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05/01/2008

Ecologie : ce que dit Mgr Crepaldi… et ce qu’on lui fait dire

...dans une interview :


 

 

Aucun catholique ne devrait ignorer les analyses de Jean-Paul II et  Benoît XVI sur le saccage de la planète par notre modèle économique actuel. D'où la perplexité ressentie en découvrant un entretien de l'agence Fides avec Mgr Giampaolo Crepaldi, secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix : dans cette interview, les questions (et le titre) ne correspondent pas vraiment aux réponses. Comme si l'intervieweur s'était laissé déborder par ses préférences politico-économiques personnelles...

 

Mgr Crepaldi, en effet, ne fait qu’exprimer dans ses réponses les constats du Saint-Siège. Il explique notamment, en gros :

 

- que la question des causes du changement climatique fait débat, et qu'elle appelle des "clés de discernement" ;

 

- que l'Eglise ne valide évidemment pas "les formes radicales et idéologiques de l'écologisme" (NB : mais Jean-Paul II et Benoît XVI ont abondé, explicitement et fortement, dans le sens d'une écologie physique et humaine) ;

 

- que la sauvegarde de l’environnement ne doit pas être abordée uniquement "en termes de business", ni manipulée par des opérations économiques douteuses ;

 

- qu'il faut une gouvernance internationale efficace sur les questions d’environnement, pour des orientations "sages et équilibrées"...

 

La dernière réponse de Mgr Crepaldi est une forte déclaration en faveur de la sauvegarde de l’environnement et d’une économie équitable :

 

m « Le Saint-Père est intervenu sur les questions d’environnement de différentes manières. La référence au magistère du Saint-Père est constituée par deux mots importants de la Sainte Écriture : l'homme est appelé d’une part à garder la Terre, et de l’autre à la cultiver. Ces deux verbes disent qu'il est d’un côté inacceptable d’exploiter inconsidérément les ressources de la terre et, de l'autre, que la Terre est un bien donné par Dieu à l'homme pour être cultivée et cultivée au mieux de ses possibilités. Autrement dit, cultiver les ressources de la terre avec un esprit d'équité et de solidarité, parce que les biens de la Terre ont une valeur et une valeur universelle. Ceci comprend aussi la bataille contre les pauvretés, les inégalités. Les biens de la Terre ne peuvent pas être un objet d'accaparement de la part d'une petite portion de l’humanité, mais doivent être employés dans une perspective de solidarité.

Il est nécessaire d'ajouter que si le développement est authentique, il ne peut pas ne pas être durable. À travers la capacité des hommes, des peuples, le développement doit certainement satisfaire les besoins des générations présentes, sans cependant compromettre la satisfaction des besoins des générations futures. Donc, la culture des biens de la Terre doit être responsable, dans le sens qu’elle ne se limite pas à satisfaire les besoins des générations d'aujourd'hui, mais tient compte des exigences des générations futures. Ceci est le concept de développement durable présent dans le Compendium de la doctrine sociale de l'Église, publié il y a deux ans par le Conseil pontifical Justice et Paix. »


Le prélat exprime ici l'idée d'une écologie chrétienne partageable par  tous, y compris les non-chrétiens.

m

Or le libellé  (plutôt violent) des questions de l'agence, qui jalonnent ce même entretien,  fait  entendre  un son de cloche différent. Paraissant venir d'un autre univers mental que celui du prélat, ces questions donnent l'impression de postuler :

 

a) que tout souci écologique se confond avec une "idéologie" néfaste ;

 

b) que tout catholique doit :

- récuser la possibilité de catastrophes climatiques (question 1),

- exclure a priori celle d’un "soi-disant" réchauffement global (question 2),

- et même nier "le rôle de la nature" (sic, question 2)...

m

Quant au titre donné par l'agence  à  cet  entretien  ("Mgr Crepaldi : l’Eglise est contre l’idéologie écologiste"), il  est trop étroit,  l’idéologie en question n’étant  pas - on l'a vu - le sujet principal des réponses du prélat. Pourquoi titrer sur le négatif et non sur le positif, au risque de faire chorus avec les lobbies anti-environnement ? Pourquoi pousser le lecteur distrait à confondre "écologie" et "idéologie écologiste", et à conclure que "le Vatican est contre l'écologie" ?

m

Il n’est pas objectif de cacher la vigueur et la précision des grands textes de Jean-Paul II contre les dégâts infligés à la nature par le modèle global.  

Il n’est pas objectif de confondre l'écologie avec sa version extrémiste, et de vouloir ainsi discréditer toute défense de l'environnement (selon une technique issue des vieilles officines neocon US au travail depuis des années).

Il n’est pas objectif de fabriquer une fausse évidence, en installant l'idée que toute écologie  serait antichrétienne par définition ; idée que justement les écologistes extrémistes veulent imposer ! Faire cadeau du combat écologique à ces cathophobes ne serait vraiment pas intelligent...*

Enfin, il n’est pas objectif de détourner le public catholique d'une question sur laquelle le magistère appelle, au contraire, son attention.

Diaboliser l'écologie est un dogme dans un certain milieu catholique. Ce dogme vient d'opinions séculières, politico-économiques (voire corporatives) et enseignées dans diverses écoles. Mais ces opinions ne sont que des opinions ! Elles sont discutables. Personne n'a le droit de les imposer comme des certitudes, et de déformer en leur nom les positions de l'Eglise  -  qui sont nuancées parce que les problèmes de l'environnement sont, eux-mêmes, terriblement complexes.

 

____

(*)  Mais les milieux bien-pensants sont coutumiers de la politique de Gribouille.

 

 

PS / Ma note précédente fait écho aux analyses d'économistes qui dénoncent le rôle des hedge funds dans la flambée démente des  prix du pétrole. Je sens que les marguilliers des hedge funds vont m'écrire que ces économistes n'y entendent rien, et que le système est parfait. Mais si le système est parfait, pourquoi dysfonctionne-t-il à jet continu et dans des proportions ahurissantes ?

 

 

Commentaires

MGR CREPALDI

> Pour être objectif, au risque de vous agacer, il faut dire aussi que Mgr Crepaldi, dont la pensée est nuancée, déclare dans la même interview :
"La doctrine sociale de l'Église n'a jamais avalisé ces formes radicales et idéologiques d'écologisme, pour deux raisons. Avant tout, parce que celles-ci subordonnent l'homme à une prétendue centralité de la nature ; dans cette perspective, tout, l’homme compris, doit tourner autour de la nature, considérée comme le centre vers lequel tout doit converger. La seconde raison est que certaines formes radicales d'écologisme risquent de bloquer le développement, et surtout de remettre en cause le droit au développement des pays pauvres."

MG


[ De PP à MG - Je ne comprends pas pourquoi vous dites : "au risque de vous agacer" : ma note signale déjà cet argument de Mgr Crepaldi en le résumant.
Le fond du problème de l'interview, c'est que son titre et le libellé de ses questions tirent l'entretien dans un seul sens, au détriment du reste qui est très équilibré. Le fait que la pensée catholique soit riche et nuancée constitue même le fond de la note ! ]

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Écrit par : Michel de Guibert | 05/01/2008

SOCIOLOGIE ?

> Le rétrécissement de la chrétienté européenne aux dimensions de la seule bourgeoisie (avec quasi-disparition des intellectuels catholiques et du catholicisme populaire) amène une sur-représentation de deux courants : le conformisme économique libéral (qui diabolise l'écologie et l'équitable), et les théories du complot (tropisme des milieux traditionalisants). Ce mariage contre-nature "libéralisme + traditionalisme" est contradictoire et aurait choqué autrefois. Lui aussi s'explique par le repli du catholicisme sociologique européen sur la droite bourgeoise.
Parmi ses incohérences, ce milieu fait un silence complet sur les positions du Vatican en matière d'immigration.

Écrit par : Mariella | 05/01/2008

PROBLÈME ?

> Ce qui serait un problème, c'est si ces milieux investissaient les circuits d'information européens du Vatican et déformaient sa perception.

Écrit par : Méré | 05/01/2008

NOUVELLE PROBLEMATIQUE

> Merci de votre réaction cher monsieur de Plunkett. A la nouvelle problématique, celle de l'écologie (qui est finalement toute récente), l'Eglise a réagit relativement rapidement par des textes forts. Cela fait maintenant quelques temps que l'Eglise, puisant dans les richesses des textes saints, a découvert le trésor de la "doctrine catholique écologique" qui attendait qu'on le mette en valeur, et les textes pontificaux s'accumulent en ce sens. L'autre jour je lisais un texte magnifique de Jean-Paul II qui résume (je crois) toute l'écologie chrétienne *. Parallèlement à cela, je lis le « pacte écologique », version augmentée d’une mise à jour, de Nicolas Hulot dont je viens de finir la première partie (constats et généralités). Que de points de convergence entre cette première partie et l’enseignement du pape ! Soucis d’être responsables, solidaires, etc...

Mais certains milieux écolos sont fortement marqués par un anti judéo-christianisme**. Tout le problème du saccage du vivant et de la planète viendrait du "dominez la terre et soumettez-la" du livre de la Genèse. De bons amis à moi, au départ pas hostiles au christianisme, s'y sont laissés prendre ! Pleins de bonne volonté, ils ont avalé la mouche en même temps que le potage! Pourtant :
-Ce sont parfois ces mêmes milieux bien-pensants qui ont rejeté l'Eglise parce que la belle vertu de tempérance -qui pourtant est celle du bon usage des choses créées- leur semblait trop ascétique, les aurait "empéchés de vivre", de "s ‘épanouir". Mais de nos jours, les mêmes voudraient imposer un certain mode de vie à tous (parfois étonnament proche de la tempérance sur certains aspects), tout en disant... que l'Eglise est en partie responsable du désastre écologique. Or ça fait environ deux mille ans que la tempérance fait partie de l’enseignement ecclésial (plus peut être si l'on l'ancienne alliance et la sagesse des grecs).... !
-Ils oublient tout simplement que Dieu n’est pas indifférent à la Création et que le même récit de la création du monde est ponctué du cri de Dieu devant les éléments qu'Il a créés : « Dieu vit ce qu’il avait fait : c’était très bon ». Et que par conséquent l’homme évolue dans un environnement certes « soumis », mais qu’il ne lui est pas petmis de saccager pour autant. C’est plutôt une vision responsable de l’homme qui en découle.
-Enfin, plus que le judéo-christianisme, c’est bien la société capitaliste basée sur la loi du profit maximum qui recherche toujours plus de production et de rentabilité, au mépris de la finitude de la planète qui est en cause. Rien n’est plus opposé au capitalisme sauvage que le message biblique illustré par l’enseignement des papes. (D’ailleurs dans la « doctrine » écologique de l’Eglise, il est remarquable que respect de la création et justice sociale soient toujours liés).

Gégé

* Le texte en question est le message pour la 23em Journée Mondiale de la Paix : 1er janvier 1990
** Peut être que ce que vous dénoncez dans la manière de présenter le texte de Mgr Crepaldi n’est qu’une espèce de réaction à celà ? L’Eglise ne se laisse jamais enfermer dans des problématiques binaires simplistes ; mais certains de ses enfants n’ont pas toujours la même sagesse, et n’hésitent pas à mettre le message de l’Eglise entre parenthèse ou à l’atténuer comme ils peuvent lorsqu’il n’est pas de leur goût personnel.

G.


[ De PP à G. - Profondément d'accord avec vous. Vous trouverez ici (notes de ce blog du 8 au 13. 12) des échos des textes dont vous parlez. Il est urgent de contrebalancer l'offensive de séduction des milieux ultralibéraux en direction des catholiques. Si les chrétiens se prennent pour une forteresse assiégée attendant des secours de l'extérieur (et quels secours !) au lieu d'être un peuple en marche, ils cesseront d'être chrétiens. ]

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Écrit par : Gégé | 05/01/2008

@ Mariella

> Je crois qu'effectivement le silence sur les positions du Vatican ou de l'épiscopat en matière d'immigration est encore plus abyssal dans certains milieux catho-bourgeois du tradiland.
Il est vrai que le courant représenté par l'aile progressiste des catho-bourgeois s'est lui aussi discrédité en adoptant une analyse marxiste de la société.

Écrit par : Michel de Guibert | 05/01/2008

REGNOCENTRISME

> J’apprécie tout particulièrement ce passage de l’interview de Mgr Crepaldi : « La doctrine sociale de l'Église n'a jamais avalisé ces formes radicales et idéologiques d'écologisme […], avant tout, parce que celles-ci subordonnent l'homme à une prétendue centralité de la nature ; dans cette perspective, tout, l’homme compris, doit tourner autour de la nature, considérée comme le centre vers lequel tout doit converger ».
J’exprime le souhait, cher Patrice de Plunkett, que, dans vos interventions, vous développiez ce thème, lequel a trait au risque, plusieurs fois dénoncé par Jean-Paul II et Benoît XVI, du « régno-centrisme », un risque qui prend, ici, une forme écologiste (Cf. Encyclique « Redemptoris Missio », Jean-Paul II,1990, n°17, et livre « Jésus de Nazareth », Benoît XVI, 2007, p.74-75).

Sophrone


[ De PP à S. - Ce problème fait effectivement partie du dossier. Mais ne nous enfermons pas dans une perpétuelle "dénonciation" des "risques". Les chrétiens ne sont pas un bureau d'enquête et de vérifications : ils sont un peuple en marche, mu par une espérance ! ]

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Écrit par : Sophrone | 05/01/2008

DOCTRINE SOCIALE

> Où peut-on se procurer la "Doctrine sociale de l'Eglise" ? Est-ce un ouvrage ou une série de textes ? Merci d'avance pour votre réponse;

delauney


[ De PP à D. - Sur le site du Vatican : http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html ]

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Écrit par : delauney | 05/01/2008

@ delaunay

Le "Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise" a également été édité en France (co-édité par les Editions du Cerf, Bayard et Fleurus-Mame).

Écrit par : Michel de Guibert | 06/01/2008

JEAN-PAUL II, 1990 !

> La "réticence" qui plombe une partie du public catho envers l'écologie vient d'un renversement (subreptice et illicite) de l'accent qu'avait défini Jean-Paul II. Ce pape en effet, dans son message du 1er janvier 1990, indiquait nettement l'ordre des priorités pour les catholiques : "se préoccuper du problème" (de la sauvegarde de l'environnement) en liaison avec "les hommes et les femmes qui n'ont pas de convictions religfieuses particulières" mais qui se soucient eux aussi du problème. Coopération parfois difficile dans la mesure où il y a des risques dus aux préjugés : mais coopération nécessaire, souligne avec force Jean-Paul II. Aujourd'hui on voit des catholiques renverser les termes : ne voyant plus que les risques de frictions, ils en déduisent que les catholiques doivent s'abstenir de participer à l'écologie. Certains extrémistes (genre néonconservateurs US déguisés en catholiques) vont plus loin dans leurs publications : ils appellent à combattre toute écologie.
Il est donc urgent de remettre les choses au clair et de revenir à la ligne directrice fixée par Jean-Paul II depuis 17 ans !

Écrit par : Elisabeth Aubert | 06/01/2008

LA QUESTION FONDAMENTALE

> La question fondamentale c’est en fait celle-ci : la société industrielle, la nôtre, responsable de ces méfaits, est-elle, elle-même chrétienne ? Est-ce une pensée chrétienne ou non chrétienne qui a poussé les hommes à se comporter de manière irresponsable vis à vis de la Création?
On peut légitimement se le demander.

Le malheur est venu que le déclin de l’influence du christianisme a commencé au moment de l’explosion des sciences en Occident (d'ailleurs favorisée par le christiannisme), et que la mesure, la tempérance, la prudence, toutes les nuances et les gardes-fous patiemment construits par la pensée chrétienne pendant plus de 15 siècles qui auraient du accompagner les applications de ces découvertes ont décliné avec cette perte d’influence à partir de la fin du XVIIIème siècle.
C’est à dire que les pouvoirs immenses, les techniques mises au point par ces sciences ont été utilisées par des hommes et des sociétés de moins en moins conscients des devoirs de respect envers la Création et les hommes que ces pouvoirs accrus demandaient.
Science sans conscience …

Il faut bien prendre conscience que ce que l’on appelle la société industrielle, celle qui a développé depuis le XIXème la technologie dont nous nous servons, s’est construite à partir (et à la suite …) de la Révolution française, et s’est formée à partir des élites intellectuelles et financières qui ont renversé l’Ancien Régime, profondément antichrétiennes, et particulièrement anticatholiques.
A mon sens l’identité de la société industrielle telle qu’elle s’est développée en Europe (et en Amérique) est profondément anti-chrétienne. Ce qui ne veut pas dire que le concept de l'industrie soit anti chrétien évidemment. Une société aurait pu développer des applications industrielles plus équilibrées, si elle avait intégré ces valeurs chrétiennes.

Les problèmes écologiques sont les conséquences d’une pensée et d’une morale de type matérialiste, utilitariste, non chrétienne, que ce soit dans des modèles de sociétés issues du libéralisme ou du marxisme.
Je crois sérieusement que si la société industrielle était restée chrétienne dans son essence, un grand nombre de problèmes sociaux ou écologiques n’auraient pas eu l’ampleur qu’ils ont aujourd’hui.

On peut remarquer que les problèmes environnementaux deviennent préoccupant depuis 2 siècles environ, c'est-à-dire depuis le début de l'industrialisation. Or c’est justement depuis 2 siècles que le christianisme est « en régression » d'un point de vue philosophique et politique (fin du XVIIIème siècle, la révolution française, les révolutions industrielles dans différents pays d’Europe ), que son influence sur la société décline de plus en plus …

Or la révolution industrielle en Europe s'est faite certes en pays chrétiens, mais par des régimes qui étaient profondément hostiles au christianisme et cherchant même à l’éradiquer comme nous l’avons dit.

Ceux qui ont porté le développement de la société industrielle en France, sont les descendants (au moins spirituels, quelquefois biologiques) des "Lumières", des révolutionnaires de 1789, ceux qui ont renversé la royauté et le catholicisme.
En Angleterre et en Allemagne, ce ne sont pas les milieux catholiques qui ont fait (et profité) de l’industrialisation. La thèse de Max Weber sur les origines protestantes de l'industrialisation l’a démontré.
Les banques qui ont soutenu le processus de l’industrialisation sont : protestantes
juives, autres,... Mais aucune n’est catholique !
L'état d'esprit qui a conduit à considérer la nature comme un matériau gérable utilisable à merci qui a conduit à considérer le monde vivant (y compris l'homme) comme un matériau auquel on peut appliquer des processus industriels, qui a exploité terriblement l’homme et provoqué la misère des milieux ouvriers du XIXème siècle, n'est pas issu de la pensée chrétienne et surtout pas catholique mais de certains de ces ennemis les plus acharnés !
Je pense qu'il y a la matière à étudier, à rechercher et qu’il serait souhaitable que des chercheurs se penchent honnêtement sur ces aspects.

Mais que font les chrétiens ?

Un piège est actuellement en train de se refermer autour des chrétiens.
De même que le communisme a accusé injustement le christianisme d'être responsable de la misère humaine des sociétés industrielles du XIXe siècle, et a voulu faire la révolution (c'est-à-dire le contraire de l'exploitation de l'homme par l'homme …), l'écologisme aujourd'hui accuse tout aussi injustement, mais fort adroitement, et toujours avec l'appui des intellectuels, des médias, et en plus du corps enseignant, le christianisme d'être responsable des atteintes, parfois bien réelles à l'environnement.
Alors que c’est complètement l’inverse !

Le XIXème siècle a vu la naissance du communisme qui est en quelque sorte une hérésie du christianisme social, une doctrine sociale de l'Eglise pervertie.
Le XXe siècle a vu les dégâts monstrueux du communisme (plus de 100 millions de morts).

La fin du XXème siècle a vu la naissance de l'écologisme (en tant qu'idéologie, dénoncée par Mgr Crépaldi), qui est aussi une hérésie du christianisme, de la théologie de la Création pervertie.

Si on ne combat pas cette idéologie écologiste, le XXIème siècle pourrait connaître un totalitarisme aussi destructeur, voire plus, de l'humanité.
Le meilleur moyen pour les chrétiens de la combattre, c'est de faire connaître (et d'appliquer quand on le peut) une saine conception de l'écologie, celle défendue entre autres par Jean Paul II.

«  Yahvé-Dieu prit l'homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder » Genèse (2,15),

"Le cultiver et le garder" : l'homme peut se servir de la nature (le jardin), mais il doit de protéger ..., ne pas en abuser, ... Ces paroles sont magnifiques.
Tout le programme écologique est déjà dans ces quelques mots de Dieu à l'homme.
Un chrétien authentique ne peut que respecter la Création, comme respecter l'homme.

Écrit par : rémy | 06/01/2008

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