14/12/2007
Environnement, écologie, économie : Benoît XVI parle à nouveau
dans son "message pour la journée mondiale de la paix" 2008 :
…parmi les divers angles du problème de la paix aujourd’hui, le pape fait le point sur la dimension éthique de la question de l’écologie. Il en indique divers aspects. Un catholique se doit de tenir compte de tous ces paramètres, sans en privilégier un aux dépens des autres :
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<< Famille, communauté humaine et environnement
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7. La famille a besoin d'une maison, d'un milieu à sa mesure où puissent se tisser des relations entre ses membres. S'agissant de la famille humaine, cette maison c'est la terre, le milieu que Dieu Créateur nous a donné pour que nous y habitions de manière créative et responsable. Nous devons avoir soin de l'environnement: il a été confié à l'homme pour qu'il le garde et le protège dans une liberté responsable, en ayant toujours en vue, comme critère d'appréciation, le bien de tous. L'être humain a évidemment une primauté de valeur sur toute la création. Respecter l'environnement ne veut pas dire que l'on considère la nature matérielle ou animale comme plus importante que l'homme. Cela veut plutôt dire que l'individu peut la considérer de manière égoïste comme étant à l'entière disposition de ses propres intérêts, car les générations à venir ont aussi le droit de tirer des bénéfices de la création, mettant en œuvre, ce faisant, la même liberté responsable que nous revendiquons pour nous- mêmes. Il ne faut pas non plus que les pauvres soient oubliés, eux qui, en bien des cas, sont exclus de la destination universelle des biens de la création.
De nos jours, l'humanité s'inquiète pour l'avenir de l'équilibre écologique. À cet égard, il convient que les évaluations se fassent avec prudence, dans un dialogue entre experts et sages, sans précipitations idéologiques vers des conclusions hâtives* et surtout en recherchant ensemble un modèle de développement durable qui garan-tisse le bien-être de tous dans le respect des équilibres écologiques. Si la protection de l'environnement a des coûts, il faut qu'ils soient répartis de manière juste, en tenant compte des différences de développement des divers pays et de la solidarité avec les générations futures. Agir avec prudence ne signifie pas ne pas prendre en main ses responsabilités et renvoyer à plus tard les décisions; cela veut plutôt dire s'engager à prendre ensemble ces décisions, non sans avoir au préalable examiné, de manière responsable, la voie à emprunter, dans le but de renforcer l'alliance entre l'être humain et l'environnement, qui doit être le miroir de l'amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons.
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8. Il est fondamental à cet égard de « penser » la terre comme « notre maison commune » et, pour qu'elle soit au service de tous, d'opter, quand il s'agit de la gérer, pour la voie du dialogue plutôt que pour celle des choix unilatéraux. Si cela est nécessaire, on peut accroître les lieux institutionnels au niveau international, pour mener à bien, de manière concertée, le gouvernement de cette «maison» qui est nôtre; toutefois, il importe d'abord de faire mûrir dans les consciences la conviction qu'il nous faut collaborer ensemble de manière responsable. Les problèmes qui se profilent à l'horizon sont complexes et urgents. Pour affronter cette situation avec efficacité, il convient d'agir de manière concertée. Il est un domaine où il serait en particulier nécessaire d'intensifier le dialogue entre les nations, c'est celui de la gestion des ressources énergétiques de la planète. À cet égard, les pays techno-logiquement avancés sont confrontés à une double urgence: il faut, d'une part, qu'ils revoient leurs habitudes exagérées en matière de consommation, liées au modèle actuel de développement et que, d'autre part, ils pourvoient aux investissements adaptés en vue de la diversification des sources d'énergie et de l'amélioration de son utilisation. Les pays émergents ont de grands besoins énergétiques, mais il arrive que ces besoins soient satisfaits au détriment des pays pauvres qui, à cause de l'insuffisance de leurs infrastructures même sur le plan technologique, sont obligés de vendre à bas prix les ressources énergétiques dont ils disposent. Parfois, leur liberté politique elle-même est mise en cause par des formes de protectorat ou tout au moins de conditionnement qui apparaissent clairement humiliantes.
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Famille, communauté humaine et économie
10. …On peut appliquer ces réflexions à l'autre grande famille qu'est l'humanité dans son ensemble. Alors qu'elle connaît aujourd'hui une unité plus grande du fait de la mondialisation, la famille humaine a, elle aussi, besoin, en plus du fondement de valeurs communes, d'une économie qui puisse répondre vraiment aux exigences d'un bien commun de dimension planétaire (…) Il convient encore de ne pas perdre de vue l'exigence morale, faisant en sorte que l'organisation économique ne résulte pas seulement des lois rigoureuses du gain immédiat, qui peuvent s'avérer inhumaines... >>
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(*) NDB : hâtives dans un sens ou l’autre. Par exemple : « le facteur anthropique ne peut pas exister ». Ou à l’inverse : « l’homme est une nuisance ». Variantes : « le réchauffement de l’atmosphère est forcément un mythe », ou, à l’inverse : « lutter contre le réchauffement impose la réduction de la population humaine ».
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10:35 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écologie, environnement, Benoit XVI, journée de la paix
Commentaires
TOUS LES ANGLES
> Oui vraiment, il est temps de prendre au sérieux l'enseignement de l'Eglise dans ces domaines, en tenant compte de tous les angles et non en réduisant à ce qui nous convient à nous, selon nos préférences ou nos formations personnelles.
Écrit par : simonpierre | 14/12/2007
Patrice de Plunkett est pour l'écologie, et l'Eglise aussi...;-)
> A lire ce blog et au vu de la multitude des sujets récents sur la question, j'ai eu un doute...? Es-ce que Benoît XVI est passé de vie à trépas sans que je le sache et que le conclave à élu Al Gore à la charge pontificale ???
Trève de plaisanterie, mais à la lecture du blog, on se dit que l'Eglise ne parle décidément plus que de ça...! Ou bien est-ce le rédacteur du blog qui ne recherche plus que ça dans les documents sortant du Vatican ?
Si j'ose me permettre, en tant que Catholique pratiquant et respectant au mieux les consignes romaines, j'estime qu'être écologique et respectueux de la Création est un trait de caractère foncièrement chrétien.
Mais j'ai aussi lu dans un sujet antérieur que le rédacteur du blog s'en prend aux catholiques qui relativisent ce volet "écologique" de leur religion. Au contraire de PdP, je crois que je les comprends, car il y a confusion.
Je m'explique : Je viens d'une famille très pratiquante, et d'un canton très rural, très montagnard, et très catholique. Depuis enfant, on a été éduqué à ne pas salir la nature, à voir dans la beauté de nos montagnes valaisannes la touche divine grâce à laquelle ces dernières existent. Lors de promenades en montagne, le crime était de laisser traîner les déchets non commestibles dans la montagne. On emportait tout dans notre sac à dos pour les mettre à la poubelle une fois de retour à la maison. On a appris à ne pas jeter des pilles et autres bateries à la poubelle, à trier autant que faire se peux nos déchets, et à respecter la nature, la montagne, la création qui nous a été donnée en héritage.
Voilà, ça, ça fait partie de notre éducation, et je considère que beaucoup de paysans un peu bourru de notre canton sont profondément respectueux de leur terre. Mais même s'ils vivent de façon profondément écologique, ils sont les plus féroces anti-écologistes qui soient, quitte même à casser la gueule d'un représentant écologiste sous l'oeil des caméras du JT...
Les montagnards, les paysans, les ruraux de notre cantons n'accèptent pas les leçons des écolos citadins BCBG de Genève, Paris et autres régions complètement bétonnés. Nous sommes fier de nos paysages, nous sommes attachés et respectueux de la nature, et nous trouvons qu'il est de fort mauvais aloi que des citadins qui ont complètement détruit leur nature viennent nous faire la morale. Ils veulent réintroduire le loup ou l'ours chez nous au dépens de nos troupeaux ? Eh bien qu'ils le réintroduisent à Genève, Lausanne ou Paris si ça leur chante, mais qu'ils nous foutent la paix. Le gouverneur de notre canton, un catholique traditionnaliste, donne d'ailleurs régulièrement des permis d'abattre tout loup qui dérange, au grand Dam de Berne et des écolos citadins. Ultime pied de nez à ces moralisateurs nouveau genre qui intentent procès sur procès contre notre gouvernement, le gouverneur a fait empaillé le dernier loup abattu et il trône désormais dans son bureau (le gouverneur a fait savoir à la presse qu'ils avaient des choses à se dire... avec le loup ;-))
La presse a commenté que partout ailleurs, un gouverneur capable de cela serait déstitué sur-le-champ, mais en Valais, il a au contraire gagné une popularité au delà du raisonnable (75% de votes en sa faveur aux dernières élections).
Je pense donc qu'il ne faut pas confondre entre écologistes et écologie ! Et je comprends tout à fait que des catholiques, très respectueux de la terre et de l'environnement, en arrivent à devenir des anti-écologistes primaires. Les écologistes en sont arrivés à de tels extrèmes qu'ils ont produit un effet de rejet presque allergique de la part de personnes bien intentionnées.
Il ne faut donc pas jeter la pierre à des gens comme nous, qui habitent dans des régions qui nécessitent l'achat de 4/4 pour circuler l'hiver en montagne, mais qui respectent leur terre. Et les écolos seraient bien avisés de s'occuper de leurs villes plutôt que de nos montagnes car le plus souvent, ils procurent l'effet inverse que celui recherché.
Je mets donc une nuance dans la condamnation de PdP à l'encontre des catholiques qui sont devenus allergique à la religion écologiste. Je ne dis même plus "idéologie" (écologiste) puisque de mon avis, c'est déjà devenu une "religion", et dans ce sens, s'il faut choisir une religion, les bons catholiques choisissent la religion catholique et rejettent l'autre, ce qui est tout à leur honneur.
Merci de comprendre aussi ce point de vue.
Dve
[ De PP à Dve - Relisons ensemble les textes pontificaux mis en ligne, et dites-moi en quoi vous les désapprouvez... (Car il ne s'agit que de ça : l'enseignement de l'Eglise, censé être reçu par les fidèles. On ne parle pas d'autre chose ; ne changez pas le sujet. Et si j'ai mis ces textes en ligne, c'est qu'un certain nombre de cathos en niaient pratiquement l'existence. Attitude tout de même curieuse de leur part, envers le Magistère !]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Dve | 14/12/2007
BOURRICHON
> Proposition : Et si vous alliez faire de l'apostolat dans la rue au lieu de vous monter le bourrichon entre petits "cathos" aigris !
Et si
[ De PP à Etsi - En quoi est-il aigre, pour des carholiques, d'étudier l'enseignement des papes ? Vous êtes un donneur de leçon peu crédible. We don't buy it...
Et tournez votre langue dans votre bouche avant de vous en prendre aux autres : parmi eux il y a justement des gens qui font de l'évangélisation de rue ! C'est plutôt vous qui donnez l'impression (à la façon dont vous agressez autrui) de n'avoir jamais mis les pieds dans ces tâches d'évangélisation ; vous y auriez changé de mental. ]
Crette réponse s'adresse au "commentaire"
Écrit par : Et si | 14/12/2007
CENSURE ?
> Pour commencer, je tiens à remercier PdP d'avoir publié mon point de vue, sans doute partagé par une grande majorité de la population de ma région, ainsi que d'y avoir répondu.
J'ai déjà écrit quelques contributions sur ce site, mais aucune n'a jamais passé le cap de la censure, raison pour laquelle j'ai été un peu remonté contre vous lors de mon avant dernier message (non publié). Vous savez, j'apprécie votre site que je consulte régulièrement, mais en Suisse, nous disposons certainement d'une liberté d'expression qui dépasse bon nombre de pays environnants. Je dis ce que je pense sans ambages, je ne m'inquiète jamais du politiquement correct à la française, et d'un côté, je peux comprendre votre réticence à publier des messages trop francs, mal emballés etc.
C'est ce qui a provoqué mon indignation lors de mes derniers messages censurés.
Je ne vous en veux pas, et je comprends qu'un journaliste qui a pignon sur rue en France soit obligé de faire attention aux réponses éditées sur son site. Voilà.
Ceci étant dit, j'ai lu les recommandations de l'Eglise sur l'écologie que vous avez mis en ligne, ... et à vrai dire, je n'y trouve rien à leur reprocher.
Ce que je vous reprochais, c'était votre condamnation de catholiques qui n'étaient pas d'accord avec la religion écologiste, dont vous vous vantiez même de censurer leurs messages. ...là, je ne comprennais pas ! ... car je comprends ces réactions allergiques (j'en souffre moi-même...).
Pour résumer, je suis d'accord avec la bible dans le sens que la Création a été donnée à l'homme en héritage. Je suis tout à fait d'accord avec le fait que l'homme doit préserver cet héritage pour le léguer aux générations futures car je suis un jeune père de 3 enfants à qui je souhaite de pouvoir vivre et profiter d'une nature si belle et généreuse. ... et, les documents que vous citez me confirme de la justesse de mon impression.
Mais, ... je ne suis pas d'accord avec les écolos nouveaux genre, je ne suis pas d'accord ni avec leurs slogans, ni avec leur religion, ni avec leurs manières de procéder. Je peux concevoir que des citadins entourés de béton rêvent de transformer nos régions périfériques en réserves naturelles pour leurs propres loisirs et vacances, mais je ne suis pas d'accord avec eux. Ces gens-là bénéficient de transports en commun efficaces et réguliers, ils bénéficient d'infrastuctures que nous n'avons pas, et ils rêvent (pour eux et pas pour nous), de larges horizons intacts et préservés de la main de l'homme en dehors de leurs ville et commodités.
Sur le plan écologique, je n'accepte pas (et nous n'accèptons pas) dans nos régions, que des biens-pensant des villes et ceux gravitant dans les hautes sphères de la politiques, nous imposent, par exemple, des taxes sur le CO2 des voitures ! Parce que je peux comprendre qu'à Genève ou à Paris, une Twingo fasse l'affaire, mais chez nous, c'est une voiture inutile le tiers de l'année, sans compter que ceux qui vraiment feraient l'effort d'en acheter une pour faire plaisir à l'environnement, ne pourraient pas bénéficier des transports publics dévolus aux populations citadines.
Je ne veux pas "changer de sujet", je veux juste dire qu'on ne peut pas transposer le mode de vie des écolos citadins à des modes de vies ruraux comme le nôtre, et c'est cela qui choque la majorité des gens de nos contrées. Je suis d'accord avec vos textes sur l'enseignement du magistère, parce qu'il n'est ni excessif ni Al Gorien, mais de nos jours, il faut comprendre que les écolos ont tant tiré sur la corde, qu'ils ont tant abusé de leurs histoires, ... qu'on en a marre de continuer à faire semblant de croire à leurs fadaises.
Le respect et la sauvegarde de la Création : OUI ! ... mais de croire à cette nouvelle religion écologiste : NON.
Merci d'avoir pris en considération ce point de vue, et avec mes excuses pour mon antépénultième message indelicat, écrit sur le vif.
Dve
[ De PP à Dve :
- Ce blog se fixe pour objectif de susciter des débats.
- Intervenir dans un débat n'est pas faire dire à l'autre ce qu'il n'a pas dit ; les nombreux messages qui tombent dans ce travers ne sont donc pas mis en ligne... (Leurs auteurs ne doivent pas s'en offusquer : le filtrage des messages fait partie de la règle du jeu).
- Le débat sur l'Eglise catholique et l'écologie ne concerne que les positions de l'Eglise catholique, non les diverses idéologies qui circulent sous prétexte écologique ! Ne mettez donc pas au compte des écologistes catholiques les outrances et les oukazes des khmers verts (violemment antichrétiens par ailleurs) : ce serait dénaturer le débat.
Cela dit, le productivisme agricole (en France en tout cas) est à l'origine de pollutions considérables ; il n'y a pas d'un côté le citadin "coupable", et de l'autre le rural "innocent".
PS/ Le message que je me "vantais" d'avoir censuré était absurde et véhément : il n'exprimait pas un désaccord raisonné, mais une agressivité pathologique. Ce type de messages n'a aucune chance de faire surface ici. ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Dve | 15/12/2007
Noël : pour un dialogue nouveau avec la création
Le Blog de Philippe Baud
21 Décembre 2007 | Société
Les évangiles ont mis des moutons dans le pré et des processions de chameaux à l’horizon. La légende y a ajouté l’âne et le bœuf, les Provençaux les oies de la basse-cour. Quand Dieu vient parmi les siens, les animaux ne sont pas absents, palmiers et figuiers font la conversation et la rivière du moulin s’enchante. Est-ce seulement pour la poésie ?
L’avenir de la planète et celui des espèces avec raison nous inquiètent. S’il est devenu courant de parler de "développement durable", c’est bien qu’une inquiétude travaille la création, au niveau local comme au plan du monde. Que disent les chrétiens dans ce concert de voix anxieuses ? On leur reproche souvent un engagement tardif et un défaut de parole publique sur ce thème, que quelques déclarations pontificales ne suffisent pas à masquer. Reconnaissons que les Églises se sont éveillées tardivement à cette problématique qui constitue pourtant une menace majeure pour la vie humaine. Mais plutôt que de culpabiliser et de chercher à justifier ce retard, les chrétiens pourraient y entendre l’invitation à un nouveau mode de dialogue avec le monde. Nous nous sentions le devoir le l’éclairer, mais n’est-ce pas aussi bien à nous d’entendre ce qu’il nous dit. Déjà les Pères de l’Église affirmaient que Dieu nous communiquait sa révélation dans deux livres : celui de la Bible, certes, mais aussi celui de la création.
Pourquoi la présence des chrétiens au monde devait-elle passer nécessairement par l’affirmation de grands principes et de vérités indiscutables. L’angoisse du monde contemporain n’est-elle pas une invitation à mieux tendre l’oreille aux bruissements de la nuit. La simplicité de la scène de la Nativité nous en présente une authentique image : Dieu venant aux hommes comme un enfant dont la fragilité ne garantit en rien le "développement durable".
Dans cette situation, l’invitation au dialogue doit toujours l’emporter sur les déclarations de principes. Et le dialogue ici concerne des questions fondamentales de la vie humaine et de la foi chrétienne, qui cherchent aussi leur traduction en termes de représentation de l’avenir, de l’humain et de la transcendance. En d’autres termes, il s’agit de revisiter notre espérance : celle d’un salut réellement offert.
La question, il est vrai, est souvent présentée aujourd’hui sous forme de menace et de risque de mort. Où sont passés les anges lucides (c’est-à-dire : de lumière) qui sauront inviter les hommes, plongés dans la nuit du consumérisme, à ne pas avoir peur et à relever la tête pour accueillir le "plus" d’un autre mode de vie ?
La douceur champêtre des paysages de nos crèches est un appel à penser autrement la relation de l’homme à son environnement : dans une perspective d’alliance, en évitant les deux accueils que constituent aussi bien l’instrumentalisation de la nature que sa sacralisation. Et si nous sommes invités à penser en termes nouveaux le partenariat entre la terre et l’humain, c’est pour apprendre la confiance là où souvent on ne nous présente d’abord que rivalités économiques et courses à la performance.
Philippe Baud
http://baud.blog.tdg.ch/
Écrit par : Michel de Guibert | 21/12/2007
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