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14/01/2008

Le Pr Rodriguez-Iturbe à l’Académie pontificale des sciences

479b82eb9fbf25150d982e23aa3b3219.jpgCe catholique engagé, spécialiste de l’hydrologie, est à la pointe du combat sur le réchauffement climatique :


Le 10 janvier, Benoît XVI a nommé académicien Ignacio Rodriguez-Iturbe, professeur à Princeton, environnementaliste et spécialiste des problèmes de l’eau. Ce Vénézuélien de 65 ans, père de cinq enfants,  a reçu en 2002 le Stockholm Water Prize pour ses travaux sur l’hydrologie en relation avec le changement climatique.

Rodriguez-Iturbe a deux caractéristiques :

- il souligne en tant qu’expert scientifique  la réalité du réchauffement climatique,

- et (selon mon confrère américain  John Allen*) il est surnuméraire de l’Opus Dei. Son second fils José est d’ailleurs prêtre au sein de cette œuvre.

 

John Allen écrit à ce sujet :

« Le souci de l’environnement est devenu un leitmotiv de l’enseignement social du pape Benoît XVI ; dans son message aux diplomates du 7 janvier, par exemple, le pape a mentionné " l'action envers le changement climatique " comme un élément essentiel de la paix mondiale… Dans un entretien téléphonique avec NCR*, Rodriguez-Iturbe déclare considérer sa nomination à la prestigieuse Académie des sciences (dont un tiers des membres sont des prix Nobel) comme "un signe de l’intérêt du Saint-Père et de l’Académie pour une implication croissante dans les questions environnementales". Il souligne que l’Eglise a la responsabilité morale de parler au sujet du changement climatique : "D’un point de vue scientifique, l’impact anthropique lié au réchauffement global est d’une évidence écrasante. Cela implique une énorme responsabilité envers les conséquences sur la paix et la prospérité du monde, et envers les futures générations… Je ne partage pas les vues de ceux qui disent que nous devrions nous tenir à l’écart de ce sujet. Si nous acceptons la science, si nous croyons que le réchauffement global est là et que l’activité humaine en est une cause majeure, alors l’Eglise, le Vatican, doit s’engager." »

 

Le Pr Rodriguez-Iturbe se dit encouragé par « le plaidoyer grandissant de Benoît XVI en faveur du développement durable, en particulier dans son lien avec le problème de l’eau, pierre angulaire de la survie humaine et du développement. »

 

Interrogé par la presse sur l’Académie pontificale des sciences**, le professeur explique que celle-ci offre « les meilleures analyses des problèmes scientifiques actuels », tout en étudiant aussi la dimension transcendante qui « caractérise une approche religieuse et spirituelle des questions scientifiques ».

 

 

______

(*)  célèbre journaliste du NCR (National Catholic Reporter).

(**) Héritière de l’Académie des Lynx fondée en 1603 par le pape Clément VIII, l’Académie pontificale compte 80 membres, nommés pour leurs qualifications scientifiques, et dont beaucoup ne sont pas des catholiques.

 

 

Commentaires

ENCOURAGEMENT POUR NOUS TOUS

> Quel encouragement aussi pour nous tous, impliqués dans les associations de sauvegarde de l'environnement (je milite pour la diversité des essences forestières en France, et je vous assure qu'il y a du travail). Il devenait insupportable de ne plus pouvoir ouvrir certains journaux catholiques sans trouver ici ou là une allusion hostile envers l'écologie, comme si tous ceux qui protègent la nature étaient des sectaires antichrétiens ! accusation ridicule qui témoigne d'une étroitesse d'esprit et d'une docilité déplaisante aux plus extrémistes des théoriciens ultralibéraux. Merci au pape de son souci envers l'environnement, dont la nomination du Pr Rodriguez-Iturbe est une nouvelle confirmation. Quant aux catho écophobes qui méprisent les enseignements du pape, qu'ils se souviennent de Moïse face aux adorateurs du Veau d'or... qui croyaient en toute bonne foi être en train d'adorer le vrai Dieu.

Écrit par : Maria-Pia Durieux | 14/01/2008

BONNE MINE

> Et le (ou la) journaliste de l'agence Fides qui parlait du "soi-disant réchauffement" (votre note du 5 janvier), il (elle) a bonne mine à cette heure ! Ferait mieux de faire attention à ce que dit et fait Benoit XVI, plutôt que de lire des bulletins français branchés sur Washington DC !

Écrit par : girolamo | 14/01/2008

@ PP

> Je constate que vos posts se rapportant à l'écologie (OGM, "réchauffement" de la planète, etc.) se multiplient ces derniers temps.
Loin de moi l'idée que ces sujets sont mineurs mais j'ai l'impression que plus rien de grave n'existe en dehors d'eux ...
Ensuite, je dois avouer une chose : autant il me semble extrêmement urgent d'agir contre la pollution de l'air, de l'eau et de la terre, autant je m'interroge sur l'impact réel des activités humaines sur le réchauffement de la planète. Dans ses ouvrages traitant des variations du climat, Emmanuel Leroy-Ladurie nous décrit des perturbations importantes au cours des siècles passés, perturbations que l'on ne pouvait pas alors attribuer à l'homme. Il est vrai que la différence, actuellement, vient du fait que ces perturbations semblent plus violentes et plus rapides !
En vérité, si ce leitmotiv de "l'homme responsable du réchauffement de la planète" m'irrite un peu c'est parce qu'il me semble attribuer beaucoup trop de puissance à l'homme. L'humanité peut-elle changer le climat ???

F.

[ De PP à F. - Je suis confus, mais la fréquence de mes notes sur ce sujet est indexée sur l'insistance croissante de l'Eglise catholique sur le même sujet... Je fais mienne la réflexion du Pr Rodriguez-Iturbe sur la responsabilité de l'Eglise, peuple mondial, dans le domaine de l'avenir du monde !
Quant à l'implication du système économique global dans le saccage de l'environnement, donc envers l'humanité, permettez-moi de vous conseiller de lire les très nombreux ouvrages parus sur ce sujet : non les pamphlets pro ou anti-écologistes (qui s'en prennent à des aspects secondaires), mais les enquêtes de fond... Elles montrent la non-pertinence du renvoi aux phénomènes météorologiques passés (le climat et la météo sont deux choses différentes). Enfin, les phénomènes en cours aujourd'hui sont sans précédent dans l'histoire ; l'érudition des historiens ne nous sert donc à rien. Laissons le rétroviseur et observons ce qui se passe vraiment autour de nous.
Y a-t-il un "sujet de société" plus important aujourd'hui ? Je ne le crois pas.
Pëut-on éviter de le regarder, et se consacrer uniquement aux problèmes individuels ? Je ne le crois pas non plus.
Peut-on le laisser aux mains des politiciens et des intérêts industriels ? Je suis persuadé du contraire.]

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Écrit par : Flore | 14/01/2008

CITATION

> La phrase : "D'un point de vue scientifique... doit s'engager" est-elle du Pr Rodriguez-Iturbe ou du journaliste John Allen ?

Feravec


[ De PP à F. - Du Pr Rodriguez-Iturbe. Propos recueilli par John Allen, confrère dont la réputation de rigueur professionnelle est exemplaire aux Etats-Unis et en Europe. Permettez-moi de vous dire que la typographie que j'ai utilisée fait nettement la différence entre le texte d'Allen (italiques, avec guillemets standard) et la citation du professeur (romain, avec guillemets anglais). Tous les repères vous étaient ainsi donnés. Pas l'ombre d'ambiguité. ]

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Écrit par : Feravec | 14/01/2008

@ PP

Je comprends bien l'urgence de sauver les ressources de la planète mais lorsque vous écrivez :
"y a-t-il un "sujet de société plus important aujourd'hui ? Je ne le crois pas."
permettez-moi de ne pas être tout à fait d'accord avec vous.
Peut-être n'y a-t-il rien de PLUS important, mais il y a au moins beaucoup de sujets AUSSI importants :
- dans le monde, des millions d'êtres humains meurent encore de faim et de maladies courantes (absence de soins, non accès aux vaccination, etc.).
- sur notre bonne terre de France, beaucoup de personnes couchent dans la rue et un nombre encore plus important doit avoir recours - pour se nourrir (!)
- aux Restos du Coeur et associations du même genre. Enfin, depuis quelque temps je fréquente des services "gériatrie" dans de "grands" (?) hôpitaux de la région parisienne et j'y vois la détresse sans nom, le dénuement, l'abandon scandaleux de personnes âgées malades.
J'aimerais parfois entendre des voix chrétiennes s'élever vigoureusement contre tout cela (surtout quand on apprend qu'un joueur de foot - Anelka - pour ne pas le nommer, va recevoir désormais un salaire de 485.000 Euros par mois ... (et il n'est pas le seul !). J'aimerais entendre des "imprécateurs" comme ce père des premiers siècles (j'ai oublié son nom) qui disait à peu près ceci : "vos chiens sont nourris avec soin mais vous laissez le pauvre mourir à votre porte", et un autre : "si tu as deux manteaux chez toi, tu en as un de trop que tu as volé au pauvre qui va nu".
Je m'exprime peut-être mal mais ce que je crains par-dessus tout c'est que "le réchauffement " de la planète devenu cause mondiale et absolument prioritaire ne laisse en arrière-plan toutes les autres causes.
Quant aux problèmes "individuels" ils me semblent aussi dignes d'attention que les autres. C'est André Frossard qui disait, je crois, que "Dieu ne compte que jusqu'à un".
Cordialement.


[ De PP à F. - Les gens qui se soucient de l'environnement sont aussi ceux qui se soucient des SDF ! Et ceux qui ironisent sur les SDF (cf certains sites de droite) sont aussi ceux qui nient les problèmes écologiques ! Pourquoi tenez-vous à opposer l'écologie et la solidarité humaine ? Est-ce que vous avez des raisons politiques ou économiques de ne pas approuver le pape sur ce sujet ? excusez-moi de vous poser la question, mais on en est là, à ce stade du débat et après tous les signaux envoyés par Rome au monde catholique! ]

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Écrit par : Flore | 14/01/2008

EN UN SIECLE

> En un siècle, la population de la planète a quintuplé et ce sont essentiellement des pauvres qui sont venus s'ajouter aux riches que nous sommes. Il est évident que nos activités ont des répercutions sur notre environnement mais allons-nous vraiment à la catastrophe ? Le Créateur nous adoué d'intelligence et jusqu'à présent, malgré bien des erreurs et des mauvais chemins, les hommes ont su faire face aux problèmes qui se posaient à eux. Pas de catastrophisme ! L'idéologie écologiste tremble pour la forêt tropicale et les grands singes qui l'habitent. Elle ne se préoccupe guère des conditions de vies des millions d'habitants des grandes villes d'Afrique ou d'Asie qui croupissent dans les ordures.
Il y a bien longtemps que, de façon empirique, les hommes fabriquent des OGM : l'amélioration des races de bétail, la sélection des semences, la création de la clémentine ou du brugnon ne semblent pas avoir apporté de grands dangers pour l'humanité. Crééer des plantes capables de se défendre par elle-même des prédateurs est mieux que répandre des pesticides ... Le clonage est une pratique courante en arboriculture sous forme de greffe. Les 8 ou 10 milliards d'hommes de l'année 2100 ont besoin d'un surcroit de production agricole pour lequel des techniques nouvelles sont indispensables. N'ayons pas peur, ne reprenons les refrains du Club de Rome et de la croissance zéro.

JF


[ De PP à JF - Pourquoi toujours dire : "l'idéologie écologiste" ? L'écologisme est une chose, la science écologique en est une autre. Son objet n'est pas de se polariser sur la faune et la flore au détriment de l'humain, mais de prendre en compte l'ensemble : l'homme et son monde. Je vous signale que les militants du commerce équitable, qui ouvrent nos marchés aux petits paysans pauvres du Sud, sont en même temps des apôtres de la bioagriculture écologique (je peux vous en faire connaître). D'où l'intérêt que l'Eglise catholique porte à l'écologie. Je vous retourne donc le compliment : n'ayez pas peur d'étudier la question, et ne vous laissez pas influencer par des gens péremptoires, dont l'écophobie a des mobiles (idéologiques !) étrangers au christianisme.
En outre, il ne faut pas mettre le "n'ayez pas peur" de Jean-Paul II à toutes les sauces, comme le font les politiciens. La phrase complète était : "N'ayez pas peur d'ouvrir les portes au Christ". Le Christ ne se confond pas avec Monsanto. ]

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Écrit par : Flouriot Jean | 14/01/2008

@ PP

"Est-ce que vous avez des raisons politiques ou économiques de ne pas approuver le pape sur ce sujet ?"
>> Je pense que vous m'avez mal comprise. Contrairement à ce que vous supposez, je ne conteste en rien les interventions du Pape sur ce sujet. Bien au contraire. J'aimerais seulement que l'on fasse autant de "bruit" pour toutes ses autres interventions.

"Les gens qui se soucient de l'environnement sont aussi ceux qui se soucient des SDF !"
>> Au point de remettre en cause, très concrètement, LEUR mode de vie et le modèle de société dans lequel ils vivent ? Certains le font, je le sais. Mais combien de "bobos" et apparentés se gargarisent de défense de l'environnement et ne lâcheraient pour rien au monde une once de leur "qualité de vie" ?

"Pourquoi tenez-vous à opposer l'écologie et la solidarité humaine ?"
Je ne les oppose pas. Je souhaiterais simplement que l'une ne prenne pas le pas sur l'autre.
Je souffre d'entendre - tous les jours que Dieu fait - une présentatrice météo, des journalistes, des scientifiques divers nous multiplier les injonctions de sauvegarder la planète, alors que je n'entends pratiquement jamais parler du calvaire que vivent les handicapés (dont de très jeunes enfants), les malades pauvres et âgés (et souvent atteints de démence sénile), etc. "Sauvegarder" les plus faibles de nos frères, n'est-ce pas aussi urgent ?Pour ne citer qu'un exemple - que je connais de près - je suis scandalisée de constater qu'en France, 5ème puissance mondiale, seules les familles aisées peuvent payer une prise en charge de qualité pour un enfant autiste. Les autres sont quasiment laissées à elles-mêmes.
Enfin, pour terminer, il ne faut pas oublier qu'une partie des mesures destinées à lutter contre le "réchauffement" de la planète coûte fort cher : isolation des appartements, des maisons, panneaux solaires, etc. et ne sont donc pas accessibles à une grande partie de la population.
Pour ma part, je milite pour ce que l'on appelle de l'autre côté de l'Atlantique (eh oui ! tout n'est pas mauvais de ce côté là ...) "la simplicité volontaire" : simplifier son train de vie, ne pas gâcher, ne pas jeter, ne pas acheter le dernier modèle à la mode, économiser l'eau, l'électricité, les ressources diverses, etc. C'est en fait le mode de vie qu'ont connu dans leur jeunesse les baby boomers (dont je fais partie !).

Flore


[ De PP à F. - Nous sommes donc parfaitement d'accord. Mais ce n'est pas parce que les pouvoirs médiatico-financiers font un usage pervers de certains thèmes écologiques, qu'il faut leur en laisser l'usage ! Rome nous donne toutes les clés de discernement quant à l'écologie : et nous invite instamment à nous en servir, au lieu de les laisser au fond du tiroir. Nous servir des clés veut dire : agir dans le domaine de l'écologie AUSSI, ni plus ni moins que dans les autres domaines. ]

Écrit par : Flore | 15/01/2008

TOUT ENSEMBLE

> Je ne crois pas que Flore oppose les gens qui se soucient d'environnement à ceux qui se soucient des SDF, ni l'écologie à la solidarité, quand elle dit que les deux sont AUSSI importants.
Et je suis d'accord avec elle ; il ne faudrait pas le réchauffement climatique rime avec une glaciation des coeurs.
Il faut tenir tout ensemble, et sauvegarder ensemble l'homme, au centre de la Création, et cette création qui lui est confiée.
Le Pape parle aussi de justice, de paix, de destination universelle des biens...

MG

[ De PP à MG - Mais bien entendu. Il ne faut donc pas céder au réflexe "de droite" écophobe, puisqu'il existe une écologie chrétienne, humaine autant qu'environnementale, et que les deux sont indissociables ! Certains commentaires reçus depuis deux ans sur ce blog ironisent violemment contre le social et contre l'écologique, en même temps ! Je le répète : ces catholiques-là ont à chasser l'ultralibéral de leur tête, et se brancher sur la parole de l'Eglise. ]

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Écrit par : Michel de Guibert | 15/01/2008

RELOCALISER L'ECONOMIE RURALE

> @ Flore

Le même engrenage économique :
- prive les petits paysans du Sud de terre, de travail, de marché
- et détruit au Nord l'environnement, la main d'oeuvre et le capital productif (via la baisse constante des revenus paysans).
Contre ce système global (la guerre économique planétaire abusivement nommée "mondialisation"), il faut mener un combat global : social, donc écologique ! Il faut développer ici l'agriculture de proximité qui est aussi une agriculture de solidarité et de renaissance des territoires : relocaliser l'économie, c'est le combat le plus écologique qui soit, sur le plan de l'éco-agriculture et celui de l'écologie humaine. Tout est lié.
Donc n'opposez pas le social et l'écologique. Seuls ceux qui ont des intérêts financiers dans le système global peuvent raisonner ainsi pour tenter de nous diviser.

Écrit par : boia chimolla | 15/01/2008

@ Boia

> Exactement : mais je te cite François de Ravignan : "Encore faudrait-il que les pouvoirs publics s'appliquent à lever le blocage foncier, la difficulté d'acquérir des terres pour les candidats à l'installation agricole ou de trouver des maisons, y compris en location... Il dépend de ces efforts que ce que Henri Mendras appelle une 'reruralisation de la société française' aboutisse ou s'enlise. L'enjeu dépasse certainement les seuls intérêts du monde rural. C'est, je crois, la société tout entière qui peut trouver dans cette émergence d'une nouvelle culture rurale les éléments d'un ressourcement."

Écrit par : Campesina | 15/01/2008

@ Flore

> Pourquoi dissocier l'écologique du social ? C'est le même combat. Ainsi dans le domaine de la gestion de l'eau : problème écologique par nature, et politico-social par voie de conséquence.
Exemple absolument authentique : en décembre 1999, la multinationale californienne Bechtel, qui a pris le monopole de la distribution de l'eau à Cochabamba (Bolivie) grâce à la privatisation, double ses prix. La facture d'eau absorbe alors près de la moitié du budget mensuel des plus défavorisés, qui sont nombreux en Bolivie. Des centaines de milliers de Boliviens se soulèvent, s'organisent en "Coordination pour la défense de l'eau et de la vie", et affrontent la police à Cochabamba. Le pouvoir impose la loi martiale. Six morts ! Mais le peuple aura gain de cause : le pouvoir abroge la loi de privatisation et confie la distribution de l'eau à la Coordination.
Bechtel ne s'avoue pas vaincue : en 2001, elle demande au gouvernement bolivien 40 millions de dollars de dommages-intérêts, devant le tribunal de la Banque mondiale...
Eloquent, non ?
Bien sûr, il y aurait une autre façon de raconter cette histoire (en la fictionnant à la manière de certains sites ou journaux) : " Face à la provocation de l'extrême gauche bolivienne contre une libre entreprise californienne, le leader du parti de droite 'Acción liberal' à Cochabamba avait levé une milice et s'était déclaré 'anticommuniste primaire, secondaire et hercynien'. Appuyé par le think tank néoconservateur 'Captain America' basé à San Francisco, le jeune et charismatique leader bolivien (formé aux Etats-Unis) est cité comme témoin par Bechtel dans le procès intenté par cette firme pour rétablir la légalité internationale. "
Question de regard...

Écrit par : Ania Campos | 15/01/2008

LE DEBAT

> A priori en accord avec vous qui relayez le Pape sur ce point, j'émets seulement un doute sur la réalité du réchauffement climatique du à l'homme. Cependant je ne pense pas que la question soit là et vous remarquerez que le Pape parle peu du réchauffement en lui-même mais bien plutôt de la nécessaire sauvegarde de la planète qui ne nous est que confiée. A mon sens le Pape répond autant à Descartes et à son "maître et possesseur de la nature" qu'à Yann Arthus Bertrand ou à nos industriels.
Une tendance médiatique nous fait malgré nous confondre le niveau des interventions du Saint Siège avec celui des enragés des media. Le Pape est sur un plan bien plus éminent que ces derniers. Ne craignons pas d'élever le débat avec lui et restons dans la question philosophique et de société plutôt que dans le sentiment.
Cela ne nous dédouane pas pour autant et ne nous permets pas de nous accorder des passe-droits en la matière. Nous sommes dans la doctrine mais une doctrine ecclésiale comme toujours immédiatement applicable.

Ghislain


[ De PP à G. - Nous ne sommes pas là seulement pour "élever le débat", mais pour nous mettre aussi les mains dans le cambouis. C'est la mission des chrétiens de base.
Pourquoi parler de "sentiments" ? Il est question, dans ce domaine, non de sentiments mais de faits et de chiffres : ceux du ravage que le système ultralibéral déchaîne sur la planète, au détriment des peuples ! Ces faits et ces chiffres sont sous nos yeux, et la religion ne rend pas myope. A contraire, elle aiguise la vue.
Au sujet de la réalité du facteur anthropique du réchauffement, on peut prendre au sérieux l'avis de spécialistes internationaux comme le Pr Rodriguez-Iturbe (récemment nommé par le pape) ; et l'on ne peut séparer ce problème de celui de la sauvegarde de la planète.]

Écrit par : Ghislain | 15/01/2008

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