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30/05/2008

Vatican : un forum web de la femme

…créé par le Conseil pontifical pour les laïcs :

http://www.zenit.org/article-18096?l=french


En espérant que ce forum contribuera à dissiper les quiproquos sur la place de la femme dans la théologie catholique !

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Commentaires

"ELLE" ET ELLES

> Il faut en effet l'espérer, si on lit l'enquête de "Elle" (19 mai) sur les femmes "cathos bobos récemment baptisées". A en croire cet article, Elise, Delphine, Claire et les autres considèrent leur entrée dans l'Eglise comme un simple moyen d'avoir une bonne image d'elles-mêmes et d'être dans une "communauté", et rejettent tout ce qui leur déplaît dans le christianisme : y compris le Christ, puisque l'une d'elles affirme qu'il n'est pas la seule voie vers Dieu. Inutile de dire qu'elles n'aiment pas le pape et pensent que ce qu'il raconte n'a aucune importance. Ce qui est grave, c'est qu'on ne les a pas détrompées. Question : qui les a accueillies et formées, dans leurs paroisses ? Quel est cette minicroyance à la carte, même pas religieuse ? Ne faut-il pas adhérer au Credo pour recevoir le baptême ?

Écrit par : Hildegard | 30/05/2008

EXQUISE ET DOUCE

> Hildegard, ne jugeons pas ces trois femmes. Ce qu'on leur fait dire dans un magazine féminin, ressemble sûrement plus aux a-priori de la journaliste qu'aux recherches personnelles de ces femmes.
Cela dit c'est vrai qu'il y a dans les pays riches une ambiance d'incertitudes entretenues. Or, comme le dit un théologien d’aujourd’hui : "On ne se sauve que dans l’exactitude de la foi. On ne se sauve, en tout état de cause, que dans l’exactitude. Or partout, aujourd’hui, on vit dans l’inexactitude. Partout l’on se meurt d’inexactitude. La foi est une exactitude, mais à la différence de celle que l’homme connaît et atteint ordinairement par lui-même, c’est une exactitude exquise et douce, comme celle d’un visage dont on se souvient et vers lequel on revient, parce qu’il est à venir…" (F. Cassingena-Trévedy, "Etincelles III", éd. Ad Solem).

Écrit par : Winona | 31/05/2008

LA FEMME DANS LA FOI CHRETIENNE

> Etre femme et prendre sa place n'est pas facile. J'ai dû me mesurer à tous les topos que l'inconscient collectif porte en lui sur ma nature féminine...Avons nous une âme...n'y a t'il pas un Concile qui s'est interrogé là dessus.... La parole et la pensée venant d'une femme pouaf est trop émotive ne l'écoutez pas....N'est-ce pas elle la première qui s'est laissé séduire et à entraîné ce pauvre Adam dans la chute...Elle doit subir d'être violenté utilisé violé elle n'a rien à dire son sein est fait pour soulager le mâle.....Lui il élimine ce qu'il veut garder ou oter...Fais des petits et ferme la...Malgré tout ce fardeau social préjugés inconscient je crois je prie je médite je contemple la Bonté du Mystère de Dieu.car je sais que sa grandeur divine visite le coeur et l'âme autant de la femme que du mâle et quand je parle maintenant j'utilise le mot être humain au lieu de l'homme car aucune de nous n'a dominance ou propriété nous sommes une huamnité en voie de maturation et de croissance. Ce mot homme retiré du vocabulaire adressé à l'ensemble et au groupe humain fait dans l'insconscient collectif beaucoup de dégats car il est à l'origine de bien des comportements destructeurs..Dieu donne sans spécificité alléluia.....

Claudette Dupont


( De PP à CD - Les misogynies que vous mentionnez sont autant d'hérésies par rapport à la foi chrétienne ! Ce qu'on a fait passer pendant plusieurs siècles pour "les valeurs catholiques" n'était que valeurs bourgeoises au pire sens du terme, âneries en redingote, totalement hors de l'évangile. Une seule réserve : non, aucun concile ne s'est jamais interrogé sur l'existence d'une âme féminine. Imaginez-vous des gens d'Eglise en train de se demander si Marie a une âme ? C'est exactement impensable, incompatible avec la logique la plus élémentaire (Et l'on sait à quel point les intellectuels médiévaux étaient des logiciens). Cette grotesque fable du concile misogyne a été lancée il y a quelques dizaines d'années, dans un but polémique et politique, par des gens qui n'avaient aucune notion de la foi chrétienne. Ou alors, niveau BD. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Claudette Dupont | 31/05/2008

UN ORGANISME

> Du même Cassingena-Trévedy : "Appuyer notre vie non sur nos ressources immédiates, naturelles et psychologiques, grevées par une inéluctable loi d'entropie, mais sur l'armature baptismale, sacramentelle et théologale ; sur l'être de grâce effective et possible, sur la 'nova creatura' (II Co V, 17).que le Seigneur installe en nous. C'est là, incontestablement, ce que nous avons de plus solide. Le sujet humain authentique ne se construit pas sur sa subjectivité propre et livrée à elle-même, mais sur un certain organisme que Dieu même ossifie en lui, à mesure que les eaux de la grâce déposent en lui leurs sels."

Écrit par : Winona | 31/05/2008

À CLAUDETTE DUPONT

> Hildegarde de Bingen (XIIe siècle) écrivait des lettres d'engueulade au pape. Elle fut canonisée.
(Les lettres d'engueulade, ce n'était pas pour mettre en cause le Credo de l'Eglise, mais pour reprocher au pape de ne pas assez se démener pour le faire connaître !)

Écrit par : Marcela | 31/05/2008

@ PP et @ Claudette Dupont

> La légende selon laquelle l'Eglise n’aurait admis que tardivement que la femme pouvait avoir « une âme », ou du moins en aurait discuté, viendrait de l'interprétation erronée d'une question soulevée lors d'un Concile local, le Concile de Mâcon, en 565.
Un évêque, qui maîtrisait mal la langue latine, aurait demandé comment il fallait traduire dans la Bible "homo" ("homme" = masculin ou "homme" = être humain)...
La question avait été vite réglée en lui expliquant que le mot latin "homo" (comme le mot grec "άνθρωπος" : "anthropos") désignait l'être humain, homme et femme, et en lui disant que le mot correspondant au masculin (au "mâle" comme dit obligeamment Claudette Dupont), était en latin "vir" (correspondant au mot grec "ἀνδρὸς" : "andros").

Écrit par : Michel de Guibert | 01/06/2008

DAMBRICOURT

> Une question SVP. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre article sur le créationnisme écrit en 2006. Je souhaiterais que vous m"indiquiez où je peux trouver la substance des notes portées en fin d'article et concernant vraisemblablement Mme Anne Dambricourt-Malassé. Ces notes seraient datées des 1/09/06 et 06/04/05. Merci pour une réponse.

Bertrand Joubert


[ De PP à BJ - Il y dans ce blog (en catégorie Sciences) une note du 06.011.2005, une du 02.09.2006, etc. D'autres notes sur le darwinisme et l'"Intelligent design" sont listées dans la même catégorie Sciences en 2007. ]

Cette réponse s'adresse à la question

Écrit par : Bertrand Joubert | 30/06/2008

REFLEXION SUR DARWIN ET LA CREATION

> J'aimerais vous parler de la Leçon inaugurale (14/03/08) du Pr. Michel BRUNET que l'on trouve actuellement en vidéo sur le site du Collège de France. Je l'ai entièrement enregistrée et écoutée attentivement. Puis j'en ai écrit un texte de commentaires que j'aimerais vous communiquer car je vous y cite :

COMMENTAIRES

sur la
LEÇON INAUGURALE DE Michel BRUNET À LA CHAIRE DE PALÉONTOLOGIE HUMAINE DU COLLÈGE DE FRANCE
27 mars 2008
ORIGINE ET HISTOIRE DES HOMINIDÉS.
NOUVEAUX PARADIGMES

COMMENTAIRES SUR LE LANGAGE

Sur le titre

Le sous-titre même de la leçon donne le ton de l’inflation de vocabulaire. “Nouveaux paradigmes” ne manque pas d’allure et, surtout permet à l’auteur de faire savoir qu’il n’entend pas être en reste avec la multitude croissante des utilisateurs du mot “paradigme”; qui est devenu désormais incontournable dans le langage à prétention scientifique. L’emploi de ce terme, très valorisant est devenu une tarte à la crème épistémologique et se doit d’être toujours accompagné de l’épithète “nouveau” pour bien souligner le caractère résolument “moderne” du sujet. On aurait aimé que l’auteur nous parle des caractéristiques de ces nouveaux paradigmes par rapport aux illustres prédécesseurs auxquels il rend un hommage justifié. Nous ne serons éclairés sur ce sujet qu’à la conclusion de sa leçon où il emploie le terme en équivalence avec “nouvelles données” qu’il qualifie de diverses et multiples en ce qui concerne l’extension des fossiles récemment découverts. Cette extension touche à la fois la situation des découvertes qui recouvre de nouveaux territoires, et l’augmentation très importante des chiffres de datation vers le passé. Pour l’auteur, la “diversité et multiplicité de ces nouvelles données”, apportant chacune sa “pierre angulaire” doivent servir à “reconsidérer l’histoire de l’apparition de l’homme dans le cadre de ces nouveaux paradigmes”, lesquels doivent “induire des changements “drastiques” pour l’ensemble de notre histoire”. Tout en reconnaissant l’intérêt exceptionnel que présentent ces découvertes passionnantes et complémentaires dans l’approfondissement des connaissances paléontologiques, il ne paraît pas que celles-ci marquent une rupture radicale dans le développement de cette science, justifiant qu’on leur attribue des qualificatifs aussi forts. Il ne faut pas, en effet, oublier qu’un quelconque progrès dans une science, fût-il un pas de géant, ne saurait autoriser l’utilisation de “nouveau paradigme” s’il ne s’accompagnait pas d’une révolution profonde de la pensée.
En conclusion, on est amené à soupçonner l’auteur, dans l’appropriation de ces expressions, de se livrer à une inflation sémantique, de forcer quelque peu la note et, en définitive, de se payer de mots.

Sur la langue

Il ne faut pas oublier que nous sommes ici dans un aréopage prestigieux : le Collège de France, et lors d’une séance particulière : une leçon inaugurale, qui ne sont pas sans évoquer une réception à l’Académie française. Sans aller jusqu’à comparer le langage de l’auteur à celui des rapeurs des banlieues, on est bien obligé de ressentir une différence d’expression de celui-ci avec, par exemple, celle utilisée pas un Claude Bernard dans son “Introduction à l’étude de la médecine expérimentale”. Il faut reconnaître que les licences de langage sont devenues monnaie courante dans les officines spécialisées dans la communication. Cela excuse-t-il les dérapages auxquels l’auteur se laisse aller en cette mémorable occasion ?
Citons en quelques unes qui consistent essentiellement dans des “anglicismes” (qui sont comme chacun le sais, des barbarismes délicatement présentés). Ils ne manquent pas :
- L’emploi du verbe “initier” pris dans le sens de commencer, lancer ou amorcer est incorrect. C'est une mauvaise traduction du verbe anglais to initiate.
- le mot “drastique”, bien que très couramment employé fait partie des tombereaux d’anglicismes qui se sont répandus sur notre vocabulaire par suite de la prédominance de la langue anglaise dans les publications non littéraires de ces dernières décennies et auxquels le manque de vigilance de nos scientistes et autres médias ont peu à peu donné asile en faisant mine d’oublier que la langue française est sans doute la plus adéquate et la plus riche de toutes les autres, notamment l’anglais. Il existe quelques très rares exemples de mots d’origine étrangère qui ont été légitimement adoptés dans la mesure où ils n’avaient aucune correspondance dans notre langue. Mais ici, parler de “changements drastiques pour l’ensemble de notre histoire” alors que le terme “radical” ou “contraignant” permet de rendre la même information, est inexcusable.
- Enfin, l’utilisation, ad nauseam, de la numérotation anglo-saxonne consistant à substituer le “point” à la “virgule” est simplement intolérable dans une conférence aussi prestigieuse donnée dans le cadre de ce Collège dit “de France”. Il n’est, en outre, pas impossible que cette très mauvaise habitude soit à l’origine de l’erreur commise par les manipulateurs d’appareils de radiothérapie dans certains hôpitaux, appareils dont les documentations rédigées, soit en anglais, soit en mauvais français de traduction, dans la lecture des chiffres d’irradiation préconisés et ayant provoqué chez de nombreux malades des surexpositions tragiques.
- Je ne citerai, enfin, que comme anecdotique :
- l’emploi de l’expression “démocratie participative” sortie d’un contexte de combat politicien singulièrement hors sujet.
- La curieuse “absence de l’existence de restes de fossiles humains”
- L’oubli regrettable, dans l’hommage appuyé, rendu à la Secrétaire-assistante, du nom de cette personne.
- le lapsus linguæ qui a institué Georges Cuvier “procureur” au lieu d’avocat du fixisme-catastrophisme.
- l’utilisation discutable, à deux reprises, de la notation “et/ou” que l’on trouve fréquemment dans les publications scientifiques mais qui se prête assez mal à l’expression orale.


COMMENTAIRES SUR LE LANGAGE

Ici, nous ne pouvons qu’admirer l’excellent travail présenté par l’auteur et reconnaître le très grand intérêt de sa communication. Il ne fait aucun doute que, au cours de ces dernières années, la paléontologie humaine a bénéficié de progrès considérables dans ses connaissances. Le conférencier, ayant participé lui-même aux travaux de fouilles et aux découvertes spectaculaires, notamment du plus vieil homme connu, au Tchad, nous promène dans une aventure fantastique et pleine de rebondissements. Nous ne pouvons qu’applaudir la performance et le talent de conteur et de présentateur très convaincant.
Que ne s’est-il contenté de traiter son sujet qu’il connaît sur le bout des doigts et qui répondait presque parfaitement au titre de la conférence ?
Hélas, il fallut qu’à deux reprises il se livre à une digression consistant à interpeller vivement un “courant de pensée” qui, si on veut l’en croire, représente un si minime intérêt que la question se pose précisément quant à sa nécessité.

Citons le conférencier :
- “ … je ne saurais oublier de mettre en exergue la tribune prestigieuse que vous avez accordée à la paléontologie humaine et ceci, surtout à un moment où resurgissent (sic) avec vigueur, y compris en France, la tentation des errements de certains courants de pensée créationnistes ou néo-créationnistes sensu lato “
- “ Comme l’avait prédit Charles Darwin (1871), les plus anciens préhumains fossiles, à ce jour datés de 7 millions d’années, sont donc bien connus en Afrique et témoignent d’une origine africaine et ancienne de l’humanité.
Pourtant le courant créationniste, et plutôt maintenant “néo-créationniste”, habilement grimé en pseudo-science sous le nom de “dessein intelligent” (“intelligent design” des anglo-saxons) fait preuve d’une vigueur (bis) persistante, non seulement par sa solide implantation sur le continent nord-américain, mais aussi dans l’Ancien Monde, ainsi qu’en témoigne l’édition de luxe du “Livre de la Création” qui, en 2007, a été l’objet d’un envoi en nombre en France, à l’ensemble des établissements d’enseignement et de recherche. L’existence d’une chaire de paléontologie humaine, à côté des nombreux enseignements évolutionnistes qui sont déjà dispensés au Collège de France, est une tribune prestigieuse qui permettra de mettre en exergue (bis) et sans équivoque que ces courants de pensée moyenâgeux font fi des découvertes et des connaissances scientifiques acquises depuis le XIXe siècle.”
Les digressions concernant le créationnisme s’arrêtent là, sur une causerie de plus d’une heure. À peine doit-on y ajouter un détail qui ne semble pas avoir sa place dans un exposé aussi savant : l’épisode burlesque de l’Homme dit de “Piltdown” que notre auteur qualifie, à juste titre, de “supercherie”. On se demande si, par hasard, cette manœuvre datant de 1912, ne serait pas soupçonnable d’être le fait de certains “grimeurs de pseudo-science” qui, bien qu’allant à l’inverse de leur propos, seraient bien dans la ligne des créationnistes. Décidément, la paléontologie se révèle à l’évidence, comme une redoutable science de combat !
Mais, allons au fond de l’affaire. La guerre commence au XIXe siècle avec Linné, Cuvier, Lamarck et Darwin. Les deux premiers adoptent le “paradigme” de leur temps et sont “fixistes” (c’est le terme initial qui permet de rester dans la ligne scientifique, en évitant ce “créationnisme” idéologique et qui s’oppose exactement à l’autre terme initial : “transformisme”). Les deux autres sont “transformistes”, Lamarck étant le premier à avoir utilisé cette notion, suivi de près par Darwin. Lamarck propose, comme mécanisme de l’évolution, l’acquisition (héréditaire) de caractères existentiels “acquis” ; Darwin voit plutôt une évolution dirigée par la sélection naturelle qui élimine les organismes non compétitifs, soit par rapport aux variations d’environnement, soit en raison de l’apparition de nouveaux organismes mieux armés. Les choses en restent là jusqu’à l’apparition de la génétique qui apporte, sur un plateau d’argent, l’argument massue dont les successeurs de Darwin ont besoin pour écraser les successeurs de Lamarck : la mutation. Mis au défi d’apporter la preuve de leur hypothèse existentielle, les lamarckiens en sont bien incapables alors qu’il est impossible de nier les mutations qui, comme chacun sait sont entièrement le fait du hasard. Darwin a donc fini par triompher et sa dictature s’imposa pendant tout le XXe siècle et s’impose encore. Mais, depuis quelques décennies, les critiques contre cette théorie commencent à pleuvoir. Ces critiques ne sont pas le fait de fondamentalistes hystériques, venus de l’Amérique profonde et qui remplacent, dans les lycées les plus reculés, le corpus scientifique massif attestant la réalité de l’Évolution par la Bible. Elles sont proférées par de très nombreux scientifiques dont de très grandes pointures devant lesquelles les considérations philosophico-scientistes de Jacques Monod tiennent difficilement la route. Mais le terrorisme intellectuel et médiatique de nos vigoureux Darwinistes (car, il n’y a pas, semble-t-il, que les créationnistes qui font preuve de “vigueur” !) est parvenu, jusqu’à ce jour à maintenir la barque à flot malgré les secousses.
Cela dit, le fait est que l’on commence à sentir un début de naufrage, ce qui explique, non plus la “vigueur” mais plutôt la violence avec laquelle les tenants de la théorie orthodoxe s’en prennent à “certains courants de pensée” qu’ils réprouvent, trouvant scandaleux que leurs sectateurs puissent avoir le culot d’adresser des brochures à leurs propres ouailles (ce qui est, effectivement, une perte de temps et d’argent évidente : mieux aurait valu de passer une page dans Le Monde, qui, malgré ses sympathies athées, n’aurait pas refusé le pactole). Pour les créationnistes, l’affaire est claire : ils ont une position intenable et tout le monde le sait. On est donc amené à se demande si la chasse à un aussi piètre gibier n’a pas d’autres motifs que la défense vertueuse de l’évolutionnisme qui n’en demande pas tant. La réponse se fait jour lorsque, de “créationnisme”, on en vient à s’attaquer à un “néo-créationnisme” dont il est bien évident que ce terme provient de l’imagination féconde de nos orthodoxes chasseurs de sorcières.
Voici d’ailleurs ce qu’en pense un journaliste connu, Patrice de Plunkett dans son “blog” du 02/09/06, intitulé : “Le “créationnisme” est-il un délit ?”
- “… Et qu'est-ce que le "néocréationnisme" ?  Un concept hétéroclite, comme tous les mythes alimentant une chasse aux sorcières. Les médias et le lobby matérialiste dur (minoritaire chez les scientifiques) mélangent deux idées différentes : a) celle des fondamentalistes anglo-saxons exaltés, qui rejettent toute évolution et croient que la Genèse est un récit scientifique ;  b) celle des chrétiens catholiques, qui croient que l'homme n'est pas "un produit accidentel privé de sens" (Benoît XVI) et que la vie et l'univers sont une création de Dieu : notion compatible avec les phénomènes d'évolution constatés.  En amalgamant (a) et (b), on fait comme si les scientifiques de l'Académie pontificale et les Texans fous pensaient la même chose...
... et l'on déclare que cette chose est une sorte de délit. D'où le ton policier sur lequel les médias parlent du créationnisme, comme s'il s'agissait de la pédophilie ! 
Le but semble être de réduire les chrétiens au silence, dans ce domaine comme dans les autres.
Or le délit d'opinion n'existe pas dans les démocraties. On peut refuser l'idée que la vie soit l'œuvre de Dieu, mais de quel droit interdire cette idée à autrui ?   De quel droit disqualifier une paléontologue sur le plan scientifique, sous le prétexte qu'elle est membre de la Fondation Teilhard de Chardin ? 
Peut-être parce qu'une course de vitesse est engagée. Le lobby biotechnologique a beaucoup d'argent à gagner ; il  a donc intérêt, avant certaines échéances scientifiques, à réduire au silence ceux qui protègent la dignité de la personne humaine. L'idée que celle-ci soit l'œuvre de Dieu est le garant absolu de cette dignité. Il faut donc déconsidérer cette idée. Voilà où nous en sommes.”
M. P. de Plunkett ne se défend pas de confesser la religion catholique, ce qui est son droit mais qui pourrait laisser croire que SEULS les catholiques s’intéressent à cette affaire de “liberté d’opinion” au sujet de l’auteur de la Création. Il n’en est rien car la critique du darwinisme s’établit sur des données purement scientifiques et l’ “intelligent design” ne représente rien d’autre qu’une hypothèse alternative à l’énorme bourde consistant à accréditer le rôle créateur du hasard en confiant à la sélection naturelle le soin d’ébarber les bavures (probabilistes) de ce piètre démiurge. Il n’est pas plus opportun d’en parler ici que M. Michel Brunet ne juge utile de développer ses attaques dans sa Leçon inaugurale.
À choisir entre la naïveté des créationnistes et la duplicité et le prétendu esprit scientifique (que M. Brunet considère comme une source d’humilité) des darwiniens, j’opte sans hésitation en faveur des premiers. Je n’accorde, d’ailleurs, que peu de temps aux seconds pour perdre leurs illusions. Le fait est que, sous couvert de “science”, on a déclenché une véritable guerre de religion qui, pour des raisons dont je laisse l’appréciation à chacun, a pour but inavoué de substituer le dieu-hasard au Dieu barbu perché sur son nuage. Cette guerre prétend donc substituer l’impossible à l’improbable. Attendons la fin de la partie !

Bertrand JOUBERT 30/06/08

Écrit par : Bertrand Joubert | 30/06/2008

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