisme". Une version parisiano-versaillo-CSP+ du culte divin. Avec tout ce que ça comporte de gênant. La remarque d'Antoine sur le chant grégorien est caractéristique. Liturgie "classique" peut être, mais dans un clacissisme "versaillais". C'est à dire peu soucieux (je parle essentiellement des chants) de ce que fait l'Eglise. Mais bon consolons-nous : il y aura une messe entièrement grégorienne pour Nd du Rosaire, le 7 octobre à 19.00 (j'ai bien dit entièrement : le propre, l'ordinaire, les parties du prêtre et... les lectures... Oui oui).

3- cette messe du dimanche soir : elle est fréquentée par beaucoup de jeunes, qui, il est vrai, ont une tendance certaine à participer non pas à la messe mais aux discussions mondaines sur le parvis, y compris pendant la célébration. C'est ça la jeunesse de Versailles. C'est aussi parce que jusqu'à une date récente, c'était la seule messe du dimanche soir à Versailles. Donc elle attire les lève tard plus que les pieux. Et le fait d'avoir mis "Resucito" après fut une façon d'essayer de convertir les petits bourgeois (qui ne sont pas des saints).

4- l'église bondée : il ne faut pas se tromper : Jeanne d'Arc n'est pas uen grande église. On a lm'impression qu'elle est archi comble, mais c'est aussi parc eque ce n'est pas uen grande église.

5- Resucito : il faut démystifier : ce n'est pas parce qu'il y a un groupe de prière charismatique dynamique et connu que c'est de ce groupe que viendraient toutes les vocations. Le mouvement charismatique, c'est surtout pour faire revenir les gens à la foi. C'est un lieu, la plupart du temps, de première (ré)évangélisation. Souvent , il est encadré par des jeunes qui eux, sont convaincus. Et qui répondent aux appels de vocation. Mais ce serait une erreur de croire que les vocations viennent ou devraient venir de Resucito. La solution à la crise des vocations ne peut pas être (au moins uniquement!) les groupes de prière charismatique.

6- Le curé, qui est quelqu'un d'exceptionnel (et c'est probablement lui qui fut le prédicateur ?) n'a malheureusement pas - comme dans beaucoup d'endroits (et ce n'est pas le seul) la possibilité de donner toute sa mesure de prêtre. Car ce sont les belles figures de prêtres qui donnent l'envie aux jeunes de répondre à l'appel (cf. les chiffres proposés ici). La paroisse vit sur des procédures et des acquis, une inertie qui mériterait un bon coup de réveil. Et c'est probablement le sens réel de cette homélie pleine de punch ! Bravo donc au prédicateur !

Écrit par : FX | 23/09/2008

DU P. DE MONTARDY

> Merci PP de relayer mon appel sur votre blog. Vous trouverez en lien l'homélie de dimanche dernier. La paroisse continue grâce à Dieu d'être le foyer de nombreuses vocations religieuses. S'il faut noter que quelques jeunes issus de la paroisse sont aujourd'hui en formation en vue du ministère de prêtre diocésain pour notre diocèse, cela n'enlève rien à mon étonnement quant à la pauvre proportion de candidats au ministère de prêtre diocésain au regard de la pratique de notre assemblée.

Lien : http://www.jeannedarc-versailles.com/spip.php?article410

Écrit par : Père Olivier de Montardy | 23/09/2008

@ ALEXIS DUMONT

> Ce n'est pas moi, mais Boris qui a écrit :
"Si effectivement, comme au Frat ou ailleurs, il y a du rock et autres musiques et attitudes "festives", le tout devant le Saint Sacrement, en réalité il n'y a aucun approfondissement de la Foi".
Musicien, je suis partisan de toutes les musiques, et ce, même dans le cadre liturgique. Cependant, faire de la musique sacrée implique :
- qualité de l'exécution ("beauté et dynamisme")
- qualité de la spîritualité
D'où formation en technique musicale, mais aussi -surtout !- compréhension de ce qu'est la liturgie de l'Eglise, afin de ne pas y participer "mécaniquement", mais pleinement, réellement, conscient de la place centrale de l'eucharistie, conscient de tout ce qui s'y joue... Une prise de conscience source de vocations.

Écrit par : Ren' | 23/09/2008

AU P. de MONTARDY

> Bon, ce n'était pas le curé, mais vous. Mauvaise pioche ! Bravo en tout cas, encore une fois de secouer le petit milieu ! Nous avons besoin de paroles telles que la vôtre. Continuez, surtout, continuez !

Écrit par : FX | 23/09/2008

AU P. de MONTARDY (suite)

> juste une dernière chose (pardon !). Vous encouragez les vocations de prêtres diocésains, mais pour cela, vous utilisez comme phrase marquante un passage célèbre de la Règle de Saint Benoît : "Nihil amori Christi praeponere" / "ne rien préférer à l'amour du Christ" !
http://www.sanctaregula.org/index.php?option=com_content&task=view&id=10&Itemid=18
Vous allez susciter des vocations monastiques, comme ça !

Amitiés.

FX

Écrit par : FX | 23/09/2008

@ Ren’ : LA MUSIQUE LITURGIQUE N’ENGENDRE PAS DE VOCATIONS !

> Veuillez me pardonner Ren’ pour ce copier/coller trop rapide vous attribuant une phrase écrite par Boris ! Mais c’était tard hier soir !
Pour rebondir sur ce que vous dites, j’aimerais savoir ce que vous appelez « concrètement » la « qualité de la spiritualité » ?
Par ailleurs, avez-vous remarqué que contrairement à l’Ancien Testament qui fait mention de l’utilisation de plusieurs instruments de musique dans le Temple, il n’en est fait mention d’aucun dans les Evangiles ! Et la seule fois que Jésus ait chanté (les Psaumes), c’est après la Cène et juste avant son arrestation au mont des Oliviers ! Cela fait grandement réfléchir à propos des très récents et coûteux investissements de cette paroisse dans un instrument qui aidera peut-être les paroissiens à prier un peu plus joliment mais qui ne provoquera pas le déclic de la vocation ! Avec ces 110 000 euros, prix investi dans les démontages, déménagements, réaccordage des orgues, combien aurait-on pu reconstruire ou réparer d’églises en Irak, Inde, Sri Lanka, Terre-Sainte,…. ? Combien de séminaristes aurait-on pu soutenir en Ukraine ou au Vietnam ? N’est-ce pas cela la «communion des Saints » mis en pratique ? N’est-ce pas ce que Paul fait entre les diverses Eglises à son époque ?
La musique agit sur notre sensibilité, notre émotivité, mais elle ne peut à elle seule, aussi bonne et spirituelle soit-elle, communiquer la foi et encore moins déclencher des vocations !
Il n’y a que la parole de Dieu méditée dans le silence, éventuellement bien relayée par une bonne homélie comme celle du Père de Montardy, celle d’un missionnaire témoin de la souffrance des catholiques dans sa mission, celle d’évêques qui osent se mouiller en allant témoigner courageusement sur les plateaux de télévision, comme récemment le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, ou en allant défiler pour « la Vie », c'est-à-dire pour Dieu, puisque Jésus a dit : « je suis la Voie, la Vérité et « la Vie » (Jn 14/6) qui peuvent faire naître des vocations !

Écrit par : Alexis Dumont | 23/09/2008

DEUX POINTS

> Ah, je suis content d'avoir parcouru toute cette litanie de commentaires pour tomber finalement sur ce qui m'intéressait: il n'y a pas d'enfants de choeur dans cette paroisse?
Mais c'est mortel, ça, pour les vocations, même avant d'imaginer d'aller les faire avorter à Issy...
Deuxième point sur lequel je rebondis: Les loisirs statistiques des candidats aux sacerdoce: Où est le lyrique, le poétique, le musical? (Das musische) Où est l'érudition?
Troisième point: Où en est le chant propre de l'Eglise dans cette église? Les chants contre-rythmiques "Proclamez que le Seigneur est bon." ne nourrissent pas la foi. ("CHAntez, priez, célébrez LE Seigneur...")

Écrit par : Jean von Roesgen | 23/09/2008

À REN'

> Le concile parle d'une musique sacrée en lien avec l'action liturgique, c'est dire une musique propre pour le chant d'entrée, une autre pour l'offertoire, ... (Sacrosantum Conciliul n°117)
Il parle aussi de donner la première place au grégorien (SC n°116).
Personnellement, je pense que cela ne se limite pas à chanter du grégorien dans la liturgie. L'étude du grégorien doit être "premier" dans l'étude en vue de la composition de la musique sacrée à usage liturgique.
Ce que résume Ren' en disant "qualité de l'exécution ("beauté et dynamisme") - qualité de la spiritualité".
PP parle dans une réponse à un de mes commentaires de "nouveau mouvement liturgique" car "lex orandi, lex credendi".
Pourtant, on voit bien dans les commentaires d'autres articles que beaucoup refusent d'en entendre parler, se protégeant d'un pseudo "retour en arrière" non voulu.
Mais quel serait ce retour en arrière : un déplacement vers quelque chose qui n'a encore quasiment jamais existé en France ?
Comment alors parler de retour en arrière si c'est pour aller vers quelque chose de "nouveau" ?
Ce qui ressort de plusieurs commentaires, il me semble, c'est :
- un problème d'ecclésiologie, selon l'abbé "Christian", les laïcs ne savent plus quelle est leur place et la distinction sexuée n'est plus acceptée ni assumée
- un problème d'humilité par un refus de se remettre en cause et de revoir notre pratique, d'accepter la Foi de l'Eglise (cf. Saint Paul, cf. 1 seul Credo et non chacun le sien à la messe) et non une foi personnelle sur mesure (cf. Jean Paul II). Ce problème d'humilité provient probablement d'un problème de relativisme (cf. Benoît XVI).

Écrit par : boris | 23/09/2008

FOI

> Cette belle discussion avec tant de commentaires intéressants montre le souci des uns et des autres quant à cette question, et j'en suis très heureux. J'oberve beaucoup d'arguments qui me paraissent très vrais, mais je ne les reprendrai pas tous, pour ne pas en rester à des dimensions extérieures (ce qui ne veut pas dire qu'elles ne soient pas importantes !) D'ailleurs, des dimensions extérieures... de vie mondaine par exemple... même dans des groupes scouts (ou autres) "bien comme il faut" provoquent un véritable brouillage pour les ondes : l'appel intérieur devient difficile à percevoir... Mais tout cela a été largement souligné, en particulier avec la question sérieuse de la mixité.
Je voudrais revenir dans cette discussion à une dimension plus intérieure.
Je me permets de souligner simplement l'importance de la foi. Pas la foi des autres, "des gens à qui était adressée directement cette homélie"... mais notre foi. La vôtre, la mienne. "Si vous aviez la foi gros comme un grain de sénevé..." nous dit Jésus... Nous connaissons la suite.
C'est avec foi qu'il nous faut "prier le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson".
Prier, voilà une première tâche que nous demande notre Seigneur. Mais le faisons-nous vraiment? "S'il y a perte de vocations sacerdotales, il faudra alors que les laïcs se mettent bien longtemps à genoux pour supplier Dieu d'envoyer de nombreux prêtres... si le désir des laïcs est assez intense, cela suscitera des prêtres" disait avec force Jean Vanier au Québec (rapporté par André Daigneault dans "Le prêtre du IIIe millénaire, un homme au coeur transpercé").
L'évangile de dimanche prochain reprend l'invitation suivante: "'va travailler aujourd'hui à ma vigne.' (Le premier fils) répondit: 'je ne veux pas.' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla." Prions pour que beaucoup de jeunes suivent l'exemple de ce premier fils. Mais ne prions pas en passant... comme ça... A genoux, disait Jean Vannier. A genoux.
Foi donc.
Foi dans la puissance de la prière.
Foi dans l'eucharistie, présence réelle, vraie et substantielle de notre Seigneur Jésus-Christ.
Je me permets, à ce sujet, de reprendre un extrait un peu long d'une homélie prononcée en juin dernier, le jour anniversaire de mon ordination, sur ce même sujet.
"Un autre obstacle extérieur est le regard porté sur les prêtres. C’est peut-être là l’obstacle principal et la raison de la crise des vocations, ou de la crise de la réponse. C’est une question de foi. En préparant ces jours-ci un pèlerinage que j’organise à Assise, je relisais le testament de Saint François, son testament spirituel. Il écrivait :
« Le Seigneur me donna et me donne une telle foi dans les prêtres qui vivent selon la forme de la sainte Église romaine, à cause de leur ordre, que même s’ils me persécutaient, je veux recourir à eux. (…) Je veux les craindre, les aimer et les honorer comme mes seigneurs. Et je ne veux pas considérer en eux le péché, car je discerne en eux le Fils de Dieu et ils sont mes seigneurs.
Et, poursuit saint François d’Assise, je fais cela, parce que dans ce siècle je ne vois rien corporellement du très haut Fils de Dieu, sinon son très saint corps et son très saint sang qu’eux-mêmes reçoivent et qu’eux seuls administrent aux autres. Et ces très saints mystères, je veux qu’ils soient par-dessus tout honorés, vénérés et placés en des lieux précieux. »
Je ne suis pas certain que ce regard porté sur le prêtre soit unanimement partagé par les catholiques aujourd’hui. Par manque de foi, tout simplement. Manque de foi dans l’eucharistie d’abord. Et donc manque de foi dans le sacerdoce. C’est par l’eucharistie en effet que se comprend le prêtre.
(...)
Plus les catholiques auront foi en l’eucharistie, plus ils comprendront ce qu’est le prêtre. Et plus ils comprendront ce qu’est le prêtre, plus des jeunes, même s’ils se sentent indignes d’un tel ministère, et nous n’en sommes jamais dignes par nous-mêmes, plus des jeunes trouveront dans la communauté chrétienne et dans leur famille le soutien nécessaire pour répondre à leur vocation."

Foi donc.
Foi toujours.
Sans oublier la puissance de la prière de Marie. Et je vous laisse, après cette longue contribution, avec cette invocation : Vierge Marie, Mère du Christ-Prêtre, Mère des prêtres du monde entier, demandez vous-même à Dieu le Père les prêtres dont nous avons tant besoin ; et obtenez-nous, ô Marie, des prêtres qui soient des saints.

Écrit par : Abbé Dedieu | 23/09/2008

TROIS PROBLÈMES

> M. l'abbé Dedieu nous cite le Christ : "Si vous aviez la foi". Notre Seigneur parle d'avoir LA foi" et non d'avoir UNE foi grosse comme un grain de sénevé... Ce que saint Paul reprendra lui-aussi : il y a un seul Esprit, une seule Foi... Pour moi tout est là : la crise ecclésiologique suite à Mai68, prenant faussement prétexte de Vatican II a conduit à une déchristianisation des fidèles : ils ont perdu LA foi de l'Eglise au profit d'UNE foi personnelle.
Le christianisme est une révolution : cela nécessite une perpétuelle remise en cause (donc révolution) qui n'est possible que par l'humilité.
Plusieurs ont dit ici qu'il faut remettre le prêtre à sa place dans nos paroles et attitudes, c'est ce que Jean-Paul II a essayé de faire par ses lettres du Jeudi Saint, fête de prêtres surtout lors de la messe du matin ou messe chrismale (souvent décalée à un autre jour : ne faut-il pas la remettre à l'entrée du Triduum Pascal pour lui redonenr plus de sens ?).
Retrouver la place du prêtre : n'est-ce pas un aspect de l'ecclésiologie ?
La prière ensuite : n'est-ce pas l'action des membres de l'Eglise ? Encore une question d'ecclésiologie. Reprenons St Jacques, tant dénigré par la "réforme" du XVIe siècle : à quoi bon la Foi sans les œuvres. Nous savons que St Benoît appelle "œuvre de Dieu" la prière liturgique.
Sommes-nous obligés de considérer comme "œuvre" uniquement l'activisme auprès de nos frères les hommes ?
Si oui, alors il faut d'urgence fermer les monastères qui passent souvent plus de temps à prier pour les autres qu'à s'activer en distribuant des soupes ou des vêtements.
C'est la vieille opposition des années 70-80 : les activistes contre les orants.
Le Christ n'a pas passé sa vie à guérir et soigner. De nombreuses fois, les évangélistes ont jugé important de nous rapporter que le Seigneur priait.

@ Alexis Dumont :
le Christ chante aussi le psaume 21 sur la Croix, en hébreu, ce qui oblige les évangélistes à donner la traduction car personne n'avait compris ce qu'Il chantait.
Il chante aussi l'office du repas pascal, donc pendant la Cène.
Il est présent à la synagogue, surtout celle de Nazareth d'où il se fait chasser.
Il y a en réalité un nombre très importants de passages où le Christ chante la liturgie juive.
Ce n'est qu'à la Cène et sur la Croix qu'Il donne le signe du début d'une nouvelle liturgie.
Ensuite, dans les Actes des Apôtres, on apprend que les premiers chrétiens sont assidus aux prières au temple. St Paul se rend systématiquement dans les synagogues des villes qu'il traverse : n'a-t-il pas pris exemple sur les Apôtres, eux-même refaisant ce que fit le Christ ?
Le peuple juif est le peuple élu : la majorité de l'action du Christ est dirigée vers ce peuple... Comment alors n'aurait-il jamais chanté les psaumes s'Il s'adressait au peuple juif ?
Une telle négation a des répercussions incroyables : quelle est alors la validité et le sens de prier les psaumes, autrement dit de la vie monastique et religieuse ?
C'est tout le fondement de l'évangélisation de l'Europe qui serait mis à terre par la négation du chant des psaumes par le Christ.
Mais là encore, nous touchons un problème ecclésiologique : le chant des psaumes est aujourd'hui abandonné dans les paroisses alors qu'il est la prière propre de l'Eglise, notamment dans la Liturgie des Heures ou Office Divin.
Ce qui fut en vogue avant le Concile (voir les nombreux missels proposant aussi les vêpres) à tel point que le Concile demanda l'ouverture de l'usage du bréviaire aux laïcs, est aujourd'hui inconnu des paroisses.
Là où il n'y a pas de prêtre, on entend parler de rien ou d'un bricolage appelé ADAP. Pourquoi la communauté locale ne se réunit pas pour célébrer la liturgie telle qu'elle peut le faire : laudes, vêpres, complies ... ? Parce qu'elle n'a pas conscience de son appartenance à l'Eglise, avec une seule Foi unique, de la place spécifique des laïcs qui n'est pas celle du prêtre, de la place spécifique du prêtre, surtout dans l'Eucharistie...

Enfin, @Jean von Roesge : il y a bien des servants d'autel à Ste Jeanne-d'Arc, mais ce sont tous des garçons. Ce que vous avez lu était : "enfants de choeuSEs", ou fille. Une très bonne explication du rôle négatif dans les vocations du service par les filles a été donné ci-dessus.
Plusieurs témoignages ont montré par le passé la fuite des garçons lors de l'arrivée des filles.
Enfin, les directives du Saint Siège privilégient les garçons plutôt que les filles, notamment pour éviter de faire naitre des espoirs d'accéder au sacerdoce chez elles.

Écrit par : boris | 23/09/2008

@ ALEXIS et BORIS

> La musique liturgique n'est bien sûr qu'une facette de la liturgie. Et toutes les musiques peuvent être valables si :
- elles sont interprétées avec une technique musicale suffisante ; le chant grégorien est par exemple l'un des répertoires les plus difficiles qui soit, malgré sa simplicité apparente !
- elles occupent leur juste place (d'où la nécessité de comprendre les règles régissant la liturgie);
C'est donc au niveau de ce deuxième point que je parle de "qualité de la spiritualité". J'évoque ici cette participation "corps et âme" à la messe, qui se nourrit d'une pleine compréhension de la liturgie et de son centre, l'eucharistie. Il y a -à mon sens- un déficit de formation des laïcs à ce niveau.
D'où mon accord plein et entier à cette phrase : "Plus les catholiques auront foi en l’eucharistie, plus ils comprendront ce qu’est le prêtre. Et plus ils comprendront ce qu’est le prêtre, plus des jeunes (...) trouveront dans la communauté chrétienne et dans leur famille le soutien nécessaire pour répondre à leur vocation."
On ne pouvait mieux dire.

Écrit par : Ren' | 23/09/2008

@ ALEXIS DUMONT

> La musique ne favorise pas les vocations ? c'est vous qui le dites. Prouvez-le. Nihil operi Dei praeponatur. Citons encore S. Benoît, comme le P. de Montardy. Vous avez le même discours que ceux qui critiquent Jésus dans Lc 7,37-46. Alors... Qui sont les pharisiens ?

@ Jean von Roesgen
- je pense que vous m'avez mal lu : j'ai écrit qu'il n'y a pas d'"enfants de choeuse". Appellation qui serait, disons, le féminin d'"enfant de choeur". Vous voyez où je veux en venir ? Des servants de messe et enfants de choeur, il y en a par contre de nombreux, et plutôt bien formés, je trouve.
- Où en est le chant propre de l'Eglise dans cette église? Je précise ce que j'ai déjà écrit : venez donc le 7 octobre, à 19.00, pour la Messe de ND du Rosaire à Ste Jeanne d'Arc : vous aurez une messe intégralement mais réellement et intégralement en chant grégorien. Tout l'ordinaire, tout le propre, tous les récitatifs du prêtre et toutes les lectures.... Intégralement chantés en grégorien de façon exclusive. et dans le rite romain, forme ordinaire, cela va sans dire... Oui oui. Je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de paroisses en région parisienne où ça existe, ce genre de chose. Saluons tout de même l'effort et justement l'intérêt du clergé pour le répertoire du chant propre de l'Eglise.
Ceci dit, on a aussi par ailleurs à JDA beaucoup de tous ces chants contre-rythmiques, et surtout à cette fameuse messe du dimanche soir. Espérons que cela changera un jour.

Écrit par : FX | 23/09/2008

@ REN'

Vous nous écrivez : le chant grégorien est par exemple l'un des répertoires les plus difficiles qui soit, malgré sa simplicité apparente !
Je pense - je suis persuadé - j'ai même l'intime conviction que c'est faux. C'est beaucoup plus facile à chanter que vous l'imaginez. avez-vous ne serait-ce qu'essayé ? (Sérieusement, s'entend...)

Écrit par : FX | 23/09/2008

TEMOIGNAGE

> Il y a un peu plus de 3 ans (j'ai actuellement 21 ans), le 4 septembre 2005 exactement, aux environs de 20h40, j'ai commencé à croire en Dieu.
"commencé à croire" ici signifie pour moi non seulement l'adhésion intellectuelle à l'idée de Dieu - et qui plus est à l'idée catholique de Dieu, mais conjointement à la raison, est venue l'expérience de l'Amour de Dieu, ces deux dimensions ayant été employées par Dieu pour me faire ce don de la foi.
Pour être plus précis, je suis passé en quelques minutes de l'état de nihiliste nietzschéen à chrétien catholique croyant pratiquant (du moins désirant pratiquer).
Le cadre de ce changement était le suivant: peu après être allé -sur un coup de tête et sans explication de ma part- à la messe "des jeunes" de 19h00 le dimanche soir - non sans être sorti plusieurs fois pendant la messe pour fumer et trainer parmi ces jeunes dont vous parlez, et dont je faisais partie -, c'est sur la proposition d'une amie que je me suis retrouvé "par hasard" au début de la veillée du groupe de prière Resucito!. C'est là que dix minutes après mon arrivée, au moment même où j'allais partir, le Seigneur est venu me rejoindre.
Vous l'aurez compris, je n'aborde pas ici le sujet des vocations. Il s'agit par contre de l'authenticité évangélique de ce qui se vit dans des paroisses où la manière d'aborder la "forme" de l'eucharistie est considérée par certains comme "moderne".
Le petit témoignage livré ci-dessus fait partie de l'ensemble non mesurable des fruits déjà produits par la cohabitation à Sainte Jeanne d'Arc de sensibilités variées, ou plutôt, ce qui est plus vrai, par l'existence d'une sorte de sensibilité d'ouverture. Ouverture à quoi ? A tout ce qui est beau et authentique. Ainsi le grégorien est bien présent à certaines messes, comme il peut laisser sa place à un autre "registre" (pardon pour les amateurs de grégoriens comme moi) à certaines autres, l'ensemble conférant à cette paroisse, une diversité responsable à mon sens de sa richesse spirituelle. Il va de soi que tout cela n'engage que moi et non la paroisse...
Ceux qui connaissent le Curé d'Ars sauront retrouver dans cette volonté de beauté l'affirmation que "rien n'est trop beau pour Dieu". Ainsi je suis d'avis que l'orgue aurait bien pu couter un million d'euros, l'investissement eût été tout de même intéressant.
Car derrière toute cette apparence et ce mélange qualifiable de "moderne", il y a les nombreux fruits concrets produits par une paroisse dynamique qui a dans son panel de groupes et d'activités, de quoi approcher les vieux, les jeunes, les riches, les pauvres, etc. Il suffit de faire un tour sur le site de la paroisse pour se rendre compte.
Et j'affirme sans hésitation que l'une des principales responsables de cette richesse spirituelle et de ces nombreux fruits est la chapelle Ste Clothilde où les paroissiens adorent le Seigneur Jésus dans son très Saint-Sacrement 24h sur 24. Comment s'étonner des fruits après cela...

Cordialement,

Jack

Écrit par : Jack | 23/09/2008

À ALEXIS DUMONT, à propos du chant liturgique.

> Vous affirmez bien hâtivement que la musique liturgique n'engendre pas de vocations : "La musique agit sur notre sensibilité, notre émotivité, mais elle ne peut à elle seule, aussi bonne et spirituelle soit-elle, communiquer la foi et encore moins déclencher des vocations !
Il n’y a que la parole de Dieu méditée dans le silence..."
Je peux témoigner du contraire !
Je connais au moins un prêtre récemment ordonné au diocèse de Bayonne pour lequel le chant liturgique a joué un rôle majeur dans l'éclosion de sa vocation.
Dans notre propre chorale liturgique, la Schola Saint Martin :
http://scholasaintmartin.free.fr/ ,
nous avons eu la très grande joie de voir une de nos choristes, recrutée un peu par hasard à la journée des associations de la Ville de Palaiseau, demander, au bout d'une année au sein de notre chorale liturgique, son entrée en catéchuménat.
Chanter la Parole de Dieu est un chemin d'évangélisation, de conversion, et pourquoi pas d'éclosion d'une vocation.
Il est vrai que nous avons choisi un répertoire de chant liturgique (la "Liturgie Chorale du Peuple de Dieu", du Frère André Gouzes, de Sylvanès) dont les textes, très riches, sont tirés de l'Ecriture (ou des Pères de l'Eglise) et dont la musique, simple et belle, est au service de la Parole.
Le chant liturgique ainsi conçu est résonance de la Parole de Dieu, laquelle pénètre ainsi dans les mémoires et dans les cœurs, et non expression de sentiments personnels ou subjectifs ; la liturgie nous est donnée, elle ne nous appartient pas !
Il n’y a pas "que la parole de Dieu méditée dans le silence"... Il y a aussi la Parole de Dieu chantée et méditée dans la louange !
Notre vocation de chorale liturgique est de chanter la Parole de Dieu, car nous pensons que rien n’est plus urgent et plus important que de porter et de faire résonner cette Parole de Vérité et de Vie ; ainsi comprise, la liturgie prend sens ; elle devient joie et consolation, elle reconstruit l’homme en l’unifiant et en l’orientant vers son Dieu qui se fait proche de ceux qui le cherchent et qui l’invoquent.

Écrit par : Michel de Guibert | 23/09/2008

@ ALEXIS DUMONT

> Le chant est à l'honneur dans la primitive Eglise déjà !
"Dites entre vous des psaumes, des hymnes, et des cantiques ; chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre coeur."
(Ephésiens 5, 19)

Écrit par : Michel de Guibert | 23/09/2008

BERNANOS

> De la crise des vocations...
"On ne comprend rien à la civilisation moderne si l’on n’admet d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure."
(Bernanos)

Écrit par : Michel de Guibert | 23/09/2008

@ BORIS & co :

"Les jeunes ne sont plus poussés à grandir ni à être responsables et encore moins à s'engager.
Or l'engagement est le propre d'une vocation."
Bien sûr que si les jeunes sont toujours aussi généreux qu'avant, prêts à s'engager, à donner et à se donner. Mais pour se donner au Christ, encore faut-il l'avoir rencontré...
L'engagement n'est que la réponse à la vocation, la vocation, c'est "être appelé".
Le problème est comment entendre l'appel quand on ne va ni au caté, ni à la messe, quand on est élevé dans une société largement déchristianisée. Comment rencontrer le Christ, quand malgré ce besoin de Dieu qui habite chacun, malgré le besoin du salut, si vif dès qu'on interrompt la fuite effrénée de chaque instant, quand on ne croise que peu de vrais témoins.
Car excusez-moi, vous tous dont je viens de m'enfiler, entre révolte et désolation, les commentaires hautains et bien pensants, votre mépris et votre condescendance, vos jugements qui se croient éclairés sur les uns et les autres et la façon dont vous disqualifiez d'office le petit peuple de Dieu ne risquent guère de faire de ce que vous appelez la vocation autre chose qu'un critère de reconnaissance sociale, sans doute de la plus haute importance dans votre microcosme, mais tellement dérisoire dans l'Eglise universelle (et peut-être même, ne vous en déplaise proche du contre-témoignage)
Mais ça ne sert à rien de vous le dire...
Pensez quand même à François d'Assise, à Charles de Foucauld... Et reprenez courage : on peut rencontrer Dieu même quand on est d'un bon milieu...

Écrit par : Christine | 23/09/2008

À CHRISTINE

> houla, Christine ! C'est vous qui me donnez de la désolation ! Où avez vous vu qu'on s'en prenait au "petit peuple de Dieu" ? Ce sont des versaillais qui étaient sur la sellette ! Vous êtes déjà allée à Versailles ? Allez voir un peu la foule du dimanche soir à Ste jeanne d'Arc, et en fait de petit peuple vous verrez des fils et filles de PDG de grande envergure ! Tout le contraire ! Alors n'essayez pas de tirer vers le faux un débat très vrai sur la nature de la pratique et les nouveaux besoins de la pastorale.
C'est vraiment un peu trop, de se draper dans le populisme (vraiment hors sujet là) pour condamner un débat qui ne vous plaît pas pour des raisons que vous ne donnez pas (mais que vous devriez avoir la franchise de donner). Ici personne n'a méprisé quiconque. Si vous avez cru voir du mépris, c'est que ce genre d'interprétation déformante doit être instinctif chez vous, mais vous devriez vous interroger !
C'est vous qui condamnez l'autre. Dans tout ce débat on ne s'en est pris à aucune catégorie sociale, sinon un peu aux super-élites.
Alors là, non, trop facile vraiment de nous faire dire ce que nous n'avons pas dit, et de nous traiter tous de méchants c... sous prétexte que nous discutons d'un problème liturgique et spirituel dont vous niez l'existence (bizarre ça). Sans doute vous ne fréquentez que des gens admirables, mais nous, nous ne sommes pas parfaits, nous fréquentons des gens qui ne le sont pas non plus, tout ça crée des problèmes et nous en parlons. Voilà. Puisque vous nous trouvez salissants, restez donc avec votre groupe de purs.

Écrit par : Andco | 23/09/2008

TROIS CONDITIONS

> En France, si l’on en croit les études sociologiques, trois conditions principales favorisent l’éclosion des vocations sacerdotales : 1 : les familles nombreuses - 2 : le scoutisme, notamment le scoutisme d’Europe - 3 : le service d’autel.
Si nos évêques voulaient vraiment que le nombre de futurs prêtres augmente dans leurs séminaires, ils seraient bien inspirés de concentrer tous leurs efforts d’une part sur l’aide au scoutisme et sur sa promotion, d’autre part sur le développement des équipes de servants d’autel dans chacune des paroisses en même temps que sur la beauté de la liturgie.

Écrit par : Sophrone | 23/09/2008

NIVEAU MONDIAL

@ Boris, qui a écrit : « Il y a en réalité un nombre très importants de passages où le Christ chante la liturgie juive. » Je répond : citez les moi ! Ephésiens 5, 19 n’est pas l’Evangile. Il ne s’agit donc pas de Jésus, mais des premières communautés.
Auparavant Boris avait écrit : « le Christ chante aussi le psaume 21 sur la Croix, en hébreu » Je répond : pensez-vous vraiment que Jésus avait encore assez de souffle pour chanter quelques minutes avant d’expirer ? Si vous avez accompagné de près l’agonie d’un de vos proches, je pense que vous ne pourriez pas écrire une telle chose !

@ FX qui a écrit : « Vous avez le même discours que ceux qui critiquent Jésus dans Lc 7,37-46. Alors... Qui sont les pharisiens ? »
Lisons ce que dit St Luc en 7, 37-46 : « Et voici une femme, qui dans la ville était une pécheresse. Ayant appris qu'il était à table dans la maison du Pharisien, elle avait apporté un vase de parfum. Et se plaçant par derrière, à ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes ; et elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers, les oignait de parfum. A cette vue, le Pharisien qui l'avait convié se dit en lui-même : "Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu'elle est : une pécheresse !" … Et, se tournant vers la femme : "Tu vois cette femme ? Dit-il à Simon. Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as pas versé d'eau sur les pieds ; elle, au contraire, m'a arrosé les pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas donné de baiser ; elle, au contraire, depuis que je suis entré, n'a cessé de me couvrir les pieds de baisers. Tu n'as pas répandu d'huile sur ma tête ; elle, au contraire, a répandu du parfum sur mes pieds. »
Je ne vois pas le rapport. Même si je suppose que vous assimilez la musique et les chants au parfum, je ne vois toujours pas le rapprochement et particulièrement votre insinuation par rapport aux pharisiens ?
Pour ce qui est du chant, j’ai déjà bien du mal à penser et méditer le sens profond de chacune des paroles entendue lors d’une lecture ou dites lors d’une prière, alors j’avoue humblement ne pas arriver à penser de tout mon cœur à chacune des paroles prononcées lors d’un chant, à fortiori lorsqu’il est en latin ! De ce côté-là, je me sens très proche, je m’identifie complètement à la pécheresse en Lc 7,37-46 !
Quand au coût du nouvel orgue de Ste Jeanne d’Arc, je le mettais surtout en balance avec l’interdiction pour les SDFs, immigrés et marginaux de faire la manche entre les grilles et l’église à la sortie des messes ! Quand je dialogue avec ces Roumains, Kosovars et Bosniaques, j’ai vraiment l’impression de voir le Christ à travers eux, car c’est eux qui me donne leur joie de vivre ! « En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.» Mt 25, 40.
En disant que « au moment même où j'allais partir, le Seigneur est venu me rejoindre. » Jack me confirme que ce n’est ni l’ambiance, ni la musique de Resucito qui l’a convertit, mais bien Dieu qui est venu le rejoindre pour lui parler à son cœur !
Dieu ne nous a jamais demandé de lui charmer les oreilles de nos chants et de nos musiques. Il a seulement souhaité que nous l’aimions de tout notre cœur, ainsi que notre prochain. Les chants et la musique sont là pour nous inspirez et nous aider à l’aimer, mais tout excès, sauf en amour, est un défaut, car il mène vite à cette subtile idolâtrie, qui nous aveugle au lieu de nous mener à Dieu ! La musicolatrie est une idolâtrie comme les autres !
Mais pour revenir aux vocations, le thème central de l’article de PdP, rien ne vaut à mes yeux, le témoignage concret d’un missionnaire, d’un prêtre Fidei Donum lors d’un de ses retours dans sa paroisse d’origine, et/ou d’un évêque ! Ceci est démontré par l’immense succès de JP II et de B XVI auprès des jeunes : la courbe des vocations au niveau mondial est franchement remontée de manière continue à partir de 1979, soit un an après l’élection de JP II ! Arrêtons de penser au seul niveau de la petite province de France. L’Eglise est une et indivisible et le Christ est avec nous jusqu’à la fin du Monde !

Écrit par : Alexis Dumont | 23/09/2008

@ FX

> Rassurez-vous. Médiéviste de formation, je sais précisément de quoi je parle. Et je maintiens : massacrer le répertoire grégorien est d'une tragique facilité ; le chanter proprement est très difficile.

Écrit par : Ren' | 23/09/2008

A "ANDCO" and co

> Je pense que vous avez mal lu Christine, je ne peux aller que dans son sens. Ou autrement dit, j'aimerais retourner la question du père: "comment se fait-il qu'il y ait si peu de prêtres parmi les rédacteurs de commentaires si enflammés sur ce que cette décidément si navrante paroisse bourgeoise devrait faire". N'auriez-vous pas vous aussi négligé l'appel de Jésus, quels clairvoyants et éruits pasteurs nous aurions eu !
J'ai aussi l'impression que chacun donne sa petite analyse de l'état de l'Eglise et la plaque sur la situation de cette si navrante paroisse bourgeoise: tout y passe, liturgie (irréprochable mais "bourgeoise" (?) ), mouvement de jeunes (trop rock ou spirituellement creux), musique sacrée (orgue ou pas, c'est capital), etc...
Je crois au risque de me fâcher avec certains que justement cette paroisse a tout ce que vous proposez comme solutions pratiques à la crise des vocations: adoration perpétuelle, liturgie dont Benoit XVI ferait l'éloge (si si), musique sacrée, mouvements de jeunes (charismatiques, scouts d'Europe (ouf, pas les autres méchants)), enfants de choeur à la pelle et très bien formés, etc... on peut continuer longtemps.
Cette paroisse est donc la preuve que toutes vos belles solutions ne donneront des prêtres à l'Eglise que s'il existe avant tout un vrai désir qui se traduit dans une prière vraie (je crois que c'était un peu le sens du billet de PP, corrigez-moi si je me trompe). Et pas avant tout pour démontrer à tout prix que c'est sa propre chapelle qui a raison.
Bon, on va prier?

Écrit par : Thibault | 23/09/2008

À CHRISTINE

> Franchement, Christine (quoique je ne sois pas d'accord avec la véhémence de réponse d'Andco), je ne comprends pas ce que vous avez écrit. Vous trouvez que les jeunes nantis de Versailles sont "le petit peuple de Dieu" et que leur vicaire a eu tort de leur remonter les bretelles ? Mais si vous avez lu les interventions des uns et des autres, vous devez savoir ce qui les motive, et pas trace de "bien-pensance hautaine" là-dedans ! Vous me faites penser à l'obsédé à qui le psychanalyste montre une série de taches d'encre (test de Rohrschach) et qui chaque fois croit que c'est un dessin porno. Vous, vous lisez un échange - riche en idées et en informations - sur la panne des vocations et le manque de tonus catholique dans ce pays, et tout ce que vous trouvez à dire est que c'est choquant d'en parler ? Mais alors de quoi a-t-on le droit de parler sans vous choquer ?

Écrit par : Amicie T. | 23/09/2008

"OPIUM DU PEUPLE"

> OK Thibaut, mais puisque vous faites si attention au nombre de prêtres qui envoient des commentaires, lisez donc ce qu'ont écrit ceux qui sont intervenus dans ce débat. Ils sont de plusieurs générations et leur son de cloche n'est pas exactement le vôtre.
Ne cédez pas au réflexe "catho bourgeois" (oh pardon, voilà que je suis trotskiste moi aussi) qui esquive les problèmes au nom du "spirituel". Les gens auraient tôt fait de vous dire que dans ce cas la religion est bien l'opium du peuple.

Écrit par : Eliakim | 23/09/2008

@ ALEXIS DUMONT

> Je ne sais pas si Jésus a chanté, ce n'est pas rapporté dans l'Evangile, mais c'est plus que probable dans le contexte culturel et religieux qui était le sien.
Voyez la place du chant dans la Bible depuis les psaumes jusqu'au Livre de l'Apocalypse !
Voyez les premières communautés chrétiennes et toute l'histoire de l'Eglise.
Voici un petit florilège pour ouvrir votre esprit et votre coeur à la place essentielle du chant liturgique dans la prière chrétienne, qu'elle soit de louange ou d'action de grâce :

"Il est bon pour vous de procéder ensemble en accord avec la pensée de l'évêque, chose que vous faites déjà. En effet, votre collège des prêtres, à juste titre célèbre, digne de Dieu, est si harmonieusement uni à l'évêque comme les cordes à la cithare. C'est pourquoi Jésus Christ est chanté dans votre concorde et dans votre amour symphonique. Et ainsi, un par un, vous devenez un chœur, afin que dans la symphonie de la concorde, après avoir pris le ton de Dieu dans l'unité, vous chantiez d'une seule voix." (Saint Ignace d’Antioche, Lettre aux Ephésiens 4, 1-2)

"Qui bien chante prie deux fois." (Saint Augustin)

"Contente-toi de jubiler ; bien chanter devant Dieu, c’est jubiler." (Saint Augustin)

"Si tu veux savoir ce que nous croyons, viens voir ce que nous chantons…" (Saint Augustin)

"Le chant est affaire de joie et, si nous y réfléchissons plus attentivement, il est affaire d’amour." (Saint Augustin, Sur le psaume 149)

[Il faut] "que le chant soit interprété de sorte qu'il soit agréable à l'oreille, et qu'il émeuve le coeur, qu'il apaise la colère et prédispose l'esprit à recevoir l'harmonieuse Parole de Dieu". (Saint Bernard de Clairvaux)

"La musique religieuse n'est pas un accessoire ou un agrément extérieur ; c'est la vie même de la prière prenant sa forme complète ; elle est liée à la parole comme la parole à la pensée, la pensée à l'âme et l'âme à l'Esprit Saint.
Aussi (...) quand il arrive que la musique vienne troubler la prière, elle la trouble profondément, parce qu'elle lui est intérieure et fait corps pour ainsi dire avec elle : d'où les précautions et les sévérités de l'Eglise, d'où ses choix.
Mais pour la même raison, la musique bien adaptée à la prière renforce la prière dans son essence. Elle-même prie." (Père A.-D. Sertillanges)

"L’état de chant, c’est la disposition active de l’amour... parce qu’il dilate le cœur." (André Gouzes)

"La musique et le chant sont plus qu'un embellissement - même superflu - du culte ; en effet, ils font partie de la mise en ouvre de la liturgie, et même ils sont eux-mêmes liturgie (…)
Une musique sacrée solennelle avec chœur, orgue, orchestre et chant du peuple, n'est donc pas un ajout, qui encadre la liturgie ou la rend agréable, mais une façon importante de participer activement à l'événement cultuel (…)
'Le chant sacré, uni aux paroles fait nécessairement partie intégrante de la liturgie solennelle' (Sacrosanctum Concilium n° 112)." (Benoît XVI)

"Dans l'ars celebrandi, le chant liturgique occupe une place importante. Saint Augustin a raison, lorsqu'il affirme dans un sermon célèbre : « L'homme nouveau sait quel est le cantique nouveau. Chanter, c'est exprimer sa joie et, si nous y pensons avec un peu plus d'attention, c'est exprimer son amour ». Le peuple de Dieu rassemblé pour la célébration chante les louanges de Dieu. L'Église, dans son histoire bimillénaire, a créé et continue de créer des musiques et des chants qui constituent un patrimoine de foi et d'amour qui ne doit pas être perdu. En réalité, dans la liturgie nous ne pouvons pas dire qu'un cantique équivaut à un autre. À ce sujet, il convient d'éviter l'improvisation générale ou l'introduction de genres musicaux qui ne sont pas respectueux du sens de la liturgie. En tant qu'élément liturgique, le chant doit s'intégrer dans la forme propre de la célébration. Par conséquent, tout – dans le texte, dans la mélodie, dans l'exécution – doit correspondre au sens du mystère célébré, aux différents moments du rite et aux temps liturgiques. Enfin, tout en tenant compte des diverses orientations et des diverses traditions très louables, je désire que, comme les Pères synodaux l'ont demandé, le chant grégorien, en tant que chant propre de la liturgie romaine, soit valorisé de manière appropriée."
(Exhortation post-synodale sur l’Eucharistie 'Sacramentum caritatis', §42)

"La foi est amour et c'est pourquoi elle crée de la poésie et elle crée de la musique. La foi est joie, c'est pourquoi elle crée de la beauté." (Benoît XVI)

"Si la foi est vivante, aujourd'hui aussi nous pouvons répondre à l'impératif qui se répète toujours à nouveau dans les Psaumes : « Chantez au Seigneur un chant nouveau ». Créativité, innovation, chant nouveau, culture nouvelle et présence de tout l'héritage culturel dans la vitalité de la foi ne s'excluent pas, mais sont une unique réalité ; ils sont la présence de la beauté de Dieu et de la joie d'être ses enfants." (Benoît XVI)

Écrit par : Michel de Guibert | 24/09/2008

DANS QUEL CONTEXTE ON A FAIT GRANDIR LES JEUNES

> A la lecture exhaustive des commentaires, force est de constater que nous sommes dans le noir. Reconnaissons-le : nous sommes impuissants à expliquer tout à fait la déliquescence de notre Eglise. Ou plutôt, nous n'en connaissons que trop bien les causes, nous qui depuis des décennies dressons des constats, les uns après les autres. Relativisme, ultra matérialisme, modernisme, mondanité, puritanisme, individualisme, ... Nos maux sont là, qui nous observent.
Les diagnostics s'accumulent entre nos mains, mais notre cœur flanche tout de même. Nous nous voyons avoir ce comportement pécheur, ces attitudes qui nous déshonorent, mais l'inertie temporelle qui nous a saisi à la naissance ne nous lâche pas.
Quand on a grandi ici, il semble que même l'appel du Seigneur ne suffise à nous extirper de notre idolâtrie. C'est ainsi que j'explique le cynisme de la "génération JP II".
On en demande beaucoup à une jeunesse qui n'a jamais rien reçu. On exige des vocations a une génération qui est poussée sans arrêt à nier en acte et en pensée l'existence de son âme. Peguy et Bernanos sont très à propos.
J'aimerai que mes aînés, dans leur prière pour les vocations, n'oublient pas le contexte terrifiant dans lequel sont plongés les jeunes générations.

Écrit par : Quentin | 24/09/2008

CHEZ LES SCOUTS

> Bravo pour avoir su fédérer un débat de cette qualité. Dans le cadre de votre analyse vous faites mention aux scouts d'Europe. Il semble qu'ils se soient violemment déchiré sur la lecture du "motu proprio". Qu'en est il ? Sont-ils redevenus plus serein?
D'avance merci.

clermont tonnerre


[ De PP à CT - Oui, les choses se sont tassées : les problèmes spécifiques de la FSE ont été pris en considération au Vatican, et la FSE a mis une sourdine à ses polémiques internes. Sur ce sujet-là au moins. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : clermont tonnerre | 24/09/2008

@ FX

> Merci pour l'invitation (pour le 7.10 à 19h) Elle est effectivement tentante. Faire 500 km pour une telle messe. Il y en a d'autres pendant l'année? Que je m'organise... Pour ce jour là, hier, j'ai suggéré qu'on pourrait chanter un Salve Regina à la fin de la messe... et j'ai déjà senti les résistances et le combat que ça va être...

Écrit par : Jean von Roesgen | 24/09/2008

A M. ALEXIS DUMONT

> Juste une réflexion au sujet du grégorien. Je suis moi-même spécialiste en liturgie (doctorat en théologie sur cette question), organiste et maître de choeur. J'organise des W.E. de chant grégorien depuis de nombreuses années. S'y inscrivent des personnes qui, très souvent, ne savent pas chanter le grégorien au départ. Je peux vous affirmer, en me basant sur mon expérience, que le chant grégorien (chant "populaire" à l'origine, ne l'oublions pas!) n'est pas difficile du tout. Tout dépend comment on l'enseigne, comment on le "fait passer", comment on donne envie de le chanter.

Écrit par : Denis Crouan | 24/09/2008

" ELITES " ?

> N'opposons jamais élite et masse. Bien sûr qu'il y a du sociologique pur dans certaines pratiques à versailles, comme autrefois et autrement dans les campagnes françaises. Mais n'opposons pas élite et masse.
Comme disait autrefois le cher Gustave Thibon :
"la rose a besoin du fumier... mais le fumier n'a pas besoin de rose."

bernard


[ De PP à B. :
Oui, le mot "élites" est mal choisi. Le message aurait dû dire : "milieu". D'ailleurs la définition objective d'une "élite" n'est pas sociologique, elle est intellectuelle et morale !
D'un autre côté, on pourrait soutenir que les fils et filles de milieux aisés, ayant par surcroît reçu une certaine "instruction religieuse" (comme on disait naguère), devraient constituer une élite - et que ce n'est pas souvent le cas, pour différentes raisons ; ce qui explique la vigueur avec laquelle certains de nos intervenants les prennent à partie. Notez aussi que la première interpellation envers ce milieu est venue du propre vicaire de Ste-Jeanne-d'Arc, bien placé pour connaître le problème. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : bernard | 24/09/2008

À THIBAULT

> Il y a plus de prêtres que vous ne croyez parmi les intervenants dans ce blog. (Je le sais par leurs adresses): mais puisqu'ils ne disent pas tous qu'ils le sont, je dois respecter leur anonymat.
Donc ne vous hâtez pas de condamner ceux qui parlent, même s'ils vous paraissent sévères à l'égard d'un mouvement auquel vous tenez à juste titre.
D'ailleurs : seraient-ils laïcs et mariés, cela leur enlèverait-il le droit de parler d'éducation catholique (car c'est bien de ça qu'il s'agit au fond) ?
ps/ Personne n'a parlé de "liturgie bourgeoise". La liturgie de Ste-Jeanne-d'Arc n'est d'ailleurs contestée par aucun intervenant, si j'ai bien lu.

Écrit par : PP | 24/09/2008

TROIS REPONSES

@ Ren'
> Merci pour votre retour, mais bon : ce que vous écrivez là ne correspond absolument pas à mon expérience ni à l'essence du répertoire grégorien, qui comme le souligne M. Denis Crouan, est un chant populaire. c'est à dire un chant que dans l'Eglise s'approprie le peuple, même si pour certaines pièces du répertoire, il n'unit pas sa voix à la Schola. Dans la liturgie romaine, il n' ajamais été exigé que tous chantent tout.

@ Jean Von Roesgen
Effectivement, 500 km, c'est peut être un peu loin juste pour une messe de semaine. Mais bon, c'était juste pour qu'on ne fasse pas de faux procès à cette paroisse en ce qui concerne le chant propre de l'Eglise romaine. C'est justement un des rares endroits où il est pratiqué de temps en temps. Cela valait, je crois, vraiment la peine de le mentionner. Pour les autres choses de l'année, voyez notre web, il sera mis à jour prochainement.

@ Alexis Dumont
Votre développement me fait croire que nous ne pourrons certainement pas converger, et que nous n'aurons aucune possibilité de trouver un terrain d'entente. Tant pis. Mais que cela ne m'empêche pas de de préciser ma pensée. La liturgie n'est pas, ne peut pas être uniquement le lieu de la méditation. Ce serait confondre célébration et lectio divina. La liturgie, c'est le lieu de l'action, exactement comme les gestes amoureux et même sensuels faits par cette femme dans ce passage de S. Luc. Il n'y a pas de relation psychique et intellectuelle entre cette femme et le Christ. Il y a une relation physique ; exactement comme la liturgie, qui est une action contemplative, qui permet de sortir de soi, notamment par l'usage du corps et des sens ; et non pas un retour sur soi, une prostration sur ses propres états d'âmes. Une liturgie qui serait uniquement une méditation serait finalement très proche d'un exercice de type "boudhiste". Et également - en fin de compte ! - très similaire à certaines pratiques "d'assistance à la Messe" telles qu'on a pu en connaître à une certaine époque.... Et donc très loin de ce qu'a pu demander S. Pie X puis Vatican II en ce qui concerne la "participatio actuosa".

Écrit par : FX | 24/09/2008

@ CLERMONT TONNERRE

> Cela me rappelle qu'il y avait quelques années j'ai osé proposer de chanter le "Regina Coeli" (car c'était le deuxième dimanche de Pâques) juste après la bénédiction de l'évêque, lors d'une messe de dédicace de l'autel de la cathédrale ! C'était plus que de la résistance que j'ai sentie ! Finalement ça a été fait car l'évêque le voulait et l'assemblée chantait comme d'un seul chœur ou d'un seul cœur !
Et visiblement la résistance continue à faire son chemin ! Navrant !

Antoine

Écrit par : Antoine | 24/09/2008

CE DEBAT NE DOIT PAS ÊTRE UN COMBAT... ET IL DOIT RESTER DANS LE SUJET

> Je note que depuis l'intervention de Christine, le débat prend une tournure de combat, rappelant les années 70-80 (que je n'ai pas connu sinon par de nombreuses lectures).
Je crois que, comme je l'ai dit plus haut et comme Quentin le souligne aussi, nous tombons sur le fond du problème : accepter de se remettre en cause et d'ouvrir les yeux sur 40 ans d'échec et d'enfoncement dans cet échec.
Pourquoi s'obstiner ?
Revenons à une liturgie digne et au sens du sacré selon les mots du cardinal Arinze à Paris en octobre 2006. Cela fera venir les jeunes dans les églises.
Ensuite, l'exemple de Versailles montre que cela ne suffit pas.
Revenons alors à un catéchisme de fond et non de forme selon les mots du Pape lui-même.
Mais cela n'est peut-être pas encore suffisant.
Mais revenons aux mots de Jean-Paul II aux evêques franciliens lors de leur dernière visite ad limina : redécouvrons la catéchèse de la Liturgie !
Cette catéchèse qui explique la Liturgie tout en montrant combien celle-ci exprime la Foi unique de l'Eglise du Christ permettra de résoudre la crise spirituelle, j'en suis persuadé, et un retour à une liturgie digne.
C'est ce qu'on fait les mouvements "tradis" pour se maintenir. Discuter avec des jeunes de ces milieux, vous verrez à quel point ils connaissent la liturgie alors qu'elle est en latin et à voix basse !
Cette histoire de langue vernaculaire n'est qu'un écran de fumée !
Sinon comment expliquer les iconostases orthodoxes qui masquent le plus important ?
Mais derrière cela, nous voyons bien où sont les problèmes : la sécularisation, avec toutes ses perversions.
L'identité homme/femme, le massacre de la famille alors que Pie XII a institué la fête de la Sainte Famille, l'individualisme à outrance, la recherche du confort personnel...
Méditons les mystères du Rosaire : l'agonie à Géthsémani et la mortification du corps et des sens, le couronnement d'épine et la mortification de l'esprit (ne pas répondre aux outrages), l'annonciation et l'humilité...
[Certaines réactions] sont symptomatiques : entre le refus de la Tradition d'un coté et donc de l'interprétation authentique de l'Ecriture donnée depuis des siècles par le Magistère, et le sentimentalisme de l'autre, nous voyons que nous sommes à l'opposé des mystères du Rosaire, qui ne font que reprendre des mystères célébrés par la Liturgie.
Je rappelle que le Dimanche de la Passion, l'Eglise chante St Paul aux Philippiens "Le Christ s'est fait pour nous obéissant jusqu'à la mort ..." et qu'Elle le rechante le Vendredi Saint à l'Adoration de la Croix mais aussi pendant le Triduum Pascal aux répons brefs de l'Office Divin.
C'est là qu'intervient ce que j'ai déjà dit plus haut et que nous avons mis 4 ans à comprendre avec ma femme : l'attitude de l'assemblée des fidèles. Je crois que le chant et la formation liturgique participent à cela.
Sauf que, comme l'ont dit FX et Antoine, le grégorien est mal accueilli dans les paroisses françaises, même à Ste Jeanne-d'Arc où leur Schola ne recrute pas parmi les paroissiens.
Ensuite, la Liturgie n'est même pas enseignée dans les séminaires, ou en tout cas la mystagogie et le sens profond de celle-ci malgré la demande très claire en ce sens du dernier Concile.
Donc les fidèles ne sont pas formés et passent à coté de ce trésor lorsqu'ils ne le bazardent pas tout simplement.
Quel prêtre sait que le dialogue entre le Christ et St Pierre au moment du lavement des pieds est une référence à l'ordination des Lévites ?
Merci à PP qui a permis un débat profond, mais je pense que l'on pourrait se passer de certains dérapages.

boris


[ De PP à B. - Je pense aussi que les sensibilités froissées n'ont pas leur place dans un débat.
Il ne s'agissait pas ici de nier le dévouement ou la foi des uns ou des autres.
Il s'agissait simplement d'écouter ce qu'a dit un prédicateur à ses paroissiens, et de comprendre : a) pourquoi il a dû le dire ; b) quelles structures mentales doivent "bouger", maintenant, pour répondre à l'appel de Benoît XVI lors de sa visite aux Français...
Tout ce qui sortirait de ce cadre de réflexion serait hors sujet.

ps/ La liturgie n'est pas ignorée dans les séminaires aujourd'hui. Ne généralisons pas abusivement, et ne croyons pas que les manques des années 1980 sont destinés à durer toujours. ]

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Écrit par : boris | 24/09/2008

AUTRE FLORILÈGE

> Heureusement, Michel de Guibert a commencé par : « Je ne sais pas si Jésus a chanté, ce n'est pas rapporté dans l'Evangile, mais c'est plus que probable dans le contexte culturel et religieux qui était le sien ». C’est ce qu’on appelle projeter ses pensées sur Dieu ! Or quel était justement la 1ère lecture de Dimanche dernier : « mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur. » Is 55, 8 !
Michel de Guibert me répond à la place de Boris qui n’a pas trouvé de passages prouvant que Jésus avait chanté, à part après la cène : « Après le chant des psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. » Mt 26, 30. A son « florilège » de citations d’excellent auteurs que je connais, je pourrais opposer un autre florilège d’auteurs tout aussi chrétiens :
« Éloignez de moi le tapage de vos cantiques ; que je n'entende pas la musique de vos harpes. Mais que le droit jaillisse comme une source ; la justice, comme un torrent qui ne tarit jamais ! ». Amos 5, 23-24
« Quand nous sommes en présence de Dieu, nous devons avoir une grande contrition, et non une voix éclatante… Comment supporter qu'un moine, à l'église ou en cellule, fasse retentir sa voix comme un boeuf ? » …..« Chanter un refrain à un psaume est déjà un premier acte d'orgueil, comme si on disait : " c'est moi qui chante " ». Saint Jérôme
« Je flotte entre le danger du plaisir et la constatation des bon effets » (que le chant opère), Saint Augustin in Les Confessions
« Toute la musique exécutée dans l’église ne doit pas être composée pour le plaisir vain de l’ouïe mais de manière que les paroles puissent être perçues de tous, en sorte que les fidèles soient amenés au désir de l’harmonie céleste et de la béatitude des saints.» Concile de Trente
« La musique que je préfère, c’est celle que font les pauvres malades lorsque l’un demande qu’on lui refasse son lit, l’autre qu’on lui rafraîchisse la langue ou qu’on lui réchauffe les pieds. » Saint Camille de Leillis

Ecoutons Saint Paul qui nous répète du ciel, sur un mode transposé (la musique liturgique à la place de l’enseignement de la foi) ce qu’il disait déjà aux Chrétiens de Corinthe : « J'entends par là que chacun de vous dit: "Moi, je suis à Paul" -- "Et moi, à Apollos" -- "Et moi, à Céphas" -- "Et moi, au Christ." Le Christ est-il divisé ? Serait-ce Paul qui a été crucifié pour vous? Ou bien serait-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » 1 Cor 1, 12-13. Ce dialogue est donc parfaitement stérile ! Le sujet n’est pas notre appétence plus ou moins grande au chant et à la musique liturgique mais les conditions d’éclosions des vocations !

Merci à Quentin avec lequel je suis parfaitement d’accord : « Quand on a grandi ici, il semble que même l'appel du Seigneur ne suffise à nous extirper de notre idolâtrie. C'est ainsi que j'explique le cynisme de la "génération JP II". On en demande beaucoup à une jeunesse qui n'a jamais rien reçu. On exige des vocations a une génération qui est poussée sans arrêt à nier en acte et en pensée l'existence de son âme. Peguy et Bernanos sont très à propos. J'aimerai que mes aînés, dans leur prière pour les vocations, n'oublient pas le contexte terrifiant dans lequel sont plongés les jeunes générations. » J’ajouterai, il n’y a qu’à voir le niveau du catéchisme au collège XXX (tout proche de l’église Ste Jeanne d’Arc !) [...] pour comprendre parfaitement le manque dramatique de vocations de cette paroisse et d’autres dans ce même diocèse !
Changeons nos cœurs de pierre en cœur de chair. Allons vers les plus pauvres qui, autour de nous, où dans les pays où les Chrétiens sont persécutés, représentent le Christ (Cf. Mt 25, 40 cité plus haut), au lieu d’investir des montants colossaux dans des orgues idolâtrées !
Je me range tout à fait à l’idée de Thibault : « Je crois … que justement cette paroisse a tout ce que vous proposez comme solutions pratiques à la crise des vocations: adoration perpétuelle, liturgie dont Benoit XVI ferait l'éloge (si si), musique sacrée, mouvements de jeunes (charismatiques, scouts d'Europe (ouf, pas les autres méchants)), enfants de choeur à la pelle et très bien formés, etc... on peut continuer longtemps. Cette paroisse est donc la preuve que toutes vos belles solutions ne donneront des prêtres à l'Eglise que s'il existe avant tout un vrai désir qui se traduit dans une prière vraie …Bon, on va prier ? »
Oui, il nous faut d’abord aller prier afin de «demander à l’Esprit Saint, le Père des Pauvres, d’illuminer notre intelligence (par la lecture de la parole et sa méditation en priant) et notre cœur (par le jeûne, l’aumône et la miséricorde en acte), pour qu’Il nous conduise à la Vérité toute entière ! »

Alexis Dumont


[ De PP à tous - Arrêtez là cette controverse sur la musique, qui devient totalement hors sujet. ]

Écrit par : Alexis Dumont | 24/09/2008

LE SAMEDI SOIR

> Et si vous alliez vous renseigner sur ce qui se passe le samedi soir dans des soirées où se rendent de bons petits cathos versaillais, qui se retrouvent sans problème à la messe dominicale du lendemain...
Généralisation ? Je l'espère, mais je crains que mes sources soient fiables.
Dans ce cas ceci expliquerait largement cela, non?
Aux jeunes encore sains à donner le ton, et aux parents à ouvrir l'oeil un peu plus attentivement (oserais-je dire)!

Écrit par : françois | 24/09/2008

CENSURE

> En écrivant plus haut : « Ce dialogue est donc parfaitement stérile ! Le sujet n’est pas notre appétence plus ou moins grande au chant et à la musique liturgique mais les conditions d’éclosions des vocations ! », j’avais pour but de faire ce que PdP demande à la fin de mon billet : « De PP à tous - Arrêtez là cette controverse sur la musique, qui devient totalement hors sujet. »
Pourtant, alors que j’étais revenu, au cœur du sujet, sur l’explication la plus plausible à mes yeux du manque de vocation dans cette paroisse de Versailles, remarquable à bien des égards, mes propos ont été censurés par le modérateur de ce blog, alors qu’ils ne décrivaient, très poliment, que la réalité, c'est-à-dire la vérité ! Or le Christ a dit : « la Vérité vous rendra libre » en Jn 8, 32. Refuser de publier la vérité, c’est refuser de voir Jésus, puisqu’il a dit : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » en Jn 14, 6.
« Toute vérité n’est pas bonne à dire » me direz vous, cher PdP ! Mais c’est un proverbe qui ne vient pas du livre des Proverbes ! C’est un adage populaire remontant seulement au XIIIème siècle, qui a été inventé pour se draper dans un voile hypocrite. La vérité est à mes yeux, toujours utile, même et surtout quand elle fait mal ! Car cela prouve souvent qu’elle a tapé dans le mille !
L’Eglise Catholique qui est en France (et non l’Eglise de France) se meurt de cette langue de bois religieusement correcte, et les quelques trop rares évêques qui essayent, comme j’ai essayé de le faire dans mes propos censurés, de dire la vérité, rasent les murs de la CEF, car ils savent qu’ils ne font pas l’unanimité ! Pourtant, leur propos sont souvent graves, profonds, et prophétiques : Mgr Cattenoz pour l’éducation catholique et l’enseignement catéchétique, Mgr Brincard et Rey pour la FM, Mgr Rey pour la bioéthique, ...mais on a du mal à utiliser, pour les compter, les doigts de ses deux mains ! Là réside le vrai problème !
Je laisse le Cardinal Karol Wojtyla conclure mes propos : "Nous sommes aujourd'hui face au plus grand combat que l'humanité ait jamais vu. Je ne pense pas que la communauté chrétienne l'ait compris totalement. Nous sommes aujourd'hui devant la lutte finale entre l'Eglise et l'Anti-Eglise, entre l'Evangile et l'Anti-Evangile". (Prononcés le 9 novembre 1976) Je pense que ces propos s'appliquent aussi à l'Eglise qui est à Versailles et que c'est ce combat, qui s'exprime par des vérités censurées par PdP, qui freine les vocations sacerdotales.
Petit rappel pour les lecteurs de ce blog : «les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument, dans l'Eglise et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du peuple de Dieu tout entier….. il en est de même quand ils s'efforcent de pénétrer l'ordre temporel d'esprit évangélique et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement témoignage au Christ et serve au salut des hommes » Concile Vatican II, Apostolicam Actuositatem, N°2. La place manque pour faire d'autres citations de ce chapitre des actes du Concile Vatican II sur la place et le rôle des laîcs dans l'Eglise. Mais le concile n'a toujours pas été lu en entier !

Alexis Dumont


[ De PP à AD - Ce qui a été "censuré", comme vous dites, c'est votre mise en cause violente et nominale d'un établissement d'enseignement. Ce blog est un blog de journaliste, et l'habitude dans ce métier - tel que je l'ai toujours pratiqué - n'est pas de balancer en direct des accusations sans avoir vérifié et enquêté. Je ne doute pas de votre sincérité, mais je ne diffuserai jamais de telles mises en cause sous ma responsabilité sans avoir en ma possession des éléments objectifs et convaincants. Accuser n'est pas prouver. Et de toute façon, je suis seul juge de l'opportunité d'une publication. ]

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Écrit par : Alexis Dumont | 24/09/2008

UNE EGLISE SANS PRÊTRES ?

> Dieu, quelle avalanche de commentaires ! Ce qui démontre bien que le sujet indiffère peu de monde. Le titre "choc" n'y est sans doute pas pour rien : "demain, une Église sans prêtres ?" Cela produit presque le même effet que celui qui devait régner dans l'esprit des passagers du Titanic quand ils ont appris que leur navire venait de heurter un iceberg. Que vaut le "N'ayez pas peur !" de Jean Paul II -repris par notre actuel Saint Père- face à un tel questionnement ? Mais ne cédons pas trop vite au "panique à bord" : "Je suis avec vous jusqu'à la fin du monde", non ?
Beaucoup d'éléments intéressants dans cet article comme dans tous ses commentaires, émanant de sensibilités très diverses : il serait fastidieux de les reprendre point par point. Sans nécessairement les contredire, essayons toutefois de reconsidérer le problème sous une angle de vue un peu différent de ceux qui sont habituellement présentés. Pour ce faire, reprenons tout simplement cette simple phrase extraite de l'Évangile d'hier : "Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu, ET qui la mettent en pratique." (Luc 8,19-21) Là où il y a écoute en profondeur de la parole de Dieu Et sa mise en pratique, la question des vocations sacerdotales ne se pose PAS. Quand elle se pose, c'est que se pose le problème de la distorsion entre l'écoute de la parole et sa mise en pratique... voire d'une contradiction formelle entre la pratique et la théorie : tout ceci a été abondamment commenté selon les regards de chacun, se focalisant tantôt sur l'aspect eucharistique, l'aspect liturgique, l'aspect "sociétal"... voire l'aspect musical auquel notre hôte vient de demander de mettre un frein !
"Catholicisme français : demain, une Église sans prêtres ?" Il y a un aspect qui n'a été qu'affleuré ici ou là, notamment dans cette allusion à la "confess' party". Une Église sans prêtres, ce serait bien sûr une Église à la dérive, sans ses irremplaçables "vases d'argile" que sont les transmetteurs du Christ Vivant dans l'Eucharistie. Une Église sans prêtres, ce serait aussi une Église SANS CONFESSEURS. Ici, la crise des vocations interpelle laïcs ET prêtres... et leur rapport à ce vieux machin ringard qu'on appelle encore le PÉCHÉ dans d'ultimes sacristies poussiéreuses.
Côté prêtres, qu'en est-il du péché quand toute une génération a été bercée au séminaire d'un cursus où on lui a enseigné moult subtilités des mécanismes humains ? En clair, le séminaire est-il bien le lieu où l'on doive se former à la "psycho" ? Va-t-on évangéliser les païens en leur apprenant Dieu... ou en leur apprenant l'homme ? Sur ce dernier point, ils n'apprendront rien, et ne peuvent que passer leur chemin ne voyant -parfois avec agacement- dans le prêtre qu'une sorte de "super-psychologue", en soutane ou non. Plutôt que les "copies", ils iront voir les "originaux"... qui s'avèreront d'ailleurs nettement moins exigeants en matière de vertu.
Ceci rebondit d'ailleurs sur le côté laïcs : chez ceux-là, qu'en est-il également du péché ? Et ceux-là sont encore plus imprégnés de l'esprit du monde. Dès que survient le plus petit vague à l'âme, quel est leur premier réflexe ? De ressentir le poids de leur propre péché, ou d'éluder ce poids en l'attribuant à quelque "fragilité psychologique"... ou pire, au "péché" de l'autre ? La réponse est dans le type de "confesseur" que l'on rencontre alors pour essayer d'apaiser le vague à l'âme : avec ou sans soutane ? Plus précisément : avec ou sans... blouse blanche ? On a beaucoup parlé de "diagnostics" dans les commentaires précédents", et curieusement JAMAIS de "médecins" ! Le mot trahit pourtant une réelle imprégnation "médicale" dans notre culture, y comprise chez ceux qui se lamentent de la raréfaction des vocations sacerdotales.

Revenons à nos séminaires : que reste-t-il du péché chez des futurs prêtres à qui l'on a enseigné qu'il n'y a PLUS de mensonges, d'égoïsme, d'orgueil, d'hypocrisie etc, mais des "mécanismes psychologiques de défense" qui expliquent très bien pourquoi en telle circonstance tel pénitent a adopté tel comportement plutôt que tel autre ? Ce faisant, il n'a "pas péché" mais simplement obéi à une loi soi-disant inscrite dans sa nature "psychologique" ! Autant dire que nous ne sommes plus des pécheurs mais des agglomérats vivants de pulsions dont le plus libre est finalement celui qui les contrôle le mieux. Si le prêtre lui-même hausse les épaules face à l'aveu de quelque acte peccamineux, le relativisant en "mécanisme de défense", y a-t-il RÉELLE absolution ? Il faut croire que non puisqu'on va chercher cette absolution AILLEURS... chez "l'original", par exemple. Dans les Yvelines comme ailleurs, qui ne connaît pas un(e) super - psychologue (parfois estampillée super-catho de surcroît !...) qui va vous "dénouer" votre vague à l'âme en deux coups de cuiller à pot ? Mais à quel prix, sinon celui de l'entretien du mythe d'un "mécanisme de défense" vous absolvant de votre responsabilité personnelle dans VOTRE péché ? Que font les prêtres présents pour enrayer cette dérive pseudo-médicale ? Le manque de prêtres futurs ne serait-il pas AUSSI un signe pour les présents ? L'Église a besoin de PRÊTRES, pas de psys bénis, se différenciant des autres par une discrète croix pectorale.

L'imprégnation culturelle "médicale" n'est pas non plus innocente dans l'étouffement des vocations. Tout élan mystique n'est-il pas immédiatement suspect de "délire" du même nom, y compris chez ceux qui prient ardemment "pour les vocations" ? Ne demande-t-on pas à des "médecins" de se faire les arbitres de la vie spirituelle des uns et des autres ? Pourquoi ne pas demander à un marxiste de nous pondre une exégèse de l'Épître aux Corinthiens, tant que nous y sommes ? Ou au boulanger d'aller renflouer le Titanic ?
Les uns et les autres soulignaient à juste titre cette peur de l'engagement qui tenaille nos sociétés, reportant celui-ci le plus tard possible. Or, l'engagement -et son respect- est typiquement une attitude d'homme debout, adulte... aux antipodes de "l'adulescent" stigmatisé par Tony Anatrella. Nous sommes même en deçà de cette "adulescence" qui choque non sans raison les VRAIS adolescents. Tant que nos prêtres adopteront -consciemment ou non- les paradigmes d'une "médecine" du "c'est pas d'ma faute, mais celle de mes "pulsions" ou de l'autre", nous en resterons au stade de la cour de récréation, section cours élémentaire... et encore ! Comment espérer qu'il soient véritablement "pères" comme ils devraient l'être, en de telles conditions ? Par conséquent, comment espérer qu'ils "fassent des petits" ?...

P.S. Merci également à Isabelle pour cette excellente citation de Péguy : effectivement à méditer, à machouiller lentement afin de mieux le goûter... et surtout pas à utiliser comme une nouvelle couche de vernis rutilant !

Écrit par : Michel de Tiarelov | 24/09/2008

BON SIGNE

> Dès qu'on aborde les questions liturgiques, on constate que ça déclenche une avalanche de réactions. C'est bon signe: le sujet ne laisse pas indifférent. Mais pour mettre un frein à un débat qui risque de s'éterniser du fait que chacun mélange ses connaissances à ses sentiments et à ses goûts, je proposerais ceci: reprendre le texte conciliaire "Sacrosantum Concilium" - ce qui est normal puisque nous nous voulons tous, ici, dociles à l'enseignement de l'Eglise. Et ne retenons quatre choses qui, si elles étaient appliquées avec une pédagogie appropriée, permettraient de remettre peu à peu certaines choses en place.
1. Il n'y aura pas de participation pleine et effective (plutôt qu' "active" qui traduit mal le terme latin du texte original) tant que les pasteurs eux-mêmes ne seront pas imprégnés de l'esprit et de la force de la liturgie... ce qui demande une solide formation (cf. nn. 14 - 15) et des dispositions personnelles (cf. n. 11);
2. La liturgie d'ici-bas doit être un reflet de la liturgie céleste (cf. n. 8) ce qui implique que les rites devront manifester une "noble simplicité" (cf. n. 34);
3. Dans la célébration liturgique, personne - même prêtre - ne pourra de son propre chef ajouter, enlever ou modifier quoi que ce soit (cf. n. 22) et chacun, ministre ou fidèle, fera totalement et seulement ce qui lui revient de faire en vertu des normes liturgiques (cf. n. 28);
4. En ce qui concerne le chant, le grégorien devra (et non pas uniquement "pourra") tenir la première place (cf. n. 116 - 117) car il ne faut pas confondre "chanter la liturgie" - ce que fait excellemment le grégorien - et "chanter pendant la liturgie" - ce que font avec plus ou moins de bonheur les cantiques -.
Beau et simple programme qui, s'il avait éta respecté il y a 40 ans, aurait sûrement éviter bien des déchirements et des débats souvent stériles.
2.

Écrit par : Denis Crouan | 24/09/2008

CANTIQUES

> Cité par l'un des intervenants: "Si tu veux savoir ce que nous croyons, viens voir ce que nous chantons…" (Saint Augustin). Qu'en est-il aujourd'hui de l'adage "Lex orandi, lex credendi" (la norme de la prière est la norme de la foi)? Je m'étonne qu'il n'y ait pas d'obligation d'imprimatur pour les cantiques utilisés dans nos églises, et dont certains véhiculent une doctrine douteuse ou déficiente. Les martyrs n'ont pas versé leur sang pour témoigner du "Dieu qui chante et fait chanter la vie".

Écrit par : Castor | 25/09/2008

@ CASTOR

La norme liturgique prévoit que l'Evêque doit approuver les cantiques avant leur usage dans la liturgie. C'est dans la Présentation Générale du Missel Romain, au chapitre IX (qui n'existe que dans la dernière version de 2002) sur ce qui revient aux Evêques.

Écrit par : boris | 25/09/2008

MODÈLES

> Un jour j'aimerai étudier mieux l'histoire de Saint Martin, s'il est vrai qu'il a ordonné les vies paroissiales sur le modèle de communautés monastiques... alors d'où nous vient cette opposition entre prêtrise et monachisme? Surtout en ruralité: en ce qui me concerne... J'ai l'impression que le calquage des mouvements paroissiaux sur les modèles urbains (actions catholiques) était un peu artificiel. En ville, il y a peut-être le modèle collégial? ...ou monastique comme St Gervaix? (d'accord, je ne parlerai donc pas de leur musique)
En rentrant en vélo de la messe, je me suis dit qu'il ne faudrait plus jamais lancer sur des paroisses des prêtres qui n'ont pas appris au séminaire à travailler en équipe entre eux déjà. Je suis moi-même surpris de l'aspect "progressiste" de cette pensée, mais il faut y voir autre chose.
Un ermite devient profitable à la société une fois seulement qu'il a traversé son hagoholisme. (Pour ceux qui ne comprennent pas intuitivement ce mot, c'est forgé avec hagios (saint) sur le modèle de workaholisme qui est claqué sur alcoolisme.) Saint Ignace en est un bon exemple: Manrèse était une expérience érémitique qui lui a fait traversé son obsession de devenir un grand saint. Saint Martin, et Saint Benoît, c'est peut-être pareil finalement. Saint curé d'Ars, qui nous montre à quel point cette hantise hagoholique est malgré tout stimulante pour la vie paroissiale, priez pour nous. Bon, je retourne lire ce texte de Péguy qu'à première vue je trouvais indigeste, avant de retourner au jardin la terre.

Écrit par : Jean von Roesgen | 25/09/2008

À CASTOR

> Bien d'accord, Castor ; il y a heureusement eu un effort en ce sens, mais encore très insuffisant.
La liturgie n'est pas le lieu d'une pieuse méditation, mais une action. L’acte liturgique, célébration de l’Alliance entre Dieu et son peuple et lieu privilégié de la rencontre entre Dieu et l’homme, est d’abord "mystagogique" : par des signes sensibles, des rites et des symboles, il nous fait entrer dans le mystère du salut, mystère pascal de mort et de résurrection, mystère qu’il actualise et rend présent en opérant efficacement ce qu'il signifie ; subsidiairement il est "catéchétique" : il nous donne à entendre et à comprendre la Parole de Dieu reçue et transmise en Eglise.
Comme je l'ai rapporté dans un précédent témoignage (cf. supra), je peux témoigner du rôle de la liturgie et du chant liturgique (je dis bien du "chant liturgique" et non de la "musique", ce n'est pas la même chose !) dans l'éclosion des vocations, ce qui n'a du reste rien d'étonnant puisque la liturgie est d'abord mystagogique.
Quant à la beauté, Dostoïevski ne disait-il pas qu'elle sauvera le monde !

Écrit par : Michel de Guibert | 25/09/2008

TANT QUE...

> Les problèmes liturgiques risquent de durer, en France, tant que dans les diocèses les évêques nommeront à la tête des commissions liturgiques des gens dont la ligne de conduite n'est pas claire. Par exemple, dans mon diocèse, le responsable de la pastorale liturgique est le directeur de la revue "Signes d'Aujourd'hui". Du coup, le responsable de la pastorale liturgique soutient surtout ses amis prêtres qui utilisent sa revue plutôt que le missel romain. C'est proprement incohérent. On retrouve malheureusement des cas semblables dans de nombreux diocèses...

Écrit par : Denis Crouan | 26/09/2008

HAGIOHOLISME

> @ Monsieur Jean von Roesgen concernant le néologisme approximatif de « hagioholisme ». Ce mot est composé de : hagios (saint) et de holisme : système de pensée pour lequel les caractéristiques d'un être ou d'un ensemble ne peuvent être connues que lorsqu'on le considère et l'appréhende dans son ensemble, dans sa totalité, et non pas quand on en étudie chaque partie séparément. (Cf. Wikipedia).

Donc hagoholisme pourrait signifier : envisager la notion de sainteté comme un tout et non comme l’étude séparée de la vie des saints et des conditions théologiques pour le devenir.

Pour désigner ce que vous semblez vouloir dire, je vous propose le néologisme, plus immédiatement compréhensible de : hagiaolique.

@ Michel de Guibert qui écrit : « je peux témoigner du rôle de la liturgie et du chant liturgique …dans l'éclosion des vocations, ce qui n'a du reste rien d'étonnant puisque la liturgie est d'abord mystagogique. » Questions à Michel de Guibert :

1. Comment Michel de Guibert a-t-il procédé pour distinguer les vocations qui provenaient de la liturgie de celles qui provenaient du chant liturgique ?
2. Combien a-t-il dénombré de vocations dues exclusivement au chant liturgique depuis les 10 dernières années, par exemple ?
Car si on se réfère à la statistique officielle du Serv. des vocations fournie plus haut par Christian le 23.09.2008, on constate que la liturgie, si on ose l’assimiler à l’eucharistie (ce qui me parait déjà totalement abusif) pourrait être la cause de seulement 10% des entrées au séminaire !
« CE QUI A ETE LE PLUS « APPELANT » DANS LE DESIR D’ENTRER AU SEMINAIRE……
…..10% : l'Eucharistie …. »
Quant à une raison due au chant liturgique, il semble qu’elle soit vraiment bien mince puisqu’elle n’est même pas citée. Ne prendriez-vous pas, cher Michel de Guibert, vos désirs pour des réalités ?
3. Quand vous écrivez : « ce qui n'a du reste rien d'étonnant puisque », vous semblez faire une déduction logique. A lire votre propos, on a plutôt l’impression de lire un sophisme ou un raisonnement circulaire. Si il y a une logique, pourriez-vous nous l’expliquer, car elle ne parait pas si évidente que vous semblez le supposer.

4. Quand, à la messe, nous chantons, le faisons nous d’après vous :
a) pour nos oreilles ?
b) celles de Dieu ?
c) celles des autres : de l'assemblée ?
Si votre réponse est a), le chant liturgique me paraît totalement égoïste et relève donc de la citation de Saint Jérôme que vous retrouverez plus haut.
Si la réponse est b), je pense que nous trompons car Dieu nous a dit par la bouche du prophète Amos qu’Il préfère la Justice au tapage de nos cantiques. Amos 5, 23-24.
Si la réponse est c), je pense que c’est la seule réponse possible, donc ne pas s’écouter chanter, mais le faire pour aider les autres à entrer dans la liturgie, dans la prière, dans la qualité de la relation avec Dieu, qui me paraît être la chose primordiale d’une messe.

En psalmodiant sur un ton faux lors de la messe des Invalides et/ou à Lourdes, Benoît XVI n’était-il pas plus émouvant, ne nous a-t-il pas mieux fait entrer dans une relation avec Dieu que s’il avait chanté juste durant toute la liturgie eucharistique ? De manière analogique, n’est-ce pas pour cela que les constructeurs de maisons en Israël mettent exprès une pierre ou une brique de travers pour signifier que Dieu seul agit de manière parfaite ?

Écrit par : Alexis Dumont | 26/09/2008

@ JEAN VON ROESGEN

Tous les moines ne sont pas prêtres ...
St Martin, en tant qu'Evêque, a surtout rassemblé son clergé pour vivre une forme de communauté.
Mais c'était une communauté dont la vocation première était le sacerdoce, le service de l'Eglise.
Dans le monachisme, la vocation première est la vie fraternelle, bien avant le sacerdoce. La vocation est la coupure radicale d'avec le monde pour être plus présent à Dieu.
Il y a donc "opposition" radicale entre les 2 vocations. Mais elles sont complémentaires car membres du même Corps Mystique du Christ.
La Messe Conventuelle n'est pas la Messe Dominicale et réciproquement. La plupart des ordres monastiques ont leur propre rite (et non pas forme d'un même rite) : rite bénédictin ou monastique, rite cartusien (Chartreux), rite Dominicain ...
Avec le rite romain, ces rites forment l'ensemble des rites Latins.

Écrit par : Boris | 26/09/2008

CHANTER LA PAROLE DE DIEU

> @ Alexis Dumont, pour tenter de répondre à vos questions, puisque vous me le demandez, mais en sachant que ma réponse ne vous satisfera sans doute pas, comme l'a déjà noté plus haut FX...
1. La question est absurde ! Je ne dissocie pas liturgie et chant liturgique ; le chant liturgique n'est pas là pour meubler des temps morts comme d'aucuns semblent le penser ou le pratiquer, il fait partie intégrante de la liturgie puisqu'il fait résonner la Parole de Dieu.
Voyez ce qu'il en est chez les orthodoxes, où la liturgie tout entière est chantée.
2. Je vous parle d'un témoignage précis, vous me répondez statistique...
Quant à dire qu'il serait abusif d'assimiler la liturgie à l'Eucharistie, voilà qui est surprenant ! Certes il y a d'autres liturgies qu'eucharistiques, je pense en particulier à la Liturgie des Heures qu'on aimerait voir célébrer plus souvent dans les paroisses, mais l'Eucharistie (= action de grâce) est la liturgie par excellence (la "divine liturgie" pour nos frères orthodoxes) !
3. Si la liturgie est d'abord "mystagogique", c'est-à-dire qu'elle nous fait entrer dans les saints mystères, il ne paraît pas surprenant de fait que pénétrer plus profondément dans les mystères chrétiens fasse éclore des vocations !
4. Là encore, pourquoi opposer ?
Il est clair que les chantres ont une fonction liturgique auprès de l'assemblée, dont ils font évidemment eux-mêmes partie, pour porter la prière commune.
C'est un service, il ne peut donc s'agir de se faire plaisir, mais vous admettrez, je pense, que la louange et l'action de grâce qui débordent du coeur s'expriment par le chant.
Dieu certes n'a pas besoin de nos cantiques, mais ne faites pas dire à Amos ce qu'il ne dit pas ! Ce qu'il met en cause, ce ne sont pas les cantiques en eux-mêmes, mais c'est le culte extérieur et l'hypocrisie ; juste au-dessus, Amos dit "Quand vous m'offrez des holocaustes, vos oblations, je ne les agrée pas" (5, 22), allez-vous en déduire qu'il faut cesser toute oblation !
Le chant liturgique qui exprime les dispositions de l'âme dans la louange et l'action de grâce n'est pas un rituel formaliste et extérieur comme celui que dénonce Amos.
Et nécessairement une liturgie qui ne demeure pas extérieure à l'homme débouche sur la conversion.

Écrit par : Michel de Guibert | 26/09/2008

COUPURE ?

> Merci pour les corrections fraternelles. J'en tiendrai donc compte: hagiaholique et hagiaholisme.
J'espère que le sacerdoce, service de l'Eglise ne s'oppose pas radicalement à la fraternité.
Je n'y crois plus trop à cette coupure du monde: Où il est rentré par le (grand) portail derrière les dépendances pour livrer la cuisine, ou il est à la bibliothèque, à la télé ou sur internet.
Je connais peu de monastères qui auraient gardé leur rite. Je ne fréquente peut-être pas assez de monastères tradi. Encore que...

Écrit par : Jean von Roesgen | 26/09/2008

ANDRE GOUZES

> Sur les filles enfants de choeur, je voudrais dire que les avis sont partagés, il est très réducteur et faux de dire qu'elles font fuir les garçons et que cela va leur donner de mauvaises idées. D'ailleurs il me semble que la question de leur présence ne se pose plus.

@ Michel de Guibert

Je voudrais juste vous féliciter de promouvoir la messe d'André Gouzes.
C'est une musique magnifique, priante, et qui démontre selon moi que le chant grégorien ne doit en aucun cas être rendu obligatoire.
L'autre nuit je conduisais et pour me tenir éveillée j'ai écouté chanter les bénédictines de Kergonan. Elles ont failli m'endormir. Franchement cette musique grégorienne est lassante. Respectons les chemins de chacun.

Écrit par : Martine | 27/09/2008

@ MARTINE

> Merci, de fait nous ne lassons pas de chanter ou d'écouter la liturgie du Frère André Gouzes, si belle et si priante, mais, tout en respectant votre chemin, je ne serai pas aussi sévère que vous avec le chant grégorien ; quand il est bien chanté, c'est une musique vivante et priante, du reste André Gouzes a largement puisé dans les mélodies grégoriennes (et aussi dans les mélodies byzantines), mais il y a parfois une manière un peu terne de chanter le grégorien, qui nécessite souplesse et dynamisme de la phrase...

Écrit par : Michel de Guibert | 28/09/2008

PROBLÈMES

@ Michel de Guibert :

1) Si ma question est absurde, et votre réponse sensée, cela signifie qu’une messe de semaine dans une petite paroisse de province où il n’y a aucun chant et encore moins de chorale (ce genre de situation arrive des millions de fois chaque jour dans le monde) ne déclenchera jamais de vocation ! Je crois que c’est justement le contraire, ce sont ces messes où une grande intensité de la liturgie permet à Dieu d’appeler les quelques trop rares jeunes qui se trouvent dans l’assistance clairsemée.
2) Effectivement, « un seul » témoignage précis n’est vraiment pas beaucoup à l’échelle des 1,18 milliard de Catholiques !
3) Je crois plus en l’éblouissante lumière du Christ ressuscité au matin de Pâques pour attirer les jeunes qu’en des mystères qu’ils mettront toute leur vie à découvrir. Attirer par des mystères, c’était la tactique des gnostiques (secte pseudo religieuse à mystères) à ce que je sache, c’est celle des fm actuellement ! Les deux ont toujours été condamné par l’Eglise !
4) Je pose une question et je n’oppose donc pas comme vous l’affirmez, mais votre réponse n’est pas claire car elle traduit votre embarras ! Je suis d’accord avec votre remarque sur Amos, mais on peut tout autant être sincère dans sa foi en ne chantant pas, que superficiel et hypocrite en faisant partie d’une chorale paroissiale. L’inverse est également vrai. Il n’y a donc que Dieu capable de sonder les reins et les cœurs !

@ Martine : qui dit : « Sur les filles enfants de choeur, je voudrais dire que les avis sont partagés, il est très réducteur et faux de dire qu'elles font fuir les garçons et que cela va leur donner de mauvaises idées ».
Je dirai qu’ils sont plus que partagés ! Ils sont pratiquement unanimes pour condamner cette pratique qui fait très clairement fuir les garçons à cet âge là.
De plus imaginez vous la scène à laquelle j’ai assistée il y a quelques années dans une paroisse de l’Ouest parisien : J’arrive avec quelques minutes de retard à la messe du Dimanche de la semaine pour l’unité des Chrétiens. En entrant, je découvre avec stupéfaction le prêtre entouré de deux très jeunes et jolies femmes ! A sa droite une femme pasteur et à sa gauche une adolescente déjà formée, enfant de chœur ! Heureusement, j’étais de cette paroisse et connaissais bien le célébrant, sinon, si j’étais venu dans cette église pour la première fois, je serais reparti aussi sec, croyant m’être trompé de culte ! Les plus choquées furent quand même mon épouse et mes filles ! Le célébrant m'a avoué, après coup, chez moi, qu'il était d'accord avec mon étonnement et qu'étant tout jeune prêtre dans les années "70", il avait eu énormément de mal à célébrer une messe, en Allemagne, avec le recueillement et la concentation nécessaire, entouré de deux jolies jeunes filles, servantes d'autel !
Même remarque pour les femmes qui vont, de plus en plus souvent durant les vacance d’été, communier avec les épaules et/ou le dos nus, quand ce n'est pas en short !
Il ne faut plus alors s’étonner de la baisse des vocations ! Notre société laxiste, hédoniste, et hyper sexuelle y contribue pour beaucoup, que l’on chante ou pas, du grégorien ou des chants actuels !

Écrit par : Alexis Dumont | 28/09/2008

À MARTINE

Si c'est pour vous tenir éveillée, chère Martine, il est sur que le chant grégorien n'est pas très adapté. Il n'est pas fait pour cela. Il est fait pour la contemplation du mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Il est fait pour le mystère de l'Eucharistie. Il est fait pour la liturgie de l'Eglise !
Pour ne pas vous endormir en voiture vous devriez préférer la musique du Rock Chrétien des groupes rock ou similaires, si vous voulez rester dans l'ambiance chrétienne !

Bien à vous

Écrit par : Antoine | 28/09/2008

@ ANTOINE

> Bien sûr que le chant grégorien, comme tout chant liturgique, est fait pour nous réveiller et pour nous tenir éveillés !
"C'est pourquoi l'on chante :
Réveille-toi, ô toi qui dors,
relève-toi d'entre les morts,
et le Christ t'illuminera."
(Ephésiens 5, 14)

Écrit par : Michel de Guibert | 28/09/2008

@ ALEXIS DUMONT

> Je prendrai les choses par là où vous terminez : ne jugeons pas, Dieu seul sonde les reins et les coeurs.
... et ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !
Bien évidemment, la rencontre avec le Seigneur peut se faire aussi dans une messe de semaine dans une petite paroisse de province !
Ai-je jamais dit le contraire !
J'ai réagi contre vos affirmations à l'emporte-pièce et vos jugements péremptoires :
- "La paroisse Ste Jeanne d’Arc n’est que la quintessence des malheurs de l’Eglise en France. Les chants sont beaux, la liturgie est merveilleusement respectée, les participants sont nombreux respectueux et fidèles mais il y manque le cœur !"
- "La musique agit sur notre sensibilité, notre émotivité, mais elle ne peut à elle seule, aussi bonne et spirituelle soit-elle, communiquer la foi et encore moins déclencher des vocations !
Il n’y a que la parole de Dieu méditée dans le silence, éventuellement bien relayée par une bonne homélie comme celle du Père de Montardy, celle d’un missionnaire témoin de la souffrance des catholiques dans sa mission, celle d’évêques qui osent se mouiller en allant témoigner courageusement sur les plateaux de télévision, comme récemment le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, ou en allant défiler pour « la Vie », c'est-à-dire pour Dieu, puisque Jésus a dit : « je suis la Voie, la Vérité et « la Vie » (Jn 14/6) qui peuvent faire naître des vocations !"
Je ne connais pas la paroisse Se Jeanne d'Arc ; elle me paraît des plus vivantes... à l'intérieur, sinon sur le parvis !
Si Dieu se laisser chercher partout, la beauté de la liturgie n'est pas peccamineuse !
Et si d'humbles paroisses font ce qu'elles peuvent avec de pauvres moyens, faut-il pour autant ériger la disette en vertu... J'ai pour ma part constaté bien souvent que les pauvres sont plus accueillantes et ouvertes à la beauté de la liturgie que bien des paroisses "nanties spirituellement"...
Pas d'amalgame non plus, par pitié, entre les sectes gnostiques ou la franc-maçonnerie et ce que je disais du caractère "mystagogique" de la liturgie !
L’éblouissante lumière du Christ ressuscité au matin de Pâques est précisément au coeur du mystère chrétien qui nous a été révélé par Jésus Christ.
Un "mystère" au sens chrétien n'est pas une énigme impénétrable ni qqch de caché ou de réservé à de grands initiés, mais c'est au contraire le dévoilement du dessein bienveillant de Dieu (Ephésiens 1, 9) que l'Eglise célèbre dans sa liturgie et dans lequel nous sommes invités à entrer.

Écrit par : Michel de Guibert | 28/09/2008

TROIS REPONSES

@ Alexis Dumont

> Il faut savoir raison garder. Etes-vous vraiment sûr que la Sainte Vierge, Marthe, et Marie qui ont entouré le Christ, étaient des laiderons ?...
Le prêtre dont vous parlez était troublé, mais faut-il pour autant mettre toutes les femmes derrière des grilles ou sous la burqa ?...
Non, la réponse réside dans l'éducation à donner aux prêtres, et aux femmes...
Donc je maintiens : les opinions sont partagées, ne vous en déplaise. Et vos propos un peu égoïstes sont de nature à faire fuir les femmes. (eh oui). Faut-il faire fuir les hommes, ou les femmes ?...choix cornélien.
Lisez le livre du théologien Raymond Brown "Croire en la bible à l'heure de l'exégèse", ed du Cerf. Il faudra réfléchir un jour sérieusement à la place de la femme dans l'Eglise. Peut-être seulement dans deux ou trois cent ans...


@Antoine

Certes le grégorien est fait pour la liturgie de l'Eglise (j'ai d'ailleurs fait partie d'une chorale grégorienne) mais il ne doit pas endormir, que ce soit à la messe ou ailleurs. La contemplation du mystère devrait au contraire nous éveiller, nous électriser. Or même à la messe le grégorien me donne irrésistiblement envie de dormir. Cela ne devrait pas être le cas.


@ Michel de Guibert

J'ai eu le bonheur d'être dans la chorale de André Gouzes à ses débuts...je connais donc bien son goût pour les mélodies byzantines et peut-être aussi grégoriennes. Mais sa manière remarquable de diriger une chorale nous protégeait de tout ce qui est terne.

Écrit par : Martine | 28/09/2008

COMMANDE

@ Martine

Il s'agissait de quel type de chorale de chant grégorien? Je sais qu'on nous a recommandé de ne pas parler de musique, je passe outre: pour moi la faculté somnifère du chant grégorien dépend de la manière dont ils est chanté.
Par contre je passe la commande...

@ Michel de Guibert

...de "Réveille toi, oh toi qui dors" en chant grégorien.

JvR

[De PP à JvR - Je ne recommande pas de "ne pas parler de musique" ; je déconseille d'en parler si ça doit tourner à une nouvelle Querelle des Images... ]

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Écrit par : Jean von Roesgen | 28/09/2008

DEBAT

> Plutot que de chercher à enlever les pailles dans les yeux des autres, catho bobo, catho bourgeois, catho progressiste, traditionnaliste, charismatique, de la génération JPII , contestataire, conservateur ou écolo, ce qui ne fait que dresser bien pensants d'une tendance contre bien pensants d'une autre, je crois que nous devrions plutot chacun travailler sur ce que nous avons le plus de chance de réussir : notre conversion personnelle. C'est là le coeur du message de Jean-Paul II : devenir des saints, s'embraser pour embraser le monde. Les premiers papiers de ce blogue (et je l'appréciais énormément pour cela)arrivaient à ne pas entrer dans les querelles intestines qui pourrissent dans l'Eglise. On est dans la même barque, celle de Pierre. Le débat oui, mais pointer du doigt tel ou tel groupe.... c'est dangereux.
Pour revenir au sujet en question, je signalerais simplement une prière de l'Ancien testament qui -correctement transposée à la Nouvelle Alliance- est assez en phase avec la préoccupation du manque de prêtres : DN3/34-43
34 « Pour l'amour de ton nom, Seigneur, ne nous abandonne pas à jamais, ne répudie pas ton Alliance.
35 Ne nous retire pas ta miséricorde, pour l'amour d'Abraham ton ami, d'Isaac ton serviteur, d'Israël ton élu.
36 Tu leur as promis une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel, et que le sable sur le rivage de la mer.
37 Seigneur, nous sommes devenus le plus petit de tous les peuples, et aujourd'hui nous sommes humiliés sur toute la terre à cause de nos péchés.
38 A présent, nous n'avons plus ni chef, ni prophète, ni prince, plus d'holocauste, de sacrifice, d'oblation, plus d'offrande de l'encens, nous n'avons plus de lieu pour t'offrir les prémices et trouver grâce auprès de toi.
39 Accueille-nous cependant avec notre âme brisée et notre esprit humilié, comme si nous présentions un holocauste de béliers et de taureaux, un sacrifice de milliers d'agneaux gras.
40 Que notre sacrifice de ce jour soit aujourd'hui devant toi, et qu'il obtienne ton pardon, car ceux qui espèrent en toi ne seront pas déçus.
41 Et maintenant, de tout notre coeur nous te suivons, nous te craignons et nous recherchons ton visage.
42 Ne nous laisse pas dans le déshonneur, agis envers nous selon ton indulgence et l'abondance de ta miséricorde.
43 Délivre-nous en renouvelant tes merveilles, glorifie ton nom, Seigneur. »
"Copyright AELF - Paris - 1980 - Tous droits réservés".

Gégé

[ De PP à G. :
Non, il ne s'agit pas de querelles intestines mais de problèmes très réels. Le tarissement des vocations dans ce pays a forcément des causes. Ces causes sont notamment culturelles et sociologiques. Tous les esprits réalistes le constatent ; il y a aussi de très intéressants livres protestants sur ce problème des mentalités dans l'Europe riche.
Il serait trop facile de se boucher les oreilles pour ne pas écouter le cri d'alarme d'un vicaire de paroisse de 2008 !
Non, l'irénisme spiritualisant n'était pas la solution. On en voit les résultats : séminaires vides... C'est un effet. Il a des causes. Dans les têtes.
Le moment vient d'ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure: "Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?" (traduction AELF).
Depuis la naissance de ce blog, il se réserve le droit de parler librement AUSSI de ces problèmes, sans y mettre les fumigènes bleus et roses en usage depuis les années 1990. ]

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Écrit par : Gégé | 28/09/2008

@ MARTINE

> Je vous avais laissé répondre d'abord à Alexis Dumont, mais je lui aurais volontiers dit :
- qu'il a tort d'arriver en retard à la messe !
- qu'il a tort de considérer la femme comme une créature dangereuse, surtout quand elle est belle !
- qu'il a tort de lier la baisse des vocations à la tenue vestimentaire des femmes en été !
Plus sérieusement, pour ce qui concerne notre attachement commun au remarquable travail d'André Gouzes au service de la liturgie, sans équivalence à mon sens depuis la réforme liturgique qui a suivi Vatican II, je l'ai sans doute découvert un peu plus tard que vous (et je ne l'ai plus quitté), mais je peux attester :
- que sa manière de chanter ou de diriger une chorale est tout sauf terne, y compris quand il chante de manière si vivante des pièces liturgiques grégoriennes !
- que, s'il a largement puisé au début (dans la période de grave crise de la liturgie que connaissait notre pays dans les années 70 et 80) dans la liturgie slavo-byzantine, il a aussi puisé largement dans les mélodies grégoriennes, et même aussi dans les chorals luthériens !

Michel de Guibert
http://scholasaintmartin.free.fr/

Écrit par : Michel de Guibert | 28/09/2008

@ Jean von Roegen

> Je citais la phrase bien connue de St Paul dans sa lettre aux Ephésiens !
Mais il ne nous a malheureusement pas laissé la partition de cette hymne pascale et baptismale très ancienne !

Écrit par : Michel de Guibert | 28/09/2008

@ PP

> Je suis en partie d'accord avec vous dans votre commentaire qui suit le message de Gégé, mais je crois que vous balayez un peu vite le message de Gégé.
Les causes culturelle et sociologiques n'expliquent pas tout non plus de la crise des vocations sacerdotales, et il est un peu rapide de qualifier d' "irénisme spirituel" tout rappel de notre vocation commune à la sainteté, vocation première de tous les baptisés avant même de se poser la question des vocations sacerdotales.

MG


[ De PP à MG :
Ne pas faire dire à l'interlocuteur autre chose que ce qu'il a dit. Ai-je écrit que les causes culturelles et sociologiques expliquent "tout" ?
Non. J'ai écrit : "notamment". Ces causes ne sont pas "tout". Elles jouent "notamment".
Je m'étonne que ce "notamment" ne soit pas pris en compte. Est-ce pour balayer le problème qu'il évoque ?
Ne pas accepter de voir en face ce problème, culturel et sociologique, c'est refuser d'examiner les aspects matériels de la question.
Il y a évidemment d'autres aspects, spirituels. Mais je constate qu'après avoir donné en grand dans l'élévation spirituelle pendant vingt ans, on a des séminaires vides. Oui: VIDES. Aucune pieuse protestation ne peut zapper ce constat.
Quelques voix proposent qu'on veuille bien ouvrir les yeux sur tous les aspects du problème.
Faut-il donner tort à ces voix ?
Faut-il refuser d'admettre que les pieux parents de la "bonne société" n'encouragent guère leurs fils à se poser la question du sacerdoce ?
Mais au nom de quoi, grand Dieu, devrait-on ne pas dire ça ? Surtout à l'époque de Benoît XVI, l'homme qui met au jour les choses qu'on laissait dans l'ombre ?]

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Écrit par : Michel de Guibert | 28/09/2008

@ Jean von Roesgen :

> Vous me demandez quelle musique grégorienne a failli m'envoyer dans le décor en m'endormant perfidement au volant de ma voiture vendredi de cette semaine vers 23 H ? ...
C'était sur radio classique, un enregistrement des bénédictines de Kergonan. Hélas j'ai oublié exactement ce qu'elles chantaient, mais on doit pouvoir retrouver cela sur le programme...

@ Michel de Guibert :

Merci pour votre réponse à Alexis, qui a produit la un morceau d'anthologie, et de lui dire qu'une femme n'est pas une créature dangereuse, surtout quand elle est belle. Car sa beauté a été voulue par Dieu. La beauté de la femme n'est dangereuse pour l'homme que lorsque l'homme ne maîtrise pas ses instincts, et n'aime pas la femme d'un amour véritable. Mais ce n'est alors pas la faute de la femme, mais celle de l'homme.
Je m'interroge aussi sur les réactions de l'épouse et des filles d'Alexis, à mon avis il devrait approfondir la question avec elles : il serait surpris. Leurs réactions décrites par Alexis me semblent très curieuses. A mon avis soit elles ne disent pas ce qu'elles pensent vraiment, soit Alexis les influence. En tout cas sont-elles vraiment charitables envers celles qui partagent leur condition ? Ou est-ce de la jalousie envers la jolie (et sûrement intelligente) femme-pasteur ?...
Et que dit-on de la beauté de l'homme, vue par la femme ? Jamais rien ? C'est étonnant...Un jeune et beau prêtre ne peut-il pas troubler la prière des femmes ?...J'en déduis que les femmes sont meilleures que les hommes sur ce chapitre. Mais je m'égare dans des propos hors de propos...Alexis a la réponse qu'il mérite.

Écrit par : Martine | 28/09/2008

LE CENTIÈME MESSAGE

> Mazette : bientôt 100 messages ! Mieux (de mémoire) que pour les sujets relatifs aux scouts d'Europe !
Sur la question de l'affadissement de la foi (et donc de la baisse des vocations) dans des familles traditionnellement chrétiennes, j'avais lu quelque chose de très intéressant dans un petit ouvrage écrit au début des années 80 par Patrick Chalmel, Lettre ouverte à un enfant à naître. En substance : c'est lorsque Dieu est présent, certes, mais AUSSI, et non pas D'ABORD...

PS n°1 : M. de Plunkett, vous avez évoqué dans une de vos réponses "de très intéressants livres protestants sur ce problème des mentalités dans l'Europe riche". Auriez-vous des références à nous proposer ?

PS n°2 : on parle beaucoup de Versailles, sur ce fil de discussion. Quelqu'un pourrait-il nous dire ce qu'est précisément un "ragondin versaillais" (la question avait été posée il y a quelques mois, sans réponse... mes recherches personnelles n'ont pas donné grand'chose) ?

Feld


[ De PP à F. - Exemple de livre protestant qui aborde la question de la déchristianisation des pays riches occidentaux : "La Mission à l'heure de la mondialisation du christianisme", éditions Farel, 2005. Par Samuel Escobar (Pérou), président de l'Alliance biblique universelle. ]

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Écrit par : Feld | 28/09/2008

@ PP dans son commentaire en réponse

> Où avez-vous vu que l'on avait "donné en grand dans l'élévation spirituelle pendant vingt ans" ! ?
Moi, je vois plutôt une société matérialiste, consumériste et hédoniste, et toutes ces idoles dont parlait Benoît XVI aux Invalides. Cela ne favorise ni l'éclosion des vocations, ni même la transmission de la foi.
Le P. Olivier de Montardy situe la question des vocations à son vrai niveau d'exigence : "ne rien préférer à l’amour du Christ".
"En matière spirituelle, disait Simone Weil, qui demande peu reçoit peu... qui demande beaucoup reçoit beaucoup."

MG


[ De PP à MG :
Vous voulez que je précise ? Bien, mais ça va susciter l'ire des irénistes...
Le "On avait donné en grand" ne concerne évidemment pas la société ambiante. (Tout ce que j'écris dit le contraire, vous m'étonnez de ne pas en tenir compte).
Alors de quoi parle cette formule ? D'une tendance d'une partie du clergé "néo-classique" des années 1990 : éviter les polémiques en faisant des homélies hautement spirituelles, si hautes qu'elles passaient loin au dessus des problèmes existentiels de leurs fidèles. Or ces problèmes étaient l'engrenage où se déchiquetait le tissu de la foi vécue.
Il aurait fallu leur tendre une main ferme. Ce fut heureusement le cas dans nombre d'endroits ; mais pas le cas le plus répandu, semble-t-il. Les résultats sont là aujourd'hui. (Ne me répondez pas "communautés nouvelles" etc : ce sont justement les lieux où une main ferme était tendue ; et ces lieux n'étaient pas le cas le plus répandu).
Les irénistes vont m'écrire que je n'ai pas le droit de critiquer quiconque. Je leur réponds d'avance : la critique ne vise personne (quoique j'aie en tête beaucoup de noms), elle exprime un manque dont le "petit peuple de Dieu" a souffert durant ces années-là. Et, pardon de me répéter, le résultat est sous nos yeux. Pas brillant. On ne peut pas, à la fois, redouter une "Eglise sans prêtres" et refuser toute analyse lucide du phénomène qui amène la désertification des séminaires. ]

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Écrit par : Michel de Guibert | 29/09/2008

TROIS REPONSES

@ Michel de Guibert

> Je sais bien qu'on n'a pas su garder aucune mélodie des cantiques pauliniens. Est-ce un argument pour la jetabilitté des musiques religieuses dès l'église primitive?
Même chez le Père Gouzes il n'y en a pas pour ce "Réveille toi, o toi...?" Il aurait pu le calquer sur "Wachet auf..."

@ PP

> D'après mon avis, les querelles des images (musicales) ont leur importance, même si c'est des querelles d'enfants gâtés. Mais j'avoue que cela n'a peut-être plus grand chose à faire avec la questions des vocations. Encore que: Dis moi ce que tu chantes, et j'entends qui tu es, et où tu vas.

@ Martine

> Je ne connais pas d'enregistrements de Kergonan... Mais je maintiens ma thèse: Il y a une manière vivante et vivifiante de chanter du grégorien.

Écrit par : Jean von Roesgen | 29/09/2008

DEUX REPONSES

@ Martine. Tout d’abord, merci pour votre réponse franche.

1) « Etes-vous vraiment sûr que la Sainte Vierge, Marthe, et Marie qui ont entouré le Christ, étaient des laiderons ?... » Je suis persuadé que la Vierge Marie, Marthe, Marie de Béthanie, Marie de Magdala et toutes les femmes de la Bible étaient des femmes superbes. Je n’ai jamais dit l’inverse. Par contre leur tenues étaient décentes et elles étaient toutes voilées comme le sont les femmes juives orthodoxes actuellement. D’ailleurs pourquoi une femme porterait elle une mantille quand elle va à Rome participer à une messe papale et aurait-elle un dos, des épaules nus, un décolleté indécent, quand elle participe à une messe paroissiale ? Où se trouve la logique ?

2) « Le prêtre dont vous parlez était troublé, mais faut-il pour autant mettre toutes les femmes derrière des grilles ou sous la burqa ?... » Là aussi l’ais-je écrit ? Je ne l’ai jamais pensé Cela s’appelle en bonne théologie "un jugement téméraire". A ma connaissance, l’Eglise ne l’a point ôté de la liste des péchés.

3) « Non, la réponse réside dans l'éducation à donner aux prêtres, et aux femmes... » Surtout aux femmes pour apprendre à s’habiller correctement dans les églises, même quand il fait chaud. Pour les prêtres ils sont hommes avant d’être des prêtres. Par ailleurs nous leur devons le respect dû à leur consécration à Dieu : hommes comme femmes.

4) « Et vos propos un peu égoïstes sont de nature à faire fuir les femmes. (eh oui). » Eh non ! Avez-vous participé à une messe de saint Padre Pio ? Les femmes étaient de très loin les plus nombreuses. Elles étaient toutes habillées de manière très simple et très correcte. Miss Pyle, jeune et jolie américaine protestante convertie, qui assurait l’accueil des étrangers de passage à San Giovanni Rotondo, avait elle aussi une tenue éminemment correcte. Par ailleurs, je ne vois pas où vous me trouvez égoïste ? Car mes propos sont d’abord pour Dieu et pour que l’Eglise ait des vocations, thème de cet article de PdP. Pour ma part, cela ne me gêne que parce ce que ces attitudes relèvent de notre culture hédoniste dont bien des Occidentaux ne s’aperçoivent même plus du côté scandaleux que cela représente non seulement pour d’autres cultures et/ou religions que les nôtres, mais aussi pour le minage lent et insidieux de notre foi et de l’appel à la vocation sacerdotale ou religieuse chez les jeunes !

5) « Il faudra réfléchir un jour sérieusement à la place de la femme dans l'Eglise. » Oui elle y a déjà toute sa place et j’en suis un peu jaloux ! Car quel est le seul humain qui soit né sans péché originel et qui n’en n’a commis aucun durant sa vie ? Marie, une femme ! Si l’on prend les docteurs de l’Eglise, il y a, plus d’hommes que de femmes, soit, mais la plus jeune est une femme ! Par ailleurs le plus haut grade (si l’on peut dire !) dans l’Eglise c’est la sainteté. Dans ce domaine, c’est presque la parité ! Pour l’actualité, Benoît XVI a nommé 25 femmes au très prochain Synode sur la parole de Dieu ! Enfin, en France, combien de prêtres, et d’évêques voudraient avoir l’immense audience de la bibliste Marie-Noëlle Thabut dont l’émission hebdomadaire a du être triplée par Radio Notre-Dame pour arriver à répondre à la demande des auditeurs(trices). L’avez-vous déjà écoutée expliquer avec des arguments indiscutables que la soi-disant misogynie de St Paul est une pure mystification de notre époque hyper féministe ! Avec elle, je crois que c’est dans l’Eglise Catholique que la femme est la plus honorée, la plus présente, la plus glorifiée.

6) « Mais ce n'est alors pas la faute de la femme, mais celle de l'homme. » Cela me rappelle étrangement : « L'homme répondit : "C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné de l'arbre, et j'ai mangé !" Yahve Dieu dit à la femme : "Qu'as-tu fait là ?" Et la femme répondit : "C'est le serpent qui m'a séduite, et j'ai mangé." » Gn 3, 12-13. Il est hallucinant que plusieurs milliers d’années après cet épisode, l’humain continue à répondre comme un enfant : « c’est pas moi, c’est l’autre !»

7) « A mon avis soit elles ne disent pas ce qu'elles pensent vraiment, soit Alexis les influence. » Là aussi n’est ce pas typiquement un jugement téméraire de votre part ? Je laisse mon épouse et mes filles vous répondre elles-mêmes, si elles le désirent, puisque je les ai invité à lire ces commentaires très amènes.

8) « Ou est-ce de la jalousie envers la jolie (et "sûrement" intelligente) femme-pasteur ?... » Où avez-vous vu que la beauté et l’intelligence soit systématiquement liées ? Que ce soit une femme ou un homme !

9) « Un jeune et beau prêtre ne peut-il pas troubler la prière des femmes ?... » Oui, mais il a toujours en principe un tenue décente, même quand il fait du kayak avec de jeunes et jolies femmes comme un certain Karol Wojtyla dans les années "50" !

@Michel de Guibert : Tout d’abord, merci pour votre charité fraternelle.

10) « - qu'il a tort d'arriver en retard à la messe ! » Oui je suis d’accord et je vous répond : "Que celui d'entre vous qui est sans péché (me) lui jette le premier une pierre !" Jn 8 7.

11) « qu'il a tort de considérer la femme comme une créature dangereuse, surtout quand elle est belle ! » Où avez-vous lu que j’ai écris que la femme était une « créature dangereuse » ? N’est-ce pas là aussi un jugement téméraire de votre part ?

12) « qu'il a tort de lier la baisse des vocations à la tenue vestimentaire des femmes en été ! » Si j’ai tort sur ce point, démontrez le moi avec des arguments bétons et le résultat de sondages fiables et non pas par un cas isolé et exceptionnel qui ne fait que confirmer la règle (Cf. notre débat plus haut).

Écrit par : Alexis Dumont | 29/09/2008

FILLES ET GARCONS À 10-13 ANS

> Qu'est-ce qu'elle nous fait là Martine ? Un crise de féminisme déplacé? Un rien agressive et moralisatrice en plus !
Elle qui semble mieux connaitre les filles d'Alexis que leur père, elle ignore pas mal de choses sur les garçons de 8 à 17 ans.
C'est vrai que la présence de filles dans le choeur fait fuir les garçons je l'ai constaté personnellement. Les filles sont meilleures à l'école, à 10-13 ans elles sont souvent plus grandes et plus fortes que les garçons (vous voyez la procession avec une fille enfant de choeur qui dépasse de 2 têtes son voisin du même âge). Que fait un gamin de cet âge, il cherche ses pairs pour se rassurer, c'est dans l'ordre des choses. Donc il abandonne la place.

Écrit par : Laetitia | 29/09/2008

@ ALEXIS DUMONT

Je plaisantais dans mon message à Martine, ne l'avez-vous pas perçu ? (le "plus sérieusement" qui suivait aurait pu vous mettre sur la voie...)
Je ne voulais pas vous blesser, et je peux vous avouer :
- qu'il m'arrive aussi d'être en retard à la messe (mais aussi très à l'avance, quand nous répétons les chants une heure avant)
- qu'il m'arrive de me laisser distraire par une belle créature peu vêtue (dangereuse, je ne saurais le dire...)
- que, malgré cela, je ne me hasarderai pas à lier la baisse des vocations à la tenue vestimentaire des femmes en été ! Mais puisque vous l'affirmez, il vous appartient d'en apporter la preuve.

Écrit par : Michel de Guibert | 29/09/2008

@ PP dans son commentaire à mon message

Mon expérience ne semble pas être la même que la vôtre... J'ai pour ma part davantage entendu des homélies politico-syndicales ou des homélies moralisatrices au ras des pâquerettes et assez éloignées de l'annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres (cf. en Luc 4, 18 Jésus lisant à la synagogue le rouleau d'Isaïe et l'accomplissant par sa venue parmi nous) que des homélies hautement spirituelles et nourrissantes comme pouvaient l'être par exemples celles du cher Cardinal Lustiger.

MG


[ De PP à MG :
Si on arrêtait avec ce quiproquo ? Puisque nous pensons de même, évitons la chicane, svp. Nous parlons de deux choses différentes. Vous parlez de la phase de "progressisme politisé sécularisant" des années 1970-1980. je parle de la phase qui a suivi, et dans laquelle une partie du clergé néo-classique, au lieu de redresser les idées et de tendre une main ferme aux gens qui se débattaient dans leurs problèmes existentiels, a proposé des méditations stratosphériques. Evidemment le cardinal Lustiger n'était pas dans cette catégorie : personne n'était plus concret que lui. Je parle de situations nombreuses que j'ai expérimentées, et je ne crois pas qu'il faille controverser sur ce sujet puisque nous parlons vous et moi de choses qui ont existé ! Inutile de nier une partie de la réalité au nom de l'autre partie, ce ne serait pas très thomiste... Donc restons-en là, si vous le voulez bien. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert | 29/09/2008

REPONSES

@ Alexis Dumont

> Merci pour votre réponse très sympathique, bien sûr nous sommes d'accord, vous le comprenez je pense, sur la tenue des femmes à la messe : je déplore et déteste tout comme vous les shorts (mais autant chez les femmes que chez les hommes) et autres t-shirts très échancrés etc. Bien sûr mes réponses étaient un peu téméraires je l'avoue, mais votre réaction était un peu forte selon moi : pourquoi dire "je serais parti aussi sec" ?...La messe n'est-elle plus la messe parce qu'une jolie femme protestante a été invitée dans le choeur et parce qu'une servante de messe "déjà formée" (évolution voulue par Dieu) y est aussi ?...N'oubliez pas que ce qui est impur, ce sont surtout nos mauvaises pensées.
Je maintiens donc que Michel de Guibert a raison de dire que la baisse des vocations n'est pas liée à la tenue des femmes en été.
J'ai interrogé un jeune prêtre à ce sujet, (mon âge canonique me le permet) il m'a répondu avec fermeté qu'une vraie vocation résiste à toutes les tentations. J'ajouterais que si cette vocation flanche un moment, elle doit avec l'aide du Seigneur reprendre la bonne direction. On peut toujours se réconcilier avec Lui...
Certes vous n'avez pas dit qu'il fallait voiler les femmes mais votre texte y faisait fortement penser. Karol Wojtyla était toujours correctement habillé ?!...bien sûr. Mais une femme peut être séduite par tout autre chose, par exemple un voix, une intelligence...Essayons donc tous, hommes et femmes, de garder la ligne droite et de ne pas trop exiger des autres. Acceptez donc charitablement qu'en été les femmes soient un peu moins vêtues qu'en hiver.
J'insiste sur la nécessaire éducation à donner aux femmes et aussi bien sûr aux hommes, et aux prêtres dans les séminaires.
Pas du tout la faute de l'homme, cette histoire de pomme ? Je n'en suis pas si sûre. Pourquoi a-t-il accepté l'offre d'Eve ? Il n'y était pas obligé. A vos citations on peut trouver des réponses inverses, comme celle de la paille et de la poutre. Le Christ insiste beaucoup sur notre liberté et sur le sens de la responsabilité de chacun : croyez-vous qu'Adam n'était pas responsable en mangeant la pomme ?...
Bien sûr Saint Paul n'était pas misogyne et merci pour ce que vous dites sur la femme dans l'Eglise : me voilà pleinement rassurée. Cependant restons vigilants et continuons à réfléchir sur nos positions parfois un peu crispées...Transmettez s'il vous plaît mes amitiés à votre épouse et vos filles, j'espère qu'elles voudront bien les accepter.

@ Jean :

Tapez "bénédictines de Kergonan" sur google et vous aurez une liste de leurs enregistrements...

@ Laetitia :

Désolée si ma forme d'humour ne vous a pas plu...j'essaierai de faire mieux la prochaine fois.
Ayant une vraie collection de fils, je crois que j'en connais un rayon sur les garçons de 8 à 13 ans...mais évidemment on peut toujours apprendre.
Quant à la présence des filles dans le choeur, des témoignages radicalement inverses du vôtre existent, heureusement.

Écrit par : Martine | 29/09/2008

Hymne "Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera !"

@ Jean von Roesgen
"EVEILLE-TOI"

> En grégorien, je ne sais pas, mais je serai surpris qu'elle n'existe pas ?
Sans doute existe-t-elle aussi en chant byzantin ?
Chez André Gouzes, on trouve cette hymne d'Ephésiens 5, 14 reprise en partie dans le 3ème couplet du répons des Vigiles du 5ème dimanche de Carême "Gloire à toi, Christ Sauveur, toi qui brises les portes des enfers : Tu es la Résurrection et la Vie !" (Sylvanès K 520)
Chez Lucien Deiss, on trouve cette hymne en entier dans l'antienne du chant "Eveille-toi, ô toi qui dors" (Cote I - 67)

Écrit par : Michel de Guibert | 29/09/2008

COMBIEN DE PAROISSES

> Merci à « Laetitia », qui apporte la « joie » par son soutien au bon sens, et son intelligence à démontrer avec simplicité une évidence.
Merci à Michel de Guibert pour ses précisions. En effet, j’avais zappé le "plus sérieusement" !
Pour le « puisque vous l'affirmez, il vous appartient d'en apporter la preuve » je vous invite à vous remémorer l’époque – je suppose très récente – où vous aviez entre 12 et 18 ans où certaines photos de kiosques à journaux n’avaient-elles pas tendance à accrocher votre regard ?
C’est bien à cette époque si primordiale de la vie que le jeune se pose la question du sacerdoce ? C’est bien à cet âge que de nombreux prêtres sentent l’appel irrésistible à servir Dieu ? C’est donc bien en partie et aussi à cause de la société hédoniste dans laquelle les jeunes sont obligés de baigner qu’il y a moins de vocations.
Mais à mes yeux les principales raisons restent le manque de courage de la plupart de nos Evêques et le manque de missionnaires pour venir prêcher deux à trois fois par an dans nos paroisses, comme c’était encore le cas il y a 50 ans. Par la description de l’héroïcité de la foi de ces communautés, des martyrs qui donnaient leur vie pour Dieu, ils faisaient appel à ce qu’il y a de plus grand dans l’homme : son envie de suivre Jésus.
Il y a quelques mois, plusieurs Evêques d’Irak, de Jordanie et de Syrie sont venus décrire, à l’invitation de l’œuvre d’Orient, la situation désespérée et demander de l’aide pour les Chaldéens ayant fui les horreurs de la guerre en Irak. Combien de paroisses les ont invités ?
Combien de paroisses en France ont organisé un jumelage (prière, soutien financier, échange de courriels, etc…) pour soutenir spirituellement, psychologiquement et matériellement ces milliers de familles oubliées de tous, ces centaines de veuves catholiques pratiquantes qui sont contraintes à se prostituer dans ces pays d’accueil, pour pouvoir payer de quoi manger à leur progéniture ?
« La charité ne passe jamais. Les prophéties ? Elles disparaîtront. Les langues ? Elles se tairont. La science ? Elle disparaîtra….. Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité. » 1 Cor 13, 7, 12.

Écrit par : Alexis Dumont | 29/09/2008

@ PP

Cher Patrice, je ne cherche pas la chicane, mais j'ai un point de vue un peu différent, même si, bien sûr, nous nous rejoignons sur l'essentiel au-delà de quelques divergences parfois.
Oui, je parlais de la phase "progressisme politisé sécularisant" des années 1970-1980, qui, dans maintes banlieues (dont la mienne) ou dans maintes provinces, s'est prolongée dans les années 90.
Je ne connais pas trop le milieu versaillais, et je ne sais pas bien qui sont ces prêtres néo-classiques ?
A Paris, j'ai vu dans les années Lustiger l'émergence d'un clergé bien formé, plus classique, qui ne me paraît pas encourir les critiques que vous formulez.
Ailleurs, en banlieue toujours, j'ai vu plus récemment des prêtres de communautés nouvelles au col romain qui donnaient un peu trop à mon goût dans le moralisme ras des pâquerettes plus que dans la haute spiritualité.
Voilà, c'est mon expérience et mon témoignage ; je ne prétends pas qu'il est représentatif, et je vous fais volontiers crédit d'une expérience autre que vous me dites avoir vue de nombreuses fois.
Voilà, je voulais vous dire cela en toute amitié pour dissiper tout malentendu ; merci encore pour votre blog si enrichissant.

Écrit par : Michel de Guibert | 29/09/2008

@ MARTINE

> Merci pour votre relecture apaisée de mon précédent message.
« Pourquoi dire "je serais parti aussi sec" ?... » Parce que je me seraiS cru être dans un temple protestant et pas dans une église. Imaginez-vous la scène et mettez vous cinq secondes à ma place et vous comprendrez. Aussi parce qu’au cours d’un dîner, un paroissien nous a avoué aller uniquement à telle messe pour y admirer la plastique de l’animatrice des chants….!
« il m'a répondu avec fermeté qu'une vraie vocation résiste à toutes les tentations. » Oui mais mieux vaut les leur éviter !
« Acceptez donc charitablement qu'en été les femmes soient un peu moins vêtues qu'en hiver ? » Oui mais pas moins que ne le sont les hommes ! La supériorité de la femme sur l’homme est aussi dans le fait que Dieu s’est surpassé en la créant. Adam était un prototype, mais la femme venant après Adam dans la création, est plus finie, plus belle ! La publicité qui ne vante que le corps de la femme nous le prouve tous le jours.
« Pas du tout la faute de l'homme, cette histoire de pomme ? » Tout a fait d’accord qu’Adam est aussi coupable qu’Eve. Je voulais simplement illustrer la propension très humaine, qui naît dès l’école primaire à dire : « c’est pas moi c’est l’autre », quelque soit son sexe !

Écrit par : Alexis Dumont | 29/09/2008

@ MICHEL

> Les moniales de Kergonan n'ont pas la manière la plus vivifiante d'interpréter le chant grégorien, d'après ce que je sache, elles se défendent d'une interprétation trop musicologique, et restent volontiers dans la tradition du chant grégorien isochrone. C'est leur droit, mais ça peut avoir des effets secondaires somnifères. Ce qui porte à la méditation les uns porte les autres à s'endormir.

@ Michel de Guibert

D'après Carmina scripturarum de Carl Marbach, il n'y a pas de chant grégorien sur cet hymne des Ephesiens (au moins dans le répertoire courant autour de 1900.
Je réfléchirai sur cette justification biblique des cantiques jetables. Sérieux. Et sur leur restauration du coup...

Écrit par : Jean von Roesgen | 29/09/2008

PS @ Michel de Guibert

> Il y a le N 21, de Couzes aussi (chant d'entrée deuxième dimanche de Pâques année B)

Écrit par : Jean von Roesgen | 29/09/2008

L'HYMNE

@ Michel de Guibert
Pour "Eveille toi, ô toi qui dors", il n'y rien qui me vienne à l'esprit ;
par contre, il y a la communion très connue du II° dimanche de l'Avent :
"Ierusalem, surge, et sta in excelso" (Baruch, 5,5) : Jérusalem, lève toi, et tiens-toi sur les hauteurs.
http://www.christusrex.com/www2/cantgreg/partituras/co_ierusalem_surge.gif

@ Martine :
Je vous assure que cette communion n'est pas soporifique, même chantée par les moniales de Kergonan, qui chantent d'ailleurs très bien. C'est sûr, qu'à 23.00, personne ne vous reprochera d'être un peu fatiguée. Mais de grâce, n'incriminez pas ces pauvres soeurs...

Écrit par : FX | 29/09/2008

L'HYMNE

Hymne "Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera !"
(Ephésiens 5, 14)

@ Jean von Roesgen

Oui, merci pour cette référence de Gouzes (Sylvanès N 210 exactement ; il s'agit d'un répons du 2ème dimanche de Pâques).

Q'est-ce que : "Wachet auf..." ? Eclairez-moi !

Écrit par : Michel de Guibert | 29/09/2008

@ MICHEL DE GUIBERT

> Là on sort vraiment des vocations... encore que... d'après mon avis, les vocations sont autant enjeu d'entente et d'écoute que de vision (image d'église et tenues vestimentaires)...
"Wachet auf ruft uns die Stimme?" est un choral protestant pour l'Avent largement utilisé par Bach, non? Sur un accord majeur (do/mi/sol...) pour commencer... "Eveillez vous nous crie une voix..."

JvR


[ De PP à JvR - Je vais devoir extraire du débat ces messages musicologiques et créer une boîte spéciale pour les accueillir. Ils n'ont en effet aucun rapport avec le sujet, qui était en principe (je le rappelle)... les causes sociologiques de l'absence de vocations sacerdotales en France. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Jean von Roesgen | 29/09/2008

SOMMEIL

> A propos de l'hymne paulinienne et de la vocation de St Augustin

Extrait d'une homélie du Frère Raniero Cantalamessa, ofmcap, Prédicateur de la Maison Pontificale (07/12/2007)

La parole avec laquelle nous voulons, en accueillant l'invitation de l'auteur, nous encourager mutuellement, est celle que la liturgie nous a fait entendre dimanche dernier et qui donne le ton de toute la première semaine de l'Avent : « Veillez ! ». Il est intéressant de noter une chose. Lorsqu'elle est reprise dans la catéchèse apostolique après Pâques, cette parole de Jésus prend presque toujours un caractère dramatique : non pas veillez, mais réveillez-vous, arrachez-vous au sommeil ! De l'état de veiller on passe à l'acte de se réveiller.

Il y a une constatation fondamentale : dans cette vie, nous risquons constamment de retomber dans le sommeil, c'est-à-dire dans un état où les facultés sont suspendues, un état d'assoupissement et d'inertie spirituelle. Les choses matérielles ont un effet anesthésiant sur l'âme. Pour cela, Jésus recommande : « Tenez-vous sur vos gardes, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent dans la débauche, l'ivrognerie, les soucis de la vie » (Lc 21, 34).

Il peut nous être utile, comme examen de conscience, de réécouter la description que saint Augustin fait de cet état de demi-sommeil dans les Confessions :

« Ainsi, le fardeau du siècle pesait sur moi comme le doux accablement du sommeil ; et les méditations que j'élevais vers vous ressemblaient aux efforts d'un homme qui veut s'éveiller, et vaincu par la profondeur de son assoupissement, y replonge. [...] je ne doutais pas qu'il ne voulût mieux me livrer à votre amour que de m'abandonner à ma passion. Le premier parti me plaisait, il était vainqueur ; je goûtais l'autre, et j'étais vaincu. Et je ne savais que répondre à votre parole : 'Lève-toi, toi qui dort, Lève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera !' ( Ephés. V, 14) Et vous m'entouriez d'évidents témoignages ; et convaincu de la vérité, je n'avais à vous opposer que ces paroles de lenteur et de somnolence : Tout à l'heure ! encore un instant ! laissez-moi un peu ! Mais ce tout à l'heure devenait jamais ; ce laissez-moi un peu durait toujours » (Saint Augustin, Confessions, VIII).

Nous savons comment le saint finit par sortir de cet état. Il se trouvait dans un jardin, à Milan, déchiré par ce combat entre la chair et l'esprit ; il entendit les paroles d'un chant : « Prends, lis, prends, lis ». Il les prit comme une invitation de Dieu ; il avait avec lui le livre des lettres de Paul. Il l'ouvrit, résolu à prendre comme parole de Dieu pour lui le premier passage sur lequel il serait tombé. Il tomba sur le texte que nous avons entendu dimanche dernier dans la deuxième lecture de la messe :

« C'est l'heure désormais de vous arracher au sommeil ; le salut est maintenant plus près de nous qu'au temps où nous avons cru. La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons-là les oeuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière. Comme il sied en plein jour, conduisons-nous avec dignité : point de ripailles ni d'orgies, pas de luxure ni de débauche, pas de querelles ni de jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ et ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Rm 13, 11-14). Une lumière de sérénité traversa le corps et l'âme d'Augustin et il comprit qu'avec l'aide de Dieu, il pouvait vivre chaste.

Écrit par : Michel de Guibert | 29/09/2008

LES FEMMES

> @ Alexis - Vous me permettrez de revenir sur notre échange, qui me laisse un sentiment d'insatisfaction, je dois le dire. Comment l'exprimer ? Il ne s'agit pas de féminisme outrancier comme le dit Laetitia, cela n'a rien à voir. Mais je trouve injuste votre mise en accusation des femmes en ce qui concerne les vocations. Ce n'est pas parce que certaines se conduisent comme des évaporées que toutes le font. Ne généralisez pas. Je pense plutôt qu'il s'agit chez l'homme, (et donc chez vous?) d'un sentiment instinctif, sans doute normal, de méfiance envers elles. Or les femmes - et j'en ai parlé récemment avec des religieuses, peu suspectes d'être déraisonnables ou trop féministes - les femmes ne veulent pas être mises sur un piédestal comme vous le faites également, car votre texte est bivalent : tantôt vous les fustigez tantôt vous les mettez sur un socle. Elles veulent être mises à leur juste place, ni plus, ni moins. Les femmes veulent être considérées comme des enfants de Dieu à égalité avec les hommes, et non comme étant d'un autre ordre, qui serait de "seconde zone". Nous sommes différentes, mais égales. Relire JP II à ce sujet.
Les femmes veulent pouvoir prier librement sans être suspectées de quoi que ce soit, diminuées, mises à l'écart. Elles veulent par dessus tout vivre leur Foi dans la paix et avoir la paix. Elles sont bien au dessus de ces histoires de chiffons que vous évoquez...
Et aussi, il faudra peut-être un jour, maintenant qu'on sait qu'il y a des erreurs de traduction dans la bible, maintenant qu'on pense qu'il y a eu autrefois des femmes diacres, revenir sur certaines questions. Nous ne serons probablement plus là ni vous ni moi pour en discuter.

Écrit par : Martine | 30/09/2008

CONFIANCE

> @ Martine : "Ce n'est pas parce que certaines se conduisent comme des évaporées que toutes le font. Ne généralisez pas" Ais-je jamais dit que toutes le faisaient ? A nouveau jugement téméraire ? C'est vous qui généralisez ! Je pense comme vous que c'est une minorité, qui comme toute minorité essaye et se fait très vite remarquer surtout par les hommes et c'est ce qu'elles cherchent, même souvent inconsciemment, je vous l'accorde. Pour le reste je suis d’accord avec vous. Quant aux femmes diacres, la fonction de diacre est d’abord et avant tout une mission de service et je crois que les femmes sont déjà suffisamment au service de beaucoup pour qu’elles n’aient pas à envier cette mission. Je fais confiance au Pape, inspirée par Marie, pour prendre la bonne décision.

Écrit par : Alexis Dumont | 30/09/2008

LA MÊME CHOSE, DANS UNE PAROISSE SIMILAIRE...

> "La racine de tous les maux, c'est l'amour de l'argent" (1 Timothée 6,10)
Frère prêtre, vicaire de Versailles, tu connaîs sûrement aussi bien que moi ce verset du Nouveau Testament ; tout y est dit ; ne cherche pas ailleurs la racine du manque de vocations dans ta paroisse. Je vis la même chose dans une paroisse similaire. L'heure n'est-elle pas venue de "sortir de là et de secouer la poussière de nos pieds, en témoignage contre eux" (Marc 6, 10-11) ?
En as-tu, en ai-je le courage? Telle est la vraie question.
Prions l'Esprit-Saint de nous éclairer, car il ne s'agit pas d'agir par amertume, mais bien sous sa motion.

Écrit par : bernard | 30/09/2008

VEAU D'OR

> Oui, je crois que c'est bien du "veau d'or" dont il s'agit, autrement dit de l'idolâtrie, de ces idoles d'aujourd'hui dont nous parlait Benoît XVI sur l'Esplanade des Invalides, et en premier lieu l'amour de l'argent.
Le remède est-il de secouer la poussière de ses pieds, je ne sais...
La voix qui crie dans le désert se fait parfois entendre...

Écrit par : Michel de Guibert | 30/09/2008

LA VERITE QUI REND LIBRE

> Bravo pour le courage du Père Bernard et un immense merci à lui qui a su faire éclater en peu de mots la Vérité qui rend libre. J’ajouterai de manière peut-être plus maladroite et moins concise cette citation que je vous invite à méditer dans l’esprit de ce thème des vocations :
« Notre Eglise a une tâche redoutable, il me semble : elle est une institution humaine, elle vit dans une société bâtie sur le commerce plus que sur le service ; et c'est au coeur même de cette société qu'elle doit faire germer le royaume de la gratuité. Il nous est interdit au nom de l'évangile et même au nom des prophètes de l'Ancien Testament de nous comporter comme une entreprise... Chaque fois que nous quittons le registre de la gratuité dans nos paroles ou dans nos actes, nous sommes loin des chemins de Dieu, comme dit Isaïe. Notre mission de baptisés, c'est de témoigner au milieu des hommes non pas d'un ailleurs, mais d'un autrement. » Commentaire de la Parole de Dieu, par Marie-Noëlle Thabut.
Pour clore ma participation à ce blog, au moins sur ce thème des vocations pour lequel j’ai la très nette impression de prêcher dans un désert cybernétique, je redis à nouveau ce qui me parait évident : Pour qu’un jeune homme ait le désir de donner sa vie à une femme et lui être fidèle il faut qu’il soit follement amoureux d’Elle, et pour être énamouré d’Elle il est nécessaire qu’elle soit belle non seulement corporellement (bâtiment, décoration, chants, musique, etc.….), mais aussi et peut-être plus encore plus spirituellement (méditation et annonce de la Parole, prière, jeûne, aumône envers les plus pauvres, les plus faibles, les exclus, amour des ennemis, charité universelle, etc…) ! Tant que l’Eglise ne sera pas séduisante en France, et en disant ceci je pense non seulement à l’idolâtrie de l’argent soulignée par le Père Bernard (cette idolâtrie peut d’ailleurs venir aussi des laïcs et/ou des conseils économiques paroissiaux et/ou épiscopaux !), mais aussi du manque de courage de la plupart de nos Evêques (j’insiste à nouveau sur ce point car il me paraît capital), il n’y aura pas de jeunes ayant envie d’offrir leur vie pour l’Eglise ! Oui il nous suffit de relire le Cantique des Cantiques et de changer nos cœurs de pierre en cœurs de chair, c'est-à-dire de transposer pratiquement et spirituellement la citation qui suit, dans chacune de nos paroisses pour que les vocations repartent de plus belle :
« Ma colombe, cachée au creux des rochers, en des retraites escarpées, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce et charmant ton visage …..Tu me fais perdre le sens, ma sœur, ô fiancée, tu me fais perdre le sens par un seul de tes regards, par un anneau de ton collier ! Que ton amour a de charmes, ma sœur, ô fiancée. Que ton amour est délicieux, plus que le vin ! Et l'arôme de tes parfums, plus que tous les baumes ! Tes lèvres, ô fiancée, distillent le miel vierge. Le miel et le lait sont sous ta langue ; et le parfum de tes vêtements est comme le parfum du Liban. » Ct 2, 14 & 4, 9-12

Alexis Dumont


[ De PP à AD - Je suis comme vous un lecteur assidu de Marie-Noëlle Thabut. ]

Écrit par : Alexis Dumont | 01/10/2008

LES CHEMINS DU SEIGNEUR

> Je suis pleinement d'accord cette fois avec vous, cher Alexis Dumont, et j'apprécie moi aussi beaucoup les exégèses de Marie-Noëlle Thabut, qui sont toujours nourrissantes.
Gratuité et grâce sont cousines germaines ! Retrouver le sens de la gratuité, c'est s'ouvrir à la grâce.
En vous lisant, je pensais à un de nos chants d'offertoire : "Tu nous conduis, Seigneur, vers la terre nouvelle où ruissellent le lait et le miel, et par ton sang, tu nous délivres de la mort !"
Je ne crois pas que vous prêchez dans le désert ; je disais justement plus haut, dans un post croisé avec le vôtre : 'La voix qui crie dans le désert se fait parfois entendre...'
Notre mission à nous, c'est bien toujours celle du Précurseur, préparer le chemin du Seigneur, aplanir sa route, rendre droits ses sentiers.

Écrit par : Michel de Guibert | 01/10/2008

ALLELUIA

> Alors si Michel de Guibert est pleinement d'accord avec moi, je chante (faux ! ! ! :) Alleluiah ! Alleluiah ! Alleluiah !

Écrit par : Alexis Dumont | 01/10/2008

PARCE QU'ELLE SOUFFRE

> Je ne connais pas Marie Noëlle Thabut.
Mais je ne suis pas vraiment d'accord avec la belle envolée lyrique d'Alexis. Le Seigneur n'aime-t-il pas le plus petit d'entre nous, le plus modeste, le plus pauvre, le plus caché ? N'est-il pas venu pour celui ci d'abord ? N'est-il pas venu pour les prostituées ? Un jeune peut aimer l'Eglise et avoir envie de se faire prêtre justement parce qu'elle souffre, parce qu'elle est persécutée, méconnue, décriée, misérable, et peut manquer de hauteur spirituelle. (bien que là je ne sois pas d'accord non plus : tant que l'Eucharistie existera, une hauteur spirituelle nous sera proposée, à nous d'en profiter). Il peut avoir envie de lui donner sa vie justement parce qu'il y a beaucoup à y faire. Parce qu'il aura envie de se battre comme le curé d'Ars pour sauver une paroisse, lui redonner le goût de Dieu, le goût de l'adoration, de la gratuité, etc. C'est l'évangélisation.
En un mot comme en cent, le véritable amour, Alexis, est désintéressé. Si la fiancée est séduisante, tant mieux, mais le véritable amour n'a pas besoin de ça.

Martine


[ De PP à M. - Marie-Noëlle Thabut est notamment l'auteur de l'excellente série en six volumes "L'intelligence des Ecritures - Comprendre la parole de Dieu chaque dimanche en paroisse" (Soceval, années A-B-C). ]

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Écrit par : Martine | 01/10/2008

BERNANOS, BALTHASAR ET LA DIVINE HUMILIATION

> Je me permets d’intervenir un peu tardivement dans cette formidable discussion qu’a suscitée votre titre « vers une Eglise sans prêtre. » Ceux qui y participent répondent à l’appel au débat du P. Humbrecht dans son livre sur les vocations. Merci de mettre vos qualités de journaliste à faire émerger ce débat si nécessaire.
Je connais bien le milieu clérical puisque j’ai été séminariste pendant cinq ans avant de reprendre une vie professionnelle normale. J’ai bien trop peur d’être injuste, partial et peut-être même amer pour parler de moi-même. Je citerai donc un passage du formidable livre du cardinal Han-Urs von Balthasar sur Bernanos. ('Le Chrétien Bernanos', Paroles et Silences p ; 272 et suivantes.) Je vous renvoie particulièrement à la partie du livre, Ch. III intitulée « Médiocrité et Scandale ».
Balthasar commence par citer un extrait du Curé de Campagne :
« C’est le chanoine de La Motte-Beuvron qui l’explique au curé de campagne : « Je sais combien la formation du séminaire nivelle les caractères, et souvent, hélas ! jusqu’à les confondre dans une commune médiocrité. »
Et Balthasar de commenter :
« La chose est si évidente que tout le monde s’en aperçoit ; sauf les intéressés ; et le scandale, c’est précisément que l’Eglise veuille cacher à tout prix ce qui saute aux yeux de tous et qu’elle refuse d’en convenir. Confesser ses propres insuffisances, mettre la vérité au jour, tel est pour Bernanos le grand remède à la médiocrité. Il fut un temps où l’Eglise pouvait s’accommoder d’une apologétique prudente qui voile certains côtés des choses, aujourd’hui au siècle de la presse, de la radio , quand tout ce qui concerne l’homme est mis impitoyablement en lumière, ces anciennes méthodes n’ont plus cours. Si le scandale peut être effacé, seule l’humilité y réussira. » (Voilà sans doute pourquoi nous avons un pape dont la principale qualité est l’humilité.)
Suit une très profonde analyse mystique de la nécessité de la médiocrité dans le corps clérical que Balthasar conclut en citant cette formidable formule de Bernanos :
« Vous avez été pour mon enfance un scandale intolérable, auquel je n’ai échappé qu’en efforçant de vous comprendre (…) Mais il faut que ce scandale soit ; le Christ s’y veut dérober à notre raison. Vous êtes les espèces sacramentelles du Sacrement de la Divine et Permanente Humiliation ! »
Cette divine humiliation doit-elle prendre, dans le plan divin, la forme d’un effondrement du nombre de prêtres en France, telle est la question ?

Leroy

[ De PP à L. -Merci de votre témoignage. Je recommande à tous la lecture, crayon en main, du livre de Balthasar "Le chrétien Bernanos". C'est un monument. Je le consulte depuis vingt ans. ]

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Écrit par : Leroy | 04/10/2008

DERNIER MOT

> L'humilité oui, et c'est vrai qu'elle est extraordinaire chez Benoït XVI et un grand signe d'espérance pour notre Eglise. Si chaque chapelle acceptait de rabaisser son orgueil, mais chacun tient à avoir le dernier mot, les commentaires sur ce post en sont une étonnante illustration...

Christine


[ De PP à C. - Chjère Christine, quand accepterez-vous les êtres humains tels qu'ils sont ? Tout le monde participe aux débats, chacun avec ses qualités et ses défauts. Soyez clémente aux défauts. ]

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Écrit par : Christine | 04/10/2008

@ PP

> Merci pour cet article, et merci aussi pour vos intervention les vendredis sur radio ND..
Je ne partage pas votre pessimisme, ni celui de ce prédicateur d'ailleurs, l'Esprit souffle où Il veut, et pas seulement dans cette paroisse donc vous parlez. Le travail de Dieu se fait dans l'ombre : dans notre tout petit groupe de prière "Alleluia" à St Pierre du Gros Caillou, nous avons eu deux garçons entrés en septembre en année de discernement à la Maison St Joseph de Namur, après plusieurs vocations en Foyers de charité, et une au séminaire des Béatitudes.
Les statistiques sont évidemment mauvaises, mais "jamais les prêtres ne manqueront".

@ Boris : Vous parlez de la pauvreté spirituelle de Ressusito, vous dites qu'il n'y a "aucun approfondissement de la foi". Qu'en savez-vous? Savez-vous ce qui se passe dans le coeur de ces jeunes? Connaissez vous vraiment les activités de ce groupe de prière?
Ne jugez pas trop vite, ne vous arrêtez pas superficiellement à la musique et à l'ambiance. Je me suis rendu deux ou trois fois dans ce groupe et je peux témoigner de la qualité de leurs prières, et les ayant cotoyé lors de l'opération "Unis en Son Nom", je peux également témoigner de leur sérieux.

Christophe Courage


[ De PP à CC- Je ne suis pas pessimiste : j'essaie simplement d'être lucide. Les chiffres sont ce qu'ils sont. Le vide des séminaires diocésains, contrastant avec le "plein" relatif de certaines branches régulières, est un signe. C'est à partir de ces données brutes qu'il faut analyser... ]

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Écrit par : Christophe Courage | 10/10/2008

DEFICITS MAJEURS

> Vendredi matin sur Radio Notre Dame (on peut réécouter l'émission sur internet pendant une semaine), Jean-François Colosimo a clairement identifié deux déficits majeurs dans la crise du sacerdoce à l'origine selon lui de la crise des vocations : la liturgie et la contemplation.
(Merci aussi de ce que vous avez dit l'un et l'autre au cours de cette même émission à propos de Pie XII et de l'injuste procès qui lui est fait).

Écrit par : Michel de Guibert | 11/10/2008

ALLELUIA

> Trois ans plus tard, l'appel a été entendu : 10 jeunes de la paroisse en deux ans rentrent à la Maison Saint-Jean-Baptiste...
Lire "La Pentecôte des vocations" : http://jeannedarc-versailles.com/La-Pentecote-des-vocations.html
______

Écrit par : P. Olivier de Montardy / | 27/06/2012

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