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15/12/2007

3ème dimanche de l’Avent – Jésus répond au doute des disciples de Jean

Pourquoi des catholiques hésitent-ils à accepter ce que leur dit l'Eglise, dont ils sont les membres ?


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Matthieu 11, 2-5 : « Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : ‘‘Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?’’ Jésus leur répondit : ‘‘Allez  rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi !’’ »

 

Jean, le Précurseur, avait annoncé que Jésus était « celui qui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ». Aujourd’hui il est en prison et au bord du doute : ses propres disciples lui ont fait savoir (Luc 7, 18-19) comment agissait Jésus, et ils semblent avoir jugé que ces actions ne sont pas conformes aux normes traditionnelles du « comportement de prophète ». Jésus ne jeûne pas et ne fait pas jeûner, il rassemble des disciples qui ne viennent pas tous du milieu religieux intransigeant, et il fréquente n’importe qui. Le milieu de Jean n’a donc pas confiance : Jésus est-il bien l’Envoyé ? Ou « devons-nous en attendre un autre ? »

 

Jésus leur répond, non par une théorie, mais en les renvoyant aux faits qu’ils avaient constatés et qu’ils auraient dû comprendre. Les guérisons (qui sont des signes), et le mouvement qui se dessine entre lui et « les pauvres » (les pauvres en biens et les pauvres en esprit : le « social » inséparable du « spirituel »). C’est ce qu’Isaïe avait prophétisé ! Mais les disciples de Jean ne l’ont pas discerné. Il faut que Jésus leur ouvre les yeux lui-même.

 

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A force d’entendre cet évangile, nous oublions de nous l’appliquer à nous-mêmes. Comme les exigeants militants du Baptiste, est-ce que nous ne renâclons pas devant les signes et les paroles données aujourd’hui par le Christ à travers son Eglise ? N’avons-nous pas tendance à comparer cet enseignement (vivant) à des normes forgées par nos milieux sociologiques, qui se font leur propre interprétation du catholicisme ? Et lorsqu’il y a contradiction entre nos « normes » et l’enseignement vivant, est-ce que notre réflexe n’est pas de donner raison  à ces « normes » discutables, en balayant l’enseignement vivant sous le tapis ?

 

Mais ces normes, où sommes-nous allés les chercher ?

 

De quel droit les choisissons-nous de préférence à l’enseignement vivant de l’Eglise d’aujourd’hui ?

 

Les militants du Baptiste avaient le droit d’hésiter : Jésus ne s’était pas encore pleinement manifesté. Les disciples auront d’ailleurs les idées embrouillées jusqu’à la résurrection…

 

Mais nous, nous n’avons pas ce droit.

 

Nous n’avons pas à invoquer de prétextes pour fuir, minimiser, relativiser ce que Jésus nous dit par son Eglise… dont nous sommes membres. 

 

Je dis cela aux catholiques puisque je suis des leurs. Je le dis exprès devant les non-catholiques, pour les aider à faire le tri dans le tas d’images, un peu contradictoires, que produit le catholicisme français depuis trente ans.

 

Commentaires

Culture et religion.

> Le catholique est confronté - comme tout le monde -à la prospérité de la société des apparences. Sa chance est de savoir s'en émanciper par l'enseignement de l'Eglise, s'il veut bien l'écouter. Reste à savoir s'il a reçu une éducation qui favorise cette ouverture spirituelle.

La France est, de son côté, un pays théorique, où la mise en ouvre des bonnes résolutions ne dépassent pas - très souvent - la déclaration de principe. Elle est faite de certitudes, de catégorisations, de barrières que dressent sans s'en apercevoir les Français entre eux et avec les autres. C'est une culture exclusive, ethnocentriste (voir l'enseignement de l'histoire en France comparée aux autres pays d'Europe) ; et parce qu'elle est exclusive, elle favorise l'exclusion.

La culture française - républicaine - est possessive, prétentieuse et jalouse quand la religion enseigne l'amour, la générosité et l'humilité. On pourrait à la limite dire qu'elles ne s'accordent que sur le point du don de soi. Mais la cause et l'effet recherché ne sont pas conformes.

Il faut se demander si le problème des "catholiques français" ne provient pas du fait qu'on se retrouve peut être confronté à des conceptions opposées du Monde.

Écrit par : Qwyzyx | 15/12/2007

PAS FACILE

> Comme Mgr Gilson le disait ce dimanche matin dans son homélie de la journée de la paix à St Pierre de Montmartre, à Paris : pour lever les doutes, incarner l'amour divin dans la vie publique des sociétés ! Pas facile sans aucun doute.

Écrit par : JC Daumal | 16/12/2007

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