Cardinaux de l'Eglise catholique : un livre de Mgr Schwery

A propos d'un livre du cardinal suisse Henri Schwery (Faut-il restaurer l’Europe ?, vol. 2, éd. St-Augustin), extraits d’un article de Vincent Pellegrini             dans Le Nouvelliste, 17. 11 :

 

 

<< … Ce livre parle beaucoup de culture ou plutôt de l’inculturation des valeurs évangéliques dans la société. Le cardinal y dénonce notamment [...] le «braconnage du sacré», et le constat est souvent sévère, mais jamais pessimiste. L’auteur explique l’importance du surnaturel pour ce monde […] et s’élève par exemple contre la banalisation de l’eucharistie, «nourriture divine qui dépasse infiniment quelque valeur symbolique que ce soit». Il démontre au passage la supériorité de la charité sur la solidarité. Et constate que l’Eglise a perdu beaucoup de son influence culturelle. La faute à une «religiosité païenne» qui s’insinue jusque dans l’écologie. Alors que le christianisme a autrefois colonisé le paganisme, la foi semble désormais un phénomène marginal qui survit dans la société, souligne le cardinal.

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 « A contre-courant »

Le christianisme apporte par essence un message nouveau et il ne faut donc pas désespérer. […]  Le Christ Roi nous enseigne à ne pas rougir de notre foi, à la place qui est la nôtre, ajoute Mgr Schwery. Il rappelle l’importance de la vertu de religion qui «maintient les canaux par lesquels le profane et le sacré s’unissent». Là est l’enjeu culturel. Non pas séparer profane et sacré, mais «distinguer pour unir».

… «Ce qui inquiète, dans la société occidentale de ce tournant de millénaire, c’est que les erreurs et les aberrations sont présentées comme la normalité dans l’opinion publique. Les gens sensés et nombre de disciples du Christ aussi sont tentés de baisser les bras, fatigués de lutter à contre-courant», écrit Henri Schwery. […]  «La société civile codifiera les compromis, légitimera les erreurs, les crimes et les aberrations. Et des enfants du nouveau millénaire finiront par rougir d’être normaux.»  Pas question pour autant de sombrer dans le défaitisme et le désespoir. «Chaque fois que des valeurs fondamentales étaient en danger de disparition, Dieu est intervenu dans notre histoire», souligne l’auteur. qui croit aussi en la force de l’apostolat chrétien. Pour lui, l ’Eglise, même si elle ne revendique pas de miettes du pouvoir temporel, ne doit pas se laisser confiner à la pure sphère privée. L’Eglise est d’ailleurs un «obstacle à l’Etat totalitaire». Un rempart contre «l’idolâtrie commerciale qui envahit tout».

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La lettre à Diognète

Dans ce livre, le cardinal Schwery parle aussi beaucoup de la famille, cellule culturelle de base. Il regrette que la société favorise de plus en plus «l’instabilité parentale» et que «la culture actuelle soit de plus en plus hostile au mariage établi dans la durée et la stabilité». Que l’on ait dissocié aussi l’amour de la sexualité. Mais pour Mgr Schwery il y a une solution: «évangéliser le monde pour lui donner une âme». Nourrir l’action par la prière. Et garder une vision positive. Un vrai programme pour restaurer l’Europe. Et un programme d’ailleurs contenu dans La lettre à Diognète écrite vers 160, lettre qui décrit la vie des chrétiens parmi les païens et que le cardinal invite à relire... >>

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m[Fin des extraits de l'article de V. Pellegrini]

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5 diagnostics du cardinal Schwery :

 

« Il y a une résurgence de la religiosité. Mais le risque demeure de recourir à une religiosité sauvage, sans boussole et sans pôle Nord.»

 

« Une culture chrétienne sans catéchisme sérieux, ce n’est pas sérieux ! »

 

« On a trop souvent réduit ou banalisé les signes et symboles liturgiques.»

 

« Des hommes qui s’égarent ne cherchent plus à s’orienter, mais ils veulent se justifier et demandent à la société de les justifier légalement. »

 

« L’opinion publique se nourrit chaque jour d’éditoriaux journalistiques, souvent plus dogmatiques que les documents pontificaux.»

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