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05/09/2008

En attendant Benoît XVI (4) – Si mes confrères tiennent absolument à parler de "la messe en latin"…

…qu’ils entendent l’explication du cardinal Barbarin :


 

  

Sous le titre : « Un peu de paix », le cardinal explique (La Nef de septembre) l’esprit et le but du Motu proprio de 2007 qui a rendu un statut à la « messe en latin », comme disent les journaux.  L’archevêque de Lyon dit notamment ceci, qui est essentiel :

<< La grande question, c’est de savoir où le Saint-Père veut aller. Il a plusieurs fois laissé entendre qu’il était temps de reprendre en profondeur la réforme liturgique, comme on revoit maintenant de près la traduction de la Bible. Le maintien de la forme extraordinaire dans la vie liturgique de l’Église aidera à ce travail. Nous avons le recul suffisant pour faire un bilan des progrès apportés par le nouvel Ordo et des richesses de l’ancien qu’il ne faudrait pas perdre. C’est ainsi que les deux formes pourront s’enrichir mutuellement. >>

On serait donc inepte en interprétant l’acte de 2007 comme un « retour en arrière » (ou - encore plus absurde -  un recours aux « milieux réactionnaires politico-religieux »). Si mes confrères tiennent à reparler de ce problème à l’occasion de la venue de Benoît XVI, qu’ils prennent au sérieux l’explication du cardinal Barbarin. Elle dit tout. La persistance d’un schisme est sans doute regrettable et sa fin serait une bonne chose, mais la pensée profonde du pape est d’une autre envergure : elle est de « réformer la réforme » (de 1970), réforme liturgique qui n’a pas complètement réalisé ce que Vatican II souhaitait. La nouvelle réforme doit pouvoir mettre dans son creuset les richesses du missel de 1962. Il en sortira un « art de célébrer » qui exprimera mieux l’esprit de la liturgie de la messe, cœur du catholicisme.  C’est cela qui est en jeu.

 

  

Commentaires

INSIPIDES

> Dans une revue américaine, l'an passé je crois, j'ai lu un article humoristique à ce sujet. L'auteur suppliait son évêque de permettre la messe en latin dans sa ville. Il se disait tellement énervé, ennuyé, distrait par les commentaires insipides des célébrants tout au long de la célébration. Une messe en latin, disait-il, me permettrait de me recueillir, d'entrer dans le mystère de l'Eucharistie, bref, de prier. Il m'arrive souvent d'éprouver le même embarras.

Écrit par : Albert Champagne | 05/09/2008

RIEN À VOIR

> Merci au primat des Gaules. Ainsi les choses sont claires. Seuls les busards continueront à dire que Benoît XVI veut à n'importe quel prix faire revenir dans l'Eglise des gens qui rejettent le dernier concile oecuménique. Ce qu'il veut n'a rien à voir avec ça, si je comprends bien !

Écrit par : Kaliman | 05/09/2008

RICHESSE

> Désireux d'apprendre à célébrer la messe dans le rite romain dans sa forme extraordinaire, j'ai assisté à deux messes pour me familiariser. Le silence, l'unité, l'élégance et l'intériorité sont d'une richesse extraordinaire. Benoît XVI désire justement que cette guerre de tranchée prenne fin. La forme extraordinaire appartient de plein droit à l'Eglise catholique, et n'est donc pas (ou plus) une chasse gardée. Cela va contribuer à un renouveau liturgique, qui certes prendra du temps. Bravo au primat des Gaules. Je prie pour que la visite de notre pape en France soit fructueuse et bénéfique. Cela aura aussi une incidence en Suisse Romande qui a souvent le coeur tourné vers la "fille aînée" de l'Eglise.

Écrit par : dominique rimaz | 05/09/2008

> Cela fait plaisir de lire une intervention du cardinal Barbarin, qui avait été malade.

Écrit par : Annie | 08/09/2008

AGACANT

> Je trouve ce débat un peu agaçant. On a l'impression que les deux termes de l'alternative seraient la messe de saint Pie V, marquée par le recueillement et l'intériorité, et celle de Paul VI, caractérisée par les commentaires insipides, l'anarchie et le n'importe-quoi. Peut-on envisager l'hypothèse d'une messe de Paul VI célébrée dignement et dans le respect des normes liturgiques? En quoi le fait de célébrer à voix basse, dans une langue inconnue du peuple auquel on tourne le dos, favorise-t-il l'intériorité? Combien, parmi les usagers de la "messe en latin", seraient capables de faire une version de sixième? Combien savent que la "nouvelle messe" ne fait que reproduire fidèlement le rituel décrit par saint Justin au 2d siècle?
Pense-t-on que les clercs (trop nombreux) qui prennent des libertés avec les règles liturgiques se mettraient du jour au lendemain au respect scrupuleux des rubriques tridentines?
Le pape a autorisé la "forme extraordinaire" dans un souci d'unité et d'apaisement. Il suffit de parcourir les blogs et les sites Internet des bénéficiaires du motu proprio pour constater que le résultat obtenu a souvent (je ne dis pas : toujours) été l'inverse, et que cette décision a été accueillie par des cris de victoire: nous avons gagné la première bataille; nous gagnerons la guerre.

Castor

[ De PP à C. :
- D'accord avec vous, sauf sur un point : le but du Motu proprio n'est pas de ramener des lefébvristes dans l'Eglise, mais de mettre le patrimoine "tridentin" dans le creuset de la future réforme liturgique.
- Lisez les notes et les réactions de ce blog, notamment dans la catégorie Eglises (colonne de gauche), la note du 08.08 et celle du 01.07 : vous n'y trouverez nullement la dialectique qui vous agace. Pas question ici d'opposer un "avant" idéalisé et un "après" noirci. Ce n'est pas du tout l'esprit de nos débats, même s'ils sont à voix multiples et parfois contradictoires. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Castor | 09/09/2008

UN LIVRE À LIRE D'URGENCE

> Bien sûr qu'il faut une réforme de la réforme.
Laisser la liturgie en l'état serait absurde.
Je recommande vivement la lecture d'un petit livre lumineux du frère François Cassingena-Trévedy, bénédictin de Ligugé, qui traite en profondeur de cette question : "Te igitur : Le missel de saint Pie V".

Écrit par : Frédéric Ripoll | 09/09/2008

@ CASTOR

> "Peut-on envisager l'hypothèse d'une messe de Paul VI célébrée dignement et dans le respect des normes liturgiques? En quoi le fait de célébrer à voix basse, dans une langue inconnue du peuple auquel on tourne le dos, favorise-t-il l'intériorité? Combien, parmi les usagers de la "messe en latin", seraient capables de faire une version de sixième?"
Attention à ce que vous dites car j'ai l'impression que vous ne maitrisez pas les normes de la forme ordinaire :
- la messe doit être célébrée par défaut en latin selon les mots du Concile et de l'introduction de la PGMR
- la messe doit être célébrée par défaut et de préférence "ad orientem" (vers l'Est) ou dos au peuple comme vous dites, il suffit de relever le nombre d'occurrences dans le Missel de 2002 où il est précisé que le prêtre doit se retourner vers les fidèles, c'est donc qu'il regarde dans le même sens qu'eux s'il doit se retourner vers eux
- pour les versions latine de 6e, aucun ! Et pour cause, le latin d'Eglise n'est pas le latin universitaire, le vocabulaire est différent, consultez un professeur de latin catholique pratiquant : généralement il possède 2 dictionnaires de latin, un universitaire et l'autre pour le latin d'Eglise. Ensuite, au risque de choquer une majorité de personne, la langue utilisée dans la Liturgie n'est pas faite pour être comprise directement. Qui peut prétendre comprendre réellement toute la Liturgie même célébrée en Français ?
Regardez simplement l'opposition des fidèles francophone aux enseignement du Pape pour réaliser qu'ils n'ont pas compris ces mots en français pourtant : "en union avec le Pape Benoît". Ils sont redits dans chaque prière eucharistique pourtant.

Écrit par : boris | 09/09/2008

@ CASTOR

> Pas St Justin, mais St Hippolyte de Rome (pour ce qui concerne la P.E. II)

Écrit par : Michel de Guibert | 09/09/2008

DES ANNEES ?

> Merci à ceux de nos évêques qui apprécient avec finesse et profondeur la véritable pensée de Benoît XVI et qui la décryptent à notre intention. Ils sont parfaitement dans leur rôle de pasteurs. Je suis un farouche partisan de l'idée d'une "réforme de la réforme" qui passerait par une sorte de fusion des deux formes du rite romain. J'apprécie beaucoup la forme extraordinaire. Je me rends cependant à l'évidence : depuis 40 ans, elle a été tellement ostracisée qu'il est illusoire de revenir en arrière et de la restaurer en totalité. Les fidèles ne la comprennent plus. D'autre part, la forme ordinaire possède des richesses que ses nombreux défauts (à mes yeux) n'obèrent pas. La question est toujours la même, elle est celle du respect des normes instituées par l'Église pour la célébration du mystère et des libertés (doux euphémisme...) prises depuis des décennies. Une fusion de deux rites serait une belle chose, en prenant ce qu'il y a de plus riche dans les deux. Mais comment serait-elle appliquée ? Sur un autre post, Boris parlait de la sortie de crise par le cercueil. La formule est rude mais hélas très réaliste. Je suis certain que nos jeunes prêtres, et une (petite) partie des évêques sont prêts à franchir le pas. Mais il faudra encore des années, voire des décennies. Le temps de l'Église n'est pas le nôtre...

Écrit par : Edouard | 09/09/2008

LATIN

> Je ne suis pas du tout d'accord avec Boris sur le latin. le vocabulaire du latin liturgique et du latin classique est quasiment le même et on n'a absolument pas besoin de deux dictionnaires....

Écrit par : Martine | 09/09/2008

> ...et j'ajouterai à mon comm précédent que c'est tellement vrai que, faisant du latin à l'université, je peux parfaitement traduire la messe à l'aide de mon dictionnaire...classique.

Écrit par : Martine | 09/09/2008

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