28/01/2008
Prodigieuse affaire Kerviel
...signe des temps :
m
Prodigieuse affaire Kerviel ! L’enquête sera complexe et intéressante. Peut-être débrouillera-t-elle les filaments de cette histoire. Pour l’instant tenons-nous-en à la déclaration faite tout à l’heure à la presse par le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin : Kerviel aurait agi seul, n’aurait pas détourné un centime de la folle montagne d’argent virtuel, et aurait accompli cette dinguerie pour « apparaître comme un trader d’exception » et « obtenir des primes de rendement supérieures ». Moyennant quoi il a joué à saute-mouton avec des procédures de contrôle visiblement débiles.
Et si ce n’est pas ça ? S’il y a autre chose derrière ? Si Me Charrière-Bournazel a raison de soupçonner la SocGen d’avoir perdu pire encore dans les subprimes ? Si l’affaire Kerviel n’était qu’un rideau de fumée ?
Dans ce cas aussi la même conclusion s’imposerait : ce capitalisme a perdu la raison. Stiglitz le dit. Guaino le dit. Le pape le dit.
Mais les ultralibéraux le nient.
Qu’allons-nous faire d’eux ?
m
13:15 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Kerviel, Société Générale, Charrière-Bournazel
Commentaires
A QUAND
> Tout à fait d'accord avec vous, comme toujours on attend les scandales pour réagir, Enron il y a quelques années, la Société Générale aujourd'hui, on colle des rustines, cela tient quelques années mais ça n'est jamais assez.
La crise ne fait que commencer, j'en viens à espérer qu'elle soit profonde et très dure, il n'y a que quand on touche le fond qu'on peut remonter à la surface. Bien qu'en écrivant cela je me dis que le jeudi noir n'a finalement rien solutionné, nous sommes toujours aussi fous. A la différence qu'aujourd'hui les sommes engagées n'ont rien à voir avec celles du passé et les conséquences seront encore plus graves.
A quand la chute du chateau de carte?
Écrit par : Vincent | 28/01/2008
PAPE ET ACADEMIE DES SCIENCES
Cher Monsieur,je voudrais juste vous signaler le discours que le Saint Père a tenu ce jour aux représentants de l`Académie des Sciences de Paris, fort intéressant.
UDIENZA AI PARTECIPANTI AL CONVEGNO INTER-ACCADEMICO PROMOSSO DALLA ACADÉMIE DES SCIENCES DI PARIGI E DALLA PONTIFICIA ACCADEMIA DELLE SCIENZE , 28.01.2008
UDIENZA AI PARTECIPANTI AL CONVEGNO INTER-ACCADEMICO PROMOSSO DALLA ACADÉMIE DES SCIENCES DI PARIGI E DALLA PONTIFICIA ACCADEMIA DELLE SCIENZE
A fine mattinata, nella Sala dei Papi del Palazzo Apostolico Vaticano, il Santo Padre Benedetto XVI riceve in Udienza i partecipanti al Convegno inter-accademico sul tema: "L’identité changeante de l’individu" promosso dalla Académie des Sciences di Parigi e dalla Pontificia Accademia delle Scienze e rivolge loro il discorso che riportiamo di seguito:
DISCORSO DEL SANTO PADRE
Messieurs les Chanceliers,
Excellences,
Chers Amis Académiciens,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec plaisir que je vous accueille au terme de votre Colloque qui s’achève ici à Rome, après s’être déroulé à l’Institut de France, à Paris, et qui fut consacré au thème «L’identité changeante de l’individu». Je remercie tout d’abord le Prince Gabriel de Broglie pour les paroles d’hommage par lesquelles il a voulu introduire notre rencontre. Je voudrais également saluer les membres de toutes les institutions sous l’égide desquelles ce Colloque a été organisé: l’Académie pontificale des Sciences et l’Académie pontificale des Sciences sociales, l’Académie des Sciences morales et politiques, l’Académie des Sciences, l’Institut Catholique de Paris. Je me réjouis que, pour la première fois, une collaboration inter-académique de cette nature ait pu s’instaurer, ouvrant la voie à de larges recherches pluridisciplinaires toujours plus fécondes.
Alors que les sciences exactes, naturelles et humaines sont parvenues à de prodigieuses avancées sur la connaissance de l’homme et de son univers, la tentation est grande de vouloir circonscrire totalement l’identité de l’être humain et de l’enfermer dans le savoir que l’on peut en avoir. Pour ne pas s’engager sur une telle voie, il importe de faire droit à la recherche anthropologique, philosophique et théologique, qui permet de faire apparaître et de maintenir en l’homme son mystère propre, car aucune science ne peut dire qui est l’homme, d’où il vient et où il va. La science de l’homme devient donc la plus nécessaire de toutes les sciences. C’est ce qu’exprimait Jean-Paul II dans l’encyclique Fides et ratio: «Un grand défi qui se présente à nous est celui de savoir accomplir le passage, aussi nécessaire qu’urgent, du phénomène au fondement. Il n’est pas possible de s’arrêter à la seule expérience; même quand celle-ci exprime et rend manifeste l’intériorité de l’homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose» (n. 83). L’homme est toujours au-delà de ce que l’on en voit ou de ce que l’on en perçoit par l’expérience. Négliger le questionnement sur l’être de l’homme conduit inévitablement à refuser de rechercher la vérité objective sur l’être dans son intégralité et, de ce fait, à ne plus être capable de reconnaître le fondement sur lequel repose la dignité de l’homme, de tout homme, depuis la période embryonnaire jusqu’à sa mort naturelle.
Au cours de votre colloque, vous avez fait l’expérience que les sciences, la philosophie et la théologie peuvent s’aider pour percevoir l’identité de l’homme, qui est toujours en devenir. À partir d’une interrogation sur le nouvel être issu de la fusion cellulaire, qui est porteur d’un patrimoine génétique nouveau et spécifique, vous avez fait apparaître des éléments essentiels du mystère de l’homme, marqué par l’altérité : être créé par Dieu, être à l’image de Dieu, être aimé fait pour aimer. En tant qu’être humain, il n’est jamais clos sur lui-même ; il est toujours porteur d’altérité et il se trouve dès son origine en interaction avec d’autres êtres humains, comme nous le révèlent de plus en plus les sciences humaines. Comment ne pas évoquer ici la merveilleuse méditation du psalmiste sur l’être humain tissé dans le secret du ventre de sa mère et en même temps connu, dans son identité et dans son mystère, de Dieu seul, qui l’aime et le protège (cf. Ps 138 [139], 1-16).
L’homme n’est pas le fruit du hasard, ni d’un faisceau de convergences, ni de déterminismes, ni d’interactions physico-chimiques; il est un être jouissant d’une liberté qui, tout en prenant en compte sa nature, transcende cette dernière et qui est le signe du mystère d’altérité qui l’habite. C’est dans cette perspective que le grand penseur Pascal disait que «l’homme passe infiniment l’homme». Cette liberté, qui est le propre de l’être-homme, fait que ce dernier peut orienter sa vie vers une fin, qu’il peut, par les actes qu’il pose, se diriger vers le bonheur auquel il est appelé pour l’éternité. Cette liberté fait apparaître que l’existence de l’homme a un sens. Dans l’exercice de son authentique liberté, la personne réalise sa vocation; elle s’accomplit; elle donne forme à son identité profonde. C’est aussi dans la mise en œuvre de sa liberté qu’elle exerce sa responsabilité propre sur ses actes. En ce sens, la dignité particulière de l’être humain est à la fois un don de Dieu et la promesse d’un avenir.
L’homme porte en lui une capacité spécifique: discerner ce qui est bon et bien. Mise en lui par le Créateur comme un sceau, la syndérèse le pousse à faire le bien. Mû par elle, l’homme est appelé à développer sa conscience par la formation et par l’exercice, pour se diriger librement dans l’existence, en se fondant sur les lois essentielles que sont la loi naturelle et la loi morale. À notre époque où le développement des sciences attire et séduit par les possibilités offertes, il importe plus que jamais d’éduquer les consciences de nos contemporains, pour que la science ne devienne pas le critère du bien, et que l’homme soit respecté comme le centre de la création et qu’il ne soit pas l’objet de manipulations idéologiques, ni de décisions arbitraires ni non plus d’abus des plus forts sur les plus faibles. Autant de dangers dont nous avons pu connaître les manifestations au cours de l’histoire humaine, et en particulier au cours du vingtième siècle.
Toute démarche scientifique doit aussi être une démarche d’amour, appelée à se mettre au service de l’homme et de l’humanité, et à apporter sa contribution à la construction de l’identité des personnes. En effet, comme je le soulignais dans l’encyclique Deus caritas est, «l’amour comprend la totalité de l’existence dans toutes ses dimensions, y compris celle du temps… L’amour est ‘extase’», c’est-à-dire, «chemin, exode permanent allant du je enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi, et précisément vers la découverte de soi-même» (n. 6). L’amour fait sortir de soi pour découvrir et reconnaître l’autre; en ouvrant à l’altérité, il affermit aussi l’identité du sujet, car l’autre me révèle à moi-même. Tout au long de la Bible, c’est l’expérience qui, à partir d’Abraham, a été faite par de nombreux croyants. Le modèle par excellence de l’amour est le Christ. C’est dans l’acte de donner sa vie pour ses frères, de se donner totalement, que se manifeste son identité profonde et que nous avons la clé de lecture du mystère insondable de son être et de sa mission.
Confiant vos recherches à l’intercession de saint Thomas d’Aquin, que l’Église honore en ce jour et qui demeure un «authentique modèle pour ceux qui recherchent la vérité» (Fides et ratio, n. 78), je vous assure de ma prière pour vous, pour vos familles et pour vos collaborateurs, et j’accorde à tous avec affection la Bénédiction apostolique.
http://212.77.1.245/news_services/bulletin/news/21567.php?index=21567&lang=it
Écrit par : Luisa | 28/01/2008
QUAND
> Sans être présomptueux, quand un prophète du lieu commun a affirmé qu'il valait mieux être incompétent que malhonnête, la messe était dite.
Ces gens-là ne commenceront à se poser de questions que quand le drame aura eu lieu.
Écrit par : LBDD | 28/01/2008
SCANDALES
> Il n'y a pas de scandale quand un gestionnaire de portefeuille prend des risques et que cela rapporte énormément d'argent grâce à la spéculation sur des matières brutes, des indices, des indices d'indices, sur la raréfaction des produits de première nécessité, l'exploitation de la misère. Il n'y scandale que lorsque le gestionnaire rate son coup.
Je relève que le Financial Times dénonce des comportements suspects au sein de la SG. Il est étonnant de devoir lire la presse anglo saxonne pour savoir ce qui se passe en France.
http://www.ft.com/cms/s/0/efb7599a-ccf5-11dc-8df7-000077b07658.html
Écrit par : Crux | 28/01/2008
AUTREMENT
> Nous assistons à la fin de l'oligarchie de la haute-finance ( made in U.S.A.) qui va devoir passer la main à l'Asie (Chine, Inde, Indonésie). Il va falloir vivre autrement.
Écrit par : Loïc de Bénazé | 28/01/2008
FOLIE
> On brasse on joue on pille et nos frères couchent sous des toiles de tente. Tout le monde laisse faire en s'inclinant devant Mammon et en admirant les Etats-Unis. Zst-ce que notre démocratie ne pourrait pas tenter d'atténuer ces actes de folie. La conscience chrétienne pourrait mettre aussi la main à la pâte.
Écrit par : Bernard Trapes | 29/01/2008
BONUS
> Je viens de lire que Kerviel avait demandé un bonus de 600 000 euros...
L'argent fait perdre la tête !
En tout cas, je ne suis pas d'accord pour dire qu'il n'a pas agi par intérêt personnel. S'il est vrai qu'il ne touchait rien directement sur ses spéculations à 50 Mds, il est clair qu'il visait la récompense pour les avoir faites.
Écrit par : Ludovic | 29/01/2008
PRESOMPTION
> Je trouve que tout le monde va vite en besogne avec ce "pauvre" homme (l'adjectif n'est pas forcement bien choisi, je vous l'accorde). Je precise toutefois que je suis bien conscient que le systeme financier n'est d'ailleurs plus un systeme organise et personne ne sait ou il va. De meme, les sommes en jeu sont indecentes.
Toutefois, je trouve que tout le monde condamne Kerviel (a commencer par les medias), alors que, jusqu'a preuve du contraire, selon la loi francaise, cet homme est considere innocent. On lui fait un proces d'intention, je pense que cette personne a aussi le droit de se defendre. N'est on pas en train de le condamner, comme les medias l'ont fait pour Benoit XVI lors de son discours de Ratisbonne?
Certes le systeme financier est completement fou, mais concernant M. Kerviel, avant que la Justice ait clairement identifie les responsables, laissons lui le benefice du doute, et le droit de se defendre.
Écrit par : Alexandre Calendreau | 30/01/2008
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