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18/07/2008

Benoît XVI aux jeunes de Sydney : écologie humaine, écologie naturelle, et se libérer du matérialisme mercantile

Un message lucide, radical, constructif et totalement original par rapport à l'air du temps :


 

 

 

<< Benoît XVI a expliqué ce jeudi lors de sa première rencontre avec les jeunes, à Sydney, quels sont les fondements d'une écologie humaine qui tienne compte aussi bien de l'environnement naturel que social. Le long discours du pape a plongé ses racines dans la dignité innée de toute personne, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu et dans sa responsabilité face à la création.

Le pape a constaté la présence de « plaies » à la surface de la terre : « l'érosion, la déforestation, le gaspillage des ressources minérales et marines et ce, pour alimenter un besoin de consommation insatiable ». A propos des effets du réchauffement climatique, il a constaté : « Certains d'entre vous proviennent d'îles-États dont l'existence elle-même est menacée par l'élévation du niveau des eaux ; d'autres viennent de nations qui souffrent des effets dévastateurs de la sécheresse... ».

Cependant, a expliqué le pape, l'homme n'est pas seulement entouré d'un milieu naturel, mais aussi d'un milieu social, ce qui révèle nos responsabilités dans les dégradations de l'environnement, mais aussi dans la dégradation de la condition humaine : « l'habitat que nous nous créons nous-mêmes a ses cicatrices... Ce sont des blessures qui montrent que quelque chose ne va pas ». Ainsi« l'abus d'alcool et de drogue, l'exaltation de la violence et la dégradation de la sexualité, qui sont souvent présentés par la télévision et par internet comme un divertissement »... Benoît XVI demande comment on peut « expliquer aux personnes qui sont réellement victimes de violences et d'abus sexuels que ces tragédies, reproduites sous forme virtuelle, doivent être considérées comme un simple ‘divertissement' ».

Le relativisme, idéologie de la société de consommation

Le pape a expliqué que cette crise de l'écologie naturelle et de l'écologie sociale est due selon lui au fait que « la liberté et la tolérance sont très souvent séparées de la vérité ». « Cela est alimenté par l'idée, largement diffusée aujourd'hui, qu'aucune vérité absolue ne peut guider nos vies ». Ce relativisme, « en donnant une valeur quasi indistincte à toute chose, mène« non pas à une liberté authentique, mais au contraire, à une confusion morale ou intellectuelle, à un affaiblissement des principes, à la perte de la propre estime, et même au désespoir ».

Le pape a invité les jeunes à ne pas se laisser « tromper par ceux qui voient en (eux) de simples consommateurs sur un marché offrant de multiples possibilités, où le choix en lui-même devient le bien, la nouveauté se fait passer pour beauté, l'expérience subjective remplace la vérité ».

D'où cette question à la face du monde : « Savons-nous reconnaître que la dignité innée de tout individu s'appuie sur son identité la plus profonde, étant image du Créateur, et que, par conséquent, les droits humains sont universels et se basent sur la loi naturelle, et qu'ils ne dépendent ni des négociations ni de la condescendance, et bien moins encore des compromis ? »

D'où aussi l'interpellation de ce monde sur « la place qu'occupent dans nos sociétés les indigents, les personnes âgées, les immigrés, les sans-voix » : « Comment se fait-il que la violence domestique tourmente tant de mères et d'enfants... Comment se fait-il que l'espace humain, le plus beau et le plus sacré qu'est le sein maternel, soit devenu un lieu de violence indicible ? »

« Notre monde en a assez »

Selon le pape, « les préoccupations au sujet de la non-violence, du développement durable, de la justice et de la paix, de la protection de notre environnement sont d'une importance vitale pour l'humanité.  Tout cela, cependant, ne peut être compris sans une profonde réflexion sur la dignité innée de toute vie humaine, de la conception jusqu'à la mort naturelle, dignité qui est conférée par Dieu lui-même et qui est, par conséquent, inviolable ! »

« Notre monde en a assez de l'avidité, de l'exploitation et de la division, de l'ennui des fausses idoles et des réponses partielles, ainsi que des fausses promesses », a ajouté Benoît XVI : « Notre cœur et notre esprit aspirent à une vision de la vie où règne l'amour, où les dons sont partagés, où l'unité se construit, où la liberté trouve sa propre signification dans la vérité, et où l'identité se trouve dans une communion respectueuse. C'est là l'œuvre de l'Esprit Saint ! C'est là l'espérance qu'offre l'Évangile de Jésus Christ ! »

(Source : Zenit - Jesús Colina)

 

Commentaire :l

- lien entre écologie humaine et écologie naturelle,

- accent sur la responsabilité de l'homme,

- critique de la société matérialiste mercantile,

- offre de libération par le Christ (« la voie, la vérité », la vie »)...

...Benoît XVI lance aux jeunes le message de la foi catholique. Un message lucide, radical, constructif. Et totalement original par rapport à l'air du temps.

Les médias n'y donnent écho que vaguement, sans y attacher d'importance : ils ne permettent donc pas de comprendre le travail immense entrepris par le chef de l'Eglise à l'échelle du monde. Ni l'impact de ce travail sur la jeunesse.

Raison de plus pour suppléer nous-mêmes à cette carence, et relayer nous-même le message !

 

Commentaires

AUCUN DOUTE

> Je n'avais pas douté une minute que Benoît XVI tiendrait de langage à Sydney ! Vous non plus. Quand on suit un peu la marche des choses, on ne s'étonne pas (comme tel journaliste) que l'Eglise ait des "papes verts" !

Écrit par : Amicie T. | 18/07/2008

"IVG"

> Il n’est pas facile des trouver les mots qui conviennent pour exprimer dans la douleur et la dignité l’horreur de ce que l’euphémisme administratif a préféré depuis un certain nombre d’années nommer interruption volontaire de grossesse.
Tout en évitant de se masquer à soi-même la réalité des choses, il est toujours important de s’abstenir de juger les personnes ; connaît-on jamais vraiment les circonstances du drame ?
Quand on aborde le sujet, on risque ainsi ou bien d’employer des mots trop sévères, trop blessants à l’égard des personnes, ou bien de se montrer trop conciliant à l’égard de la culture de mort si souvent dénoncée par Jean-Paul II.
La phrase qu’a prononcée Benoît XVI hier à Sydney devant 150 000 jeunes, réunis à l’occasion des JMJ, est admirable de justesse et de délicatesse : « Comment se fait-il », a-t-il dit, « que l'espace humain, le plus beau et le plus sacré qu'est le sein maternel, soit devenu un lieu de violence indicible ? ».
Cette phrase aux accents poétiques, dans sa traduction française, ne se termine-t-elle pas en alexandrin ? mériterait d’être retenue, gravée dans nos mémoires, récitée dans nos prières.

Écrit par : Sophrone | 18/07/2008

LE SILENCE DE DIEU

> Il me semble que le Pape esquive à chaque fois qu'il se trouve en présence de grandes foules de répondre à la question essentielle: pourquoi Dieu se tait?
Que le Pape me parle d'écologie, je veux bien mais je préfère écouter Nicolas Hulot ou Al Gore qui ont un discours immédiatement concret. J'attends toujours que le Pape nous parle des relations personnelles qu'il peut avoir avec Dieu. Dialogue-t-il réellement avec Dieu. Un vrai dialogue où tous deux se parlent dans une langue ordinaire?
L'Eglise évoque volontiers le Saint-Esprit. Que nous dit le Saint-Esprit?
Je trouve le silence de Dieu terrifiant. Angoissant. Le Pape parle bien. Facilement mais il oublie que sa fonction première est de parler de Dieu.

Écrit par : bernard | 18/07/2008

MAIS EST-CE DIEU QUI SE TAIT ?

> Bernard, vous pouvez en effet considérer que Dieu se tait. Vous est-il déjà arrivé d'essayer de faire comprendre quelque chose à quelqu'un qui ne voulait rien entendre ? Cela ne sert à rien de répéter encore et encore. Il faut attendre que l'interlocuteur soit prêt à écouter.
Tout a déjà été dit. Parce que l'homme est libre, et non une marionnette, il a la possibilité de choisir le mal. C'est ce qui fait sa grandeur : sa liberté de choisir. Effacer d'un coup de gomme la conséquence de ses choix, c'est donner à l'homme l'illusion de la liberté, ce n'est pas le respecter. Dieu nous respecte et nous aime beaucoup trop pour agir ainsi. Relisez-donc la parabole du fils prodigue.
Mais dès que nos serons réellement disposés à le laisser agir dans notre monde, alors nous verrons des merveilles. Quand bien même serions nous arrivés selon les données scientifiques à quelques secondes de la mort de notre planète. Ca ne veut pas dire qu'il faut rester les bras croisés et les yeux dans les nuages. Notre rôle, c'est d'apporter les cinq pains et les deux poissons qui serviront à la multiplication pour nourrir une foule nombreuse.

Écrit par : Barbara | 27/07/2008

PLATEAUX REPAS

> Lu dans Libé : "Le plateau banni des cantines aux Etats-Unis ? En tous cas, il est jugé de moins en moins 'développement durable', études à l'appui. Celle du groupe de restauration Aramark est assassine : après la suppression des plateaux, les étudiants de 25 campus ont laissé 5000 kilos de moins de restes. "Cela revient à éviter le gâchis de 550 à 800 grammes par personne", a calculé Aramark. De plus, les étudiants mangent moins : "Un étudiant avec un plateau prend 1, 4 plat. Mais quand il n'en a pas, comme c'est plus difficile à porter, il se sert moins", ajoute-t-on chez Sodexho, autre leader de la restauration aux Etats-Unis: "sans compter les économies d'eau - on ne lave plus les plateaux - et de détergent."
Après ça, il y en a qui vont encore dire que la liberté du jeune gavé occidental est brimée par la tyrannie écolo ?

Écrit par : Ducey | 30/07/2008

À DUCEY

> D'accord avec toi. Cette manie des très cons, de condamner tous les efforts proposés pour que les choses n'aillent plus n'importe comment ! Entendre les soi-disant gardiens des "Grandes Valeurs de Toujours" raisonner comme des vigiles d'hypermarché ! De la Défense de la Culture, tomber dans l'apologie de la grosse conso : ils en sont là. C'est pitié. Ils me font penser à cette définition des nobliaux au temps de la réaction nobiliaire du 18e siècle, celle qui a préparé par stupidité la Révolution en s'opposant à tout changement : "Mécontents de tout, sauf d'eux-mêmes".

Écrit par : Plöt | 30/07/2008

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