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09/09/2008

En attendant Benoît XVI (7) : au fait, une messe, qu’est-ce que c’est ?

Question dérangeante, avant la liturgie des Invalides samedi matin :


 

 

On dit que la grand’messe du pape aux Invalides, le 13 septembre devant des centaines de milliers de Parisiens,  sera « classique » : « sans les innovations du passé ». (Y avait-il eu tant d’innovations lors des visites de Jean-Paul II ?).

 

Classique ou non, toute liturgie est en difficulté devant la société d’aujourd’hui.

 

La messe comme telle n’est pas comprise. Elle est jugée par le public de 2008 à l’aune de l’époque : quand il lui arrive (chose rare) de regarder une messe, il la voit comme un rassemblement, un spectacle plus ou moins festif. En tant que rassemblement numérique, une messe peut parfois impressionner. Mais en tant que spectacle, quelque chose lui manquera toujours pour qu’elle rivalise avec les shows émotionnels. C’est l’émotionnel, justement, qui lui manque. Parce que telle n’est pas sa nature. Elle est bien plus que cela. [1]

 

La messe possède une dimension sans équivalent : son cœur nucléaire, son énergie propre, la présence réelle du Christ. Mais ce cœur et cette énergie ne se montrent pas à la façon des spectacles... Donc l’homme d’aujourd’hui  ne se sent pas touché.  « La messe catholique n’est pas pour moi », me disaient des interlocuteurs, avant-hier, dans l’est de la France. C’est le problème. La messe catholique a un cœur et une énergie sans équivalent, mais comment établir le contact entre ce cœur  (porté par la liturgie) et les consciences d’aujourd’hui ? Elles ne reçoivent pas l’idée de liturgie, parce que cette idée n'est pas émotionnelle.

 

La messe est une action. Sa liturgie exprime cette action, bien plus réelle que le bruit et les gesticulations des rassemblements ordinaires. Comment se fait-il que cette action soit prise pour « un code figé », comme disaient mes interlocuteurs ?  Convertis évangéliques, leur sincérité était évidente autant que leur désir de Dieu. Ils ne voyaient pas ce qu’est la messe en réalité : mais à qui la faute ? Difficile de répondre. Ce n'est d'ailleurs pas une question de faute. C'est une question de communication.

 

Il serait absurde d’infléchir la messe en direction des bruits et gesticulations spectaculaires. La chose a été tentée souvent depuis trente ans ; elle n’aboutissait à rien sinon à faire dérailler les liturgies, à les rendre incohérentes et finalement vides. Remplir du vide avec du bruit, augmenter les décibels pour « louer le Seigneur », n’est qu’une action humaine qui ne mène nulle part – même si elle contente la psychologie. (Et encore : certaines sensibilités mais pas d’autres).

 

Josef Ratzinger a écrit sur la liturgie des pages décisives. Les étudie-t-on dans les paroisses ? Tant que le peuple catholique ne se lancera pas à la découverte de son propre trésor, la liturgie de la messe, il se plaindra d’être à l’étroit dans cette liturgie et donnera (plus ou moins) raison aux tenants du vacarme  et de la gesticulation. Pourtant « vous n’êtes pas à l’étroit chez nous ; ce sont vos cœurs à vous qui sont étroits… Elargissez votre cœur ! » (II Co 6, 12). Sur ce problème, c’est en étudiant l’esprit de la liturgie [2] qu’on s’élargit le cœur. C’est en ayant le cœur large qu’on y accueillera les autres. Le reste sera donné par surcroît.

 

 

_____

[1]  La liturgie catholique parle aussi au coeur, donc à l'émotion. Mais l'émotion et l'émotionnel sont deux choses différentes : l'émotion exprime la nature humaine, alors que l'émotionnel l'exploite - à des fins commerciales et/ou idéologiques.

[2]  par exemple dans le livre de Josef Ratzinger L’esprit de la liturgie (éd. Ad Solem).

 

 

Commentaires

SUR LE MONDE

> C'est bien de poser cette question. Les catholiques pratiquants ne se rendent pas bien compte du problème. Ils le ramènent à leurs histoires à eux, que les autres ne peuvent pas comprendre, et ils oublient que la messe est sur le monde et pour le monde. C'est cela qu'il faudra mettre en lumière.

Écrit par : CloGal | 09/09/2008

DE GEORGES BERNANOS
(Dans "La liberté pour quoi faire ?", 1947)

"...On se dit avec épouvante que des hommes sans nombre naissent, vivent et meurent, sans s’être une seule fois servi de leur âme, réellement servi de leur âme, fût-ce pour offenser le Bon Dieu. Qui permet de distinguer ces malheureux ? En quelle mesure n’appartenons-nous pas nous-mêmes à cette espèce ? La Damnation ne serait-elle pas de se découvrir trop tard, beaucoup tard, après la mort, une âme absolument inutilisée, encore soigneusement pliée en quatre, et gâtée, comme certaines soies précieuses, faute d’usage ?
Quiconque se sert de son âme, si maladroitement qu’on le suppose, participe aussitôt à la Vie universelle, s’accorde à son rythme immense, entre de plain-pied, du même coup, dans cette communion des saints qui est celle de tous les hommes de bonne volonté auxquels fut promise la Paix, cette sainte Eglise invisible, dont nous savons qu’elle compte des païens, des hérétiques, des schismatiques, ou des croyants, dont Dieu seul sait les noms."

Écrit par : Camille | 09/09/2008

EMOTION ET LITURGIE

> "C’est l’émotionnel, justement, qui lui manque."
L'argument est contestable s'il n'est pas expliqué. On peut vivre une émotion très forte dans la Communion au Christ.
Mais cette émotion n'est pas le but de la Liturgie, et ne doit pas être recherchée.
Mais cela, nos contemporains et la majorité de ceux qui vont à la messe ne veulent pas l'accepter ni le comprendre.
"Mais à qui la faute ? "
Est-ce une bonne question ? Ne serait-ce pas la tentation de notre société de rechercher des coupables plutôt que de remédier aux problèmes ?
Je le vis souvent dans mon travail : les centres de support cherchent un responsable aux erreurs pour éviter de résoudre les appels. Quelle est cette mentalité égoïste ?
La faute, on peut la trouver dans la rigidité du rite romain après le Concile, celui de Trente. Cette rigidité a fait croire à certains qu'il était inutile d'enseigner la Liturgie dans son essence.
Cela nous conduit directement aux années 50 : d'un coté les "modernistes", comme un certain Mgr Ratzinger, qui ont compris et retrouvé cette essence, et d'un autre coté ceux qui n'ont rien compris et qui commencent des expérimentations hasardeuses.
Mai 68 arrive avec la restauration du Concile, du Vatican cette fois.
Les liturges (ceux qui pratiquent) ne connaissent toujours pas plus la Liturgie, sauf que la Curie s'appuie sur cette connaissance pour rédiger le "mode d'emploi" du rite restauré.
"Et là, c'est le drame" !
Les Evêques ne connaissant pas plus que leurs prêtres la Liturgie laissent libre cours au n'importe quoi, qui parvient même à s'imposer dans les séminaires et devient source dégout de certaines vocations ou de refus de certains séminaristes jugés sur leur attachement à la vraie Liturgie.
Si les prêtres ne sont pas capables d'enseigner la Liturgie, qui le fera auprès des laïcs ?
La boucle est bouclée.
Je n'ose vous dire l'incompétence de ceux qui ont validé une "UV" de liturgie dans des facultés de théologie.
Et ce sont ces personnes à qui on confie la liturgie en paroisse, dans les diocèses ou pour les grands rassemblement. L'émotionel est lors surprésent et recherché pour lui-même : la messe tient plus du concert de rock et je vous laisse lire ce qu'en dit le Card. Ratzinger dans "L'Esprit de la Liturgie".
Le problème actuel se maintient par un refus d'humilité, engendré par le relativisme. Pourtant, la liturgie du Dimanche de la Passion (graduel) et du Triduum Pascal (répons bref de l'Office Divin) nous donne l'exemple d'humilité et d'obéissance du Christ : " Le Christ s'est fait pour nous obéissant jusqu'à la mort, et la mort sur la Croix" (Phi 2)
Le refus d'humilité se traduit par un refus de remise en question des pratiques. Les églises se vident : au lieu d'arrêter le mécanisme qui les a vidé, ces personnes amplifient d'avantage leurs erreurs.
La sortie de la crise, selon certains spécialistes en Liturgie, passe par le cercueil : il faut attendre qu'une génération disparaisse pour que cesse leurs agissement car elle s'est appropriée ses postes, oubliant le service rendu bénévolement au départ. Voyant que les générations montantes pensent le contraire d'elle et que ce contraire est plus proche du Vatican et du "pré-conciliaire" (de la Tradition ininterrompue), alors cette génération se crispe plus encore sur ses positions : c'est ce que le Cardinal de Lubac dénonçait en commentant la crise spirituelle. Pour lui, il s'agit de la phase ultime de toutes les crises spirituelles : le passage à un conservatisme concernant les nouveautés issue d'une certaine révolution. (que pensez-vous de relire le mot du Cardinal Vingt-Trois dans "Le Monde" à propos des conservateurs avec cet éclairage ?)

Écrit par : boris | 09/09/2008

COMME SI ?

> "Un code figé" : c'est bien là le cœur de la perception aujourd'hui de notre liturgie. La messe est vue comme un symbole, ou comme une succession de symboles : on répète des paroles collectivement, on se donne la paix, on "fait comme si" le pain était le corps du Christ (je suis prêt à parier que cette expression n'est même plus comprise par nos contemporains !), etc. Le tout enrobé de musiques, d'ornements et d'encens.
Dans cette perspective, pourquoi s'étonner encore que chaque choix de célébration de Benoît XVI soit interprété comme éminemment politique - symbolique ! Il donne des gages aux traditionalistes, lira-t-on, tant la messe est interprétée aujourd'hui du seul point de vue de l'assemblée. Et Dieu, dans tout ça ? Dans nos mentalités contemporaines, la religion - ou plutôt la "spiritualité" - est d'ordre privé, intime. Dès lors, le rassemblement ne peut être que rite, d'où le spirituel est, de facto, absent.

Écrit par : Edmond Prochain | 09/09/2008

CELESTE

> Bonjour, et merci pour ce texte. Ici se trouve une autre belle réflexion sur la "liturgie céleste" :

http://www.sombreval.com/La-Liturgie-celeste-Benoit-XVI,-Jean-Hani,-Frank-Duquesne-_a652.html

Écrit par : Alina | 09/09/2008

@ "EDMOND PROCHAIN"

> "la messe est interprétée aujourd'hui du seul point de vue de l'assemblée", dites-vous.
Je pense que c'est pire que cela : la présence réelle est niée par méconnaissance à cause d'un catéchisme, pardon, de parcours catéchétiques "foireux".
Ainsi, le Christ étant évacué, il ne reste que l'assemblée.
il faut lire ou relire la Présentation Générale du Lectionnaire Romaine : il nous dit que la participation active voulue par le concile Vatican II se manifeste par une écoute attentive pendant la liturgie de la Parole.
Nous sommes bien loin du moindre activisme.

Écrit par : boris | 09/09/2008

LIBERONS-NOUS DE LA TYRANNIE DU RESSENTI

> Dans la "participation active" (formule de Vatican II) du fidèle catholique à la liturgie de la messe, il y a trois éléments :
- intellectuel
- corporel
- émotionnel.
Le danger est que l'un des trois prenne le dessus.
On participe à la liturgie pour que la grâce de Dieu (et non notre sentiment émotionnel) agisse en nous. Et elle agit sans que nous en ayons conscience ! D'où mon scepticisme devant les "témoignages" de personnes qui proclament avoir "senti la puissance du Seigneur" ! Cette "sensation" survient généralement quand l'orateur, micro en main, a suffisamment chauffé la salle avec l'aide de l'orchestre et de chants répétant vingt fois la même phrase.
Libérons-nous de la tyrannie du ressenti. Un acte de foi "sec" peut être meilleur pour nous qu'une piété émue, émouvante, émotionnelle. On ne va pas à la messe pour se faire plaisir.
La prière n'est pas une drogue, c'est une relation ! Et la liturgie n'est pas une projection de notre affectivité : mais elle nous précède, nous est proposée, elle agit en nous plus que nous ne le ressentons.

Écrit par : Andreas | 09/09/2008

LOUIS BOUYER

> Il y a un théologien français, qui, si on le lisait, permettrait de mieux comprendre le sens du "mouvement liturgique", vivace au 19è et 20è, et que nous avons besoin de retrouver :
Louis Bouyer ...

Écrit par : julius | 09/09/2008

@ JULIUS

> Louis Bouyer fait partie, avec Henri de Lubac, des maîtres qui ont marqué Josef Ratzinger.

MG


[ De PP à MG - ...et Jean-Marie Lustiger. Je me souviens de celui-ci me disant à l'époque de ma conversion : "Lisez Bouyer, c'est mon maître." ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert | 10/09/2008

POUR REPONDRE À BORIS

> la [sortie de] crise par le cercueil : je connais Boris pour être allée me promener sur le "blogue de Bob" et je sais qui il vise. Mais sa rigidité, son fixisme, risquent de lui jouer des tours. Rappelons-le : Benoît XVI n'a pas l'intention de renoncer à Vatican II, ni au rite dit ordinaire, voulu par Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II... N'oublions pas que ce que les intégristes et autres tradis appellent "la messe de toujours" a beaucoup changé au cours des siècles et que le rite ordinaire est conforme à celui des premiers siècles...

Écrit par : Martine | 10/09/2008

@ MARTINE

> Vous laissez entendre que je suis pour la forme "extraordinaire".
Je suis farouchement attaché à la forme ordinaire pour la simple raison qu'elle est ... ordinaire.
Mais je suis tout autant attaché à la forme ordinaire telle qu'elle est décrite par le Concile, dans les livres Liturgiques et dans les livres d'un certain Ratzinger.
Mais si vous avez lu mon site, vous aurez remarqué que 70% du site renvoie directement au Magistère, que mes interventions vont toute dans le sens de ce que fait Benoît XVI en matière de Liturgie et même qu'elles précèdent les documents officiels.
Ainsi lorsque je demande un retour au Latin, eh bien quelques mois plus tard le synode des Evêques demande ce même retour au latin et le Pape le mentionne dans son Exhortation Apostolique.
Idem pour le grégorien que Benoît XVI a remis à l'honneur pour les célébrations romaines.
Parce que je défends les rubriques actuelles et surtout parce que je les ai lues, vous me jugez : "sa rigidité, son fixisme".
Y a-t-il autant de souplesse que vous le laissez entendre dans l'ars celebrandi si chère à notre Pape et à la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin ?
Ne sont-ils pas les premiers, à la suite de Jean-Paul II à appeler aux respect strict des rubriques (Ecclesia de Eucharistia n°52) ?
Savez-vous qu'en refusant de suivre ces rubriques, [on s'oppose] aux Papes ? (Doctrina et Exemplo au n°4, 1965 signé par Paul VI ou Ecclesia de Eucharistia au N°52 écrit par Jean-Paul II ou encore Sacramentum Caritatis écrit par Benoît XVI)

Écrit par : boris | 10/09/2008

PRECISIONS

> Il faut arrêter avec les expressions "Messe de toujours" ou bien "conforme [au rite] des premiers siècles". Pour la Messe de toujours : elle a fait son apparition en France il y 150 ans sous l'impulsion de Dom Guéranger. Si toujours veut dire 150 ans, je trouve que c'est bien peu.
Ensuite, entre les premier siècles et le Concile de Trente, la messe a beaucoup évolué : il suffit de voir les différences entre les rites occidentaux et orientaux qui pourtant ont la même origine : les Apôtres !
Ensuite, on se souviendra à juste titre que les prières de l'Offertoire de la forme extraordinaire sont des collectes du moyen-age. Donc au moment du Concile de Trente (XVIe siècle) elles n'avaient au plus que 10 siècle, et plus raisonnablement que 5 ou 6 siècles d'existence et d'usage.
Enfin, le dernier Evangile fut ajouté à l'ordinaire de la Messe au XXe siècle. Avant, il était dit à la sacristie.
Pour la forme ordinaire et les premiers siècles :
- si certains usages ont été restaurés car trouvés dans des sacramentaires, ces sacramentaires datent au plus tôt du 4e siècle. Ensuite, ce ne sont que des descriptions partielles de rites que nous pouvons trouver.
- le but n'est pas de faire de l'archéologie liturgique, cette tendance ayant été fermement condamnée par Pie XII. Dernière preuve en date, le pallium du Pape. Là où Mgr Pierro Marini a voulu utiliser une forme qu'il a trouvé sur une fresque du XIIIe siècle, le Pape et Mgr Guido Marini ont réaffirmé la nécessité de la croissance organique de la Liturgie et de ses ornements en revenant à la forme que nous connaissons tous du pallium. De plus, il s'est avérait que les documents prouvent que la forme utilisée par Mgr Pierro Marini fut abandonnée au IXe siècle et donc était un archaïsme au XIIe siècle. Cf. Pro Liturgia pour les détails de l'affaire.
- la forme ordinaire est valide parce que c'est justement ... la forme ordinaire, celle utilisée par le magistère et en particulier le Pape. A condition de la respecter.
Voici ce que Paul VI dans l'instruction "Doctrina et Exemplo" au numéro 4 en 1965, soit 2 ans après la constitution conciliaire sur la Sainte Liturgie :
"Comme acte public de l'Eglise, le culte liturgique est nécessairement hiérarchique et, par conséquent, soumis aux prescriptions de l'Autorité compétente. Il s'en suit que la désobéissance aux prescriptions de la loi, résultant de préférences personnelles, altère la nature de l'acte qui n'est plus liturgique ; ce n'est plus le culte de l'Eglise, mais la prière privée d'un individu ou d'une faction"
Il est vrai que dans la majorité des paroisses francophones, les normes sont bafouées :
- mépris des ornements (chasuble, voire même l'étole sous prétexte qu'elle ne se voit pas)
- mépris des rôles de chacun (cf. Sacrosantum Concilium n°28), par exemple : la prière universelle revient d'abord au diacre (cf. PGMR disponible sur le site du Vatican), l'homélie ne peut revenir qu'à un ministre ordonné. (cf. PGMR)
- les enfants autres que les servants n'ont pas leur place dans le choeur, pas même pour le "Notre Père", ...
- le rite romain ne prévoit pas de danser
- il y a 3 lectures les Dimanches et solennités et fêtes, aucune n'est omissible ni remplaçable,
- la Parole de Dieu ne peut être remplacée par un texte "laïc" pendant les sacrements comme le mariage ou les célébrations comme les funérailles, ...
Pour la concélébration, voici ce qu'en dit le Concile dans Sacrosanctum Concilium au n°57 :
"1. La concélébration, qui manifeste heureusement l'unité du sacerdoce, est restée en usage jusqu'à maintenant dans l'Eglise, en occident comme en Orient. Aussi le Concile a-t-il décidé d'étendre la faculté de concélébrer aux cas suivants :
1.a)le Jeudi Saint, tant à la messe chrismale qu'à la messe du soir
1.b)aux messes célébrées dans les Conciles, les assemblées épiscopales et les synodes
1.c)à la messe de la bénédiction d'un abbé.
2. En outre, avec la permission de l'Ordinaire, à qui il appartient d'apprécier l'opportunité de la concélébration :
a)à la messe conventuelle et à la messe principale des églises, lorsque l'utilité des fidèles ne requiert pas que tous les prêtres célèbrent individuellement ;
b) aux messses des assemblées de prêtres de tout genre, aussi bien séculiers que religieux ;
2.1 Il appartient à l'evêque de diriger et de régler la concélébration dans son diocèse.
2.2 Cependant, on réservera toujours à chaque prêtre la liberté de célébrer la messe individuellement, mais non pas au même moment dans la même église, ni le Jeudi Saint."
Combien de "nouvelles paroisses" ne concélèbrent qu'une seule messe alors que les 2 ou 3 prêtres présents pourraient célébrer individuellement dans plusieurs "clochers" de ces même paroisses ?

Écrit par : boris | 10/09/2008

À BORIS

> Certes il faut suivre les directives mais vous vous égarez dans des futilités.
Les rubriques, c'était ces indications méticuleuses inscrites en rouge dans les livres liturgiques pour décrire avec une minutie étroite chaque geste du prêtre. Le rubricisme, c'est fini : "aucun évêque n'écrira plus jamais à la Congrégation du culte divin pour demander si le prêtre doit mettre le pouce droit par dessus le gauche ou inversement quand il joint les mains" disait quelqu'un (René Laurentin ? ) .
Vous mettez des fardeaux trop lourds sur les épaules des prêtres et des fidèles et j'ai trouvé votre "blogue" rigide et fixiste, oui. Ce n'est pas ça, la liturgie. Ce n'est pas ça, la Foi. Soyez plus tolérant. Je suis latiniste, j'aime donc beaucoup le latin, mais je suis contre le retour massif du latin à la messe. Les fidèles doivent comprendre ce qui leur est dit pour en faire vraiment leur nourriture, comme il est dit dans la liturgie. Et dans Sacrosanctum concilium n° 59 : "il est de la plus grande importance que les fidèles COMPRENNENT facilement les signes des sacrements..."
Vous avez lu les textes ?...Alors, relisez-les.

Écrit par : Martine | 10/09/2008

À BORIS ET MARTINE

> Vos points de vue me semblent avoir été bien exprimés. J'ai déjà dû "modérer" certaines formules polémiques, et je ne voudrais pas que l'échange se muscle davantage. Je vous suggère donc de vous en tenir là... Qu'en pensez-vous ? Toute discussion entre chrétiens doit éviter de tourner au procès d'intentions.

Écrit par : PP | 10/09/2008

@ PP :

> Vous avez tout à fait raison : arrêtons cette discussion.
Mais je crains vraiment un retour en arrière qui serait dommageable pour tous, après l'espoir et l'élan suscités par Vatican II.
Je voudrais également dire que nous n'avons pas à surveiller nos prêtres, mais à leur faire confiance, et que dans beaucoup de paroisses on a des liturgies belles, priantes, qui nous convertissent jour après jour, et sont conformes à Vatican II.

Martine


[ De PP à M. :
Ne craignez rien. Aucun retour en arrière ne menace. Benoît XVI est un constructeur:
sa vision n'a rien de commun avec celle des passéistes, ni avec le magma idéologique à prétexte religieux qui sert de "weltanschauung" à une partie de la droite. Vous verrez
celle-ci faire grise mine lundi soir, quand le pape aura repris l'avion pour Rome !
L'Eglise sera toujours réfractaire aux récupérations. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Martine | 10/09/2008

REFRACTAIRE

> L'Eglise sera toujours réfractaire, même bon gré mal gré. Il suffisait ce soir de voir le très libéral Michel Kubler finissant par traiter de "parano" une invitée de Michel Field, qui accusait Benoît XVI des infamies les plus absurdes.

Écrit par : Totoro | 10/09/2008

PAS D'ALARME...

> Merci beaucoup Patrice de Plunkett de me rassurer.
Je voudrais juste rajouter que le synode des évêques n'a pas demandé le retour au latin. Il a reconnu que pour les grands rassemblements internationaux quelques prières en latin seraient souhaitables, pour faciliter justement le rassemblement, ce avec quoi je suis tout à fait d'accord.

Écrit par : Martine | 11/09/2008

LE LIVRET

> A ce sujet, je vous conseille le téléchargement du livret de la messe pontificale, sur ce lien : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/travels/2008/documents/messale_Francia.pdf
Utile et instructif !

Écrit par : Edouard | 11/09/2008

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