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16/12/2007

Avec le dominicain Henri Burin des Roziers

9064893351935f4de314eae7b36d66ad.jpg...menacé de mort au Brésil par des fazendeiros liés aux multinationales :


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Rassurons le lecteur inquiet de voir ce blog parler d’écologie. Non, nous ne devenons pas des Khmers verts ! La preuve : nous vous appelons à aider à réparer un 4x4, véhicule plutôt pollueur.

Il faut dire que ce 4x4 n’est pas utilisé dans une grosse ville de l’hémisphère nord.

Là où il est, il est indispensable : c’est sur les pistes défoncées de l’Amazonie…

Il s’agit du 4x4 du dominicain Henri Burin des Roziers, qui lui avait été offert en 2005 par les lecteurs de La Vie et nécessite aujourd’hui de sérieuses réparations.  

[ Envoyez vos dons à : La Vie, opération Amazonie, 8 rue Jean-Antoine-de-Baïf, 75212 Paris cedex 13 ].

 

Pourquoi aider précisément « frère Henri » ? Parce qu’il en a besoin, et parce que son action, sociale puisqu’évangélique, doit être soutenue : c’est d’ailleurs l’esprit de ce blog, qui aura pour saint patron (dès qu’il sera canonisé) Mgr Romero, le martyr du Salvador.  

 

Henri Burin des Roziers est au Brésil. Il vit à Xinguara, dans l’Etat de Parà. Membre de la Commission pastorale de la terre, il est aux côtés des « paysans sans terre ». Il défend leurs droits et les aide à résister, dans la non-violence, aux fazendeiros : les grands propriétaires terriens.

 

Ceux-ci viennent donc de lancer contre lui un « contrat » : la tête de frère Henri est mise à prix pour 50 000 reals (20 000 euros). La police a prévenu le dominicain que trois tueurs le guettaient. « En 2007, rien que pour l’Etat du Parà, pas moins de 118 personnes ont été menacées de mort, dont deux évêques », précise-t-il modestement*.  

 

L’engagement d’Henri Burin des Roziers est simplement celui de la doctrine sociale de l’Eglise, vécue dans la réalité d’aujourd’hui. La cause qu’il défend, c’est « le droit à la terre, à une vie digne pour les paysans sans terre, et à une société solidaire ». Cette cause, « en plus de prôner une économie plus égalitaire par l’accès à la petite propriété, préserve la nature, notamment face aux risques des monocultures qui détruisent l’environnement et enrichissent une poignée de grands propriétaires. »*

 

Le dominicain et ses amis paysans affrontent des fazendeiros et des multinationales dont le seul but, dit-il, « est d’engranger d’énormes bénéfices aux dépens des individus et de la préservation de la nature ». (En effet : l’imposture des agrocarburants, dont Bush et Lula se sont faits les agents, se traduit par une déforestation aggravée en Amazonie).

 

Le prêtre et ses « paroissiens » résistent à cela. D’où le contrat contre lui.

 

Comment y réagit-il ? « Si j’étais marié et père de famille, j’aurais sans doute adopté une autre attitude. Mais j’ai justement choisi le célibat pour mener à bien, et en toute liberté, la mission  que je me suis fixée… Et le fait plus important, c’est que le combat que je mène depuis tant d’années correspond à mes yeux exactement au rôle de l’Eglise et à l’ordre des dominicains auquel j’appartiens. Je me sens en cohérence avec le Christ… »

 

_______

(*)  La Vie, 6 décembre. Constatons pour notre part que les persécutions contre le clergé catholique viennent aussi de puissances conservatrices…

 

 

 

Commentaires

ENSEMBLE

> Bravo d'appuyer l'appel de "La Vie", que je lis habituellement... comme je lis aussi ce blog et pas mal d'autres. Que les chrétiens de toutes origines se parlent et agissent ensemble, enfin.

Écrit par : Marie-Claude Sanchez | 16/12/2007

LULA, SOCIAL-TRAÎTRE

> Merci pour l'introduction... et les 4/4 ;-)

Je causais encore l'autre jour de la forêt Amazonienne avec mon frangin. En effet, en 1992, j'ai passé 8 mois dans une mission humanitaire catholique au Brésil, et mon dernier frangin (je suis l'aîné et il est le cadet d'un famille de 6 enfants), est revenu du Brésil le 11 décembre dernier, après 11 mois de mission humanitaire là-bas aussi.

Ce que j'en dis, c'est que le Brésil est le pays le plus riche du monde par rapport à sa population, ... après la RDC (République démocratique du Congo, ... ex-Zaïre). Mais... les pays les plus riches en matières premières sembles êtres les plus pauvres pour leur population. Le Brésil a du bois précieux, de l'or, de l'uranium, du pétrole, et un réservoir innépuisable de viande fraiche (bovins). Avec Lula, j'eu espéré que ce président de gauche fasse profiter la population des richesses du pays, ... mais ça semble loin d'être le cas.

...et depuis que je suis allé là-bas, j'ai eu une idée que je considère comme géniale (et que les Khmers verts semblent d'ailleurs offrir sur un plateau à ce pays) : Le Brésil, avec un président fort, pourrait se payer le luxe de faire payer l'oxygène à la planète tout entière !

> Il est évident qu'il est plus profitable pour l'économie du Brésil de sacrifier la forêt pour l'échanger contre une économie agricole productiviste.

... et d'un autre côté, il est évident pour la planète entière que le Brésil ne profite pas de cette opportunité pour maintenir la forêt, ... histoire qu'on puisse continuer à respirer normalement.

Donc, si j'étais le président de ce pays, j'exigerais une taxe mondiale sur l'oxygène, dans le genre : Si vous voulez continuer à respirer, il faudra payer 10 euros par an et par personne, sinon, ... eh ben ça nous arrange de déforester pour gagner ce que vous rechigner à payer !

Et 10 euros par an et par habitant de la terre pour continuer à respirer, ça correspond à 65 milliards d'euros de recettes dans le budget de l'Etat brésilien ! (et je gage qu'avec l'engagement des Khmers verts derrière eux dans tous les pays occidentaux, nos gouvernements plieraient bien vite sous la menace). Parce que finalement, ce qui importe au peuple brésilien, c'est de bien vivre ! Ils n'ont pas forcément comme vocation innée de faire respirer la planète à leurs dépens économiques...

Ce serait un coup jouable, et ce serait la meilleure protection contre la déforestation de l'Amazonie : Patrimoine mondial pour l'oxygène de toutes les nations !

Écrit par : Dve | 17/12/2007

À BAS LULA

> Juste une petite question sur l'Amazonie, car je suis un peu ignare en science. Il semble me souvenir, mais c'est loin, que l'oxygène que nous respirons vient à 80 ou 90% des océans (échanges gazeux, action du phytoplancton, etc.) et la végétation n'en produirait que 10%. Mais ce sont de vieux souvenirs. Par contre, le potentiel médical ou biologique des ces forêts denses, dont je rappelle que la plus menacée ,actuellement,est celle d'Indonésie, est immense et vital. Sans parler du fait, déjà dit, que l'on a pas à massacrer la nature pour faire du fric. Mais cela repose le problème des méthodes agricoles et de la financiarisation de l'économie. En tout cas, l'exemple de Lula montre bien, qu'actuellement, on n'a plus rien à attendre des hommes politiques.

Écrit par : VF | 18/12/2007

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