Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/07/2008

Libé trouve le christianisme d’Ingrid Betancourt "doloriste" ! D’où vient cette bourde ?

…de l’archaïsme conceptuel parisien :


Le journalisme ayant perdu (à juste titre) sa légitimité, Libération publie chaque jour un encadré de making-of : pour nous dire comment les sujets de ce numéro ont été choisis, et sous quels angles. Aujourd’hui il s’agit du traitement de l’événement Betancourt. « Sainte Ingrid », titre l’encadré.

Car là est le problème (aux yeux de Libé) : dans le « dolorisme chrétien un peu envahissant » qui aurait, selon le journal, accompagné la vision de cette libération.

Libé a-t-il vu du « dolorisme » dans l’attitude d’Ingrid Betancourt ?

On a vu sa sérénité, sa profondeur, son sens du pardon, son art de tourner le mal en bien. On a vu aussi son espièglerie  – décalée – devant les questions des journalistes culs-de-plomb, assis sur leur centre de gravité politicien. Mais Ingrid est tout sauf « doloriste ». Son christianisme est fait de gratitude et de transparence.

Alors pourquoi Libé dit-il : « dolorisme » ? Parce que c’est un réflexe. A Paris tout se réduit au vocabulaire. Et le langage de Libé, dans certains domaines, date de 1968. D’où le mot « dolorisme » automatiquement accolé au mot « christianisme » : ça remonte à l’époque antédiluvienne,  quarante ans déjà, où les aïeux des journalistes actuels se voulaient  « désirants » et où l’ennemi était tout ce qui freine les « désirs » : donc avant tout le « surmoi judéo-chrétien », etc. Oui, tout cela fait Jurassic Park aujourd’hui, comme le disent des lecteurs de ce blog. Moins Jurassic Park tout de même, ajoutent-ils, que le vocabulaire religieux du Canard enchaîné qui en est resté, lui, à 1908. Au Canard on ne connaît pas le mot « dolorisme » (trop moderne) ; quand on dit « catholicisme », on dit aussitôt : « confesse », « belles pénitentes », « prêchi-prêcha », « drôle de paroissien », « idées diaboliques » ; c’est contemporain d’Emile Combes. Et ça nous rajeunit encore moins que Lacan gourou.  

 

Commentaires

CERTAINS CATHOLIQUES

> Je partage globalement votre point de vue mais je dois avouer que l'anticléricalisme du Canard et de Libé est entretenu par certains catholiques, non ?! Le plus embêtant c'est que Libé et le Canard par leur parti-pris éditorial donnent plus d'importance qu'il ne faudrait à ces chrétiens. Si ces journaux essayaient d'abandonner leurs idées toutes faites sur l'Eglise, ils découvriraient la diversité de l'Eglise et cesseraient de propager leurs visions simplistes.

Écrit par : Hugues | 07/07/2008

CEUX QUE LA FOI D'INGRID INDISPOSE

> J'ai entendu parler, tout à l'heure, à la radio, de la foi d'Ingrid Betancourt... Bon, finalement, à les entendre, c'est pas plus mal qu'elle ait eu la foi, parce qu'on a besoin de se "raccrocher" à quelque chose quand on est dans l'épreuve, hein ; ça l'a aidé moralement, c'est le pari de Pascal, quoi. Mais attention, il ne faudrait pas qu'elle en fasse pas trop, maintenant qu'elle n'est plus dans la jungle !
Un auditeur, d'ailleurs, la trouvait très orgueilleuse, parce qu'elle avait remercié Dieu : c'est de la provocation vis à vis du pauvre des bidonvilles, de penser que Dieu s'est penché sur elle et l'aurait libérée, elle... Mais ne sait-il pas que ce pauvre des bidonvilles, peut-être, remercie Dieu chaque jour, simplement pour la vie qu'il reçoit, dans la joie comme dans l'épreuve ?... Réaction intéressante, en tout cas.
En tout cas, merci, Ingrid, pour tout ce que vous nous apprenez de la vie.

Écrit par : Pimousse | 07/07/2008

INGRID ET SES ENFANTS

> A mon avis, c'est la faute au chapelet, qu'Ingrid Bétancourt tient en main. Dans le cerveau reptilien du journaliste de Libération, chapelet = dolorisme. Réciter le chapelet est une dévotion jugée vieillotte, même chez certains chrétiens. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Sans doute à cause de l'importance accordée à Marie dans cette prière. Plus les gens sont éloignés de la religion catholique, plus ils critiquent le culte de Marie.
Je souhaite à Mme Bétancourt de persévérer dans ses bonnes dispositions et de résister aux pressions de son entourage, qui n'a pas l'air d'apprécier sa religiosité. Je pense notamment à ses enfants. Que la sainte Vierge lui donne la force de continuer !

Écrit par : Sébastien | 07/07/2008

ILS S'EN PLAIGNENT

> Les journalistes du journal Libération ont vu Ingrid Bétancourt agenouillée sur le tarmac de l’aéroport de Bogota, un chapelet à la main. Un tel agenouillement sur un sol rude et râpeux ne ferait-il pas un peu mal aux genoux ? Bien assis dans leurs locaux, nos journalistes parisiens en ont eu mal pour elle. On comprend qu’une telle vue leur ait été désagréable et qu’ils s’en plaignent…

Écrit par : Sophrone | 07/07/2008

ININTELLIGIBLE POUR EUX

> Je crois que la foi lumineuse manifestée par Ingrid Bétancourt est tout simplement inintelligible pour ces journaleux. Ils l'analysent (car ils ne peuvent en faire l'impasse!) comme ils peuvent : avec des réflexe anti-cléricaux surannés. C'est dommage! Avec un peu d'honnêteté intellectuelle, leur point de vue serait intéressant.

Écrit par : Marie C | 07/07/2008

PREVISIBLE

> Il était prévisible qu'une telle démonstration de foi allait perturber l'onde républicaine et soulever quelques vagues laïques.

Écrit par : Annie | 07/07/2008

LUMINEUSE

> Le mot qui me vient à l'esprit pour caractériser Ingrid Bétancourt est plutôt "lumineuse".
Parfois la lumière éblouit et aveugle ceux qui craignent la lumière...

Écrit par : Michel de Guibert | 07/07/2008

INGRID BETANCOURT PARLE DE SA FOI

Ingrid Bétancourt : "Pourquoi je remercie Dieu"
Interview exclusive dans le Magazine Pèlerin (extrait)

" Ingrid Betancourt : "Ma foi m'a sauvée"

L'ex-otage la plus célèbre du monde s'est rendue au Sacré-cœur de Montmartre ce dimanche 6 juillet pour remercier Jésus et la Vierge Marie de sa libération. Après sa prière, Ingrid Betancourt s'est confiée à Pèlerin pour dire comment sa foi s'est manifestée dans les moments les plus douloureux de sa captivité.
C’était dimanche 6 juillet, au soir, à l’issue de la messe de 22 heures célébrée en la basilique du Sacré-Coeur qui domine Paris du haut de la butte Montmartre. Ingrid avait tenu à faire ce pèlerinage avec ses proches : ses enfants Mélanie et Lorenzo, sa mère Yolanda, sa sœur Astrid, et quelques autres. Parce qu’elle voulait tenir une promesse faite durant sa captivité : remercier d’abord et avant tout Jésus et la Vierge Marie de lui avoir rendu sa liberté.
C’est dans la chapelle située derrière le chœur de la basilique qu’elle et sa famille ont prié. Malgré l’heure tardive et la fatigue, Ingrid a accepté de se confier aux lecteurs de Pèlerin, pendant plus d’une demi-heure. Elle a dit la foi qui l’a soutenue dans l’épreuve, son amour pour Jésus et Marie, ses lectures de la Bible et de l’Evangile qui lui ont donné la force de ne pas céder à la haine contre ses geôliers.

Votre premier geste de femme libre a été un signe de croix, votre premier mot a été pour remercier Dieu et la Vierge Marie. Pourquoi avez-vous éprouvé ce besoin ?

> Alors que j’étais en captivité, j’avais pris la résolution, lorsque le moment viendrait d’être libre, de remercier en premier le Seigneur. Pourquoi ? Parce que si je n’avais pas eu le Seigneur à mes côtés, je ne pense pas que j’aurais réussi à grandir dans la douleur. Etre otage vous place dans une situation de constante humiliation. Vous êtes victime de l’arbitraire complet, vous connaissez le plus vil de l’âme humaine.
Face à cela, il y a deux chemins. Soit on se laisse enlaidir, on devient aigre, hargneux, vindicatif, on laisse son cœur se remplir de rancune. Soit on choisit l’autre chemin, celui que Jésus nous a montré. Il nous demande : «Béni ton ennemi». A chaque fois que je lisais la Bible, je sentais que ces mots s’adressaient à moi, comme s’Il était en face de moi, qu’Il savait ce qu’il fallait me dire. Et cela m’arrivait droit au cœur.
Bien sûr, je reconnais que lorsque l’ennemi est atroce, c’est difficile d’être fidèle à cette parole. Pourtant, dès que je faisais l’exercice de prononcer «Béni ton ennemi» –alors que j’avais envie de dire tout le contraire– c’était magique, il y avait comme une espèce de… de soulagement. Et l’horreur disparaissait, tout simplement. Des choses comme celle-là, je pourrais vous en raconter des jours durant. Je sais, je sens, qu’il y a eu une transformation en moi et cette transformation, je la dois à ce contact, à cette capacité d’écoute de ce que Dieu voulait pour moi. Ce fut un dialogue constant avec Dieu à travers l’Evangile !

Cette foi qui vous a porté durant toutes ces années était-elle là dès le premier jour ? Y a-t-il eu un
événement spécial ? Une pensée particulière qui vous a tournée vers Dieu ?

> Je vais vous raconter une histoire en deux temps, qui me ferait presque rire tant je me souviens parfaitement de ces épisodes. Au début de ma captivité, je me suis dit : «Bon, tu vas passer des mois et des mois ici, alors autant lire la Bible», que je ne connaissais pas. En l’ouvrant, je tombe sur les épîtres de saint Paul. Je le cite de mémoire, c’est à peu près cela : «Tu peux solliciter ce que tu veux, de toute façon le Saint-Esprit sollicitera mieux car il sait mieux que toi ce dont tu as besoin.» Quand j’ai lu ça, je me suis écriée : «Mon Dieu, c’est bien, mais ce que je veux, moi je le sais, c’est être libre !» Six ans après, en relisant la même épître, j’ai enfin compris : «Heureusement que le Saint-Esprit est là pour prier pour moi, car je suis incapable de demander ce qu’il faut.» Voilà…

Et cette foi ne vous a pas quittée ? N’avez-vous jamais ressenti des moments d’abandon, de solitude ?

> La première année, c’est vrai, j’étais en lutte contre Dieu. Je lui en voulais terriblement de la mort de mon père. Je lui disais : «Pourquoi m’as-tu fait ça alors que tu sais que je t’adore ? Pourquoi me punis-tu ?» Et puis j’ai compris qu’il fallait Le remercier de l’avoir pris, car jamais papa n’aurait pu supporter ces six années d’horreur. Alors oui, je peux dire que ma foi a continuellement grandi.
C’est curieux, mais c’était comme si des choses se passaient pour que j’en comprenne d’autres. Il faut que je vous raconte ma découverte de Marie. Papa avait une grande dévotion pour la Vierge alors que moi, je dois dire qu’à l’époque, je trouvais Marie un petit peu… bébête. Disons que ce n’était pas vraiment l’image d’une femme qui me faisait rêver.
Et puis, en captivité, j'ai relu les Evangiles et je suis tombée en admiration devant elle. Sans doute parce que pour comprendre la Vierge, il faut avoir vécu, acquis une certaine maturité. Et je commence à trouver vraiment sensationnelle cette jeune fille qui accepte d’avoir un enfant alors qu’elle avait un plan de vie totalement différent. Elle court tous les risques. Pour beaucoup de chrétiens, ce sont des choses bien connues, mais pour moi, c’était une découverte. Je découvre une Marie forte, une Marie intelligente, une Marie qui a de l’humour…
Je vais vous dire : je suis tombée, comme disent les Canadiens, en amour devant Marie en lisant l’évangile de saint Jean, lorsqu’il raconte les noces de Cana. Je trouve ce dialogue entre Marie et Jésus extraordinaire. Cette complicité entre eux, c’est génial. Malgré toutes les raisons que Jésus oppose à sa mère, elle sait déjà qu’il va faire ce qu’elle veut, qu’il transformera l’eau en vin des noces par amour pour elle. En lisant ce passage, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma relation avec mon fils, Lorenzo.

Vous avez tenu à venir, ce soir, à la basilique du Sacré-Cœur. Quel sens donnez-vous à ce pèlerinage ?

> Pendant près de sept ans, j’ai fait beaucoup de promesses à la Vierge et je vais vous raconter une chose d’une importance particulière pour moi. Le 1er juin, j’écoutais Radio Catolica Mundial et j’apprends que le mois de juin est celui où l’on célèbre le Sacré-Cœur. Or, la dernière fois que j’ai vu mon père, à la veille de mon enlèvement, nous étions assis dans sa chambre, sous une image du Sacré-Cœur. Papa m’a alors pris la main, a regardé l’image et a demandé : « Sacré-Cœur, prends soin de mon cœur, prends soin de mon enfant. » Aussi, quand j’ai entendu parler du Sacré-Cœur à la radio, j’ai aussitôt tendu l’oreille.
Sur l’instant, je n’ai pas bien saisi l’histoire de sainte Marguerite-Marie –en fait, je viens juste d’apprendre son nom. Mais j’ai compris que si, comme elle, on se dévouait au Sacré-Cœur, on recevait des bénédictions. Je me souviens d’une bénédiction, en particulier, celle de Jésus promettant de toucher les cœurs durs qui nous font souffrir. Alors, j’ai fait cette prière : « Mon Jésus, je ne t’ai jamais rien demandé parce que tu es tellement grand que j’ai honte de te solliciter. Mais là, je vais te demander quelque chose de très concret. Je ne sais pas ce que cela signifie exactement “se consacrer au Sacré-Cœur”, mais si tu m’annonces, au cours du mois de juin qui est ton mois, la date à laquelle je vais être libérée, je serai toute à toi. » Et le 27 juin, un commandant de la guérilla rentre au campement et nous ordonne de préparer nos affaires, car peut-être l’un d’entre nous va être libéré. Quand il a parlé, j’ai pensé : « Voilà ! Il est au rendez-vous. » Ma libération s’est déroulée de manière très différente, mais le fait est que Jésus a tenu parole : je vis un miracle... "

Lire l'interview intégrale d'Ingrid Betancourt dans Pèlerin n°6554, en kiosque dès le 10 juillet. Elle en dit plus sur les retrouvailles avec ses proches, sur Marie et sur la Bible qui lui ont permis de supporter les souffrances de sa détention, sur son témoignage de foi auprès des autres prisonniers.

Propos recueillis par Antoine d'Abbundo et Vincent Cabanac

http://www.pelerin.info/article/index.jsp?docId=2343000&rubId=9196

Écrit par : Interview, | 07/07/2008

[ De PP À RZI.

> Cessez d'envoyer vos messages de hargne : ils sont étrangers à l'esprit de ce blog. Lisez plutôt l'interview ci-dessus.]

Écrit par : à RZI, | 08/07/2008

COMME ELLE EST

> Quel extraordinaire destin que celui de cette femme politique retournée comme un gant par la lumière du Christ, oui, littéralement comme un gant, car dans ce cas l'intérieur se trouve dehors, en pleine lumière. Le ciel a de l'humour car dans cette affaire tout le monde est piégé car à moins de passer pour des goujats, le monde politico-médiatique sera bien obligé de prendre cette femme comme elle est, solide dans sa foi.
Je trouverais bien, si ce n'est pas déjà fait, Mr de Plunkett, de lui envoyer votre livre "L'écologie de la Bible à nos jours". La femme écologiste qui s'est nourrie de la Bible 6 années durant y trouvera j'en suis sûr matière à réflexion.

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 09/07/2008

RENCONTRE

> Ingrid Betancourt a aussi dit qu'elle avait subi des choses dont elle ne parlerait pas... Ca témoigne davantage de la force de sa joie et, donc, de celle de sa rencontre avec Christ !
Et tous ceux qui jugent la vie d'autres indigne d'être vécue pour diverses raisons (handicap, misère, etc.), voilà un bon "sermon vivant" dans les dents ! Ils ne pourront plus dire que défendre la vie est un exercice intellectuel réalisé dans un fauteuil bien confortable !

Écrit par : Jean | 09/07/2008

UNE AURA

> Pour avoir eu le privilège et le bonheur d'avoir pu rencontrer Ingrid Betancourt pendant quelques instants moins d'un an avant son enlèvement, je voudrais témoigner d'une aura extraordinaire chez cette femme. Entretenez vous avec elle et vous la prendrez en "pleine figure"! Sa force est là, dans ses yeux, dans ses paroles. J'ai souri en observant Messieurs Sarkozy et Kouchner au pied de l'avion qui ramenait IB en France : avec tout le respect que je leur dois, "de vrais gamins", bien sympathiques, tout fébriles d'être là, à pouvoir l'approcher, la toucher. Alors, la référence que fait IB au christianisme, à la Vierge? Un athée ne peut pas dire que ça le laisse indifférent. Cela m'a gêné, je l'avoue, ou plutôt dérangé : non pas de mesurer sa ferveur dans ses propos, mais plutôt de voir qu'elle ne tenait pas compte, pas beaucoup en tous cas, de ceux qui n'ayant pas cette ferveur, ont aussi souffert de son absence. Tant d'intelligence, tant de finesse, tant de force et de sincérité pouvait peut-être amener cette femme hors du commun à mettre un bémol à la manifestation de sa foi. Mais en réalité, peu importe, car comme tous les autres je peux dire haut et fort que son retour a fermé une blessure en moi.

Écrit par : raoul bareiss | 17/08/2008

Les commentaires sont fermés.