Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/01/2008

IVG de masse : ceux qui la promeuvent, et ceux qui s’en inquiètent

Deux informations contradictoires :


1. Pour la première fois à Paris, une campagne d’affiches dans les lieux publics mentionne l’avortement parmi les droits à promouvoir. L'initiative vient du Conseil régional : il dit mettre ainsi fin à un « tabou ». L’IVG touchant 200 000 Françaises par an (un enfant sur quatre), il n'y avait pourtant pas de tabou. On habitue ainsi l'opinion à prendre les moeurs dominantes pour des moeurs en danger, et le conformisme pour de l'indépendance d'esprit : c'est  le  système  des  fausses  évidences.  Et c'est la clé de fonctionnement de la société matérialiste technicienne.

m

2. Se donnant pour objectif de « réveiller une opinion qui n'est pas majoritairement hostile au respect de la vie mais qui s'est endormie en s'habituant à la situation de fait issue du bouleversement légal de valeurs fondamen-tales », la 4ème Marche pour la Vie aura lieu à Paris le 20 janvier, de la République (14 h 30)  à l’Opéra. Cinq évêques français lui accordent leur soutien : Mgr Bagnard (Belley-Ars), Mgr Cattenoz (Avignon), Mgr Centène (Vannes), Mgr Fort (Orléans) et Mgr Rey (Fréjus-Toulon). L'évêque d'Orléans déclare : « Pas besoin d’être croyant pour dire que, si nous sommes vivants aujourd’hui, c’est que nous avons été respectés dès les premiers mois de notre vie. »

 

 

Commentaires

DROIT ACQUIS...

> Nous l'avions annoncé au moment de la légalisation de l'avortement : le légal deviendrait vite le moral... Au départ, il ne s'agissait que de tolérer une solution apparaissant comme un moindre mal (?) pour résoudre le drame des avortements clandestins. A l'arrivée, cela devient un "droit acquis"... Qu'en pense Simone Veil ?

Écrit par : Michel de Guibert | 16/01/2008

NON-VALEURS

> C'est une loi historique universelle qui veut qu'une institution ou un système de valeurs clandestin et persécuté, une fois qu'il ou elle accède au pouvoir, continue à se faire passer pour minoritaire et opprimé. Après tout, l'Eglise aussi est passée par là.
A la seule différence que, dans les cas précédents, on remplaçait des valeurs par d'autres. Ici, on remplace des valeurs par des non-valeurs : la bénédiction systématique des faits et des déterminismes lourds qui pèsent sur les personnes (penchants sexuels insurmontables, pressions sociales des patrons sur les femmes enceintes, etc..). Bref c'est la défaite historique de la volonté d'humanisation (soustraire l'humain à la tyrannie par la construction du Droit), et une victoire hallucinante des forces du laisser-faire, laisser-passer. La "tolérance", ce dogme de la nouvelle religion, c'est ça : ne dire non à rien, pas même à l'abjection. "Les rebelles d'aujourd'hui se reconnaissent en ce qu'ils disent oui à tout" (P. Muray).
Le côté positif de cette propagande, c'est qu'elle est plus qu'amusante. Rien de plus marrant que voir l'establishment fantasmer sur les forces réactionnaires qui menacent leur belle utopie, qui comme on sait, fonctionne très bien (pas d'émeutes, pas de violence, nan, un monde parfait).

Écrit par : LBDD | 16/01/2008

LE DISCOURS POUR LA VIE

> Cette question plus qu'épineuse l'est infiniment plus encore du fait des justifications mal faites par les mouvements opposés à l'avortement.
Dans l'esprit du public, il s'agit de leur part d'interdire une solution que personnellement j'estime nécessaire dans le cas des jeunes femmes violées, ou même en situation de maternité conjointe à une situation de drame social.
Or le discours pour la vie n'est ni clair ni honnête en ce sens qu'il prend le parti d'ignorer les situations vécues. Il promeut des principes, dont non seulement la lecture est inconnue du grand public, mais trouvent face à eux les partisans de l'IVG, qui eux partent de la situation vécue.
C'est un dialogue de sourds qui profite à l'IVG de masse.
La grande question sera donc : les anti-avortement ne provoquent-ils pas un résultat contraire à leur engagement ? Le discours de l'Eglise est quant à lui, comme toujours ambigu, qui fait la promotion de la famille, dont aujourd'hui le contenu est vide, et par ailleurs soutient les grands désordres officiels du monde éco-politique et par là, le drame intime des foules entières.

MTG


[ De PP à MTG - Je ne comprends pas vos dernières lignes. Quel est le "contenu vide", et en quoi l'Eglise catholique soutient-elle "les grands désordres officiels du monde éco-politique", dont elle parle au contraire avec des mots sévères et dans ses documents les plus magistraux ? ]

Cette question s'adresse au commentaire

Écrit par : Michel Thomas de La Garde | 16/01/2008

UN VRAI TABOU

> Il y a en revanche un vrai tabou, celui d'évoquer le traumatisme des femmes avortées.

Arriver à en faire une avancée de la condition féminine, c'est quand même très fort. L'avortement offre bien plus un confort sexuel qui arrange les hommes qu'un droit pour les femmes. J'y vois une des consécrations de la vision bourgeoise de la femme objet.

On ne parlerait pas de droit, mais d'une corvée, si les hommes devaient aller se faire cureter les entrailles.

Quant à l'avortement pour résoudre les problèmes liées à la délinquance ou la misère sociale, on atteint le degré zéro du respect de la femme. En plus de devoir supporter l'impéritie de l'organisation sociale qui engendre ou favorise ces phénomènes, on sent, par ce genre d'argument spécieux et douteux, la prétention de se trouver élégant d'offrir par cet acte chirurgical un privilège aux femmes, déjà victimes, comme si c'était un plaisir. Je pense pas qu'une femme violée ne voit pas l'avortement comme une solution. La seule solution serait de vivre dans un pays qui respecte vraiment les femmes. Ce qui n'est pas le cas.

Voir le lien ci-dessous :

http://www.anuncioblog.com/index.php?2007/09/19/250-avortement-paroles-de-medecins

Écrit par : Qwyzyx | 16/01/2008

DES LIVRES

> Une étude a été faite sur les conséquences psychologiques de l'avortement. Elle fait l'objet du livre de Sabine Faivre "La vérité sur l'avortement aujourd'hui." Editions Pierre Téqui 10 euros ISBN 2740312776
Présentation de l'ouvrage dans la bibliothèque catolique :
http://www.librairiecatholique.com/livres/societe/bioethique__sciences/la_verite_sur_lavortement_aujourdhui_.asp
Article sur Zenit le 26 10 2006
Enquête : « La vérité sur l'avortement aujourd'hui » en France
http://www.zenit.org/article-13914?l=french

Écrit par : Inri | 16/01/2008

@ MTG

> Je ne comprends pas non plus votre propos selon lequel l'Eglise ou les mouvements pour le respect de la vie ignoreraient les situations vécues et en resteraient au niveau des principes.
Qui aide les femmes enceintes en difficulté et les mères ou les enfants menacés si ce n'est des mouvements chrétiens ou d'inspiration chrétienne : Maisons Tom Pouce, SOS Futures Mères, Mère de miséricorde, Magnificat, Emmanuel, OCH, etc.
Le discours qui ignorerait volontairement cela ne serait ni clair ni honnête !

Écrit par : Michel de Guibert | 16/01/2008

@ MTG

> Je pense que vous n'avez pas dû beaucoup réfléchir avant de prendre la position qui est la vôtre.
Vous pensez que l'avortement se justifie dans certains cas. Vous admettez donc qu'il est licite de tuer un innocent simplement parce qu'il existe et qu'il dérange.
Elargissons le débat. L'élève qui tabasse son professeur qui lui a mis une mauvaise note, le voyou qui assassine sa victime parce qu'elle ne se laisse pas voler et crie au secours ont-ils raison de se comporter ainsi ?
Si vous avez dit oui à l'avortement, vous leur donnez implicitement raison : la violence et le meurtre sont bien des moyens licites de régler les problèmes que l'on rencontre. Après tout, quel besoin avait ce professeur de mettre une mauvaise note ? Quelle idée saugrenue pour la victime de vouloir conserver son bien ! Dans les deux cas, ils représentaient une gêne pour leurs agresseurs respectifs. La loi Neuwirth enseigne que l'on supprime celui qui gêne. Dans un cas bien particulier je le reconnais. Mais pourquoi juste dans ce cas ? Il n'y a pas deux poids deux mesures. Ou la vie est sacrée, ou elle n'a aucune valeur. Elle n'est pas tantôt l'un, tantôt l'autre. La société doit faire son choix.

Écrit par : Barbara | 17/01/2008

rectificatif

> En fait j'ai écris trop vite mon commentaire précédent. Ce n'est pas la loi Neuwirth qui a enseigné l'idée de supprimer celui qui gêne. Elle a été le précurseur de cette loi que Simone Veil a défendu et défend encore et qui légitime le meurtre. Je n'ai toujours pas compris comment une femme, et qui plus est une femme ayant connu l'horreur de la déportation puisse être le chantre de cette infamie. Qu'elle ait été trompée au départ, je peux le comprendre : les sirènes du mal sont si persuasives et couvrent leurs actions honteuses de si beaux atours. Mais que depuis elle n'ait pas révisé son jugement, cela, je ne me l'explique pas. Ce doit être la mise en application de la parole de Jésus : ils ont des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre.

Écrit par : Barbara | 17/01/2008

LOGIQUE

> Effectivement, les situations ne sont pas complétement comparables, c'est le propre d'une comparaison. Mais elles éclairent le raisonnement et c'est leur intérêt.
Pour rester sur un point strictement logique, si dans certains cas l'IVG est considérée autorisée, c'est que ce n'est pas un mal, ou alors que cela permet de résoudre un mal plus grave. Et dans le cas d'une femme violée, je ne vois pas quel mal cela permet de résoudre. Malheureusement l'acte a été commis et il serait naif de croire que l'avortement va pouvoir aider à l'oublier, puisque cet acte est un autre traumatisme.
Sur les considérations d'ordre moral, il me semble que vous éliminez très rapidement toute possibilité de donner un discours moral général. C'est séduisant, mais en abandonnant cela, on s'aperçoit vite que l'on peut tout justifier puisque aucune loi intangible n'existe.
Or il est possible de gérer des situations particulières tout en suivant des lois générales, c'est la bonne solution pour sortir de l'impasse consistant à dire qu'il n'y a pas de loi générale.
Concernant la loi Veil, j'ai du mal à souscrire à l'idée qu'elle ait pu être détournée. Est-ce que S. Veil et les autres personnes qui l'on amenée se sont indignées du détournement de sa loi qui aurait été fait ? Pas le moins du monde. Au contraire, les mêmes se sont appuyés sur cette loi pour aller plus loin et renforcer l'idée du droit à l'avortement.
Quant à l'idée que les opposants à l'avortement le favorisent par leur côté extrémiste, il y a sûrement un peu de vrai quand on pense à certains comportements violents.
Mais ce n'est que très minoritaire, et la réalité c'est plutôt celle rappelée dans un autre post d'associations qui font un travail de terrain remarquable auprès des jeunes filles ou des femmes.

Écrit par : Ludovic | 17/01/2008

@ Ludovic

> Je ne faisais pas allusion au côté extrémiste ou à des comportements violents de certains rares opposants mais au discours tenu par les opposants.

Lorsque vous dites " je ne vois pas quel mal cela permet de résoudre", je pense que c'est aux femmes qu'il faut le demander, celles qui ont été et demeurent favorables à l'existence de cette possibilité. Il faut ajouter que pour certaines femmes, qui par ailleurs ne font pas la promotion de l'avortement, il était choquant que cette possibilité soit interdite. Ce n'est pas à l'état de donner son avis sur les questions morales intimes qui relèvent de la conscience. On admet que l'on sauve une mère dont l'accouchement mettrait en péril sa vie. Or, la vie d'un nouveau-né provenant d'un viol, que vaudra-t-elle, elle aussi ?

Lorsque je dis que ces arguments ne sont pas tenables, c'est parce qu'ils ne visent qu'à satisfaire toujours autre chose, ou quelqu'un d'autre que la question ou les personnes concernées.

Contrairement à ce que dites, j'affirme qu'il existe et doit exister un discours moral général, et que les cas particuliers n'ont pas à être réglés comme s'ils s'agissait d'un coup commis en douce.

Écrit par : MTG | 17/01/2008

@ MTG

> Vous écrivez "la vie de cette mère qui sera désormais fichue". Qu'en savez-vous? Vous estimez cette vie "fichue" parce que vous vous référez implicitement aux modèles diffusés par les média. Cette démarche fonde le concept de la "qualité de vie" déjà utilisé pour supprimer les soins donnés aux vieillards et éliminer les enfants anormaux. D'une manière générale, il s'agit en fait de l'illusion de pouvoir planifer et contrôler son existence plutôt que l'accueillir comme un don.
Puisque vous vous intéressez aux cas concrets, je peux évoquer celui d'un collègue de travail qui menait une existence typique de consommateur-jouisseur. Sa femme et lui ont eu un enfant trisomique. La décision de garder l'enfant était déjà surprenante de leur part mais surtout l'arrivée de cet enfant a complètement transformé l'existence de ce collègue qui est devenu un modèle de courage et d'abnégation.
On pourra toujours reprocher à ceux qui évoquent des principes de ne pas tenir compte des cas particuliers mais aucune vie n'est jamais "fichue". Ceux qui vivent des épreuves terribles ont besoin qu'on les aident à franchir le cap difficile au lieu de faire semblant de compatir tout en se lavant les mains.

Écrit par : xb | 17/01/2008

@xb et aux autres :

> Je ne souhaite pas poursuivre ce débat ici. Je répondrai demain à Monsieur de Guibert dont je n'avais pas vu la remarque qu'il m'adresse. Je souhaite seulement indiquer que je suis opposé à l'avortement de masse, mais que je suis imperméable aux arguments développés dans ce débat, ou ailleurs, et que je connais bien, par les différents opposants absolus.

Ma démarche, en écrivant le commentaire initial, était de montrer d'une part qu'il existe des opposants possibles mais qui ont un avis sensiblement différent, et par ailleurs, de remarquer que les notions défendues par les opposants ne sont pas parvenues à endiguer numériquement cet avortement de masse.

Écrit par : MTG | 17/01/2008

A PROPOS DE LA MAISON TOM POUCE

La maison de Tom Pouce", un refuge pour les futures mères en détresse.

Voir l'article dans "La Croix" de ce jour :
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2326338&rubId=4076

Écrit par : Michel de Guibert | 18/01/2008

Communiqué des évêques d’Ile de France à propos de la campagne "Sexualité, contraception, avortement, un droit, mon choix, notre liberté." ________________________________________

Paris, 22 janvier 2008 Promouvoir l’avortement, c’est renoncer à nos responsabilités
L’avortement n’est pas un épisode banal de la vie d’une femme. C’est toujours une blessure et un échec, pour les femmes, les couples et la société.
Est-il responsable de la part de certains élus de soutenir une campagne de communication qui laisse croire que c’est un progrès ? Pire encore, qui en fait la promotion ?
Trop de femmes se trouvent désemparées face à une grossesse mal supportée. On ne peut présenter leur détresse comme une liberté. Des associations s’efforcent de les aider à garder leur enfant et les accompagnent, quoi qu’il arrive. Elles méritent d’être soutenues.
Au lieu de promouvoir l’avortement comme solution d’avenir, il est temps que tous participent résolument à la promotion d’une culture respectueuse de la vie et de la dignité des femmes.

Les évêques de la Province d’Ile-de-France :
Cardinal André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris
Mgr Michel SANTIER, Evêque de Créteil
Mgr Michel DUBOST, Evêque d’Evry-Corbeil-Essonnes
Mgr Albert-Marie de MONLEON, Evêque de Meaux
Mgr Gérard DAUCOURT, Evêque de Nanterre
Mgr Jean-Yves RIOCREUX, Evêque de Pontoise
Mgr Olivier de BERRANGER, Evêque de Saint-Denis
Mgr Eric AUMONIER, Evêque de Versailles
Mgr Jérôme BEAU, Evêque auxiliaire de Paris
Mgr Jean-Yves NAHMIAS, Evêque auxiliaire de Paris
Mgr Michel POLLIEN, Evêque auxiliaire de Paris

http://www.cef.fr/catho/espacepresse/communiques/2008/20080122avortement.pdf

Écrit par : Michel de Guibert | 23/01/2008

Les commentaires sont fermés.