Avec le dominicain Henri Burin des Roziers

...menacé de mort au Brésil par des fazendeiros liés aux multinationales :

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Rassurons le lecteur inquiet de voir ce blog parler d’écologie. Non, nous ne devenons pas des Khmers verts ! La preuve : nous vous appelons à aider à réparer un 4x4, véhicule plutôt pollueur.

Il faut dire que ce 4x4 n’est pas utilisé dans une grosse ville de l’hémisphère nord.

Là où il est, il est indispensable : c’est sur les pistes défoncées de l’Amazonie…

Il s’agit du 4x4 du dominicain Henri Burin des Roziers, qui lui avait été offert en 2005 par les lecteurs de La Vie et nécessite aujourd’hui de sérieuses réparations.  

[ Envoyez vos dons à : La Vie, opération Amazonie, 8 rue Jean-Antoine-de-Baïf, 75212 Paris cedex 13 ].

 

Pourquoi aider précisément « frère Henri » ? Parce qu’il en a besoin, et parce que son action, sociale puisqu’évangélique, doit être soutenue : c’est d’ailleurs l’esprit de ce blog, qui aura pour saint patron (dès qu’il sera canonisé) Mgr Romero, le martyr du Salvador.  

 

Henri Burin des Roziers est au Brésil. Il vit à Xinguara, dans l’Etat de Parà. Membre de la Commission pastorale de la terre, il est aux côtés des « paysans sans terre ». Il défend leurs droits et les aide à résister, dans la non-violence, aux fazendeiros : les grands propriétaires terriens.

 

Ceux-ci viennent donc de lancer contre lui un « contrat » : la tête de frère Henri est mise à prix pour 50 000 reals (20 000 euros). La police a prévenu le dominicain que trois tueurs le guettaient. « En 2007, rien que pour l’Etat du Parà, pas moins de 118 personnes ont été menacées de mort, dont deux évêques », précise-t-il modestement*.  

 

L’engagement d’Henri Burin des Roziers est simplement celui de la doctrine sociale de l’Eglise, vécue dans la réalité d’aujourd’hui. La cause qu’il défend, c’est « le droit à la terre, à une vie digne pour les paysans sans terre, et à une société solidaire ». Cette cause, « en plus de prôner une économie plus égalitaire par l’accès à la petite propriété, préserve la nature, notamment face aux risques des monocultures qui détruisent l’environnement et enrichissent une poignée de grands propriétaires. »*

 

Le dominicain et ses amis paysans affrontent des fazendeiros et des multinationales dont le seul but, dit-il, « est d’engranger d’énormes bénéfices aux dépens des individus et de la préservation de la nature ». (En effet : l’imposture des agrocarburants, dont Bush et Lula se sont faits les agents, se traduit par une déforestation aggravée en Amazonie).

 

Le prêtre et ses « paroissiens » résistent à cela. D’où le contrat contre lui.

 

Comment y réagit-il ? « Si j’étais marié et père de famille, j’aurais sans doute adopté une autre attitude. Mais j’ai justement choisi le célibat pour mener à bien, et en toute liberté, la mission  que je me suis fixée… Et le fait plus important, c’est que le combat que je mène depuis tant d’années correspond à mes yeux exactement au rôle de l’Eglise et à l’ordre des dominicains auquel j’appartiens. Je me sens en cohérence avec le Christ… »

 

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(*)  La Vie, 6 décembre. Constatons pour notre part que les persécutions contre le clergé catholique viennent aussi de puissances conservatrices…