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09/12/2007

Ecologistes parce que... catholiques ? Réponse des évêques français

0ebaa659acc9c4fd71d34a760cb89690.jpg…sans ambiguité :


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<<   Sur le respect de la création 

(13 janvier 2000)

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…Notre civilisation technologique découvre une fois de plus sa grande fragilité et la fragilité de notre planète. La récente Déclaration (*) de la Commission sociale des évêques de France, intitulée Le respect de la création, vient rappeler à tous l’importance des problèmes de l’environnement. Sans tomber dans le catastrophisme inutile, force est de constater que le XXIe siècle dans lequel nous allons entrer devra affronter de nombreux et grands défis. «Ne nous sommes-nous pas comportés comme des prédateurs au détriment des générations qui nous suivent?» (n° 2).

 

Le poids de l’héritage

 «Parce qu’il a donné la primauté au court terme, au productivisme mû par la recherche de produits immédiats» (n°4), le XXe siècle ne nous lègue pas que ses grandes réalisations. «Bien des déchets nucléaires ou toxiques ne sont pas ou sont mal éliminés. Des métaux lourds et des pollutions chimiques (pesticides, engrais...) sont emmagasinés dans les sols, les sédiments et les océans…» (n°4).

Au cours du XXIe siècle, les pressions sur l’environnement vont encore augmenter du fait de la croissance prévisible de la population mondiale et du nécessaire développement des pays du tiers-monde. Ce qui laisse prévoir une pénurie d’eau potable, source de conflits potentiels en plusieurs points de la planète, la pénurie d’autres ressources, l’effet de serre, la désertification de nombreux territoires et les multiples formes de la pollution…

On parle d’une «3e révolution industrielle», celle des biotechnologies et des nouvelles technologies de l’information: elles peuvent offrir des opportunités nouvelles pour la gestion de l’environnement mais font émerger également de nouveaux risques. Quelles en seront les conséquences? «Des inquiétudes se manifestent déjà quant aux biotechnologies, au génie génétique, au clonage, aux organismes génétiquement modifiés (OGM)» (n°6).

 

Respecter la création

Les pouvoirs politiques ont commencé à réagir à ces problèmes, spécialement dans le cadre des Conférences de Stockholm (1973) et de Rio de Janeiro (1992), celles-ci reconnaissant et adoptant le concept de «développement durable» et le «principe de précaution». Les Églises l’ont fait également,en particulier dans les rassemblements œcuméniques de Bâle (1989) et de Graz (1997).

La spécificité chrétienne consiste à se référer à la création: «Toute atteinte à la création est un affront au Créateur» (cardinal Villot – 1971).

Aussi la déclaration de la Commission sociale des évêques de France invite-t-elle les catholiques à revisiter leur théologie de la création.

- L’attitude fondamentale vis-à-vis de la création ne doit pas être d’abord une attitude de domination sans retenue, mais de respect.

- L’homme doit se considérer comme «gérant» et «jardinier»: «L’homme n’est pas le maître absolu de la création. S’il a le droit d’en user, il n’a pas celui d’en abuser. Il doit en être l’intendant et le gestionnaire responsable» (n°12).

- Enfin, l’homme est appelé à dépasser une attitude utilitaire vis-à-vis de la création, à mettre un frein à la course effrénée au «toujours plus»: il se doit d’équilibrer l’action et la contemplation. Une véritable conversion est nécessaire «afin de reconnaître la beauté de la création et préserver le “bien commun” de toute l’humanité» (n°14).

Une action à mener dans deux directions:

L’existence personnelle

 «Chacun est appelé à repenser fondamentalement ses habitudes de vie, qu’il s’agisse de nourriture –frugalité, modération– des moyens de transport, des achats de biens d’équipement…» (n°16). Une autodiscipline de la part des pays les plus avancés s’impose: «Il n’est pas juste qu’un petit nombre de privilégiés continue à accumuler les biens superflus en dilapidant les richesses disponibles, alors que des multitudes de personnes vivent dans des conditions de misère, au niveau les plus bas de la vie» (Jean-Paul II).

Dans la société civile et politique

«C’est là que des progrès ou des innovations décisifs peuvent naître en matière de transport public, d’urbanisme, de gestion des ressources, de traitement des eaux et des ordures… C’est là qu’il est possible de donner à l’environnement la place essentielle qu’il mérite» (n°18).

Comme l’a si bien écrit Antoine de Saint-Exupéry:«Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants.» 

 

P. Damien Le Douarin

secrétaire de la commission sociale  >>

 

 

(*) La déclaration de la commission sociale des évêques de France a été publiée par le Centurion, le Cerf et Fleurus-Mame. Elle est précédée d’une «Ouverture» signée de Mgr Olivier de Berranger, président de la commission, et suivie de plusieurs annexes composées de psaumes, de prières et d’un texte de Pax Christi France qui a collaboré activement à la réalisation de la déclaration.

 

 

 

Commentaires

Que voit-on ?

Nos industriels délocaliser dans des pays pauvres exploiter la misère pour baisser les charges fixes en payant des salaires honteusement bas quand ils ne collaborant pas directement avec des systèmes économiques au sein desquels le système concentrationnaire et l'exploitation des prisonniers dans des conditions indignes contribuent directement au PIB et à la fabrication des produits exportés en Occident (ex : le Lao Gaï chinois).

Qui achète sans s'interroger si les produits peuvent sortir d'un tel système ? Tout le monde. Qui parlent des Lao Gaï ? Personne. Qu'on en parle pas dans les pays totalitaires qui en font une source de leur richesse, on peut le comprendre. Mais où est passée cette fameuse liberté de la presse dans les pays censé en jouir ?

Qui s'offusque des investissements occidentaux dans ces pays ? Personne. Au contraire, les chefs d'Etat les y précède quant ils ne jouent les missi dominici du marché.

On nous parle en revanche du nucléaire iranien, en omettant de dire que ce pays est obligé d'importer son essence à des sociétés pétrolières occidentales à cause du blocus américain qui empêche ce grand producteur de pétrole de disposer d'une industrie de raffinage à la hauteur de ses besoins. Qui parle de ce jeux d'intérêts où celui qui dénonce la recherche nucléaire iranienne est celui qui impose le rationnement et en profite économiquement ? Personne.

En plus, ces pays pauvres n'ont pas les moyens de développer leur économie dans le respect des normes environnementales occidentales (avec lesquelles les industriels occidentaux prennent quelques libertés y compris chez eux). On arrive donc au constat qu'en plus d'une exploitation indigne de la main d'oeuvre, le tiers monde pollue plus pour produire plus mal des biens qui ne lui servent pas (puisqu'ils sont destinés à l'exportation).

Les pauvres d'ici ont ainsi l'illusion de faire de bonnes affaires sur le dos de la misère de la-bas, au profit du capital d'ici et du totalitarisme de là-bas.

Le véritable progrès serait que l'homme évolue dans l'intelligence comme il a su faire progresser les techniques. Le véritable écologiste est celui qui achète moins mais mieux, qui prend conscience des conséquences de ses actes d'achat sur son environnement direct mais également sur celui du pays où il est produit, la santé et les conditions de travail des gens qui les fabriquent.

Nous sommes tous des papillons. Chacun des battements d'aile ont pour l'économie les mêmes conséquences que celles que peut avoir celle d'un vrai papillon pour la météo. Sauf qu'un papillon n'a pas un système nerveux aussi développé que le nôtre.

Il est plus facile de se rendre maître de ses désirs que de changer l'ordre du Monde" Descartes

Écrit par : Qwyzyx | 09/12/2007

> Oui, certes. Lorsque je lis ce genre de déclaration, à laquelle je souscrit totalement bien entendu, j'ai la vague sensation qu'on cherche (non pas vous, mais une partie de l'épiscopat) à raccrocher le catholicisme à "l'air du temps", un catholicisme (un peu mièvre?) qui élude ce qui fache pour garder ce qui correspond "aux préoccupations du monde", aujourd'hui l'écologie, hier la connivence avec la dialectique marxiste (qui a tenté plus d'un clerc). Venant de la commission sociale, voire des évêques français en général, des paroles courageuses dans d'autres domaines, comme celles que nous avons entendues sur le téléthon, interpelleraient autrement les conciences que ce type de réflexion.

Phil C

[ De PP à PCV - Aucun catholique ne peut refuser l'enseignement des papes. Sur ce que les papes disent de l'écologie, voyez ma note du 10.12. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Phil C | 09/12/2007

« Ecologistes, parce que…catholiques », dites-vous.

Je comprends ce que vous voulez dire. Mais, bien que venant, je le sais, d’un catholique sincère, vos propos, quand on les lit, laissent un goût amer ; ils font tout simplement abstraction du Christ.

Je vous invite à lire ou relire les pages très éloquentes que Benoît XVI a consacrées au « régnocentrisme » dans son ouvrage : « Jésus de Nazareth » (pages 74-76). « La foi, les religions se retrouvent instrumentalisées à des fins politiques », y remarque-t-il avec lucidité.

Jean-Paul II avait fait les mêmes constatations dans son Encyclique « Redemptoris Missio », parue le 7 décembre 1990. A propos des mêmes conceptions «régnocentriques », il écrivait : « A côté d’aspects positifs, ces conceptions comportent souvent des aspects négatifs. D’abord, elles gardent le silence sur le Christ » (n° 17).

On peut être catholique et écologiste, bien sûr. Mais l’expression : « être écologiste parce que… catholique » mériterait peut-être d’être maniée avec quelque précaution.

Sophrone

[ De PP à S. - Comment pourrait-on se dire catholique en faisant "abstraction du Christ" ? Je ne comprends pas votre raisonnement. Et quant à ce que les papes disent de l'écologie, je vous suggère de lire ma note du 10.12. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Sophrone | 09/12/2007

Les commentaires sont fermés.