08/07/2008
Nouvelle désinformation médiatique sur le judéo-christianisme
Une stèle serait « le chaînon manquant (!) entre le judaïsme et le christianisme » :
Europe 1 le claironne avec pétulance :
<< Le chercheur Israël Knohl en est persuadé, la stèle qu'il a découverte chez un collectionneur vivant en Suisse pourrait "bouleverser la vision qu'on a du personnage historique de Jésus". Pour le professeur d'études bibliques de l'université hébraïque de Jérusalem, le texte inscrit sur la pierre est "le maillon manquant entre le judaïsme et le christianisme, dans la mesure où il inscrit la croyance chrétienne en la résurrection du messie dans la tradition juive." Le texte en hébreu, de nature apocalyptique, se présente comme "la révélation de l'archange Gabriel". Il est inscrit à l'encre de pierre, sur 87 lignes, certaines lettres étant effacés par l'usure du temps. La thèse de Israël Knohl repose sur l'analyse de la ligne 80 où figurent "dans les trois jours" suivis par un mot presque effacé qui signifie "vis". Selon le chercheur, le texte annonce la résurrection de l'archange Gabriel trois jours après sa mort. Il doit présenter ses conclusions mardi dans le cadre d'un colloque à Jérusalem sur le 60e anniversaire de la découverte des Manuscrits de la Mer morte.>>
On en saura donc bientôt plus sur la découverte du Pr Knohl. Mais dans le peu qu’il dit aux médias, on constate des choses trop anormales pour venir d’un spécialiste des études bibliques ! Dire qu’un « chaînon » archéologique manquait entre le judaïsme et le christianisme, et s’étonner de ce que la croyance chrétienne en la résurrection s’inscrive « dans la tradition juive », est impossible de la part d’un universitaire.
Mais c’est normal de la part de mes confrères des agences, qui sont à l’origine de ce qu’on a lu ci-dessus. Leur méconnaissance des religions est complète. Mais ils croient savoir quelque chose sur chacune. Au sujet du christianisme, cela se résume en gros de la façon suivante (croyez-moi, je ne caricature pas) :
« - la foi chrétienne est née hors du judaïsme,- donc elle s’est opposée à lui dès le début,
- et les chrétiens sont traumatisés si on leur apprend que leurs racines sont juives. »
Appliqué à la découverte du Pr Knohl, cela va donner virtuellement :
« - la stèle montre que les juifs d’avant le Christ croyaient en une résurrection,- cette trouvaille oblige donc les chrétiens à replacer Jésus dans son contexte juif,
- ce qui annule le christianisme et tout ce que les Eglises chrétiennes racontent depuis deux mille ans. »
Ces raisonnements sont évidemment absurdes. Mes confrères ignorent ce que savent tous les chrétiens (qui sont 2 milliards en 2008) – et quasiment tous les juifs* – quant à la judéité de Jésus, des apôtres, du christianisme primitif et des évangiles. Comment peuvent-ils ignorer cela ? Parce qu’on ne l’enseigne pas dans les écoles publiques. Ils ignorent donc aussi l’évolution du judaïsme antique au fil des siècles, et comment la foi en la résurrection a éclos bien avant la naissance de Jésus de Nazareth.
Une phrase du Pr Knohl fait pourtant allusion à l’une des expressions de cette éclosion : le texte de la stèle, a-t-il dit, est « de nature apocalyptique ». La littérature juive apocalyptique fleurit à partir du IIe siècle av. JC. ; on la trouve par exemple dans le livre de Daniel et dans des pseudépigraphes tardifs inspirés de la tradition prophétique, comme 1 Hénoch (fragments de Qumrân). Ces textes juifs sont bien connus des chrétiens : on les trouve présentés, par exemple, dans le Dictionnaire encyclopédique de la Bible (abbaye de Maredsous), publié chez Brepols en 1987 ! Il est donc risible que les médias nous présentent ces données comme des découvertes, a fortiori capables de « bouleverser » l’image chrétienne du Christ.
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(*) lire le remarquable ouvrage de Jacob Neusner: Un rabbin parle avec Jésus. (Cerf, 2007).
10:18 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : christianisme
Commentaires
ETUDES BIBLIQUES
> Sans compter que des groupes d'études bibliques publics travaillent dans tous les diocèses catholiques. L'étude des sources juives du christianisme fleurit partout dans l'Eglise depuis des dizaines d'années. Sels les journalistes l'ignorent.
Écrit par : Larchant | 08/07/2008
DANIELOU
> En attendant de savoir de quoi il retourne, je m'en vais relire la magnifique "Théologie du judéo-christianisme", de Daniélou, parue en 1957, au chapitre IV sur le genre apocalyptique, et au chapitre V sur les anges, et notamment les assimilations entre l'ange Gabriel et le Christ dans la gnose juive hétérodoxe.
Ce genre de lecture vaccine contre les scoops tonitruants…
Philarète
[ De PP à tous - Le conseil de Philarète est excellent. Le livre en question a été réédité en 1991 (Desclée - Cerf, 512 pages).]
Écrit par : Philarete | 08/07/2008
L'IDEE D'UN MESSIE RESSUSCITANT
> Je crois que ce qui serait "nouveau", ce n'est pas la preuve de la croyance dans la résurrection chez les Juifs d'avant Jésus-Christ (rien de nouveau là-dedans, évidemment), mais celle de l'espérance en la résurrection du messie attendu. En supposant que les conclusions de ce chercheur soient fondées (ce qui semble loin d'être certain), les médias pourront probablement en tirer la conclusion suivante : "ah, voilà qui prouve que Jésus n'est pas ressuscité, puisque les chrétiens ont simplement volé cette idée de mort et de résurrection trois jours après au judaïsme tardif."
Bernard Couture
[ De PP à BC :
- Comme les historiens spécialistes et les théologiens chrétiens le soulignent, le christianisme n'a fait que confirmer et couronner l'existence d'un courant messianique dans la société juive du Ier siècle. Il n'en a nullement été à l'origine.
D'autre part, la littérature juive apocalyptique montrait une disparité des diverses "figures du Messie", qui posait un problème de cohérence fondamentale ; la solution à ce problème fut Jésus lui-même.
En effet, il y avait contradiction entre :
1. la fonction glorieuse du Messie (roi, grand-prêtre, libérateur, sauveur des croyants et de tous les peuples) ;
2. l'annonce d'un Serviteur humble, rejeté, trahi, souffrant, et sacrifié pour les péchés d'Israël... Daniel l'annonce venant "sur les nuées", dans toute la puissance d'un être céleste, pour faire régner la paix sur les nations ; Zacharie l'annonce venant "sur le petit d'une ânesse". Comment concilier les deux ?
L'étude de Raphaël Patai ('The Messiah Texts') évoque 3 solutions élaborées au cours du Ier siècle :
a) "2 messies successifs viendront" : 1. un messie "ben Joseph", incarnation du Serviteur souffrant d'Isaïe et du messie tué de Daniel 9, 24-26, il meurt victime de Gog et Magog et son corps reste 40 jours dans les rues de Jérusalem ; 2. un messie "ben David" qui vient ressusciter le messie "ben Joseph". Cette idée d'un messie ressuscité se trouve dans Qumrân, IQISa, ou dans le psaume 16, 10-11, versets messianiques comme le confirmera ultérieurement Midrach Rabbah Gen. 88,5 ;
b) "l'un ou l'autre messie, venant selon les mérites d'Israël" (écho de cette solution dans le Talmud b., Sanhédrin 98a) ;
c) "un seul messie venant sous deux apparences successives" : 1. d'abord humble et mis à mort, 2. puis ressuscité donc victorieux, et "céleste" lors de sa seconde venue. Cette 3ème solution donne le contexte du futur témoignage évangélique, notamment Luc 24, 26 : l'idée que le Messie doit commencer par souffrir pour entrer dans la gloire est annoncée par "tout ce qu'ont dit les prophètes" : ce que Jésus explique en détail aux disciples d'Emmaüs.
Conclusion du spécialiste André Paul ("Jésus-Christ, la rupture - Essai sur la naissance du christianisme", Bayard 2001) : l'important est qu'on voit s'élaborer, juste avant l'époque de Jésus, "le modèle spécifique d'un médiateur tenant le rôle du sauveur", et qu'avec Jésus "on quitte le domaine de la fiction pour celle de la réalité vécue".
Ben entendu, cette maturation et sa réalisation en Jésus peuvent être niées et présentées comme un plagiat : mais à condition de... nier aussi l'événement Jésus ! C'est ce qu'on lit entre les lignes des journaux. ]
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Écrit par : Bernard Couture | 08/07/2008
REVELATION
> le mot apocalypse veut dire : "révélation" !
bien sur que les évangiles sont aussi un genre apocalyptique, et quelle apocalypse !!!!!!!!!!!
ce scientifique est un bien pensant, un bon chercheur, mais un nul en religion.
Écrit par : jean christian | 09/07/2008
LA BIBLE EN CONTINU
> Expérience forte et enrichissante à laquelle j'ai pu participer au cours d'une nuit de l'hiver dernier: la lecture de l'intégralité de la bible en continu pendant six jours par des juifs et des chrétiens, catholiques, orthodoxes et protestants. Si je récuse le terme de "religion du Livre", parce que le christianisme est d'abord une religion REVELEE, force est de constater que nous puisons nos racines dans le même terreau que les juifs. Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ...
http://www.labibleencontinu.com
Écrit par : Arnaud de Latrollière | 09/07/2008
PATIENCE
> Ce qui est absolument risible, ce sont ces journalistes qui vous disent doctement des énormités pareilles ! Il n'y a bien de scoop que pour eux ; pour tous les chrétiens un peu au fait de leur religion, il n'y a rien là de nouveau.
Cela ne mériterait qu'un grand éclat de rire si de si sottes pensées n'étaient pas prises pour "Paroles d'Evangile" (c'est le cas de le dire !) par la plupart de nos contemporains. Il va nous falloir reprendre une énième fois notre bâton de pélerin et patiemment ré-expliquer tout depuis le début.
Seigneur, donne-nous ta patience !
Écrit par : Pema S | 09/07/2008
INVESTIGATION
> J’ai fait mes propres investigations, pour les lecteurs de ce blog, et je me permets de les résumer ci-après. À dire vrai, le profane a peu de chances de saisir ce qui est en jeu. C’est généralement vrai, d’ailleurs, chaque fois qu’il s’agit d’archéologie ou d’exégèse, tant les spécificités de ces disciplines échappent au commun des mortels – pour ne rien dire des journalistes qui ne conçoivent les progrès de la connaissance que sous la forme du scoop retentissant…
En deux mots, donc, voici la situation telle que je la comprends pour l’instant, en recoupant les diverses informations disponibles. Bien entendu, la discussion ne fait que commencer, et la communication du Pr Knohl au colloque de Jérusalem n’est pas encore publiée.
La tablette de pierre contenant des inscriptions en hébreu, datant du 1er siècle av. J.-C, a été découverte il y a une dizaine d’années chez un antiquaire de Transjordanie, et achetée par un collectionnaire israélo-suisse vivant à Zurich, David Jeselsohn. Ce n’est que quelques années plus tard qu’il montra cette pièce à une chercheuse israélienne, Ada Yardeni. Celle-ci, spécialiste d’épigraphie hébraïque, saisit rapidement l’importance du document : « Tu as trouvé un “manuscrit de la Mer Morte” en pierre ! »
Avec un autre expert, Binyamin Elitzur, Yardeni publia une transcription du texte dans la revue savante Cathedra (n. 123 ; il s’agit d’une publication en hébreu), sous le titre « Révélation de Gabriel ». Se fondant sur les particularités du style et de l’écriture, ils datent le texte du 1er siècle av. J.-C. Des analyses chimiques, non encore définitivement publiées à ce jour, semblent confirmer l’authenticité de l’inscription et sa datation. Le texte publié, qui relève du genre apocalyptique (« apocalypse » signifie « révélation »), s’inspire principalement des livres de Daniel (dont Gabriel est l’interlocuteur principal), Zacharie et Aggée.
C’est dans Cathedra que le Pr Israel Knohl découvrit l’existence de cette « révélation de Gabriel ». Professeur à l’Université Hébraïque de Jérusalem, spécialiste des écrits de Qumrân, Knohl avait publié en 2000 un livre controversé, The Messiah before Jesus (The University of California Press, Berkeley, 2000). Il soutenait que, contrairement à la thèse dominante, l’idée d’un messie souffrant et ressuscitant n’est pas une originalité des écrits chrétiens (évangiles, saint Paul, etc.), mais qu’elle était au contraire déjà présente dans certains milieux juifs de la génération précédant le Christ. Elle serait née, notamment, après l’écrasement d’une insurrection juive, brutalement réprimée par Hérode et les Romains (IVe s. av. J.-C.), et rapportée notamment par l’historien juif Flavius Josèphe. Dans la ferveur messianique caractéristique de cette période serait apparue la croyance que le Messie annoncé devait en effet souffrir et être mis à mort, avant de ressusciter « le troisième jour » et de monter au Ciel. C’est ce que Knohl appelle le « messianisme catastrophiste » (catastrophic messianism), par opposition à l’idée d’un Messie purement glorieux qui domine dans certains écrits de l’Ancien Testament. Le Messie souffrant serait même déjà identifié comme « fils de Joseph ». Pour Knohl, cela signifie que le Christ lui-même, et a fortiori ses disciples, ont pu consciemment vouloir couler l’histoire de Jésus dans un modèle préexistant, afin de l’attester comme Messie. On ne pourrait plus dire, par exemple : la résurrection du Christ était un fait trop incroyable, trop étranger à la mentalité juive, pour que les disciples l’aient inventée – puisque, au contraire, tout semble indiquer, selon le Pr Knohl, que certains Juifs croyaient que le Messie allait souffrir et ressusciter.
Dans ce contexte, la publication de la « Révélation de Gabriel » suscita aussitôt l’intérêt du chercheur. Tout en rendant hommage au travail des éditeurs, il proposa sa propre version de certains passages illisibles de l’inscription. Vers la fin du texte (ligne 80, le texte en comptant 87), on lit : « Dans trois jours… (mot illisible)… moi Gabriel… (mots difficiles à lire)… prince des princes… » Knohl propose de compléter le passage en lisant : « Dans trois jours, tu vivras, moi Gabriel je te le commande, Prince des princes, etc. » Le texte ferait également allusion à la montée au ciel, en reprenant le thème du « chariot de feu » emportant le prophète Elie (cf. 2 R 2,11). Israel Knohl fit connaître ses hypothèses à diverses reprises, et devait les proposer de nouveau ces jours-ci, lors d’un colloque important consacré à Qumrân.
Tels étant les faits, quelles conclusions peut-on tirer ?
Tout d’abord, Israel Knohl n’est pas un hurluberlu. Ses travaux, sans forcément convaincre la communauté scientifique, sont respectés, et son interprétation des passages illisibles de l’inscription est considérée par certains comme plausible. Il s’agit cependant bel et bien d’une hypothèse : Knohl est assurément désireux de trouver des arguments pour sa propre thèse, mais il faut bien plus qu’un mot illisible pour bâtir une interprétation historique convaincante.
Ensuite, l’enjeu de la discussion échappe évidemment à ceux qui ignorent l’état actuel des recherches sur le milieu juif de l’époque de Jésus. Une thèse assez dominante – dans les milieux « rationalistes » au moins – estime que, puisque l’idée d’un messie souffrant et, a fortiori, ressuscitant, était étrangère à la mentalité juive, les passages où le Christ annonce ses souffrances, sa mort et sa résurrection ne pouvaient être qu’interpolés : en clair, ajoutés après coup par les disciples, après la mort désastreuse de Jésus et la fin de leurs espérances ! Dans ce contexte, les travaux de Knohl sont effectivement dérangeants. Mais ce ne sont certainement pas les chrétiens qui devraient être gênés, bien plutôt tous ceux qui déploient des trésors de sophistication pour « expurger » le Nouveau Testament de tout ce que le Christ « n’a pas pu dire ou penser », étant un simple rabbi juif avec la mentalité propre de son temps…
Comme le signale Timothy Gray, professeur d’études biblique à Denver, interrogé par Catholic News Agency, « d’un côté les savants prétendent que l’absence d’une tradition juive à propos d’un messie souffrant montre que c’est l’Église qui a ajouté cette idée. Et lorsque l’on produit un document, un document ancien montrant que le prophète Daniel était interprété comme attendant un messie souffrant, ces mêmes gens disent “donc le christianisme ne peut être vrai” ». « Vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre ». En résumé : « Pas de trace d’un messie souffrant dans la tradition juive, donc l’Église a inventé cette histoire. Et maintenant que l’on découvre qu’il y a des traces, et que le portrait historique des Évangiles est plus vraisemblable qu’on le pensait, la réponse est que, bien sûr, cela infirme le christianisme ».
Pour le simple fidèle, en tous cas, il n’y a pas de quoi perdre le sommeil. Lisant les Évangiles, il sait depuis longtemps que le Christ a clairement dit que sa mort et sa résurrection étaient annoncées dans les Écritures – comme il l’explique notamment aux disciples d’Emmaüs. Il connaît « le signe de Jonas » (Mt 12,40 ; cf. Jo 2,1 et Os 6,2, d’après le Catéchisme de l’Église catholique, n. 627). Il sait très bien que le Messie n’a pas été uniquement annoncé comme un roi glorieux et triomphant, mais aussi comme un « serviteur souffrant », dont les épreuves sont longuement décrites par le second Isaïe, et dont les manuscrits de la Mer Morte attestent la faveur dans certains milieux juifs contemporains du Christ. Il connaît la vision d’Ezechiel sur les ossements desséchés, spectaculaire résurrection s’il en est… Bref, le chrétien aura sans doute du mal à comprendre pourquoi cette « découverte » archéologique est « bouleversante ». Mais il peut sûrement se réjouir de voir peu à peu progresser la connaissance sur l’époque du Christ, même si ce progrès est toujours lent et, comme on le voit aujourd’hui, sujet à des retours de balancier parfois imprévisibles.
Liens utiles :
La page perso d’Israel Knohl à l’Université hébraïque :
http://pluto.huji.ac.il/~knohl/
Un article de Knohl dans Haaretz en 2007, où il explique ses conclusions :
http://www.haaretz.com/hasen/pages/ShArt.jhtml?itemNo=850657
Un papier sérieux du New York Times faisant le point sur la discussion :
http://www.nytimes.com/2008/07/06/world/middleeast/06stone.html?hp=&pagewanted=print
Enfin, l’excellente mise au point de Catholic News Agency :
http://www.catholicnewsagency.com/new.php?n=13168
Écrit par : Philarete | 09/07/2008
MERCI A PHILARETE
> mr philarete ! je vous dis bravo pour votre analyse, votre travail de recherche et votre bibliographie ! votre travail est remarquable ! merci à vous!
Écrit par : jean christian | 10/07/2008
> Il est toujours interessant, sur le plan purement intellectuel, je veux dire: sur le plan de la spéculation intellectuelle uniquement, de discuter de tout cela.
Il faut tout de même savoir que pour ce qui concerne les traits dominants de la génése, aussi bien que pour nombre d'aspects de la Bible, et d'ailleurs aussi bien pour les Evangiles, l'essentiel du schéma se retrouve dans maintes légendes et mythes dont l'origine semble être en Mésopotamie... voir peut-être plus loin dans les strates de la culture indo-européenne antérieure encore. On peut par exemple citer la légende de Gilgamesh, mais pas seulement.
Pour ce qui est de savoir "ce qui s'est réellement passé", chacun peut dire la chose comme il l'entend, comme il la conçoit, ou comme sa sensibilité, voir sa culture (ou sa crédulité... pourquoi pas?) lui fait appréhender la religion, la croyance, la transcendance, etc...
Il ne faut pas perdre de vue que ce qui fonde la croyance judéo-chrétienne ce sont des écrits compilés en un patchwork relativement indigeste, truffé d'anachronisme, d'ailleurs démontrés par d'excellents chercheurs ayant pignon sur rue (et plus: sur université, dont celles de tel-Aviv, la référence n'est pas petite!), truffé de légendes, de mythes, et parfois de détails dont parfois on se demande "ce qu'ils font là"! Cet écrit c'est la Bible que l'on a transcenddé, et entouré d'une aura qui est un peu exagérée si l'on considére "ce qu'est la Bible intrinsèquement".
Pour ce qui concerne les Evangiles c'est un peu la même chose; il a bien fallu que l'Eglise se fonde, c'est à dire se créé une origine, une vérité, des lettres de noblesse, une antériorité, une raison d'être. Hormis les 4 Evangiles nous avons les écrits pauliens et ceux des pères de l'Eglise (dont ceux de l'innénarable St Augustin, mais pas que lui). Si on se penche sur tout cela on a vite la profonde impression que s'il y eut originellement quelque fait fondateur, il fut ou furent récupéré(s)et montés en épingle.
Il ne faut pas oublier non plus que pendant deux siècles le christianisme resta une secte juive; que les chrétiens allaient à la synagogue, et que le détachement d'avec les juifs se fit peu à peu; l'antinomie telle qu'on la connaît n'est pas un fait originel.
La "récupération" du christianisme fut le fait des Romains, et en particulier de Constantin, qui vit combien ce serait un levier considérable pour agire sur les masses. Au départ les Romains n'avaient rien contre les chrétiens puisqu'ils pratiquaient un panthéisme "parfaitement opportuniste" sans le moindre a priori intégriste d'aucune sorte. par contre dès que le christianisme devint religion d'Etat il n'en fut plus de même (et alors qu'ils étaient loin les préceptes prétendument christiques!!), ce fut la chasse aux "païens" un peu comme au temps du macarthisme... peu râgoutant!
Bref le fait de "foi" aussi bien que l'envie (ou la necessité de "croire en quelque chose) cela n'a rien à voir avec telle découverte archéologique ou avec telle interprétation philologique ou autre. L'une est rivée à l'inconscient, et plus ou moins modelé par la culture et les racines (mémoire collective?), l'autre est de nature intellectuelle, circonstancielle et curieuse.
La dessus sont venu se greffer des éléments héllénistiques, la notion de l'âme immortelle et j'en passe... Ecriture et ré-écriture de forces textes maniés et remaniés...
Tu parles d'une salade sacrée!
je demande votre induljance pour les fôtes de frape...
Lucas
[ De PP à L. - Vous soulevez d'un seul coup toute le monceau de problèmes accumulé par la "culture" du XIXe siècle. La fin du XXe et les débuts du XXIe en ont déjà dissipé beaucoup. Nous allons en reparler, si vous le voulez bien (le temps me manque aujourd'hui) ! Et vous allez voir que les choses se présentent dans une tout autre perspective. Ce que vous croyez être de redoutables objections à la foi chrétienne a été métabolisé depuis longtemps par l'exégèse chrétienne historico-critique... à partir du moment où l'on comprend que les Ecritures ne sont pas un procès-verbal d'événements historiques, mais tout à fait autre chose, dans un autre ordre de pertinence et de significations ! Dans l'immédiat, je vous conseille les livres d'un excellent spécialiste universitaire, André Paul, sur la Bible et ses divers contextes.]
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Écrit par : Lucas | 11/07/2008
À M. ARNAUD DE LA TROLLIERE
> merci pour votre info sur ce magnifique blog de mr Patrick P, concernant ce site internet de la lecture de la bible en continu !
félicitation, je suis le responsable d'une toute nouvelle équipe oecuménique dans ma ville, avec des coptes, des calvinistes, des évangéliques, des orthodoxes, des baptistes, etc...
les connaissant tous, j'ai fondé ce groupe avec mon prêtre de paroisse, maintenant, on va passer à cette vitesse supérieure de fusion dans la lecture biblique !
amitiés à vous l'apporteur du site et créateur de ce blog
Écrit par : jean christian | 12/07/2008
LA COMECE ET L'ISLAM
> la COMECE au nom bien sûr du dialogue participerait-elle à la désinformation sans avoir l'air d'y toucher en faisant prendre des vessies pour des lanternes ?
extrait de la citation du communiqué paru sur le site de la COMECE ET repris intégralemenet ci-dessous.
extrait :
"Rappelant que l’islam a été et reste européen dans ses racines, le métropolite....."
Ah bon, l'islam est européen...
Une chose est sûre, en continuant comme cela il va le devenir, à l'image de ce qui s'est passé pour le christianisme byzantin qui s'est effondré au profit de l'islam.
la COMECE, cela sert à quoi ? Curieux dialogue.
citation intégrale :
« Europe chrétienne » et Islam en Europe
Comment l’Europe chrétienne reçoit-elle l’Islam en Europe ? Comment répondre à la crainte d’une « islamisation de l’Europe » et quelles sont les chances d’une « européanisation » de l’Islam ? Autant de questions qui ont été abordées à l’occasion de cette troisième rencontre de la série de séminaires de Dialogue consacrés à l’Islam, le Christianisme et l’Europe organisés par la CEC, la COMECE et la Fondation Konrad-Adenauer, qui s’est tenue ce 3 juillet au Parlement européen.
Selon Sara Silvestri, Professeur à l’Université de Cambridge et à la City University de Londres, l’Islam a clairement contribué à la culture et à la science en Europe, mais y a eu une influence mineure sur l’organisation politique et juridique de la société, contrairement au christianisme.
Les Musulmans y sont à présent des citoyens à part entière. Elle estime que nous devons abandonner l’idée que les identités sont fixées une fois pour toutes et que les Musulmans constituent une catégorie monolithique. Elle note d’ailleurs certains concepts communs à l’Islam et au christianisme: le souci du bien-être de chaque être humain, le caractère sacré de la vie et l’engagement des croyants dans la sphère publique, rappelant que les Européens, qu’ils soient religieux ou non, ont des valeurs et préoccupations communes telles que la justice sociale. C’est plutôt la perte des valeurs et de la spiritualité qui préoccupe les Musulmans dans nos sociétés sécularisées. Elle conclut que le dialogue interculturel promu par l’UE ne prendra pleinement sens que s’il est mis en pratique pour le bien commun d’une communauté de citoyens.
Représentant de la communauté musulmane de Serbie, le Cheikh Abdullah Nu’man a mis en garde contre les mauvaises interprétations de l’Islam, qui s’éloignent du Coran, par superposition de différentes traditions culturelles génératrices d’erreurs. D’un point de vue théologique comme démographique, la crainte d’une invasion musulmane et de l’imposition de la charia est infondée. Il dénonce par ailleurs l’islamophobie comme étant une excuse raciste qui permet à certains de haïr les Musulmans ou de les discriminer. Il s’agit de « se parler et de s’aimer »et il rappelle que les Musulmans « aiment l’humanité car elle émane de Dieu et aiment Dieu car il nous a crées ».
Le Métropolite Emmanuel de France, représentant du Patriarcat Œcuménique près l’UE, a estimé que les défis interreligieux sont inhérents à une société multiculturelle et se manifestent dans toutes les sphères de la société (travail, école).
En Europe, du fait de l’histoire, nombreux sont ceux qui ont une peur irréfléchie de l’Islam. Celle-ci continue à être véhiculée par la représentation stéréotypée et partiale de l’Islam dans les médias et par un manque de connaissance général de l’Islam. Rappelant que l’Islam a été et reste européen dans ses racines, le Métropolite Emmanuel estime que « nous n’avons pas besoin d’européaniser l’Islam » mais plutôt d’une perception révisée des valeurs et traditions existantes dans leur diversité. La crainte de l’Islam est un défi que les institutions européennes, les Eglises et les média doivent relever. Un nouveau point de départ pourrait selon lui être trouvé dans un traitement médiatique plus juste et l’enseignement de toutes les religions à l’école. En identifiant les points communs entre les religions plutôt que les divergences, il estime que l’on pourra identifier des priorités communes et proposer une vision à l’Europe.
Dans la conclusion du débat, la députée européenne Margrete Auken (Verts-Danemark) a souligné la nécessité d’écouter, d’apprendre et de transmettre afin de surmonter les incompréhensions. Dans ce contexte, le dialogue avec les religions intégré dans le Traité de Lisbonne est selon elle « une obligation en même temps qu’un privilège ».
Le dernier séminaire aura lieu le 11 septembre 2008 sur le thème des relations extérieures de l’UE avec les pays musulmans et notamment de la Réciprocité en matière de liberté religieuse pour les Musulmans en Europe et pour les Chrétiens dans les pays musulmans.
Pour recevoir nos communiqués de presse, veuillez transmettre vos nom, institution et adresse e-mail au Secrétariat de la COMECE. Ces informations ne seront utilisées que dans ce but."
Écrit par : roxane | 13/07/2008
À PHILARETE
> Vous écrivez : "Elle serait née, notamment, après l’écrasement d’une insurrection juive, brutalement réprimée par Hérode et les Romains (IVe s. av. J.-C.)" N'y a-t-il pas là une petite erreur de chronologie ?
Écrit par : Paul Maurice | 15/07/2008
A LUCAS,
> votre texte très long, en dit suffisamment long sur votre incrédulité!
bien c'est un fait accompli, et je veux faire ici bien plus court que vous; à l'occasion je développerais, mais ce serait tellement long....
les seuls textes juifs historiques connus par nos "réacs" de la révolution française et autres microcosmes anti-tout à cette époque (fondateur d'un schisme, puis d'une révolution sanguinaire, puis d'un monde "commun" à tous, sans classe, et qui fit 140 millions de morts sur la planète), bref jusqu'à très récemment, tous les scientifiques étaient quasiment unanimes pour nous répéter, oh combien notre foi, reposait sur si peu de vérité historique!!!!!!!
bah oui, les seuls textes juifs anciens connus du monde remontaient qu'au 9ème siècle....... après JC!!!!!..."ouah, ouah, rigolaient-ils, rien que du vent, de l'a peu près, des chimères inventés de toutes pièces...contrairement à la science,"....ricanaient-ils, vous pensez!?
et bing, les découvertes de la mer morte (1947) firent sombrer en quelques mois, tout un pan de mur façonné par d'ostracistes aveugles,et qui prouvaient que les écrits vétérotestamentaires étaient incroyablement antérieurs au christianisme, et se trouvaient être parfaitement conservés dans des jarres!!!!!!!
allez découvrir la découverte incroyable du livre d'Isaïe, conservés dans ces jarres, et ressorti intact quelques 2400 ans plus tard!!!!!!
"peu importe", se disaient nos amis aussi francs que maçons dans la déconstruction de la recherche de la vérité,
"si donc oui, ok, les écrits vétérotestamentaires remontaient bien en des temps "bibliques"...mdr alors..., il n'en reste pas moins que l'évangile de jean, repose sur rien historiquement tellement il est théologique!!!!!"....voilà, après les découvertes de Qumran, une autre raison appuyée, pour détruire la construction des évangiles!
et pan !, de nouveau dans les années 80, on découvrit 14 lieux très précisemment réferencés dans l'unique évangile de jean !!!!!!!!!!!
et vlan! mdr alors!!!?????......oui, oui, connus et exposés dans aucun autre livre du monde que l'évangile de jean!!!!!!!
"bien, nous, euh,...." dirent-ils alors, "ok pour cela"..., commençaient-ils à chanceler, et à court d'idée contradictoire, finirent par affirmer que :
"oui,...euh,...bien...euh, d'accord pour l'historique, mais euh, c'est évidemment l'oeuvre d'un seul homme, très informé, très théologien, vivant bien à cette époque, mais qui finit par construire ce mythe de jésus sauveur des hommes...."
et renaquit l'idée d'une autre mythologie;
celle-ci, se trouve contredite, par d'autres écrits, tellement nombreux, comme origène, josèphe,....bref par une telle foule d'auteurs, que seuls les incrédules scientifiques, refusent encore d'écouter cette version si connus de tous les historiens des religions, afin d'éviter de se retrouver de nouveau ridiculisés;
et même en 2005, Josèphe Davidovids, dans son célèbre livre, lui le membre de la commission d'archéologie égyptienne mondiale, dévoila sa découverte historique et démontra de manière éclatante, que Joseph le Patriarche, vécut bien en Egypte, et fut encensé comme étant "Aménophis fils de hapou" !!!!!.....bah, c'est écrit dans la bible, mais .... à l'envers!!!!!!......si, si,!
j'ai trop écrit sur ce sujet, si connus des spécialistes, et je m'en lasse, alors à bientôt.
Écrit par : jean christian | 15/07/2008
À Paul MAURICE
> Erreur de chronologie ? Je ne crois pas — à moins que les raisons de votre perplexité m'échappent. La révolte dont je parle a bien eu lieu au IVe s. avant J.-C., au moment de la mort d'Hérode. Elle est rapportée par Flavius Josèphe au livre II (chap. 4, 2) de la "Guerre des Juifs". Le chef de cette sédition est un certain Simon, qui fut tué par les Romains. La figure de Simon serait l'une des sources d'inspiration de ces courants messianiques bien attestés au 1er siècle avant J.-C. Plus spécifiquement, il serait, d'après certains, le Messie "ben Joseph" (humilié et tué) annonçant le Messie "ben David": et là, je vous renvoie à la note de PdP ci-dessus, car la science du blogueur est inépuisable.
Ai-je répondu à votre doute ?
Écrit par : Philarete | 16/07/2008
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